Willow avait passé sa journée à évoluer en ville, il se perdit dans les ruelles après avoir réglé leurs comptes à deux ou trois vieilles connaissances fort éloignées. Notre homme avait quitté son domicile depuis plusieurs jours afin qu'on ne le piste pas. Son chain reniflait de temps à autre dans la crainte qu'ils ne soient suivis. Willow le rassurait de temps à autre en sifflant un petit air. c'était toujours cette même mélodie qu'il lui chantait. Étrangement, la musique avait un effet très bénéfique sur son chain. Avec des claquements de langue et ses claquements de mains, il essayait de retrouver son air qui lui tenait tant à coeur. Son chain l'observait d'un oeil dépourvu d'émotions. Son poil était collé à sa peau tant la crasse s'était incrusté. Willow se dit que la noblesse faisait bien pâle figure. Il n'en menait pas large non plus avec ses vêtements déchirés après des courses un peu difficiles. La campagne rendait la progression presque agréable ssi on retirait le gel des routes qui rendait la terre dure sous les souliers. Les pieds martelaient le chemin sans discontinuer sur tout ce paysage figé. Leurs respirations se marquaient dans l'air dans de petites volutes, signes de vie dans toute cette nature assoupie. Certains trouveraient cette campagne trriste avec tous ces arbres nus dépourvus de végétation, ces routes peu praticables. Willow aimait cet environnement de calme, de sérénité où il pouvait être lui tout simplement marcher sans se soucier de d'autre choses...

Ils s'étaient suffisamment éloignés de la ville à présent. Le danger s'il venait, mettrait du temps pour arriver. Charon marchait toujours plus loin que lui, c'était son meilleur atout. Même s'il n'avait pas ce sourie qui pouvait apaiser, il avait cette étrange présence inquiétante et réconfortante à la fois. Il n'était pas comme les autres chiens qui réclamaient une balade et battaient de la queue pour un rien. Ses oreilles étaient couchées, signe que lui n'avait pas relâché sa vigilance. Un manoir leur apparut. Il impressionnait même si le lierre sur certains murs s'étaient un peu imposé. Le chemin était assez dégagé de ce côté. Charon s'arrêta en grognant puis prit une soudaine accélération. Il rentra dans la bâtisse en brisant une vitre. Les morceaux de verre explosèrent à son contact dans un éclair brun et blanc. Ses pattes terreuses firent des empreintes sur le carrelage blanc. Willow suivit le chemin de son chain pour le retrouver en train de fixer une horloge qui s'était arrêtée. Cette aiguille qui n'avançait plus semblait le fasciner. Ses yeux vairons la regardait contemplatif. L'animal semblait guetter un mouvement d'elle.

L'homme lui tapota la tête pour le rassurer, mais rien ne semblait le distraire. Comme ils étaient rentrés par effraction, Willow se demandait si cette demeure était habitée.. D'accord ce genre de réflexions venait généralement avant l'action, mais à présent qu'une vitre avait été brisée.. il était étrange de ne voir personne venir. La demeure avait beau être grande... il n'y avait pas un domestique à circuler dans les couloirs. Le jeune homme resserra la ceinture de son veston et emprunta les grands escaliers menant aux étages qu'il avait vu en rentrant. Charon observait de ses yeux ronds cette horloge. Son cou restait tendu vers elle. Il se mit à verser une larme ce qui lui donna l'envie d'hurler comme s'il s'agissait de la lune. Le son se diffusa dans tout le manoir comme un son terrifiant. Le chien-loup n'avait pas son pareil pour hurler. S'il n'avait pas une muscalature prononcée, sa voix elle n'avait rien à prouver à personne. Le crépuscule venait presque. Le soleil était encore visible sur la pointe de l'horizon. Une nouvelle fois, il se gorgerait d'énergie pour la journée suivante. Cette horloge le rendait immobile, elle dégageait quelque chose sans qu'il sache expliquer pourquoi.

Willow traîna dans chacune des pièces. Ce lieu lui rappelait le manoir de son enfance. Cela lui semblait si éloigné comme si ce passé n'avait pas été le sien. Il se voyait enfant courant dans tous ces couloirs poussiéreux et s'amuser à souffler sur la poussière pour l'éparpiller. Lui et Wyrne.. D'ailleurs était-il en vie lui ? Et sa soeur qque lui était-il arrivé ? Autant de questions sans réponse. il ne désespérait pas de retrouver sa soeur ni les assassins de son petit frère. Cette vie de château n'était pas vraiment pour lui. Si Charon n’avait pas été attiré par ce lieu, il ne s'y serait pas arrêté. Cela le rendait nostalgique, triste et donc d'une humeur à ne pas trop tâter. Le plancher paraissait bailler comme s'il se réveillait sous les pas du jeune homme. C’était désolant de voir une bâtisse dans cet état. d'accord, rien n'était abîmé, mais tout semblait s'être figé. C'était peut-être ce qui avait attiré un chain de la mort en ce lieu..? Comment le deviner ? Le chain était si mystérieux, on lui attribuerait presque une conscience, mais savait-il pourquoi il s'était rendu ici ?


Charon finit d'hurler, il se coucha sur le dos afin d'évacuer toute cette tension qu'il éprouvait à fixer cette horloge figée.

La jeune demoiselle en avait assez de se faire traiter de voleuse à tout va. Ce n’est pas comme si elle volait pour de l’argent ou pas plaisir. Est-ce que les gens préféraient la voir mourir de faim le bord d’un trottoir plutôt que de sacrifier un bout de pain ou autre pour son estomac si petit et si vide ? Elle soupira en fixant le bout de jambon qu’elle avait réussi à subtiliser alors qu’elle s’éloignait déjà de l’agitation de la ville. Un jour ses jambes ne seraient plus en mesure de la portée assez vite pour la faire fuir. Et se faire prendre équivaudrait certainement à la fin de sa vie. Sa situation de vie n’était pas la meilleure qui soit ni particulièrement enviable en fait, c’était même plutôt le contraire. Mais on va dire que pour le moment elle s’en sortait plutôt bien, ne mourrait pas encore de faim. Donc ! Aucune raison de se plaindre ! De toute façon personne n’était là pour l’écouter, elle aurait donc beau parler que cela ne changerait absolument rien. Un peu perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas vraiment sur le coup qu’elle avait déjà quitté la ville, pour se retrouver dans une petite campagne qui entourait cette dernière. Regardant autours d’elle un instant, la jeune brune s’arrêta sur le bord de la route, laissant son regard fixer derrière elle. Depuis qu’elle était arrivée à Réveil, soit depuis au moins un bon mois, elle n’avait jamais quitté la ville en fait. Après tout c’est là-bas qu’elle entendait le plus souvent parler de Chain, mais aussi là qu’elle trouvait le plus facilement de la nourriture. Je parle bien sûr de nourriture déjà prête à être mangé… Elle souffla. L’air était particulièrement frais autours d’elle mais aucune fumée blanchâtre de n’échappa de sa bouche. Chose pourtant bien commune chez les êtres vivants, démontrant la différence de température entre l’extérieur et l’intérieur de son corps. Enfin j’abuse certainement un peu, le souffle blanc était seulement très léger. Ayant pour habitude de passer les nuits dehors en boule dans son coin, le corps de la demoiselle c’était accoutumé à une température plutôt basse. L’engourdissant légèrement dans ses mouvements mais ne l’affectant nullement autrement. Ne cherchez pas, un corps à cette température vous être probablement mort si vous être quelqu’un de normal. Bon que faire ? Demi-tour ? S’apprêtant à effectivement le faire pour ne pas se perdre dans ce pays qu’elle ne connaissait absolument pas, elle se stop net lorsqu’elle vit la silhouette d’un manoir plus loin en hauteur. Curieuse, n’ayant pas grand-chose à faire, elle prit soigneusement son repas du jour contre elle, ce dernier enroulé dans un morceau de tissus puis s’approcha de cet endroit qui sentait étrange.

Le sol gelait craquait doucement sous ses petits talons, ne la rendant pas vraiment discrète lorsqu’elle s’approcha du manoir mais qu’importe non ? L’endroit était glacé et personne ne semblait être venu ici depuis longtemps. Du moins pas les personnes à qui ce manoir immense devait appartenir. Se retrouvant au beau milieu d’un jardin visiblement à l’abandon en raison du bon nombre de plante envahissant un peu partout, elle se demanda pourquoi elle était venu ici en fait. L’endroit avait une atmosphère lourde, notre petite sorcière pouvait le sentir, mais était incapable de savoir exactement à cause de quoi. Se frottant inutilement ses petites mains glacées, elle se tenta à s’aventurer un peu plus loin. C’est alors qu’un hurlement qui l’a fit sursauter l’arrêta net dans sa petite découverte du moment. Qu’est-ce que c’était ? Un loup ? Le cœur battant sur le coup à toute vitesse elle souffla un coup. Reprenant doucement son calme Kyrielle se demandait si continuer plus loin était une bonne idée, ou si elle risquait de tomber nez à nez avec une bête sauvage qui n’allait pas se gêner pour la dévorer. Se relaxant quelques secondes, elle finit par prendre la direction d’où provenait le hurlement, se faufilant comme une petite souris elle finit par tomber sur une immense salle vide ? Il faisait légèrement meilleur que dehors mais l’air était tout de même bien frais. Silencieuse elle avança. C’est alors qu’elle tomba nez à nez avec un.. chien ? Ou un loup blanc ? Elle ne savait pas trop, mais la créature semblait bizarre, dans le sens où il était couché ainsi sur le dos devant cette horloge. Bien que prudente, la demoiselle s’approcha vraiment doucement de lui. Parlant alors d’une voix douce et calme. Bien que savant pertinemment que certaines créatures pouvaient être dangereuse, elle avait bien plus de confiance avec les animaux qu’avec les Hommes.

- Bonjour toi.. ? Qu’est-ce que tu fais tout seul ici.. ? Tu es perdu ?

Eh bien quoi ? Qui dit que les animaux sont incapables de vous comprendre ? Kyrielle n’était pas de cet avis, elle pensait d’ailleurs que bien souvent c’était l’homme qui n’est pas capable de comprendre l’animal et non l’inverse. Raisonnement peut-être idiot d’ailleurs… Restant à une distance convenable de la bête, elle se pencha légèrement bien que restant sur ses gardes à toutes réactions agressive de sa part. Hm. Et s’il hurlait parce qu’il avait faim ? Bien qu’un peu à contrecœur, elle déballe le morceau de jambon qu’elle tenait jusqu’alors contre elle. Elle avait faim certes, elle n’avait rien d’autre à manger oui oui. Mais Kyrielle était ainsi. Ce n’est pas comme si elle allait en mourir quoi ! Sortant le morceau de viande elle le présenta légèrement

- Tu as faim ? J’ai du jambon si tu veux…

Sa petite voix triste démontrait qu’elle se sentait tout de même idiote. Elle était incapable de parler à un être humain correctement du premier coup et là voilà en train de parler à un chien. Soupirant, la demoiselle finit par se mettre à genoux sans détacher son regard de lui. Ne sachant trop à quelle réaction s’attendre de sa part…

Charon se roulait sur le dos en laissant échapper quelques grognements de temps à autre, tandis qu'il agitaient ses longues pattes fines. C'était comme une détente après l'orage. Il lui était arrivé durant leur trajet de menacer, mais il restait toujours sur ses gardes. Son corps, libéré par les astreintes, se libérait de toute obligation. Le chain s'essuya son oeil d'un revers de patte. Jamais, il n'aurait pu être le chain de n'importe qui. On le sentait presque frémir de toute cette liberté qui envahissait son petit corps. Les êtres humains ne pouvaient pas exprimer cette joie presque sauvage, on se devait d'être irréprochable. L'avantage d'avoir cette apparence animale le laissait libre de ses gestes, enfin le détail c'était que Charon ne se souvenait pas d'avoir été humain. Son poil chaud ne parvenait pas à réchauffer ce carrelage froid sur lequel il se trouvait. Mais oh! On approchait de lui ! Il le sentait! Sa truffe se mit à remuer, ses oreilles à tourner, sa queue à s'immobiliser. En parfait chasseur qu'il était, il attendait que l'intrus se manifeste d'une façon ou d'une autre. Si cela n'était pas le cas dans les prochains instants, il serait bien contraint de se lever pour taquer ce qui produisait ces odeurs. Il n'y avait pas un bruit, juste une odeur, une odeur singulière qu'il n'avait alors jamais senti. C'était une odeur non pas de mort, mais ce n'était pas une odeur de vie ordinaire. Charon fut intrigué par cette odeur inqualifiable. Ses sens avec la nuit étaient affûtes, il ne pouvait se tromper.. aucune chance. Il laissa cette odeur venir à lui, puis il tourna la tête vers elle orientant ses yeux vairons vers elle. C'était une jeune femme pareille à la nuit comme si elle était naît dans le virevoltement d'une plume noire dans le vent nocturne.

Elle n'était pas bien épaisse t dégageait un grand charme féminin propre à leur espèce. Quand il lui parla, ses mots ne furent pas infantilisant comme la plupart de ses congénères. C'était curieux mais Charon lui n aurait presque été.. reconnaissant ? Ce qu'il faisait ici ? S'il était perdu? Charon cligna les yeux amusé, il aimait ne pas coller son maître en quelque sorte, il était souvent perdu. Il ne manifesta aucun autre mouvement hormis ce regard braqué sur elle , sur chacun de ses mouvements. Son oeil bleu nuit semblait presque noir avec l'obscurité tandis que son deuxième oeil brillait avec la lumière faible, mais présente de la lune. Quand elle lui présenta une tranche de jambon en plissant légèrement des lèvres, il ne réagit pas à cet appel d la faim, non il avait conscience qu'elle devait manquer beaucoup elle aussi. La jeune femme semblait insister. Le chain la regardait impassible. Comme elle ne semblait pas vouloir renoncer à lui tendre ce morceau de viande... Charon se mit à japper plusieurs fois.

Pendant ce temps Willow explorait toujours, il entendait Charon japper et se mettait à sourire. A sa façon, il égayait ses journées. Il en profita pour prendre des lampes à huile... Il était bien loin de se douter que son chain avait trouvé de la compagnie. Le chien loup s'était entre temps assis mais n'osait pas faire un geste, même s'il ne pouvait s'empêchait de passer sa longue langue sur ses canines.... La faim le tenait au corps plus que jamais et il finit par juste prendre un morceau tout en reculant et en glapissant comme s'il s'en excusait... Ses pauvres pattes étaient si boueuses qu'on devinait qu'elles en avaient beaucoup fait... trop peut-être.

Ce n’était qu’un chien et alors ? La présence d’un animal peut se montrer parfois bien bénéfique, surtout avec les personnes pouvant avoir quelques soucis de sociabilités dans la vie. Bien que cela soit à l’encontre de la volonté de la demoiselle. Et puis l’animal ne semblait pas bien farouche à défaut d’être du genre à câliner la première personne lui donnant à manger. C’est peut être idiot mais Kyrielle avait presque l’impression qu’il était au-dessus de la moyenne, qu’il la comprenait parfaitement, ce qu’elle disait ou ce qu’elle pensait même. Il renifla ce qu’elle lui tendait avant de japper. Hu ? Ok, mais elle ne parlait pas son langage, que cela pouvait être embêtant d’avoir une communication possible que dans un sens. Enfin non.. c’est juste qu’elle n’était pas habituée et ne savait certainement pas comment l’animal s’exprimait avec les humains. Soupirant, elle finit par tout simplement s’asseoir, commençant à avoir des crampes aux mollets à force de rester accroupis. Levant au final la tête vers le plafond parsemé de quelques trous, elle soupira une nouvelle fois. Son souffle laissait à peine échapper une légère fumée, signe que son corps n’était pas des masses chaud à côté de la température externe. Que voulez-vous, elle pouvait survivre ainsi elle était faite ainsi et c’était tout, fin de l’histoire. Il n’y avait de toute façon aucune explication logique mis à part dire que c’était son pouvoir de sorcière qui la rendait ainsi. Finalement, son regard se porta à nouveau sur le chien et tandis une nouvelle fois la main contenant le jambon, ayant cette fois-ci prit la peine de partager ce dernier en deux.

- Tu ne veux pas partager ce maigre repas avec moi ? ça ne te ferait pas de mal va…

Comme pour insister, elle posa au sol le morceau de viande tandis qu’elle mordit dans son propre bout. C’était froid, pas forcément le meilleur repas qu’il soit, mais on va dire que ça avait le mérite de la nourrir un peu et de lui apporter des protéines. Chose qu’elle ne pouvait en effet pas en permanence faire lorsque les étalages de boucheries étaient assez peu accessibles pour notre voleuse. L’argent ? Le peu qu’elle avait, Kyrielle préférait le garder pour autre chose… Mangeant à son rythme ce repas ? Elle lâcha une nouvelle fois à l’intention du chien. C’est drôle, mais si on ne voyait pas à qui elle parlait, on pourrait avoir l’impression qu’elle était en train d’avoir une conversation avec un être humain. Inutile de rire !

- Je t’aurais bien demandé si tu avais un petit nom mais bon.. je doute que je puisse le savoir. Elle le fixa une nouvelle fois. Approche.. ! Je ne te ferais rien.

Le bout de viande qui lui était destiné étant toujours au sol à côté d’elle, la petite tandis une nouvelle fois prudemment la main, il n’avait pas l’air méchant mais comme on dit on se méfie toujours de ce qu’on ne connait pas. Mais la chaleur animal avait quelque chose de réconfortant dans ce froid hivernal décidément bien installé. On pouvait même dire qu’elle avait un peu peur qu’il fuit, qu’il trouve cette chose sur deux pattes trop peu intéressantes avec son bout de viande à moitié gelé et qu’il retourne à ses occupations. Soufflant une nouvelle fois, elle laissa tomber sa tentative d’approche on va dire avant même qu’il ne puisse avoir le temps de se demander ce qu’elle lui voulait. Se pelotonnant un peu sur elle-même, son dos vint alors trouver appuie sur le bas de la rampe d’escalier qui menait à cette drôle d’horloge arrêtée. Son regard se perdit quelques instant sur cette étrange chose, avant donner une nouvelle fois on attention au chien-loup. En tout cas cet endroit froid et lugubre semblait bien le fasciner lui.

Quel chien étrange. Oui. C’était un peu comme si l’animal n’était pas aussi simplement un chien qu’il avait une conscience encore plus développer que ses semblables. Après, notre demoiselle n’était pas spécialiste dans les animaux et ne pouvait baser ses idées que sur ce qu’elle voyait et déduisait donc. En somme rien de bien scientifique mis à part le ressentit d’une fille de vingt ans. Regardant l’animal agir étrangement devant l’horloge en haut des marche, la jeune fille se rendit alors compte soudainement de l’endroit où elle se trouvait. Enfin pas qu’elle sache le nom de ce lieux, mais ce manoir était en fait immense, et encore elle n’avait pu voir qu’une seule pièce. Et à en juger par le peu de ce qui restait, cet endroit devait être magnifique lorsqu’il était en parfait état et habité. Mais pourquoi cette horloge intriguait-elle tant l’animal ? Posant son regard sombre sur cette dernière, la demoiselle ne vit pas grand-chose qui pouvait l’interpeller elle, ainsi elle haussa les épaules. Cependant, entendre ce soudain bruit résonner dans ce sinistre endroit la fit sursauter, de même que la réaction de l’animal qui se mit à hurler pour se coucher. Etrange. Restant assise par terre, Kyrielle ne savait comment réagir, c’est ainsi qu’elle resta en boule dans son coin attendant que le chien donne signe de vie. Hm. Trouvant le temps long mais aussi toujours aussi froid, elle comptait aller le voir histoire de voir ce qu’il en retournait. Mais non pas le temps. La bête se releva pour se diriger vers un miroir. Penchant la tête sur le côté, la demoiselle tentait de voir ce qu’il faisait mais surtout de comprendre. Quelle fût sa surprise lorsqu’elle réussit à déchiffrer un mot « Alistar ». Tandis que l’animal semblait vouloir qu’elle lise ces lignes. Se relevant pour s’approcher du miroir, elle finit par se mettre à genoux devant et de poser sa main sur l’œuvre de l’animal.

- Alistar ? C’est ton nom ? Dit-elle en tournant la tête vers lui.

Souriant doucement, la petite brune ne pouvait être qu’amusé. Pour le coup, elle pouvait l’affirmer, ce chien était vraiment intelligent. Et puis, il avait un plutôt beau pelage, c’était à se demander s’il était vraiment un chien ordinaire… Il était tout seul ici ? Tendant à nouveau la main vers lui, mais vraiment prudemment, prête à la ranger en cas de mauvaise réaction ou de signe d’agressivité. Parlant toujours doucement elle tenta alors de le toucher doucement pour le caresser.

- Tu es un bien étrange animal dis donc… Tu es tout seul ? Tu ne dois pas avoir froid avec ta fourrure toi au moins.. ! Hm. Alistar !Finit-elle par dire en souriant, persuadé que si c'était son nom, ça devait être plus agréable pour lui de se faire appeler ainsi que "le chien".

Sous-entendu qu’elle était glacée ? Oui, peut-être. En même temps elle l’était au naturel alors pas de quoi s’inquiéter à ce sujet. Mais cette douce compagnie animale lui faisait plutôt du bien, rendant sa solitude quotidienne moins pesante. Reste à savoir si Alistar se laisserait toucher. En cas de signe de refus de ce dernier, elle était prête à remettre les mains contre elle et ne plus chercher aucun contact. Mais avouez-le. Quel est votre premier réflexe devant une boule de poil qui ne vous semble pas bien méchante ? Si vous êtes mentalement un peu normal vous aurez également le réflexe d’enfouir vos mains dans sa fourrure. Quelle belle fourrure blanche il avait d’ailleurs…

S’il y avait bien une chose que la petite demoiselle adorait, c’était bien la présence animal. D’un côté elle la réconfortait, avec sa douce fourrure toute chaude, et actuellement son côté affectueux. Enfin on ne pouvait pas dire que le chien, ou bien le loup allez savoir était sauvage. La demoiselle ne s’était pas non plus jetée sur lui pour le câliner, il faut se méfier des bêtes sauvages on ne sait pas comment elle pouvait réagir. Mais Kyrielle en vint presque à se dire qu’il n’était pas aussi sauvage que ça. Pour ne pas carrément dire qu’elle trouvait qu’il avait quelque chose d’un peu surnaturel. Comme s’il était au-dessus de la moyenne animale. La brune n’était pas du genre à penser que les animaux sont idiots, on va dire qu’ils ont leur propre intelligence et leur façon de voir le monde, ils ne devaient pas considérer les choses comme les êtres humains, sinon il faut avouer que cela pourrait être embêtant si tous les êtres réagissaient comme cette espèce à la fois unique sans l’être. Qui est la plus intelligent ? On s’en moque, la jeune fille solitaire appréciait la compagnie du loup, pour ne pas dire qu’elle s’était rapidement attachée à lui. En plus, il lui avait révéler son prénom par ses propres moyens. Alistair ? Qui lui avait donné ce nom d’ailleurs ? Cela voulait dire qu’il appartenait à quelqu’un ou encore qu’il avait appartenu à quelqu’un. Il était unique, ça la jeune sorcière n’en doutait pas, un peu comme elle. Les membres de son espèce ne sont pas très répandus, surtout dans ce pays-là. Mais sa présence était un réelle réconfort, surtout lorsqu’elle pût le toucher. Mêler ses doigts gelés à cause de sa nature et de son pouvoir aux poils blancs et chaud. On peut dire, qu’elle en venait même à se dire que s’il était vraiment seul elle pourrait le garder ? Une pensée qu’elle garda pour elle, puisque de toute façon quelqu’un l’arracha à sa contemplation de l’animal. Non sans détacher ses mains du chien-loup, disons ça comme ça vu qu’on ne sait pas s’il est l’un des deux ou tout simplement les deux.

Un homme ? Très brièvement la petite brune le jugea sur son apparence, rien de bien extraordinaire ou de choquant, un jeune homme à la chevelure allant entre le gris et le blanc ainsi que chaudement habillé pour le temps qu’il y avait en ce moment. Il donnait l’impression d’être un vagabond en fait. Sans vraiment dire de bonjour ou autre, il prit la parole en disant que le nom de l’animal était Charon et que le sien était Willow. Invitant par la même occasion la jeune fille à se présenter. Au moins, on pouvait dire que c’était des présentations plus que rapide hein. Mais elles étaient faites. Un peu surprise par ses paroles, on pouvait en déduire qu’il était à lui. Ainsi, espérer garder sa compagnie était impossible hein… Cela l’attrista légèrement, bien qu’elle ne laissa rien paraître, ses doigts se resserrèrent juste légèrement dans la fourrure d’Alistair. C’est vrai quoi, pourquoi il lui affirmait que son nom était Charon, qu’il ne connaissait pas d’Alistair ? C’était le chien lui-même qui lui avait donné ce nom. Ce n’était pas de la blague non ? Elle n’avait pas rêvé ! C’est un peu bête de dire que c’est l’animal lui-même qui lui a dit ce nom, mais elle ne l’aurait pas inventé. Posant son regard sur l’animal comme ne semblant pas comprendre, la demoiselle était pourtant persuadée d’avoir vu l’animal réagir lorsqu’elle l’appelait ainsi. C’était à ne plus y comprendre. S’arrangeant pour pouvoir voir le nouveau venu qui la regardait de loin, elle se décida à prendre la parole, caressant distraitement son nouvel ami du moment.

- Moi c’est Kyrielle… Commença-t-elle doucement. C’est lui-même qui m’a donné ce prénom pourtant.

Regardant un instant le concerné dans les yeux, elle passa sa main tout doucement sur son museau. Elle aimait beaucoup ce contact, ce regard. En fait elle aimait beaucoup les chiens-loups ou encore les loups tous simplement. Elles les trouvaient beau et impressionnant à la fois. Souriant légèrement elle lui parla à lui.

- Hein ? Tu m’as bien dis que tu t’appelais comme ça ? Alistair ?

Quoi ? Comment ça il allait la  prendre pour une débile à chercher une confirmation de la part de l’animal ? Pourtant il ne faisait pas bête du tout et donnait toujours l’impression de comprendre ce qu’on lui disait alors… Pourquoi pas ? En tout cas, pour elle, c’était ainsi qu’il s’appelait. Mais elle redoutait un peu la réaction du maître si c’était le cas, vu comment il la regardait se réchauffer les mains dans la fourrure. S’il approchait hein.. ? Elle n’aurait qu’à partir, un peu comme si elle devait céder sa place auprès de la créature à quatre pattes…