Sara marchait dans les ruines de ce qui fut le palais de la tragédie sans but précis, à vrai dire elle s'ennuyait. Alors, peut être qu'en se promenant ainsi la jeune fille finirait par trouver quelque chose d'intéressant à faire. Soupirant légèrement elle défilait dans les allées. Tout était calme, trop calme. L'adolescente observa autour d'elle, en regardant les ruines du palais elle se demanda à quoi pouvait-il bien ressembler, avant la tragédie de Sablier. Elle se demanda aussi comment vivaient les Baskervilles à cette époque, ce qu'ils faisaient, si ils avaient des missions semblables à celles d'aujourd'hui, comment les gens les voyaient. Mais ce temps était révolu et dorénavant les messagers de l'Abyss étaient des criminels, les responsables de cette tragédie. Sara n'y croyait pas vraiment, pourquoi le maître des Baskervilles aurait voulut tuer tout les habitants sans raison ? Ou bien si il y avait une raison, laquelle ? Qu'est ce qui pourrait inciter un homme à exterminer un palais tout entier. La jeune fille secoua sa tête comme pour ne plus se poser de questions, elle n'était pas là à cette époque et ne devrait donc pas penser comme ses aînés.

Alors qu'elle continuait à déambuler dans allées cherchant quelque chose d'intéressant, elle crut entendre une conversation au loin. Qui était-ce ? La nouvelle venue se posa la question, curieuse elle décida de s'approcher. Pas pour espionner hein ! Loin de là cette pensée, Sara n'espionnerait jamais quelqu'un... jamais ? La demoiselle se cacha derrière une colonne et tenta de reconnaître les voix. Bien qu'à cette distance l'enfant maudite entendait très mal, elle réussit tout de même à discerner certains mots.

" Mission... Noble...Pays de l'Est... Tuer... Finn "

La voix qui parlait ne lui disait rien, cependant la fin vint attirer l'attention de Sara. Tuer Finn ?! Qu'est-ce que ça voulait dire. Pourquoi parlaient-ils du pays de l'Est, quelle était cette histoire de mission ? Ne comprenant pas la situation l'adolescente pencha légèrement sa tête afin de voir qui était en train de parlait, elle réussit à distinguer Finn mais pas la personne avec qui il était. Alors qu'elle pencha un peu plus la tête pour identifier la personne en question mais Finn tourna sa tête en direction de la jeune Baskerville, celle-ci se cacha rapidement derrière la colonne. La jeune fille poussa un soupir de soulagement, que se serait-il passait si le jeune homme l'aurait trouvé en train d'espionner. Alors qu'elle réfléchissait à ça un bruit de pas vint la surprendre. Finn était en train de repartir et se dirigeait vers l'allée.

Hors rp:

Et un rapport de mission, un ! Finn, Baskerville de son état et grognon depuis ce matin sourit enfin lorsqu'il sort des ruines du manoir Baskerville. Maintenant qu'il est libre - certes c'était une mission courte et facile, celle-ci - il va enfin pouvoir trouver cinq minutes pour aller voir Aiko. Oui, c'est sa seule préoccupation. Ils ont dépassé le seuil critique des quatre jours sans se voir, il est temps d'y remédier. Quand est-ce que quatre jours sont devenus trop ? Bonne question. Il devrait avoir peur. Mais il a plus envie de la voir que d'avoir peur, alors tant pis. La perspective de la voir aujourd'hui le met de bonne humeur instantanément.
Et là, c'est le drame.

- Finn attends !

Il aimerait tellement ignorer l'appel de la voix qu'il ne connait trop bien. Derrière lui se trouve son supérieur, courant pour le rattraper. Un sursaut d'intégrisme et de loyauté au clan empêche le contractant de s'enfuir en courant. Il vient de finir une mission, son supérieur est un esclavagiste. Il devrait être châtié.

- Tu es parti trop vite. Il y a encore une mission pour toi.

Le sort s'acharne.

- Un noble dans les pays de l'est nous a trahit. Il vit dans à Crauben, tu trouveras l'adresse exact sur cette feuille.

Il tend un papier au contractant et poursuit :

- Il en sait trop sur nous pour rester en vie. Tu es chargé de le tuer, Finn.

Pourquoi. Est-ce qu'on. L'envoie. Toujours. A l'autre bout de la planète, hein ?! Il a le droit de refuser ? Et c'est quoi cette désagréable impression qu'on l'observe ? Il se tourne pour regarder derrière lui, croit voir du mouvement vers une colonne mais balaie l'impression. Cette histoire de mission l'agace et le préoccupe bien plus qu'une belette ou une bestiole du genre qui joue à cache-cache entre les colonnes. Finn Baskerville est de mauvaise humeur, voilà. Pour changer. En plus il fait chaud et on le contraint à porter une fichue cape en tissu lourd sur le dos.
Il devrait cependant remercier les ancêtres pour le fait qu'elle soit rouge et non pas noire. Il aurait donné sa démission sinon. Pour une fois que la couleur de cette chose a une utilité. Bref. Son supérieur hausse un sourcil lorsque le brun se tourne à nouveau vers lui, mais en voyant qu'il se contente de le fixer sans rien dire, il comprend qu'il n'en saura pas plus. Pas qu'il s'en soucie de toute façon, Finn est un type bizarre quand il s'y met, lui aussi a chaud et il n'était là que pour délivrer l'ordre de mission. Ensuite, il va s'en retourner à l'ombre. C'cool d'être gradé.

- C'est tout ?

- Non. Tu lui arracheras la tête, la plongeras dans de l'huile bouillante après lui avoir fait une couronne de pâquerettes et ensuite tu nous la ramèneras.

Le brun hausse un sourcil avant de rapidement froncer des deux. Mais l'autre le coupe avant qu'il n'ouvre la bouche :

- Oui je me fiche de toi. Allez vas-t-en. Le maître a dit que cette mission est urgente, tu devrais déjà y être.

Et l'autre Baskerville s'en va. Finn l'observe partir pendant une poignée de secondes, uniquement pour l'insulter copieusement dans sa tête. Ensuite il insulte mentalement la chaleur. Puis le Soleil. Les vieux. Et pour terminer, les endives. Ceci étant fait, après avoir tiré son sabre pour en vérifier l'état, il se met en route. Direction trouver un bon sang de fiacre. Parce que :

1/ Il fait chaud.
2/ Il fait trop chaud pour marcher.
3/ Le pays de l'est, c'est quand même super loin à pieds.
4/ En fait Finn ne sait pas s'y rendre tout seul. Mais ça, personne ne le sait.

Les trois premières raisons sont officielles mais seule la dernière est réellement officieuse.
Après une vingtaine de minutes, peut-être moins, il met la main sur un fiacre, fait signe au conducteur, lui colle le papier et un appoint dans les mains, grommelle un bonjour-s'il vous plait-merci quelque part là-dedans et grimpe dans la voiture tirée par les quatre gros poneys.
Ok, ce sont des chevaux.
Passons. Un certain temps plus tard, alors qu'il dormait du sommeil du juste - y'a rien à faire dans les fiacres, c'est pas de sa faute - Finn est réveillé car le cocher s'arrête. Mécontent d'être tiré de sa sieste, il observe par la fenêtre ce qui a bien pu pousser l'homme à s'arrêter. Ils ne sont pas déjà arrivés, si ? Cela ne ressemble pas à une grande ville, ce qu'on voit dehors. Alors le Baskerville décide de descendre de voiture pour demander des comptes au chauffeur. Il ouvre la porte et tombe nez à nez avec ce dernier, qui lui explique ensuite en long, en large et en travers qu'ils sont à la frontière du pays, que Crauben et à une heure de marche et qu'il ne peut pas passer la frontière car il est recherché dans le pays de l'est.
Le chauffeur. Est recherché. Dans le pays de l'est. Et il ne pouvait pas le lui dire quand Finn lui a donné le papier avec l'adresse ? Et puis quelle sorte de criminel est ce chauffeur et... Oh rien à faire. Mécontent, le Baskerville descend donc du fiacre en récupérant la feuille que lui tend le chauffeur. Il en profite pour mettre en marche ses "talents" de voleur et récupérer l'argent donné plus tôt. Non mais, il n'a pas fait son job, il n'imagine pas être payé non plus, hein. Et avec ça, il a vite fait de disparaître dans la forêt qui longe la route, un peu précipitamment et en ricanant lorsqu'il entend l'arnaqueur de pseudo chauffeur commencer à crier au vol. Il en a de bonnes celui-là. Bien fait pour lui, c'est ce qu'on appelle l'arroseur arrosé.

Et puis il commence donc à marcher. Une heure qu'il a dit, l'autre. Finn ne sait pas plus qu'au début comment aller dans la ville cible, mais il n'est pas complètement stupide non plus et suit donc la route qu'il peut apercevoir depuis le couvert des arbres. S'il ne marche pas directement dessus, c'est aussi bien parce que la cape rouge n'est pas discrète que parce qu'il fait plus frais à l'ombre. Et à marcher, il se sent rapidement observé de nouveau, comme plus tôt dans le domaine Baskerville.
La belette l'aurait suivi ? Ou c'est peut-être un oiseau, cette fois. Toujours est-il qu'il fait semblant d'ignorer cette présence, en tâchant néanmoins de se concentrer dessus et de faire moins de bruit en marchant lui-même, sans que cela ne paraisse trop évident. Cinq minutes comme ça sans que le pressentiment ne change et il devient évident qu'on le suit. Ce n'est quand même pas l'arnaqueur du fiacre, non ? Allons, il avait plus la tête d'un type peu discret qui saute sur ses victimes pour les dépouiller. Alors à un moment, sans prévenir, il se retourne d'un coup.
Et là, il n'y a pas moyen de prendre les ombres qui semblent avoir filé entre les arbres à toute vitesse pour des belettes. En fait, il aurait même juré avoir vu du rouge. Comme sa cape, tiens. Alors il lance :

- J'sais pas qui c'est mais vous êtes grillés.

Pandora ? Haha, non, pas Pandora. Peut-être juste des gens étranges qui se passionnent pour l'espionnage, allez savoir.

Quelle étrange sensation. Lily avait beau être sortie de l'Abysse depuis un certain temps déjà, elle n'arrivait toujours pas à se faire à l'idée que l'époque à laquelle elle avait vécu était révolue depuis longtemps. Cent ans C'était long. Elle n'avait pas l'impression d'avoir passé plus d'une semaine dans l'Abysse, alors que tant de temps s'était écoulé. Elle savait, bien entendu, que le temps ne s'écoulait pas de la même manière dans l'Abysse et dans le monde réel, mais lorsqu'elle se promenait comme c'était le cas actuellement, dans les ruines du palais de Sablier, ce saut dans le temps devenait évident. La petite reconnaissait quelques pièces, ou du moins, elle savait où celles-ci auraient du se trouver, mais c'était tout. Le palais n'avait plus rien à voir avec celui de ses souvenirs, où elle avait vécu. Combien de fois avait-elle foulé ce sol ? Combien de fois avait-elle couru à en perdre haleine entre ces murs, riant aux éclats pour une quelconque raison ? Plus elle arpentait les ruines, plus les souvenirs remontaient. Le passage sous les arcades où elle avait rencontré Doug et Fang. A l'endroit où il aurait du se trouver, il ne restait plus rien. Entièrement dévoré par le gouffre de l'Abysse, il ne restait aucune trace qui aurait pu prouver qu'il avait belle et bien existé, à une certaine époque. Ailleurs que dans les souvenirs d'une fillette. C'était le même endroit, les mêmes pierres, mais ce n'était plus le même palais. Tous ces endroits où elle avait ri, joué, vécu, il n'en restait que des ruines tristes et sans vie.

Une minute... Sans vie ? Mais non ! Il y avait quelqu'un, là, pas très loin d'elle, qui se cachait derrière une colonne ! Pourquoi se cachait-elle ? Avait-elle peur de quelque chose ? Ou alors... Était-elle en train d'espionner quelqu'un ? Il fallait qu'elle aille voir ça de plus près !

Sans bruit, Lily s'approcha de l'autre Baskerville. Une fois arrivée juste derrière elle, elle se plaça sur la pointe des pieds pour attraper ses épaules et chuchoter un petit « Bouh ! » à son oreille. Puis elle regarda dans la même direction que la jeune fille, pour chercher ce qui avait bien pu captiver son attention au point qu'elle ne l'ait pas entendue arriver.

« Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? Tu espionnes quelqu'un ? Je peux... Oh ! Mais c'est Finn! »

Elle se retourna vers son interlocutrice, et ajouta :

« On dirait qu'il s'en va, on le suit ? »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Et c'est ainsi que débuta la mission ''Filature''. Après quelques difficultés pour trouver un fiacre qui accepte de suivre celui emprunté par l'autre Baskerville, les deux jeunes filles finirent par arriver à Crauben. Ou plutôt, à la frontière du pays. Pourquoi s'être arrêté là ? Ce n'était pas encore la ville. Que venait faire Finn dans un endroit si reculé ? Elles bientôt le savoir ! Lily tira sa collègue par la manche, l'incitant à la suivre. Et à payer le chauffeur aussi hein, parce que ce n'était pas elle qui allait s'en charger. Pas qu'elle n'ait pas d'argent, il lui arrivait parfois d'en gagner un petit peu à la fin de certaines missions, mais elle n'étais pas bien riche non plus. Les Baskerville offraient le gîte et le couvert, la plus grande partie de son argent de poche allait donc tout droit chez le marchand de bonbons de Réveil. Pas aux conducteurs de fiacre. Et puis, de toute façon, elle n'en avait pas assez sur elle pour le payer. Ce qui réglait le problème assez rapidement.

Sans plus attendre, la petite Baskerville se mit à la recherche de Finn, dont elle avait perdu la trace à sa sortie du fiacre. Elles l'avaient suivi de loin, pour qu'il ne se doute pas qu'il était suivi, mais Lily ignorait par où il était parti. Bon, il n'y avait pas quarante chemins pour se rendre à Crauben non plus. Finn n'avait certainement pas emprunté la route, il aurait été visible depuis l'endroit où elles se trouvaient, ne restait que le bois. Oui, le bois. C'était l'hypothèse la plus probable.

Après quelques minutes, Lily et Sara parvinrent enfin à retrouver le jeune homme. Heureusement pour elles, sa cape rouge était repérable de loin. Cela n'aurait pas été aussi facile sinon. Mais apparemment, elles n'étaient pas les seules dont le tissu rouge avait attiré l'attention...

« J'sais pas qui c'est, mais vous êtes grillés. »

Et mer...credi. Lily se mordit la lèvre inférieure et se tourna vers sa partenaire. Elles n'avaient peut-être pas été assez discrètes ? Ou alors, c'était la cape. En tout cas, il semblerait que la mission espionnage soit tombée à l'eau.

« Sara... Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? »

Bon, en y réfléchissant, ce serait ridicule de rester cacher derrière cet arbre. Finn avait clairement annoncé qu'il les avait surprise. La seule solution était de sortir, et d'improviser, non ? Finit l'espionnage. Lily sortit donc de sa cachette, pour se rapprocher de Finn avec une mine boudeuse.

« C'est seulement maintenant que tu remarques qu'on te suit ? T'es vraiment une andouille, Finouille ! »

Une mauvaise foi à toute épreuve, voilà Lily. Et oui, elle l'avait bien appelé ''Finouille''. Et l'a traité d'andouille aussi. Mais pas méchamment hein, c'était juste une manière comme une autre d'engager la conversation. Et puis, elle sait qu'il ne va pas manquer de se payer sa tête. Alors autant prendre un peu d'avance.

« Tu vas où ? Parce qu'on est pas venues ici pour rien nous, on t'accompagne ! »

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