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 Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]

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Sora Enderstar

Sora Enderstar
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty11th Mai 2013, 13:01

Le crime se déroula vers six heures trente du matin, dans sa chambre. Sora dormait encore lorsque le coupable y pénétra, d'un sommeil dont il fut brutalement tiré lorsque son petit chevet tomba à la renverse. Qui était donc le coupable ? Un tueur qui ne savait pas se faire discret, un cambrioleur débutant, ou bien son voisin qui voulait lui parler mais avait un peu trop bu ? Eh bien, ce n'était aucun des trois. C'était tout simplement Alfic, sa Chain qui avait la mauvaise habitude de se montrer un peu trop énergique le matin. Très tôt le matin en fait. Trop tôt. Et comme elle s'ennuyait quand elle n'avait pas de Sora à embêter, la tigresse faisait souvent la première chose qui lui traversait l'esprit. Cette fois-ci, elle avait décidé de prendre en chasse une araignée, mais comme l'insecte avait fini par grimper sur la petite lampe posée sur la table de nuit, Ally n'avait pas trouvé de meilleure idée que.... Bondir dessus tel le fauve dont elle avait l'apparence. Et boum, par terre le valet et tout ce qui était posé dessus. Le fracas avait réveillé notre jeune artiste de rue en sursaut, une petite lame à la main au cas où on lui voudrait du mal. Son cœur battait la chamade et ses yeux cherchaient à évaluer la situation, un état de tension qui ne passa qu'après qu'il n'ait compris ce qui s'était passé. Sa liée devait vraiment le faire exprès... Un jour, il s'habituerait à ces réveils mouvementés.

Mais bon, ce jour n'était pas encore venu, sur le coup l'artiste de rue préféra passer un savon à sa Chain tout en faisant un bilan des dégâts : adieu sa petite lampe... Oh oui elle pouvait baisser les oreilles, la Ally ! Et ce serait encore mieux si elle décidait une bonne fois pour toutes de faire plus attention dans l'espace réduit de son appartement ! Non mais, elle savait qui allait devoir faire le tour des brocantes pour trouver une nouvelle lampe à bas prix maintenant ? Il l'aimait bien celle-ci en plus... Vraiment, il faudrait penser à l'enfermer la nuit, mais son seul résultat serait certainement qu'elle lui casserait les pieds le jour. Et de longs discours ne serviraient probablement à rien. En résumé, Sora devrait faire avec ce réveil ambulant/danger public pour le mobilier, une superbe combinaison, ou comment se faire mener par le bout du nez par sa Chain. Après une petite poignée de minutes à l'engueuler, le jeune homme avait soupiré puis s'était habillé pour sortir se promener – et promener son amie quadrupède qui avait vraiment besoin d'user son énergie au passage. Direction : les alentours de la ville, histoire que personne ne le voit en compagnie d'un fauve blanc – cela en surprendrait et même en effraierait plus d'un.

Le printemps était bien engagé, mais pas assez pour que le soleil soit levé à cette heure-ci. En revanche, les boulangers étaient bel et bien debout, les effluves qui s'échappaient de leurs fours pour envahir les rues et marquer le début de la journée. Enfin, elles avaient aussi la propriété de faire gronder le ventre de Sora, qui ne put résister à la tentation d'une viennoiserie encore chaude, à déguster en traversant une Réveil qui sortait petit à petit de sa torpeur. Une fois arrivé près de la rivière - destination toute choisie pour se venger de sa Chain qui n'aimait pas l'eau -, il s'était contenté de dégourdir les jambes avec Alfic pour seule compagnie. Il devait être plus de huit heures trente quand le jeune vagabond se retrouva de nouveau dans le centre-ville. La capitale était désormais remplie de gens qui se rendaient au boulot et créaient une activité calme mais énergique, de quoi motiver pour partir à la pêche à l'emploi saisonnier. Car oui, il n'avait pas d'emploi fixe, alors ne restait que ça. Qui sait, peut-être que maintenant qu'il semblait installé dans la ville, le temps de changer de mode de vie était venu. Mais un job à temps plein était si contraignant, l'explorateur en herbe qu'il était préférait pouvoir partir quand l'envie lui en prenait. C'est qu'il était très bohème, m'enfin dans le passé faire des plans pour l'avenir ne lui avait jamais réussi, donc il essayait de voir ce que vivre un peu plus dans le présent donnerait. Et pour l'instant, l'associé défendu n'avait pas à s'en plaindre. Cela, il le devait à Alfic : elle lui avait permis de sortir de cette période assez sombre où il ne vivait que dans le passé et fuyait tout contact de peur d'attirer le malheur autour de lui.  

Sora s'était donc mis en quête d'employeurs pour la saison chaude qui arrivait – car il faut s'y prendre tôt –, et eut quelques réponses qui pouvaient bien annoncer une embauche. Tout occupé qu'il était, il ne vit pas la journée défiler : quand ses yeux se posèrent de nouveau vers une horloge, celle-ci indiquait quatorze heures. Déjà ? Eh ben. Mhh, une pause serait la bienvenue. Le jeune homme se rendit donc dans le parc le plus proche. Il cherchait un banc au calme, quand quelque chose attira son regard. Ou plutôt quelqu'un qu'on pouvait difficilement ne pas reconnaître où même ne pas voir avec sa chevelure flamboyante.

Aiko. Une amie. Certainement sa meilleure amie, même si au final il ne savait pas grand-chose d'elle. Sommes-nous obligés de connaître le passé de quelqu'un pour l'apprécier ? Certainement pas, même si on ne peut parfois pas s'empêcher de vouloir en savoir plus sur ceux auxquels on tient cela ne veut pas pour autant dire qu'en savoir plus changera la personnalité de la personne. C'était un peu ce style de relation qu'ils avaient : chacun n'avait que le minimum syndical d'informations sur l'autre - lui n'était même pas sûr de savoir sa date d'anniversaire - mais c'étaient leurs caractères respectifs qui les avait liés. Un solide lien d'amitié dans lequel seule l'affection avait sa place, ils ne se prenaient pas la tête avec le passé, ce qui n'était pas pour lui déplaire tout compte fait. Peut-être qu'un jour ils parleraient de tout cela. Peut-être, un jour. Bref.

Ses lèvres s'étirèrent avec joie : voilà une semaine qu'il n'avait pas croisé son amie. La dernière fois, elle était accompagnée de son petit ami Finn. Ils s'étaient bien amusés d'ailleurs, revoir le brun ne serait pas pour lui déplaire, ni croiser de nouveau les deux amoureux alors qu'ils sont ensembles – bon dit comme ça, on peut vraiment penser à une affection pour le rôle de teneur de chandelle, mais ce n'était pas vraiment le cas puisque le couple et surtout Aiko avait fait en sorte de ne pas trop le délaisser. Et puis, regarder Finn s'arranger pour la faire rougir était vraiment amusant, même s'il n'était pas sûr qu'elle appréciait cela autant que les deux hommes. Ai-je dit que le contractant n'aimait pas spécialement faire des plans pour le futur ? Bah, tout a une exception, cette fois-ci c'était se retrouver de nouveau avec sa sœur de cœur et son copain, l'idée était pour le moins séduisante.

Tout comme celle de faire une petite farce à la rousse tiens. Un air espiègle sur le visage, il s'approcha doucement d'elle en prenant soin d'être dans son dos. La chance aidant, Aiko semblait assez pensive, assise sur son banc. Quand Sora fut assez près, il se lança pour poser ses mains sur ses épaules.

-Je peux m'asseoir à côté ?

De quoi attirer en vitesse l'attention de la demoiselle. Quand elle se retourna il lui sourit gaiement et presque avec fierté puisque son coup semblait réussi.

-Aiko, je suis content de te revoir ! Tu vas bien ?

Tout en parlant, Sora s'était assis sur le banc. Et comme il avait pensé à sa dernière rencontre avec la jeune femme, l'envie de prendre des nouvelles du copain de cette dernière le prit.

-Tiens, Finn se porte comment ?

L'interrogation sous-entendait subtilement que notre artiste de rue demandait aussi comment se portait leur relation, après libre à Aiko de répondre, il était curieux mais ne voulait pas passer pour une fouine.
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty14th Mai 2013, 10:58

» Certaines expériences doivent être vécues, et non racontées, pour que la courbe soit harmonieuse.
~ Du défunt Pierre Bottero.


Ces derniers temps, Aiko était souvent de bien bonne humeur. Et aujourd’hui ne faisant pas exception, elle se réveilla en pleine forme. L’œil étincelant, elle se hissa sur ses pieds en moins de temps qu’il en faudrait pour le dire, s’extirpant sans peine de ses draps et se dirigeant directement vers sa salle de bain pour se glisser sous un jet d’eau glaciale ayant le don de lui remettre les idées en place lorsque ça n’allait pas forcément. Sauf que là, ça allait déjà très bien, alors l’eau froide, c’était seulement par pure habitude. Et aussi parce qu’elle ne supportait pas l’eau chaude.
Dix minutes et la voilà qui ressortit avec une simple serviette autour du corps. Abandonnant l’idée de se sécher les cheveux, elle alla directement vers son armoire après s’être brièvement séché le corps pour pouvoir choisir sa tenue du jour.
Elle n’était pas devenue Baskerville ; elle était née Baskerville. Si elle ne l’avait pas été et qu’elle connaissait l’existence de cette famille, peut-être les aurait-elle rejoints. C’est plutôt difficile à dire étant donné qu’elle n’aurait certainement pas eu la même éducation et, de ce fait, pas non plus le même caractère, les mêmes traits de personnalités. Dans tous les cas, aujourd’hui Baskerville, ça ne voulait certainement pas dire qu’elle avait, à un quelconque moment, renoncé à sa féminité. Elle accepta sans mal à manier les armes, à porter ces épées lourdes et à apprendre à s’en servir aussi bien pour se défendre que pour attaquer en premier, mais jamais elle accepta – et jamais elle n’acceptera – de perdre ne serait-ce qu’un pourcent de sa féminité. Elle y tenait dur comme fer. Elle avait des atouts, elle le savait parfaitement, et elle s’en servait à bon escient. Ses nombreux amants pourront en dire la même chose, de toute façon. Et Finn, le seul à avoir autant touché le corps d’Aiko, le seul à l’avoir autant embrassée, le seul à avoir autant eu l’occasion de voir ce même corps, n’oserait pas non plus dire le contraire. Hum, n’est-ce pas ?
Elle hésita longuement devant ses nombreux vêtements sans pouvoir se décider. Pas de robe, ça, c’était certain. Pourquoi ? Juste pas envie. Bon alors une jupe. Oui mais laquelle ? Un vrai casse-tête.
Après une dizaine de minutes assise en train de se décider, elle opta finalement pour une jupe blanche plissée au-dessus des mi-cuisses – très courte, en effet – avec une ceinture noire qui lui tombait négligemment sur les hanches. Un débardeur, bien sûr, noir avec des cercles blancs imprimés dessus.

Elle alla après quoi à la cuisine et se fit un rapide petit déjeuner en avalant un verre de lait avant d’aller enfiler des sandales à talons. Pas de talons aiguilles, elle avait déjà essayé et ça n’avait pas vraiment plut à ses pieds, alors elle se contente désormais des compensés. C’est banal et agréable à porter, voilà tout.
Il était dix heures – pour une fois, la jeune femme ne se réveilla pas tôt – et elle était déjà dehors, ne sachant pourtant pas où elle devrait aller. En commençant à déambuler dans les rues, elle passa devant un café. Et cela lui fait grimper un sourire goguenard sur les lèvres. Ça lui rappelait de bon, de très bons souvenirs. Finn et Sora. Ces deux hommes étaient les seuls de sa vie, aussi puéril puisse être cela. Cela ne remontait même pas à une semaine, mais les deux hommes lui manquaient déjà. Surtout Sora au fait, parce qu’elle avait croisé Finn dans les couloirs du manoir entre temps. Ils n’ont pas passé la journée ensemble, tous deux occupés – Aiko avait repris son rythme habituel pour les missions – mais c’était déjà ça que de pouvoir le voir et l’embrasser, même brièvement.
Elle dépassa ledit café avant de s’arrêter net. Une vieille femme derrière elle lui dit de faire attention et Aiko se contenta de lui décocher un sourire innocent avant de revenir sur ses pas et de franchir les portes du café. D’emblée, son regard se posa sur le serveur de l’autre fois. Toujours aussi bel homme. Elle ne put s’empêcher de rire en se rappelant ce qui s’était passé la dernière fois. Suite à quoi, elle prit simplement place à une table isolée. Le serveur vint – il était le seul de service alors bon hein – et elle commanda un simple verre de jus de citron en le gratifiant d’un petit sourire. Lorsque le chat n’est pas là, les souris dansent ? Bof, pas tout le temps. Effectivement, Aiko ne profita pas de l’absence de son copain pour draguer un autre. Elle s’en fichait éperdument de cet autre.

Elle partit après quoi vers Sablier, pour le manoir des Baskerville. Elle alla directement voir son supérieur hiérarchique et demanda s’il y avait une mission pour elle pour demain ou après-demain. La réponse la satisfaisant, elle retourna en ville plus rayonnante que jamais. Une petite mission, certes, mais pas de routine ; elle allait pouvoir tuer, ça faisait un moment et, croyez-le ou pas, ça lui manquait de ne pas pouvoir abattre sa lame sur telle ou telle personne. Même si ça faisait toujours drôle de... De tuer. Qu’importe, rien ne pourrait gâcher sa mauvaise humeur – elle l’espérait fermement, tout du moins – surtout que personne n’aurait à partager ce plaisir avec elle ; une mission en solo, ça aussi, ça faisait vraiment longtemps.
Vers midi, elle alla se payer un déjeuner qu’elle savoura sur une terrasse, exposée à l’air frais. Et les heures continuèrent de défiler. Finalement, elle s’éloigna quelque peu de la foule commençant à se presser sur les trottoirs pour aller prendre place sur un banc. Juste pour se reposer un peu. Ce soir, elle irait certainement traîner dans un bar. Se saouler, mais pas trop quand même ; demain, mission, il ne fallait pas oublier.

Elle leva les yeux vers le ciel et poussa un profond soupire, regrettant de ne pas avoir une compagnie par cette belle journée. De fil en aiguille, elle se remit à penser à Fin et à Sora ; après tout, pour elle, compagnie est l’équivalent de compagnie masculine et seuls Finn et Sora sont ceux auxquels elle pense. Elle repensa à leur journée, aux incroyables moments magnifiques qu’ils passèrent ensemble ; et à la nuit sans pareille qu’elle passa avec Finn.
Complètement perdue dans ses souvenirs, elle n’entendit pas quelqu’un approcher par derrière. Elle ne sentit donc logiquement pas une quelconque présence.
Des mains sur ses épaules.
Aiko sursauta en glissant instinctivement son index droit sur l’une des lames hautement rangées sur sa cuisse. Mais elle le laissa glisser sur le banc en entendant la voix accompagnant le geste, un doux sourire prenant forme sur ses lèvres. Si certains avaient le réflexe de se retourner, de jurer ou que sais-je, la jeune femme avait surtout le réflexe de se sait d’une de ses lames qui ne la quittaient jamais. Sauf que pour le coup, elle se retourna, parce qu’elle savait parfaitement qui c’était.
Sora. Son Sora.
Il s’assit près d’elle sans attendre sa réponse – comme si elle allait refuser hein ! – et décrété qu’elle lui avait manqué. Elle lui retourna son sourire enthousiaste et attendit qu’il aille au bout de son interrogation quant à comment se portait Finn pour aller l’enlacer sans autre forme de procès. Elle se pressa doucement contre lui en fermant les yeux, réellement heureuse de le revoir.

« Sora, tu me manques trop vite, c’est vraiment pas sérieux ! »

Elle éclata de rire en se décollant et pressa délicatement ses lèvres contre l’une de ses joues avant de s’éloigner légèrement pour réfléchir à une réponse appropriée. Bah. Il devait aller bien. Enfin, elle croyait. Ou tout du moins, elle supposait – espérait. Mais au fond, elle n’en savait trop rien. La dernière fois qu’elle l’avait vue, il se portait bien, elle pouvait l’affirmer. Mais pourrait-elle avancer autre chose ? Bof, pas vraiment.
Et puis, cette question sous-entendait aussi comme ils se portaient ; ce « ils » que Finn et elle formaient désormais. Et à cela au moins, elle pouvait répondre.

« Je peux t’assurer que l’autre nuit, il allait très bien ! Plus sérieusement, il va bien, c’est gentil de demander. Enfin... On va bien. »

Elle lui tira la langue et se pencha vers lui pour lui ébouriffer les cheveux avant que lui-même ne le fasse ; il semblait aimer décoiffer la jeune femme et, aujourd’hui au moins, il pouvait s’en donner à cœur joie ; Aiko ne s’était pas coiffée et sa chevelure flamboyante était encore un peu humide.
Bref.

« Et toi, ça va aller ? »

Il aurait vraiment dû profiter l’autre fois et draguer la caissière. Ça se voyait qu’elle n’était pas difficile, Sora aurait au moins pu meubler quelques heures de vide avec elle, non ? Enfin, après, tout le monde n’était pas forcément comme elle. Et peut-être qu’il préférait els relations sérieuses. Peut-être aussi, tout bêtement, qu’il avait déjà une copine. Voire une fiancée.
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty16th Mai 2013, 03:50

Si le cycle de la Vie est effectivement un long fleuve tranquille avec des naissances et des morts qui s'enchaînent pendant que le monde continue à tourner, la vie d'un individu est loin d'en être un. Des rencontres, des séparations, des défaites, des victoires, tellement d'événements peuvent venir la ponctuer, c'est bien pour cela qu'il est rare que deux personnes aient vécu les mêmes expériences et/ou se ressemblent dans leur façon de voir les choses. Chaque vie est unique et consiste en une succession de hauts et de bas qui en général s'équivalent. Il faut bien de la peine pour mieux savourer la joie, et il faut bien de la joie pour que l'on puisse vraiment ressentir la peine – celle qui nous permettra de comprendre les autres et, qui sait, de les aider dans leurs moments difficiles. Par conséquent, nous aurons autant d'années de chance que de malchance. C'était une façon simple de voir la vie, une manière de positiver en se disant qu'après la pluie le beau temps viendra forcément aussi peut-être. Dans le cas présent, Sora usait plutôt de la première de ces deux antithèses complémentaires, donc de chance, en tombant sur Aiko alors qu'il se baladait sans but plus précis que celui de profiter du beau temps. Certains parlent de coïncidence, d'autres de destin, lui pensait tout simplement qu'il était chanceux. Après tout, cela pouvait bien regrouper les deux autres : qu'un avenir soit certain ou pas, rien ne nous empêche – ne doit nous empêcher - de savourer chaque instant de joie, après tout même si celui-ci avait été décidé pour nous à l'avance, on peut toujours prendre cela comme un beau cadeau auquel on ne s'attendait pas – on ne s'attend que rarement aux surprises. Tout comme se dire lors de nos instants de peine qu'on n'y peut rien, que tout est déjà prédéterminé, ne rendra pas les choses plus supportables – au contraire, puisque cela nous donne l'impression d'être complètement impuissant. Mais assez disserté là-dessus.

Elle lui avait manqué, ça c'était sûr et certain. Dommage qu'ils ne se croisent pas plus souvent, mais ils n'avaient pas vraiment de moyen de communication donc devaient laisser cela au petit bonheur la chance. Un jour, il lui demanderait son adresse, parce que ce serait plus pratique tout de même. Enfin bref, quand le jeune homme avait vu sa sœur de cœur sur le banc, il s'était dit que la journée était vraiment magnifique, comme quoi un rien suffisait parfois pour décider de cela. Même si ce n'était pas vraiment rien non plus, de la retrouver. Sous une impulsion, l'artiste de rue s'était discrètement glissé dans son dos pour la surprendre, ce qui porta ses fruits : la rousse sursauta et il ne fut pas surpris de la voir glisser à une vitesse impressionnante, comme si elle était conditionnée pour ce geste, une de ses mains vers sa cuisse, là où elle cachait ses lames. S'il n'avait pas parlé juste après, certainement que la jeune femme n'aurait pas hésité à l'attaquer, mais entendre que le propriétaire des mains posées sur ses épaules avait une voix familière la fit renoncer à l'idée de s'en prendre à lui. Quand elle se retourna, le contractant agrandit légèrement son sourire avant d'aller s'asseoir tout en demandant de ses nouvelles et posa la même question pour Finn une fois posé. C'est qu'il l'avait bien apprécié, le brun qui avait de sacrées réactions et s'adonnait à ce sport qui consistait à faire rougir sa copine. Ils s'étaient rencontrés la semaine dernière et le trio s'était bien amusé ce jour-là, Finn avait même réussi à statufier Sora en l'embrassant – cela avait été bref mais suffisant, certainement que l'instant ne se reproduirait pas. Mais avant tout, la question servait à demander subtilement comment ils se portaient en tant que couple. C'était se montrer un peu intrusif peut-être mais le sujet l'intéressait, tout simplement parce qu'Aiko était son amie – et aussi un peu parce que son intuition lui disait que Finn faisait un bon petit ami, donc que la savoir avec lui le rassurait et donc qu'il les encourageait silencieusement.

Une fois la question posée, la demoiselle avait démontré son penchant pour le tactile en venant le prendre dans ses bras. Se laissant faire, le vagabond tapota doucement son omoplate en fermant les yeux. Ce genre de geste pouvait prêter à confusion pour les personnes extérieures, mais permettait de manifester simplement leur affection mutuelle. Décidément, la voir n'était jamais une mauvaise chose. Aiko parla pendant leur petite accolade, juste pour dire à voix haute ce qu'ils pensaient tous les deux apparemment, le faisant rire doucement et parler avec amusement.

-Tu lis dans mes pensées, ça non plus ce n'est pas sérieux.

Pas du tout même, s'infiltrer dans la tête des autres ça ne se fait pas ! Mais bon, il lui pardonnait... Ahem. La seconde partie de sa réplique était évidemment une petite taquinerie, son ton le laissait bien transparaître. Au bout d'un moment elle finit par s'éloigner de lui, le faisant lever le bras qui était passé autour de ses épaules pour ne pas la gêner dans son mouvement. Mais avant de s'écarter parfaitement, elle ne manqua pas de poser ses lèvres sur sa joue – cela devait être son geste favori, il survenait lors de chacune de leurs rencontres. Un peu comme lui aimait ébouriffer ses cheveux, ce que la jeune femme fit avant lui pour une fois - la chipie ! -, après avoir répondu avec humour à l'interrogation – autant à la l'explicite qu'à l’implicite. Si Finn était en bonne santé et que leur couple se portait bien, alors tout allait pour le mieux, est que que pensa Sora à ce moment. Il lui rendit la pareille en allant décoiffer brièvement mais avec entrain sa chevelure lâchée et nota que celle-ci était encore humide. De quoi le faire hésiter à la taquiner sur le sujet, mais il préféra se contenter d'une réponse simple accordée avec un ton qui ne laissait planer aucun doute quand à sa sincérité.

-Tant mieux.

Cela dit, la question que posa Aiko ensuite lui donna quelque peu l'impression qu'elle lui retournait le sous-entendu. Et certainement que ce n'était pas qu'une impression. Le hic, c'est que le jongleur n'aimait pas vraiment parler de lui, même si la rousse était son amie. Mais ces deux-là taisaient beaucoup de choses, chacun le sentait sans aucun doute. Bien que cela ne les empêchait pas de profiter de la présence de l'autre quand ils se croisaient, peut-être qu'il leur faudrait s'ouvrir au moins une fois. Le moment était-il venu alors ? Hésitant un long moment sur cela et sur ce qu'il pourrait bien dire s'il choisissait de parler, il resta dans le silence un petit instant, le regard dans le vide, avant de regarder son amie et de lui offrir un petit sourire.

-Ne t'en fais pas pour moi, va. J'ai ce qu'il me faut.

Ou tout du moins avait, mais ça elle n'était pas – pas encore – obligée de le savoir. Et puis, son style de vie actuel ne lui déplaisait pas. Suite à cela, il détourna ses yeux. Un peu. Sora n'en avait peut-être pas l'air, mais il avait connu l'amour et ne pensait pas le retrouver. Ou en tout cas, pas de si tôt. Pas tant que le souvenir de Létha était encore si vivant, si frais en lui. Elle avait été sa raison de vivre, sa lumière. Cela n'avait pas encore vraiment changé : après sa mort, le jeune homme était passé par beaucoup de stades, dont celui des envies de suicide. S'il n'avait pas cédé, c'était parce qu'il savait que sa fiancée n'aurait pas voulu cela. Si Létha avait été là alors que ces pensées lui traversaient l'esprit, elle lui aurait tiré l'oreille pour le sermonner en lui disant qu'elle préférait encore qu'il ne la rejoigne pas – pas de cette manière, puis lui aurait souri avec douceur en lui disant de vivre aussi pour elle, lui aurait donné une raison de continuer. Au final, elle l'avait fait quand même, la seule différence étant qu'elle était bel et bien morte. Avec leur enfant. Était-ce une fille où un garçon, tiens ? Une question qui restera à jamais sans réponse. Mais c'était le passé. Lâchant un mince soupir le contractant illégal chassa ces pensées sombres, puis posa ses bras sur le dossier du banc et observa les alentours, toutes les personnes que le grand soleil avait incitées à sortir. Là, il était de retour dans le présent. Avec Aiko. Il laissa ses lèvres s'étirer avant de reprendre la parole.

-Ma vie n'est pas spécialement intéressante. Si tu l'écoutes, tu te diras certainement que tu aurais préféré ne pas savoir.

Que ce soit sa vie sentimentale ou sa vie en général d'ailleurs. Puis Sora porta de nouveau son regard sur celle qu'il considérait comme sa sœur et enchaîna sans lui laisser le temps de répliquer.

-Et la tienne ?

C'était un moyen comme un autre de lui signifier qu'il ne parlerait pas si elle-même se taisait. Le jeune aux cheveux gris/bleus cherchait à obtenir d'Aiko un échange de bons procédés... Enfin... D'informations, quoi.
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty18th Mai 2013, 07:50

» Toute vérité n’est pas bonne à dire.
~ Ancien proverbe.


Avant Finn, Aiko n’a jamais eu de petit copain. Et sérieusement, elle ne s’en était pas portée plus mal. Effectivement, passer d’un lit à l’autre ne l’avait jamais dérangée ; elle n’avait jamais eu cette impression d’être une femme facile. Certes, elle était sévère en temps normal – et aussi bien autoritaire vis-à-vis de sa propre personne – mais cela n’empêcha qu’elle avait toujours refusé de juger ce qu’elle faisait avec les hommes. Tout comme elle se fichait royalement de ce qu’ils pouvaient bien penser d’elle. Par exemple, si l’un d’entre eux prenait un malin plaisir à aller crier sur tous les toits que telle femme a accepté de passer la nuit avec lui, Aiko n’en aurait que très peu faire. Le seul hic, c’est que des imbéciles risqueraient d’affluer sur elle. Mais bon, dans ce cas, elle les repousserait. Un à un s’il le faudrait, tant qu’à faire. Et de toute façon, ceux avec qui elle passait quelques nuits n’étaient que rarement des idiots finis. Effectivement, ceux ayant le plus de jugeote remarquaient sans trop de ma le caractère sacrément bien trempé de la rousse et notaient bien évidemment la présence de lames sur sa cuisse. A partir de là, ils devraient comprendre que mieux valait ne pas l’énerver, non ? Les contractants illégaux couraient les rues, peut-être certains des hommes avec qui elle passait du temps jusque là avaient pensé qu’elle en était une. Elle ne savait pas, au fait. Ce qu’elle savait, en revanche, c’est qu’elle n’aimerait pas être comparée à un quelconque contractant. Qu’il soit légal ou pas. Pas qu’elle ne les aimait pas, mais elle n’aimait pas y être comparée, tout bonnement. En vrai, on pourrait tout aussi bien dire qu’elle ne les aimait pas. Sauf que voilà, elle n’aimait pas porter de jugement ainsi, n’aimait donc pas généraliser de la sorte. D’abord parce qu’elle connaissait un contractant qu’elle aimait beaucoup ; Finn. L’exception à la règle ? Non, pas vraiment, vu qu’elle connaissait aussi d’autres contractants qu’elle appréciait plus ou moins. Tous légaux, cela étant. Après, pour les illégaux, eh bien... C’est tout de même à cause de l’un d’entre eux que sa sœur jumelle est morte. Après, elle ne tient rigueur qu’à cette personne – morte, sans aucun doute – et son Chain, nullement à tous les autres contractants illégaux. Mais bref, pour en revenir au sujet principal, Aiko ne pensait pas qu’être en couple était indispensable pour se sentir bien, pour être heureux.
Mais il fallait tout de même bien avouer que depuis qu’elle s’était officiellement mise avec Finn, elle était de bien meilleure humeur. Avant, il y avait toujours des interrogations qui persistaient, toujours des interrogations qui trottaient dans l’esprit de la jeune femme et qui l’amenaient à sérieusement douter de tout. Lorsqu’il lui proposa d’être sa copine, elle vit une immense partie de ces mêmes questions s’effondrer... Pour laisser place à un brouillard plus opaque encore que le précédant. Mais bon, au moins, elle savait que ce brouillard finirait par se dissiper plus rapidement que le précédant. Tout bonnement parce que désormais, ils étaient deux à vouloir affronter ce nouvel obstacle. Elle n’était plus seule. Ça sonne toujours bizarre dans son esprit. Pas seule. Depuis la mort d’Anko, elle avait été incroyablement seule. Mais désormais, elle ne l’était... Plus ? Réellement ?
Ça marchait dans les deux sens. Si elle se disputait avec lui, elle serait de bien mauvaise humeur en plus d’être plus impulsive et colérique encore qu’à l’accoutumée. Si elle rompait ? Elle n’y pensait tout bonnement pas ; juste hors de question de ne serait-ce que se figurer cela.
Sora avait-il déjà été en couple ? Aiko se le demandait. Et là, l’était-il ? Cela aussi, elle se le demandait. Si ce n’était pas le cas, elle voudrait bien le voir avec une femme. Certes, il était plutôt souriant comme personne – elle ne l’avait encore jamais vu grincheux ou en colère et, d’ailleurs, elle n’espérait jamais le voir dans pareil état – mais elle savait parfaitement qu’il pourrait être encore plus enthousiaste. Pourquoi avait-elle envie de se mêler de ses affaires de cœur ? Bonne question. Pourtant, ce n’était pas du tout dans ses habitudes d’agir de la sorte. Il fallait croire qu’elle allait faire une petite entorse à son propre règlement. Sauf si Sora était en couple. Mais si c’était le cas, la lasserait-il ainsi le câliner et l’embrasser sur la joue lorsque l’envie l’en prenait ? Bah. Pourquoi pas ? Après tout, le fait qu’elle soit en couple ne l’empêchait nullement d’ainsi être câline et très tactile avec Sora. Finn l’avait vue faire et malgré le fait qu’il n’avait pas particulièrement aimé vers le début, il ne l’avait pas très mal pris. Si tel avait été le cas, Aiko aurait-elle cessé d’être si proche de son ami ? Hum, pas sûr.

Suite à sa première remarque, son ami rit doucement avant de rétorquer qu’elle lisait dans ses pensées. Si vous avez perdu le fil, cela revenait à dire qu’elle lui avait manqué aussi. Aiko lui tira la langue d’un air puéril avant d’enchainer sur un ton plus léger pour répondre à sa question. Lorsqu’elle lui ébouriffa les cheveux, il vint en faire de même et elle tenta de tirer une moue boudeuse. Mais elle ne réussit pas, alors elle se contenta de rire doucement.
Tant mieux. Jamais deux simples mots n’avaient autant été baignés dans une mer de sincérité. Et Aiko ne put s’empêcher de lui sourire délicatement, profondément touchée par ladite sincérité de son ami. Il y avait certains amis vraiment irritants qui n’auraient pas apprécié qu’Aiko soit en couple. Pourquoi ? Bah, bonne question. Elle avait déjà eu le loisir de noter que Sora n’était pas ainsi, mais en ce moment, elle remarquait qu’il était vraiment heureux pour elle. Et c’est incroyablement mignon.
Il demeura silencieux quant à la dernière interrogation lancée par Aiko. Cette-dernière leva les yeux au ciel en réfléchissant un instant. Pourquoi ne répondait-il pas au juste ? Qu’est-ce qui lui prenait d’être si pensif, tout d’un coup ? Serait-ce possible qu’elle ait ravivé un douloureux souvenir avec quelques simples et futiles mots ? Elle ne l’espérait réellement pas. Pourtant, lorsque Sora daigna enfin lui répondre, elle eut l’atroce impression qu’elle avait commis une erreur et qu’elle continuait de s’y enfoncer vu qu’elle refusait obstinément de changer de sujet. Elle ouvrit la bouche pour répondre mais elle se tut, gardant ses yeux fixés sur le léger sourire accroché à ses lèvres.
Un silence. Encore un silence lourd et pesant qui planait entre eux. Aiko avait vraiment envie de parler, mais elle se l’interdit ; que ce soit un mauvais ou un bon souvenir que Sora vivait là, il était juste hors de question qu’elle l’en extirpe. Parce que lorsqu’elle était ainsi, elle n’aimait vraiment pas qu’on la dérange.
Finalement, il changea de position après avoir soupiré et, reportant son attention sur la jeune femme qui l’observait depuis quelques secondes à peine, il parla. Cette fois-ci, elle voulait vraiment lui rétorquer quelque chose. Pourtant, il la prit de court en enchaînant et ce fut à son tour de soupirer en roulant des yeux. Il ne semblait pas vouloir particulièrement parler de sa lui, de son passé, de sa vie. Ou tout du moins, pas à Aiko. À cette réflexion, elle eut un imperceptible mouvement de la lève supérieure ; un tic dénotant une once d’agacement. Mais comment diable pourrait-elle l’en blâmer ? Après tout, elle non plus n’avait pas vraiment envie de parler d’elle. Et pas parce que c’était Sora ; elle n’aimait pas parler d’elle, un point c’est tout. Finn, c’était une exception. Ça avait été plus aisé d’un coté parce qu’elle n’avait pas à lui dire qu’elle était Baskerville – ni à le persuader de cette information d’ailleurs. Mais d’un autre coté, elle avait eu plus de mal à lui parler de jumelle qu’elle n’en aurait eu un autre jour. Il était, comme qui dirait, tombé sur elle au mauvais moment. Mais lui en aurait-elle parlé dans d’autres circonstances ? Peut-être, mais sûrement pas s’il ne l’avait pas invité à le faire.

Elle cligna des yeux plusieurs fois avant de sourire à Sora en allant se caler contre lui, déposant sa tête contre son torse alors qu’elle se demandait si elle allait parler. Était-il prêt à entendre qu’elle n’avait rien de gentil ? Ou plutôt, était-elle prête à prendre le risque de le perdre ? Pire encore, de l’impliquer ? Elle ne savait pas. Mais elle pouvait commencer par quelque chose de plus simple, non ? Mouais.

« J’avais une jumelle. Elle a été assassinée. Mon père est mort après cela. Quant à ma mère... Eh bien, je ne connais pas plus sévère. »

Elle eut un petit rire nerveux avant de basculer son visage en avant pour que ses mèches flamboyantes lui barrent la vue qui commençait à se flouter. Sora ne pouvait pas la voir, mais elle avait quand même cette envie de se cacher d’avantage encore. Pas gêne. Pas honte. Par malaise. Ça faisait toujours aussi mal d’en parler.
Elle finit néanmoins par se redresser en poussant un profond soupire avant de planter son regard dans celui de Sora pour lui sourire doucement.

« Je ne suis pas quelqu’un de... Bien, Sora. »

Je suis une meurtrière, une tueuse, une méchante ; tout sauf ce que tu penses. Je suis une Baskerville. Je suis une déchue, une damnée. Je suis ce que tous détestent. Je suis ce que tu déteste aussi peut-être. Je suis ce en quoi les gens ne croient plus tellement. Je suis l’une de ceux qui persistent dans les légendes et qui terrifient les enfants. Et te le dire peut causer ta perte.
Elle fut incapable de dire tout cela. Mais peu importe, elle avait dit une des deux capitales choses à savoir sur elle, soit la mort de sa jumelle dont son ami ignorait jusqu’à l’existence. En braquant de la sorte son regard dans le sien, elle exigeait de Sora qu’il parle à son tour. Qu’il lui refile autant d’informations – importantes ou un peu moins – sur sa vie. Ou elle pourrait vexée.
Mais il allait parler. Hein qu’il allait parler ?
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MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty21st Mai 2013, 06:09

Est-ce que vous le trouvez bizarre, si je vous dit que Sora aimait sa famille ? Sa mère, qui l'avait confié à d'autres ? Mais pourquoi lui en vouloir, franchement ? Elle avait eu de bonnes raisons de le faire. Elle avait simplement essayé de lui offrir un meilleur avenir mais s'y était pris un peu maladroitement. Pour un parent, savoir son enfant vivant, en bonne santé et bien entouré est important, assez pour qu'ils se disent que se séparer de lui est ce qu'ils ont de mieux à faire, sans imaginer que vivre avec sa famille puisse suffire à l'enfant. Dans l'amour filial, l'adulte pense au bien de sa progéniture mais ne lui demande pas toujours son avis. On peut dire que c'est étouffant et égoïste mais quelque part, quand on pense savoir quelle est la meilleure option pour un petit selon nous ignorant du monde dont on est responsable et qu'on veut protéger, on a tendance à devenir aveugle au reste. Alors non, il n'avait rien contre sa mère. Elle avait peut-être pris une décision importante pour lui, mais c'était en espérant qu'ainsi son fils bien-aimé serait heureux.
La famille, voilà quelque chose de compliqué. Tout comme le passé, c'est quelque chose dont on peut difficilement se défaire. On ne peut pas la choisir et on vit parfois des moments difficiles à cause d'elle, c'est à se demander pourquoi on s'y attache. Après tout, en prenant nos distances avec, toutes ces histoires qui la fragilisent par moments ne nous atteindraient plus. Comme toutes les relations, celles entre membres d'une même famille peuvent s'avérer dangereuses, parce que s'attacher à quelqu'un est le meilleur moyen de lui donner de quoi nous blesser. Alors avec des personnes qui nous ont vu grandir et savent beaucoup de choses sur nous, c'est encore pire. Dans ce cas, pourquoi donc s'embarrasser de ces relations qu'on nous a imposé ? Une excellente question. Peut-être parce que ces moments passés tous ensembles sont une joie qui compense les périodes difficiles et qu'on sait que nos parents et nos frères et sœurs seront toujours là pour nous, pour nous protéger et nous assister.

On a tous nos secrets, ces choses que l'on veut cacher de tous. Soit parce le simple fait de les évoquer nous blesse, soit pour éviter que les personnes qui nous entourent ne changent d'opinion et nous fuient. Voir les deux. Aiko ne pouvait pas savoir qu'en rendant sa question au contractant, elle avait mis le doigt sur un sujet sensible. Comment deviner qu'il n'aimait pas en parler, que cela faisait partie de ces choses qu'il cachait pour éviter d'être blessé ? Ce n'était pas comme s'il se baladait avec un panneau « veuillez ne pas me poser telle ou telle question s.v.p » sur lui. En général, Sora était même du genre souriant – enfin surtout depuis sa rencontre avec Alfic en fait, parce qu'avant c'était moins joyeux. Mais bon, il l'avait bien cherché, bien sûr que la jeune femme serait intéressée par le sujet. Lui-même avait demandé comment se portait le couple qu'elle formait avec Finn.
La question le fit réfléchir au fait que, peut-être, c'était l'occasion pour eux, qui étaient amis mais ne savaient pas grand chose l'un sur l'autre, de mieux se connaître. Pourquoi deux personnes doivent apprendre le passé de l'autre pour être plus proches ? Pour commencer, faut-il vraiment de cela dans l'amitié ? Après tout, quand on apprécie quelqu'un, savoir tout ce qu'elle a fait ne devrait pas influencer notre relation et ce n'est pas à cause de son passé qu'on tient à elle. Mais parler de soi à l'autre prouve qu'on lui fait confiance, et quand on est proche de quelqu'un c'est naturel d'aimer en savoir plus sur son compte. Aiko avait parfaitement illustré ce fait en s'enquérant de la situation sentimentale de son ami, ce qui était une question innocente la plupart du temps, mais faire resurgir ces souvenirs de Létha était tellement facile que cela suffit à le plonger dans un moment de mélancolie. Il faudrait d'ailleurs qu'il pense à la remercier d'avoir gardé le silence pendant tout ce temps. Une fois cette agitation passée, le jeune homme avait pris ses décisions. Il éluderait la question - du moins pour l'instant - et parlerait de son vécu. Mais s'il le faisait, la rousse aussi se livrerait à l'exercice, c'était ce dont il cherchait à s'assurer en lui demandant à quoi ressemblait sa vie.

Le tique qui agita alors le faciès de la rousse confirma son doute : elle non plus l'aimait pas vraiment parler de sa vie. Ils avaient tous les deux des difficultés là-dessus. Ce n'était même pas parce que c'était Aiko, c'était juste lui qui avait du mal, certainement qu'elle était dans cette situation aussi. Ce fut au tour de Sora de se taire pendant qu'elle se perdait dans ses pensées. Quand la jeune femme cligna des yeux et lui adressa un sourire, tout ce qu'il fit fut de lui rendre celui-ci et de la laisser poser sa tête sur son torse. Elle avait le droit de réfléchir à ce qu'elle allait dire – si jamais sa décision était de parler. Le but n'était pas de la forcer à évoquer des souvenirs douloureux. Caressant doucement la tête d'Aiko, l'artiste de rue se demanda l'espace d'un instant s'il avait bien fait de poser cette question. Alors entendre sa voix le surprit légèrement, surtout qu'en prime il ne s'attendait pas à ce qu'elle choisisse de parler en première. Sans arrêter de masser son crâne recouvert d'une chevelure flamboyante, il l'écouta attentivement évoquer sa famille puis la sentit autant qu'il l'entendit être agitée par un rire jaune. Dans ces situations, l'associé défendu se maudissait pour sa curiosité et sa maladresse. Que faire pour l'aider à relever le visage ? La réponse qui lui vint à l'esprit fut d'attendre. De lui laisser le temps de réunir assez de courage en restant là pour elle. Et si elle se mettait à pleurer, comme le laissait suggérer le mouvement qu'elle fit pour cacher son visage ? Eh bien, il serait là pour lui tendre un mouchoir... Ah mince, il n'en avait pas. Mais un bras, si. Et l'épaule qui allait avec évidemment. Bref, il se perdait dans le ridicule là. Sa sœur de cœur se redressa finalement en témoignant par un profond soupir qu'elle évacuait petit à petit son malaise, puis un mince sourire vint étirer ses lèvres. Mais aussi mince pouvait-il être, c'était un sourire et Sora le lui rendit. Regrettait-elle de s'être confiée à lui ? Il n'en savait rien, mais quoi qu'il en soit c'était fait et savoir qu'elle lui faisait assez confiance pour lui confier ce genre de choses le rendait heureux. Bon après, c'était possible qu'elle n'ait pas encore tout dit, mais Aiko venait déjà d'en faire pas mal.

Par contre, ce que la demoiselle dit après s'être rassise correctement le rendit perplexe. Allez savoir ce qu'elle entendait par là. C'était comme si... Elle admettait être une criminelle. Pour autant, le jongleur ne pensait pas que cela change l'opinion qu'il avait d'elle. Et puis ce serait assez hypocrite, puisque lui-même n'avait pas les mains propres. Il ouvrit la bouche afin de tenter de lui faire comprendre tout cela, mais le regard que la rousse braqua sur lui à ce moment l'en empêcha. Parce qu'il disait clairement que c'était son tour. La fixant un très court instant dans les yeux, le jeune vagabond choisit quelle serait la première information.

-J'ai un frère et une sœur. Ma famille est loin d'être riche, c'est pour ça que mes parents m'ont confié à des amis qui tenaient une troupe de cirque quand j'étais petit. C'est là que j'ai appris tous les numéros.

C'était un bon début déjà. La suite ? Oh, elle allait venir. Mais d'abord, Sora leva le regard vers le ciel après avoir posé les avant-bras sur ses jambes et serré ses mains l'une dans l'autre. Le souvenir qui lui vint faisait partie des plus vifs, malgré l'obscurité qui baignait la scène. Lui petit garçon, qui tombait à genoux dans une flaque écarlate en regardant son père se vider de son sang. Un rire fou. La détresse, l'incompréhension – ou plutôt le déni. Quand il revint à lui le jeune homme eut l'impression qu'une éternité s'était écoulée alors que son absence n'avait duré qu'une seconde. Bon, il avait encore des choses à dire... Mais comment les formuler ?

-Quand j'avais quatorze ans... Le chef de la troupe vengea sa femme, morte trois ans plus tôt. Le coupable était mon père. Il décida de m'isoler des autres membres pour cela.

Il pouvait bien passer le fait qu'on l'avait enfermé dans une cage hein. Serrant un peu plus ses mains pour ne pas qu'elles tremblent, l'artiste de rue continua son récit.

-Quand il découvrit que sa fille me parlait encore, il décida de la punir. J'ai donc décidé... De m'enfuir avec elle.

Comment dire que pour cela, il avait dû tuer celui qu'il avait considéré comme un père adoptif ? Les mots ne vinrent pas. Alors il ne dit rien. Reportant une nouvelle fois son regard vers Aiko au bout d'un moment pendant lequel il se concentra sur sa respiration, Sora esquissa un sourire.

-C'est tout ce qu'il y a savoir, je pense.

Oui, il avait tu la suite de son récit. Et il avait fait mine d'oublier la question de la rouquine aussi. Parce que ce qui suivait venait avec l'une des périodes les plus heureuses qu'il ait connues, mais aussi avec sa plus grande blessure. Il raconterait peut-être, mais pas là. Pas tout de suite. Il fallait juste lui laisser un peu de temps, un tout petit peu, juste assez pour que les souvenirs qu'il venait de raviver soient assez loin et que cela ne fasse pas trop d'un coup. Et puis, il faudrait aussi qu'Aiko pense à lui demander pour qu'il en parle.
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MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty24th Mai 2013, 08:53

» People change, past doesn't.
~ Patch - Hush Hush - Becca Fitzpatrick.


On ne devrait pas juger une personne sur son passé. Car après tout, ce qu’elle a bien pu faire quelques années plus tôt n’a servi qu’à faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Aiko savait pertinemment que si le jour de la tragédie, elle avait causé autant de dégâts, elle avait été si active et elle avait mis fin à grand nombre de vies, elle ne devrait pas pour autant être jugée sur ses faits et actes. Mais beaucoup de choses entrent dès lors en compte. Premièrement, ce serait faux de dire qu’elle regrette aujourd’hui. Née Baskerville, elle ne vint au monde que pour obéir au chef du Clan. Elle pouvait être fière d’avoir exécuté les ordres à la lettre, mais pas forcément fière d’avoir rué tant de personnes dont des enfants palpant d’innocence. Si elle venait à raconter cette histoire à quelqu’un, elle pourrait bien ajouter qu’il ne fallait surtout pas la juger sur son passé. Mais lorsqu’on dit cela, ça sous-entend que l’on a changé. Or, elle n’a pas changé. Elle demeure toujours une Baskerville et si, une nouvelle fois, on leur donnait l’ordre de faire pareil massacre, Aiko n’hésitera pas ne serait-ce qu’une seule seconde. Certes, elle n’avait jamais autant tué qu’en ce jour, mais elle n’avait pas pour autant de cesser ses crimes, ses nombreux meurtres pour la plupart injustifiés. Elle n’avait pas cherché à venger sa sœur ; elle savait que le contractant illégal serait entraîné dans l’Abyss, tôt ou tard et ce ne serait certainement pas elle qui irait s’apitoyer sur le sort de ces fameux contractants assez inconsciences pour s’être bêtement laissés duper.
Était-elle la même qu’il y a quelques temps ? Elle ne saurait réellement le dire. Elle était devenue plus délicate et plus affectueuse avec Finn et Sora, mais ce n’est pas pour autant que son comportement changea du tout au tout quant aux autres personnes. Elle demeurait toujours aussi froide et distance avec la plupart des gens qu’elle connaissait. Elle demeurait toujours aussi fidèle et loyale à son Clan, ne refusait jamais une mission, ne discutait jamais un ordre. Serait-elle, aujourd’hui encore, capable de tuer des enfants ? Oui, certainement. Aiko était une machine de guerre habitée par des sentiments étranges qu’elle ne connaissait pas à l’égard d’un autre Baskerville et d’un très fort sentiment d’amitié à l’égard de Sora.
Les gens changent, le passé jamais.
Il fallait que Sora comprenne qu’Aiko pouvait changer. Mais elle ne pourrait pas lui sortir pareille excuse ; elle n’avait pas changé. Il n’était pas né lors de la tragédie, elle n’avait donc pas à craindre que l’un des proches de son ami était peut-être passé sous sa lame aiguisée. Mais cela n’empêchait que ça n’avait rien de facile d’avouer être une criminelle et d’assumer entièrement.
Lui aussi ne semblait pas à l’aise pour parler de son passé. Mais pourquoi ? Y avait-il fardeau plus lourd à traîner que celui d’être gentil et affectueux avec une personne alors que, si notre chemin n’avait pas croisé le sien, on l’aurait peut-être tué en vue de notre nature Baskerville ? Peut-être. Peut-être aussi Sora avait-il d’avantage à se reprocher que ce que pensait son amie. Une amie qui hésitait encore à tout lui raconter, cela dit. Mais elle pouvait au moins commencer par dire qu’elle avait perdu sa sœur, sa moitié.

Il agit comme elle l’espérait. Sans même s’en rendre compte, elle se revoyait, quelques mois auparavant assise près de la tombe de sa sœur, pas loin de celle de son père, à pleurer comme une enfant, maigre comme jamais, pâle à en faire peur. Finn était tombé sur elle, avait noté sans mal son désarroi et l’avait incité à bien vouloir au moins accepter son manteau. Maintenant qu’elle y repensait, c’est vrai qu’il avait fait sacrément froid ce jour-là. Pourtant, elle était en robe. Et à bretelles qui plus est. Elle se souvenait des mots qu’ils avaient échangés, bien que son esprit demeure trouble, aujourd’hui encore ; tout fut flou et tout le demeurera, elle réussit à se faire à cette idée.
Sora ne réagissait pas comme Sora. Mais en même temps, rien n’était pareil. Certes, à cette époque, ils ne sortaient pas encore officiellement ensemble, mais cela n’empêchait que les circonstances étaient totalement différentes. Et Finn pouvait se figurer sans aucun mal comment était morte Anko.
Son ami lui caresse doucement les cheveux mais ne l’interrompt pas dans son silence. Elle finit par se redresser en lui lançant un petit sourire. C’était horrible ; des années plus tard, elle était incapable de parler facilement de la mort de sa jumelle. Mais en même temps, elle s’en voudrait probablement si elle venait à parler d’elle comme d’un simple vent dans sa vie. M’enfin, l’important n’est pas là.
Elle se rassit correctement avant de lancer à Sora qu’elle n’était pas quelqu’un de bien. Elle n’espère pas qu’il comprenne avec si peu de mots, seulement, elle veut qu’il se prépare au pire si elle venait à lui dire qu’elle était une Baskerville.

Aiko ne savait pas trop ce que pensait Sora de sa dernière déclaration, mais il sembla comprendre rien qu’en voyant son regard qu’il avait réellement tout intérêt à lui narrer sa propre histoire désormais. Et il commença. La jeune femme le regarda parler puis lever les yeux vers le ciel, posant ses avant-bras sur ses cuisses et joignant ses mains. C’est à cet instant qu’elle s’adossa au banc en croisant les bras sur sa poitrine, regardant droit devant elle, concentrée sur ce qu’il disait mais refusant de braquer sur lui son regard de peur de le mettre mal à l’aise ou que sais-je encore. Elle voulait qu’il parle, mais elle ne voulait pas l’y forcer. C’était son ami et qu’importe son passé, qu’importe ce qu’il fait encore aux autres – si tant est qu’il reste quelqu’un de pas si bon que ça au fond – il restera son ami. Elle ne l’abandonnerait jamais. Sauf dans un cas. Un seul cas. Elle était une Baskerville et si Pandora venait à l’apprendre, toutes les connaissances de la jeune femme seraient dès lors en véritable danger. Alors elle serait prête à couper les ponts avec eux, histoire de ne pas les impliquer.
Et si Sora était de Pandora ? Du coup, Aiko était nettement plus réticente. Elle ne pouvait pas lui avouer être Baskerville. Ça mettrait en danger trop de personnes. Dont Finn principalement.
Elle se contenta alors d’attendra la suite des dires de son amis, méditant quand au fait de parler ou de ne pas parler de ce nom qu’elle portait et dont elle était si fière.
Se venger du coupable. Le coupable étant le père de Sora, ça voulait dire qu’il… Qu’il avait été tué ? La jeune femme tourna vivement le regard vers son ami, celui-ci même tout de suite attiré par les mains serrées de l’artiste. Elle posa l’une de ses mains sur les siennes en allant caler son front contre son épaule, fermant les yeux pour attendre la suite de ce qu’il avait à dire. Suite qui fut finalement prononcée alors qu’Aiko se redressa pour croiser le regard – et le sourire – de son ami. Elle acquiesça d’un simple hochement de tête avant de déglutir faiblement. Elle voulait savoir ce qui était advenue de cette fille, mais elle s’abstint de poser une quelconque question. Il en avait déjà dit beaucoup, alors elle voulait changer de sujet maintenant.

« N’en parlons plus, d’accord ? Mais juste, dis-moi, que sais-tu de… De Pandora ? »

Sauf que voilà, elle avait posé cette question d’un ton trop évasif ; elle s’en fichait pas mal, de la réponse. Son esprit demeurait focalisé sur cette fille avec qui il avait fuit. Pourtant, elle s’interdit de lui poser la moindre question là-dessus. Elle ne voulait pas le voir triste ou nostalgique. D’autant plus qu’elle en serait la cause et qu’elle ne pourrait strictement rien faire pour y remédier. Elle s’en voudrait trop. Et puis, la raison première est qu’elle préférait un Sora souriant et enthousiaste qu’à celui qu’il fut lorsqu’il narra son histoire.
Sans prévenir, elle lui entoura le cou de ses deux bras et alla se serrer contre lui, enfouissant son visage dans son cou en fermant les yeux. Elle ne se redressa qu’à peine pour pouvoir lui embrasser la joue et revint se nicher dans ses bras. Elle était désolée de l’avoir incité à en parler. Elle l’était sincèrement, mais les mots ne voulaient pas sortir de sa bouche. Ça lui semblerait – ça lui semblait actuellement déjà – tellement dérisoire. Après tout, elle avait parlé aussi. Sora aussi aurait pu voir la tristesse, les remords même, noyer le regard de la rousse si elle n’avait pas pris l’initiative de cacher son visage de la vision de son ami. Qui avait le plus souffert ? Elle ne se posa pas la question ; elle ne se posera de toute façon pas la question. On ne compare pas deux vies. Tout bonnement parce que Sora et Aiko n’avaient pas la même personnalité, ils ne réagissaient pas du tout de la même manière face à une quelconque situation. Et si l’un d’entre eux était disposé à accepter plus facilement la mort de certaines personnes, l’autre avait peut-être nettement plus de mal. Et au fond, Aiko ignorait tout des circonstances du passé de son ami. Et son père adoptif alors ? Il ne les avait pas surpris en train de fuir ? Ou alors, si ? Et dans ce cas, qu’avait fait Sora ? Et puis, que voulait-il dire par « isoler » ? Comment s’y étaient pris ses parents adoptifs pour l’isoler ? Trop de questions se bousculaient dans son esprit, mais elle les ignora toutes. Elle ne voulait vraiment pas faire de mal à Sora.

Elle se redressa finalement et leva les yeux au ciel. Son regard fut alors dirigé vers quelques enfants qui couraient, tout contents, vers d’autres personnes, des adultes. Aiko se demanda ce qu’ils pouvaient bien faire mais elle ne s’y attarda aucunement, se retournant vers son ami en portant sa main droite à son visage, le lui caressant du bout des doigts, un sourire accroché à ses lèvres.
Elle était vraiment très tactile avec lui. On pourrait penser qu’ils forment un couple. Mais Sora savait qu’Aiko était ainsi et même si Finn n’approuverait pas particulièrement son comportement, il savait au moins qu’elle ne faisait cela qu’avec Sora. D’ailleurs, ce-dernier voudrait-il la repousser ? S’il était en couple… Ah bah voilà un meilleur sujet !
C’est, tout du moins, ce que pensait notre bien naïve Aiko.

« Alors Sora, t’as ce qu’il te faut dans quel sens ? Tu as une copine, une fiancée peut-être ? »
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MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty2nd Juin 2013, 04:06

Le soutien n'a pas besoin de mots. Il a juste besoin qu'on montre à l'autre qu'on est là pour l'aider à se relever. Faut-il vraiment parler pour cela ? L’Homme a appris à se mouvoir et agir avant de maîtriser le langage. Avec la parole viennent le mensonge et la trahison et, si mentir peut effectivement être efficace, ce n'est toujours que temporaire parce que l'autre saura parfaitement que nous ne faisons que dire ce qui, selon nous, peut le consoler et l'aider. Prouver à quelqu'un, en restant juste à côté, qu'il n'a qu'à tendre le bras pour nous trouver est quand même plus efficace et même plus explicite que d'utiliser une illusion en disant « tout ira bien ». Plus fort aussi, car cela peut signifier « quoi qu'il arrive, je serai là pour t'aider à remonter la pente et recoller les morceaux ». Et c'est cela, soutenir. Ce n'est pas dire que ça se passera bien, qu'elle ne risque absolument rien, mais montrer à la personne qu'elle peut avancer sans peur d'être blessée – elle le sera de toutes façons - car si elle fait un faux pas, nous serons là pour amortir sa chute. Si elle ne se sent pas bien, elle pourra venir nous voir pour se reposer un peu, à l'abri.
Bon, très franchement, Sora se sentait par moments incapable de soutenir ses proches, il ne pensait pas avoir ce qu'il fallait. Surtout depuis la mort de Létha, celle qu'il aurait voulu protéger plus que quiconque. Le jeune homme avait l'impression d'avoir perdu face à la mort, mais en même temps savait très bien qu'elle gagnait toujours à la fin. Injuste, n'est-ce pas ? Elle nous prend ceux qui nous sont le plus cher à chaque fois et se régale en nous regardant nous débattre inutilement. Pour le coup, il s'était vraiment senti complètement impuissant. Alors il s'était dit que, si c'était ainsi, autant ne s'approcher de personne. Si c'était pour ne pas être capable de les aider et se sentir de nouveau désarmé et hébété, si c'était pour perdre de nouveau une personne importante et en souffrir, à quoi cela servirait-il ? Le contractant n'y gagnerait vraiment pas au change.

Il avait pensé ainsi. Mais maintenant, Sora était de nouveau prêt à s'ouvrir. Il était de nouveau prêt à prendre le risque d'être blessé, que ce soit en perdant ceux qu'il aimait où en leur donnant une emprise sur lui en se liant à eux. Car quand on s'attache à quelqu'un, cela lui permet de nous atteindre facilement : chacun de leur faits et gestes a plus d'importance pour nous que ceux d'un inconnu et chacune de leurs paroles, même simples, peuvent nous toucher plus profondément qu'on ne s'y attendait. Avoir le sentiment d'être trahi, se penser inférieur, culpabiliser, se sentir à l'aise, être heureux, être pris d'un fou rire soudain, autant de choses que seul une personne proche est capable de provoquer d'un simple geste ou d'un simple mot. Les relations sont à double-tranchant, une sorte de boîte de Pandore : au-delà de la peine que ces êtres chers sont capables de nous infliger, que ce soit volontairement ou pas, on trouve aussi des instants de joie partagée. C'est ce qui fait toute la beauté de ces liens. Cette beauté ne nous quitte jamais vraiment, même si parfois on ne voit que le revers de la médaille – qui au final nous aveuglera autant que la personne compte pour nous. Au fond, mieux vaut cela qu'oublier le bonheur éprouvé aux côtés de nos proches. Même s'ils nous quittent, il suffit de se souvenir de ces moments pour percevoir que la vie continue après la perte, que s'enrouler dans son malheur ne sert à rien à part à s'isoler des autres. C'est une notion que le vagabond avait mis trois ans à assimiler. Et puis, ne retenir de Létha que sa mort n'était pas très respectueux. Ils avaient vécu beaucoup de choses ensemble, il avait senti un nombre incalculable de fois son sourire l'illuminer et le réchauffer. Aujourd'hui encore, même si revoir ce visage lui faisait mal, il ne pouvait s'empêcher de penser que rien n'était (et qu'il ne devait rien) à regretter. « Loin des yeux, loin du cœur » ? Vraiment ? Alors pourquoi sa bien-aimée était-elle encore capable de l'influencer, même maintenant qu'elle n'était plus à sa portée ? Certaines choses ne disparaissent jamais de notre cœur, sont irremplaçables et bien trop précieuses.

Avec l'aide d'Alfic, Sora était lentement sorti de son état second, de cette période pendant laquelle il mangeait, respirait et survivait mais sans vivre pour autant. Son corps se mouvait presque en ne se basant sur ses réflexes du quotidien. Petit à petit, incertain comme un enfant qui fait ses premiers pas ou comme quelqu'un en rééducation, il avait de nouveau accepté le contact et avait fait des rencontres. Comme Aiko. L'associé défendu avait réappris que créer des relations et partager était ce qui nous faisait vivre, qu'on ne peut pas être heureux dans la solitude. Il avait retrouvé le plaisir de se lever le matin en se sentant bien réel, avait redécouvert que le monde était plus simple qu'il n'y paraissait et avait retrouvé le sourire. Et désormais, le jongleur pouvait parler de lui à son amie. Au fond il avait envie de le faire, tout comme il avait envie d'en savoir plus sur elle. Mais cela n'empêchait pas l'appréhension. Et quelque part, le fait que la rousse décide de parler en première lui avait probablement permis de se jeter à l'eau plus facilement. Elle avait de bonnes raisons de ne pas évoquer son passé facilement mais avait quand même pris son courage à deux mains (et avait même ajouté une phrase qui sonnait comme une confession mais dont le véritable sens lui échappait encore et n'importait pas vraiment puisqu'il ne s'imaginait pas de secret capable de changer quoi que ce soit à son affection pour elle) dans l'attente qu'il en fasse de même, se dérober maintenant serait probablement un coup dur à cette amitié à laquelle Sora tenait et montrerait qu'il n'est pas digne de la confiance d'autrui et par conséquent de se lier avec qui que ce soit. Il se lança donc à l'eau, évoquant sans entrer dans les détails les grandes lignes de sa vie. Qu'est-ce que la jeune femme avait compris à travers ses allusions ? Avait-elle deviné que son ami était un meurtrier et, si oui, qu'en pensait-elle ? Il espérait que cela ne changerait rien à leur relation. Mais franchement, parfois l'artiste se disait qu'il n'était pas humain et se faisait peur à lui-même. Car le pire, c'était qu'il n'arrivait pas à se dire que son père adoptif ne méritait pas un tel sort. Tout le monde a le droit de vivre et d'avoir une seconde chance, non ? Or certes cet assassin était horrifié par son meurtre, mais il n'arrivait pas à se dire qu'il avait mal fait et que sa solution n'avait pas été la bonne. Cela faisait-il de lui un monstre sans cœur ? Peut-être, mais cet événement lui avait appris que nous devons parfois tuer pour survivre et protéger ceux auxquels on tient.
En tout cas, Aiko prouva encore une fois qu'elle était vraiment une amie - et une bonne. Elle réagit vite et bien en l'entendant parler d'un événement qui leur faisait un point commun : le décès de son père. Quand sa main vint se poser sur les siennes, le jeune homme la prit et la serra doucement. Il alla ensuite poser sa tête sur celle de la rousse qui s'était calée contre son épaule, mais brièvement, avant de se remettre droit, reconnaissant envers sa sœur de cœur de chercher à l'appuyer. Ils avaient la même manière de soutenir sans employer les mots.

Le contractant illégal arriva finalement au bout de son récit. Lâchant la main de la rouquine en lui souriant, il se redressa et écouta ses questions. À la première il se contenta d'un hochement de tête en guise de réponse : c'était effectivement une bonne idée, pour l'un comme pour l'autre. Ils en avaient déjà beaucoup dit et avaient chacun ravivé de douloureux souvenirs, maintenant l'heure était au changement de sujet. Là-dessus ils étaient d'accord, puisque la demoiselle lança une conversation qui n'avait pas grand-chose à voir avec la précédente, à moins que le rapport ne lui échappe complètement. Pandora ? Voilà un mot qui donna l'espace d'un instant des sueurs froides à Sora. Cette organisation capturait ceux qui, comme lui, s'étaient liés illégalement avec une Chain. Et très franchement l'idée de se retrouver prisonnier ne le séduisait pas énormément, donc mieux valait les éviter. Mais pourquoi s'intéressait-elle à cela ? Aiko avait-elle un lien avec Pandora ? Dans ce cas que ferait-il, couper les ponts ? Et s'ils en venaient aux armes ? Il n'avait aucune idée de ce qui se passerait. Dans tous les cas, ce serait difficile. Pourraient-ils rester amis ? L'espace d'une fraction de seconde, le lanceur de couteaux devint méfiant. Puis il se rendit compte que c'était ridicule de supposer aussi facilement qu'elle était une ennemie. Quoi qu'il arrive, elle serait son amie, de cela il était sûr... A moins que ce soit plutôt « voulait en être » ? Bref, dans tous les cas le jeune homme voulait faire confiance à Aiko. Donc, on se détend et on répond avec un certain détachement.

-Pandora ? Je les connais surtout de nom... Puis son ton se fit curieux et légèrement taquin. Pourquoi ? Tu veux les rejoindre ?

Bon, il espérait tout de même que ce n'était pas le cas, mais lui expliquer sans dévoiler être un contractant illégal serait difficile... Donc bon.

Peu après la jeune femme vint l'enlacer sans sommation, calant sa tête dans son cou et ne changeant de position que pour venir baiser sa joue. Sora eut l'impression que c'était sa manière de montrer qu'elle ne comptait plus lui demander de parler de lui. Plaçant une main sur l'un de ses bras et l'autre sur son dos pour le frictionner, il embrassa son crâne pour lui faire comprendre que lui aussi ne le ferait plus. Certains sujets ne sont pas faits pour être abordés plusieurs fois, celui-ci en faisait partie. Au moins, ils en savaient un peu plus l'un sur l'autre désormais. Une jumelle, hein... Quelle genre de personne était-elle ? Son caractère était-il aussi trempé que celui d'Aiko ? Laquelle était l'aînée ? Comment s'appelait-elle ? Oui, il y avait des questions. Et peut-être que la rousse aussi en avait de son côté. Mais ils ne les poseraient pas, afin de ne pas causer de tort.
Finalement, elle s'éloigna pour lever les yeux un court moment. Lui se rassit correctement en collant son dos au dossier du banc. La demoiselle baissa ensuite son regard brun et regarda les alentours, les personnes venues se prélasser seuls ou en famille, avant de le reporter sur son ami et de commencer à lui caresser la joue avec le sourire. C'était marrant, ce petit blanc au milieu de leur conversation. Lui rendant son sourire, Sora s'adonna à l'une de ses activités favorites, c'est-à-dire ébouriffer ses cheveux flamboyants, mais ils étaient lâchés et encore humide et une mèche s’emmêla autour de son doigt.

Se penchant un peu vers Aiko pour mieux y voir, il entreprit de dégager son index quand elle lui posa une question. Rectification : une question gênante. Qu'il aurait préféré ne pas entendre. Qui fit rater un battement à son cœur. Les mouvements de sa main emprisonnée par des cheveux roux s'arrêtèrent et son regard descendit vers le visage de son amie. Pinçant sa lèvre inférieure avec une canine, l'associé défendu termina de se libérer et se rassit correctement sans la quitter des yeux. Pourquoi cette question-là, précisément ? Mais elle ne pensait certainement pas à mal, c'était certainement pour avoir une conversation. L'ignorance peut être la meilleure des armes. Entrouvrant les lèvres comme pour parler, il se ravisa avant de porter sa main au médaillon qui pendait autour de son cou pour le serrer. Sora prit une grande inspiration et décida qu'il pouvait bien en parler avec elle de celle qui restait sa bénédiction et sa malédiction. En priant pour ne pas se laisser submerger. S'il avait réussi à contrôler les tremblements dans sa voix plus tôt, là il avait carrément peur que celle-ci le lâche. Contrairement à tout à l'heure, son regard d'un gris tirant sur le bleu ne quitta pas une seconde celui d'Aiko cette fois-ci.

-J'avais une fiancée. C'était la fille du chef de la troupe. Elle a succombé à une maladie.

C'en était déjà trop. Sa gorge se serra et le contractant posa ses coudes sur ses cuisses pour pouvoir enfouir son visage dans ses mains et serra les poings, tirant douloureusement sur quelques cheveux attrapés au passage. S'il avait effectivement choisi de ne pas jeter aux oubliettes ses souvenirs de Létha, cela comprenait aussi bien les gais que les tristes. Elle, allongée sur un lit, maigre et pâle comme la mort. Lui à côté, incapable d'y changer quoi que ce soit. C'était de sa faute, si seulement... Si seulement un remède avait existé... Ils étaient fiancés, il était son futur mari, mais tout ce qu'il pouvait faire était la regarder sourire, les bras ballants. Et ensuite, il souriait à son tour. Mais elle savait que c'était tout feint, que le jeune homme n'arrivait pas à sourire avec joie même s'il le voulait. Létha devait elle aussi s'en vouloir... Il ne lui avait vraiment rien apporté. Jamais le vagabond ne l'avait mérité, alors on la lui avait arrachée.

Prenant une inspiration tremblante, Sora se redressa finalement pour fixer de nouveau Aiko. Petit à petit, il faisait taire ses sentiments, ses souvenirs, ses tourments. Mais quelque part, il s'entendait répéter un nom comme s'il s'agissait d'une litanie, encore et encore en espérant que cela la retiendrait, qu'ainsi elle resterait avec lui, tandis que sa propriétaire le quittait, que sa main échappait aux siennes. Létha, Létha, Létha.

J'aurais aimé tenir ta main plus longtemps...

Un sourire. Comme sa bien-aimée aimait tant en voir, même si le sien était bien plus beau. Tant que cela lui faisait plaisir, il le ferait. Mais ce n'était pas adressé à sa fiancée aujourd'hui. Le voyait-elle sourire ? Savait-elle qu'il se reconstruisait, qu'il avait repris goût à la vie ?
Certainement qu'Aiko vit à ce moment le voile sur son regard se lever, les fantômes du passé se calmer. Pour une fois, ce fut lui qui prit l'initiative de la prendre dans ses bras puis de l'embrasser sur la joue. Profitant de la proximité de son oreille, il alla y glisser un unique mot. « Merci ». De l'avoir écouté. D'être là.
Puis il se décida à se rasseoir correctement et vit des enfants courir. Pourquoi avait-il l'impression qu'ils venaient dans leur direction ? Certainement que ses esprits n'étaient pas complètement revenus.

[HRP : désolée pour l'attente ;_; Mais je suis fière de sa longueur ! A défaut de l'être du contenu... XD ]
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty12th Juin 2013, 13:20

» Les hommes qui ne savent pas jouer me font peur.
~ Attila Jozse.


L’amitié, ce n’est pas uniquement se prendre dans les bras l’un de l’autre, se claquer la bise et faire des délires ensemble, rire et s’amuser en oubliant les quelques autres soucis entachant notre vie. L’amitié, ce n’est pas uniquement être partant pour aller faire une ballade ensemble ou pour aller faire les boutiques, pour discuter calmement autour d’un verre ou pour aller se déhancher sur une quelconque piste de danse – si tant est que piste de danse il y a. À cette époque où vit Aiko, il n’y en pas, ça c’est sûr. Elle ne s’est pas jamais posé la question de ce qu’était l’amitié et on ne lui a jamais dit comme être une bonne amie pour les autres non plus. Au fil du temps et surtout de ses dernières années – en fait, surtout depuis qu’elle est sortie de l’Abyss – et depuis qu’elle s’est mise à avoir des amis, elle a su sans trop de mal comment s’y prendre. Elle a compris sans forcément saisir qu’elle avait compris que l’amitié, c’était bien plus que cela, bien plus compliqué et complexe que de se contenter de sourire. Et encore, il ne fallait pas feindre le sourire mais bel et bien sourire parce qu’un véritable ami saura déceler le faux du vrai, le mensonge de la vérité. Cela étant, là n’est pas le sujet. Il est surtout question du fait qu’un ami ne doit pas se contenter d’être présent dans les moments heureux. Nous ne reconnaissons les véritables amis que lorsque nous avons besoin d’un soutien ou d’une aide quelconque et que nous voyons qui saura venir à nous sans forcément qu’on ait fait appel à eux. Même si, bon, les moyens de communications sont limités.
On ne sait pas tout de l’avis de l’autre. On sait quelques trucs, peut-être les grandes lignes, mais les détails, nous les ignorons. Au début, tout du moins. Après, en usant d’un moyen ou d’un autre, volontairement ou pas, on commence à connaitre un peu mieux l’autre, à échanger plus que des ragots ou des sourires mais bel et bien des secrets, des bribes d’un passé probablement douloureux. On peut y aller cache et demander à l’autre de nous déballer sa vie, mais non seulement ça risque d’être mal vu – en même temps, étant donné le manque de subtilité, logique hein – mais en plus de quoi, il est fort possible que même si on a une réponse, elle ne sera que partielle et bien loin d’être totale. Peut-être par manque d’envie ou tout bêtement par oubli. Alors, nous n’aurons qu’à hocher la tête et attendre la prochaine occasion pour en parler. Sauf qu’être amis, c’est en plus de savoir partager, savoir échanger ; une sorte de donnant-donnant. Et il est évident que l’autre ne nous racontera pas tout si nous n’en faisons pas autant. Enfin, il doit bien y en avoir quelques uns assez naïfs, mais bon, disons qu’il est ici question de généralité.
L’un des moyens les plus efficaces d’apprendre des trucs sur votre ami ? Ne pas avoir pour but de le faire. Effectivement, sans pour autant avoir dans l’esprit l’idée de faire parler notre interlocuteur, nous pouvons le faire parler. Le sujet étant dès lors abordé sans même que l’un d’entre nous n’en ait forcément envie ou l’intention. Aiko a, certes, voulu en savoir un peu plus sur Sora au début, mais après avoir découvert quelques sombres bribes et surtout après avoir saisi qu’il lui était toujours difficile d’en parler, elle préféra changer de sujet. Son but était d’entièrement faire dériver leur conversation sur autre chose, histoire de ne pas mettre mal à l’aise son ami.
Mine de rien, elle tenait vraiment beaucoup à lui. Elle l’avait rencontré avant que quoi que ce soit ne se concrétise avec Finn. Rapidement, elle devint proche de lui et assez tactile. Mais après, son brun lui avait proposé de sortir avec lui et elle fut bien incapable de refuser – pas comme si elle voulait refuser de toute façon hein. Sauf que voilà, elle réussit à continuer de sortir avec lui et à rester aussi proche de son ami – son meilleur ami, autant le dire hein. Mais voilà, parfois, elle se demandait si ça ne dérangeait pas son copain. D’après le peu qu’il avait pu voir et d’après aussi ce que la jeune femme a pu constater, Finn était loin d’apprécier son comportement avec Sora. Mais tant qu’il ne lui en parle pas concrètement, alors ça voulait dire que ça ne le dérangeait pas tant que ça. D’ailleurs, pour le coup, s’il le faisait, elle ne saurait pas quoi faire. Et si elle demandait à Sora ? Après tout, il pourrait l’aider. Sauf s’il lui dis que la meilleure solution serait d’arrêter de montrer autant son affection et que même si elle refuse, il s’éloigne pour ne pas briser le couple ou que sais-je. Ouais donc, résultat : ne surtout pas en parler à Sora qui est trop bon. Mais elle l’adore, son Sora. À elle, oui. Elle n’est pas possessive qu’avec son copain.

Pandora. Comment Aiko en était-elle donc venue à parler de cette organisation qu’elle exécrait littéralement ? Simplement qu’elle se demandait si elle ferait bien de dire à son ami qu’elle était une Baskerville. Bon, le truc c’est qu’elle ne savait vraiment pas comment est-ce qu’il pourrait prendre le fait que son amie est une meurtrière, qu’elle tue des gens innocents et qu’elle est une vraie machine de guerre, n’ayant jamais cherché à discuter les ordres, obéissant comme un chien docile à Glen-sama. Et si quelques inconscients osaient se rebeller, elle était la première à leur tenir tête, la première à leur barrer la route et à les empêcher d’aller embêter leurs maîtres. Eh oui, la jeune femme était en mesure de tuer des personnes avec qui elle a déjà fait des missions sans arrière pensée et sans même y réfléchir à vrai dire, n’éprouvant ni remord ni regret après. Une vraie machine de guerre que je vous disais.
Son ami n’était pas un Baskerville, de cela elle était certaine. Il n’était certainement pas un Chain d’apparence humaine, elle savait les reconnaitre avec le temps. Un contractant ? Je vous mentirai si je vous disais que l’idée lui avait ne serait-ce qu’effleurer l’esprit. En revanche, le fait qu’il puisse faire partie de Pandora la perturbait un peu. Ce serait mauvais. Très mauvais. Si tel était le cas, elle ne lui dirait certainement pas qu’elle était Baskerville. Pas tant que ça la dérangerait elle, seulement qu’elle savait que son ami ferait le rapprochement entre cette famille dite déchue et Finn. Et si Aiko était tout bonnement incapable de faire du mal à son meilleur ami, quand bien même lui-même lui infligeait les pires douleurs, elle serait prête à bien des choses s’il osait ne serait-ce que toucher à son copain. Elle ne le savait pas, ou plutôt, elle ne voulait pas le savoir. Elle ne voulait pas se dire qu’elle pouvait faire du mal à son meilleur ami. La seule chose, c’est qu’elle saurait qu’elle s’en voudrait jusqu’à la fin de ses jours. Mais réellement, être possessive avec son copain incluait qu’elle serait prête à bien trop de choses pour lui, pour assurer sa sécurité. Surtout si c’était à cause d’elle. Et si, membre de Pandora, Sora avait la présence d’esprit de faire une entorse au règlement et d’oublier Aiko et Finn, tout au mieux, il n’adresserait plus la parole à son amie. Et pour le coup, ce serait trop douloureux aussi.
Mais pour sa part, elle resterait son amie. Même si elle venait à se retrouver confronter à lui, obligée de combattre, elle demeurerait son amie. C’est assez tordu, mais c’est comme ça. Elle serait prête à lui faire regretter bien des choses, mais croyez bien qu’elle ne s’y résoudra pas facilement. Sauf qu’Aiko demeurait Aiko et qu’autant avec son meilleur ami qu’avec son copain, sa priorité restait et demeurait son clan. Finn avait dû le comprendre et Sora l’apprendre, peut-être à ses dépens, en temps voulu. Mais elle resterait son amie. Car, après tout, celui qui n’est plus ton ami ne l’a jamais été.

Son ton. Il était bizarre. Il parla de cette organisation bizarrement et Aiko fronça les sourcils. Sa réponse était, quant à elle, beaucoup trop évasive. Tout d’un coup, elle le soupçonna d’en savoir bien plus sur eux qu’il ne voulait bien le dire. Elle plongea son regard dans le sien, tentant d’y déceler des réponses, gardant son sérieux. Elle ne répondit pas tout de suite. Des années de mensonge, des années de cachoteries ; elle savait y faire pour garder son identité secrète. Et crier que non, jamais, qu’elle les détestait – et le mot demeure dérisoire –  c’était plus que suspect.
Il ne faisait pas partie de cette maudite organisation d’après les déductions de la jeune femme. Il les connaissait surtout de nom ? Ça voulait dire qu’il ne savait rien de leurs manigances. Ou bien, ça voulait simplement dire qu’il n’avait pas eu à faire à eux. Pas encore, tout du moins. Et s’ils lui mettaient la main dessus, que se passerait-il ? La jeune femme réfléchit un instant. Il n’y avait que les Baskerville pour avoir des frissons rien qu’à l’évocation de ce nom, Pandora.
Que les Baskerville ? Non. Il y avait aussi les contractants illégaux. Aiko se gifla intérieurement ; elle s’imaginait trop de trucs, Sora ne savait peut-être réellement pas ce que cachait cette « police locale. »
Avec un sourire sur les lèvres, l’air tout à fait naturel, elle répondit dans un murmure :

« Et qui te dis que je n’en fais pas déjà partie ? Que je ne suis pas en train de traquer l’ennemi ? »

Son regard, sans perdre la lueur de malice, scruta les traits de Sora : Aiko voulait voir sa réaction.
Cela étant, elle lui décocha un sourire avant de secouer négativement la tête. Et si elle répondait à sa première question au lieu de se moquer de lui et d’ainsi le soupçonner ?

« Je me demandais juste que tu pensais de cette organisation en fait. »

Et voilà, sujet clos. Elle l’espérait. Ou pas. Bref ?
Lorsqu’elle alla le prendre dans ses bras, le jeune homme répondit à son étreinte et un long et agréable frisson lui parcourut tout le corps lorsqu’il lui embrassa le crâne. Elle sentit une vague de chaleur l’envahir. De chaleur et de sûreté. C’est rare que la jeune femme se sente en sûreté, mais ça ne rendait ces rares moments que meilleurs, plus délectant. Lorsqu’elle se rassit correctement, qu’il en fit de même et qu’elle se mit à lui caresser la joue en souriant, son ami lui rendit son sourire avant de lui ébouriffer les cheveux. Aiko fit une petite moue faussement boudeuse avant de rire doucement. C’est alors que l’une des mèches encore humides demeura collée au doigt de Sora. La jeune femme n’y prêta pas grande attention et posa cette question qu’elle n’aurait jamais – jamais – dû poser.
Mais comment aurait-elle pu savoir ? C’est ce que se dirait n’importe qui. Sauf elle. Ce n’était pas du tout, mais alors là vraiment pas une excuse qui tenait la route. Elle n’avait qu’à se la fermer, personne ne lui avait rien demandé. Bon, c’est vrai que si on faisait ça, on ne se parlerait jamais, mais même. Elle ne savait pas encore pourquoi il réagissait de la sorte, mais elle savait qu’elle avait commis une effroyable erreur. Une de ses dents pointa et alla pincer sa lèvre inférieure tandis qu’il reprit sa position initiale en libérant son doigt. Le sourire avait disparu des deux coté, le regard de l’homme était porté ailleurs, celui de la jeune femme, pensant, tressautait entre les yeux de Sora et sa bouche ; allait-il lui répondre ou simplement la fusiller du regard ? Ses lèvres s’entrouvrirent et le cœur d’Aiko cessa de battre. Mais la bouche de son ami se referma et son cœur reprit son activité tandis qu’elle se penchait imperceptiblement vers lui. Sora se saisit d’un pendentif à son cou et la jeune femme détourna les yeux, comme pour lui laisser ce moment d’intimité. Pas besoin d’être un génie pour comprendre qu’il avait perdu la femme qu’il aimait et que ce qu’il serrait fermement entre ses doigts était un souvenir d’elle. Après quelques secondes, la rousse reporta son attention sur son ami. Son regard terne lui faisait froid dans le dos mais elle ne cillait pas. Elle subirait volontiers cela et tout ce qu’il avait à lui dire vu l’état dans lequel elle venait de le mettre.

Aiko se sentait terriblement mal face à cette révélation. Elle n’avait pas compris, n’avait pas fait le rapprochement, entre cette femme et la fille du chef de troupe. Le premier amour de Sora. Perdu. À tout jamais. Une vie arrachée par une maladie. Une maladie, soit un des aléas de la vie. Une vie arrachée par la vie, pas même par la mort.
Son regard suivit le mouvement qu’adopta le corps de son meilleur ami et lorsqu’elle fut certaine qu’il ne la voyait plus, la jeune femme bascula sa tête en arrière et se mordit furieusement la lèvre inférieure, ses poings se serrant, ses ongles s’enfonçant sans ménages dans sa chair, douloureusement. Elle ferma les yeux, ces fenêtres de l’âme qui n’avaient été que l’écho de ce que renvoyait le regard de Sora. Aiko n’était pas très douée pour exprimer ce qu’elle ressentait, mais heureusement, elle avait appris à simplement imiter les regards des autres. Involontairement, bien sûr.
Elle déposa le dos de sa main non-serrée sur son front, les doigts pas totalement détendus, un sourire amer sur les lèvres.
Quelle belle conne.

Il se redressa et, rapidement, elle en fit de même. Elle n’avait pas le droit de montrer son trouble, n’avait pas le droit de montrer qu’elle se sentait mal, n’avait tout bonnement pas le droit d’inquiéter Sora et d’accaparer le rôle de la victime alors qu’elle n’était certainement pas la mieux placée pour en hériter. Elle laissa tomber son bras le long de son corps alors que son poing se desserrait. Elle retint un gémissement, ignorant sa vive mais brève douleur. Ils se fixèrent sans rien dire et, allez savoir pourquoi, Aiko savait que ce n’était pas encore le bon moment.
Là. Maintenant. Vas-y.
Juste avant qu’il ne sourie, elle lui saisit la main et la serra doucement dans la sienne. Et puis, son regard toujours ancré dans celui de son ami, elle voyait ses yeux s’éclaircirent et se teinter, de nouveau, d’une lueur. La lueur de la vie. Elle fut néanmoins incapable de répondre à son sourire, baissant les yeux, gênée. Sauf que ce fut ce moment qu’il choisit pour la prendre dans ses bras et elle lui lâcha alors la main, lui entourant le cou de ses deux bras. Suite à quoi, il lui embrassa la joue en lui glissant un merci. Qu’elle fit semblant de ne pas entendre, parce qu’elle ne le méritait pas.

« Désolée. »

Pour l’empêcher de lui répondre, elle retourna dans ses bras, calant son visage dans son cou, humant son odeur, les yeux clos.
Comment s’appelait sa fiancée ? Quel âge avait-elle ? À quoi ressemblait-elle ? L’aimait-elle ? Sans doute. Sora devait être un bon fiancé. Aiko était heureuse qu’il ait connu l’amour, malheureuse qu’il ne puisse en découvrir les multiples autres facettes, gênée d’avoir évoqué le sujet et de lui avoir proposé, l’autre fois, d’aller voir la caissière.
Il se rassit correctement et elle en fit autant, allant chercher sa main de la sienne et entremêlant leurs doigts juste après lui avoir souri, sa tête inclinée. Elle n’avait pas le droit de ne pas lui sourire alors que lui, souffrant nettement plus qu’elle, avait fait l’effort de le faire.
Réellement, son but n’avait pas été de le mettre dans un pareil état. Et, bien entendu, elle ne saurait où se mettre si elle faisait une deuxième erreur. Quand elle pensait qu’elle voulait juste changer de sujet… Pas douée apparemment. Ce qu’elle ne comprenait pas, en revanche, c’était que son ami ne lui en tienne pas rigueur – ou, tout du moins, qu’il n’en témoigne gère. Enfin, à sa place, elle ne lui en aurait pas non plus voulu. Seulement, vu que dans ce cas, c’était elle la fautive, elle se montrait plus autoritaire et plus sévère.
Un bon soldat sait obéir. Celui qui sait bien obéir saura bien commander. Celui qui saura commander saura être très autoritaire. Mais celui qui n’est pas plus autoritaire avec sa petite personne qu’avec les autres ne saura jamais faire obéir. Il commandera peut-être, mais il ne sera qu’une image. Réellement, elle était incorrigible ; tout rapporter ainsi à son clan était obsessionnel et réellement agaçant.
Soit dit en passant, pour ne pas couper court à cette petite parenthèse, dans la famille d’Aiko, on savait être autoritaire. Surtout sa mère au fait. Elle avait hérité d’elle. C’était mignon. Ou pas. Et je penche surtout pour le pas au fait.

Son regard quitta son ami et se porta sur les gens. Sur des gosses, plus précisément. Qui sautillaient, joyeux. Mais ce n’était pas ce qui retint son attention ; ils venaient vers eux. Ils étaient trois, une fille et deux garçons. C’est un des garçons qui vint vers Sora et Aiko, attrapant la main de la Baskerville qui le laissa faire, les sourcils haussés. Il se mit à la tirer doucement – enfin, peut-être tirait-il fort – et la jeune femme ne se vit pas le cœur de résister, elle se releva ailleurs en tirant doucement sur la main de son amie. Elle suivit le gosse sans broncher, haussant les épaules en direction de son ami sans le lâcher.
Quelques mètres plus loin, il y avait un attroupement de personnes que la  jeune femme n’avait pas remarqué. Le gosse sourit de toutes ses dents en lançant un « bonne chance » et Aiko se fit doucement pousser vers un cercle de… De couples. Et l’homme au centre, debout sur une sorte de carton, pourquoi il était tout content comme ça ? Et pourquoi il annonçait un jeu de couple au juste ? Et pourquoi… Eh merde. Gardant la main de son ami dans la sienne, elle bougea de façon à se caler contre son torse et bascula sa tête en arrière, son visage juste en-dessous de celui de l’homme. Un regard malicieux, un sourire de défi et d’une toute petite voix, Aiko s’exclama avec amusement :

« Je suis sûre qu’on sera meilleurs que les vrais couples ! »

Ouep, ça voulait bien dire qu’ils allaient jouer. Et pas le choix, tout juste. Sora devrait vraiment mieux choisir ses amis. C’est ce que lui aurait dit Aiko si elle n’était pas elle-même aussi tordue.

[Hrp ; je t'ai fais attendre encore plus. éé' J'suis fière de la longueur aussi ! *^* ♥]
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Sora Enderstar

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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty23rd Juin 2013, 06:30

L'un des nombreux supplices que nous pouvons connaître en nous attachant aux autres est celui qu'on ressent quand on doute d'un proche. Dans cette situation, nous gardons le sourire mais ne pouvons nous empêcher de voir derrière chacun de ses faits et gestes une intention particulière et de penser que, peut-être, on nous cache des choses. Est-ce qu'il a une idée derrière la tête et cherche une information précise en lançant se sujet précis ? Cette question est l'une des premières qu'on se pose, quand le doute s'installe à peine. Puis les choses vont crescendo : ne veut-il pas simplement nous donner l'impression que tout va bien en me souriant de cette manière ? Pourquoi changer de sujet ? Seulement, sentir la confiance qu'on porte à un ami en lequel nous croyons – ou du moins voulons croire - mise à mal est douloureux, on s'en veut d'évaluer les chances qu'il ne soit pas celui qu'il dit être quand il n'a jusque là jamais rien fait qui puisse le laisser suggérer et était même l'un des premiers à nous tendre la main. C'est justement parce qu'on veut penser que ce n'est que le fruit de notre imagination tordue que nous gardons le sourire et que nous continuons à nous comporter comme avant, sans nous rendre compte à quel point nous scrutons ses mouvements, analysons ses paroles jusque dans leur intonation et guettons ses expressions. C'est ainsi que nous nous mettons dans une position d'équilibre entre l'envie de lui faire confiance qui nous pousse à feindre que tout va bien et le doute qui menace de nous submerger mais auquel nous faisons de notre mieux pour ne pas lui succomber, par peur que ce lien si cher ne se brise en morceaux sous les assauts impitoyables de la vérité. Cette peur est si grande qu'elle nous pousse à taire cette douleur que le doute nous inflige.

Seulement le doute ? Non, il y a aussi la possibilité qu'on nous trahisse. Car même si nous ne voulons pas y penser, une seule seconde suffit pour que nous remontions le fil des moments passés avec notre ami et voyons sous un nouvel angle. Une unique seconde pendant laquelle nous pensons à la trahison et nous imaginons que cette possibilité s'avère bien réelle. Cette simple seconde pendant laquelle le doute se fraie un chemin jusqu'aux tréfonds de nos pensées et s'y accroche fermement, telle la graine d'une mauvaise herbe. Ensuite, il grandira doucement en se nourrissant de toutes les intentions que nous pouvons voir derrière chaque agissement pour finalement se révéler à nous dans toute sa laideur. Oui, nous le trouvons horrible, ce sentiment. Donc nous nous trouvons horrible, de l'avoir laissé nous gagner. Mais même si nous évaluons les choses calmement et en concluons que nous n'avons pas de raison de retirer notre confiance à la personne, maintenant qu'il est là il ne nous lâchera plus. Nous aurons beau tenter tout ce que nous pouvons, tant que l'autre ne nous certifiera pas qu'il est bien celui que nous pensons nous l'épierons. Et encore, même une discussion ne peut apaiser cette insécurité qui nous pèse, celle qu'on éprouve quand on a peur de ne pas avoir la valeur qu'on aimerait aux yeux d'une personne qu'on apprécie et de laquelle on se sent proche. Une étincelle suffirait pour que tout recommence et la seconde fois sera pire, parce que le sentiment de n'être qu'un faible qui ne croit pas en ce qu'on lui a assuré viendra s'ajouter au tout et que nous nous acharnerons à vouloir croire en ses paroles rassurantes alors qu'une petite voix nous dit qu'elle peut très bien nous avoir menti. Et là, rebelote, la déchirure.  

C'était un sentiment de doute qui avait menacé d'envahir Sora. Pourquoi Aiko avait-elle évoqué Pandora ? Pour lui, qui s'était lié illégalement à un Chain, le nom de cette organisation était marqué par le seau « à éviter quoi qu'il arrive » dans son répertoire. Il savait que, si jamais sa route croisait celle d'un de ses membres et que celui-ci cherchait à l'arrêter, se laisser faire bien sagement lui serait quasiment impossible. Finir dans un trou, prisonnier, tout ça parce qu'il avait voulu croire en ce que lui disait Alfic, que le passé pouvait être changé ? Difficile à accepter, surtout qu'être privé de sa liberté n'était pas dans ses projets. La liberté, c'est l'avenir, c'est la vie, finir entre leurs griffes reviendrait à mourir pour lui. D'ailleurs, c'était depuis la création de son lien avec son amie fauve que le jeune homme se sentait vraiment libre, avant son passé pesait trop lourdement sur lui et l’enchaînait. Une fois son contrat passé, il avait vu la réalité en face : son passé était ainsi composé, il avait vécu des hauts et des bas mais s'attardait trop sur les bas car eux nous marquent d'une cicatrice. En rencontrant la tigresse, notre vagabond avait franchi le pas et accepté son passé. Son contrat lui avait permis d'aller de l'avant, qu'y avait-il de mal à cela ? Ce qu'il y avait de mal, c'était que d'autres s'étaient eux aussi laissé séduire par de tendres paroles et que désormais ils terrorisaient le monde de par leur folie ravageuse. Lui n'était pas à ce stade et espérait bien ne jamais y parvenir, or faire d'une partie des cas une généralité n'était pas une bonne chose pour les innocents.

Mais, voulant croire en son amitié avec la jeune femme, il avait fait mine de ne rien savoir et avait étouffé dans l’œuf la petite voix qui criait à la trahison. Cela ne suffit pas, car quand elle évoqua la possibilité qu'elle en fasse déjà partie et traquait l'ennemi, Sora dut retenir ce côté agressif qui venait avec son instinct de survie  développé de faire apparaître une expression hostile sur son visage. Le souci, c'est qu'il n'y parvint pas totalement et que ses yeux se voilèrent légèrement tandis qu'un tique nerveux faisait jouer ses lèvres et son nez. Se reprenant, il se gifla intérieurement : l'espace d'un battement de cœur, les chances que celle qui était comme une sœur pour lui soit en fait une ennemie avait pris le dessus et il avait envisagé de prendre les armes. Ironique, quand on a parlé d'innocence quelques lignes auparavant. L'était-il ? Rien n'était moins sûr. Comment pouvait-il se montrer si méfiant aussi rapidement envers elle ? S'imaginer que, si elle était un membre de Pandora chargé de traquer les contractants illégaux, ils devraient se battre ? Son esprit l'avait visualisé en train de blesser Aiko, et cela était une horreur sans nom. Non, le manieur de couteaux ne voulait pas de ça, rien qu'à se l'imaginer il se sentait coupable. C'est cela qui succéda rapidement à l'expression sombre sur ses traits. Qui lui disait qu'elle était là pour lui et, si elle était bien membre de cette organisation, pourquoi ne pourraient-ils pas rester ami ? Cela serait difficile avec le climat de doute qui s'installerait probablement, mais pas impossible s'ils étaient vraiment amis. Chassant toute idée sombre, il l'écouta lui assurer ce c'était juste pour savoir ce qu'il pensait d'eux. Ayant retrouvé son calme, le jeune vagabond put répondre avec.

-Eh bien... Ils font régner l'ordre, non ?

Son ton interrogatif était là pour dire qu'il était ouvert à toutes les opinions et était la meilleure manière qu'il avait trouvé de ne pas se mouiller. Tout ce qu'il avait dit pour l'instant c'était ce que l'opinion publique pensait de Pandora, ainsi au cas où la rousse avait une dent contre eux elle ne pourrait pas lui en vouloir de les défendre – ce qu'il ne comptait pas faire de toute façon. Malgré tout cela, sa curiosité reprit le dessus et Sora se demanda ce qui pouvait bien l'avoir poussée vers un sujet si précis. Il savait désormais qu'elle n'était pas un de leurs membres, alors pourquoi ? Quel lien avait-elle avec eux, un positif ou un négatif ? Dans le premier cas ce serait à peu près la même chose que si Aiko en faisait partie, à cela près qu'elle n'aurait aucune obligation de l'arrêter donc que tout serait encore jouable sans que leur lien en pâtisse de trop. Mais le mieux serait encore qu'elle n'ait rien à voir avec eux, car cela était la meilleure manière d'être en sécurité. Dans le cas où elle aurait des soucis avec eux cela voudrait dire soit que son amie était aussi une contractante, soit qu'elle appartenait à la famille Baskerville. Mais la dernière option était tellement tirée par les cheveux qu'il ne s'y attarda pas longtemps, après tout ce nom était surtout évoqué dans les histoires pour enfants et le récit de la tragédie de Sablier. Une famille de meurtriers, selon beaucoup de personnes.

Peu après cette conversation et une amicale étreinte, le jeune sans emploi fixe sourit doucement en regardant Aiko tenter de bouder mais échouer en rigolant. Décidément elle semblait tout à fait innocente et inoffensive comme cela, difficile de s'imaginer le nombre de lames qu'elle cachait sur elle. Tiens, en y pensant, d'où lui venait son attachement aux armes blanches ? Ce n'était pas commun du tout. Mais avant qu'il n'ait le temps de lui demander, la rousse le prit de court pour elle-même poser une question, certainement sans mauvaise intention, mais qui raviva tout de même une douleur lancinante. Il lui fallut un peu de temps, mais Sora avait finalement évoqué la personne la plus chère à son cœur et la plus éloignée de ses yeux. Ce n'était pas un sujet qu'il aimait aborder, tout d'abord parce que ce n'était pas bien joyeux mais aussi parce que c'était son intimité et sa blessure la plus profonde. Peut-être aurait-il dû esquiver ? Cela aurait été possible, avec un autre interlocuteur. Il se doutait bien qu'en parler mettait mal à l'aise, mais si sa sœur de cœur voulait une réponse il la lui fournirait. Bon, pour le coup elle était bien courte, mais en parler plus longuement ne servirait à rien et serait douloureux. Rien que les trois phrases que le jongleur avait prononcées suffirent pour que des souvenirs bien trop vivaces et qui n'étaient pas prêts de s'estomper lui reviennent, tentant ainsi de démontrer que certaines choses ne s'oublient jamais et que certaines douleurs ne s'apaisent guère. Il se renferma sur lui-même un instant pour se recentrer, puis porta de nouveau son attention sur Aiko, serrant légèrement la main qu'elle venait de glisser dans la sienne, en abandonnant son masque de tristesse pour retrouver le sourire.

En voyant le regard de la demoiselle se baisser, l'artiste de rue eut l'impression d'avoir commis une stupide erreur. Elle était vraiment mal l'aise, or ce n'était pas le but recherché même s'il savait que c'était un risque. Attristé et se sentant quelque peu coupable, il alla la prendre dans ses bras, embrassant sa joue puis glissant des remerciements à son oreille. C'était un peu idiot, mais Sora voulait le dire, parce qu'elle était son amie, qu'elle était présente pour lui, qu'elle l'écoutait. Les vrais amis sont rares, alors nous devons les chérir et les remercier d'être là. Ce n'était rien, mais c'était sa façon un peu maladroite à lui de faire. La jeune femme, quant à elle, lui présenta des excuses. Pourquoi ? Elle devait se sentir gênée d'avoir abordé ce sujet. Se sentir mal même à cause d'actes commis sans mauvais fond faisait partie de sa personnalité, mais il ne lui en tenait pas rigueur puisqu'elle n'avait pas cherché à lui faire du mal. Et c'était lui qui s'était tendu le bâton tout seul en décidant de répondre. Mais alors qu'il allait répliquer, Aiko se débrouilla pour l'en empêcher en l'enlaçant de nouveau, son visage dans son cou. Elle ne voulait rien entendre, donc le jeune homme se contenta de faire un signe négatif de la tête en lui frictionnant doucement le dos. Ils finirent par se rasseoir correctement et la rouquine ne tarda pas à reprendre sa main, pour ensuite pencher légèrement le visage et sourire. Cela le réjouit, voir des lèvres étirées est tout de même mieux... Même s'il se doutait que ce n'était avec joie.

Ils se lâchèrent alors des yeux, les portant sur ce qui se passait devant eux. Ce qu'ils purent voir étaient trois enfants qui couraient dans leur direction, l'un deux un peu plus rapidement que les autres. Ce fut ce dernier qui attrapa la main d'Aiko pour l'entraîner à sa suite. Elle se laissa faire mais attrapa à son tour Sora, qui se retrouva donc dans la chaîne humaine en questionnant son amie du regard. Pour toute réponse il obtint un haussement  d'épaules qui démontrait qu'elle en savait à peu près autant que lui... Donc absolument rien, aucun de nos deux protagonistes ne pouvait prédire la suite. On les mena jusqu'à un rassemblement composé d'un homme qui se tenait au centre et surplombait grâce à son carton les couples qui l'écoutaient annoncer les règles du jeu... Hé ? Deux secondes, est-ce qu'ils avaient atterri... En plein milieu d'un jeu de couples ?! Atterré, notre associé défendu allait protester ou faire quoi que ce soit qui leur permettrait de ne pas participer, quand sa meilleure amie vint poser la tête contre son torse et parla d'être « meilleur que les vrais couples »... Nooonn, elle ne comptait tout de même pas.... Eh ben si. Ah là là, quelle idée vraiment, et Finn alors ? Elle était en couple avec le brun, aux dernières nouvelles. M'enfin, tant qu'aucune épreuve ne leur demandait de s'embrasser ou tout autre action digne d'un couple, tout irait bien... Non ? Mais quoi qu'il en pense, le regard de la rousse disait bien qu'elle ne l'écouterait pas, bien déterminée à participer qu'elle était. D'ailleurs, pourquoi donc ? Bah, ça ne comptait plus vraiment à ce stade, autant tout simplement... En profiter tiens, en voilà une bonne idée, après tout peut-être bien qu'ils allaient s'amuser au final. Il répondit donc avec un sourire de défaite sur le visage.

-Tu diras ça à Finn tout en le retenant, quand il s'en prendra à ma gorge.

Oui, parce que l'homme aux cheveux gris-bleu se souvenait parfaitement que le brun était de nature jaloux. Bah au pire, si la situation devenait déplacée, il s'occuperait de l'abandon, se comporter comme un couple quand ils étaient amis - de très bons certes, elle était même sa meilleure amie - n'était pas une bonne idée, et provoquer la colère du petit ami de la jeune femme non plus. Mais pas le temps de disserter, car déjà l'animateur annonçait le début de la première épreuve.

La suite se déroula sans encombre : les défis s'enchaînaient sans se ressembler, allant de retrouver quelle main était celle de son partenaire à courir le plus vite possible en portant l'autre comme une princesse. Sans se poser trop de questions, Sora fit en sorte de profiter de l'instant et se surprit même à se sentir satisfait de leurs résultats. Un vrai gosse qui était content de s'amuser, quoi. Faut dire que pour un faux couple, ils s'en tiraient plutôt bien et arrivèrent même à la dernière épreuve. Mais le degré croissant d'intimité qui était demandé aurait dû lui faire redouter la fin : cette fois-ci, la paire gagnante était celle qui maintenait son baiser le plus longtemps. En entendant cela, le jeune homme se sentit retourner brutalement à la réalité. Baissant la tête, il s'adressa sur un ton inquiet et récalcitrant à Aiko.

-C'est le moment de déclarer forfait, tu ne penses pas ?

Car pour lui, ça l'était. C'était même urgent. Si jusqu'ici aucun challenge n'avait été spécialement dédié aux couples, là ce n'était plus la même chose du tout. Là, on peut dire qu'il était bien décidé à ne pas aller jusqu'au bout... Ou à laisser Finn l'agresser sauvagement, armé d'une lame subtilisée à sa copine.  

[HRP : désolée de l'attente ! >< Mais surtout... PRENDS TON TEMPS POUR REPONDRE. JE T'EN SUPPLIE. ;_; Au pire, envoies-moi un mp quand tu penses avoir laissé passer assez de temps et je te dirai ça. -vlan-
Sinon, j'espère que ça te conviendra & ici aussi, je suis fière... De la longueur. ♥]
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty30th Juin 2013, 07:09


» L’on fait plus souvent des trahisons par faiblesse que par un dessein forcé de trahir.  
~ De François de La Rochefoucauld.


La confiance que l’on place en chaque personne varie. La façon dont on aime une personne ainsi que l’attachement qui nous lie aux autres varie tout autant. Les degré d’affection placent les gens sur différents piédestaux, nous poussant parfois à accorder quelques surnoms à ces mêmes personnes. Et pas spécialement positifs, car si le degré d’amour éprouvé pour une personne est bien en dessous du zéro, elle peut aussi bien être une ennemie qu’une rivale. Et ce ne sont là que deux surnoms complètement dénudés de toute originalité.
Aiko aimait Sora comme un ami au début, mais leur relation avait rapidement évolué pour qu’ils deviennent non pas de simples amis mais bien deux meilleurs amis. Ce qui fait qu’une relation ne cesse d’évoluer c’est la manière avec laquelle progresse la complicité entre ces deux personnes. Sora et Aiko avaient vite arboré ce regard éclatant de malice, laissant croire qu’il y a là-dessous un secret partagé d’envergure. Ils n’en sont pas encore à la télépathie quand même, mais un regard peut en dire bien long sur ce que pense l’autre. Ils n’ont pas ce besoin de briser tout silence s’installant entre eux ou encore celui de ne même pas laisser une seconde de silence planer entre eux. Pour ce dernier cas, l’amitié entre deux filles conviendrait certainement mieux. Quoi qu’il en soit, pour en revenir au silence prenant parfois ses aises entre Sora et Aiko, il n’était pas lourd, n’a rien de pesant ni rien de gênant. Peut-être même qu’ils partagent d’avantage en gardant les lèvres scellées qu’en parlant. Après tout, pour une fois qu’Aiko a voulu aborder le sujet du passé avec quelqu’un et alors qu’au début, malgré une douleur fugace, tout se passait bien, il a fallut qu’elle finisse par dire une bêtise. Il a fallut qu’elle voie Sora triste. Il a fallut qu’elle le blesse, qu’elle en dise trop et qu’elle l’atteigne là où ça fait mal. Il aurait beau dire, au fond, elle s’en veut encore, Aiko.
Mais bref, là n’est pas le sujet.
La jeune femme avait, depuis toujours, eu beaucoup de mal à accorder sa confiance. Autant aux filles qu’aux garçons, cela étant. Il n’était pas envisageable pour elle de laisser quelqu’un faire quoi que ce soit à sa place. Ça aurait beau être bien, elle se dirait que, peut-être, cette personne n’avait pas fait du mieux qu’elle le pouvait. Mais bien sûr, après, il était parfaitement possible qu’elle n’aurait pas fait mieux à sa place. Sauf qu’elle serait certaine d’avoir donné tout son possible. Elle n’aimait pas même laisser ceux qui s’y connaissant plus qu’elle et qui faisaient un travail lus propre qu’elle aller en mission à sa place. Pas question. Les Baskerville ont, de toute façon, un réel souci de sociabilité. Non mais après, il faut les comprendre aussi : déjà qu’il y a cent ans, ils n’étaient pas très apprécies, mais après été jugés coupables de l’affreux massacre d’il y a un siècle – ce qui n’était de toute façon pas faux – personne n’était réellement encore sûr de leur existence. D’après ce que savait Aiko, on parlait d’eux aux enfants, dans les légendes, pour leur faire peur. Pourtant, chose peut-être étonnante pour certains, ces faucheurs pourpres peuvent éprouver des sentiments, de réels sentiments humains.
Sauf Curtis. Mais lui, ce n’était pas parce que c’était un Baskerville mais parce qu’il n’était pas humain.
Et puis, doucement, Aiko avait commencé à apprécier les gens, à leur accorder, soi-disant, sa confiance. Erin, par exemple. Mais elle la voyait comme une gosse, allez savoir pourquoi. Et puis – et surtout – Sora. Elle ne s’était pas montrée méfiante vis-à-vis de lui, n’avait pas pensé une seule seconde qu’il pourrait lui causer du tort – causer du tort à son clan, l’idée ne lui avait pas même effleuré l’esprit – et pensait réellement et profondément que c’était le genre d’ami qu’on ne pouvait tout bonnement pas se permettre de perdre. Elle lui avait fait confiance, au début, sans même s’en rendre compte. Elle n’avait jamais eu de complications avec lui, maintenant qu’elle y pensait. À vrai dire, désormais, elle lui faisait plus qu’un peu confiance ; elle la lui accordait presque entièrement. Oui, presque, parce qu’on ne peut pas accorder pleinement sa confiance à plus d’une personne. Pourquoi ? Eh bien, simplement parce que faire entièrement confiance à une personne revient aussi à lui donner les armes de nous détruire. Et on ne peut pas donner ces mêmes armes à plus d’une personne ; un minimum d’instinct de survie, voyons. Quoi qu’il en soit, Sora avait nettement la possibilité de détruire Aiko. Et il n’y avait qu’un pas entre cette amitié qui coûtait tant aux yeux de la jeune femme et une haine sans limite et sans espoir.
Mais ce pas, il était énorme. Parce que la Baskerville ne voulait pas – certainement pas – abandonner Sora. Ni se faire abandonner par lui, parce que voilà, elle tenait trop à lui.
Le seul hic, c’est que s’il faisait partie de Pandora, même sans savoir qu’Aiko était une Baskerville, leur relation ne pourrait tout bonnement plus être la même.

Effectivement, rien que le fait qu’il fasse partie de cette maudite organisation ferait de lui un ennemi. Déjà, elle ne pourrait pas lui dire qu’elle était une Baskerville – parce que oui, jusque là, elle avait l’intention de le lui dire – étant donné qu’il risquait de vouloir l’interroger, au mieux, de la livrer à ses supérieurs même. Mais le pire, c’est qu’il pourrait éventuellement faire le rapprochement avec Finn et là, elle se sentirait affreusement coupable et serait capable de beaucoup trop choses auxquelles elle refusait catégoriquement de penser. Et puis, il pourrait la découvrir et là, ce serait encore plus difficile. Et puis, là encore, il pourrait comprendre pour Finn. Non seulement ça en plus ils seraient peut-être confrontés à un combat. Aiko ignorait les capacités de Sora, elle avait confiance en les siennes – depuis le temps aussi – mais le fait déjà que ce soit son ami – son meilleur ami, rectifions – l’empêcherait de se donner à fond.
Aiko demeurait une Baskerville. Elle faisait partie de cette famille, non pas du surface seulement, mais réellement. Elle était impliquée dans la tragédie de Sablier et, aujourd’hui encore, elle n’avait aucun mal à tuer des innocents de sang froid. Une meurtrière est, normalement, une psychopathe. Mais Aiko, elle, a appris à ressentir des sensations, à éprouver des sentiments. Et pas uniquement pour d’autres Baskervilles, excluant les autres. Quoi qu’il en soit, elle se savait incapable de tuer Sora. Et ça, c’était peut-être excellent pour leur amitié – bah, encore heureux en même temps – mais pour elle, pour ses principes, pour son clan, pour son éducation, c’était un coup dur. Avec Finn, c’était différent ; certes, elle était incapable de le tuer, mais elle pourrait justifier qu’il était plus fort qu’elle – vrai ou pas, on s’en fiche hein – ou encore que c’était un membre du clan et qu’elle n’avait pas le droit de le tuer. Sauf s’il y avait traitrise. Mais là, c’est un autre sujet, et elle serait de toute façon toujours incapable de lui faire du mal.
Sora avait une place des plus importants dans le cœur d’Aiko, alors c’était un privilégié ; tout lui était permis, sauf faire du mal au copain de la jeune femme ainsi qu’à elle-même.
C’est ce qu’elle croyait jusque là, mais est-ce que faire partie de Pandora lui était permis ? Ne mettrait-il pas en péril leur amitié ? Car après tout, même s’ils en venaient à décider de faire comme s’ils ne savaient pas que l’un était un Baskerville et que l’autre était un membre de Pandora, de faire comme si de rien n’était ; même avec tout ça, il y aurait toujours une crainte, une méfiance entre les deux jeunes gens. Mais bon, ce serait plutôt inenvisageable vu qu’en tant que Baskerville, Aiko aurait pour devoir de mettre hors service. Et vice-versa.
Reste plus qu’à prier qu’il ne fasse pas partie de cette maudite organisation.

Ils se mêlaient de ce qui ne les regardait pas. Ils fouillaient dans les archives ou que sais-je encore pour en savoir plus sur l’Abyss, sur les Baskerville. Comment cette famille était-elle censée prendre qu’on tente d’en savior plus sur elle, sur ses activités ?
La jeune femme vit parfaitement le regard de Sora se voiler et, l’espace d’un instant, elle se visualisa face à lui, tous deux prêts à engager un combat. Son regard à elle demeurait de marbre alors que son cœur accéléra ; elle avait peur, non pas de mourir ou de perdre un hypothétique combat mai plutôt de perdre son ami – son meilleur ami.
Il sembla plus calme lorsqu’Aiko affirma ne pas faire partie de Pandora. Sa réponse, en revanche, ne lui plût pas. Sora ne faisait-il donc pas la différence entre son opinion et l’opinion générale ?
Il savait forcément quelque chose. La rousse en était plus que certaine, mais ne pouvait néanmoins rien avancer. Sora ne faisait définitivement pas partie de Pandora, mais en plus de quoi, il semblait ne vraiment pas les aimer. Mais pourquoi ?
Ils font régner l’ordre. Parlons donc de la réaction de la jeune femme : elle rit doucement en portant un regard amusé sur son ami. Elle amena son index sur sa joue en la caressant distraitement, aucune trace de son rire ce n’est un petit sourire. Porvotant un regard attendri sur son ami, elle continuait de rire intérieurement : Pandora qui faisait régner l’ordre. Non mais, sérieusement, ils avaient du beau travail s’ils avaient fini par récolter pareille réputation.

« C’est ce qu’on dit, oui. »

Ni plus ni moins, pour le moment, le sujet était clos.
Vint ensuite le sujet de leur passé. En soi, ce n’était rien de bien important, sauf que lorsque Sora parla de sa fiancée, Aiko se sentit mal. C’était de sa faute s’il se remémorait tout ça alors, forcément, elle ne pensait pas être à sa place auprès de lui. Mais elle n’avait pas le droit de laisser l’irritation contre elle-même ou même la frustration transparaître sur son visage. Pourquoi ? Uniquement parce que ça reviendrait à être la victime et que là, Sora devait avoir plus mal qu’elle. Certainement même.
Un sourire peut vouloir dire merci tout comme il peut vouloir dit pardon. Et le sourire qui étira les lèvres d’Aiko voulait autant dire merci que désolée. Et aussi, peut-être un peu « c’est bon, ça ira. »
Les gosses approchèrent et la jeune femme se dit intérieurement qu’elle n’avait jamais pensé à avoir des enfants. Pas qu’elle avait pensé à avoir un copain d’ailleurs. Ni à se marier. En pensant à tout cela, la jeune femme eut soudainement mal à la tête. Tiens, rien que pour que ces maux deviennent contagieux, elle irait volontiers parler de cela à Finn. Tenez, en parlant de lui, en entraînant Sora vers la petite assemblée plus loin, elle sembla quelque peu l’oublier, son copain. Mais pas trop hein. Quoi que...
Et qu’en pensait son meilleur ami, d’ailleurs ? Au fond, elle ne chercha pas même à le savoir qu’elle l’emmena, suivant elle-même un petit garçon. Elle aurait pu résister, lui dire gentiment de les laisser tranquille – voire pas gentiment s’il insistait. Mais au lieu de quoi, elle se dit que tout – vraiment tout – pourrait être mieux que ce malaise persistant en elle. Parce que le silence s’étant installé entre eux n’avait certes rien de gênant, mais Aiko n’avait pas envie de s’y emmurer. Pas aujourd’hui et pas avec le jeune homme.

Un jeu de couples. C’était vraiment drôle comme concept. Du moins, pour la jeune femme. Cette-dernière vit bien que son ami avait torse pour intention de protester, mais elle prit les devants, allant caler sa tête contre son, agissant avec lui exactement de la même façon dont  elle aurait agi avec Finn. En omettant les baisers entre chaque deux mots, chaque deux gestes.
Et puis, son regard posé sur le visage de l’homme l’étudia avec attention.
Il était beau, Sora. Il était vraiment beau, Sora. Attirant et sexy, il était aussi charmant – charismatique ? Aiko n’en savait trop rien – tout cela en étant gentil et attentionné. Pourtant, elle n’avait jamais éprouvé pour lui qu’un fort attachement, toux deux désormais liés d’une amitié sans pareille. Elle aurait pourtant pu en tomber amoureuse – étrange idée, cela dit, déjà que tomber amoureuse était bizarre, alors si c’était de son meilleur ami, c’était encore plus tordu – et même assez facilement. C’était bizarre.
Comme s’ils étaient destinés à être des amis. Mais le destin, certains y croient, d’autres n’y croient pas.
Aussitôt que cette idée eut traversé – hâtivement – l’esprit d’Aiko que celle-ci la chassa de son esprit, pensant à Finn. Mais bref, pas la peine de parler de ce qu’elle ressentait pour son copain maintenant, n'est-ce pas ?
Sora sourit et sa réponse fit doucement rire Aiko.

« Oh, il n’oserait pas te faire mal. J’ai de quoi le convaincre de rester sage, crois-moi ! »

Comme la grève de sport au lit, exactement. Ou la grève de câlins pour être plus indulgente. Ou de bisous – baisers – pour que ce soit entre les deux. Mais s’il voulait sauter à la gorge de Sora, alors elle n’aurait pas à être laxiste. Non mais, pas touche à son meilleur ami, oh !
D’ailleurs, pourquoi diable est-ce que Finn était jaloux de Sora ? Bon, d’accord, Aiko n’aimerait réellement pas que son copain ait de meilleure amie – égoïste hein ? – mais ça restait bizarre pour elle qu’il semble jaloux de l’homme aux cheveux possédant une couleur étrange mais magnifique – disons-le. Nous y reviendrons.
Le jeu débuta et les défis se succédèrent, tous aussi drôles les uns que les autres – enfin, en quelque sorte. Les bisous sur la joue, les câlins... Vraiment, la jeune femme se plaisait bien à ce jeu. Vint la dernière épreuve : embrasser le plus longtemps que possible son compagnon.
Euh.
Se tenant face à Sora, elle croisa naturellement son regard lorsqu’il baissa la tête vers en parlant d’une voix empreinte d’inquiétude. Déclarer forfait, Aiko n’aimait sérieusement pas ça.
Pourtant, il allait bien falloir. Non ?

Sora voulait clairement dire qu’ils avaient tout intérêt à arrêter. La jeune femme se dit qu’un baiser ne voulait pas forcément dire grand chose. Pas même lorsqu’on est en couple. Pour elle, du moins, c’était ainsi. Ce n’était qu’un geste, qu’un contact et si les sentiments n’y étaient pas, alors à a ne voulait rien dire. Mais si elle disait cela à Finn, comment pourrait-il savoir s’il y avait eu échange de sentiments ou pas ? Oh et puis, encore une fois, à sa place, elle aurait été capable de... Mettre un terme à leur relation. Peut-être. Éventuellement.
La jeune femme noua ses bras autour du cou de Sora et se hissa sur la pointe des pieds, son regard n’exprimant rien d’autre qu’une malice inquiétante. Elle leva son visage vers le sien jusqu’à ce que leurs lèvres se mettent à s’effleurer. Pourtant, il n’y avait pas cette électricité qu’il y avait entre Finn et elle.
Elle dévia de très – trop – peu les lèvres de Sora pour aller plaquer les siennes sur sa joue. Elle se redressa par la suite en lui souriant doucement, son regard éclatant d’une malice plus innocente.
Avait-il pensé, ne serait-ce qu’une seule seconde, qu’elle avait eut pour intention de l’embrasser ?
Elle posa son index sur les lèvres de l’homme et en suivit le tracé avant d’aller lui murmurer.

« Sérieusement Sora, tu m’aurai laissé faire ? »

Aiko pensait que oui. Mais Aiko n’en dit rien. Oui parce qu’Aiko se contenta de prendre la main de son ami en entrelaçant leurs doigts avant de l’emmener en sa suite en se frayant chemin, fondant la foule.
C’était vraiment quelqu’un de bien, Sora. Son Sora.
Elle finit par lui lâcher la main en se mettant à arpenter la rue, l’air de rien, un sourire amusé sur les lèvres, sa voix à la fois mélodieuse et menaçante vers la fin retentissant :

« Je ne vois pas pourquoi Finn est jaloux au fond. Même si bon, si une idiote s’amusait à l’approcher d’aussi près que je le fais avec toi, je risque de taper fort. Très fort. »

[Désolée du teeeeeeeeemps... ;____; Tu me dis si ça te va pas surtout et j'adore - tu le sais déjà - ton post. ♥]


Dernière édition par Aiko Baskerville le 2nd Août 2013, 05:27, édité 1 fois
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty20th Juillet 2013, 03:59

Plusieurs femmes avaient occupé une place plus ou moins importante, dans la vie de Sora. On pouvait évidemment citer sa mère et sa sœur, elles étaient de sa famille et il les aimait comme tel. L'amour que deux personnes du même sang peuvent se porter est unique en son genre, deux amis on très peu de chance d'avoir la même relation, et n'a pas besoin de raison particulière pour être telle qu'elle est.
Pourtant, pendant sa jeunesse, une personne avait fait office de figure maternelle pour lui : la femme du chef de la troupe de cirque s'occupait de lui comme s'il était d'elle, lui apprenant beaucoup de choses différentes, lui racontant des histoires, le bordant la nuit en chantonnant une berceuse. Cette femme était loin de faire partie de sa famille, pourtant elle avait énormément compté, presque autant qu'une véritable maman.
Mais la femme qui avait le plus compté pour lui, celle à qui le jeune homme avait donné son cœur, celle dont le souvenir ne cesserait probablement jamais de le hanter, c'était Létha. On dit que nous ne pouvons connaître le grand amour qu'une fois dans notre existence, eh bien son tour s'était terminé voilà trois ans de cela. Et s'il aurait aimé pouvoir passer plus de temps avec elle, faire plus de chemin en sa compagnie dans ce parcours semé d'obstacles que sa présence rendait tous franchissables qu'est la vie, il ne regrettait pas d'avoir connu cela. Aussi court que ce fut et même si pendant les moments difficile nous nous demandons où tout ce que nous avions est passé, nous ne devons pas regretter d'avoir été heureux. Connaître le grand amour est une chose merveilleuse qu'il était heureux et fier d'avoir eu la chance de connaître, et sa fiancée était une femme formidable qui ne quitterait pas ses pensées de si tôt.
Dans les femmes, on pouvait aussi compter sa liée, après tout elle en était une. Qu'était Ally pour lui, à part un réveil sur pattes qui adorait le taquiner ? Une amie ? Tout ce dont le pactisant était capable de la qualifier, c'était de « sa Chain ». Eh ouais, la tigresse avait droit à sa propre appellation, mais pour résumer elle était à la fois son amie, sa gardienne, sa sœur et aimait parfois se comporter comme une mère avec lui... Bref, en tout cas il l'appréciait et lui devait beaucoup, l'avoir comme compagnie lui plaisait beaucoup malgré le sacré caractère de son amie quadrupède. Elle était attentive, attachante, gentille et était toujours de bon conseil. C'est aussi parce qu'elle a su trouver la meilleure manière de le soutenir qu'il a pu sortir de sa phase "robotique", celle qui avait suivi la mort de sa promise.
Et puis, il y avait Aiko. Son amie. Sa meilleure amie. Elle était bornée mais gentille, taquine mais adorable et, surtout, forte. S'imposait-elle de l'être, où avait-elle par nature un caractère bien trempée de leader qui ne sait pas reculer, quitte à essuyer de violents coups ? Une bonne question, peut-être lui poserait-il un jour. De préférence, avant d'être précipité dans l'Abysse avec Alfic lorsque leur contrat prendra fin.  

A vrai dire, cette facette de sa personnalité l'inquiétait un peu : on ne sait jamais si ou quand un coup viendra avec assez de force pour la faire reculer, ou même, la faire tomber et la blesser. Mais la contractant savait qu'elle n'était pas prête de changer, donc n'essayait même pas de parlementer avec sa tête de mule de meilleure amie. On dit que Dieu ne nous donne que des épreuves que nous sommes capables de surmonter, alors certainement qu'elle parviendrait à se redresser.... Et même à répliquer sans aucune pitié, tiens, ce ne serait pas étonnant. De toute façon, le plus important, c'était qu'Aiko se relève. Elle aurait peut-être du mal, peut-être aurait-elle besoin d'un appui, mais si elle y parvenait alors tout irait bien. Certainement. Oui, parce que certains se relèvent mais sont encore dans l'état d'esprit de celui qui est à terre au fond, leur chute les a fragilisés.
Quoi qu'il en soit, Aiko faisait partie de ces femmes qui comptent ou ont compté dans la vie de Sora. Il l'appréciait beaucoup et était content de l'avoir rencontrée, il était à l'aise avec elle et n'hésitait pas à lui faire confiance. Ni à tout lui raconter, même si pour le coup il omit volontairement quelques menus détails. Les grandes lignes suffisaient amplement.
C'était étrange, mais maintenant que chacun avait parlé de soi à l'autre, l'artiste de rue se sentait plus proche de la rouquine qu'auparavant. On a beau dire que connaître ou non le passé d'une personne n'influence pas la relation, ce n'est au final que dans sa nature : elle serait une criminelle qu'il resterait son ami, ça, c'était pour sûr. Mais avant d'en savoir plus sur elle, sur son passé, sur ce qui avait fait d'Aiko ce qu'elle était, il n'aurait jamais osé la considérer réellement comme l'amie sur laquelle il comptait le plus. Comme sa meilleure amie. Comme l'une des rares personnes à qui le jeune homme donnait la possibilité de le sonder et de le prédire. Car c'est aussi cela, un ami très proche : une sorte de devin qui est capable de lire dans nos pensées et de prédire nos réactions. Dit comme cela ça peut faire peur, mais au final on se sent bien seul quand personne ne nous connaît réellement, alors Sora était content d'avoir eu cette conversation avec sa sœur de cœur tout comme il était heureux qu'elle se soit ouverte à lui. Non seulement il pouvait désormais dire qu'elle était son amie la plus proche de lui, mais en plus il savait qu'il pouvait compter sur elle pour ne pas se servir des armes qu'il venait de lui donner pour lui nuire. Et vice versa évidemment, car lui-même serait bien incapable de la blesser. À croire que tenir à une personne rend faible, mais c'est uniquement quand on se retrouve face à cette personne en particulier au final. Si jamais quelqu'un avait le malheur de s'en prendre à Aiko il ne s'en tirerait pas à si bon compte, foi d'Enderstar. Mais ça, mieux valait ne pas le dire à la concernée, elle n'aimait pas qu'on se montre trop protecteur envers elle.

Bref, c'est bien à cause de cet attachement envers la demoiselle que notre associé défendu n'était pas fier de s'être imaginé se battre avec elle. Il ne voulait pas. Ne le pouvait pas. S'ils devaient prendre les armes, il s'en voudrait réellement et ne pourrait pas porter de coup fatal. Sora n'était pas un adepte du meurtre, loin de là, mais au moment où son père adoptif a péri par sa main, quelque chose était né en lui... Ou alors, s'était fracturé ? Quoi qu'il en soit, depuis, le meurtrier était capable de tuer. Son instinct de survie, qu'on retrouvait chez tous les animaux, pouvait le faire agir si la situation devenait dangereuse. Non il n'aimait pas ôter la vie, mais si on l'agressait, ce ne serait pas sans conséquences. Et si son attaquant y restait, cela l'attristerait mais le manieur de couteaux se dirait que c'est la loi : certaines situations exigent de l'Homme de qu'il redevienne un animal, pour tuer s'il ne veut pas être tué. Cette loi, le pactisant la connaissait et savait aussi que, parfois, ce n'était pas pour nous protéger qu'on se salissait les mains, mais pour qu'un être cher survive.
Seulement, être au courant de tout cela ne serait pas d'une grande aide s'il fallait s'en prendre à Aiko. Se jeter toutes lames sorties sur ceux qui lui voudraient du tort, oui, mais certainement pas sur elle. Mais rien ne l'avait empêché d'imaginer l'espace d'un instant qu'elle soit en fait une ennemie. Je pense avoir déjà évoqué le fait que cela était digne d'une séance d'auto-flagellation mentale pour lui. Ah que c'était beau, de douter sans même avoir de preuve concrète... Une rapide reprise en main, et la menace pour leur amitié  - puisque c'en était une, douter est le meilleur moyen de fragiliser cette relation – s'écarta. Bon, se montrer légèrement agressif pendant une courte seconde ne l'avait pas empêché de noter la réaction de la rousse : elle était restée calme. Certainement qu'elle aussi les avait visualisés en plein affrontement, mais elle avait gardé son sang-froid, ce qui l'avait quelque part aidé à s'apaiser.
Ensuite, Aiko avait demandé à Sora ce qu'il pensait de l'organisation qui était au centre de leur parlotte. Mhh, comment dire sans éveiller de soupçon que Pandora ne figurait pas parmi ses adresses favorites ? Tout simplement en tentant d'esquiver la question en douceur. Sa technique ? Dire ce que tout le monde pensait : que Pandora étaient les gentils, un groupe fondé après la tragédie de Sablier pour empêcher que cet événement n'ait un bis repetita. Qu'ils préservaient l'ordre, comme il dit. Mais la jeune femme ne s'y laissa pas prendre et, quand elle rit doucement puis lui sourit avec amusement, le jeune homme sut que son amie avait compris. Elle savait qu'il en savait plus que cela, et que s'il pouvait rester loin de ce groupe il ne s'en porterait que mieux. Et tout ce qu'il trouva à faire, ce fut lui rendre son sourire pour lui signifier qu'elle avait raison mais ne précisa pas pourquoi. Voilà une discussion courte, mais qui avait éveillé les curiosités.

Par la suite, Sora se retrouva à évoquer la femme la plus importante de sa vie. Mais ce sujet était sensible, il ne pouvait pas faire comme si de rien n'était et parler d'elle comme si tout lui était passé par-dessus la tête... C'était tout bonnement et parfaitement impossible. Ce qu'il avait éprouvé et vécu était gravé en lui – et l'empêcherait probablement de s'engager dans une relation similaire à l'avenir. Ce ne serait pas une bonne idée, surtout que sa potentielle compagne ne s'en sortirait pas sans être blessée par cet homme qui passerait son temps à penser à son premier amour défunt. La pauvre se sentirait harcelée par une morte, si ce n'est pas triste. Mais bon, avant d'en arriver là il faudrait déjà que le jeune jongleur trouve cette fameuse potentielle compagne, ce qui risquait d'être difficile vu qu'il ne cherchait pas vraiment et que, si une femme l'approchait, il se montrait simplement gentil, sans plus. Ne comptez pas sur lui pour se montrer entreprenant, le contractant illégal n'était pas du genre à vouloir que quelque chose se passe avec le sexe opposé – loin de là même. Peut-être que le souvenir de Létha l'emprisonnait, ou peut-être tout bêtement qu'il était sérieux et un peu naïf sur les bords dans ce domaine. Bah, au moins n'allait-il pas de conquête en conquête sans jamais rester plus d'une nuit, en fait il se demandait comment ces hommes faisaient.
Mais revenons-en à nos deux protagonistes. S'ils se retrouvaient régulièrement à se prendre dans les bras c'était en général plus une marque spontanée d'affection qu'autre chose, mais aujourd'hui faisait partie des rares exceptions : ils cherchaient à se réconforter. Cela ne s'avéra pas totalement inutile, puisque quand ils se rassirent correctement, chacun parvint à sourire. Ce n'était pas pour montrer une joie quelconque – des lèvres étirées peuvent dire bien d'autres choses –, juste pour montrer que ce malaise n'était que temporaire. En revanche, le silence qui commença à s'installer juste après était lourd, voir désagréable. Non pas qu'ils ne faisaient que parler quand ils étaient ensemble et donc qu'un blanc faisait bizarre, mais d'habitude leurs silences n'étaient pas gênés ni gênant. Là, notre vagabond qui ne cherchait pourtant pas à absolument parler d'habitude commença même à se triturer impitoyablement la cervelle à la recherche de quelque chose à dire, de n'importe quoi qui leur servirait d'excuse pour passer à autre chose et alléger l'ambiance.

C'est alors qu'ils vinrent, ces trois enfants qui devaient avoir mal interprété l'étreinte des deux jeunes gens. Alors comme ça, ils semblaient tellement proches qu'on pouvait les prendre pour un couple ? On dirait bien, puisque l'un des garçons les mena vers un jeu dédié... Aux couples, justement. Autant dire que Sora n'était pas vraiment volontaire. Seulement voilà, Aiko ne l'entendait pas de cette oreille : quand elle le fixa pour annoncer indirectement qu'ils allaient jouer, il se dit que c'était vraiment une drôle d'idée quand même. Là, il remarqua que le regard brun de son amie semblait le scruter. Quoi, il avait quelque chose sur le visage ? Penchant légèrement la tête sur le côté avec curiosité, notre artiste lui rendit son regard.
Il s'était déjà fait la remarque – en même temps c'était difficile à louper –, mais elle était quand même jolie. Aiko avait un visage fin encadré par de beaux cheveux roux, et un regard noisette qui lui était vraiment propre : il était capable de vous faire baisser les yeux quand elle le voulait. Sans oublier que la demoiselle était plutôt très bien formée, ses formes étaient attirantes pour plus d'un homme. Mais ceux qui voudraient l'approcher alors qu'elle n'avait pas envie de les fréquenter feraient mieux de ne pas se fier à la finesse de ses traits et à ses petites épaules, car ils ne servaient qu'à induire en erreur. Non, sous sa féminité toute apparente, la rousse cachait bien son jeu – et ses armes. Mais avant qu'elle n'ait recours à ces dernières, encore faut-il pouvoir supporter un bon coup de poing ou de pied bien placé. Son caractère était aussi fort que son regard. Sora avait beau déjà être pris – car sa défunte fiancée occupait la même place qu'avant sa mort –, cela ne l'empêchait pas de penser qu'Aiko était séduisante. Pourtant elle était presque le contraire de Létha, que ce soit physiquement ou mentalement.
Soupirant intérieurement pour revenir sur Terre, il se résigna à jeter l'éponge. Si elle était vraiment décidée, mieux valait ne pas se fatiguer à tenter de la convaincre de revenir sur sa décision. Bah, si la jeune femme voulait vraiment participer et que les épreuves n'étaient pas trop tordues, alors pourquoi pas ? Et puis, cela leur faisait une excuse pour ne plus penser à ce lourd silence qui s'était installé peu auparavant. Bon, le jeune homme lâcha tout de même le prénom « Finn », qui lui était bel et bien le petit copain d'Aiko, mais cette dernière ne semblait pas se faire de mouron. De quoi le convaincre ? Mh, venant d'elle, il n'en doutait pas bizarrement. Riant très doucement, il reprit la parole d'une voix basse et empreinte de son rire.

-Je te crois.  

Et pas seulement à ce sujet d'ailleurs, mais les autres étaient hors contexte.
Les deux faux tourtereaux se lancèrent donc dans la compétition, et Sora y prit plus de plaisir qu'il ne pensait. Toutes ces épreuves et cette bonne ambiance étaient amusants et il était content de pouvoir en profiter avec Aiko. Cela le fit baisser sa garde... A peu près jusqu'à la fin. Le remède à cela ne resta pas inconnu bien longtemps, il suffit juste que l'animateur énonce les règles de la dernière phase.

Un baiser. Ils devaient... S'embrasser ? … Aille. Fini la détente, maintenant il fallait être sérieux deux minutes. Comment pouvaient-ils s'embrasser ? Ils étaient amis ! Seulement, ça, personne ne le savait à part eux, donc personne ne viendrait les arrêter... Inquiet, le jeune homme se tourna vers Aiko pour lui signaler qu'il valait mieux s'arrêter maintenant, pendant qu'il en était encore temps.
Quand elle alla s'accrocher à son cou de ses bras en le regardant d'un air malicieux, il eut un mauvais pressentiment. Apparemment, il était seul dans sa décision de redevenir sérieux. Déglutissant légèrement alors que la demoiselle s'approchait son réflexe fut de reculer un peu, mais l'étreinte de son amie l'empêcha d'aller bien loin. Alors tout ce que le vagabond trouva à faire, c'est fermer les yeux étroitement et attendre... C'est là qu'il se demanda ce qui lui prenait.
C'est vrai quoi. Techniquement, il ne devrait avoir aucun mal à se défaire de la prise d'Aiko. Un homme, une femme, sans vouloir être macho il pensait tout de même avoir ses chances. Pourquoi donc chercher à éviter ce contact aussi vainement, quand il pouvait simplement attraper ses bras et l'éloigner de lui ? Ce que vous avez là, c'était un coup à ce que tout se mélange sous son crâne. Son esprit se tordait dans tous les sens à la recherche d'une explication logique, ou en tout cas plus logique que "ce n'est qu'un jeu". Embrasser n'est pas un jeu, alors tais-toi la petite voix qui racontait toujours n'importe quoi.
Puis, finalement, Sora se rendit compte que l'idée d'essayer de l'embrasser n'était pas totalement proscrite dans son esprit. Voilà maintenant trois ans qu'il n'avait pas entretenu de relation intime, et tout d'un coup on le faisait embrasser une femme attirante. Et puis, depuis Létha, Aiko était la celle dont il était le plus proche... Du coup, sans trop savoir ce que cette dernière remarque intérieure changeait dans la donne, il ne bougea pas pendant un bon moment tandis qu'elle se rapprochait petit à petit.
Mais à la dernière minute, un visage lui revint. Des traits lisses et harmonieux, une peau pâle, des yeux verts clairs, une chevelure à la couleur violette unique. Une silhouette connue par cœur à force de ne pas la quitter du regard et de l'effleurer, une voix claire et pleine d'entrain qui sublimait ses éclats de rire. Et surtout, un sourire.
Létha.

Ses yeux se rouvrirent sur un autre faciès. Encore une fois, ce simple nom lui traversa l'esprit pour lui faire prendre conscience que ce n'était pas fini. Sora l'aimait toujours éperdument, et le moment d'égarement qu'il venait de vivre n'y changeait rien – au contraire, c'était cela lui venait de lui rappeler à quel point il avait pu, peut encore et pouvait l'aimer toujours, c'était comme une piqûre de rappel. Mais qu'était-il en train de faire ? La rousse était déjà en couple d'une, et de deux il l'aimait comme une amie. Puis de trois, même s'il devait échanger un baiser avec une femme, le faire tout en pensant à sa bien-aimée n'était pas très aimable. Et il se laissait faire alors qu'Aiko venait poser ses lèvres sur les siennes ? Mais depuis quand l'associé était-il aussi idiot ? Pour lui un baiser servait à transmettre des sentiments, pas juste à batifoler parce qu'on... Quoi d'ailleurs, parce qu'on se sent un peu seul ? Alors quelque part, il était prêt à jouer avec les femmes juste parce qu'il est incapable de rester seul, tout en sachant que Létha occuperait toujours son cœur et ses pensées ? Là c'était carrément être égoïste, en plus d'être idiot. Deuxième série d'auto-torture mentale de la journée, juste pour le plaisir de faire croire qu'il était masochiste.
Sa résolution retrouvée, Sora pivota le visage de manière à écarter ses lèvres de la trajectoire de celles de la jeune rousse... Qui avait aussi semblé se reprendre, car elle visa sa joue. C'était moins une, il avait eu peur de réagir trop tard mais finalement tout se finissait bien.
Rouvrant les yeux, notre jongleur les posa sur ceux de son amie. Ils brillaient toujours, mais cette lueur-là ne lui donnait pas de frissons dans le dos. Elle posa alors une question intéressante à laquelle il ne répondit qu'après avoir pris un court instant de réflexion, un vague sourire sur le visage et sans la quitter du regard.

-Non.

Et ce, pour les raisons évoquées un peu plus haut. Mais et s'il n'y avait pas eu Létha ? Supposons que le sans emploi fixe ne l'ait jamais connu. Que ce serait-il passé ? Il ne voulait pas s'y attarder, pourtant au fond il savait qu'il se serait vraiment laissé faire. Jusqu'au bout.

Aiko l'attrapa alors par la main pour l'emmener loin de la foule, qui semblait se demander ce qu'il se passait. Le jeune homme se laissa faire, puis se plaça à ses côtés après qu'elle l'ait lâché tout en l'écoutant évoquer la jalousie de Finn à son égard... Jalousie qu'il avait cru remarquer lors de leur dernière rencontre, mais le brun avait le droit d'être possessif. Riant d'abord tout doucement, puis un peu plus fort sans que cela soit une atteinte aux oreilles de qui que ce soit – bien au contraire –, Sora la regarda avec amusement. Ce qui était si drôle ? Eh bien, elle venait de dire qu'elle ne comprenait pas son petit ami... Mais qu'elle agirait à peu près de la même manière, sinon plus violemment. Comment la rouquine pouvait ne pas le comprendre alors ? Oui, ça le faisait gentiment rire.

-Tu vois, que tu sais. Il s'approcha ensuite pour lui tapoter le crâne doucement. Finn tient beaucoup à toi, tu sais ? Autant que tu tiens à lui.

Cela lui sautait aux yeux, même s'ils n'avaient pas passé beaucoup de temps ensemble tous les trois. Mais peut-être qu'Aiko avait du mal à comprendre la réaction de Finn parce que la jalousie n'était pas dans sa nature.... Ou simplement parce qu'elle ne savait pas que, quand on aime quelqu'un, on ne veut pas voir cette personne se montrer proche avec d'autres que nous. C'est très agaçant. Mais pour qu'elle sache cela, il faudrait déjà que la demoiselle sache à quel point le brun l'aimait... Le jeune homme aux yeux bleus-gris partait du principe qu'elle était au courant, mais ce n'était peut-être pas le cas.

Leur marche continua encore un peu, jusqu'à ce qu'ils arrivent devant un endroit que Sora comptait visiter dans sa recherche d'un emploi pour la saison à venir. Il le précisa à Aiko, puis rentra pour s'informer et, qui sait, décrocher une petite entrevue avec le patron. En tout cas, il était gonflé à bloc pour le reste de la journée.  

[HRP : ok, alors tu vois ce gros pavé ? Eh bien, figures-toi que je viens de te pondre le poste le plus long de ma courte carrière de rpgiste. Oui oui madame, c'est pour me faire pardonner de ce retard monstre. -vlan- XD
Sinon, j'espère que la réponse t'ira x) J'aimerais qu'on parle de la suite, parce que vu comment j'ai fini mon poste, on partirait du principe que le rp serait fini dans très peu de temps o/ Love ♥]
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty2nd Août 2013, 08:59


» L’amitié est un sentiment aussi mystérieux que l’amour.
~ De Jean Dutourd.


Aiko ne savait pas ce que ça faisait que de perdre la personne dont on est amoureux. Aiko avait encore du mal, ne serait-ce qu’à envisager être amoureuse. Il y avait bien un visage qui s’imposait à elle, bien un nom qui s’encrait dans son esprit, bien des mots qui lui venaient en tête, mais elle refoulait le tout et le cachait sous des tonnes de couches de déni et d’ignorance ; elle n’était pas amoureuse et ne savait pas ce que ce terme voulait dire, ce que la personne atteinte de ce « truc » pouvait se sentir, pouvait agir et même ne serait-ce que réfléchir. Tout changeait-il donc en fonction des sentiments que l’on nourrit à l’égard de telle ou telle personne ?
N’empêche, Aiko aurait-elle pu tomber amoureuse de Sora ? À une époque quelconque, aurait-ce été possible ? Parce qu’il est évident que même si elle refuse d’émettre cette hypothèse, s’il y a bien une personne dont elle peut être amoureuse – dont elle peut tomber amoureuse, peut-être – c’est Finn. Mais pour l’instant, elle se contente juste de préciser que s’il avait un jour été possible qu’elle soit amoureuse de Sora, ce ne serait certainement pas aujourd’hui. Sans dire pourquoi ou comme, juste que ce n’est plus possible.
Il était beau, Sora. Il était bien fichu aussi. Aiko n’était pas gênée en ayant pareilles pensées, ne serait pas plus gênée en les émettant de vive voix. C’était son ami, son meilleur ami et il le savait parfaitement, bien qu’ils n’en aient jamais réellement parlé.
Beaucoup ne croient pas en l’amitié entre deux personnes de sexes opposés. En ce qui concerne Aiko, elle ne croyait pas en l’amitié tout court. Du moins, jusqu’à son retour de l’Abyss. C’est à peu près à ce moment là qu’elle a commencé à rencontrer des personnes qu’elle se mit à nommer comme étant des amis. Il y en avait cependant très peu – trop, peut-être ? – bien qu’elle s’en contentait largement. Quoi qu’il en soit, elle serait ‘lune des premières à dire que toute amitié ne se mue pas forcément en amour. Vraiment pas. Parce qu’avec Sora, il n’y avait pas eu ne serait-ce qu’un seul instant de doute. Elle l’adorait et l’appréciait à un point inimaginable. Elle serait prête à bien des choses qu’elle ignorait certainement pour lui, mais jamais elle ne l’aima pas de cette façon si étrange que décrivait parfois les écrivains dans les romans que la jeune femme parcourait des yeux. Avait-il douté, de son coté ? Elle en doutait. Bien qu’en fait, elle n’en savait rien et ne pourrait jamais le savoir étant donné qu’elle n’avait nulle envie d’aborder le sujet. Finn était le genre d’homme à ne pas trop se questionner sur ce qu’il ressentait pour autrui, mais la Baskerville avait l’impression que Sora se posait un peu plus de questions, s’accordant d’avantage de temps de réflexions. Ce n’était pas un reproche pour son copain hein – quoi qu’un peu – mais juste une différence de plus qui faisait qu’elle ne pouvait pas nourrir les mêmes sentiments pour les deux. Mais aujourd’hui, nous ne parerons pas spécialement de ce qui qualifiait chacun des deux hommes qui composaient à eux seuls une sorte de tout pour Aiko.
Perdre celui o u elle qu’on aime doit être horrible. C’est ce que disait la jeune femme, imaginant malgré ses interdictions la perte de Finn et l’état dans lequel l’information la laisserait. Après, tout dépendrait des circonstances de sa mort. Serait-elle coupable, d’une quelconque façon ? Que se seraient-ils dit en dernier ? Quelle aurait été la dernière volonté de l’homme ? En aurait-il seulement eue ? Mais pourquoi ne pas simplement reprendre les termes et les circonstances dont avait parlé Sora, soit une maladie ?
Ce serait juste… Con.
Et Aiko le pensait sincèrement. Il y avait des tonnes de façons de perdre un être aimé et toutes étaient injustes. Seulement, succomber à une maladie était totalement bête, con. Parce que si on meurt par accident, c’est le faute de quelqu’un. Si on meurt dans un combat, c’est aussi la faute de quelqu’un. Si on meurt de vieillesse, c’est qu’on a assez vécu, assez appris. Mais mourir par maladie, d’autant plus lorsque c’est prématuré et qu’il n’y nul remède, c’est juste horrible. Se sentir coupable est affreux, mais se sentir incapable est pire que tout.
Aiko savait de quoi il était question. Après tout, elle avait perdu, elle aussi, sa moitié, bien que ce ne soit pas un quelconque fiancé mais sa jumelle, sa sœur, sa cadette de quelques instants. Si elle avait été avec elle et qu’elle aurait tout de même succombée, Aiko se serait sentie mal et coupable. Mais elle n’était même pas là, alors elle se sentait incapable – bien qu’aussi coupable de l’avoir laissée partir en mission à sa place. Mais le fait est qu’il y avait là un mélange de culpabilité et d’inefficacité. Alors que Sora, lui, avait dû se sentir terriblement inutile. C’était l’homme du couple, celui qui était censé protéger sa campagne au péril de sa vie et qui, Aiko n’en doutait pas un instant, l’aurait fait. Seulement voilà, il avait fallu qu’il la perde d’une façon qui le mettait dans l’incapacité la plus totale de ne serait-ce qu’espérer la protéger. Il pouvait bien prier, mais sérieusement… Même s’il l’avait fait, Aiko doutait qu’il y ait cru sérieusement à un quelconque instant.

Au final, Sora pouvait tout aussi bien faire partie de Pandora qu’Aiko serait incapable de lui faire du mal. Premièrement, elle ne savait pas du tout qui est-ce qui pourrait prendre le dessus dans un combat. Parce que bon, autant tout envisager : au corps à corps, il la battrait certainement, tandis que s’ils utilisaient les larmes, même s’il était drôlement habile, Aiko pensait avoir un peu plus d’expérience que lui. Mais s’il faisait réellement partie de Pandora et qu’il avait un Chain, de façon légale, bien sûr – cette foutue organisation ne permettait pas les contrats illégaux, si ? – alors elle ne ferait certainement pas le poids. En plus de quoi, quand bien même la tâche l’incomberait d’éliminer tout ennemi potentiel à son clan, elle se verrait incapable d’éliminer Sora, même si quelqu’un venait à lui mâcher le travail en le ligotant et qu’elle n’aurait qu’à lui infliger le coup fatal. A vrai dire, elle serait prête  lui enlever ses liens et à lui rendre sa liberté tout en sachant pertinemment qu’il pourrait nuire aux Baskerville. Elle serait dès lors considérée comme traitresse et qui sait quel sort lui sera infligé. Au pire des cas, soit la mort, Finn souffrirait de sa perte, non ? Et, naturellement, car toute personne qui perd quelqu’un chercher un parfait coupable, peut-être se mettra-t-il à en vouloir à Sora. Peut-être déjà que ce-dernier lui-même s’ne voudra, voire en voudra à Finn car il n’a pas su arrêter sa copine. Mais encore faudrait-il que Sora éprouve, en ces temps, encore un minimum de sympathie pour Aiko. Car si elle était prête à enfreindre les règles pour lui, le serait-il forcément ? Et puis, sérieusement, enfreindre les règles et peut-être perdre Finn, car si ce n’est par la mort, il la considérera, lui aussi, comme une traitresse… En serait-elle réellement capable ? En y pensait sérieusement, le face-à-face serait-il seulement évitable si Sora faisait bien partie de Pandora ou avait quoi que ce soit contre les Baskerville ? La meilleure des solutions serait que tous deux promettent de ne pas divulguer cette nouvelle information à leurs clans. Mais, même dans le meilleur des cas où ils continueront à se parler, ils s’éviteront et leur amitié en sera totalement brisée, pas seulement amochée. La confiance sera perdue et le lien dépérira à vue d’œil avant de s’émousser à tout jamais. Mais même comme cela, était-ce envisageable qu’ils tiennent leurs langues ? Ne parlons pas pour Sora, mais Aiko alors, cette femme si fidèl7e à son Clan qu’il fut une époque où sa propre vie ne valait rien comparé aux ordres qu’on pouvait lui tonner ?
Si elle pouvait dire sans nulle hésitation qu’elle irait contre tout ordre, même directement venu de Glen-sama, pour sauver Finn – sérieusement, il n’y avait pas de quoi se vanter – pour Sora, c’était une autre paire de manches… Pas qu’elle ne l’appréciait pas, seulement que… Bah, il ne ferait certainement pas tout ce qu’il fut près à faire pour sa financé pour sauver Aiko, n’est-ce pas ? Elle ne lui entendait pas rigueur et ce n’était, au fond, qu’une piètre justification.
Mais n’empêche, Sora, elle ne le verrait jamais comme un ennemi à part entière. Parce que Sora, elle n’était peut-être pas amoureuse de lui, mais elle l’aimait vraiment – enfin, vous comprenez. Son Sora, na.

Entendre parler cet homme si cher à ses yeux de sa défunte bien-aimée fit un mal tout bonnement indescriptible. Premièrement parce qu’elle était celle qui a lancé le sujet – mais sérieusement, comment aurait-elle pu se douter qu’il cachait pareille histoire ? – et deuxièmement parce qu’elle n’imaginait que trop bien sa peine. Troisièmement – ça lui venait au fur et à mesure – voir son meilleur ami dans un état aussi lamentable – appelons un chat un chat – ne pouvait pas ne pas l’atteindre. Quand bien même elle n’aurait pas du tout été la cause de cela, pas même un petit peu, elle se serait sentie mal pour lui – peut-être pas autant, mais elle ne s’en porterait pas beaucoup mieux non plus, hein. Elle s’excusa tandis que lui la remercia. Elle ne médita pas longtemps, trouvant le remerciement inapproprié. Pourtant, à sa place, elle aurait aussi aimé remercier la personne l’ayant écoutée et soutenue du mieux qu’elle pouvait. Parce que oui, elle avait vraiment du mieux qu’elle le pouvait, sauf que voilà, c’était juste insignifiant devant une morte. Il n’y avait rien d’autre à faire. Le plus étonnant pour Aiko était que Sora soit aussi affecté, aujourd’hui encore, par la mort de sa fiancée. Enfin, c’est normal après tout, mais sérieusement, ne passerait-il donc jamais à autre chose ?
Et elle, passerait-elle à autre chose si elle perdait Finn de façon si brusque ? Survivrait-elle seulement ?
Commença alors le jeu après quelques faits et gestes dont nous avons déjà assez parlé comme cela. Sora ne semblait pas très emballé par le jeu alors qu’Aiko, peut-être encore trop gamine, n’y voyait réellement pas le mal. Il la regarda lorsqu’elle braqua ses yeux sur lui pour contempler ce visage qu’il avait, ce beau visage qu’il avait. Et puis, elle lui dit de ne pas s’inquiéter, qu’elle avait de quoi convaincre Finn et, intérieurement, elle se dit que Sora ne devait pas en douter et que, tout de même, elle avait raté une belle occasion de se taire pour le coup. Il rit et lui répondit tandis qu’elle rougit en levant les yeux au ciel. Bah oui qu’il la croyait, il savait que les couples d’aujourd’hui – comme ceux d’hier – n’avaient plus beaucoup de pudeur. Quoi que ceux d’aujourd’hui plus que ceux d’hier. Mais bref.

Vint le baiser demandé par le maître du jeu. Mais avant de parler un peu plus sérieusement sur ce qu’en pensait Aiko, parlons d’abord de l’étrange réaction de Sora.
Au début, il sembla réellement la laisser faire. Il alla jusqu’à fermer les yeux et Aiko, l’espace de quelques secondes, si elle n’allait pas le vexer – voire le blesser – si elle venait à esquiver ses lèvres à la dernière minute. Ceci étant, sa résolution ne cilla pas ; elle n’allait pas l’embrasser, c’était tout bonnement hors de question. Elle s’en voudrait d’avoir joué avec lui – parce que c’est ce qu’elle faisait en ce moment même – mais ne s’en voudrait certainement pas de ne pas avoir répondu à ses hypothétiques attentes. Et puis, il rouvrit les yeux et pivota légèrement le visage. Sauf que sérieusement, même s’il signifiait ne pas vouloir de ce baiser, Aiko aurait quand même pu initier le contact en ne tournant qu’à peine son visage. Entre autre, Sora lui témoigna de son refus mais ne fit rien pour l’en empêcher. Bref, c’était étrange. La jeune femme aurait presque pu être vexée. Presque seulement, parce qu’elle s’en fichait pas mal que son ami veuille ou pas l’embrasser, elle n’avait pas eu pour intention de le faire. N’empêche, elle entendit presque le soupire de soulagement de l’homme lorsqu’elle colla ses lèvres à sa joue. Et pour le coup, avant de se redresser, elle se mordit la lèvre inférieure.
Ouais, bien qu’elle ne le dirait pas, elle venait de faire gentiment repousser.
Que Sora veuille l’embrasser ne lui aurait pas plut non plus, cela dit. Ok, il ne voulait pas pour telle ou telle raison, peut-être – certainement – parce qu’il respectait assez Finn pour ne pas embrasser sa copine, même si cette-dernière venait à sérieusement insister. Mais n’empêche, elle ne pouvait s’empêcher de penser que… Bah qu’elle ne plaisait réellement pas à Sora. Sérieusement, je vous dirai bien qu’elle s’en fichait – et elle devrait – mais une femme reste susceptible aux remarques de n’importe quel homme vis-à-vis d’elle, de son physique principalement. Etait-il donc tellement hanté par celle qu’il aimait ? Aiko était une pointe énervée et le non de son ami ne fit qu’accroitre cela. Pourtant, elle lui rendit son sourire avec une once d’amertume qu’elle n’avait malheureusement pas réussit à dissimuler.
Elle resta un moment sans lui répondre, ayant porté son regard sur une parcelle du ciel qui se fit progressivement envahir par un nuage. Elle devait vraiment se calmer, ce n’était pas juste, pas loyal. D’autant plus que si Sora avait voulu l’embrasser, non seulement elle n’aurait pas ne serait-ce que pensé à lui faire plaisir – parce que voilà, on pouvait la décrire de bien des choses et l’insultait comme on voulait, Aiko n’était pas infidèle – et en plus, elle lui en aurait voulu de ne pas prendre en considération Finn. Mais elle ne lui en aurait pas trop voulu, parce que d’un coté, elle aurait été flattée. Après tout, il pouvait tout aussi bien respecter Finn et se laisser embrasser par sa copine, non ? En quoi ça le concernait, au juste, vu que cette histoire ne risquait d’arriver aux oreilles du brun que par la bouche de sa propre copine ? Donc voilà, il aurait pu, je ne sais pas moi, ne pas tourner le visage par exemple.
La femme est une créature très étrange, atrocement possessive, jalouse à l’excès et susceptible comme pas possible. Juste avant de l’éloigner, elle casa quelques mots :

« Je ne te demanderai pas pourquoi. »

Pourquoi tu me repousses de la sorte.
Sa voix se fit tranchante. Pas qu’elle essaye de l’adoucir en même temps. Enfin, je doute qu’elle ait pu, même en le voulant réellement.
Reparlons de ce baiser.
On dit que c’est une tendre gourmandise, voire la meilleure. Aiko serait presque d’accord avec cela, à vrai dire. Mais pas vraiment. Le baiser n’est précieux et n’est particulier que lorsqu’il est échangé avec l’être aimé. Ces lèvres qui s’effleurent, qui se touchent, se trouvant, qui se collent au possible et qui laissent percer les langues qui se joignent pou faire naitre une sorte d’électricité entre les deux. C’est assez particulier comme sensation. Nous n’en sommes tout bonnement jamais repus et nous en demandons toujours plus. Comme la drogue. Sauf que la drogue c’est nocif et comparer un met aussi délicieux et exquis qu’un baiser à la drogue est assez péjoratif. Disons que c’est juste tout autant – si ce n’est plus – addictif que la drogue. Mais ça doit être meilleur, n’empêche.
En revanche, si la jeune femme venait à réellement être privée des baisers de son copain, elle risquerait de ne pas s’en remettre. Mais là n’est pas la question.
Il est tout autant possible qu’un baiser n’exprime pas forcément de l’amour. Combien de fois la jeune femme avait-elle embrassé des hommes, sérieusement ? À bien y penser, peut-être avait-elle déjà embrassée une femme, pour voir ce que ça faisait, certainement. Ouais, elle l’avait sans doute fait. Quoi qu’il en soit, elle ne ressentait pas de l’amour à chaque fois que ses lèvres se posaient sur celles de quelqu’un d’autre – et encore heureux d’ailleurs. Elle le faisait par envie, par désir, par caprice, parfois par obligeance, parce que voilà, lorsqu’elle amenait un homme dans son lit et qu’elle n’avait plus autant envie de conclure avec lui, elle le faisait parfois quand même, parce que voilà, il y a un savoir-vivre, même au lit. Sauf quand l’homme en question a vraiment fait ou dit une connerie qui réussit à mettre Aiko hors d’elle. Bref, la jeune femme ne parlait pas de tous ces hommes à Sora ou à Finn. Le premier, surprotecteur, ne s’en doutait peut-être pas, emmuré dans une naïveté crée de toute pièce et le deuxième, bah, en plus d’être tout autant surprotecteur, piquerait une crise de jalousie à laquelle Aiko pourrait lui répondre qu’il avait collectionné les conquêtes de son coté aussi. Comme elle le savait ? Bah, elle ne le savait pas, justement. Mais elle le lui dirait bien.
Bref, un baiser échangé avec Sora serait-il réellement considéré comme une tromperie ? Aiko n’en savait trop rien. D’après son ami, oui et largement. Mais son ami semblait être un peu vieux-jeu. Pas trop hein, juste que… Ouais bon, elle était plus vieille que lui. Enfin non, elle venait d’une époque plus ancienne, logiquement. Mais elle n’était pas plus vieille. Enfin, d’une certaine façon du moins.
Et puis, Finn n’aimerait réellement pas que sa copine aille en embrasser un autre. Surtout pas Sora envers lequel il éprouvait une jalousie que la jeune femme ne comprenait d’ailleurs pas.
Sujet dont elle fit part à son ami, sa petite crise de féminité – on l’appellera comme ça, na – passée. Enfin, passée, vous me comprenez.

Il lui répondit en lui tapotant la tête tandis qu’Aiko se renfrogna avant de lui tirer la langue. Elle voudrait bien lui dire ce qu’il en savait, mais elle avait l’impression qu’elle pourrait le dire de façon brutale et que Sora pourrait éventuellement mal le prendre – même si au fond, la jeune femme n’en aurait pas pour autant tort. Au lieu de quoi, elle haussa les épaules.

« Mouais. Mais nan. Tu crois qu’il y a de quoi être jaloux, sérieusement ? »

Pas qu’il ait à changer de comportement avec la jeune femme sous principe qu’elle avait un petit copain hein. Non mais oh.
Ensuite, ils reprirent leur marche et le silence tomba. Aiko ne trouvait pas de quoi parler, préférant de toute façon s’enfoncer dans ses songes quant à Finn.
Il lui manquait.
Terriblement.
Inhumainement.
Elle fut tirée de sa rêverie par son ami qui lui parla de je ne sais trop quoi. Elle hocha la tête et ne comprit qu’après un moment qu’il voulait trouver un travail là ou je ne sais quoi d’autre. Elle s’adossa au mur en laissant ses doigts courir sur l’une de ses lames placées au niveau de ses cuisses en attendant patiemment Sora. Une question lui brûlait désormais la langue et elle aimerait bien la lui poser, pour être franche.
Mais en attendant qu’il revienne, elle décida de penser à la dernière phrase qu’il lui avait adressée lorsqu’il était question de la jalousie.
Autant qu’elle tenait à lui.
Ça se voyait donc tant que cela, la façon dont elle tenait à lui ? Ça crevait vraiment les yeux qu’elle… Elle rejetait encore le mot. Comme toujours. Que ressentait-elle pour lui, pour son copain ? Elle ne voulait pas y penser. Elle voulait y penser en présence du brun, comme ça il pourrait la coincer en l’incitant à dire ce à quoi elle pensait et ce serait clair.
Aiko soupira doucement et Sora sortit. Son amie lui sourit gentiment en lui adressant un simple « alors ? ».

Et puis, elle le prit par le poignet et le dirigea vers un espace vert. Elle lui dit de l’attendre et alla acheter deux boissons et deux pommes. Juste de quoi casser la croûte en somme. Elle tendit sa part à Sora et s’assit devant lui en croquant à pleines dents dans son fruit. Elle porta son regard dans le sien avant de se mordre la langue ; trop tard, les mots ‘étaient bien prêts à fuser.

« Heum… ça fait quoi d’aimer, dis ? »

Question idiote. Surtout lorsqu’on est en couple. Mais est-ce logique que tous les couples ne se mettent ensemble que parce qu’ils se sont dit s’aimer ? Pour Finn et Aiko, en tout cas, ça ne marchait pas de la sorte. Ils ne se l’étaient pas dis. Pas encore, peut-être.
La jeune femme rougit malgré elle en se mettant à lancer sa pomme et à la rattraper. Jusqu’à ce qu’elle décide de la laisser tomber et rouler parterre.
Pourquoi rougissait-elle, au juste ? Et puis, c’est vrai quoi, ça faisait quoi d’aimer ? Pas qu’elle mentirait si elle disait avoir une petite idée là-dessus mais bon, elle ne voulait pas s’y risquer. Sora, contrairement à elle, avait, à coup sûr, déjà aimer une femme. Elle pourrait tout aussi bien poser cette question à Finn, mais quelque chose lui disait que la prochaine fois qu’ils se verraient, ils parleraient ben d’avantage de leurs sentiments que des on dit. Elle avait décidé qu’il serait temps d’aborder le sujet avec lui, simplement. Et qu’importe les circonstances de cette future rencontre.
Pauvre Finn n’empêche.

Elle se mit sur les genoux avant de tendre le bras et d’attraper sa pomme dans laquelle elle croqua encore une fois avant d’aller déposer le fruit sur l’herbe et d’elle faire un câlin à Sora. Un élan de tendresse, peut-être. Certainement pas pour excuser sa petite irritation de tout à l’heure – au passage, totalement justifiée.
Ses bras autour du coup de l’homme, elle alla nicher son visage dans son cou.
Elle comprenait la jalousie de Finn, au fond. Elle était la seule à avoir le droit de le câliner, de l’embrasser ou même ne serait-ce que de le toucher. Elle aimerait aussi être la seule à pouvoir le regarder, soit dit en passant. Elle était proche de Sora et ne désirait certainement pas ne plus l’être, seulement, elle n’aimerait pas que son copain ait une meilleure amie qu’il traiterait de la sorte. Elle détestait ce sentiment qui flambait en elle.
Elle détestait encore plus le reconnaitre, l’avouer, de vive voix ou juste à elle-même. Elle n’aimait pas être de la sorte, n’aimait pas se mettre à douter. Elle avait réellement confiance en Finn, seulement, elle n’avait pas forcément confiance en les femmes qu’il côtoyait peut-être. Elle n’avait jamais rencontré une de ses amies. Peut-être n’en avait-il pas. Peut-être en avait-il peu qui comptaient beaucoup pour lui.
Aiko était pathétique. Totalement…

« Jalouse. Je le suis trop, tu sais. Et possessive. C’est maladif, insupportable. »

Et pourquoi elle disait cela à la deuxième personne, juste après Finn, qui réussissait à la rendre presque autant jalouse et possessive ? Parce qu’au fond, elle n’aimait pas non plus qu’on touche à Sora. A son Sora.
Mais peut-être qu’elle ferait mieux de s’éloigner de lui, le laisser comme qui dirait respirer, lui laisser assez d’air pour le partager avec une autre. D’un coup, elle se sentit coupable du fait que Sora ne soit pas en couple, ne soit pas amoureux.
Idiot, non ?
S’éloigner. Ouais, elle devait s’éloigner.
Elle commença à s’éloigner légèrement de lui.
Et puis elle revint sagement en place, calant son visage, de nouveau, contre son cou.
Pour elle-même, elle murmura :

« J’en suis incapable. »

Incapable d’abandonner un ami. Qu’importe ce qu’il peut me faire. Incapable d’abandonner une personne au profit d’une autre.
Incapable.
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Sora Enderstar

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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty2nd Octobre 2013, 11:14

Combien de fois Sora avait-il parlé de Létha, depuis sa mort ? Oh, bien peu de fois. Déjà parce que les occasions ne se présentaient que rarement. Peu de gens vont subitement aborder le sujet des relations amoureuses et, surtout, insister dessus... Et puis pour commencer il ne fréquentait pas grand monde, on pouvait plutôt le qualifier de solitaire qui restait silencieusement dans son coin. Son entourage était essentiellement composé de sa famille, qui étaient naturellement au courant de tout et avait assisté à l'enterrement, et d'Alfic, à qui il avait tout confié – en trouvant normal qu'elle le connaisse, c'est qu'ils étaient proches. Ensuite et en toute franchise, ce n'était pas quelque chose dont le jeune homme aimait parler. Régulièrement le temps qui s'écoule sans égard pour nos soucis lui avait fait croire que la page était tournée, mais c'était ô combien naïf de penser que tout avait été effacé ou remplacé. Car à chaque fois un simple murmure pressant de sa mémoire suffisait pour le pousser à l'exhumer, pour qu'une bourrasque passe par là et fasse voler la poussière qui recouvrait les images, les sons, les odeurs. Si tout cela lui revenait avec la netteté des scènes de la veille ? En fait, il était incapable de le dire. On pourrait croire qu'au bout de trois ans ses souvenirs seraient floutés ou manqueraient de quelque chose et parfois notre contractant illégal avait effectivement l'impression que certains s'étaient détériorés, pourtant la quasi-totalité lui semblaient en parfait état. Après, peut-être qu'à force de les rejouer, il ne s'en rendait pas vraiment compte – ou que justement, les faire remonter régulièrement avait permis de les conserver.

Trois ans. C'était long. Ça faisait beaucoup de temps passé sans elle – et tout autant de temps qu'elle le hantait presque, résultat. Mais en même temps chacun avait donné la moitié de sa vie, de son cœur et de son âme à l'autre, donc c'était peut-être normal d'avoir parfois l'impression que sa fiancée n'était pas bien loin. Alors que c'était le cas et que chaque jour qui passait les éloignait un peu plus l'un de l'autre. Mille-quatre-vingt-quinze jours. Il s'amuserait bien à calculer le nombre d'heures et de minutes, mais même lui se rendait compte que ce serait ridule en plus d'être inutile – ça ne changerait rien, de savoir avec précision combien de tranche de soixante secondes s'étaient écoulées depuis sa mort. C'était long, pourtant en regardant en arrière Sora trouvait cela court, surtout quand il aurait pu en passer une bonne cinquantaine de la même manière sans le pacte qui raccourcissait son espérance de vie. Alors, long ou court ? Sa tête disait « long », ses sens disaient « court ». Quoi qu'il en soit, pendant cette période, il était resté fidèle. Oui, parfaitement, fidèle envers une morte... Si ce n'était pas glauque. Elle devait vraiment le hanter, pour que l'artiste de rue ait un côté aussi sombre. Pourquoi donc ne s'était-il lancé dans une nouvelle aventure, avait-il même essayé ? À la seconde question, la réponse était non. Quand au pourquoi... Bah, je n'ai certainement pas besoin de vous expliquer qu'un fantôme montait la garde, ni qu'il était du genre à croire au grand amour et donc à penser qu'aucune autre femme ne pourrait prendre sa place. Est-ce que cette dévotion à ce qui était de l'ancien était naturel, ou se la fabriquait-il ?

Faut dire que Sora était certainement un peu trop attaché au passé – et naïf aussi. Pour lui, Létha avait été la femme de sa vie et prendre une autre compagne ne serait rendre service à rien ni personne. Allez donc savoir comment mais, même après tout ce temps, elle était encore en possession d'une partie de lui. De la moitié dont j'ai parlé plus tôt et qu'il lui avait cédé sans avoir à y réfléchir bien longtemps, tellement ses sentiments étaient profonds. Bon ce serait mentir que de dire qu'il avait essayé de la reprendre, mais en même temps... En avait-il envie ? En voilà, une colle. Le jeune sans emploi fixe se l'était déjà posée, cependant il se sentait incapable de revendiquer quelque chose qui le reliait à sa bien-aimée. Est-ce que reprendre cette part ne serait pas comme renoncer à son amour pour elle ? Mais comment le pourrait-il ? Être aveugle n'aiderait pas à ne pas remarquer à quel point il était attaché à elle – et le restait. Quand je vous disais que le jeune homme était – trop – lié à « hier » ; il ne pouvait pas s'arrêter de penser à une défunte. Et ce n'était pas tout : parfois, les derniers mots du chef de la troupe raisonnaient en lui comme un mauvais sort. Des fils invisibles le retenaient et, à l'autre bout, on trouvait des décédés. Le plus solide était celui à l'autre bout duquel se trouvait Létha évidemment, ses larmes et sa résolution de vivre n'ont jamais suffit à le rompre. Pourquoi ne le pouvait-il pas ? Tout cela n'aurait donc jamais de fin ? Selon lui ça n'en aurait pas. Vous pouvez le qualifier de stupide, car c'était certainement le cas. Mais notre Enderstar vivait très bien avec sa stupidité, on pouvait presque dire qu'il s'y complaisait. Se mentait-il en pensant que son histoire avec Létha, ce qu'il avait éprouvé rien qu'en étant à ses côtés, le rendrait incapable d'aimer à nouveau ? Ses sentiments n'ont jamais rien eu de factice, mais s'y raccrocher de trop falsifiait peut-être la vérité.

Que pensait Aiko de tout cela ? Le prenait-elle pour un fou ? Allez donc savoir. C'était possible, tout comme il était possible qu'elle le comprenne d'une manière ou d'une autre. Elle pouvait aussi le comprendre mais le voir quand même comme un idiot. Sora ne demanda pas – et n'avait pas de raison de le faire –, la jeune femme semblait déjà mal d'avoir abordé un sujet sensible alors il n'allait pas en plus lui poser cette question. Était-ce parce qu'elle voyait là un moyen de se changer les idées, que la rousse sembla si enthousiaste à l'idée de participer au jeu de couples ? Cela non plus, il ne demanda pas. Que ce soit le cas ou non, au final le moment qu'ils passèrent à s'amuser tous les deux sembla vraiment lui aérer l'esprit – et le sien aussi au passage. Le rire est un exutoire pour les pensées sombres, ils avaient donc trouvé là la meilleure manière de sortir de cette atmosphère pesante qui planait entre eux, juste avant que les enfants n'arrivent.  
Tout aurait été pour le mieux, si ça n'avait pas été pour la dernière épreuve et ce fameux baiser. Je vous ai déjà dit que le jeune jongleur était un homme fidèle, non ? Eh bien je ne vous ai pas menti. Et pour lui, quand on était loyal, on n'embrassait personne d'autre que la personne avec qui on formait un couple. Pour lui et même si elle était morte cette personne était Létha, pour Aiko c'était Finn. Alors évidemment qu'il était hors de question qu'ils s'embrassent... N'est-ce pas ? Pourtant quand il lui avait parlé de s'arrêter là, son amie n'avait pas semblé être de cet avis – voir s'était montrée entreprenante. Mais comment en étaient-ils arriver là, pourquoi se rapprochait-elle dangereusement sans qu'il ne fasse rien pour empêcher leurs lèvres de se rapprocher ? En cherchant bien l'homme aux cheveux gris-verts en avait conclu qu'il éprouvait une très forte affection pour elle, la plus grande qu'il n'avait jamais ressenti pour une femme à l'exception de sa fiancée – qui n'était plus depuis un certain temps déjà. C'était dangereux, d'avoir un lien aussi fort, un lien qu'on pouvait confondre avec de l'amour en ne regardant pas avec un minimum d'attention.

S'en suivit un cas de conscience : laisser venir Aiko serait une erreur selon lui, mais en même temps elle semblait bien décidée et il semblait avoir du mal à rassembler la force d'empêcher le baiser, mais Finn n'apprécierait pas – il n'était peut-être pas là pour y assister, mais c'était quand même lui manquer de respect que d'avoir autant d'intimité avec sa copine. Le pauvre n'avait pas mérité ça, il lui avait semblé être quelqu'un de bien. Sora n'oserait pas le regarder dans les yeux, si jamais ils se recroisaient et qu'il avait échangé un baiser avec sa petite amie. Petite amie de Finn qui était sa meilleure amie, ce serait donc dommage qu'il y ait une barrière entre eux – et mieux qu'ils s'entendent bien.
Que ressentait-il, en embrassant Létha ? Selon ses souvenirs, c'était une sensation incroyable, un courant d'électricité qui le faisait parfois frissonner. Ressentirait-il la même chose avec sa sœur de cœur ? Pour le savoir il faudrait essayer... Mais aussi tentante pouvait être l'idée, le jeune homme tourna malgré tout la tête. Peut-être bien qu'il ne feignait rien en s'accrochant ainsi au passé, puisque alors qu'elle approchait, sa bien-aimée avait refait surface et tiré sur le fil pour lui rappeler que personne ne pourrait la remplacer. Une fin à cet amour... Ce ne serait certainement pas pour maintenant. Et certainement pas en s'attirant les foudres de Finn ou en mettant sa relation avec son amie sur un plan ambigu – parce que malgré ce qui pouvait se dire, notre associé défendu pensait qu'avec ses amis et, à plus juste titre, sa meilleure amie, mieux valait ne pas franchir la frontière.

Mais et Aiko, dans tout cela ? Comptait-elle vraiment aller jusqu'au bout, que représenterait un baiser avec lui à ses yeux ? Oh, vu comment elle avait sagement posé ses lèvres sur sa joue, on pouvait penser qu'elle n'avait à la base aucune intention de les poser ailleurs. Donc, qu'elle comptait bien ne pas embrasser un autre que son petit ami. C'était tant mieux au fond, il n'aurait pas su comment réagir si elle avait vraiment eu cette intention, mais la jeune femme était honnête, faire ça à son copain n'était pas dans sa nature, il aurait dû y penser plus tôt – à se demander ce qu'il avait dans la tête à ce moment. Plus tôt comment ? Disons, avant d'éloigner le visage. Parce que Sora la vit clairement se mordiller la lèvre inférieure avec un air irrité quand elle s'éloigna, sauf que si sa cible était de toute façon la joue, cela ne pouvait être dû qu'à sa réaction. Même dans le sourire qu'elle lui rendit, on voyait que quelque chose ne lui plaisait pas. Étant un homme il avait du mal à comprendre pourquoi, mais son geste pouvait être interprété comme un rejet pur et dur, peut-être que cela l'avait vexée. Les femmes étaient bien étranges parfois, mais n'empêche que du coup, il s'en voulait quand même un peu. Sa mine se fit un peu gênée, avant que la rouquine ne lui demande si le contractant l'aurait laissée faire. Mhh, il avait bien failli... Et l'aurait même fait, s'il n'avait jamais connu Létha et n'avait pas su qu'Aiko était en couple. Avec une attitude pareille on pourrait le prendre pour un grand-père tiens. Il était même franc et avait répondu sans détour à la question de sa meilleure amie, ce qui lui avait valu une nouvelle preuve qu'elle n'était pas de très bonne humeur actuellement sous la forme d'une remarque sortie avec acerbité qui le fit rentrer un peu la tête dans les épaules.

-Tu le sais déjà.

C'était sorti avec beaucoup de douceur. Sora ne voulait pas qu'elle lui en veuille pour ça – enfin on dirait que c'était un peu trop tard – mais ne voulait pas non plus se chercher d'excuse. Et c'était vrai, la demoiselle savait quelles étaient ses raisons, seulement sur le moment elle semblait en prise avec son amour-propre féminin. Il se souvint alors que Létha aimait bouder quand son promis ne la complimentait pas lorsqu'elle essayait une nouvelle tenue ou tentait un changement de coupe de cheveux, cela le fit étirer un peu plus les lèvres. Il la trouvait toujours mignonne dans ces moments donc la laissait un peu faire, avant de chercher comment lui faire retrouver le sourire. Bien souvent sa technique était de compenser le fait qu'il l'avait vexée en la complimentant... Et si c'était aussi applicable à sa meilleure mie ? Cela ne coûtait rien d'essayer : s'il l'avait froissée, le mieux était de trouver un moyen de se racheter... Il lâcha donc la première chose qui lui vint à l'esprit.

-Au fait, tu as de belles lèvres. Et un joli visage. Pas étonnant que Finn soit tombé sous le charme.

Oui bon, sa spécialité n'était pas de complimenter les femmes. Soyez compréhensifs.
Enfin le manieur de couteaux ne devait pas s'en être si mal sorti – ou alors c'était vraiment une humeur passagère –, puisque Aiko semblait bien gaie quand elle l'emmena à l'écart de la foule. Elle avait alors engagé le sujet de la jalousie de Finn envers lui – jalousie qu'elle ne comprenait pas alors que sa propre réaction si une femme s'approchait du brun serait pire. S'il y avait de quoi être jaloux ? Voyons voir... Certainement que oui, mais pour nos deux amis leur relation était fixée et ne bougerait pas, cela faussait possiblement leur point de vue. Après tout pour le petit ami de la rousse, ce n'était pas aussi facile de voir qu'ils ne sortiraient pas ensemble – ils auraient peut-être pu sous d'autres conditions, mais celles sous lesquelles ils étaient rendaient cela impossible. C'était amusant de se dire qu'on aurait bien pu se mettre avec quelqu'un tout en sachant que ça ne se fera jamais tiens. Enfin pour lui et peut-être pour son interlocutrice peut-être que c'était drôle, mais ça ne devait pas l'être autant pour Finn, qui ne pouvait voir que le « aurait pu se mettre en couple. ». Bah, un jour il verra la suite... N'est-ce pas ? Non parce que, sinon, ça risquerait d'être épineux.

Par la suite Aiko sembla se perdre dans ses pensées et Sora la laissa faire, en se laissant aller à vagabonder. Il avait parlé de Létha aujourd'hui, pensé à elle et à la manière dont elle était morte, mais si ça n'avait pas été simple, désormais il se sentait... Léger ? Comme si en parler avec son amie lui avait fait du bien. En tout cas, à ce moment le jeune homme pouvait revoir sa bien-aimée en sentant non un pic s'enfoncer dans sa poitrine, mais une douce sensation de chaleur diffuser en lui. Il prit une grande inspiration et se souvint des fois où chacun avait eu l'occasion de ressentir de la jalousie. Ah, le jour où un homme avait grossièrement pris la demoiselle en voulant danser avec elle au rythme de la mélodie que jouait le groupe de musiciens installé dans le parc qu'ils visitaient était inoubliable... Même si l'homme en question n'avait pas dû apprécier que l'artiste reprenne sa fiancée pour continuer la danse avec et écrase son pied avec le sien au passage, sans le faire exprès bien sûr hein... Mais assez de réminiscences pour l'instant, car voilà qu'ils arrivaient en vue d'un restaurant qu'il comptait visiter pour savoir s'ils avaient des postes à pourvoir. Il le signala à Aiko qui lui répondit vaguement, mena ses petites affaires rapidement, puis ressortit la rejoindre et répondit à la question qu'elle lui posa.

-Ils sont intéressés. Je dois repasser les voir demain.

Selon lui tout se passerait bien, ce qui signifiait qu'il aurait un emploi stable pendant quelques temps. Après, Sora pouvait se tromper.
La jeune femme le saisit alors pour l'emmener dans un carré de verdure, le fit s'asseoir là, puis alla chercher de quoi boire et grignoter, un petit casse-croûte pour lequel il la remercia avant de croquer dans la pomme. Celle-ci était délicieuse, il la savourait donc quand elle posa une question... Comment dire ? Pas dérangeante, mais qui embarrassait quand même un peu et, surtout, surprenait. Le jeune homme fut un peu gêné, preuve étant son expression faciale et sa main qui passa dans sa nuque. Elle cherchait une réponse à cette question ? Elle en avait besoin... ? Pour sa relation avec Finn ? Aiko rougit au moment où il se décida à répondre en se disant qu'elle devait avoir une bonne raison de l'interroger là-dessus.

-C'est... Il eut un rire timide, on aurait presque pu s'attendre à ce qu'il rougisse. Voyons... La main posée à l'arrière de son cou alla rejoindre celle qui tenait la pomme entre ses jambes placées en tailleur. On se sent capable de tout, juste pour une personne. Elle peut nous faire réagir par sa simple présence, comme si tout notre être la sentait et était attiré par elle. Chacun de ses gestes ou de ses mots peut nous captiver ou nous toucher... Ce n'est pas facile à expliquer avec des mots, dit-il dans un nouveau rire. Mais on sent que, sans elle, notre vie perdrait de son sens – même si on a vécu avant de la rencontrer. Elle est au centre de notre monde.

Sa vision était peut-être un peu simpliste. Trop rose bonbon, avec les roses, l'eau fraîche et la joie. Mais attendez, ce n'était pas fini ; car aussi belle et bien polie puisse être une pièce, elle aura toujours deux facettes.

-C'est la seule personne à qui on pourrait bien tout pardonner. On a beau se sentir étouffé parfois dans une relation, mais vous aurez beau avoir des disputes et des malentendus, quand deux personnes s'aiment sincèrement elles sauront s'expliquer, comprendre et se faire comprendre, pardonner et se faire pardonner. Parce qu'on ne peut pas s'éloigner l'un de l'autre et rester en froid. Alors on apprend de nos erreurs ensemble et nous soudons un peu plus, pour rester ensemble.

C'était à peu près tout ce qui lui venait à l'esprit. Et ça restait un peu gnangnan. Mais en même temps ce n'était vraiment pas facile à transcrire en mots. Sora espérait que ce qu'il avait réussi à dire irait à Aiko. En parlant d'elle sa pomme était tombée, la voilà donc qui partait la récupérer à quatre pattes sous son regard bleu-gris. La rouquine prit alors une bouchée, posa le fruit puis vint vers lui et enroula ses bras autour de son cou tout en y calant sa tête. Cela le surprit un peu mais il se faisait petit à petit à cette spontanéité. Notre pactisant laissa sa propre pomme choir et rouler un peu, puis plaça une main sur les omoplates de sa meilleure amie tout en l'écoutant avouer à quel point elle était jalouse et possessive – mais aussi à quel point elle n'aimait pas cela. Il lui tapota le dos en répondant, trouvant cela un peu triste qu'elle se trouve horrible d'aimer quelqu'un.

-Ça n'a rien de maladif. C'est naturel. Il marqua alors une pause d'hésitation. J'ai une question pour toi : sais-tu pourquoi tu es aussi jalouse et possessive ?

Pourquoi cette interrogation ? Allez donc savoir, Sora avait juste l'impression qu'Aiko avait besoin qu'on la pousse un peu afin qu'elle admette ses sentiments. Pourquoi elle était aussi attachée à Finn et ne supporterait pas qu'une autre l'approche de trop près. Il tentait de l'aider un peu, à sa manière.
Par la suite la jeune femme sembla vouloir s'éloigner, mais finit par reprendre position. Il ne savait pas trop ce qui lui prenait, jusqu'à ce que quelques mots murmurés attirent son attention. Elle n'était pas capable... De s'éloigner de lui ? Ou bien – plus généralement –, de prendre ses distances avec lui ? Sûr que, vis-à-vis de son petit ami, se montrer aussi proche et tactile avec lui n'était pas forcément correct. Notre jeune vagabond garda le silence un instant en se penchant sur l'énigme et se dit que la proposition correcte était certainement la seconde – qui impliquait la première d'ailleurs.
Comment réagir ? Une nouvelle énigme. Si la jeune femme était incapable de s'éloigner, devait-il prendre les devants pour les séparer un peu ? Cela ne l'enchantait pas vraiment pour tout vous dire, il aimait bien leur proximité amicale. Le devait-il... ?
Le silence s'allongea encore, le temps d'une seconde pendant laquelle le dresseur de fauves se décida. Sa main qui n'était pas posée sur le dos d'Aiko alla chercher l'un des bras enlacés autour de son cou.

-Certainement que ce n'est pas au goût de Finn... Mais je n'ai rien contre. Sauf si tu veux t'éloigner.

Auquel cas il respecterait sa décision et l'aiderait à s'y tenir. Il la laissa faire son choix : soit elle le souhaitait mais ne le pouvait pas, auquel cas il la ferait reculer... Soit elle ne le pouvait ni le pouvait pas et, dans ce cas, Sora la laisserait là encore un moment avant de la faire s'écarter quand même – pour lui adresser un sourire chaleureux voir rassurant. Puis il se lèverait et l'aiderait à en faire de même en lui disant qu'il était temps qu'elle lui montre le quartier dans lequel sa meilleure amie habitait – ce serait plus pratique que le petit bonheur la chance pour se retrouver. Maintenant qu'ils étaient des amis très proches ça n'avait rien de déplacé, même si là encore Finn ne serait pas heureux de savoir que le meilleur ami de sa copine se rende chez elle de temps en temps. S'ils sortent à chaque fois par exemple, ça ne devrait pas poser de problèmes – tout cela pour dire qu'il devait bien y avoir un moyen pour que le brun accepte leur proximité et lui montrer que leur amitié n'était en rien un danger pour sa relation avec Aiko. Ils trouveront bien et puis, Sora était sûr que lui et Finn pourraient bien s'entendre.
Enfin en attendant ce moment la rouquine était encore collée à lui, dont les lèvres le pressaient de dire quelque chose.

-Je voulais te dire... Désolé de t'avoir repoussée comme ça tout à l'heure. Mais saches que ce n'était pas vraiment l'idée de t'embrasser qui m'a fait réagir ainsi.

Étrange, comme révélation ? Oh, pas qu'un peu. Mais le jeune homme avait bien vu que son amie n'avait pas apprécié et voulait la rassurer sur le sujet - quitte à ce que ses paroles soient mal interprétées quand elles voulaient juste dire qu'elle n'était pas repoussante. Hé, je ne vous ai pas encore donné assez de preuves qu'il ne voulait pas faire cela à Finn et que son coeur - ainsi que son corps - étaient encore à Létha ?

[HRp : et voilà ! Deux mois pour te répondre.... Désoléééé ;; J'espère que la réponse t'ira ! éè ♥]


Dernière édition par Sora Enderstar le 9th Novembre 2013, 22:59, édité 1 fois
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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty22nd Octobre 2013, 07:59



» What is a friend? A single soul dwelling in two bodies.
~ Aristole.

Sora ne s’était indéniablement pas remis de la mort de sa fiancée. Et Aiko avait toutes les raisons de penser qu’il n’était pas près de s’en remettre. Mais si elle y vit d’abord de la désolation, de la tristesse ainsi que de la compassion – c’était la première fois qu’elle voyait son ami dans pareil état et sérieusement, elle détestait voir son regard assombri, son visage voilé – elle nota ensuite que cet homme qui comptait autant à ses yeux devait certainement être… Amoureux.
Et que connaissait-elle de l’amour, sérieusement ? A vrai dire, pas grand-chose.
Aiko ne savait de l’amour que ce qu’on a bien voulu lui dire à ce sujet. Un sentiment que l’on ressent à l’égard des membres de notre famille, de nos amis.
Mais que pouvait bien dire une Baskerville sur les liens fraternels et amicaux ?
Élevée dans un milieu combatif, de sa famille ne demeurait que ses parents et sa sœur jumelle. De ses parents, elle voyait sa mère tous les jours, son père près d’une fois par semaine, parfois moins souvent encore. Pour en revenir à sa génitrice, il serait faux de dire qu’Aiko la détestait pendant son enfance, mais dire qu’elle l’aimait reviendrait à abuser. Après tout, elle ne la voyait qu’armée, jamais bien loin, d’aplomb pour tonner des ordres, sermonner, se battre loyalement ou simplement frapper Aiko – et sa sœur. Alors non, la jeune femme l’admirait peut-être, la respectait et la craignait, mais elle ne ressentait pas à son égard de l’amour.
Mais heureusement, ce sentiment ne lui était pas totalement inconnu et elle était bien contente de ne pas être sans expérience à son âge.
Si elle n’avait pas pu aimer cette figure d’autorité, celle-ci même qui lui inspirait à cette époque la peur et si elle n’avait pas plus ailé son père par son manque de présence – elle apprit cependant à sincèrement les aimer lorsqu’elle gagna en maturité et en confiance, cessant de craindre sa mère – elle aima néanmoins sa jumelle. Et ce, depuis le tout début. Elle était liée à elle, ressentait sa douleur, sa peine mais aussi ses joies ; son âme jumelle, dira-t-elle, à défaut de croire aux âmes-sœurs. Anko fut pour Aiko autant ange que divinité ; elle l’aimait d’un amour qui ne défaillit pas à la mort de sa chère et tendre.
Des amis, elle n’en eut pas. Des partenaires de combat, oui, mais pas d’amis. Alors un amoureux ? Ben voyons, Aiko Baskerville n’aurait jamais toléré des avances d’un garçon alors même qu’elle se consacrait corps et âme à son entrainement et sa sœur.
Les années passèrent, les tragédies s’abattirent sur la jeune femme d’aujourd’hui ainsi que sur sa mère et Aiko devint alors le genre à ne plus vouloir chérir. Elle aimait sa mère, aimait toujours son père ai si que sa sœur, il n’y avait plus de place.
Beaucoup de jeunes femmes espèrent trouver des hommes capables de les protéger ; Aiko disait fièrement qu’elle désirait qu’il soit juste capable de se protéger lui-même, de ne pas mourir et la laisser le cœur lourd d’un amour qui ne peut dès lors plus être réciproque ; l’immortalité impossible, Aiko clamait qu’elle ne trouverait jamais l’amour... L’amour que l’on ressent lorsqu’on est amoureux.
Un Bskerville n’était-il pas presque immortel ? Elle ne se voyait pas aimer un homme de son clan qui interférerait forcément sur son dévouement, qui voudrait probablement la protéger et l’inciterait à nettement réduire son effectif de missions.
Mais dans ce cœur déjà alourdi par un amour puissant pour sa sœur vint s’ajouter une autre dose, réellement forte. Oui, à cette époque, aimer était un supplice pour Aiko. Mais bien vite, elle comprit que ce qu’elle pensait être un poids était une liberté ; Sora.
Elle l’aimait. Beaucoup. Mais.
Mais elle n’en était pourtant pas amoureuse. Elle ne ressentait rien de nouveau et de ce qu’elle savait, elle ne fut jamais amoureuse. Aiko ressentait pour Sora quelque chose de très poche de ce qu m’elle ressentait pour Anko. Sora, son nouveau frère.
Curieuse, elle désirait néanmoins savoir ce que ça faisait que d’aimer par amour ; car plus tard, avec Erin, elle découvrit la véritable amitié. Avec Sora, c’est plus encore, de la fraternité.
Alors quoi ? L’amour avec un grand a, c’est comme ce que disent les livres ? Tous ces auteurs sont-ils donc tous amoureux ? Ou, tout du moins, le furent-ils tous à un moment ou à un autre de leurs vies ? Ou ces symptômes ne venaient-ils que du bouche à oreille après qu’une première personne fut réellement amoureuse et a transmis ce qu’elle savait de l’amour ? Ou encore, même le premier mentit. Tout serait-il erroné ? Aiko se le demandait.
Le choix fait par notre cœur et approuvé par notre cerveau doit être une personne qui puisse nous comprendre, nous écouter, nous proposer autant ses bras pour nous réconforter que ses épaules pour pleurer. Cette personne doit savoir utiliser sa bouche, non pas seulement pour embrasser mais aussi pour parler. Il fallait que cette personne soit sur la même longueur d’ondes que nous, qu’elle ne fuie pas au premier obstacle, qu’elle nous encourage à aller de l’avant, qu’elle nous tire vers le haut. Il est primordial qu’elle nous fasse sentir bien et qu’elle nous accepte tels que nous sommes réellement, qu’elle n’apprécie pas uniquement une facette de notre personnalité, faisant mine de fermer les yeux sur son défauts, gardant sa colère avant d’exploser, nous garantissant une rupture lus que certaine.
Les papillons dans le ventre, les rougeurs teintant le visage, les sueurs froides, l’étourdissement, la naïveté ainsi que la niaiserie, tout cela, ce n’étaient que de jolis bobards. Aiko, elle, n’y croyait réellement pas.
Avec Finn, elle se sentait bien, légère, elle-même, souriante et chaleureuse. En son absence, elle souriait en repensant à lui, se remémorait des souvenirs et humant son odeur, repensait à sa voix, à ses traits, à ses défauts et qualités dès qu’elle passait devant des endroits qu’ils ont vus ensemble – ou, à défaut de devoir sortir, en allant sous ses draps de lit. Certes, mais elle n’appelait pas ça de la niaiserie – elle devrait pourtant, mais chut – alors pour elle, tout n’était que compte de fées.
Il te fait sourire, te fait sentir bon, n’est-ce pas que tu penses tout le temps à cette personne ?
Aucun prénom cité, pourtant, Aiko pensait à une seule et unique personne. Mais…  Elle n’était pas amoureuse. Elle aimait vraiment Finn ? N-non… Elle cessa brutalement d’y penser en laissant ses yeux se poser sur son ami.
Sora fut un homme amoureux. La jeune femme n’avait certes jamais ressenti cela, mais comme le pensait, elle saurait le reconnaitre lorsqu’elle le serait. Et, effectivement, le fait qu’elle voyait que son meilleur ami fut amoureux le prouvait. Il avait les yeux pétillants, c’était… Magique. Voilà, juste magique.
Fut seulement ? Peut-être Sora l’était-il encore, amoureux. La rousse se risquerait à le croire, mais n’était pas totalement certaine et préférait ne plus aborder le sujet avec son ami. Elle lui avait fait bien assez de mal pour aujourd’hui – pour la bonne cause ? Elle ne doutait sincèrement, ne cachant de toute façon pas si l’homme se sentait plus apaisé après en avoir parlé ou simplement un peu plus tourmenté.

Revenons un peu plus loin – voire un peu trop loin – au niveau du baiser qui devait avoir lieu. La jeune femme se demanda certes quel goût pouvait bien avoir les lèvres de Sora, quelle sensation pourrait-elle ressentir, quelle réaction aurait-elle en éloignant son visage. Pourtant, elle avait beau se dire qu’un baiser ne voulait à priori pas dire grand-chose – parce qu’elle en avait échangés plusieurs hein – elle savait que Finn n’apprécierait pas de le savoir. Il n’aurait pas à l’apprendre, n’est-ce pas ? Peut-être bien, mais la jeune femme se sentirait mal à son égard. Pourquoi ? Ce fut cela qui la rendit réticente : elle savait qu’elle serait gênée vis-à-vis de Finn et si elle ne comprenait pas entièrement pourquoi, elle savait néanmoins que ça voulait dire qu’embrasser Sora serait… Mal. Oui, mal, comme on définit une bêtise faite par un enfant.
Et embrasser son meilleur ami serait une bêtise maintenant qu’elle était en couple. Dommage, elle aurait bien voulu essayer. Tant pis, maintenant, Finn lui suffisait entièrement.
Non, le but d’Aiko ne fut pas de faire culpabiliser son ami lorsqu’elle laissa un air clairement vexé et irrité teinter son visage. Elle s’en fichait pas mal qu’il sache que son rejet venait de la renfrogner – en même temps, elle savait parfaitement qu’il le saurait, il n’était pas son frère de cœur pour rien – mais le fait est qu’elle voyait bien qu’il se sentait quand même mal. Et, sérieusement, bien fait pour lui. On ne lui avait jamais dis de ne pas rejeter une femme de la sorte ? Surtout lorsque la femme en question n’avait rien de mal intentionné en tête. Non mais vraiment, les hommes, tous maladroits – à défaut de dire tous les mêmes.
La réponse de l’homme se fit entendre sur un ton doux, mais la jeune femme leva les yeux au ciel. Si elle avait du mal à se faire à l’idée qu’elle venait de se faire rejeter, elle en avait encore plus à entendre Sora dire qu’elle savait pourquoi et sous-entendre par la même occasion qu’elle savait qu’elle aurait eu tort. Eh nan, Aiko n’aimait pas avoir tort et n’aimait pas plus le fait qu’elle aurait pu avoir tort.
Ouais, disons-le : non mais vraiment, les femmes, toutes aussi sensibles – et il n’est ici pas question de pleurer dès que l’on voit du sang, car cela, excusez, mais à moins que ce ne soit justifié, c’est de la pure et unique bêtise.
Les paroles de l’homme qui tombèrent par la suite, la jeune femme ne s’y attendait franchement pas. Elle écarquilla d’ailleurs des yeux étonnés, ne sachant quoi lui répondre. De jolies lèvres ? Alors pourquoi avait-il eu si de mal à envisager un baiser avec elle ? Oui, elle était décidée à tout mal interpréter aujourd’hui. Un joli visage ? Ouais, bizarrement formulé car elle avait plus l’habitude à « tu es jolie », voire « tu es belle » mais c’est quand même mignon. Elle n’aimait pas qu’on la couvre de compliments, mais appréciait cependant l’attention de son petit ami. Elle se contenta d’oublier la remarque intérieure qu’elle se fit quant à son premier compliment et haussa les épaules, laissant échapper un « merci » en lui souriant. Sincèrement cette fois-ci, pas hypocritement.

La crise de la jeune femme bien passée, elle entraina Sora bien loin, parlant de la jalousie de Finn. Finalement, elle ne pouvait s’empêcher de parler de lui lorsqu’elle le pouvait. C’était vraiment drôle de ressentir non pas l’envie mais le besoin de prononcer un simple prénom. Aussi drôle que… Qu’effrayant, à vrai dire.
Au fond, c’était mignon qu’il soit jaloux, son copain. Au moins, ça prouvait qu’il tenait assez à elle pour refuser que quiconque l’approche comme lui l’approche. Mais qu’il tienne à elle, cela, elle n’en doutait pas. La sincérité se découlait à flot du regard brun de Finn.
Sora finit par aller voir s’il pouvait du travail et la jeune femme sut qu’il avait de bonnes chances de trouver du travail. Elle ne lui répondit pas, souriant simplement avec un air soulagé sur le visage ; elle était bien contente que son ami puisse avoir une situation stable un moment.
Faisons tourner les aiguilles de la grande horloge et allons donc au moment où les deux amis se retrouvèrent assis sur un carré d’herbe, discutant en mangeant leurs pommes. Sora semblait gêné par la question de son amie… Mais pourquoi ? Si elle, ça la gênait parce qu’elle s’interrogeait encore sur ses sentiments à l’égard de Finn et parce qu’elle trouvait gênant de poser une question à laquelle la réponse devrait probablement être évidente – d’après elle du moins – pourquoi est-ce que Sora l’était aussi ? En quoi ça le gênait ? Pensait-il à sa défunte aimée ? Etait-il mal à l’aise de partager cela avec Aiko ? Sincèrement, la jeune femme n’en savait rien.
Mais au moins, il fit l’effort de répondre de son mieux et au fond, c’était bien ce qui comptait.

Il répondit timidement, laissant percer des rires entre deux séquences. La jeune femme l’écoutait attentivement, assise sur ses genoux, ses mains posées devant elle, ses bras tendus, dans une position infantile, comme si elle attendait la fin d’un contec’ de fée des plus passionnants.
Attendant une fin qu’elle connaissait pourtant ; attendant une réponse qu’elle savait connaitre au fond d’elle.
Elle ne trouvait pas la vision des choses de Sora simpliste, mais plutôt naïve. Candide, enfantine… Enfin, vous voyez. Pourtant, elle trouvait que ça concordait avec ce qu’elle pensait de l’amour : idyllique, soit d’une beauté naïve. La personne aimée devenait donc le centre de notre monde ? La jeune femme n’aurait guère apprécié que son monde tourne autour d’une seule personne, pourtant, aujourd’hui, il fallait bien avouer que c’était bel et bien le cas. Si Finn souriait, elle sourirait ; si Finn était triste, elle serait triste. Alors qu’avec Sora par exemple, s’il n’allait pas bien, elle n’irait pas bien, mais s’il était joyeux, elle ne le serait pas forcément ; elle ferait un effort, souriait, mais ça n’affecterait pas le restant de sa journée.
Mais peut-être n’était-ce pas si idyllique ce que qu’elle pensait. Le jeune homme n’avait effectivement pas terminé et Aiko le laissa terminer, toujours aussi attentive à ses paroles.
Alors oui, les disputes et les discordes, la jeune femme savait que ça allait faire partie de la vie à deux : forcément, sinon le  « nous » ne pourrait subsister ; elle entendait par là que, forcément, lorsqu’on est deux, chacun a son avis et s’il n’y a pas de disputes, c’est que l’un s’impose tellement que l’autre en vient à ne plus être que l’ombre de cette première personne. Elle ouvrit la bouche pour répondre, la referma aussitôt, faisant tomber sa pomme, allant finalement trouver refuge dans les bras de Sora. Là encore, elle ne put s’empêcher de faire une comparaison : alors que les bras de Finn lui offraient sécurité et quiétude, ceux de Sora lui offraient plus de tranquillité et de sensations agréables que de sécurité. Pas qu’elle pensait son ami incapable de la protéger cela dit, mais il ne fallait pas lui en vouloir de penser ainsi, elle restait une Baskerville qui avait un mal fou à se dire qu’elle aurait un jour besoin de protection. Alors, pour elle, avouer que Finn pouvait la protéger, c’était déjà bien assez.
Naturel ? Son ami trouvait naturel qu’elle soit si jalouse et possessive ? Alors qu’elle était à la limite de la haine envers son comportement stupide, lui trouvait cela naturel, pas maladif ? Elle allait s’apprêter à lui demander en quoi c’était naturel lorsqu’il lui demanda si elle savait pourquoi elle était ainsi. Cela laissait penser deux choses : premièrement, c’était comme s’il lui demandait lui-même ce qu’il y avait de naturel, entre autre et deuxièmement, ce « sais-tu » pourrait laisser penser que lui, au moins, le savait.

« L’amour, c’est niais, mais je pense que… Ça me va. Je ne sais pas trop, je n’ai jamais été aussi naïve avant et le pire, c’est que ce n’est pas dérangeant. Ça ne me gêne pas d’être naïve en aimant, un mal pour un bien. »

Elle ne conjugua pas le verbe « aimer » car elle ne saurait quel temps utiliser, sincèrement. Croisons les doigts pour que Sora ne dise rien sur cela.
Maintenant, sa question : pourquoi était-elle jalouse et possessive ? Comment le saurait-elle ? Parce qu’elle tenait à Finn ? Parce qu’il était vraiment très important pour elle ? Sans doute, mai selle avait comme l’impression que son ami cherchait quelque chose de particulier dans sa réponse.

« Eh bien, parce qu’il compte beaucoup pour moi, parce que je ne veux pas qu’une autre puisse l’approcher de trop près et le détourner de moi, parce que je veux rester avec lui, parce que… Je ne sais pas trop en fait. »

Et je suppose que ce n’est pas trop la réponse que tu espérais, à défaut que, peut-être, tu t’y attendais.
Par la suite, elle avoua être incapable. Incapable de quoi ? Simplement de prendre ses distances avec Sora. Elle aimait beaucoup son copain, mais pour elle, il était tout bonnement banni que son amitié avec le jongleur en pâtisse. Et puis, elle savait bien que Finn ne lui demanderait jamais pareille chose ; mais au fond, peut-être l’espérait-il. Cela dit, elle ne croyait pas que ça enchanterait le brun de savoir sa copine triste et si elle venait à s’éloigner de Sora, certainement qu’elle serait triste. Et pas qu’un peu d’ailleurs.
Elle sentit la main réconfortante de son ami sur l’un des bras lui entourant le cou et pourtant, elle ne réussit toujours pas à se redresser – pas même un tout petit peu. Son cœur se mit à battre rapidement ; elle craignait qu’il ne la repousse en lui disant que c’était mieux ainsi. À vrai dire, elle ne s’en remettrait probablement pas. D’autant plus qu’elle serait la seule fautive, ayant elle-même lancé le sujet.
Aiko se surprit à espérer. À espérer de toutes ses forces que Sora ne l’oblige pas à creuser un fossé entre eux deux.
Sa réponse vint et soulagea par la même occasion le cœur de la jeune femme qui se redressa. Désormais qu’elle avait la certitude qu’il n’était pas près de vouloir se séparer d’elle, elle ne voyait plus aucun problème à se déloger de ses bras. Elle lui sourit avant d’aller lui embrasser la joue, hochant doucement la tête.
Quant à Fijn… Eh bien, elle allait agir comme lui aurait agi. À savoir, elle n’aborderait pas le sujet avant d’être au pied du mur.
Enfin, c’est ce qu’elle disait, mais elle finirait certainement pas y penser avant lui.
Suite à quoi, alors que la jeune femme s’enfonçait dans ses songes, se demandant comment réagirait son copain s’il apprenait qu’elle était encore plus proche de Sora qu’il n’avait pu le voir l’autre fois, elle fut interrompue dans ses réflexions par les quelques mots de son ami. Elle leva les yeux vers lui, les clignant, restant un instant sans torp comprendre, comme si, l’espace d’un instant, elle ne parlait plus la même langue que lui.
Pourquoi s’excusait-il maintenant, comme ça ? Elle n’en savait rien, n’y comprenait rien non plus. Elle se contenta de lui sourire doucement avant de secouer négativement la tête :

« Ne t’excuse pas, j’ai sur-réagi. Je n’ai juste pas l’habitude d’être repoussée. Mais, Sora, je pense bien que si, c’est l’idée de m’embrasser quo t’a faite réagir ainsi. L’idée d’embrasser qui que ce soit, à vrai dire. Tu es fidèle à… »

À une morte.
Elle ne finit pas sa phrase, se mordant la lèvre inférieure en s’éloignant un peu plus de lui, cherchant son regard avant de baiser les yeux vers sa pomme.

« Désolée. »

Elle s’était pourtant juré de ne plus aborder le sujet. Elle poussa un long soupire en croquant dans sa pomme juteuse, la trouvant pour le coup bien fade. Elle se détestait de reparler de sa fiancée, se détestait d’avoir buté pour le mot « morte », aggravant encore le fait qu’elle ne soit plus de ce monde. Elle était maladroite, perdait trop vite son sang froid aujourd’hui.
Elle finit par se redresse en tendant la main à Sora, un petit sourire sur les lèvres, espérant qu’il ne lui en voudrait pas trop.

« Je t’adore, Sora. »

Ces mots – non- cette vérité, eut, sur Aiko, l’effet d’une pure et simple libération.
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Sora Enderstar

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Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Vide
MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty9th Novembre 2013, 12:39

L'amour ne se définit pas uniquement par ce sentiment que les romans et autres épopées fantastiques évoquent si bien à travers nombre de questions entêtantes et de magnifiques figures de style. La preuve : Sora aimait beaucoup Aiko, mais pas comme il avait aimé Létha, pas avec cette passion. Et autant parler de sa fiancée et de ses sentiments pouvait être difficile, Ce qu'il éprouvait se tenait plus à un attachement affectueux qui ressemblait à celui qu'on éprouve pour nos frères et sœurs. On disait souvent que personne ne choisissait sa famille, pourtant c'était délibérément qu'il considérait la jeune femme comme une sœur. Aînée ou cadette ? L'artiste serait tenté de dire cadette évidemment, c'était plus ainsi qu'il la voyait naturellement, mais en même temps ce n'était pas forcément vrai et, en prime, Aiko ne pensait peut-être pas la même chose. En fait, on pouvait dire qu'ils alternaient – ou même qu'il n'y avait pas de ça entre eux, il suffisait pour cela que l'écart d'âge ne soit pas bien grand et c'était justement le cas. Bref, les deux s'affectionnaient beaucoup
Tout ça pour dire que par « amour », on entendait quelque chose de très vaste qui englobait ce que ressentaient deux personnes en couple, deux parents ou deux amis – et on peut aimer plusieurs personnes à la fois mais chacune ne le rendra qu'à nous, donc comme toutes les relations celle-ci ne concerne que deux personnes. On pourrait dès lors penser que ce qu'elles font toutes les deux ne regarde qu'eux, pourtant les différents liens qu'on a peuvent interférer les uns avec les autres, touchant au passage quelqu'un qui serait lié d'une quelconque manière avec l'une des deux personnes. Le réseau des relations qu'un humain a ne ressemble pas à un ensemble de lignes droites parallèles les unes aux autres, mais plus à une toile d'araignée dont les fils s'entrecroisent – ou encore à un joyeux bordel, si vous préférez, sans queue ni tête.

D'ailleurs ils avaient bien failli impacter de façon néfaste la relation entre Aiko et Finn, ce jour-là. Un baiser est censé être quelque chose d'intime entre deux individus, seulement ça ne veut pas dire que celui qu'ils faillirent échanger au cours d'un innocent – ou presque – jeu n'aurait pas eu de conséquences sur le couple : même si Finn ne prenait jamais connaissance du baiser – ce qui aurait été étonnant connaissant Aiko –, la demoiselle de son côté en aurait en conscience. Et si son attachement envers le brun avait ne serait-ce que les trois-quarts de la force que Sora lui soupçonnait elle s'en serait voulu, or cela se serait directement fait ressentir, même si elle y avait mis de la bonne volonté. La culpabilité peut être une puissante destructrice, surtout une fois entre les mains d'une femme amoureuse, car elle instaurait une barrière entre ladite femme et son homme. Quant à Sora eh bien, lui parler d'embrasser une femme autre que Létha reviendrait à demander à un lampadaire de produire de la lumière violette, autant parler à un sourd en somme – même si, l'espace d'un instant, il avait été tenté de laisser leurs lèvres se rencontrer.
Mais finalement ils n'étaient pas allés jusqu'au bout, chacun ayant une bonne raison pour. Une chance qu'ils savent écouter leur raison tiens, on ne pouvait pas les qualifier d'inconscients des risques ou d'indifférents du mal qu'ils pourraient faire – je dis bien « ils » parce que, si jamais ils s'étaient embrassés, l'artiste de rue se serait senti fautif. Peut-être moins que son amie mais quand même, il aurait eu du mal à croiser le regard de Finn après. Et vis à vis de son épouse, étant morte elle n'aurait même pas été capable de se défouler sur lui avec ses poings pour se soulager et lui rendre la monnaie de sa pièce, seulement elle était justement morte alors en avait-elle vraiment quoi que ce soit à faire ? Allez savoir, n'empêche que rien n'avait empêché Létha de faire irruption dans ses pensées tandis qu'Aiko rapprochait leurs visages.

En tout cas, grâce à tout ça Sora avait pu avoir la confirmation que la jeune femme tenait à son petit ami : après tout il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle n'était pas du genre à penser qu'un baiser était quelque chose de spécial, qu'on pouvait en donner à qui on voulait. C'était un point sur lequel ils n'étaient pas complètement d'accord, mais il ne la jugeait pas là-dessus – quand on aime quelqu'un, ce n'est pas pour critiquer ses défauts et les rejeter. Seulement pour le coup elle voulait rester fidèle de toute évidence, la preuve étant que sa meilleure amie n'avait pas eu dans l'intention d'aller jusqu'au bout. Dommage que, pris dans le moment, notre contractant illégal ait détourné le visage : Aiko l'avait mal accusé, résultat elle s'était mise à bouder alors que, s'il n'avait rien fait, elle se serait sans doute contenté de lui baiser la joue. Sans plus. Est-ce que les femmes étaient aussi faciles à vexer ? On dirait bien que oui, mais en même temps les hommes étaient tellement obtus qu'il fallait bien leur montrer clairement quand ils blessaient leur amour-propre. Après c'était aux hommes de choisir s'ils voulaient tenter de se rattraper ou non, lui s'y lança en croisant les doigts à l'aide de petits compliments – choses qu'il n'avait pas l'habitude de sortir, ce devait être pour cela que la rousse eut l'air si étonnée. Tout comme, ça pouvait dû à l'effet de surprise et non parce que les compliments lui plaisaient qu'elle abandonna sa mine grincheuse pour un sourire qu'il lui rendit, soulagé.
C'est alors qu'ils s'éloignèrent de la foule, sans pour autant que la suite de leur journée soit moins animée que précédemment : il y eut bien une accalmie pendant laquelle chacun était perdu dans ses pensées, mais par la suite Sora trouva du travail, ce qui sembla réjouir Aiko – elle était contente pour lui même si seul son expression la trahissait, ce qui le fit sourire avec gratitude –, puis les choses repartirent de plus belle quand elle lui posa une question bien particulière.

Une question assez gênante aussi, après tout l'amour était un sujet... Quoi, d'ailleurs ? Intime ? Personnel ? Si ça l'était tant que ça, comment tous ces gens pouvaient en parler aussi allègrement dans des écrits qui seront rendus publics ? C'était paradoxal. Est-ce que tout le monde n'avait pas le même rapport – cette même pudeur – vis à vis de ce sujet ? Sinon, étaient-ce ces écrivains qui n'avaient honte de rien ou lui qui était trop réservé et avait trop de mal à parler de ce qu'il avait éprouvé envers sa bien-aimée ? Quoi qu'il en soit notre Enderstar s'était retrouvé bien embarrassé pendant ses explications, en témoignait son comportement, mais Aiko n'avait pas perdu une miette, écoutant attentivement de bout en bout son petit discours comme on peut scruter le ciel du regard  en tentant d'y trouver un astre précis. Mais que pouvait bien chercher Aiko, quelle révélation attendait-elle ? Il avait sa petite idée sur la question mais ne dit rien, se contentant de faire de son mieux pour transcrire en mots ce qu'il ressentait – ou du moins avait ressenti, or dans son cas on pouvait difficilement séparer le présent du passé. Mais là n'était pas le sujet.
Une fois ce qu'il avait à dire déballé, l'associé défendu rassura la rousse quant à sa jalousie et à sa possessivité, profitant de l'occasion pour endosser le rôle d'interrogateur à son tour. Suite à cela elle dévoila finalement ce qu'elle pensait de ce qu'il lui avait décrit de l'amour et ils étaient d'accord sur un point : c'était niais. Ou naïf, son esprit faisait l'association automatiquement au final. Lui-même se l'était dit tout en parlant, mais c'était ce qu'il y avait de plus important à savoir : aimer, être aimé, cela n'était au fond pas d'une complexité digne du labyrinthe du minotaure. Ce sentiment était beau dans toute sa pureté et, comme pour tout, c'était l'excès qui l'enlaidissait.

Ne trouvant donc rien à redire, Sora ne lui coupa pas la parole et nota plusieurs points amusants, à commencer par le fait que la demoiselle ne semblait pas savoir à quel temps conjuguer le verbe « aimer ». On aurait dit qu'elle avait toutes les réponses au fond, mais s'obstinait à ne pas vouloir les regarder en face. Mais le temps et le caractère de sa meilleure amie feraient son office là-dessus, il en était persuadé donc ne releva pas ce point. Ensuite il y eut son « je ne sais pas », encore un – ou plutôt encore une phrase avec ce sens. Pourtant juste avant, elle avait réussi à admettre qu'elle tenait beaucoup au brun et voulait rester avec lui, c'est qu'elle en savait quand même un minimum – un bon début.
Et pour changer, cette ignorance survenait alors qu'ils parlaient de Finn et de la relation qu'Aiko avait avec. Allons bon. Non pas que l'homme aux yeux bleus-gris ne s'y attendait pas, tout laissait penser qu'elle n'allait pas donner la réponse à laquelle il pensait après tout, mais on peut toujours espérer. Il se contenta de lâcher un soupir totalement imperceptible car intérieur, avant de se dire que ça lui ressemblait bien de nier ses sentiments pour Finn. Une vraie tête de mule, qu'il vous dit, croyez-en son expérience. M'enfin ça ne voulait pas dire que le pactisant avait perdu tout espoir : aussi entêtée qu'elle puisse être, la connaissant il était sûr qu'elle finirait par faire face – ne restait plus qu'à attendre ce moment. Il espérait pouvoir bientôt la voir pleinement épanouie et irradiant ce même bonheur que sa liaison avec Létha lui avait apporté, c'était tout le mal qu'il lui souhaitait – vous parlez d'un mal.

Cela dit Aiko vint se loger dans ses bras, apparemment sujette au tourment. Sora devina qu'elle se demandait ce qui serait le mieux pour son couple et la laissa faire son choix, non sans lui dire qu'il ne voulait pas vraiment qu'ils s'éloignent mais respecterait sa décision. Elle lui rendit bien le soulagement que lui procura sa prise de parti par un sourire suivi d'un bisou, avant de se perdre dans ses pensées.
Il se chargea rapidement de l'en tirer, la surprenant au passage. Ce qui avait provoqué un bug ? Oh il venait de s'excuser pour l'avoir repoussée précédemment, comme on dit mieux vaut tard que jamais hein. Bref, une fois sa surprise passée, la jeune femme entama une réponse... Mais ne l'acheva pas. Et on devinait facilement qu'il y manquait très exactement deux mots. Ils étaient douloureux, autant à entendre qu'à penser et, même si elle se tut juste avant de terminer sa phrase, au final ça revenait au même.
Et le pire, c'était que le contractant ne pouvait pas la contredire. C'était la pure vérité et il l'assumait, mais ça n'empêchait pas la peine de remonter, petite mais violente vague qui fit réagir son cœur. Ce doit être pour cela qu'on dit que seule la vérité fait mal : parce qu'on sait qu'on ne peut pas y échapper, quand bien même elle serait cruelle.
À peine s'était-elle interrompue, sur un ton qui se fit plus sec qu'il ne l'aurait voulu – trop sec même –, le garçon n'hésita pas à prononcer les paroles manquantes à haute voix tandis que son regard se refroidissait.

-A une morte ?

Houlà, du calme Sora. Elle ne voulait pas te faire de mal. Elle ne mérite pas que tu parles comme si tu voulais la fouetter. Ta douleur n'excuse pas ta réaction.
Inspirant profondément puis expirant doucement, il ferma les paupières un instant pour se ressaisir tout en se focalisant sur sa respiration. Maintenant qu'il y pensait, ce devait être la première fois qu'il se montrait aussi tranchant avec son amie. Faut une première fois à tout même à ce genre de choses, on dirait.
En entendant ses excuses, le jeune homme se sentit curieusement mal : son but n'avait pas été de le blesser, elle s'excusait sincèrement et lui, tout ce qu'il avait trouvé à faire, c'était lui jeter une pierre. Qui était le plus susceptible des deux, désormais ?
Ce fut à son tour de secouer la tête négativement. Puis, voyant que la rousse avait le regard baissé, il porta une main jusqu'à son crâne pour l'inciter à le regarder, tout en souriant avec la même douceur que manifestait son geste.

-C'est à moi de m'excuser, ce que tu as failli dire n'est que la vérité. Puis il rit doucement. Tout comme toi, j'ai sur-réagi. Et tu as raison, je me suis mal exprimé : ce que je voulais dire, c'est que malgré tout je ne pense pas que tu sois repoussante.

Cela dit Aiko se releva en tendant un bras vers lui pour l'inciter à l'imiter, ce qu'il fit avec le sourire pour la rassurer : elle n'avait vraiment pas à s'en vouloir. Il fallait bien que Sora accepte la mort de sa fiancée et ne pas se braquer dès qu'on le faisait penser à elle aussi subitement lui semblait être un bon début.
Une fois nos deux protagonistes debout, la demoiselle fit une déclaration qui eut l'effet d'une douce brise sur lui. C'était spontané, sincère, adorable. Ses lèvres s'étirant un peu plus, il lui adressa un regard de remerciement tout en lui rendant cette marque d'affection oralement.

-Quand te décideras-tu à sortir de ma tête ?

Le petit rire qui lui échappa alors était bien plus sincère et joyeux que ceux qu'il avait eus jusqu'ici. Pourquoi donc se sentait-il aussi léger ? Bah, quelle importance ? Se rapprochant de sa meilleure amie avant de lui laisser le temps de répliquer quoi que ce soit, Sora lui ébouriffa légèrement les cheveux tout en rapprochant la tête d'Aiko de son torse jusqu'à ce qu'ils entrent presque en contact. Mhh, finalement il allait être plus direct – une décision qu'il ne regretta pas.

-Je t'adore aussi, dit-il sur un ton chaleureux avant de demander l'air de rien. Et si tu me montrais enfin où tu habites, aujourd'hui ? J'en ferai de même si tu veux.

Quitte à faire un large détour, oui, après tout ils avaient du temps, pourquoi ne pas en profiter ? Qu'importe où ils allaient maintenant de toutes façons, ce ne serait pas leur destination finale, et les instants qu'ils y passeraient ne seraient pas les derniers qu'ils partageraient.
C'est fou la sensation de liberté qu'on peut ressentir rien qu'en se sachant vivant.

[HRp : désolée du retard ;; En plus, par rapport au tien, ce post est... Court ._. Mais j'espère qu'il t'ira quand même éè ♥]
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MessageSujet: Re: Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥]   Curiosity killed the cat [PV Aiko ♥] Empty28th Novembre 2013, 06:27



» Tu es de ma famille, bien plus que celle du sang ♫
~ Jean Jacques Goldman.

Plus important que l’était – que l’est encore – Anko à mes yeux ? Non, mais elle, elle n’est pas de famille, elle fait partie de moi. Toi, Sora, tu es plus important que ma famille de sang, j’insiste.

Ayant été élevée dans un milieu que l’on pourrait sans mal qualifier d’hostile, d’impitoyable, Aiko ne savait absolument pas comment gérer ses relations. Elle avait du mal à se dire qu’elle pouvait aimait autrement que fraternellement ; elle a été élevée dans le but de tuer, de ne rien ressentit, surtout pas la pitié, surtout pas la compassion et le seul sentiment qu’elle avait le droit de ressentir était de haïr.
Mais certainement pas d’aimer.
Pourtant, Aiko avait aujourd’hui l’impression de décevoir sa mère, car involontairement, elle se retrouvait à faire passer ceux qu’elle aimait avant son Clan. Elle qui jusque là avait toujours été si loyale et si stricte envers les Baskerville se disait aujourd’hui que ça n’en valait peut-être pas la peine, qu’elle n’avait peut-être pas à mourir pour des  gens qui n’en avaient que trop peu faire de son propre sort, des vies qu’elle pourrait partiellement entacher si elle venait à mourir ainsi, du jour au lendemain. Que ressentait Finn ? La faisait-il passer avant son Clan ? En ce qui la concernait, elle, c’était inévitablement le cas, bien qu’elle ne lui en avait encore jamais parlé et qu’elle n’était véritablement pas prête à le faire.
Elle aimait aussi beaucoup Sora, mais depuis le début de leur conversation, elle avait la nette impression – la claire et limpide certitude – qu’il lui cachait quelque chose d’assez important pour pouvoir remettre en cause leur relation basée sur une confiance mutuelle. Elle espérait – bien qu’elle en doutait quelque peu – que l’amour qu’elle lui portait n’interférerait en rien avec le fait qu’elle soit Baskerville. Effectivement, déjà qu’avoir un copain était assez complexe car elle le faisait passait avant son clan – et même s’il est lui aussi Baskerville, ça n’arrange pas les choses, ne fait que le rendre un peu plus important à ses yeux car il risque à tout moment de mourir, un peu plus que les gens « normaux ». Et si Sora était membre de Pandora ? Ce serait un problème certain et, de nouveau, Aiko se verrait remettre en question es priorités.
Et, d’après son expérience, la jeune femme savait que changer ses priorités, soit changer son mode de pensées et de vie, n’augurait rien de bon. Effectivement, les conséquences sur les personnes pouvant lui faire changer ses dites priorités risquaient de… Eh bien, d’en baver. Et de recevoir ensuite, peut-être, des câlins et de l’affection. Peut-être.

Pour ne revenir aux problèmes relationnels de la jeune femme, eh bien, cette-dernière ne savait pas trop ce qu’était censée faire une femme amoureuse, pas plus qu’elle ne savait pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas le droit d’embrasser Sora. Après tout, il avait de belles lèvres et elle avait bien envie d’y goûter. Pourquoi pas ? Ce serait agréable, non ? Alors pourquoi c’était défendu ? Et puis, pourquoi est-ce que, en s’imaginant Finn avec une autre, elle se sentait si ne colère, si jalouse ? Pourquoi est-ce que, avant même qu’ils ne soient ensemble, avait-elle manifesté d’une crise de jalousie ? Qu’est-ce que ça voulait dire ?
Elle avait l’impression d’être inconnue à tous ces sentiments ; elle y était totalement inconnue, à vrai dire. Elle avait cette impression de n’être qu’une enfant dans un monde d’adultes, d’avoir trop longtemps refoulé les sentiments humains positifs pour privilégier les négatifs et, aujourd’hui, alors que le bonheur lui tendait les bras, elle n’arrivait plus à marcher, ne cessait de tomber, de tituber, comme une enfant. Le chemin qu’elle arpentait lui était inconnu, un chemin éclairé, lumineux… Est-ce que le méritait, ce bonheur ? Elle se le demandait et en doutait même grandement.
Sora semblait savoir quelque chose qu’Aiko ignorait quant à sa relation avec son copain, quant aux sentiments qu’elle nourrissait à son égard. Il semblait avoir mis le doigt sur quelque chose de vraiment important, mais la jeune femme ne savait trop quoi. Ou peut-être que si, elle le savait, mais elle n’arrivait pas à ériger cette pensée. Après tout, ils n’en étaient encore qu’à leurs premiers pas ensemble, il y avait encore tant de non-dits, tant de blancs à combler dans leur relation. Iront-ils loin ? C’était aussi probable que le fait qu’ils s’écroulent le lendemain ; entre autre, Aiko l’ignorait totalement. Et puis, s’attendait-il à ce qu’elle lui confie une certaine phrase en particulier ? La jeune rousse soupçonnait que son meilleur ami tentait d’aiguiller pour lui faire toucher la vérité, mais même si, en ce moment même, elle l’effleurait, elle ne le sentait pas plus qu’elle ne le voyait ; était-ce de la lâcheté, de la fuite ? Seulement une méfiance justifiée, de la prudence. Elle faisait confiance à Finn, faisait confiance à ce nouveau « nous », se faisait confiance elle-même, mais elle n’avait nulle confiance dans le temps, dans le futur ; alors oui, elle se méfiait.
Aimer, aimer, aimer… Ce mot allait la hanter, décidément. Elle ne savait pas si elle avait le droit de l’employer, ne savait pas plus à quel temps elle devait le conjuguer. Elle soupçonnait, cette fois-ci, que Sora trouvait amusant le fait qu’elle galère. Mais ce ne sont que des soupçons infondés, n’est-ce pas ?

Dans les bras de son ami, Aiko se sentait tout bonnement bien ; elle ne pouvait s’éloigner de lui pour le « bien » de sa relation avec Finn et si ce-dernier osait lui demander de choisir, il risquait de s’en prendre plein la tête, sincèrement.
Ses mots dépassant ses pensées, la jeune femme parla sans achever sa phrase, se rendant compte du son erreur. Son regard maintenant plongé dans celui de l’homme, elle vit le sien se refroidir, se durcir alors qu’il parla d’une voix tranchante, trouvant les mots justes alors que la jeune femme cligna des yeux, incrédule. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de s’être montré froid, après tout, elle aurait certainement agi pareil. Naturellement, elle s’excusa, dans un souffle chaud, dans un murmure à peine audible. Il avait prit de grande respirations et elle se sentit coupable, incapable de ressentir l’étendue de sa douleur.
En y repensant, Sora n’avait jamais été aussi froid avec elle, n’avait jamais porté sur elle un regard si distant, si vitreux ; elle eut un haut-le-cœur, sentant celui-ci se serrer, se soulever, se retirer de sa poitrine, y rentrer brutalement. Pourtant, elle ne témoigna rien de sa douleur, se disant qu’il ne le faisait pas volontairement, qu’il ne voulait pas réellement la blesser. Enfin, elle espérait parce qu’au fond, elle n’en savait trop rien, malgré le fait qu’elle ne doute pas de l’amour qu’ils se portent mutuellement.
Il interrompit se réflexions au bon moment – car oui, le sentiment amer de culpabilité l’envahissait tellement qu’elle en était au point d’en avoir la nausée, sérieusement – en secouant négativement la tête. Mais bon, avouons tout de même que ce fut ses mots qui apaisèrent la jeune femme car lorsqu’il secoua la tête, elle se dit qu’il y avait des chances qu’il l’assaille de méchancetés.
Deux fois. Deux fois aujourd’hui qu’elle doutait de lui, doutait de l’amour qu’il lui portait. Et, sincèrement, elle ne se le pardonnait pas. Elle entendit à peine ses mots, riant doucement à la fin de ses mots, comme en écho de son propre rire ayant retentit un peu plus tôt.
Juste avant de se relever, elle haussa un sourcil – ce geste lui rappelait Finn et, rien qu’à cette pensée, elle sentit son cœur s’embaumer, son regard s’éclairer, ses lèvres s’étirer en un doux sourire – en lançant, amusée, faussement étonnée – ou pas si faussement que ça, après tout, car elle pensait réellement tout ce qu’elle disait, sans non plus vouloir se montrer prétentieuse :

« Pas repoussante ? Ben voyons, je le sais déjà, tu te doutes que je n’étais pas très sage avant de rencontrer Finn. »

Elle lui tira la langue d’un air gamin, espérant bien que cette révélation – qui n’en était pas tellement une car, comme elle dit, il devait s’en douter – étonnerait son ami. Car oui, même s’il le savait, ça ne voulait pas dire qu’ile s’attendait à entendre cela et puis… Et puis, ça fait toujours bizarre d’entendre ça de la part d’une personne que l’on considère comme un membre de la famille, cadet ou aîné. Surtout lorsqu’on est Sora, un brin trop pudique, respectant un tout petit peu trop l’intimité – aux yeux d’Aiko, c’était ainsi, il ne fallait pas trop timide, ne pas trop hésiter à aborder des sujets dits sensibles.
Le sourire de son ami est communicatif et, finalement, en se relevant, après la douce révélation de la rousse, Sora étira ce dit sourire un peu plus en lui lançant un petite phrase qui la fit rire en même temps que lui-même rit.
Il se rapprocha assez brusquement d’elle, lui ébouriffant les cheveux – quand se rendrait-il compte qu’elle n’était plus une gamine ? Plus que cela, il avait vraiment de chance qu’Aiko n’ait pas pris plus de dix secondes pour se coiffer (soit glisser ses doigts dans sa chevelure de feu) car elle l’aurait mordu pour la peine, na – avant de l’attirer contre lui alors qu’elle était légèrement étonnée, se laissant néanmoins faire. Elle ferma les yeux en entourant Sora de ses deux bras, restant un instant dans cette position, se laissant envahir par les douces paroles de son ami.
L’osmose passée, elle souleva les paupières et leva la tête, passant pour une réellement enfant à ce moment, clignant des yeux, un air innocent sur le visage. Elle se hissa légèrement sur ses pieds et alla embrasser le menton du l’homme, toute sourire, avant de laisser passer ses doigts sur sa mâchoire – geste d’appartenance qu’elle avait ; elle le faisait bien souvent avec Finn, sauf qu’elle préférait y laisser trainer ses lèvres, sa langue mais chut, Sora ne devait pas le savoir, il en rougirait presque notre petit saint.


« Ouep et tu es officiellement invité quand tu veux à une condition : me ramener quelque chose à manger, de la pâtisserie de préférence. »

Elle rit doucement, assez satisfaite que l’atmosphère se soit détendue. Elle faufila sa main jusqu’à l’intérieur du bras de Sora, y faisant glisser ses ongles en allant tapoter de ses doigts la peau tendre de son poignet. Restant ainsi accrochée à lui, elle se mit en route.
Ils discutèrent d’un peu tout et rien et la jeune femme ne lésina ni sur les sourires, ni sur les rires ni sur les petites taquineries qu’elle lançait à l’égard – à l’encontre surtout – de son cher ami. Mais elle l’aimait tellement, il devait comprendre voyons.
Arrivant au pied de son immeuble, elle l’entraina au bon étage et sortit ses clefs de la poche de sa jupe, l’insérant dans la serrure avant d’ouvrir la porte avec un petit « Tada », le faisant rentrer avant de lui présenter les deux pièces du coté droit, les deux pièces du coté opposé.

« Désolée mon Sora, mais je dois aller… Travailler. Ton invitation perpétuelle tient toujours bien sûr. Promis, tu me montreras où tu habites dès qu’on en aura l’occasion. »

Elle lui fit un petit clin d’œil, histoire de vite faire oublier sa légère hésitation avant de parler d’aller travailler. Après tout, être Baskerville est plus une nature, un choix pour certain, qu’un travail. Elle ne mentait pas, mais elle ne disait pas tout non plus alors bon. Elle retourna l’enlacer avant de souffler doucement contre son cou, amusée, lui embrassant la joue en chuchotant un léger « au revoir », la gorge serrée, car ce n’était jamais facile pour elle de lui dire au revoir.
Mais le devoir l’appelait, n’est-ce pas ? Le devoir l’appellerait toujours, visiblement ; n’aurait-elle donc jamais de temps rien que pour elle ? Cessant ses jérémiades intérieures, elle préféra aller chercher une épée et sa cape ; elle avait besoin de se dépenser, d’aller faire une mission, histoire d’achever cette journée en beauté – sauf si elle échouait, mais… L’échec n’est pas une option.
Décidément, elle était au moins sûre de ses sentiments pour une personne : elle adorait Sora.
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