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 Able or not able ? [PV Finn]

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Fuyu Akeno

Fuyu Akeno
Chekeuse Jack

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Double comptes : Aiko Baskerville

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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty25th Septembre 2012, 08:00

Parfois, comprendre les réactions de notre corps s’avère être une tâche bien difficile. Quand tous les membres le composant sont engourdis, à l’instant où le cerveau même se met sur pause et se laisse lâchement entrainer dans un demi-sommeil pour échapper à la fonction qui l’oblige à rester actif à tout moment, le sommeil est censé suivre. On est censés fermer les yeux et tendre la main pour saisir celle de Morphée. Nous rejoignons dès lors un endroit où réfléchir n’est plus si utile que cela, dispensable. Votre regard n’a plus à croiser celui que vous fuyez dans votre vie quotidienne et votre visage n’a plus besoin de s’empourprer à chaque mot prononcé déplacé, à chaque geste esquissé malvenu. Ce qu’on peut faire ? Tout. Ce qu’on doit faire ? Se laisser simplement aller. Parce que c’est de loin le pus facile et que nous, en tant que vils humains, ne cherchons justement que le facile, le chemin sans détour et menant directement au point que nous désirons rejoindre. Pourtant, quelques fois, notre corps refuse de justement se laisser aller. Nos yeux ne cessent de se rouvrir malgré tous les efforts que nous fournissons pours qu’ils restent clos. Alors on se lève, et on arrête enfin de lutter. Mais lutter contre quoi ? Nous-mêmes ? Peut-être bien.
L’ennui engendre la fatigue. Le fait de ne rien faire nous pousse à dormir. Tant à ne rien faire, autant bien le faire, ne croyez-vous pas ? Enfin bon. Et puis, ces quelques fois où rien ne va, alors même votre corps vous abandonne. Quand vous avez en tête l’idée d’abandonner, alors votre corps lui-même se rebelle contre vous. Le manque de confiance peut avoir bien des représailles, croyez-moi. Parfois des plus inattendues.
Alors, comme je disais, on se lève. Que faire d’autre ? Prier ? Encore fallait-il croire en un quelconque Dieu. Et ce n’est que quand nos prunelles croisent les aiguilles de l’horloge annonçant, à notre plus grand malheur, une heure que trop hâtive, que l’ennui et la fatigue cèdent la place à une irritation vous agitant dans un frisson peu agréable. Et puis, nonchalamment, et comprenant enfin que s’énerver ne rimait à rien, on se faufile sous la douche pour laisser le jet d’eau glaciale nous réveiller pour de bon. Et puis, ce n’est plus « on » mais juste « elle ». Elle se regarda dans la glace et se frotte les yeux. Même après s’être douchée, ils sont toujours autant rougis par les larmes qui s’en écoulèrent la veille. Elle prend de grandes respirations et, sans même prendre la peine de se sécher les cheveux, va s’habiller de sa jupe favorite et excessivement courte ainsi que son chemisier blanc. Elle le boutonna hâtivement, puis opta pour des bottines noires. Ni une ni deux, la voici à l’extérieur.

Faisons un léger retour en arrière, de façon à vous éclairer pour que vous puissiez comprendre ce que viennent faires des traces rougeâtres fendant les jours d’une jeune demoiselle. À minuit, lorsque plusieurs dorment déjà, Fuyu elle, lisait. Ou plutôt, elle tenait entre les mains un livre. Ses pages devinrent translucides, quelques larmes salées s’y étant écrasées. Elle lutte. Depuis un mois. Deux. Un an, maintenant. Elle lutte. Toujours. Elle se persuade qu’elle est forte. Qu’elle n’a pas peur. Mais au bout d’un moment, elle comprend. Elle s’autorise à comprendre. Elle daigne enfin comprendre, plutôt. Elle comprend qu’elle vivra toujours dans la peur. Que toutes ces soirées où elle se rendait dans les ruelles, c’était dans le seul et unique but de revoir ce visage qui la terrifiait mais qui, paradoxalement, l’excitait. Elle voulait le revoir. Elle voulait lui faire payer tout ce qu’il a fait. Il avait dû oublier. Il avait dû oublier qu’il avait instauré la crainte dans le cœur d’une enfant et qu’il lui avait dit de blâmer sa mère. Une mère qui n’est plus. Une mère trop lâche pour expliquer à sa descendance ce qui se passe. Elle sent encore son souffle s’abattre sur sa peau hérissée. Elle sent encore les baisers chauds qu’il lui avait donnés. Mais c’est surtout la lame froide et métallique lui traçant la joue dont elle se souvient. Et quand tous ces souvenirs passent et repassent dans son esprit, elle cède. Elle pleure. Quinze ans. Elle ne l’avouera jamais, mais d’un point de vu objectif et neutre, comment était-elle censée gérer une absence parentale ? Et surtout, comment pouvait-elle espérer soulever le voile de mystère couvrant la disparition de sa mère ? Il fallait qu’elle retrouve cette personne. Cet imbécile.

Elle marchait, laissant ses pieds la mener à tel ou tel endroit. Peu importait le lieu où elle se dirigeait, il fallait juste qu’elle soit seule. Et cette commande ayant été instinctivement envoyé à son cerveau, elle savait que ses pieds obéiraient. Elle laissait le vent matinal lui fouetter le visage, le cingler. Au moins, sa peau pâle deviendra rouge et le fait qu’elle ait passé sa nuit à pleurer ne se verra pas. Pas trop. Ses yeux papillonnaient, se posant sur une vieille femme puis sur un homme d’âge adulte qui avait l’air suspect. Elle poussa un profond soupire, continuant sa marche de façon toujours aussi lente et saccadée. Elle emprunta les ruelles menant au centre-ville et passa par un café où elle vit bon de s’arrêter et de se prendre une tasse de ce liquide amer mais apprécié par la jeune fille. De quoi remonter le moral. Ou de le baisser au plus bas. Au choix. Elle paya et ressortit presque aussitôt. Mais cette fois-ci, elle s’éloignait du centre-ville. Au revoir l’agitation de neuf heures.

Avec tous les détours qu’elle emprunta, il lui fallut bien une heure de marche. Elle aurait préféré, par un week-end pareil, faire la grasse matinée. Mais bon, nous n’avons pas toujours ce que l’on veut, n’est-il pas ? En passant près d’un bâtiment qu’elle reconnu, un nouveau souvenir lui envahit l’esprit. Hier, après les cours, elle avait croisé une jeune femme consolant son enfant au genou écorché. Maintenant qu’elle y pensait, c’est ce qui avait augmenté la dose d’amertume habitant son cœur. Et c’est surtout là qu’elle se demanda la raison de sa venue au monde.

Chaque personne possède un but dans la vie. Chaque personne nait avec ce but précis à accomplir. Mais Fuyu, elle, ne savait toujours pas en quoi consistait le sien. Et avant ce jour, elle ne se posa pas réellement la question. En véritable amoureuse de la logique, elle commença à repasser sa vie en boucle, cherchant le moment où tout déraille, s’attardant sur les détails, quitte à en avoir le cœur pincé. Méchamment pincé. Il y en avait eu plusieurs, de moments où tout va de travers, à vrai dire. Et puis, finalement, elle se dit que le seul moyen d’avancer un peu plus serait de comprendre comment sa mère avait disparue. En fait, elle en avait que peu faire d’elle, mais elle désirait tout de même savoir. Ne serait-ce que pour nourrir sa propre curiosité. Ne serait-ce que pour s’occuper.

Ses yeux quittèrent l’horizon pour s’accrocher au pont, un peu plus loin. Parfait. Elle accéléra légèrement le pas pour atteindre plus vite cet endroit Ô tant convoité. Elle se hissa sur ledit pont et posa ses deux coudes sur la rambarde, prenant son visage entre ses deux mains. Elle fixait l’eau en-dessous, mais aussi le ciel la surplombant elle et le reste du monde, sans compter chaque petite chose bougeant ou demeurant immobile. Elle était étrangement aux aguets, guettant même l’envol d’un oiseau et le passage d’un papillon quelques mètres plus loin. Avec un soupire, elle s’éloigna, de façon à ce que le lit de la rivière soit en contrebas avec la berge. Elle approcha ses genoux de sa poitrine et les entoura de ses bras, fermant les yeux, profitant de la sensation apaisante que lui apportait l’herbe fraiche sous elle. Juste un instant, elle voulait se vider l’esprit. Ne plus penser à rien. Oublier. Tout, strictement tout oublier.

Les pensées se bousculèrent pourtant dans sa tête. Elle y opposa un mur de marbre. Hors de question de se poser ne serait-ce une question. Pas alors qu’elle désirait un peu de paix. Pas alors qu’elle avait enfin l’occasion de se laisser aller. D’ailleurs, pourquoi ne pas justement se laisser aller pour de bon ? L’adolescence, période de pure bêtise, associée au passé de la demoiselle, lui procurait des idées peu lucides. Elle releva la tête, croisant un regard d’un vert à la fois étincelant et profond. Et là, elle ne put s’empêcher de se poser au moins une question. Pourquoi était-il ici ?

Elle le scruta d’un regard vide et indifférent avant d’enfin cligner des yeux. Encore perdu ? Elle posa ses deux mains au sol et s’y appui pour se relever. Un léger sourire étira ses lèvres, mais ses yeux étaient toujours si peu expressifs. Besoin de solitude, lui aussi ? Elle approcha de lui de quelques pas, réduisant rapidement le distance les séparant. A-t-il remarqué ? Elle croisa ses mains derrière son dos et se hissa sur la pointe des pieds pour lui embrasser la joue. Croiser ou plutôt fuir son regard ? Elle leva les yeux vers lui et, reculant d’un pas, elle pencha la tête sur le coté. Partager ma solitude avec toi est de loin ce qui pouvait m’arriver de meilleur. Elle entrouvrit les lèvres, laissant un son s’échapper. Un son qui, en atteignait les oreilles de son interlocuteur, avait dû prendre un sens précis. Finn.

– Finn.

La dernière fois qu’ils s’étaient vus, c’était chez lui. Il l’avait convié à passer la nuit dans son appartement, et vu que les sentiments qui s’abritaient en elle ce soir-là, elle ne se fit point prier. Et puis, la situation avait pris de bien étranges tournures. Bien vite, elle s’était retrouvée assise sur ses genoux. Et puis, elle avait essayé de l’embrasser. Pensez-vous qu’elle rougissait en y repensant ? Pas le moins du monde. Et le meilleur pour la fin... Il l’avait embrassé. Ça non plus, ça ne la faisait pas rougir. Elle ne trouvait pas ça bizarre ou même tabou. Mais ce n’est pas ce qui l’avait intrigué. Pas trop longtemps, du moins. C’était surtout le jeune homme ayant fit irruption dans le salon. Jeune brun, ayant quelques ressemblances avec Finn. Ça devait être son colocataire. Il avait parlé de... Boudin ? Il devait lui manquer une case. Voire plusieurs. Enfin bref. Elle avait passé la nuit avec lui. Après sa déclaration, quand elle lui dit qu’elle l’aimait, elle garda le silence. Ce n’est pas ce qui l’empêcha de se blottir dans les bras de son adorable grand-frère qui l’avait si gentiment laissé faire à sa guise.

Avait-elle envie de le voir, aujourd’hui ? Finn, elle avait toujours envie de le voir. Sauf que là, elle n’allait pas vraiment bien. En fait, elle ne voulait pas que son humeur déteigne sur lui. Et surtout, elle ne voulait pas affronter son regard. Malgré son sourire, ses yeux ne réussissaient pas à se teindre d’un peu d’humanité. De sentiments. Mais il était là. Et puis, au moins, elle irait mieux. Bah oui, peut-être que c’est l’humeur de Finn qui allait déteindre sur elle, et pas l’inverse. Si c’était le cas, elle oublierait, comme elle le voulait. Elle devait pour cela payer un prix. Elle devait troquer sa solitude contre la compagnie du brun lui faisant face. Mais ça, elle le faisait de bon cœur. Soudain, l’espace d’un millième de secondes, son regard fût éclairé par de l’amusement. Ce souvenir. Finnette.
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Finn Baskerville

Finn Baskerville
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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty26th Septembre 2012, 10:40

Un week-end implique nécessairement qu'il y ait une veille de week-end. Les veilles de week-end sont en général ces jours où les gens sortent le soir jusque tard, parce qu'ils savent que le lendemain ils pourront dormir jusqu'à midi pour rattraper la nuit tardive. Cette capacité à faire une nuit très longue en fin de semaine est d'ailleurs étonnante car après cinq jours de travail consécutifs, l'on aurait pensé qu'il n'y a plus de force pour rien d'autre que de s'écrouler. Mais en fait non, pas du tout. Au contraire. Ils ont même la force de se retrouver entre amis et d'aller un peu partout à plusieurs.
Evidemment, tout le paragraphe précédent n'est pas valable pour tout le monde. Comme par exemple pour ceux qui en fait bossent lors de ces fameuses fin de semaine. Comme Finn. Honnêtement, il s'en serait d'ailleurs bien passé, mais il a déjà joyeusement loupé le travail aléatoirement dans le mois trop de fois pour se permettre une fois de plus qu'il pourrait éviter. Même s'il aurait franchement apprécié de s'écrouler au lit à 18h, tellement sa semaine a été pourrie. Aucun autre mot ne la décrirait mieux. Epuisante et pourrie. La dernière mission s'est soldée par un échec - il s'est bien évidemment fait passer un savon, mais au point où il en était - pour lui et sa chain. Sauf que Nana, lui au moins, peut se reposer pour récupérer. Finny non. Le loyer ne se paiera pas tout seul. Il a au moins eu la chance de ne rien prendre sur une partie visible du corps, cette fois. Rien qui ne soit impossible à cacher sans paraître ridicule ou franchement louche. On ne dirait pas, mais des bleus peuvent prendre de nombreuses couleur, et des fois leur taille est assez difficile à expliquer. Sans parler de tous les autres choses qui peuvent bien arriver, quand on se promène trop près d'objets tranchants aux intentions malsaines et dans les mains de gens aux intentions semblables.
Bref. Il a donc été bosser pour boucler les fins de mois pendant que Nana roupillait tranquillement. Et le rapport avec le tout premier sujet abordé ? Eh bien il travaille dans un de ces lieux qui se remplissent soudainement en fin de semaine. Qui du coup ferment bien tard. De fil en aiguille, il a fini par rentrer chez lui tard le soir - ou tôt le matin, suivant le point de vue -, courbaturé et avec l'impression de s'être fait marcher dessus par un troupeau de vaches. Bien qu'il ne se soit pas fait piétiner du tout, qu'on se rassure. Comme la semaine n'a pas été jugée pourrie pour rien, évidemment, il n'a pas trouvé le sommeil. Un comble. Impossible de dormir. Ou si, peut-être deux ou trois heures, parce qu'il a un blanc mental au niveau du déroulement de sa nuit. Comme il est convaincu de ne rien avoir fait d'étrange pour cette fois, c'est qu'il a dû s'endormir. Deux à trois heures. Comme il dit, c'est toujours ça de pris.
Cela n'empêche pas que ce matin, il s'est levé aux aurores, déjà éveillé depuis un moment et en ayant par dessus la tête de rester allongé là à ne rien faire. Autant aller s'épuiser un coup dehors et revenir, non ? De toute manière il a décidé que si.

L'imbécile n'avait pas prévu que la douche qui a suivit cinq minutes après sa décision le réveillerait bien comme il faut. C'est généralement l'effet que procure une douche froide, en fait. Et non, il n'a pas volontairement allumé l'eau froide. Un sombre crétin - Nana, aucun autre coupable potentiel - a inversé les robinets. Quand, pourquoi et comment sont des questions auxquelles il ne veut pas de réponses. Par contre, il va aller de ce pas rédiger une petite note pleine d'amour et d'affection à l'intention de Naaru, pour qu'il la trouve au réveil.
En sortant de la douche bien trop rapidement pour quelqu'un aux pieds glissants, il manque de se rétamer violemment sur le sol. On ne dirait pas, mais un choc frontal avec les sols de salle de bain, généralement - et franchement, arrêtez ça, c'est pas malin - en carrelage histoire de faire plus de victimes, fait très mal. Percuter le carrelage à pleine vitesse - si on faisait un point physique, on pourrait vous donner la vitesse exacte du choc et à quel instant t après le début de la chute cette vitesse est atteinte - fait des victimes. Des crânes, des dents, des nez, en clair souvent des os.
Pour cette fois, Finny y a échappé. Sinon, il aurait peut-être été bon pour les points de suture. Remarquons sur une note positive qu'au moins cette fois, s'il avaot dû expliquer la provenance de cette nouvelle blessure de guerre, il n'aurait pas eu à mentir. Enfin, le contractant n'est pas prêt à se prendre le carrelage juste pour ça. Il prévoit d'avoir une longue vie, alors il aura tout le temps qu'il faut pour se ramasser magistralement dans la salle de bain. Un jour prochain. Bien sûr, entre ce qui est prévu, et ce qu'il se passe réellement, il y a toujours une marge.

Bref. Après toutes ces péripéties hautements passionantes, une séance d'habillage qui l'est tout autant, un petit déjeuner sur le pouce et la rédaction d'une note enflammée à son cher colocataire, il a pris la clé des champs.
Ou en fait juste celle de l'appartement et il est sorti dans la ville. Mais c'est beaucoup moins poétique, convenons en. Direction ? Direction aucune idée. Il n'a même pas pris ses cartes. Et oui, il a des cartes. Deux. Une de Réveil, et une plus générale de la région alentour. Bien qu'en général il ne s'en serve pas, Boussole-Nana est là pour les remplacer. Sauf quand Boussole-Nana disparaît pendant dix jours dans l'Abysse à la recherche d'un concombre, mais le contractant préfère oublier cet épisode délicat de sa vie qui remonte à la semaine passée. S'il se perd... Non, il va se perdre, parce c'est pathologique chez lui; eh bien il mettra à contribution ce lien qui unit contractant et chain.

Rassuré sur le fait qu'il peut aller se promener - lire : se perdre - en toute quiétude de bon matin, il décide derechef de prendre une direction inconnue. Enfin, une direction qu'il devrait probablement connaître, mais ne connaît pas. Dans les deux cas, le résultat est le même. Il avance sans autre but que celui d'avancer. Peut-être aussi celui de faire suffisament travailler ses muscles pour qu'ils arrêtent de protester au moindre mouvement. On penserait le contraire, mais en réalité le meilleur remède contre les courbatures, c'est de se remettre à bouger. A force de chauffer les muscles, la douleur s'estompe. Voilà pour le conseil du jour. Et puis marcher a ce fabuleux don de permettre de jeter toutes les pensées par la fenêtre et de se vider la tête. Pour Finny en tout cas, cela marche. Non pas qu'il ait grand chose à penser dans l'instant. Après tout, quoi qu'il ait eu à débattre, il a eu toute la nuit pour le faire. Maintenant il se sent juste encore irrité de sa douche froide - même quand il dort, l'autre trouve le moyen de l'énerver - et en fait assez vide. Vidé, pour être plus exact. Trop usé pour faire l'effort de ressentir quoi que ce soit de trop violent. Néanmoins agacé avec lui-même de ne pas pouvoir trouver le sommeil. Pour aucune raison, en plus ! Ou plutôt, il doit y en avoir une, mais il ne sait pas laquelle. Marcher le sortira de cet espèce d'état de semi-conscience bien que la douche froide lui ait mis un coup de fouet. Ou alors, marcher l'achèvera et il pourra enfin dormir. Dans un cas comme dans l'autre, il en sort gagnant.

Il erre ainsi pendant plusieurs heures. Entrecoupées de pauses aussi diverses que variées, comme par exemple le besoin irrationnel qu'il a eu de se prendre pour un singe et de grimper via une échelle sur le toit d'un immeuble.
En vérité ce n'était pas tout à fait irrationnel puisqu'à la base il cherchait à se repérer. Mais ensuite, il y a passé un bon quart d'heure, sur son toit, à regarder les nuages sans penser à rien. Il a bien songé à aller rendre visite à sa mère, mais après le coup du toit, il s'est rendu compte qu'il n'était pas du tout dans un quartier connu. Autant qu'un quartier puisse être connu par lui. De fil en aiguille, il est en fait carrément sorti de la ville, et, à force d'avancer tout droit, il a trouvé une rivière. Enfin quelqu'un l'a probablement découverte avant lui mais... On peut quand même dire qu'il l'a trouvée, non ? Pour les besoins de la langue, on dira que oui. Toujours est-il qu'il s'est donc mis à la longer, faute de direction à suivre. Il aurait pu continuer tout droit, mais cela incluait de passer par dessus la rivière. Et... Non. Juste non.
Durant sa promenade - lire : son périple en territoire inconnu - il a effectivement réussi à faire taire ses muscles. En grande partie du moins, si bien qu'il n'y prête pratiquement plus attention. Il n'y a rien qu'il puisse faire pour les marques de coups, mais tant que personne n'appuit dessus comme un forcené, il le vivra bien. Pour ce qui est de sa tête, rien à faire. Elle n'est pas plus remplie. Cependant, ce n'est pas un vide émotionnel désagréable ou un blocage. C'est plus une certaine paix. Ce qui fait qu'il ne se sent pas particulièrement mal, ni particulièrement bien. Et ses yeux ne reflètent certainement pas une enveloppe vide. Réellement, tout ce qu'il lui faudrait c'est réussir à dormir. Avec peut-être une attaque du chain déchaîné au réveil, histoire d'attaquer la journée de manière dynamique.

A remonter la rivière en se concentrant sur le bruit de l'eau qui s'écoule ainsi que sur la rivière, faute d'avoir autre chose pour se concentrer dessus, il ne voit pas tout de suite le pont qui devrait être dans son champ de vision. Et lorsqu'il relève enfin la tête, la surprise passe sur son visage pour la première fois de la journée. Fuyu. S'il y a bien une personne qu'il ne s'attendait pas à croiser... Non en fait il ne s'attendait à croiser personne, en fait. Mais s'il avait dû s'y attendre, cela n'aurait pas été Fuyu. Evidemment, il est content de la voir. Il est toujours content de la voir. Qu'il soit dans son assiette ou non comme aujourd'hui. Avant même de d'en prendre vraiment conscience, il a déjà avancé vers elle. Pour lui dire quoi ? Pas la moindre idée. Leur dernière recontre a été assez mouvementée, faute d'autre terme plus approprié. Même s'il avait très bien dormi cette nuit là.
Décidément, tout se rapporte au sommeil.
Il arrive presque devant elle au moment où elle relève la tête. Que ce soit l'expression de l'adolescente à ce moment précis, ou l'impression qu'il ressent immédiatement après que le contact visuel soit établit, il sent que quelque chose cloche. Quoi, il ne le sait pas encore. Mais très certainement, quelque chose ne va pas. Quelque chose qui l'arrête du coup dans ses pas alors que Fuyu clos la distance entre eux. Il ne sait toujours pas ce qui cloche quand elle est toute proche, toujours pas quand elle l'embrasse sur la joue en guise de bonjour, toujours pas quand elle se plante ensuite sur ses pieds et le regarde.

– Finn.

Soudain il percute. Quelque chose dans l'attitude de Fuyu aussi bien que son regard. Il y a quelque chose de faux dans ses gestes. Ou, à défaut de faux, un manque. Chaleur, tendresse, affection, ou plus simplement un manque de sentiment quelconque.
Alors il se décide à bouger, son propre visage affichant un sourire tandis qu'il se penche et dépose à son tour ses lèvres sur la joue de Fuyu avant de revenir en place.

- Fuyu.

Lui copier ? Voyons, quelle idée.
Puis viennent se bousculer dans son cerveau qui se réveille enfin quelques questions. Qu'est-ce qu'il peut bien se passer, que fait-elle là, ou bien encore comment elle va. Cela remonte un peu depuis leur dernière rencontre. Un peu, pas trop. Mais un peu c'est toujours plus que pas du tout. Alors toutes les questions méritent d'être au moins posées. Et d'avoir peut-être une réponse. Peut-être.
Son sourire s'agrandit un peu. Il espère secrètement pouvoir le communiquer.

- Ça fait un moment, j'espère que je t'ai manqué.

Il y a une pointe d'amusement bien décelable dans son ton. Pointe qu'il garde lorsqu'il enchaîne sur la première partie de sa réplique suivante :

- Et devines quoi ? Je me suis encore perdu. Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?

La première partie de sa tirade, volontairement dite avec autodérision, ne vise elle aussi qu'à tirer une réaction - si possible positive - de Fuyu. La seconde est bien entendu une vraie question. Ce n'est pas qu'il ne se sent soudainement plus vide, c'est qu'il a de quoi combler ce vide et occuper ses pensées dans l'instant. Il ne se sent pas mieux ni plus mal, toujours aussi neutre. Mais dans l'instant, son attention étant accarée par quelqu'un, par Fuyu, il n'y pense plus.
Tant mieux, il serait temps de réveiller M.Cerveau qui lui, visiblement, dormait. Et puis de profiter de la présence de Fuyu, maintenant qu'ils sont là. On ne sait jamais quand la prochaine rencontre peut être.
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Fuyu Akeno

Fuyu Akeno
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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty28th Septembre 2012, 04:52

Valait-il mieux aller mal ou ne rien ressentir ? Être vide de l’intérieur est une sensation désagréable – même pour celui qui doit subir le comportement de la personne dans cet état. Parce qu’on sait qu’on est là, qu’on n’est pas absents et que notre cœur bat. Autrement dit, on sait parfaitement que nous sommes vivants. Mais personne ne nous regarde avec ces yeux qui nous prouvent cette humanité. Nous avons cette impression de ne pas être soi-même. Cette impression qu’il nous manque quelque chose. Quelque chose d’important et de vital. L’indifférence s’affichant sur nos visages tandis qu’un être aimé se présente devant nous, c’est tout simplement terrible. Notre cœur se serre, se pince, se tord et manque de rater un, voire plusieurs battements. Mais nous n’y pouvons rien. Comme si nous perdions le contrôle. Et en fait, c’est bien le cas. Nous ne sommes plus vraiment nous-mêmes. Mais avant même de savoir si notre opposant nous en veut ou pas, notre idée est toute faite : nous agissons mal. Et Fuyu ressentait cela. Elle ressentait ce rien. Ce vide. Ce néant. Ce trou béant. Ce manque. Elle ne savait pas si elle allait bien, mais elle savait qu’elle pouvait aller mieux. La vision d’une mère ne lui a jamais fait mal. Et jamais elle ne pleura ainsi, épuisant les puits d’eaux salées qu’étaient ses yeux. Sanglotant, suffoquant et finalement hurlant toute sa douleur, elle semblait non pas être l’enfant apeurée, mais l’adolescente désespérée. Si Finn l’avait surpris dans cet état, il ne l’aurait pas reconnu. De toute façon, jamais il ne la verra ainsi. Il en était hors de question. Il ne devait pas. Jamais. Bien qu’au fond, Fuyu aurait bien aimé qu’il soit présent. Juste présent. Qu’il ne dise rien, qu’il ne fasse rien. Quoique que si. Qu’il ouvre simplement ses bras. Juste pour sentir sa présence. Sa chaleur. Son affection. Son amour. Pour sentir un peu d’humanité. Un peu d’autorité. Les enfants avaient beau s’en plaindre, sans, ils étaient totalement perdus. Et l’avoir près d’elle lui aurait fait un grand bien. En même temps, elle pensait ainsi, mais c’était plutôt égoïste. Lui n’aurait pas vraiment apprécié, et puis, il lui aurait été difficile de tenir sa langue. Parce qu’on cherche toujours les bons mots, on se torture toujours, mais au fond, la plus belle chose que l’on peut offrir en omettant toute cette affection et compagnie dont j’ai parlé ci-dessus, c’est le silence. On se sent un peu coupable, comme si nos mains étaient vides, mais pour celui subissant toute cette agitation, c’était parfait. Juste parfait.
Garder un regard vitreux, des lèvres pincées, des traits figés et une expression neutre. Trop neutre pour être naturelle. Un comportement tellement répandu de nos jours, mais si peu vrai. Il ne venait pas par automatisme, mais plutôt en se forçant. C’est surtout les adolescents stupides qui font ça. Mais quand ça arrivait réellement, on devient tellement égocentriques. On ne pense qu’à se propre petite personne et on ne réussit même à lever les yeux par-dessus notre nez. C’est pitoyable, je vous l’accorde. On essaye d’aller mieux. D’agir. De réagir. Mais nos prunelles, mêmes fixées dans celle de notre interlocuteur, n’essayant que de voir leur propre reflet. Et, changeant de d’habitude, quand tout va bien, ne cherchent point à percer l’humeur de ce même opposant. C’est ainsi que Fuyu en oubli presque d’accorder de l’importance à l’état d’esprit de Finn. Presque. Parce qu’au bout de quelques secondes, ses yeux s’écarquillèrent, et elle se rendit compte qu’elle avait été aveugle. Malgré son sourire, lui aussi, cachait tant bien que mal quelque chose. Peut-être ce même vide qui la rongeait. Peut-être qu’il était plus proche de la douleur qui l’éminçait qu’elle ne s’en doutait.

Il n’eut qu’à se pencher en avant pour atteindre la hauteur de la demoiselle relativement proche de lui, et doucement, il déposa un baiser sur sa joue. Quand il se redressa, il prononça son prénom, et elle arqua un sourcil. Pas bien de copier. Elle voulu sourire. Elle essaya de sourire. Mais elle ne réussit pas. Et comme dit dans le premier paragraphe, elle savait qu’elle agissait mal. Elle n’arrivait pas à faire autrement. Et ne pas réussir, échouer, ce n’étaient pas des mots qu’elle appréciait. Alors elle luttait. Elle lutta. Finalement, elle conclu cela en lui tirant la langue d’un air gamin. C’était déjà ça. Je vous l’accorde, elle aurait pu mieux faire, mais vu les circonstances, les pensées noires gigotant dans son esprit avec les questions concernant l’humeur de Finn, c’était déjà ça de fait. Choisir entre lui et elle. Moins d’une seconde lui fallut pour faire son choix, ce qui n’empêcha pas les images de la veille de revenir toujours plus présentes, plus douloureuses.

Son sourire s’élargit un peu, et Fuyu comprit qu’il essayait de le lui transférer. Lui au moins, s’était directement occupé d’elle. Les sentiments confus s’agitant en elle cèdèrent la place à de l’amertume et de la culpabilité. De l’amusement se lit clairement dans sa voix, et elle réussit enfin à sourire, sans même réellement le vouloir. Enfin, disons surtout qu’elle ne le voulait sûrement as autant que tout à l’heure. Mais c’était venu tout seul. Ça avait comme qui dirait « glisser ». Et c’était encore mieux, parce que c’était totalement naturel. Au moins ça de bien fait. En suite, quand il continua, elle nota son intention détournée de façon bien subtile. Il avait souligné le fait de s’être perdu, ayant répondu à une question qui aurait peut-être déjà dû être posée, pour pouvoir la lui retourner. Du coup, d’une certaine façon, Fuyu avait la pression. Elle se sentait obligée de répondre, parce que lui-même l’avait fait. Bien joué. Comme d’habitude. Alors un peu plus, son propre sourire s’agrandit.

Son regard se détacha de Finn pour aller s’accrocher à la rivière qui était à sa gauche. Debout sur la berge, elle semblait être supérieure à ce cours d’eau. Et elle sentait cette domination encore plus que quand elle était sur le pont. Parce que là, en tendant la main, si on figeait l’image dans le temps, et vu d’un certain angle, on dirait qu’elle touchait l’eau, alors qu’elle en était loin. On aurait vraiment dit qu’elle exerçait sur elle un certain pouvoir qui lui permettait de la contrôler en agitant les doigts, en clignant des yeux. Tellement utopique. L’eau était un élément féérique. Le feu était le fort, le téméraire, la volonté inébranlable. La terre, la résurrection. L’air, la liberté. L’eau, la féerie, l’au-delà. Le magique. L’impensable. Et comme les autres, l’Incontrôlable.

Elle secoua ses mèches d’argent et reporta son attention sur le brun. La réponse qu’elle allait lui donner était déjà toute prête, et ce n’était pas pour le faire languir qu’elle gardait le silence, juste pour profiter de celui-ci. De ce silence. Et peut-être aussi un moyen de trouver quels gestes accorder aux mots qui allaient être utilisés. Malgré le fait qu’elle ne soit pas vraiment de bonne humeur, ce la ne l’empêchera aucunement de témoigner de son affection envers Finn. Surtout qu’après réflexion et après avoir passé d’autres nuits dans son lit, seule, elle avait réellement compris qu’il comptait pour elle. D’ailleurs, s’ils venaient à se disputer, elle serait prête à passer outre sa fierté pour pouvoir rapidement tirer un trait sur l’accrochage. En parlant de cela, jusqu’où irait-elle pour lui ? Jusqu’où irait-elle par amour pour lui ? Bien loin. Bien trop loin. Mais seul le temps le prouvera.

Elle fit un nouveau pas, rendant la distance les séparant inexistante. Elle se hissa sur ses deux pieds et passa ses deux bras autour de son cou, ses doigts trouvant rapidement le chemin de ses boucles brunes. Son regard avait perdu de son éclat, mais il était sur la bonne voix pour le retrouver. Elle avait gardé une distance raisonnable entre leurs deux visages, d’ailleurs, venant d’elle, c’était étonnant. Elle s’exclama de sa voix mielleuse, ne trahissant nullement le vide toujours présent en elle, un air de défi rentrant dès lors en conflit avec la neutralité logé dans ses yeux.

– Nah. Du tout. Je ne te retourne pas la question, je sais que je n’ai pu que te manquer.

Audacieuse. Arrogante. Provocante. Et pour le coup, bien menteuse. Mais le sourire ayant étiré ses lèvres légèrement rosées par cette matinée expliquait que l’ironie avait gouverné ses mots. Elle haussa les épaules, comme si elle n’y pouvait rien. Elle ne pouvait rien au fait qu’il ne lui avait pas manqué. Elle ne pouvait rien non plus au fait qu’elle lui avait sûrement manquée. Et, pour être honnête, je vais reformuler. Elle ne pouvait rien au fait qu’il lui ait atrocement manqué. Elle ne pouvait rien non plus au fait de lui avoir peut-être manquée.

Et qu’est-ce que le manque ? Le fait de ressentir, une fois encore, un vide ? Exactement. C’est d’ailleurs en l’entendant qu’elle comprit la raison de ses battements de cœur résonnant dans un corps semblant vide de tout autre organe. Elle avait sentis le manque de présence parentale. Maternelle, peut-être, mais plus paternelle. Une présence adulte et masculine. C’est tout ce dont elle avait eu besoin, hier soir. En même temps, débarquer à minuit chez quelqu’un, ça aurait été louche. Pas très normal, non plus. En fait, pas du tout. Et puis, qui ? Elle connaissait deux adultes qu’elle appréciait vraiment, et se rendre chez eux n’était pas une idée qui lui avait ne serait-ce qu’effleurer son esprit. Comment penser à cela alors qu’elle se déchirait les cordes vocales et que seules des images d’un passé troublé lui sillonnaient la tête ? À vrai dire, elle ne pensa à rien de bien particulier. Elle voulait pleurer. Elle voulu pleurer, plutôt, alors elle le fît. Ni plus ni moins, ne cherchez pas plus loin.

Que faisait-elle ici ? Elle retardait le plus possible le moment où elle aurait à répondre à la question que lui posa Finn. D’ailleurs, vraiment, que faisait-elle ici ? Pourquoi lui posait-il cette question alors que celle concernant son état actuel devait lui brûler la gorge ? N’importe qui aurait compris. Et puis, lui, il la connaissait. Il ignorait une grand partie de son passé, ainsi que de son présent, mais il savait qui elle était, elle. Sans avant, sans maintenant, sans après. Juste elle dans un fond blanc et immaculé. Bien sûr qu’il avait compris que quelque chose clochait. Peut-être pas totalement. Mais il avait au moins compris qu’elle n’était pas comme d’habitude, pas aussi dynamique non plus. Elle n’essaya même pas de le paraitre, sachant qu’une fois sa couverture découverte, elle passera plus pour une idiote que pour autre chose. Et puis, pas avec Finn. Elle ne voulait pas lui mentir. Elle ne voulait pas non plus lui dire ce qu’elle avait. En fait, elle n’avait strictement aucune envie de lui dire qu’elle avait passé sa soirée d’hier à pleurer. À ce souvenir, elle ferma les yeux, comme pour dissiper ses rougeurs qui avaient déjà dû disparaître. Alors, pourquoi ne lui demandait-il pas ce qu’elle avait ?

– Pauvre chou. Je... Je suppose que je voulais être seule. Quoique finalement, ta compagnie m’est plus agréable.

Elle avait d’abord parlé en usant d’un sarcasme particulier, puis, après un instant, elle avait continué d’une voix posée, hésitant quelque peu sur les mots qu’elle devait utiliser. Parfois, vraiment, il valait mieux se taire. C’est vrai que dire à quelqu’un qu’être seul était la seule raison pour laquelle on s’était isolé dans un coin paumé loin de Réveil, ce n’était pas joli à entendre. Elle s’était néanmoins rattrapée sans tarder, comme si l’erreur aussi semblait préméditée. Mais non. Pas du tout. Oh et puis, peut-être ne relèvera-t-il même pas ce détail. Ou peut-être que si. Rien d’important.

Et puis, elle pencha la tête sur le coté, ne prêtant nulle attention aux quelques cheveux argentés lui barrant aussi bien le front que les yeux. Elle retira lentement ses mains et saisit celles de Finn pour l’attirer à elle. Se hissant sur ses deux pieds, elle sembla le défier de s’opposer à elle. Apparemment, seule cette lueur de défi réussissait à illuminer son regard. Finalement, elle ne fît rien, si ce n’est lui lâcher la main gauche, gardant seulement la droite dans la sienne. Elle fit quelques pas et s’assit, l’incitant à en faire de même, bien qu’il lui suffise de serrer sa poigne pour que la plus jeune reste debout. Mais bon, il ne le fera pas.

Elle lui lança un regard, avant de porter toute son attention sur le ciel azur et seulement éclairé par quelques rayons de lumières ayant réussi à fuir les nuages. Un instant, elle sembla enfin oublier. Même la présence de Finn. Elle s’allongea et ferma les yeux. La main du brun était toujours dans la sienne, et sans même s’en rendre compte, elle la serra. Là aussi, elle était bien. Il suffisait de rien. Pour elle, du moins. De rien tant qu’elle ne se souvinne point de ce qui se passa hier soir. Et surtout du manque atroce de sommeil. Là, tout de suite, pourrait-elle dormir ? Elle ne pensait pas. Parce que Finn était là. À cette pensée, elle se redressa vivement et tourna une seconde fois la tête vers lui. Après un instant, elle se lança.

– Ca va aller, Finn ?

Deuxième fois qu’elle prononçait son prénom. C’est que la discussion était vite redevenue sérieuse. Et puis, ça s’était immiscé sans même qu’elle n’ait songé à poser la question. Bien que tournée vers lui, son regard allait se perdre plus loin, ne désirant pas croiser le sien. Le fuyant. Le fuyant lâchement. Maintenant qu’elle lui avait posé la question, il pouvait bien sûr la lui retourner. Et s’il y répondait, elle devra aussi y répondre. Mais elle s’en fichait. Tant qu’il réponde. Tant qu’il soit sincère. Tant qu’il, peut-être, la rassure. Enfin, ça, ce n’était pas une des critères pour qu’elle lui réponde en cas de renvoi de la question, bien sûr. Après s’être réprimandée mentalement, elle vint suspendre ses yeux à ceux de Finn. Sa main glissa vers son visage – il semblerait qu’elle ne puisse plus s’empêcher de le toucher – et son index vint fendre l’une de ses joues. Elle lui sourit doucement, peut-être pour le rassurer. Peut-être pour se rassurer elle-même.

Les yeux, dit-on, sont les miroirs de l’âme. S’y reflète amour et rancune, désespoir et volonté. Mais est-ce vrai ? Est-il possible que des iris, possédant une couleur bien distincte, puisse refléter quoique ce soit ? Ils n’étaient pas translucides. Et combien même ça aurait été le cas, les sentiments ne sont pas des objets, n’ont no forme, ni couleur spécifiques. Cette expression, que trop utilisée, était beaucoup trop basée sur le sens figuré. Ça manquait de logique. De rationnel. Ça manquait de ce petit quelque chose qui attirait et enivrait Fuyu. Mais parfois, il fallait se contenter de l’imagination des autres pour commenter une situation. Et avec Finn, c’était le cas. Ses yeux étaient hypnotisant, profonds, étincelantes. Mais ces yeux étaient aussi ces miroirs dont parlait la citation. Il avait beau tenter de cacher ce qu’il ressentait, ça finissait par transparaître. Bon, j’ai pris Finn comme exemple, mais personne n’était mieux. Pas même elle.

Désormais, elle avait un moyen de combler ce trou en elle. Cette indifférence finira bien par se transformer en émotion, maintenant que Finn était là. Avec un peu chance, et aussi un peu de bon sens tant qu’on y est, les dites émotions seront totalement positives. Mais si, comme la dernière fois, elle venait à douter de la confiance qu’il lui portait, ou qu’il tentait de lui soutirer une information d’une façon détournée et qu’elle venait à comprendre son jeu malsain, ça finira mal. Quoique pour le moment, ils en étaient qu’au début de cette rencontre. Autrement dit, ils n’avaient pas encore ouvert le sujet pouvant donner sur une dispute quelconque. Comme son passé, tiens. L’autre soir, elle avait abandonné bien rapidement l’idée de le cuisiner pour en savoir un peu plus. Peut-être qu’elle ressortira le sujet. Peut-être pas. Pour l’instant, elle n’attendait qu’une réponse à la question qu’elle venait de lui poser.

Qu’est qui pouvait causer le vide ? Le manque, comme dit plus haut. Ou alors, la fatigue. C’est un peu des deux qui fît que Fuyu se faisait tirailler par une migraine insoutenable. Bien sûr, elle était loin de se douter que Finn pouvait aller aussi mal, bien que les raisons diffèrent sûrement des siennes. On ira mieux. Parce que je suis là. Mais surtout parce qu’il est là.

Les pions étaient désormais disposés. Toute conversation, tout style de communication, engendre une stratégie bien précise. Et malgré sa difficulté à se concentrer, Fuyu avait réussis à visualiser la dame de son opposant. Quel serait son but, aujourd’hui ? Elle l’ignorait. Autrement dit, il lui était impossible de voir où se trouvait le Roi de Finn, bien qu’en réalité, il ne pouvait qu’être aux cotés de sa Reine. Quoiqu’il en soit, le jeune brun avait joué le premier. Mais tous deux n’avaient pas encore définis le but, semblerait-il. Le contexte ne s’était pas encore mis en place. En revanche, Fuyu avait la nette impression que ça sera plus rapide que la dernière fois. Mais elle sentait aussi qu’aucun d’entre eux n’aura le loisir de gagner. Le loisir de mettre en échec le Roi. Parce qu’après réflexion, ils n’étaient pas des adversaires et ce, quel que puisse être le point de vu. Ce n’était donc pas une partie d’échecs. Juste une partie de plaisir.
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Finn Baskerville

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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty28th Septembre 2012, 23:28

Comment il se sent dans l'instant ? Il ne sait pas. Pas le temps de penser à sa condition, son attention est ailleurs. Certains sentiments sont facilement oubliables une fois que quelque chose d'autre accapare l'attention. Ici, comme sa lassitude est principalement due à une semaine qu'il aurait préféré passer au lit, et à une grande fatigue, en résumé principalement à cause de caractéristiques physiques, détourner sa concentration auto-centrée vers l'extérieur est une excellente méthode. Pas qu'il l'ait particulièrement fait exprès, il aurait très bien pu passer la journée ainsi, sachant très bien que tout irait mieux le lendemain. Mais bien sûr, il n'ira pas dire non à un changement immédiat. Si en plus c'est Fuyu, tout est parfait. S'il n'est toujours pas dans un état normal, néanmoins, il survivra. Ce n'est après tout pas comme s'il avait réellement quelque chose sur lequel se morfondre. Il pourrait. Il pourrait tout à fait. Seulement ce n'est pas dans son caractère. Il refuse de se laisser entraver de chaînes. C'est un comportement aussi fort qu'il est faible. Fort pour ce qu'il est capable de hausser les épaules face à tout ce qui peut bien arriver, et continuer à avancer. Mais faible parce que c'est une sorte de fuite. Une sorte de refus de faire face. Ou de faire face trop longtemps tout du moins, juste enfermer les choses une fois qu'elles sont réglées. Un mal pour un bien. Dans tous les cas, dans l'instant il ne pense pas à tout cela. Il n'est pas connu pour ses longues réflexions intenses, après tout.
En fait, sur ce point, il est plutôt l'opposé de Fuyu. Qui elle est dans l'excès inverse et se pose beaucoup, beaucoup trop de questions.

Comme maintenant. Elle a visiblement l'air en plein cogitement interne. Finn n'arrive toujours pas à pointer exactement ce qui le dérange, mis à part ce manque de sentiments qui émane d'elle. Tout se rapporte à cela. Un manque, un vide, une absence. Quelque chose qui devrait être là, qui l'est habituellement, mais qui actuellement manque à l'appel. Face à cela, plusieurs questions. Pourquoi ? Comment le faire revenir ? Qu'est-ce qu'il se passe en premier lieu ?
C'est drôle comme il y a toujours plein de questions, dès que Fuyu est concernée. Après tout, ils ne savent toujours pas grand chose l'un sur l'autre. Et lui a en plus carrément refusé de donner des informations la dernière fois. Il ne s'en tirera certainement pas deux fois avec la même technique. Pourtant la dernière fois, à bien y penser, remonte à moins d'un mois. Et en moins d'un mois, sans autre évènement entre les deux rencontres, il n'a toujours pas changé d'avis. Bien évidemment. D'autant plus qu'il a une fois de plus des marques partout, souvenir de la dernière mission - à croire qu'en ce moment les choses s'accélèrent -, et pas besoin qu'on lui en rappelle la présence. Elles le font déjà toutes seules. Fuyu n'a pas besoin de savoir tout ça. Elle n'en a pas besoin. Non.
Du moins, il tente de s'en convaincre. Tout en sachant qu'au fond, il est très injuste avec elle. Encore une fois. Ce débat n'a de cesse de le ramener encore et toujours aux même conclusions. Peut-être que c'est trop récent. Après tout, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis.
Et pour l'instant, beaucoup s'accorderont à dire que Finn est un imbécile.

Ses mots et ses gestes ont eu le mérite de tirer une réaction de Fuyu. Ils n'ont certes pas effacé cette impression qu'il manque quelque chose, ils n'ont fait que venir modifier la surface. Mais au moins, ils ont agit. C'est déjà ça. Ne pas désespérer d'arriver à mieux par la suite. Après tout, cela ne fait que commencer.
Elle vient l'enlacer gentiment, tirant un sourire de la part de l'homme, content de voir que leur proximité de la dernière fois ne s'est pas évaporée dans la nature. Qu'elle est toujours là, et qu'ils peuvent y faire appel quand bon leur semble, sans pour autant avoir à changer radicalement le comportement qu'ils ont toujours eu l'un envers l'autre. C'est en fait plus une porte qu'ils ont ouverte, un mur qu'ils ont abattu, sans pour autant détériorer le reste. Une jolie victoire, en somme.

– Nah. Du tout. Je ne te retourne pas la question, je sais que je n’ai pu que te manquer.

Oh. C'est moche de mentir, Fuyu. Bien que son ton et son attitude annoncent qu'elle en a conscience. Alors du coup, Finn pousse un soupir dramaticalement exagéré, affichant un air faussement contrit sur ses traits.

- Un jour tu te rendras compte que tu ne peux pas vivre sans moi.

La remarque n'attend même pas de réponse. C'est juste une autre chance qu'il donne à l'humour, avant de s'avancer en terrain épineux. Parce qu'il sait qu'il va le faire. Incapable de retenir sa langue comme il est. A croire qu'elle a une volonté propre, et agit sans son consentement. En étant honnête, c'est souvent ce qui arrive. Jusqu'à maintenant, il l'a toujours bien vécu.

Il rend son étreinte à Fuyu, nouant ses propres bras quelque part dans son dos. Ravi de constater cette fois que cela lui procure les mêmes sensations qu'à leur dernière étreinte. Il a craint qu'une fois sortis de l'athmosphère si particulière de ce soir là, la relation si neuve n'en soit altérée. Mais pour la deuxième fois, il constate que non. Il n'a d'ailleurs plus grand chose à soumettre à son inspection. Maintenant, retour au sujet principal. A savoir, découvrir ce qui ne va pas chez Fuyu. Ce qu'elle n'offrira probablement pas sur un plateau d'argent avec un verre d'eau, il s'en doute. Pas plus qu'il n'a l'intention de la forcer à paler. Il posera ses questions, et une fois de plus, répondre ou non est une décision qui revient entièrement à l'adolescente.
Tout en sachant que tôt ou tard, tout se sait.

– Pauvre chou. Je... Je suppose que je voulais être seule. Quoique finalement, ta compagnie m’est plus agréable.

Seule ? Pourquoi pas. Un peu loin pour être seule. Un peu étrange aussi, sachant qu'elle est seule aussi chez elle après tout. Bien que ce fait peine Finn, par ailleurs. Mais donc, seule doit probablement ici être interprêtée comme seule et surtout loin de ses pensées. Et par là même de tout ce qui peut bien les rappeler sur le devant de la scène. Auquel cas, un coin perdu avec juste une rivière, de l'herbe, un pont et quelques arbres est l'incarnation rêvée de la neutralité. Il se demande d'ailleurs, si elle vit là où elle vivait avec ses parents ou non. Encore une question qu'il posera, un jour.

- Tant mieux, j'ai l'intention de rester ici encore un peu.

Oh que non, il ne va pas la laisser filer comme ça bien entendu. Il compte bien lui demander le pourquoi du comment et revenir à la charge sous peu. Voyons, ce serait mal le connaître que de penser qu'il ne cèdera pas à l'envie de poser des questions sur un sujet si ouvertement abordé. Et même si le sujet n'avait pas été abordé, rien que le fait de la croiser ici doit nécessairement, pour l'un comme pour l'autre, leur faire garder à l'esprit que des interrogations sur leur présencé et la raison de celle-ci en ces lieux vont être posées. C'est naturel.

Quand il la sent bouger dans ses bras, il relâche son étreinte afin de lui permettre de se mouvoir comme elle l'entend. Et comme elle l'entend, est actuellement de l'inciter à s'assoir avec elle. Fait auquel il ne voit aucune objection, aussi obéit-il gentiment et sans faire d'histoire. L'observant ensuite s'allonger, tandis qu'il pèse lui même intérieurement le pour et le contre d'adopter une telle position sur le sol dur. Il entend son dos pleurer d'ici, même s'il y a de l'herbe. Il entend aussi sa chance habituelle ricaner dans les ténèbres parce qu'il pourrait bien réussir à s'endormir là. Après tout, il n'est qu'en période d'éveillage conditionnel - et on demande de fermer les yeux sur l'ovni dans la phrase qui n'existe pas dans la langue.
Finalement, il décide sagement de rester assis en étendant ses jambes devant lui, s'autorisant seulement à se pencher en arrière avec l'appuit de ses bras - du moins celui qui n'est pas occupé à l'autre bout - pour observer le ciel.
Il n'a même pas commencé à se demander comment aborder les questions qu'il veut poser - honnêtement, tout le monde sait qu'il va finir par les balancer de but en blanc s'il réfléchit trop - que Fuyu s'est redressée rapidement et a déjà commencé à parler. Attirant par la même occasion le regard du contractant sur elle.

– Ca va aller, Finn ?

La question le surprend. Il a... Vraiment l'air de ne pas aller bien ? Du moins d'avoir un truc qui cloche ? L'adolescente semble parfois tellement le lire comme un livre ouvert. Enfin, il est probablement encore trop tôt pour faire de quelques cas une généralité. Même s'il est de plus en plus convaincu que la tendance ne fera que se confirmer.
S'il va bien ? Mais oui, parfaitement. Enfin non. Mais la question ne concerne pas son état actuel, seulement l'état futur. Est-ce que ça va aller. Il chipotte sur les mots pour les détourner à son avantage, tout ça fait. En même temps, qu'est-ce qu'il pourrait lui dire sur son état actuel ? Qu'il n'a pas dormi pour une raison inconnue, qu'il a eu une semaine complètement ratée où il a entre autres réussi à louper magistralement une mission. Et que comme si ça ne suffisait pas, il a actuellement mal un peu partout et possède encore des souvenirs voyants de la dite mission, pour peu que quelqu'un se risque à soulever son haut.
Ce qui, bien entendu, n'arrivera pas.
Et donc, dans la raison de son état actuel, il y en a la moitié qu'il ne peut pas dire. Comme il n'a pas non plus l'intention d'inventer une histoire de chute dans les escaliers à dormir dehors et qui risquerait de vexer Fuyu non seulement parce qu'elle croirait qu'il la prend pour une imbécile, mais en plus parce qu'elle penserait qu'il ne lui fait pas confiance; il ne dira rien. Point, fin de l'histoire. Un jour il sera moins borné. Ce jour sera celui où il changera d'avis. En attendant, la question concerne le futur. Et la main de Fuyu sur son visage ainsi que son sourire ne font que le conforter dans son idée qu'il ne doit pas, sous aucun prétexte, penser autrement et risquer de briser ce qu'ils ont.

- Ça ira très bien quand j'aurai récupéré de ma nuit blanche, ouais.

Il manque un "réussi" entre "aurai" et "récupéré", mais ce serait avouer qu'il n'a pas dormi non pas parce qu'il était trop occupé - même si c'est partiellement vrai -, mais parce qu'il n'a tout bonnement pas réussi. Pour une raison inconnue, qui plus est. Enfin, détail, détail. S'il fallait l'avouer, il le ferait. Pour le moment il rejette la tête en arrière pour regarder passer les nuages dans le ciel, détournant son regard de Fuyu. Bien conscient que sa réponse n'est pas terrible. Un peu bizarre. Peut-être même un peu trop désintéressée pour être vraiment blanche.
Il déteste ça. Quand son fameux passé qui en fait est finalement bien d'actualité vient se mêler de ce qu'il ne devrait pas. Il aurait vraiment dû se casser la figure dans les escaliers. Nana se serait payé sa tête jusqu'à sa mort - de toute façon il en sait déjà suffisamment sur lui pour le faire, alors un peu plus, un peu moins... - mais au moins il pourrait tout dire. Tout.
C'est fou comme on est jamais content de ce que l'on a.

Pendant ce temps, les nuages au dessus n'en ont strictement rien à faire et continuent à avancer. Notre propre monde peut s'écrouler autour de nous, et pourtant, la Terre n'arrêtera pas de tourner, les nuages resteront instoppables, et la vie continuera. Avec ironie, il pourra peut-être même faire beau le jour où votre monde se brisera en petites pièces impossibles à rassembler. Ce jour là et un violent rappel que, dans l'immensité qui nous entoure, nous ne sommes rien. A l'échelle des temps terrestres, nous avons même une durée de vie éphémère. Encore une fois, tout n'est qu'une histoire de relativité. De ce genre de constatation découlent les plus grands pourquois existentiels de l'espèce humaine auxquels il n'y aura jamais de réponse. On existe parce que c'est ainsi. La vie a pris sur la planète et n'a depuis eu de cesse de s'adapter, de se passer d'être en être. Libre à chacun d'en faire don par la suite, ou de garder jalousement pour lui jusqu'à la mort le petit morceau de vie qu'il abrite sans le partager. La vie a de toute façon pris trop de formes différentes pour être totalement éradiquée. Elle ne le sera que par la disparition totale de la planète. Pas avant.
Néanmoins, ceci n'est pas exactement le sujet, et s'éloigne complètement des nuages que Finn regarde. Nuages qui d'ailleurs aujourd'hui ne ressemblent pas à grand chose. Des fois ils ont des formes marrantes. Quand il était petit, il leur trouvait toutes sortes de ressemblances, parfois très farfelues. Maintenant, ils ont intérêt à réellement avoir une forme parlante, sinon ce sont juste des nuages et puis c'est tout. Aux formes abstraites et qui, après plusieurs secondes à les observer, finissent par le désintéresser.
Nana, lui, pourrait les observer pendant des heures.

Du coup, puisque les nuages sont sans intérêt et ne l'inspirent pas, il se redresse complètement en position assise, posant ses yeux sur Fuyu. Repensant du même coup à ce qu'il vient juste de dire. Réellement, Fuyu devrait s'inquiéter pour elle. Pas pour lui. Elle est plus innocente qu'elle ne veut bien le croire. Cette pensée le fait d'ailleurs sourire.

- Ça ira. Tu ne devrais pas t'en faire pour moi, tu sais.

Est-ce qu'il a le droit de poser ses questions maintenant ? Comme la dernière fois, il n'a pas envie d'involontairement poser le doigt sur un sujet épineux. Sur des souvenirs douloureux. Il aurait préféré qu'elle commence à parler librement, pour lui donner une direction autorisée. Mais visiblement, elle ne semble pas très encline à parler d'elle-même cette fois. En même temps, il pourrait difficilement l'en blâmer. Il la voit mal venir vers lui, et lui déballer d'un coup tout ce qui a pu la mettre dans tel ou tel état. Il ne désespère cependant pas qu'un jour elle le fasse. Quand bien même elle devrait se présenter sur le pas de sa porte à une heure indécente une nuit.
Cependant pour cette fois, il va devoir aller chercher les renseignements. Elle lui a posé une question sur le sujet, elle doit bien s'attendre à voir sa soeur arriver, non ? Si. Même sans connaître Finn par coeur, si. Elle doit s'y attendre. Du coup son sourire s'efface. Son regard se fait plus sérieux, moins lumineux qu'à sa dernière réplique où il la rassurait autant qu'il pouvait la remercier au passage.

- Tu veux parler ?

Il n'a pas pu s'en empêcher. De ne pas poser la question la plus délicate directement. De commencer par en poser une bien plus vague pour la laisser choisir. Parler, de quoi ? Logiquement, il lui demande bel et bien si elle veut parler de son état, de ce qui a pu lui arriver. Pour autant, puisque ce n'est pas précisé, elle pourrait parler d'autre chose. Elle pourrait même carrément juste répondre non à la question. Et ne pas parler du tout. Ou de parler de tout autre chose. Il lui laisse le choix. Si elle décide de ne rien lui dire, tant pis. Il ne saura pas, et tentera quand même de la remettre sur les rails. Il n'y a pas forcément besoin de connaître le point de départ pour quand même réussir à atteindre le point d'arrivée. Le tout est d'éviter proprement les obstacles. Ou de savoir se relever rapidement. A deux, il ne devrait pas y avoir de problèmes. Surtout pour un frère et une soeur.


[Hrp: Je viens de me rendre compte qu'il parle beaucoup dans ce post XD]
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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty30th Septembre 2012, 11:49

Le passé d’une personne est le fil, souvent cassant, qui la relie au point de son Commencement. Ou si vous préférez, ce qui la lie au jour de sa naissance, ce jour où ses parents sourirent face à son visage angélique, ou peut-être même ce jour où les médecins s’autorisèrent à souffler. Ou peut-être est-ce le chemin derrière nous, simplement. Ce pont qui nous permet de revenir sur nos pas, soit par obligation, soit simplement pour voir où nous nous sommes trompés. En bref, c’est une partie qui ne se détache point de notre vie et qui est tout bonnement nécessaire à l’avancement, quel que puisse être le chemin que l’on désire entreprendre par la suite. Sans prendre d’élan, nous ne sauterons pas. Sans sauter, nous n’irons nulle part. Et si on ne va nulle pas, c’est que l’on a déshonoré la vie nous ayant été offerte, mais aussi transmise. Et dans les principes qui forment l’être humain, il y a celui qui lui dicte de vivre, sans trop se poser de questions. Quelques personnes, comme Fuyu, vivent certes, mais se posent énormément de questions existentielles. Pourquoi ? Comment ? Quand ? Et encore, ce ne sont que les plus simples, auxquelles on peut trouver des réponses si on y réfléchi sérieusement. Ou alors, on peut être comme Finn. On se sent peut-être mieux. Mais peut-être se sent-on lâche. La demoiselle l’ignorait, car ce n’était pas son mode de vie, et que jamais il ne le fût.
Le présent est le carré sur lequel nous sommes debout. Pour toute personne vivante, ce carré existe. Parfois, il est en béton. D’autres fois, ce n’est que du coton, mais l’aspect est tellement éblouissant et épatant que l’on ne se focalise plus que dessus, ignorons l’essentiel. D’autres fois, ce n’est qu’un ramassis de paille jaunâtre. Et il peut avoir d’autres formes bien sûr, d’autres couleurs, d’autres matériaux à base de quoi il est construit. Celui de Fuyu, par exemple, c’était du métal gris et froid. Il lui convenait à elle, et sûrement à d’autres personnes. D’autres personnes soit dans le même cas qu’elle, soit pire. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle n’avait pas de chance. Elle aimait le gris, elle aimait le froid, et elle adorait le métal. Alors elle ne se paginait pas. Pas ouvertement, du moins. Et elle n’aimait pas non plus qu’on la prenne en pitié. Pourquoi ? Simplement parce que ce fil dont je vous ai préalablement parlé ne lui avait pas appris à le faire. Ou, pour être plus claire, une partie ayant autrefois fait entièrement partie de sa vie – son passé. Mais nul besoin de s’attarder sur les détails.
Le futur. Je ne sais pas ce que c’est. Je ne trouve pas de métaphores adéquates pour le décrire, car il n’a de cesse de changer de forme et de matière. Je peux néanmoins vous affirmer que le passé fût un jour le futur, peut-être pas le votre. Effectivement, votre propre naissance, en plus d’être le futur de votre fœtus, est aussi le futur de votre mère, de votre père, ou peut-être aussi de celui de votre entourage. Votre formation dans le ventre de votre génitrice n’est pas un des plus proches futurs de votre âme - sauf si vous croyez à tout cela, et bien sûr, je respecte votre point de vu sans y porter un quelconque jugement –, mais surtout le futur de votre mère, et principalement le sien. Enfin, comme vous voyez, on pourrait remonter bien loin comme ça, et même les plus superstitieux seront obligés de se plier aux lois de la logique. Aussi, je peux vous assurer que votre présent a aussi été un futur, déjà écrit ou pas, je vous laisse voir cela. Votre futur actuel sera sous peu votre présent, et bientôt votre passé. Peut-être ne sera-t-il qu’une bougie que vous devriez allumer, ou éteindre, qui sait. Ou peut-être ne serait-ce rien d’autre qu’un grain de sable venant se coller à votre peau, ou à ce carré sous vos pieds. Un exemple ne vous aidera pas mieux à comprendre, mais peut-être qu’une relecture sera plus efficace. Ou pas.
Néanmoins, le passé fini toujours par vous rattraper. Et Fuyu en était consciente. Elle savait qu’elle ne pourra jamais le changer, mais elle savait aussi qu’il ne cessera jamais de venir la hanter les nuits, s’introduisant dans ses rêves après l’avoir tordue de douleur et l’avoir agitée de secousses désagréables. Hier, il avait été plus que présent. C’est comme si elle le revivait, mais en simple spectatrice. Voyez-vous, même dans ses songes, elle ne changeait pas les évènements. Elle avait totalement banni cette idée de son esprit. L’impossible resterait derrière la ligne du possible, un point c’est tout. Ce qui ne pouvait être expliqué par des chiffres et des lettres – avouons que des mathématiques ne reste surtout que des lettres – n’aurait même pas le privilège de la perturber. Du coup, en ce moment-même, face à Finn, elle ressentait une certaine fatigue, l’envie de s’assoupir, mais surtout cette incapacité de le faire. Alors ce passé n’avait pas fait que lui pourrir la soirée ; il venait aussi influencer sa journée. Néanmoins, le fait qu’elle soit incapable de dormir, ce n’était pas à cause de son passé, mais plutôt grâce à Finn. Oui, grâce. Parce qu’elle n’avait aucune envie de dormir. Car il était là. Tout était relatif. Autrement dit, s’il n’avait pas été là, peut-être qu’elle aurait trouvé le sommeil. Ou peut-être que non, et donc, elle aurait rejeté la faute sur les évènements antérieurs à son présent. Mais là, je vous le concède, je m’égare.

Quand elle avait enlacé ses bras autour de son cou, Finn avait affectueusement répondu à l’étreinte. Sans savoir pourquoi, la demoiselle sentit ses épaules se libérer d’un poids et son ventre se dénouer. Comme si elle craignait quelque chose, et que les bras protecteurs l’ayant entourée suffirent à dissiper cette appréhension. Et pour une fois – j’irai même jusqu’à dire que ce serait la dernière –, elle refusa de se poser une quelconque question, décidant de profiter entièrement du moment présent. L’odeur de l’homme l’habilla d’un voile électrisant, et tous les sentiments qu’il réussissait à exprimer à travers une simple étreinte lui réchauffèrent ce cœur qu’elle pensait avoir perdu la veille, tant il semblait prêt à déchirer sa poitrine pour s’échapper. Et puis, elle céda à la tentation, laissant sa tête reposer contre l’épaule du brun juste quelques infimes secondes. Juste le temps de la soulager pour de bon. Juste le temps de lui permettre d’oublier. Rappelons-nous que c’était la véritable raison de sa venue en un lieu si isolé de Réveil. D’ailleurs, elle l’avait dit à Finn. Avec des sous-entendus, je vous l’accorde, mais elle lui avait quand même signifié qu’elle voulait être seule. Qu’il fasse la conclusion adéquate. Seule pour quelles raisons ? Réfléchir ? Pourquoi pas. Mais pourquoi pas non plus ne pas réfléchir ? Plutôt, oui. Quoiqu’un peu des deux. Elle voulait réfléchir à la façon dont elle devait s’y prendre pour ne plus réfléchir. Elle se compliquait drôlement la vie, pour une adolescente de quinze ans.

Ne pas réussir à vivre sans lui était un fait qui risquait fort de se produire. À vrai dire, c’était peut-être déjà le cas. Depuis leur dernière rencontre, cette fameuse et bien étrange nuit, elle ressentait le besoin d’être avec lui. Pas pour être en sécurité – bien que ce ne serait pas de refus. Pas non plus pour savoir ce qu’il cachait, parce que s’il tenait tant à garder le secret, c’est que ça devait être assez important et d’envergure assez grande pour avoir des répercutions sur sa vie quotidienne. En fait, elle voulait être avec lui pour le plaisir d’être avec lui. Elle serait prête à passer des heures et des heures dans ses bras, sans nul échange verbal. Effectivement, elle préférait l’échange continu et mutuel de souffle et d’ataraxie. Elle en demandait peut-être beaucoup. Peut-être pas. Un jour, elle lui demandera ce qu’il en pense. Oui, un jour.

En même temps, le soupire poussé un peu beaucoup trop exagéré, ainsi que l’air qu’il arbora mais qu’il modela délibérément pour en faire un air totalement faux et facilement distinguable, laissaient entendre qu’il disait cela avec une profonde ironie. Mais il ne se trompait pas. Pas le moins du monde. Fuyu ne se rendra pas un jour compte qu’il lui était impossible de vivre sans lui, car elle s’en était déjà rendu compte. À l’instant même où il prononça ces mots, elle plaça l’évidence sous ses yeux, bien que l’information papillonnait déjà dans son esprit sans qu’elle n’ait prit soin de la coincer dans son filet et de la passer à l’analyseur. Au moins une chose ayant échappée à son adresse. Sauf si elle l’avait volontairement omise. Peut-être inconsciemment. Car maintenant qu’elle lui faisait face à Finn, elle se blâma de ne pas s’en être réellement rendu compte avant qu’il ne parle. Enfin si, elle savait qu’il comptait pour elle. Elle savait qu’il comptait plus qu’énormément pour elle. Mais pas à ce point-là. Désormais, elle pouvait répondre clairement à la question qu’elle s’était posée l’autre fois. Jusqu’où irait-elle pour lui ? Jusqu’où il n’oserait jamais le lui demander. Jusqu’à ne pas accepter la vie sans lui. Jusqu’à franchir la porte menant de vie à trépas. Pour lui. Mais ce n’était pas tout. Elle pourrait subir bien plus si ça pouvait l’aider. Mais encore fallait-il qu’il l’y autorise. Indirectement, bien sûr. Parce que pour que Finn lui dise de faire ci ou cela pour lui, elle attendrait longtemps. Voire même éternellement. Non, il suffirait qu’il lui dévoile juste le contenu du vase de sa vie. Les limites qui existaient mais qu’elle ne voyait point, ces mêmes limites qui se fixaient automatiquement parce qu’elle ne savait pas où elle s’aventurait. Sur quel terrain épineux se risquait-elle ? Peut-être était-elle très loin du compte de s’imaginer ces « activités » auxquelles s’adonnait Finn. C’est pour cela qu’elle avait besoin de plus d’informations à son sujet. Pour rapidement les accepter, les assimiler et enfin, les utiliser en sa faveur : le protéger autant que peut le faire une petite-sœur envers son grand-frère.
Néanmoins, elle se contenta d’étirer ses lèvres en un sourire amusé. Non, elle ne le contredira pas. En effet, il était bien plus proche de la vérité qu’il ne le pensait. Il fallait juste changer un peu la syntaxe de la phrase. En même temps, s’il avait visé dans le mille, elle aurait démenti. Bien sûr.

Bien sûr qu’il avait l’intention de rester ici. Pensa-t-elle ne serait-ce qu’un instant qu’elle allait réussir à filer sans avoir à répondre aux questions de Finn ? Je ne vous cache pas qu’elle avait croisé les doigts. Quoique bon hein, ce n’est pas comme si elle aurait aimé qu’il s’en aille. Et puis, il ne l’obligerait pas à répondre. Elle pouvait choisir. Car même si lui allait lui répondre, cela ne la contraignait nullement à en faire de même. Pourtant, c’est ce qu’elle allait faire. À peine les questions fuseraient-elle qu’elle allait y répondre. La façon dont elle allait s’y prendre, elle l’ignorait. Mais elle allait le faire. Parce que parler à Finn lui faisait du bien, non pas parce qu’elle se sentait plus légère – sottises, de mon point de vu. Lorsqu’on se confie à quelqu’un qui n’est pas concerné par les évènements, il est peu, voire très peu probable de se sentir mieux –, mais parce qu’elle ne se sentait pas coupable de lui cacher quoique ce soit. Elle se sentait bien car elle était sincère avec lui. Finn, lui, ne semblait pas avoir la même vision des choses. Un jour, il parlera. Fuyu ne l’y astreindra pas, mais il le fera tout de même. Une impression ? Une probabilité ? Un fait ? Je ne saurai vous le dire. Mais il finira par parler, même s’il prétend la protéger. Pourquoi je dis qu’il veut la protéger alors qu’il n’y a nullement fait référence ? Car quand elle lui posa la question qui lui avait tant brûlée la gorge ce soir-là, il avait dit l’aimer. Quand on aime quelqu’un, c’est qu’on veut le protéger. Surtout si les deux concernés étaient Finn, jeune homme surprotecteur, et Fuyu, adolescente semblant justement avoir besoin de protection.

Finalement, il s’assoit aussi. Chose qui n’étonne nullement la jeune fille. Après quoi, il se laisse lentement tomber en arrière, s’appuyant sur son coude. Il n’a pas l’habitude d’être très dynamique, mais il était quelque peu apathique aujourd’hui. Et puis, c’est comme si ses gestes lui demandaient trop d’efforts. Fuyu nota tous ces détails du coin de l’œil, mais ne dit rien. Pour l’instant, elle ignorait si ses yeux lui jouaient des tours ou si réellement il semblait mal en point physiquement. Et puis, elle aurait tout le temps de confirmer ou, d’au contraire, infirmer cette hypothèse. N’oubliez pas que vous avez là une jeune fille ayant réussis bien rapidement à prendre ses aises sur les genoux de son aîné.

Ce qui comptait, désormais, était la réponse qu’il allait lui donner. Et bien sûr, elle ne s’attendait pas à ce qu’il joue tant sur les mots. Aller. Futur. Oups ? S’il aurait juste dis « ça ira », elle n’aurait pas pu lui demander une réponse plus complète, car elle l’aurait déjà été. Elle qui se montrait si pointilleuse s’était faite avoir. Elle se mordit silencieusement la langue, haussant les sourcils, la tête dirigée vers lui. Mais il continua, donnant plus de sens à sa phrase, bien que pas assez. Sa nuit blanche. Était-ce sa première ? Il ne lui disait pas tout. En fait, il lui avait donné juste assez d’informations pour lui ouvrir l’appétit, mais n’avait pas donné de quoi la rassasier. Vilain Finn. Elle eut néanmoins un sourire. Elle aimait beaucoup la façon dont il s’y prenait pour lui répondre. Mais elle se servira des termes qu’il a utilisés pour répondre à la question qui ne tarderait sûrement pas à lui être posée.

Le commentaire qui l’ajouta réussis à lui faire détourner le regard. Peut-être quelques rougeurs apparurent-elles sur son visage. Sûrement même. Elle aurait aimé lui dire qu’elle ne s’inquiétait pas pour lui, mais à quoi bon lui mentir ? Il l’avait compris. Logique, en même temps. En revanche, elle avait un bon argument cette fois-ci. Et après avoir retrouvé sa couleur de teint habituelle, elle revint accrocher ses yeux à ceux de Finn, plus calmes. Comme ces mers vertes, au bord de l’eau. Ces mers, certes, mais en mieux. Parce que le vert du brun était plus étincelant. Même si, bon, aujourd’hui, la couleur approchait réellement de celles des mers. Pas qu’elle était terne. Enfin, si. Un peu. Plus calmes, disait-on. Parce que les yeux de Fuyu étaient tels deux éternelles tempêtes. Comme ces eaux que l’on aperçoit au loin et qui sont les premières à subir les méfaits du vent. En perpétuel conflit ; qui du gris ou du bleu prendra le dessus ? Peut-être même les quelques rares nuances violettes. Elle pencha la tête sur le coté, le regard détaillant le visage de Finn sans s’attarder principalement sur l’une des parties le composant.

– Je ne suis pas en mesure de te protéger, alors laisse-moi au moins m’inquiéter. C’est tout ce que mon rôle de petite-sœur me permet de faire.

Et puis, elle n’eut à attendre que quelques secondes pour qu’il reprenne la parole. Ce n’était pas une question, juste une invitation. C’était encore plus simple à décliner. Mais sa décision avait été prise depuis un moment déjà ; il fallait qu’elle lui réponde. Ne serait-ce que pour ne pas l’inquiéter. Ne trouvez-vous pas cela injuste ? Le grand-frère doit s’inquiéter et protéger, tandis que la petite-sœur ne peut que s’inquiéter et être protégée. Injuste pour qui, me demanderiez-vous. Pour la grand-frère, car il a beaucoup à faire. Pour la petite-sœur aussi, car elle a trop peu à faire. Surtout si cette petite-sœur s’avérait être Fuyu, autrement dit, une adolescente ayant grandis avant l’âge. Leur relation n’en était qu’à ses premiers pas, elle finirait bien par s’adapter à cette posture. Ou peut-être qu’elle pourra enfin agir. Et, qui sait, à ce moment-là, peut-être regrettera-elle ses anciennes obligations qui se résumaient à s’inquiéter et à être protégée. Le temps nous en dira plus.

Elle réfléchi à la façon dont elle allait s’y prendre, les yeux rivés vers le ciel. Habituellement, ça l’inspirait. Tout ça. La nature. Aujourd’hui, non. En fait, inconsciemment, elle se remit à observer Finn. Il était le seul à l’inspirer, en ce moment. Elle sourit légèrement, relâcha sa main et pivota pour se retrouver à quatre pattes, se traînant jusqu’à ce que sa tête soit au-dessus des jambes de Finn. Elle se rassit, puis, déposant sa tête sur les genoux du brun, s’allonge. Elle tâta de sa main droite le sol jusqu’à trouver celle de Finn qu’elle venait tout juste de libérer. Elle la saisit et la serra légèrement avant de l’amener au niveau de son visage. Il n’y avait pas de soleil, alors elle ne tentait pas de se couvrir. En fait, elle voulait juste sentir la douceur de sa peau contre la sienne. Alors, lentement, mais d’un geste assez autoritaire, elle la déposa sur sa joue, juste après l’avoir légèrement frôlée de ses lèvres.

Et puis, elle trouva. Les mots couleraient d’eux-mêmes. Ça restait la meilleure façon de s’exprimer, non ? Ne pas y réfléchir. Alors, entrouvrant la bouche, elle laissa les mots s’échapper, s’envoler, et puis atteindre son interlocuteur. Comme des papillons allant se poser sur des fleurs, toujours plus belles, meilleures. Oui, les mots aussi, ils choisissaient les oreilles où ils allaient fleurir et prendre leur sens.

– Mon besoin de pleurer sur mon passé fût plus fort que mon envie de le chasser de mon présent.

Pleurer sur son passé. Autrement dit, s’apitoyer sur son sort. D’une façon plus poétique. Moins gênante. Mais le mot clef était « pleurer ». Car effectivement, elle avait bien passé sa soirée à pleurer. En même temps, il ne lui avait pas demandé comment elle avait passé sa soirée. Oh, il comprendrait. Ses traits étaient fatigués, ça se voyait. Elle venait de lui dire pourquoi. Mais elle n’avait pas fini. Pas vraiment. Elle leva les yeux, et bien que n’ayant une très faible visibilité, et pas très nette d’ailleurs, elle réussit à distinguer les contours de Finn. Son sourire avait disparu face à la mine sérieuse du jeune homme. Elle savait au moins faire la part des choses, cette petite.

– J’aurai su que tu n’as pas dormi, hier soir, je serai venu te tenir compagnie.

Un très léger sourire vint éclairer son visage, tandis qu’elle baissa et ferma les yeux, raclant doucement ses ongles sur la peau de la main de Finn. Peut-être que sa nuit blanche n’a pas été triste. Peut-être s’était-il amusé, je ne sais comment. Peut-être avait-il passé sa soirée à discuter avec son colocataire, ou peut-être avec un ami quelconque. Peut-être aussi était-il en compagnie d’une femme. Ou peut-être que ça avait un rapport avec ce qu’il lui cachait. Peut-être aussi, tout bêtement, n’avait-il simplement pas trouvé le sommeil. Mais pourquoi ? Parce qu’il était stressé ? Parce qu’il appréhendait une situation quelconque ? On pouvait émettre maintes et maintes hypothèses. La meilleure solution restait de lui demander. Chose qu’elle n’allait pas faire. S’il venait à préciser, il était certain qu’elle n’allait pas l’interrompre. Mais elle n’allait même pas essayer de l’inciter à parler. Pas tout de suite. Peut-être un peu plus tard. Sûrement, oui, car elle ne tiendra pas longtemps sans données précises.

À quoi devrait penser une adolescente de quinze ans, la tête sur les genoux d’un être en qui elle avait plus que confiance, et qui, elle le savait, était le plus apte, de toutes ses connaissances, à la protéger, et le regard rivé vers un ciel si bleu, si profond et si dégagé ? Une journée qui s’annonçait bonne, à priori. Sûrement pas à la façon dont elle allait s’y prendre pour élucider le mystère de la disparition de ses parents. Car, à vrai dire, ils avaient tout deux disparus, sans réelle raison valable. Sa mère était morte. Ou un truc du genre. Entre autre, elle n’était plus sur la surface de la Terre. Son père semblait être parti de son propre gré. Ou pas. Fuyu devrait être en train de penser à la façon dont elle allait avoir des informations pour savoir par qui était attiré le garçon dont elle était amoureuse. Mais non. Il a fallu qu’on ait tracé pour elle un tout autre destin. Vraiment tout autre. Ça avait un bon coté. Au moins un. Le fait d’être orpheline, de pouvoir sortir tard le soir et de faire des rencontres, lui avait permis de faire la connaissance de Finn. La connaissance de l’être le plus cher à ses yeux. De l’être le plus aimé. De son grand-frère.
[HRP : C'est rien, t'inquiètes. x)]
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty2nd Octobre 2012, 09:25

Rester statique finira tôt ou tard - et plutôt tôt que tard malheureusement - par le rendre à nouveau courbaturé. Mais ça, il ne s'en rendra compte qu'en bougeant. Surprise, surprise. Pour l'instant tous deux sont assis par terre, non loin de la rivière mais pas non plus à côté, à profiter de la présence de l'autre. Par que, très honnêtement, ce n'est pas du beau temps ou du cadre donc Finny profite dans l'instant. Après tout, il y aura d'autres jours de beaux temps. Et il y aura d'autres moments pour revenir ici, dans cet endroit que le temps n'altère que peu. Alors que Fuyu, il ne sait jamais quand est-ce qu'il la reverra. Si il la reverra en premier lieu. Jusqu'à maintenant, il y a toujours eu une prochaine fois. Et une prochaine fois de la prochaine fois. Seulement, rien n'est éternel, alors il faut profiter tant que l'on peut encore.
Le tout en tâchant bien sûr de ne pas penser aux fois d'après. Parce qu'alors on perd un peu du présent. C'est une tâche difficile.

Fuyu est mignonne. Quand elle détourne la tête, rougit et que Finn fait semblant de ne rien avoir vu alors qu'il pourrait la taquiner dessus. C'est mignon, voilà ce qu'il en pense. Il a une mignonne petite soeur, quoi qu'elle puisse elle même en penser. En même temps, il n'ira pas se risquer à le lui dire en face. Des fois qu'elle revienne à la charge avec une bonne répartie dont elle a le secret. Sait-on jamais, il faut toujours être bien campé sur ses pieds quand on commence à taquiner une petite soeur. Elles sont pleines de ressources et assez étonnantes en général. Surtout Fuyu.
En même temps, c'est aussi pour ça qu'il l'aime bien.

S'il fallait lister toutes les raisons pour lesquelles il l'apprécie, il serait bien en peine de le faire. Ce n'est pas qu'il n'en a pas, ou qu'il en a trop. Non, il en a un nombre raisonnable qu'il peut toutes argumenter. Mais il en a aussi qu'il ne sait pas expliquer. Comme ce soir là, quand il a soudain brisé le sceau sur son propre côté protectif, et qu'il a tout jeté sur Fuyu. Nul doute que c'était là bien avant, que cela n'est pas venu du jour au lendemain. Bien qu'il soit parfaitement incapable de dire quand, comment et pourquoi. Et pourquoi Fuyu à ce moment là ? Il ne sait pas. L'instinct a dit que. Alors si l'instinct parle, en général Finn l'écoute. Il ne saurait expliquer. Oui c'est parce qu'il l'appréciait déjà à la base. Mais allons, il apprécie aussi Nana par exemple. Et ne ressent pas vraiment le besoin de le protéger. Il serait même le premier à lui tomber dessus pour chamailler. Mais peut-être est-ce aussi parce que la chain sait parfaitement se défendre. Alors que Fuyu, au fond, a besoin de protection. Il ne pense pas qu'elle ne sait pas s'auto-gérer, loin de là. Après tout elle est en vie et relativement - au moins physiquement - bien portant aujourd'hui, ce qui n'est même pas son cas à lui. Mais il y a quelque chose. Un quelque chose qu'il ne saurait décrire, ni nommer, mais qui est là. Et qui réclame une attention qu'il veut bien volontiers lui donner. A partir de là, pourquoi se questioner ? Encore un fois, l'instinct a dit que, et jusqu'à maintenant le suivre a été plutôt bénéfique, pourquoi ne pas continuer ? Surtout quand il dicte de céder à des sentiments aussi agréables et réconfortants pour l'un comme pour l'autre.
D'ailleurs, il n'a même pas cherché à résister, ce soir là, en y repensant. Il a sautillé d'un pied sur l'autre pour savoir par quel bout prendre tout cela, mais il n'a jamais repoussé ou tenté d'y échapper. Toujours pour les même raisons.

– Je ne suis pas en mesure de te protéger, alors laisse-moi au moins m’inquiéter. C’est tout ce que mon rôle de petite-sœur me permet de faire.

Oh. Elle n'a pas conscience. Que la petite soeur qu'elle apporte bien plus, beaucoup plus qu'elle ne peut le penser. Et comment le lui faire comprendre ? Avec des mots ? Il y a des chances qu'il s'y emmêle, mais pourquoi pas ? Un geste ? Oui mais lequel ? Comment lui faire comprendre que si elle n'était pas là, il n'y aurait pas de lien. Ce serait vide. Certes il n'y aurait pas eu de nécessité à créer le lien. Mais maintenant qu'il est là, force est de se rendre compte qu'il y a un aspect de plus de la vie que le contractant ne briserait pour rien au monde. On ne peut pas manquer de ce que l'on a pas. Mais une fois que l'on a quelque chose, c'est trop tard. Aucun regret de la part de Finn. Et ce lien ne véhicule que du positif. Il a le potentiel de faire passer du négatif, et surtout du douloureux, mais jusqu'à maintenant il n'y a que du bon qui domine. Et ils auraient tord, tous les deux, de s'en priver.
Maintenant, réussir à mettre en mots ce qu'il pense. Tâche délicate. Son regard dérive encore vers le ciel. Sans but précis cette fois, juste pour n'avoir aucun point de focalisation.

- Ce n'est pas tout. Mais le reste tu le fais juste en étant toi. C'est déjà pas mal comme tâche, non ?

Il ne sait pas vraiment comment exprimer autrement ce qu'il pense. Que Fuyu n'a qu'à continuer à exister pour être une bonne petite soeur, et que mine de rien, il a conscience que vivre, c'est difficile. Elle n'a pas un rôle aussi simple qu'elle le pense. En plus de cela, elle a affaire à un homme de cinq ans son aîné - et encore, la réalité est tout autre - dont elle ne sait rien. Quelques informations sur sa mère, et tout ce qu'il a pu faire, et qu'elle aurait pu retenir, lors de leurs rencontres. Pas plus. Trois fois rien. Et pourtant, la voilà déjà liée à lui. Quelque part, la situation actuelle est en partie hors de son contrôle. Se jeter les yeux fermés dedans par confiance est aussi inconsidéré que courageux. Et bien sûr, la voix de la raison qui est censée se promener quelque part dans le cerveau de Finn ne lui dira jamais de fuir. Au moins, l'homme lui en laisse la possibilité, quand elle apprendra - parce qu'encore une fois, elle apprendra tôt ou tard. Il lui laisse l'entière liberté de ses actions, mais en retour il rechigne à parler. Et il n'ira certainement pas lancer une psychose sur ses activités, et comment une enfant ne devrait franchement pas traîner avec des types comme lui. Un bien pour un mal.

Finn laisse Fuyu bouger, changer de positionn, ramenant son regard vers elle. Observant l'adolescente s'installer plus prêt de lui. Elle lui prend la main qu'elle vient de lâcher et la dépose contre sa joue. Le plus âgé en profite pour caresser cette dernière de son pouce, affectueusement. Espérant lui donner un peu de courage par là, si jamais c'est ce qu'il lui manque pour se lancer.

– Mon besoin de pleurer sur mon passé fût plus fort que mon envie de le chasser de mon présent.

Oh. Ceci explique cela. Son air vide, la fatigue apparente sur ses traits - comme ça ils font la paire -, tout prend un sens. Elle ne l'a pas dit, mais il comprend bien que cette phrase concerne directement ce qu'il a pu se passer entre hier et aujourd'hui. Sinon, cela n'aurait aucun rapport avec la conversation en cours. Et Fuyu ne lance pas ce genre de déclaration dans le vent.
Tout bien réfléchi, elle ne lance jamais rien dans le vent, mais c'est un détail.
Il n'y a rien à répondre à l'adolescente. Ce n'est pas une confession qui attend une réponse, tout simplement parce qu'il n'y en a pas. Quand le passé douloureux revient à la charge, il vaut mieux encaisser l'attaque, pleurer pour tout évacuer, et repartir avec une jauge à zéro. Qui se remplira encore, et qu'il faudra à terme à nouveau vider. Malheureusement, elle est indestructible, cette jauge. Indestructible, mais pas bouchée aux deux extrémités au moins. Tout ce qu'il fait, tout ce qu'il peut faire, c'est lui offrir du réconfort. Ici, en appliquant entièrement sa paume sur sa joue et en serrant légèrement.

– J’aurai su que tu n’as pas dormi, hier soir, je serai venu te tenir compagnie.

Il ne peut retenir un sourire à cette remarque. Sourire immédiatement suivit d'une mine plus sérieuse, une fois qu'il a pris une seconde pour réfléchir à la déclaration. Il se redresse et se penche en avant de façon à entrer dans le champ de vision de Fuyu, et du même coup avoir son visage dans le sien.

- Tu peux venir même quand je ne suis pas réveillé.

Il a bien pris conscience quand il l'a vu sourire que c'était de l'humour. Il l'a pris en tant que tel en premier, mais il tient à ce qu'elle sache qu'elle peut se présenter à sa porte quand elle veut. Quoi de plus normal ?
L'instant d'après il lui sourit à nouveau, soulevant sa main libre pour passer ses doigts sur le visage de Fuyu. Parcourant son front à travers les mèches de cheveux présentes, glissant le long de son nez, comme la plus jeune a déjà pu le faire sur lui, sauf qu'il ne cherche rien en particulier. Il n'essaie pas de retenir de tracé, pas de mémoriser une sensation. Il n'y a pas de but derrière son geste. Lui-même ne pense pas spécialement en le faisant. Enfin, il pense, mais pas au geste. Il pense au fait qu'il devrait dire quelque chose. Il devrait, mais ne sait pas. Ou plutôt, ne veut pas savoir. Ce qui signifie qu'au fond, il sait, et que ces deux phrases sont tordues. Tout comme l'explication qu'elles portent. L'hésitation doit d'ailleurs se lire sur son visage, sans pour autant pouvoir être réellement expliquée. Bien qu'il ne soit pas si difficile que cela de finir par deviner qu'il veut dire un truc, mais n'est pas sûr de pouvoir le faire. Et comme il n'y a pas trente-six milles sujets où il bloque, additionner deux et deux est facile.
Il retire abruptement sa main du visage de la plus jeune, pour aller empoigner l'herbe au sol avec elle tandis qu'il rebascule en arrière en s'appuyant sur celle-ci. Son regard fuit vers le cours d'eau et il serre la mâchoire pour s'empêcher de parler. Peu importe sous quel optique il regarde ce qu'il devrait dire, pas un seul ne lui plaît. De toute façon, pourquoi même se donner la peine d'étudier la chose ? Rien ne changera le fond.

- J'arrive pas à... A parler.

Il soupire devant le ridicule de sa phrase, cessant par la même occasion de malmener les brins d'herbes. Qui lui en sont au passage très reconnaissants. Réellement, il devrait parfois réfléchir un peu plus à ce qu'il dit. Fuyu l'a vu, qu'il n'arrive pas à parler. Ce n'est pas cela qui va faire avancer les choses, ni aider Fuyu en quoi que ce soit. Après tout, ce n'est pas comme si elle pouvait faire quelque chose.
Ou peut-être que si. Peut-être que si, avec les autorisations nécessaires. Comme elle aime tant se poser des questions sur tout, en lui en retirant une partie, peut-être que. Ou peut-être pas. COmment savoir ? En testant bien sûr.
Du coup il se redresse et plante ses yeux dans ceux de Fuyu.

- Fais moi parler.

Passons sur le sens étrange de la phrase, puisque vu son émetteur, il ne voulait forcément pas lui faire adopter un de ses multiples sens tordus. Il pense bien entendu à ce qu'elle lui pose des questions. Et si possible, des questions pointues, précises. Histoire qu'il n'ait pas d'échappatoire, même s'il risque fort de trouver un moyen assez souvent. Après bien entendu, la phrase étant comme elle est, libre à Fuyu d'employer la méthode qu'elle souhaite. Même si dans l'instant, Finn n'en voit pas beaucoup.
La demande sonne presque comme un ordre, et aurait sonné comme telle s'il n'y avait pas eu sa première déclaration. Du coup maintenant, il y a comme une arrière notion de demande d'aide, de demande de coup de pouce. Il n'empêche qu'il n'a pas demandé s'il te plaît.
Enfin. Fuyu se plaignait de ne pas pouvoir l'aider, voilà qu'il lui offre une occasion en prouvant le contraire. A elle d'en faire ce qu'elle souhaite.



[Hrp= Je te demandais tout à l'heure comment tu ferais pour tourner le dialogue en truc louche parce que je voyais pas de faille. Et puis finalement... Merci Finny o/ *sort*]
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Fuyu Akeno

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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty5th Octobre 2012, 08:57

La petite sœur ne peut pas faire grand-chose pour son aîné. Elle peut être là. Elle peut écouter. Elle peut conseiller, parfois. Mais ce pour quoi elles sont le pus douées, si on oublie le fait qu’elles ont un don divin pour agacer leurs aînés, c’est s’inquiéter. Nous allons, pour ne pas trop nous égarer, prendre l’exemple d’une grand-frère et de sa cadette : Finn et Fuyu. Ils n’étaient pas liés par le sang, et ne partageant donc pas le même passé, il était difficile pour l’un de protéger l’autre. Et encore. Le jeune homme pouvait s’y prendre de différentes façons. Rien que le fait de lui avoir proposé de passer la nuit chez nuit, l’autre soir, était une preuve qu’il pouvait parfaitement faire ce qu’il voulait et donc, la protéger. Et puis, il l’avait aussi laissé partager son lit et avait accepté de céder à ses caprices en l’embrassant. D’une certaine façon, c’était aussi une protection. Il l’avait protégeait d’une folie imminente. Ce n’est pas pour exagérer, mais vraiment, elle était tellement perdue qu’elle aurait pu sombrer. Ou pas. Bref. Fuyu, elle, ne pouvait rien faire. En même temps, vous me diriez que c’était elle qui avait le plus besoin de protection. Physiquement, elle était nettement plus faible que Finn. Et mentalement aussi. Sûrement. Mais elle ne pouvait pas s’empêche de vouloir apporter une aide au jeune brun alors qu’il n’en avait peut-être pas besoin. Mais rien que le fait d’avoir avoué la derrière fois qu’il cachait quelque chose prouvait qu’il avait besoin d’elle. Besoin d’une oreille attentive. Mais elle ne s’en rendait compte qu’à moitié. Lui était-elle indispensable ? Pas d’après elle. Lui était-il dispensable ? Bien sûr que non. Ce fameux soir, elle avait besoin qu’il soit là. Et il l’avait été. Sous toutes les formes possibles. Elle ne l’avait d’ailleurs pas remercié. Plus tard. Oui, plus tard, parce que ce n’était vraiment pas le moment. Continuons. Elle ne savait pas trop pourquoi elle ressentait ce profond besoin d’être là pour lui, alors qu’il y a un peu plus d’un mois, elle ne le considérait que comme une connaissance, voire un ami. Mais maintenant, c’était tout autre. Elle avait autant besoin qu’il soit là pour elle que d’être là pour lui. C’est très difficile à expliquer, mais elle avait l’impression qu’il avait ou qu’il aurait besoin d’elle. Pourquoi ? À quel sujet ? Elle ne saurait répondre à ces questions. Une simple impression, comme dit plus haut. Voilà tout. Mais le fait de ne rien connaître sur lui ne l’aidait pas du tout. Si cette dite impression s’avérait être fondée, alors, aurait-t-il besoin d’une protection physique ? Fuyu était loin – très loin – d’être à la hauteur. Un soutient psychologique ? Elle qui était au bord du précipice de la dépression ne saurait l’aider. Mais comment alors ? Le problème était bien là. Elle n’en savait strictement rien. Lui, il pouvait lui faire faire et lui faire dire ce que bon lui semblait. Il pouvait l’obliger à quitter un lieu même si elle refusait. Et si vraiment elle résistait, un coup au ventre suffira à la déconcentrer pour qu’il puisse la traîner où il voulait. Bon, après, Finn n’avait vraiment pas intérêt à la frapper. Parce que oui, il allait amèrement le regretter. Et ce, que ce soit pour le bien de la demoiselle ou pas. Mais nous n’en étions pas là. Et d’ailleurs, nous n’y serons jamais. Aussi, comme il l’avait fait la dernière fois, il pourrait dire une « bêtise » et faire remuer en elle un torrent de souvenirs. Ou alors, il pourrait simplement poser ses questions. Elle refuserait d’y répondre si ça lui chantait, mais tôt ou tard, il saura – il avait un certain contrôle sur elle. Pour en revenir à la fameuse impression, Fuyu sentait que ça avait un rapport avec ce qu’il lui cachait. Le fait de ne pas l’avoir contredis la dernière fois signifiait qu’elle avait visait dans le mille : il avait bel et bien un secret. Mais pourquoi ne rien lui dire ? À quoi bon ? Il n’était plus un enfant, ce n’était pas un simple caprice. Une question de vie ou de mort, peut-être ? Il ne fallait pas exagérer. Mais vu la réticence de Finn, était-réellement hors contexte ? Je ne pense pas. Elle finira par le savoir. Il finira par parler. Par céder. Peut-être qu’il éclatera en pleine dispute. Peut-être qu’il voudra juste parler. Peut-être aussi qu’il comprendra enfin l’envergure de l’injustice dont il fait preuve envers Fuyu. Il se sentira donc un peu obligé de le lui dire. Il n’ignorait pas que plus longtemps ses lèvres restaient scellées, plus la vérité serait dure à entendre, et plus les représailles seront dévastatrices. Imprévisible comme l’était la jeune Akeno, il suffirait vraiment d’une seconde de trop pour qu’elle explose. Elle-même ne savait pas comment réagir. Mais de toute façon, même en l’ayant su, la situation aurait été toute autre. C’est drôle comme on se casse la tête à prévoir ce qu’on va dire ou faire et qu’à la fin, ça ne se passe pas du tout comme ça. Enfin, je dis c’est drôle, mais pour la personne, ça doit tout bonnement être horripilant. Et pour en revenir à l’adolescente, elle avait déjà passé quelques unes de ces nuits à imaginer les pires scenarios possibles. Mais peut-être était-elle bien loin du compte. Peut-être que ce n’était pas du tout quelque chose à laquelle aurait pu penser une enfant.

Ce qu’il lui répond lui soutire un sourire. Être elle. Ça semblait sincère. Non, ça l’était. Il le pensait vraiment, alors ça réussit à toucher Fuyu. Mais elle ne s’attarda pas sur cette partie la de sa réponse, préférant analyser ses derniers mots. Il ne se doutait même pas de la difficulté à rester soi-même face à un être aimé. Quoique peut-être. Bref. La jeune fille, comme beaucoup d’autres personnes je présume, en présence d’une personne chérie, avait du mal à rester elle-même. Elle avait toujours cette impression d’en faire trop, ou pas assez. Alors soit elle jouait la gamine, soit l’adulte. Et parfois, elle se trompait totalement. Mais avec Finn, c’était différent. Elle n’avait aucun mal à trouver le juste milieu. Elle ne réfléchissait pas à la façon dont elle devait être, elle l’était juste. Bon, après, elle pouvait passer plusieurs minutes à peser le pour et le contre pour voir si oui ou non, il fallait qu’elle parle. Mais elle restait elle-même, quelle que puisse être la décision à laquelle ses réflexions l’amènent. Que voyait-il quand il la regardait ? Avait-il toujours cette image du baiser partagé ? Ou juste les traits de cette petite fille qu’il avait serrée dans ses bras avant de se coucher ? Ou, comme il le lui avait déjà dis et comme il le signifiait, avait-il en tête simplement Fuyu ? Juste elle ? Fort possible.

Son pouce lui caressa la joue à peine eut-elle lâché sa main, et après un moment, il appliqua une plus forte pression avec sa main. Il avait d’emblée compris de quoi elle parlait. Pas que c’était évident, mais elle avait tout de même en face d’elle Finn. Ce même Finn qui semblait la connaître depuis toujours. Il la comprenait, en fait. Elle n’en avait pas trop dis, mais elle avait bien choisi ses mots. Comme toujours. Elle avait réussi, en une seule phrase, à expliquer la fatigue durcissant ses traits et le vide emplissant son regard. Il n’y avait rien à dire, rien à faire. Il lui a demandé si elle voulait parler, elle l’avait fait. Voilà tout. Et ça aussi, Finn l’avait compris, vu qu’il ne fît aucun commentaire. Fuyu avait drôlement de la chance d’avoir fait sa rencontre.

Fille unique, délaissée par sa mère, adorée par son père, victime de l’indifférence de ses camardes de classe, Fuyu n’avait jamais ressentis un sentiment aussi agréable autre que dans les bras de son paternel. En même temps, elle n’avait jamais eu besoin d’autre chose. Mais c’était logique, parce que pour elle, il n’y avait que son père qui pouvait lui offrir un tel confort. Alors elle ne chercha pas ailleurs. Mais maintenant qu’elle découvrir l’aisance que lui procurait seulement les mots prononcés par Finn, elle se demandait bien comme elle avait pu vivre sans. L’ignorance justifie cela. Quand on ne connait pas quelque chose, on n’y aspire pas. Ceux n’ayant connu que le point A n’ont aucune raison de courir pour atteindre le point B. Ceux connaissant le point B mais se trouvant au point A font tout pour l’atteindre. Ceux visualisant le point C peuvent éventuellement s’arrêter au B, mais ne cesseront de rêver au C. Et puis, au bout du compte, nous n’avons pas toujours ce que l’on veut. D’ailleurs, c’était souvent le cas. Mais espérer fait vivre. À la base, Fuyu n’était pas d’accord avec cela. Elle disait qu’elle était la preuve que non, qu’elle réussissait parfaitement vivre sans pour autant espérer quoique ce soit. Mais c’était faux. Elle espérait toujours quelque chose. Elle espérait un jour se remettre de son passé. Et maintenant qu’elle connaissait Finn, elle espérait pouvoir l’aider. Elle espérait qu’il allait vraiment tenir sa promesse. Elle espérait que ce qu’il lui cachait ne l’obligerait pas à s’en aller. Autrement dit, elle ne voulait pas qu’il ne tienne pas sa promesse à cause d’elle. Hors de question qu’elle se sente coupable. En même temps, elle lui avait promis de ne jamais l’abandonner. La seule raison qui pourrait la pousser à s’éloigner serait le temps qu’il mettrait pour lui parler. En bref, elle espérait bien des choses. Bien trop de choses. Mais elle-même ne semblait pas s’en rendre compte.

Il lui sourit quand elle fit sa remarque, mais bien vite, un air sérieux dévasta son visage. Fuyu en fut d’ailleurs quelque peu étonnée, mais ne s’empêcha pas de fermer les yeux. Quand elle sentit son visage se positionner juste au-dessus des siens, elle les rouvre brusquement. Ce qu’il lui dit la soulagea. C’était plutôt gentil. Bien que lui aurait considéré cela comme étant juste normal, pour elle, c’était bien plus. Et puis, il lui sourit. Sourire auquel elle répondit faiblement. Il vint ajouter son autre main sur son visage, faisaient glisser ses doigts sur son front, puis sur son nez, traçant son visage. Elle n’essaya pas s’échapper à ses caresses, car non seulement c’était vraiment très agréable, mais en plus, d’habitude, c’était elle qui le faisait. Alors pour une fois qu’il s’adonnait à cette activité, elle n’allait sûrement pas lui retirer ce plaisir. Aussi, pour pleinement profiter, elle aurait fermé les yeux. Enfin, normalement. Mais elle voulait voir Finn. Elle voulait voir la moindre petite étincelle se logeant dans ses prunelles. Au début, elle n’y décela pas grand chose, mais elle n’eut plus à attendre longtemps. L’hésitation. Si elle ne se trompait pas, ça devait être ça. Il retire alors assez brutalement sa main, et Fuyu ne cache pas son étonnement. Elle n’attendit pas plus longtemps, se redressant brusquement, se mettant à quatre pattes, observant Finn. Elle vit les muscles de ses bras se contracter et laissa ses yeux glisser jusqu’à voir le sort des pauvres brindilles d’herbes, légèrement hissée vers le haut. Elle l’observe, attendant de voir ce qu’il allait dire. Oui, il allait parler. Ça allait être plutôt inattendu, et elle ne saurait sûrement pas quoi répondre, mais il allait parler. Était-ce réellement de l’hésitation qu’elle lu un peu plus tôt sur son visage ? D’après ses dires, oui.

Elle s’obligea à ne pas écarquiller les yeux, préférant les fixer simplement sur son visage. Elle ne comprenait pas. Il n’arrivait pas à parler. Comment ça, il n’arrivait pas à parler ? Et puis, de quoi ? Et pourquoi maintenant ? Elle l’observait silencieusement. Le soupire qu’il émit prouvait que lui non plus n’était pas totalement conscient de ce qu’il faisait. Lui demandait-il de l’aide ? Peut-être que oui. Peut-être bien que non. Quand il lui dit de le faire parler, elle en conclu que oui. En fait, il ne le lui demanda pas, il le lui ordonna littéralement. Elle ne tiqua pas, se contentant d’appuyer sur le bouton on pour enclencher son cerveau. Enfin, il était déjà activé, mais disons qu’elle venait de passer la vitesse supérieure. Surtout que maintenant que ça ne le concernait pas, elle allait se donner un peu plus à fond. Il le fallait. Elle qui se plaignait de ne pas pouvoir venir en aide à Finn, elle était servie.

De quoi voulait-il parler ? Et puis, comment espérait-il que la plus jeune réussirait à le faire parler ? Elle pouvait bien des choses, mais le faire parler, ça n’allait pas être facile. Elle pouvait le faire crier, par exemple. Elle pouvait l’énerver, l’agacer. Elle pourrait, accessoirement, le faire rire. Et si on s’aventurait sur un chemin plus tordu, elle serait parfaitement en mesure de le faire frissonner. De le faire gémir, même. Mais le faire parler...
Son cerveau fit tilt, marche arrière et se mit sur pause sur le mot « tordu ». Il ne lui avait fixé aucune limite. Était-ce voulu ? Il avait oublié ? Malgré l’état dans lequel il se trouvait, ce serait plutôt étonnant de sa part. Et si elle se servait de cela ? En combinant deux chemins, peut-être qu’elle réussira. Peut-être que le mettre dans une situation peu confortable le poussera un peu plus à parler. Sous l’effet de la pression. Il fallait essayer.

Elle comprit enfin dans quelle situation elle l’avait mise la dernière fois. Elle qui pouvait s’avérait être très lunatique, pensant à diverses choses en même temps, pouvait bien compliquer sa tâche à ceux qui avaient la malchance d’être en sa présence. Et Finn a déjà subi cela, l’autre soir. Il avait dû passer un sale quart d’heure à essayer de trouver une solution pour essayer d’aider Fuyu. Mais lui au moins, il avait réussi. Elle, en revanche, elle n’avait franchement pas confiance en elle-même.

Elle se leva, enjamba Finn, et vint s’accroupir de l’autre coté. Pourquoi ne pas être resté où elle était ? Disons qu’elle avait besoin de marcher, même si ce n’était qu’un ou deux pas. Finalement, elle opta pour une position plus confortable, se laissant tomber sur ses genoux. Elle observait le jeune homme, la tête légèrement penchée sur le coté. Se demandait-il à quoi elle pensait ? Même s’il venait à formuler la question, elle ne saurait y répondre. Elle ne savait pas du tout ce qu’elle avait l’intention de faire. Laissant libre cours à son instinct, elle laissa courir les doigts de sa main droite sur le torse de Finn, raclant doucement ses ongles quand elle eut atteint son cou, reprenant ses caresses quand elle atteignit son visage. Elle fit passer sa main sur sa nuque et l’attira à elle, enfouissant son visage dans son cou. Elle huma son parfum à plein poumons, espérant y trouver une solution adéquate. Après deux trois secondes, elle trouva. Des mots. Les gestes ne seraient là qu’en guise d’accompagnement.

Elle releva le visage après avoir déposé un léger baiser dans son cou, sans trop savoir pourquoi elle venait de le faire. Peut-être pour lui donner un peu de courage, essayant de le pousser à parler. De l’aider. Elle s’y prenait mal. Elle en était bien consciente, mais elle n’avait pas pour habitude de faire cela. Vraiment pas l’habitude. Et puis, elle posa ses deux mains sur ses joues, lui tournant légèrement la tête pour qu’il soit parfaitement face à elle. Son front vint rencontrer le sien, et dans un souffle, quelques paroles s’envolèrent.

– Ne te soucie pas de ma réaction. Ma promesse de l’autre soir tient toujours.

Pour rien au monde je ne t’abandonnerai. Voulait-il parler de son passé ? Peut-être. Si c’était le cas, alors il n’y parvenait pas. Pourquoi ? Qu’est ce qui bloquait ? Avait-il, comme elle venait de le souligner, peur de sa réaction ? Comme elle quand elle a voulu l’embrasser ? Pourquoi se posait-elle tant de questions ? Pourquoi n’arrivait-elle pas juste à agir ?
Elle sourit légèrement, chassant toutes ces pensées – toutes ces questions – de sa tête.

– Essayons de commencer simplement, d’accord ?

Comme la première fois, sa voix se fit étrangement douce et suave. Elle ne savait pas quoi lui demander. Devait-elle se montrer précise, pour le guider, en quelque sorte ? Ou alors, elle devait se montrer plutôt vague, pour ne pas le brusquer ? Elle avait essayé d’être au milieu. Et puis, ce qu’elle pensait être une question simple pouvait peut-être ne pas l’être. Le désavantage de ne pas du tout savoir sur quel terrain elle s’aventurait, étant donné qu’elle ignorait tout de son secret, si ce n’est une infime partie du caractère de sa mère – et encore fallait-il que sa mère fasse partie de son secret, sinon, elle ne savait vraiment rien. Comme quand il lui avait parlé de ce chez elle et qu’elle ne manqua pas de lui faire remarquer que personne ne l’y attendait. Et si cette fois-ci, c’était elle qui commettait une erreur ? Elle croisait les doigts. Mais maintenant, il fallait qu’elle parle. Et tout de suite.

– Qu-as-tu fais, cette semaine, qui pourrait ne pas paraître anodin d’un point de vu général ?

D’un point de vu général, pas du tien, Finn. Elle voulait vraiment ajouter cela, mais elle ne fit pas. Stupide, non ? Elle ne trouva pas mieux. Vraiment pas. Mais ce n’était pas totalement irréfléchi, tout de même. Il semblait fatigué et vide, lui aussi, alors il fallait qu’elle sache comment il s’y était pris pour être dans cet état. Décidément, Fuyu ne disait jamais rien au hasard. Néanmoins, sa voix s’était faite tranchante, exigeant une réponse. Net changement si on comparait le ton sur lequel elle lui posa la question à la douceur qu’elle employa plutôt.
Elle agita ses deux index, de façon à pouvoir les faire glisser sur la délicate peau de Finn. Mais dans ce geste, elle cherchait plus à puiser du courage qu’à en donner.
En avait-elle trop demandé ? Pas assez ? Finn n’aurait jamais dû lui demander – lui ordonner – de le faire parler. Pas que ça la dérangeait, pas du tout, mais elle était dans l’incapacité de lui venir en aide et croyez-bien qu’elle le regrettait. Elle lui avait posé sa question, libre à lui d’y répondre ou de ne pas y répondre. Finalement, être une petite sœur n’est pas si facile que ça. Enfin, laissez-moi corriger un peu cette phrase. Être la petite sœur de Finn n’est pas si facile qu’on pourrait le croire. Mais être la petite sœur de Finn était la meilleure chose qui aurait pu arriver à Fuyu.
[HRP : Owi, merci Finn ! ♥]
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty6th Octobre 2012, 08:45

Le plus grand ennemi de l'homme, c'est l'homme. Et en fait, c'est bien souvent tout aussi vrai individuellement. Chacun est son plus grand obstacle. Souvent, pas toujours. Parce qu'il est difficile de concilier sa personnalité, avec ce qu'il faudrait faire, ce que l'on veut faire, et ce que les autres acceptent. Bien que ce dernier point ait parfois une importance moindre. Il n'en reste pas moins que les barrières que l'on se pose sont souvent les plus hautes et les plus difficiles à abattre.
Dans le cas de Finny, il s'est en effet posé des obstacles tout seul. Après tout personne ne le force à rester au secret. Evidemment, s'il attire des ennuis au clan, il sait qu'il y aura des représailles, mais de base il n'est sous aucune contrainte. Et peut-être que ce détail là énerverait un peu Fuyu. De savoir qu'il s'embourbe tout seul, en plus s'y complaît. Tout du moins, il pense s'y complaire. En attendant de trouver un moyen d'en sortir en évitant de faire trop de dégâts. Tandis que l'adolescente a de très bonnes raisons de ne pas tout avouer. Ce sont des souvenirs douloureux à rappeler. Qui ensuite peuvent causer de gros dommages si réutilisés contre elle. Bref, sa réticence est entièrement justifiée. Alors que celles de Finn, au fond, relèvent surtout de l'égoïsme. A vouloir la garder près de lui. Cependant on obtient rarement quelque chose sans prise de risques. Il finira bien par s'en rendre compte. Si possible, pas trop tard.

A sa demande tombée de nulle part, l'adolescente réagit en se levant juste pour l'enjamber et passer de l'autre côté. Pourquoi ? Finn n'en a aucune idée. Sa technique habituelle qui consiste à attendre la suite - technique hautement travaillée, si si - ne marche pas cette fois, puisque la plus jeune se contente de l'observer en s'agenouillant. Et le contractant ne parvient pas à lire sur son visage à quoi elle peut bien penser. Il est vrai qu'il n'a pas précisé à quoi il pouvait faire référence, pris dans ses pensées. En creusant un peu, on finit par comprendre de quoi il parle, mais pour une fois il n'a pas été très clair. Direct, comme souvent, mais fort peu compréhensible.
Néanmoins Fuyu l'attire à elle, allant jusqu'à poser ses lèvres sur son cou avant de laisser leurs fronts l'un contre l'autre. Un mouvement qu'elle semble décidément apprécier.

– Ne te soucie pas de ma réaction. Ma promesse de l’autre soir tient toujours.

A cela, il ne peut s'empêcher de sourire. Autant d'affection parce qu'elle a trouvé les bons mots, que d'amertume envers lui même parce qu'encore une fois, son avis sur la question ne change pas. Aussi fort qu'il puisse, et qu'il veuille croire à cette promesse, il ne peut pas s'empêcher de penser qu'elle n'a pas idée.
Si elle ne s'était pas mise à parler l'instant d'après, il l'aurait serrée dans ses bras. Sauf qu'il lui a demandé quelque chose, et qu'elle est en train de le faire. L'interrompre n'est pas permis.

– Essayons de commencer simplement, d’accord ?

C'est étrange. C'est étrange, quand c'est Fuyu dans le rôle de "la plus grande", de celle qui supervise. Si Finn n'avait pas avec lui cette ténacité à la voir régulièrement comme une enfant, il en serait presque intimidé, impressionné. Presque. Là, ce n'est pas le cas. Cependant, il note dans un coin de son esprit qu'en fait, Fuyu s'en sortirait probablement bien avec les enfants. En employant un autre ton et sans les caresses, mais la démarche y est.
Il glisse une main dans la chevelure argentée pour l'encourager à continuer. Elle n'a après tout pas encore posé de question.

– Qu-as-tu fais, cette semaine, qui pourrait ne pas paraître anodin d’un point de vu général ?

D'un point de vu général ? Er... Tout ? Enfin non, beaucoup de choses, mais pas tout. Malheureusement tout de même, beaucoup trop de choses. Le ton de la plus jeune a surpris le contractant intérieurement. C'était beaucoup plus dur que celui qu'elle a utilisé juste quelques instants avant. Exigeant assez nettement une réponse qu'il ne veut pas donner. Alors qu'il sait qu'il doit et qu'au final, il le fera. Du coup il marmonne :

- J'croyais que tu voulais commencer simplement...

Ce n'est pas un reproche, plus un commentaire fait à lui même. Après tout Fuyu ne pouvait pas deviner, et il est quand même celui qui a demandé en premier lieu. Alors quoi qu'il puisse bien arriver dans les minutes à venir, ce sera bien fait pour lui.
Il a très envie de se désister, de dire à Fuyu de tout oublier et de bifurquer en terrain connu où il pourrait librement naviguer. Car ici, il est entouré de rochers qui n'attendent que de le couler. Ne pas mentir. Et en même temps, continuer à ne pas dire toute la vérité parce qu'il ne peut pas la dire. Et qu'il n'a strictement aucune idée de comment réussir à se résoudre au contraire. Ce n'est pas la faute de Fuyu. Ce n'est pas un manque de confiance. Il n'a de cesse de se le répéter, et c'est vrai. Parce qu'après tout, elle ne pourrait rien faire de ce qu'il a à lui apprendre. Rien du tout. Ce dont il a peur est avant tout de lui attirer des ennuis. Et, en étant honnête, que leur lien se brise.
Alors peut-être qu'en creusant bien, il n'est pas encore suffisamment confiant en la solidité de ce lien entre eux. Et cela, il refuse de l'admettre. De se l'admettre. Ce qui est grave, car tout ce qu'il suffirait de faire au fond serait de lui prouver qu'il a tort. Ou qu'il se décide à outrepasser tout cela. Reste à déterminer lequel des deux évènements arrivera le premier.
En attendant, s'il pouvait, il irait bien se plonger la tête dans l'eau froide de la rivière histoire de remettre de l'ordre dans sa tête. Cependant, hors de question de faire cela maintenant. Surtout que ça inclurait de bouger. Et franchement, il a la flemme.

- J'ai fait pas mal de trucs "non anodins" cette semaine.

Il mime les guillemets avec une main tout en parlant. Puis, après un court silence, il ajoute :

- Bien que pour moi, c'était plutôt la routine.

Ou presque, si on excepte la mission ratée. Parce que bon, en général ce sont des succès. Pas forcément brillants et sans bavures, mais des succès néanmoins. De toute façon, ce n'est pas comme si on lui collait souvent à faire des trucs d'une importance capitale, à la difficulté accrue en premier lieu.
Son rajout est juste là pour offrir une petite pièce du puzzle. Quoi qu'il fasse, il le fait suffisamment régulièrement pour l'avoir accepté comme étant "normal". Ou tout du moins, il ne juge plus ses actions. De toute façon, cela fait longtemps qu'il a arrêté de le faire. Il sait juste parfaitement que Fuyu ne devrait pas baigner là dedans.
Il est en train de se prendre la tête sur un problème dont la solution est pourtant simple.

- Tu sais...

Il replace une partie de la chevelure de l'adolescente derrière son épaule tout en séparant leurs fronts, ne laissant sa phrase en suspend qu'une petite poignée de secondes.

- Je ne suis même pas sûr que tu me croies si je te disais tout.

En même temps des fois les vérités les plus grosses le sont tellement qu'elles passent, justement. Finn, bien qu'il pense réellement sa phrase, est quand même un petit peu en train de se chercher des excuses et de se justifier. Evidemment, pas pour bien longtemps.
Il va venir un moment où la question de Fuyu sera trop pointue pour qu'il puisse y répondre avec "truc", pour qu'il puisse se permettre d'être vague. Et, à trop peu lui offrir d'informations comme il le fait, cette question pourrait bien tomber rapidement.
Du coup, après une énième hésitation, il décide de prendre quelque peu les choses en main.

- Dis moi, qu'est-ce que tu sais de la tragédie de Sablier ?

Plus louche, tu meurs. Une question sans contexte, arrivée comme un cheveux sur la soupe, avec en apparence aucun lien avec la situation en cours ? Soit Fuyu pense qu'il est devenu complètement lunatique, une vraie girouette, soit elle soupçonne le lien avec ce qu'il cache. Il n'y a pas beaucoup d'autres options. A part la technique Finn qui consiste à attendre voir comment les choses se passent avant de frapper. Enfin cette technique là porte ce nom pour une raison.
Enfin, comme il a conscience d'agir de manière étrange depuis qu'il a avoué ne pas réussir à parler, il décide d'ajouter :

- Ne te poses pas trop de questions, j'ai conscience d'agir de manière étrange.

Histoire de prouver qu'il a encore toute sa tête, même si ses actions ne font probablement pas sens à la plus jeune. Qui par ailleurs, a encore la mission de le faire parler. Et même s'il n'a pas répondu à la question de Fuyu, le fait qu'elle commence à en poser directement délie la langue du contractant. Combien même cela n'est pas directement visible. Le fait est que si l'adolescente n'avait pas commencé, lui ne se serait pas senti menacé, et jamais il n'aurait prononcé le nom de Sablier. Finalement, premier mouvement réussi pour la plus jeune.


[Hrp= j'aime pas ce post. Pour le prochain, soit Fuyu le secoue, soit je trouverai un truc pour le faire xD]


Dernière édition par Finn Baskerville le 7th Octobre 2012, 07:25, édité 1 fois
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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty7th Octobre 2012, 07:23

Certaines femmes ont l’instinct maternel, d’autres ne l’ont pas. Ce n’est pas un don, mais ça ne s’acquiert pas vraiment avec le temps. En fait si, on pourrait considérer cela comme étant un don. Effectivement, si quelqu’un est incapable de faire preuve d’assez d’humanité et de féminité pour agir comme une mère, il lui sera grandement difficile d’établir un quelconque contact avec les enfants. Encore fallait-il qu’il le veuille, me diriez-vous. Mais nous pouvons tout de même feindre ce dit instinct si réellement nous ne savons point comment nous y prendre et que nous en avons besoin. Premièrement, la proximité. Réduire la distance entre deux corps mets à l’aise le plus jeune, l’incitant d’une façon extrêmement douce à parler ou à agir comme on voudrait qu’il le fasse. Le ton de voix accouplé à quelques caresses ci et là devrait finir de le convaincre. Ce qui est le plus difficile, c’est d’agir avec quelqu’un ayant passé depuis bien longtemps déjà l’âge enfantin. Fuyu se comportait telle une adulte, les traces de l’adolescence l’avaient désertée l’espace de quelques instants. Néanmoins, on ne pouvait pas dire que les rôles étaient inversés, parce que Finn n’agissait pas du tout comme un enfant. Loin de là. Du coup, ça n’en était que plus difficile pour la demoiselle qui tentait de trouver un moyen pour réussir la tâche qu’il lui attribua. Et jusque là, ce fût plutôt pitoyable. Plutôt oui, disons le comme ça. Et comment agir avec lui ? Comment agir avec quelqu’un qui est plus expérimenté que nous ? Comment se comporter avec lui ? Comment trouver les bons mots ? Comment ne pas le brusquer ? Comment enclencher le bon bouton alors que nous ignorons même où nos doigts se posent ? Et puis, elle n’avait jamais fait ça. Habituellement, il suffisait de quelques mots doux pour faire parler les hommes. Tellement stupides. Mais Finn lui, n’était pas comme ça. Ou peut-être que si, avec d’autres femmes. Mais de toute façon, Fuyu ne préférait ne pas y penser parce qu’il était bien l’un des rares hommes qu’elle respectait. Du coup, elle se donnait beaucoup de mal pour trouver une solution adéquate. Mais plus elle creusait, moins elle trouvait, et plus elle s’y emmêlait. Comment faisait-il pour la faire parler ? Elle s’obligea à remonter quelques jours en arrière, s’arrêtant sur les évènements s’étant déroulés l’autre soir. Il n’a pas eu à réellement lui forcer la main, et même s’il bouillonnait de curiosité, il garda son calme, ne lui posant même pas de réelles questions, se contentant de l’inciter gentiment à la parole. En revanche, elle avait été sage elle, et avait répondu aux questions silencieuses sans trop de souci. Tandis que lui, eh bien, il fallait drôlement le cuisiner pour n’obtenir au final que de simples indications comme « trucs ». Finn, sérieusement, tu ne facilites pas du tout la tâche à la petite Fuyu qui se démène comme elle peut pour ne pas faire de faux pas. Enfin, pour ne pas faire de faux pas trop apparents, parce que les faux pas, elle les enchaînait. À quoi pouvait-il bien être comparé, si ce n’est pas à un enfant ayant besoin d’affection et si ce n’est pas à un adulte raisonnable ? Hum… Un animal. Oh, qu’il ne le prenne pas mal, ce n’était pas dévalorisant. Pas du tout. En fait, il agissait réellement comme un animal. Un animal blessé. Effectivement, plus Fuyu s’approchait, plus elle s’y prenait de cette façon dite maternelle, plus elle voulait se montrer gentille et affectueuse, moins elle approchait de son but. Elle ne faisait que s’éloigner de la cible. Toujours. En revanche, maintenant qu’elle pensait comme ça, elle s’y retrouvait un peu mieux. Maintenant, il fallait qu’elle continue sur cette voie. Un animal blessé. Quand on le prenait dans ses bras, qu’on lui envoyait toutes ces ondes affectueuses, qu’on lui faisait comprendre qu’on ne lui voulait aucun mal, il se sentait mieux certes, mais il se renfermait sur lui-même, tentant d’oublier celui l’ayant mis dans cet état, s’enveloppant dans cette bulle rose que l’humain a formé autour de lui. Son objectif, quel était-il ? Le faire parler. Pas l’apprivoiser. Pas lui prouver à quel point elle tenait à lui. Alors, il fallait qu’elle agisse en connaissance de causes, sans jamais perdre de vue le point où elle désirait se rendre. Pour qu’il parle, il fallait lui mettre la pression. Pas en amoindrissant la distance entre leurs deux corps. Pas en gagnant en proximité. En le menaçant. Finn parlera sous le coup de la menace. L’animal ne se sentira pas en sécurité, il ira jusqu’à mordre celui qui lui rappelle son prédateur, mais il y aura de grandes chances pour qu’il soit assez revitalisé pour attaquer celui qui le fit préalablement du mal. S’il pouvait parler, il parlera. Inévitablement. Bon, là, l’exemple ne tient plus trop la route. Mais bon. Sans trop savoir comment elle s’y était prise, Fuyu en était arrivé à la conclusion que Finn ne parlera que sous la pression causée par la menace. Maintenant, comment le menacer ? Et surtout, pourrait-elle s’y résoudre ?

Il lui sourit faiblement quand elle lui souligna que sa promesse tenait toujours, mais Fuyu n’y crut pas. Quelque chose sonnait faux. Néanmoins, elle ne releva pas ce détail, préférant se concentrer sur la suite. Commencer simplement. Elle ne savait pas du tout ce qui pouvait être simple et ce qui pouvait moins l’être pour Finn. Comment pourrait-elle le savoir alors qu’il s’obstinait à ne rien vouloir lui dire ? Mais finalement, hésitant encore sur la question qu’elle allait formuler, une main glissa dans sa chevelure d’argent, la poussant un peu plus à le questionner. Il l’aidait, alors que c’était elle qui était censée l’aider. Elle se sentait bien faible face à cela, mais sachant que ce n’était pas son tour, que les jérémiades n’avaient pas lieu d’être, elle n’exprima pas cette légère gêne. Le marmonnement qu’il émit lui fit mordre la lèvre inférieure. Petite gaffe. Ou peut-être pas aussi petite que cela. Peu importe, c’était dit. Il voulait qu’elle le fasse parler, elle s’y prenait comme elle le pouvait, voilà tout.

Le ton qu’elle employa aurait incité n’importe qui à s’exprimer, même si ce n’était pas pour répondre à la question. Chose que Finn n’arriva d’ailleurs pas à faire, justement, répondre à la question. L’hésitation se lisait clairement sur son visage, étirant et durcissant à la fois ses traits, alors que Fuyu attendait toujours sa réponse. Réponse qui finit par arriver, bien que ne satisfaisant nullement la jeune fille qui fronça les sourcils. Pas mal de trucs « non anodins », hein ? Mais comme quoi, Finn ? Ça ne rimait à rien. La réponse qu’il lui offrit ne rimait strictement à rien. Il aurait mieux fait de se taire, parce que pour le coup, Fuyu ne pût empêcher une mine déçue. Voulait-elle que le jeune homme le remarque ? Elle s’en fichait, mais qu’il s’estime néanmoins heureux de ne pas encore avoir lu de l’irritation sur son visage. Après quoi, essayez seulement de la calmer. Et bizarrement, elle sentait que si ça continuait comme ça, elle n’allait pas tarder à exploser.

Usuellement, elle pouvait être décrite comme étant une personne à sang froid. Mais plus jeune, les fois où elle s’emporta ne furent pas si rares que cela. Quand elle en avait par-dessus la tête, elle criait, hurlait. Bref, elle s’exprimait. Elle mettait les points sur les i, du coup, bien souvent, elle ne laissait pas la jauge de sa colère se remplir. Mais parfois, ça se produisait. Avec sa mère, par exemple, la jauge était pleine et il aurait suffit d’une année de plus – le temps de prendre quelques centimètres de plus – pour que Fuyu s’emporte. Et qui sait ce qui aurait pu arriver. Qui sait jusqu’où aurait pu aller une gamine décidant de faire comprendre à sa génitrice qu’elle n’avait pas tous les droits qu’elle s’auto-procurait sur son enfant. Avec Finn, ladite jauge était tout bonnement invisible. L’adolescente ignorait quand elle allait exploser – en fait, elle ignorait même si ça allait se produire –, mais elle restait sur ses gardes. La colère ne résoudra rien. Surtout pas avec Finn. Mais au fond, bien qu’elle ne réussisse pas à se l’avouer, elle aurait bien aimé s’énerver. Juste pour se calmer. Pour se vider. Pour qu’au moins l’un deux soit totalement franc envers l’autre. Et cette phrase, je vous l’accorde, a un certain penchant vers la méchanceté. Ce pour quoi la jeune fille la garda pour elle.

Ce qu’il ajoute ne l’éclaire pas non plus. Quoique si. Juste un peu plus. Mais vraiment un peu. Au moins, il lui avait fait comprendre que ce qu’il faisait n’était pas vu comme une chose normale par la communauté en général, mais que pour lui, c’était devenir usuel. Peut-être un peu trop. En fait, ça inquiéta quelque peu Fuyu. À quoi avaient bien pu se résumer ses activités, la semaine passée ? Pour que quelque chose ne soit pas normal, c’est que ce n’était pas spécialement « bien ». Mais je vous l’accorde, nous n’en sommes pas à ce stade où nous définissons ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, à séparer le mal du bien et à retirer la lumière des ténèbres. Fuyu avait compris ce que Finn lui avait communiqué, mais pas plus. Pour une fois, elle ne parvint point à déceler un sens que même l’interlocuteur ignorait. Au final, tout ce qu’elle savait, c’est que ce secret ne cessait de prendre de l’envergure. Et elle ne savait pas si le brun l’avait remarqué, mais ce même secret creusait un fossé entre les deux jeunes gens. Question de temps. Ce n’était vraiment plus qu’une question de temps. Tic Tac.

Il plaça une partie de la chevelure de la demoiselle derrière son épaule et sépara leurs deux fronts. Cette fois-ci, elle ne chercha même pas à les recoller. Elle se contenta de garder ses prunelles fixées sur lui, attendant la suite. Et ce qu’il vient de lui sortir achève de la convaincre. Tant pis pour lui. Il l’aurait cherché. Et maintenant qu’elle avait trouvé la solution, même si elle avait autant à perdre que Finn dans l’affaire – si ce n’est plus –, elle allait l’appliquer. Elle dû s’obliger à garder la bouche fermée, parce qu’elle avait maintenant comprit que ses mots n’affectaient en rien le jeune homme. Il semblait presque n’en avoir rien à faire. Chose qui ne manqua pas d’atteindre la demoiselle. Là, il avait visé dans le mille, et sans s’en rendre compte, venait de lui faire mal. Jamais elle n’avait promis à quelqu’un de rester près de lui quoiqu’il puisse lui avouer, mais pour une fois qu’elle l’avait fait, elle était vraiment à ça de regretter. Il ne la prenait pas au sérieux. Pas du tout. En fait, il ne pouvait s’empêcher de grossir son problème. Et il ne pouvait pas non plus s’empêcher de voir Fuyu comme une enfant.

Elle le regarde fixement, ne disant rien, son visage s’étant durci en une expression qu’elle n’avait arboré que très peu de fois avec Finn. Ce voile sombre prenant ses aises sur ses traits n’augurait rien de bon, et entre nous, elle n’aurait pas aimé être à la place du jeune homme. Il ouvrit de nouveau la bouche, et les pupilles de Fuyu se dilatèrent imperceptiblement. L’étonnement l’envahi, mais il ne fût pas plus fort que cette dure expression régnant sur son visage, alors Finn ne pouvait pas voir à quel point elle était étonnée par sa question.

Peut-être qu’il lui manque une case. Oui, effectivement, cette idée prenait tout se sens. Et si son colocataire avait déteint sur lui ? Ce taré de colocataire ayant ouvert la bouche dans l’unique but de parler de boudin. Vraiment, ce n’était pas impossible. Ce genre de pensées, voyez-vous, étaient un loisir comparé à ce qui se tramait dans la tête de l’adolescente
La tragédie de Sablier. Compte de fées pour certaines, légende pour d’autres. Sotties ou réalité. Puits de moqueries ou de frayeurs. Comme beaucoup d’enfants, elle avait eu droit à une version assez terrifiante. Seule différence, c’est qu’avec l’âge, elle n’avait jamais cessé d’y croire. En revanche, non seulement personne ne lui posa ce genre de questions, mais en plus, elle n’avait jamais cherché à partager son avis avec qui que ce soit. Avis bien singulier, d’après elle. Vous en connaissez beaucoup, vous, qui prennent parti des « méchants » ?
Premier étonnement passé, son cerveau mit en marche analysa la situation sous un autre angle. Finn. Quel était le rapport avec la tragédie de Sablier ? Il y croyait, lui aussi ? Ou alors, était-il stupide au point de s’être inventé une vie où il avait un quelconque rôle dans cet évènement ? Non. Pas Finn. Surtout pas Finn. Il y avait un lien. Et en additionnant tous les éléments qu’elle réussit à récoler, c’était un lien sinistre. Mais de quel genre ? Il venait de piquer à vif la curiosité de la jeune fille. Jeune fille qui était bien décidée à ne pas abandonner, même si elle avait l’impression qu’elle n’avait pas vraiment approchée de son objectif. Enfin, peut-être d’un pas. C’était déjà ça, non ?

Ce qu’il ajouta ne fut pas écouté, seulement entendu. Elle était déjà en train de se poser maintes et maintes questions, cherchant surtout tout les informations qu’elle avait sur la tragédie de Sablier. Bien peu de choses, en somme. Elle retira ses deux mains du cou de Finn et les posa sur ses propres genoux, semblant réfléchir, ses yeux toujours rivés sur le jeune homme. Essayait-elle de lire ce qu’il lui cachait dans ses yeux ? Non. Elle s’y abritait. Juste le temps de trouver quoi lui fournir comme réponse.
Ce qu’il lui faisait le plus mal dans cette histoire, c’est qu’elle courrait derrière un passé n’étant pas sien. Et quand elle le saura, qu’est ce qu’elle en fera ? Strictement rien. Elle s’était pourtant juré de ne jamais être si pathétique. De ne jamais aimer un homme à ce point-là. Et le pire, c’est que cet amour était tout autre que tout ce qu’elle avait pu jusqu’alors imaginer. Plus fort aussi.

– J’en sais ce qui veut bien se savoir. Sablier, ancienne capitale de Réveil, a été plongé dans l’Abysse par les Baskervilles. Ces-derniers ayant dès lors récolté d’une bien terne réputation.

Était-ce réellement ce qu’il voulait entendre ? Ne voulait-il pas plutôt lui demander ce qu’elle en pensait ? C’est ce qui devait avoir de l’importance, logiquement. Soit Finn s’était mal exprimé, soit son but était réellement et seulement de découvrir les connaissances de Fuyu là-dessus. Préférant éviter les malentendus, elle poursuivit, d’une voix neutre, pas trop tranchante, mais pas douce non plus. Loin d’être douce, à vrai dire.

– Si j’avais un quelconque doute sur sa véracité, tu viens de me l’ôter. Quant aux Baskerville... Ils ne sont peut-être pas les seuls à blâmer.

Qu’il ne lui demande pas comment, elle ne saurait y répondre. C’est juste que c’était plutôt louche. Cette tragédie, au final, n’a servi qu’à deux choses capitales. La plus importante, d’après les circonstances : ternir la réputation de la famille ducale pouvant désormais être considérée comme déchue. Peut-être, je dis bien peut-être, qu’ils ont été victimes de je ne sais quoi. Ou pas. Fuyu n’en savait strictement rien. Elle pensait que cette histoire existait, c’est tout. La prison d’Abysse. Beaucoup n’y prêtaient pas importance, mais la jeune fille était sûre de son existence. Elle aimait bien ce genre d’histoires, alors elle y croyait presque inconsciemment. Pour en revenir aux Baskerville, disons simplement qu’elle n’avait pas d’avis fixe sur eux. Ils en étaient sûrement les auteurs, mais comment s’y étaient-ils pris ? Pourquoi la légende ne donnait nul détail ? Peut-être que cette tragédie fût autant tragique pour Sablier que pour les accusés. Ou peut-être pas. Elle finira par en savoir plus. Enfin, si Finn se décidait à parler.

Elle laissa danser les doigts de sa main droite sur le torse du brun, puis, doucement, elle le poussa en arrière. Elle garda sa main en place jusqu’à ce que son dos touche l’herbe derrière lui. Ce qu’elle faisait, c’était mal, mais et alors ? Lui cacher la vérité n’avait rien d’innocent non plus. Et puis, elle n’avait besoin d’aucune excuse de toute façon. Elle fit passer une de ses jambes de l’autre coté de son bassin et se hissa au-dessus de lui, ses mains plaquées des deux cotés de son cou. Son regard était vide, totalement. Elle pencha al tête sur le coté, sa chevelure suivant le geste, et se pencha en avant. Leurs visages étaient proches. Très proches. Son cerveau lui ordonnait de continuer, mais son cœur lui tonnait d’arrêter avant d’en avoir trop fait. Trop tard. Elle laissa tomber son visage jusqu’à l’oreille de Finn et lui murmura quelques mots. Sa voix tremblait légèrement, mais elle s’estima chanceuse de n’avoir eu que cela qui la trahit quelque peu. Peut-être ne fera-t-il même pas le rapprochement.

– Cap ou pas cap ? Cap ou pas cap de tenir ta promesse ?

Elle se redressa, plongeant dans les yeux de Finn. Elle espérait réellement que ce ne serait pas la dernière fois qu’elle pourrait ainsi croiser ses yeux sans être y lire du mépris. Elle bascula sa tête en arrière, libérant le jeune homme de l’encombrante chevelure d’argent, et prenant appui sur ses mains, elle se releva. Elle avança vers la rivière, les mains derrière le dos, puis se tourna vers lui, sa respiration s’étant accélérée. Respire. Ne craque pas. Reste calme. Calme. Fais comme d’habitude, oublie juste que ce n’est pas l’un de ces idiots que tu as en face de toi.

Elle se retourna et s’accroupit, laissant ses doigts trainer sur la surface de l’eau. Comment s’y résigner ? Comment prononcer ces quelques mots ? Elle aurait mal en les disant, et elle ignorait l’effet que ça aurait sur Finn. Ne ferait-elle dont pas mieux de se taire ? Elle espérait qu’il aurait mal lui aussi. Mais pas trop. Elle espérait le lui faire comprendre. Elle espérait lui faire comprendre que son silence les éloignait plus qu’il ne les rapprochait. Oui, il fallait qu’il comprenne que s’il continuait à ne rien vouloir lui dire, il n’aurait plus aucune raison de désirer la protéger, car elle ne sera plus là. Et, comme d’habitude, ses mots furent choisis avec soin. Elle se releva et se retourna, lui faisant face. Sa voix retentit. Une voix froide. Tellement froide. Jamais elle ne parla ainsi à Finn. Les mains cachées derrière son dos subissaient ce qui aurait dû se répercuter sur tout le corps de Fuyu. Effectivement, les doigts se tortillaient et rougissaient sous la pression que leur affligeait la demoiselle. Et ce regard. Ce n’est pas du mépris. Pas de l’indifférence. Pas de la déception non plus. Juste de... De la méchanceté ?

– Parle ou va-t-en.

Parle. Ce simple mot était là en guise d’avertissement. Va-t-en. Ça, c’était la menace. Parle ou va-t-en. En revanche, là, on avait un ordre. S’il refusait de parler, qu’il s’en aille, tout bonnement. Ainsi, elle n’aura pas à rompre sa promesse, parce que ce serait lui qui partirait. Et s’il tenait vraiment à elle, il parlera. Il cessera d’agir égoïstement. Il cessera de se chercher des excuses auxquelles lui-même ne croit pas. Il sera du coup bien forcé à ouvrir les yeux. Il doit choir, parce que Fuyu le met en situation bien inconfortable. Lui avait-elle fait mal ? Elle n’en doutait pas, en fait. Même un peu. Mais elle aussi, elle avait mal. Elle avait vraiment mal. Pourtant, elle n’avait pas le droit d’exprimer cette douleur. Il fallait que ça paraisse réel. Naturel. Reste à voir si Finn se laissera duper. Normalement, ça devrait pouvoir se faire.

Cap ou pas cap ? S’il répondait cap, ça voudrait dire qu’il acceptait de parler. S’il se défilait, alors... Alors Fuyu ne saurait quoi faire. C’était bien entendu un cas à envisager, mais elle préférait ne pas y penser. Oui, elle préférait ne pas penser à la façon dont elle agirair s’il lui tournait le dos. Si vraiment il s’accrochait à cette excuse qu’il s’était trouvé. S’il insistait encore une fois sur le fait qu’il l’aimait, et que donc, être dans l’ignorance valait mieux pour elle. Comment menacer Finn ? Elle ne savait pas à quoi il tenait le plus au monde, mais d’après leur dernière rencontre, elle avait au moins appris qu’il tenait à elle. Alors le menacer de ne plus faire partie de sa vie devrait réussir au moins à lui mettre la pression. Si elle échouait sur ça, elle s’en voudrait. Parce qu’en fait, elle s’était faite du mal, chose qu’elle pouvait accepter, mais avait aussi fait du mal à Finn. À son grand-frère. À celui qu’elle voulait tellement protéger. Elle n’avait pas vu d’autres solutions. Elle avait essayé la gentillesse et la proximité et ça n’avait pas marché, alors maintenant, elle tentait la méchanceté additionnée à la distance. Il lui faisait plus de mal en la mettant de coté, le comprenait-il, désormais ? Pouvait-elle lui en vouloir alors qu’elle ignorait le degré de danger pouvant la menacer ? Preuve que oui, elle le pouvait : elle le faisait. Avait-elle le droit de lui en vouloir ? Non. Et c’est d’ailleurs pour cela qu’elle s’en voulait.

S’il s’en allait ? Allait-elle abandonner ? Elle le savait déjà. Mais Finn, lui, n’en savait rien. Il ne savait pas du tout de quelle façon pourrait réagir Fuyu. Il connaissait son imprévisibilité, alors il pouvait se douter de tout. Elle préférait ne pas en arriver là, mais elle avait l’impression que ça ne sera pas si facile que ça. La partie ne venait que de commencer, au final. Elle s’était engagée dans une stratégie périlleuse. Soit elle gagnait Finn, soit elle perdait Finn. Si elle gagnait Finn, ce serait parfait. Si elle perdait Finn, alors elle perdra autre chose. Elle se débarrassera surtout de sa fierté et de son orgueil. Mais, de son point de vue, elle perdrait une certaine part de dignité.
[HRP : J’ai fais ce que j’ai pu (CINQ PAGES ! *sbaaf*) et j’espère que ça te convient. x.x Hésite pas à pimenter encore plus tout ça, hein.♥]


Dernière édition par Fuyu Akeno le 9th Octobre 2012, 04:31, édité 1 fois
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty8th Octobre 2012, 09:08

Il a parfaitement conscience que son comportement doit changer sur le sujet. Ses hésitations et réticences sont au final aussi pesantes pour lui que pour la plus jeune. Seulement comment lui faire comprendre qu'il vaut mieux pour elle qu'elle ne sache pas ? Immanquablement, elle pensera que c'est à elle d'en juger. Et elle n'aurait pas tort. Mais, pour qu'elle puisse juger, il faudrait lui dire. C'est un véritable cercle vicieux. Il n'y a qu'un seul véritable moyen d'en sortir, et il le sait. Il est parfois difficile de délier sa propre langue, quand les chaînes qui l'entravent sont posées par personne d'autre que soi-même. Pourtant ce n'est pas qu'il ne veut pas... Du moins, il le pense réellement. Il ne veut pas avoir à cacher quoi que ce soit. Tout est plus simple lorsqu'il n'y a pas à se cacher, pas à mesurer ses mots ou à peser ses paroles. Cependant cette utopie n'existe pas. Même les gens les plus heureux en apparence ont quelque chose à cacher. Un point douloureux qu'ils évitent, une peine qu'ils enferment. Cela ne signifie pas pour autant que la course au bonheur est vaine. Il ne faut juste jamais oublier que tout n'est que temporaire, que s'il y a un haut, il y a aussi forcément un bas quelque part. Après tout comment juger qu'une situation est heureuse si l'on en n'a pas connu une autre malheureuse, plus tôt ? C'est d'ailleurs ainsi que l'on peut se rendre rétrospectivement compte que peut-être certaines choses jugées à l'époque terrible, en fait ne l'étaient pas tant. De là naît ensuite souvent la nostalgie. A force on en apprend à apprécier le moment présent.
Sauf quand le moment présent est n'est pas appréciable. Et quand Finn voit les traits de Fuyu se durcir, il sait qu'il a fait une gaffe. Quand il a dit qu'il n'était pas sûr qu'elle le croie. Pourtant il ne pensait pas à mal, c'est que réellement, quand quelqu'un débarque en racontant que son passé est rattaché à des légendes pendant lesquelles il était d'ailleurs en vie, il est légitime d'attendre scepticisme de la part de l'interlocuteur.
Sauf si l'interlocuteur - et même l'interlocutrice, ici - en question croit en fait aux légendes concernées. Ce que Finn, dans toutes ses grandes réflexions, n'a bien entendu pas pris en compte du tout. Voilà, comme dit plus tôt, qui est bien fait pour lui. A trop se chercher d'excuses. Il a intérêt à se rattraper, à le faire vite s'il ne veut pas se retrouver avec une situation totalement hors de contrôle qui ne finira que par les blesser tous les deux. N'a t-il pas promis de protéger ? Le protecteur ne peut pas se permettre, en aucun cas, d'être la menace. Car il devient difficile de protéger les autres de soi-même.
A force de les accumuler, les gaffes, il va finir par réagir. Si possible sans réfléchir bizarrement avant, et ceci devrait être pour le mieux. Il veut parler mais se contient, préférant se garder d'aggraver son cas, attendant la réaction de Fuyu. Des fois, il vaut mieux s'abstenir. Il aurait mieux fait de s'abstenir depuis le début, celui-là.

– J’en sais ce qui veut bien se savoir. Sablier, ancienne capitale de Réveil, a été plongé dans l’Abysse par les Baskervilles. Ces-derniers ayant dès lors récolté d’une bien terne réputation.

Il prend bien garde à ne pas broncher d'un poil lors de sa réponse, à ne rien exprimer de particulier. Ce qui veut bien se savoir, effectivement. A dire vrai, les Baskerville eux-même ne savaient pas pourquoi le Glen de l'époque avait ordonné ce massacre. Néanmoins, les ordres du maître étant absolus, ils s'y sont tous pliés. Finn aurait été en âge de le faire, il aurait aussi obéit. Qu'on les appelle des moutons, qu'on les traite de monstres n'y changerait rien.
Bien sûr, là où l'Histoire se trompe, et ce que personne ne sait, c'est que le chef des Baskerville avait ordonné cela dans l'intérêt des habitants de l'époque. Dur à croire, mais vrai. Malheureusement, l'Histoire est écrite par les vivants. Et le Glen de l'époque, Oswald, a péri dans la catastrophe. Laissant aux vivants restant tout le loisir de manipuler la vérité à leur guise.
Dans tous les cas, il ne s'attendait pas à ce que Fuyu en sache plus.

– Si j’avais un quelconque doute sur sa véracité, tu viens de me l’ôter. Quant aux Baskerville... Ils ne sont peut-être pas les seuls à blâmer.

Et il ne s'attendait pas non plus à ce qu'elle ait cet avis là sur la question. D'ailleurs il aurait dû préciser qu'il souhaitait son avis, n'y ayant pas pensé sur le coup. Heureusement que Fuyu rattrape la donne.
Il ne peut s'empêcher de se demander un instant comment il a pu lui enlever tout doute sur la véracité de la légende. Mais peut-être que le fait qu'il en parle dans le contexte où il l'a fait a un rôle à jouer là dedans. Qu'importe. De toute façon s'il se décide à tout balancer, il n'y aura plus aucun doute. Alors maintenant ou après...
C'est le genre de raisonnement qu'il devrait au passage adopter avec son entêtement. Peut-être que...

- Ils sont les seuls à blâmer pour les morts. Du moins, ils sont les seuls à avoir exécuté le massacre.

Il n'a pas mis de ton particulier dans sa remarque. Il aurait même pu s'abstenir de toute parole, mais il commence à considérer que tout ce qu'il dira sera toujours ça de sorti. Chacun sa stratégie.
Pour en revenir à sa déclaration, il n'y a rien de faux. La racine de toute l'histoire est autre que celle racontée. Mais pour les morts, ils ne viennent que de la main des Baskerville. Si on excepte les Baskerville eux même tués, bien sûr.
Dans l'instant, si Fuyu lui demandait comment et pourquoi il le sait et en semble aussi sûr, il se retrouverait dans une impasse. Il y a beaucoup de moyens de l'enfermer dans une impasse, et en voilà un. Evidemment elle ne s'attendrait probablement pas à la réponse "j'y étais". D'ailleurs si cette réponse devait tomber un jour, il espère très fort qu'elle ne penserait pas qu'il se paie sa tête. Sans compter que les Baskerville sont supposés tous disparus.
Les espèces éteintes qui resurgissent... On a retrouvé un poisson comme ça, une fois. Bref.

L'adolescente se met ensuite en mouvement, le poussant jusqu'à ce qu'il soit complètement étalé par terre. Il n'offre absolument aucune résistance, veillant juste à ne pas percuter le sol au risque de ne pas pouvoir contenir sa réaction. De toute manière, ce n'est pas comme si la plus jeune l'avait brusquement envoyé par terre.
Et donc, il avait vu juste un peu plus tôt. Son dos n'apprécie pas le contact avec le sol. A quoi ça sert d'être Baskerville et de pouvoir guérir de pratiquement n'importe quel coup - tant qu'il n'est pas infligé par quelque chose sortant de l'Abysse - si des bleus font toujours aussi mal ? Bon, s'il étaient moins nombreux, moins gros, et pas accompagnés de divers copains et de courbatures, peut-être que... N'empêche. Enfin, il s'en remettra, et en attendant il peut toujours ignorer en se concentrant par exemple sur Fuyu. Facile. Surtout quand elle occupe tout son champ de vision. Il aimerait bien savoir à quoi elle pense sous ses traits durcis. Si l'erreur qu'il a commise est aussi grande qu'il le paraît. Il refuse de la perdre.
S'il pouvait, il poserait sa main sur l'abdomen de la plus jeune. Juste pour voir à quelle vitesse bat son coeur, puisqu'elle contrôle si bien ses expressions extérieures. Seule sa voix peut-être semble flancher. Tellement légèrement.

– Cap ou pas cap ? Cap ou pas cap de tenir ta promesse ?

Un air peiné passe sur le visage de l'homme sans qu'il ne fasse rien pour tenter de le masquer. Pas qu'il aurait réussi, de toute manière. Voilà donc le fond de sa pensée ? Qu'il pourrait ne pas tenir sa promesse ? Sa gorge se noue un peu. Encore une fois, il a amplement mérité ce qui lui tombe dessus. Agir comme un idiot ne rapporte que rarement des résultats concluants. Ça se saurait, sinon. Ainsi, pendant que l'adolescente se relève, lui reste étalé par terre un peu plus longtemps sans répondre. Cap ou pas cap ? Il veut répondre cap. Oh que oui il veut répondre cap, la question ne se pose même pas. Mais maintenant, en regardant la vérité en face, est-ce qu'il en est réellement cap ? Est-ce que, même en mettant de côté toute cette histoire de passé et de présent, ne viendra-t-il pas un jour où il l'abandonnera malgré lui ? On dit que quand on veut, on peut. Seulement cela vaut pour tout le monde, et des fois le "peut" des autres est plus fort. C'est un risque à prendre. Et un risque dont Fuyu devrait être consciente. Encore et toujours le même problème. Ce qu'il peut être borné.

Finalement il se redresse, ses yeux se posant sur le dos de l'adolescente. S'il était parfaitement honnête avec elle, il devrait lui répondre qu'il ne sait pas. Qu'il ne sait pas s'il est cap ou pas cap, même s'il souhaite l'être. Et il devrait par la suite justifier ce point de vue. S'il répond cap, Fuyu attend probablement derrière qu'il parle. S'il répond pas cap... Il refuse d'envisager cette solution là. Plutôt ne rien répondre que de dire cela. Ce serait rompre la promesse du même coup.
L'adolescente se tourne vers lui, une lueur dans le regard qu'il ne lui a encore jamais vue. Ou peut-être que si, une fois. Il n'est plus tout à fait sûr. Cependant il sait avant qu'elle ne parle que ce qu'il va entendre ne va pas lui plaire.

– Parle ou va-t-en.

Cette fois c'est son coeur qui se serre, du fait du ton couplé au regard. Réellement, elle pourrait le chasser comme cela ? Fatalement, si elle lui disait vraiment de partir, il le ferait. Pas sans argumenter avant, pas sans tenter de discuter probablement, mais si c'était réellement ce qu'elle souhaite, il le ferait. Mais ce n'est pas le sujet ici. Elle lui pose tout bêtement un ultimatum. Un sacré ultimatum, par ailleurs, si on prend deux secondes pour examiner la situation un peu plus en détail.
Ce que l'on va faire. S'il part, il la perd. Quelque chose se brisera, la question ne se pose même pas. S'il reste, il doit parler. Et la raison pour laquelle il refuse de parler est justement pour éviter de la perdre. Seulement, dans ce dernier cas, le résultat n'est certainement pas aussi sûr d'arriver que dans le premier cas. Puisque le but final est quand même d'éviter une séparation et de minimiser les dégâts, la réponse à apporter devrait être évidente. Il doit rester. Si seulement cela n'impliquait pas de trouver quelque chose à dire par derrière. Une n-ième parade ? Il a déjà sorti son meilleur - et son unique - atout la dernière fois.
Le contractant décide de se relever, pas tout à fait à l'aise à l'idée de rester au sol alors que la plus jeune est debout. Recomposant au passage son visage. Sans afficher un air dur comme la plus jeune - air qui de toute façon n'a pas lieu d'être - il tente d'opter pour la neutralité.

- Je crois t'avoir dit que je n'avais pas l'intention de partir.

Evidemment il y avait une porte dérobée, il a fallu qu'il s'y faufile. Il y a probablement des coups qui se perdent ici. Il n'a pas encore répondu s'il était cap ou pas cap. Il n'a pas dit qu'il allait parler. Il vient juste de dire qu'il allait rester.
Bon, en soi, c'est déjà signe qu'il va bien dire quelque chose. Ou au moins faire.
Et faire il fait. Si on peut se permettre cette tournure de phrase. Il ravale la - très - petite distance qui les sépare, bien content pour une fois d'être plus grand. Non pas que cela lui prodigue un avantage quelconque contre Fuyu, il n'en doute même pas. S'il voulait lui faire peur, il faudrait s'y prendre autrement. Pour peu, en premier lieu, qu'elle puisse avoir peur de lui. Peut-être que si elle savait les "trucs peu anodins" qu'il a fait cette semaine... Même pas sûr. Il faudrait la confronter à la réalité pour avoir une chance. Encore que, étant Fuyu, il est difficile de prévoir si elle aurait peur ou non. Pourtant c'est une vérité un peu effrayante. De savoir que la personne censée protéger peut en fait prendre la vie. Disons que même si chaque humain a tout à fait le potentiel pour en tuer un autre physiquement, le faire est autre chose. Et en général, à moins d'être hautement paranoïaque, on ne regarde pas ses confrères en se disant "tiens, lui pourrait me tuer". Du coup le jour où l'on voit la vérité en face, on repense à tous ces moments où l'on est passé près, si près de la personne concernée. Encore une chose que Finn craint, qu'elle finisse par avoir peur de lui.
Pour en revenir au sujet en cours, l'homme s'approche mais ne fait pas un geste envers Fuyu, ses yeux rivés dans les siens. Ce n'est pas l'envie de la prendre dans ses bras qui lui manque pourtant, mais il aimerait lui faire comprendre. Lui faire comprendre sans trop en dire. Ce qui est impossible, d'ailleurs. Pourtant, s'il ne dit rien, il va la perdre. Plus tôt que prévu. Et si jamais elle se ravisait, s'il ne la perdait pas aujourd'hui avec son attitude détestable, ce serait demain, ou après demain. Un bien maigre sursis dans tous les cas. Quel mauvais grand frère. Et quelle pauvre petite soeur. Ils sont censés lutter ensemble. Pas l'un contre l'autre.

- Les Baskerville apportent le malheur.

C'est pas faux. C'est même très vrai. Et c'est encore plus vrai pour celui destiné à devenir Glen, par ailleurs.
C'est la deuxième fois qu'il prononce leur nom, avec l'air d'être visiblement bien renseigné sur eux. Alors du coup, il reprend, et la sentance tombe :

- En tant que l'un d'eux, moi aussi.

Et vlan. Ça, c'est dit. Il se fait violence pour ne pas la toucher, préférant ensuite reculer pour instaurer de la distance entre eux. Et maintenant, il fait quoi, il s'en va ? Là, ce serait ridicule. S'il voulait partir, il fallait le faire avant. Ne surtout rien lâcher. Du coup, il se contente d'ajouter :

- Je ne veux pas te faire de mal, Fuyu. Je ne sais pas si je suis cap.*

Et voilà, refermé comme une huître. Il n'a pratiquement rien dit. Pratiquement rien dit dans le sens où Fuyu ne sait pas grand chose des Baskerville. Au fond, il vient juste de lui donner son nom de famille, point à la ligne. Forcément que Fuyu fera le lien avec la tragédie - ce qui ne manquera pas au passage de soulever des questions. Questions auxquelles il répondra... Ou non. Peut-être, qui sait. Peut-être aussi que l'adolescente va faire sauter la soupape de sécurité et lui balancer ses quatre vérités à la figure. Il ne l'aura pas volée non plus, celle là. Dans tous les cas, à part épaissir le brouillard et donner une justification qu'il est le seul à comprendre pleinement, il n'a rien fait.
Le contractant croise les bras. Il ne veut pas laisser Fuyu avec cette réponse à son défis, ne voudrait même pas avoir à douter en premier lieu. Parce que ça aussi lui fait mal. Il se fait mal tout seul, en fait. Si ce n'est pas malheureux. L'adolescente l'a violemment secoué. Pourtant, cela ne semble pas suffir. Même si, comble de l'exploit, elle aura quand même réussi à tirer quelque chose de lui. Lui devrait déjà être complètement transparent. A chaque pas qu'il fait en avant, il en fait trois en arrière de suite. Ridicule. Parfaitement inutile, contre productif, handicapant et pire que tout, blessant pour la plus jeune.

- Je comprendrais si toi tu n'étais pas cap.

Là encore il se force à ne pas détourner le regard. A éviter de montrer plus de signes de faiblesse qu'il n'en a déjà montré, à garder son regard aussi neutre que possible. Sans être dur, parce qu'il n'y a pas de raison de l'être. Alors qu'au fond, il a mal. Mal de risquer de perdre sa petite soeur tout juste trouvée. C'est fou comme l'on peut s'attacher rapidement aux gens. Un bref passage de leur part peut marquer toute une vie. Voilà bien là la raison pour laquelle il préfère éviter de s'attacher. Pourquoi devait-elle est aussi attachante, hein ? Il lui posera la question un jour.
S'il en a encore l'occasion.


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Fuyu Akeno

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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty9th Octobre 2012, 04:32

Le bonheur est éphémère. Mais toute chose éphémère a au moins existé. Pourtant, tout semble porter à croire que le bonheur est plus illusoire qu’autre chose. Ou peut-être que non. Je n’en sais trop rien. Il passe. Il est rapide. Il est furtif. Il est agile. Il progresse tel un félin, avec grâce et rapidité. Mais le bonheur, il est dangereux. C’est au moins une chose de plus que je peux vous assurer. Et bien sûr, comme il n’ya pas plus vils que nous, nous sommes indéniablement attirés vers ce bonheur. Comment le reconnaître ? Certains disent que c’est quand vous vous sentez mieux. Autrement dit, c’est plus un état d’esprit qu’autre chose. Mais d’après moi, quand nous sommes réellement heureux, nous n’en rendons pas compte. Nous sommes aveuglés. Ou pas. En fait, nous sommes tellement occupés à profiter du moment présent que nous nous ne demandons point si nous nageons en plein bonheur. N’est-ce pas, au fond, qu’une simple perte de temps ? Pourtant, après, on ne manque jamais de se plaindre. « Moi, je n’ai jamais été heureux ! » Pauvre petite bête. Devons-nous croire tous ces gens ? Tous ces menteurs ? Ces égoïstes ? Ces profiteurs ? Sûrement pas. J’ai bien dis après, non ? Ce qui renvoie à la première phrase que j’ai écrite. Le bonheur est éphémère. Il peut prendre fin de bien diverses façons. Effectivement, il peut nous glisser entre les mains, tout comme il peut filer sous nos yeux, se faufiler derrière notre dos et peut-être aussi juste sauter sur une personne proche de vous, histoire de vous narguer, de vous donner envie et de vous voir souffrir. Et puis, le bonheur va à l’encontre de la Liberté. Éclairons. La Liberté, la vraie Liberté, c’est de ne dépendre de personne et de faire en sorte que personne ne dépende de nous. Pas être seul, mais feindre la solitude. Autrement dit, ne pas s’attacher, mais ne pas vivre comme un damné non plus. Savoir trouver le juste milieu. Et c’est ce qui est difficile, car de nos temps, nous sommes bien trop exigeants. Nous affirmons – nous, les femmes – ne pas pouvoir vivre sans l’amour d’un homme – et ce n’est qu’un exemple. Et pourtant. Pendant les neufs mois où nous avons été dans le ventre et sous la protection de nos mères, est-ce qu’un homme a seulement tenté de nous approcher ? Et même après cela. En naissant. En grandissant. Sommes-nous mortes du manque d’amour d’un homme ? Et je ne parle pas ici, bien évidemment, de l’amour que peut éprouver un père à notre égard. Quant au bonheur, eh bien, il dépend justement des autres. On ne peut pas être heureux seuls, c’est juste impossible. On ne peut pas se satisfaire nous-mêmes. On ne peut pas se suffire. Et nous n’avons pas le droit de prétendre le contraire. Parce que nous savons que c’est faux. Ayant goûté au moins une fois à l’affection, à l’amour et à tout ce qui s’en suit, il nous devient impossible de nous en passer. Certaines personnes ont sous-entendu que le bonheur peut avoir lieu même sans dépendance. Mais c’est faux. Le plus difficile reste à choisir entre être Libre ou être Heureux. Pourquoi pas les deux ? Parce que c’est impossible. Et puis, cela nous amène à autre chose encore. En fait, ce que j’ai l’intention de vous dire vous aidera sûrement à prendre parti. Je vais aussi faire de mon mieux pour ne pas influencer votre choix. Pas trop. Un homme sage a un jour dis : « Il n’y a qu’une erreur innée : celle qui consiste à croire que nous existons pour être heureux. » Et a-t-il eu tort en disant cela ? Pas à ma connaissance. C’est vrai, nous ne naissons pas pour être heureux, mais pour accorder un court laps de temps de bonheur à ceux nous ayant conçu. Ou pas. Quoiqu’il en soit, il me paraît évident que vouloir être Libre est plus censé. Mais peut-être pas selon vous. Au fond, cela renvoie à la même chose car, effectivement, nous pouvons tâter les deux terrains. Si on ne réussit pas sur l’un, on se penche sur l’autre. Après tout, pourquoi pas ? La vie est un jeu. Une partie d’échecs pour les stratèges, une interminable équation pour les matheux, une constellation pour les astronomes, et un problème bien complexe pour les philosophes. Mais ça reste un jeu. Un simple jeu. Et dans un jeu, on a des règles. On a un objectif. On a des adversaires. Mais ce qu’on oublie de citer, c’est qu’on a aussi bien des moyens de tricherie. Pourquoi ne pas les exploiter, après tout ? Qui pour nous juger ? Personne. Alors nous trichons. Parce que nous ne sommes pas des saints. Parce qu’après tout, nous ne sommes pas parfaits. Parce que nous sommes des êtes humains et que nous ne sommes pas épargnés de la bêtise. Voilà tout. Trichons donc ! Mais, tricher, n’est-ce pas mal ? Pensez-vous réellement que nous ne serons pas jugés ? Faites donc comme bon vous semble. À vos risques et périls.
Et le bonheur, Fuyu l’a connu. Elle ne saurait dire exactement quand, mais elle l’a connu. Tiens, un exemple. L’autre soir. Avec Finn. Cette proximité. Physique, mentale. Cette effrayante et enivrante proximité. Et comme vous pouvez le constatez, son bonheur a dépendu de Finn et de sa volonté. Donc, là encore, le bonheur a été partagé. Comme il en a toujours été le cas sur Terre.

Finn ne réagit pas. Pas du tout. Pas un haussement de sourcils. Pas un tic agitant sa lèvre supérieure. Fuyu, qui avait le regard rivé sur lui, était assez étonné par ce sang froid dont il faisait usage. Il lui a parlé de la tragédie, comme ça, et en lui ayant donné son avis, il se garde bien de rétorquer quoique ce soit. La demoiselle s’attendait au moins à un commentaire. C’est vrai, on ne croise pas toujours quelqu’un qui a un avis si particulier sur ce qui est plus considéré comme une légende qu’une réelle tragédie. Aussi, quand elle souligna qu’elle ne doutait plus de la véracité de cette histoire, il ne broncha pas. Un point pour Fuyu. Le fait de n’avoir rien demandé, de ne pas avoir cherché à comprendre, la persuadaient un peu plus encore. Effectivement, le fait qu’il ait abordé un sujet, justement, si peu abordé usuellement, n’avait rien de véritablement normal. C’était même assez louche. Et Finn n’était pas du genre à changer de sujet pour fuir les réponses. Quoique si. Mais il le faisait plus finement. Du coup, quand il lui a parlé de ça, elle se dit que ça avait un rapport avec son passé. Même si ce n’était qu’un étroit lien. Très étroit peut-être. Ou peut-être tout le contraire. Elle n’en savait rien.

Quand il ouvrit la bouche, ce fut à son tour de ne rien laisser paraître. C’est qu’il était drôlement bien renseigné. Et puis, il parlait avec tant d’assurance. Comme s’il y avait été ! Fuyu se garda bien de lui demander d’où il tenait ça, mais ne pût néanmoins pas s’empêcher de se pencher un peu plus sur la question. Les Baskerville avaient commis un massacre. Un véritable massacre. Et c’était impardonnable. Mais ils ne l’avaient pas fait sur un coup de tête. Ça ne collait pas. Ils n’étaient pas psychopathes. Et combien même ça aurait été le cas, plusieurs n’auraient pas accepté. Enfin, normalement. Mais comment est-ce que Fuyu pouvait en être sûre ? Je vais vous le dire : certaine, elle ne l’était pas, mais alors là pas du tout. Elle ne faisait qu’émettre des hypothèses. Ils devaient avoir une raison. Et une bonne raison. Ils ne devaient pas être stupides tout de même, et agir ainsi, c’était condamner ceux à venir à vivre dans l’ombre des quatre familles ducales actuelles. Car oui, l’idée qu’ils aient disparus était un peu trop tirée par les cheveux. Ou alors, ils avaient agis sous ordre. Sans réfléchir. Comme... Je ne sais pas. Comme des chiens, ce serait dégradant, et Fuyu ne voulait aucunement juger des personnes qu’elle ne connaissait pas. Surtout que sans être sous les ordres de qui que ce soit, elle serait tout de même prête à tout pour Finn. Lui obéir au doigt et à l’œil y compris. Alors, non, même dans ce cas, les Baskerville n’étaient pas à blâmer. Seul leur chef devait l’être. Parce que quand on tient à une personne, one tue pour elle sans trop de soucis. Mais si ledit maître avait une bonne raison d’agir ainsi ? Trop confus. Fuyu ne possédait pas assez d’informations pour en tirer des conclusions rationnelles. Mais vu que le jeune brun près d’elle semblait bien renseigné, peut-être pourra-t-il l’aider à résoudre ce qui, pour elle, était un véritable mystère.

Pourquoi est-ce que sa voix avait failli se briser ? C’est vrai que cette question exige quelques éclaircis. Elle savait que ce qu’elle disait n’avait rien de gentil. Et elle savait plus que tout que ce qu’elle allait faire par la suite n’était pas un comportement qu’elle devrait adopter avec Finn. Elle n’hésitait plus, mais elle regrettait déjà. À l’avance. C’est pour cela que sa voix chevronna. De toute façon, même en l’ayant remarqué, elle douta que le brun puisse en faire quelque chose. Après tout, si elle agissait comme elle le voulait, Finn ne serait sûrement pas en mesure de faire le rapprochement. Se servir des sentiments d’autrui était ignoble. Ingrat. Un manque atroce de respect. Et comment pourrait-elle se justifier ? Elle le faisait pour avoir des réponses. En définitive, elle le faisait à des fins personnelles. C’était égoïste. Ce n’est pas qu’elle n’avait pas le choix, parce qu’on a toujours le choix, mais juste qu’elle voulait que Finn lui parle. Et je vous l’ai dis, au fond, elle n’en avait que peu faire de l’histoire. Ce qu’elle recherchait, c’est juste qu’il se confie à elle. Parce que même le lui ayant infirmé, elle ne pouvait s’empêcher de penser que c’était un manque de confiance. De toute façon, s’il avait été à sa place, il aurait aussi considéré les faits comme tels.

L’air peiné enduisant son visage fît déglutir Fuyu. Elle ne savait pas comment il avait pris ça, mais pourtant, elle était sûre qu’il n’avait pas vraiment compris. Ou peut-être pas.
Elle ne doutait pas de lui. En fait, elle lui offrait là une dernière chance. La chance de se rétracter. C’était une introduction à ce qui allait suivre. Une introduction au « parle ou va-t-en ». S’il voulait s’en aller, alors il devait dire qu’il n’était pas cap. Et s’il disait qu’il n’était pas cap, il rompait sa promesse. C’était une sorte de facilité. Au lieu de lui tourner le dos silencieusement, il pourrait juste lui dire qu’il n’était pas cap. En guise d’au revoir, peut-être. En revanche, s’il disait qu’il était cap, cela voudrait inévitablement dire qu’il allait parler. Elle ne savait pas ce qu’il allait dire. Elle ne savait pas s’il allait répondre. Donc, oui, peut-être que ça revenait à douter de lui. Mais vu qu’elle avait l’intention de le mettre au pied du mur, elle pouvait se le permettre. Au risque de me répéter, c’était sa chance. Et croyez-moi quand je vous le dis, sa dernière.

En laissant traîner ses doigts sur la surface de l’eau douce, elle repensa au moment où son expression se durcit quand Finn lui avait dit qu’il doutait qu’elle le croie. Elle savait, bien sûr, que son intention n’était pas de la blesser. Mais le petit diable à sa gauche ne cessait de lui murmurer de le prendre mal. Alors elle le fît. Même si au fond, elle savait que c’était stupide. Et puis, vu que ça contribuait à son opération, alors c’était une excuse de plus – ça la rendait un peu plus crédible. Comme ça, Finn ne douterait pas de sa sincérité quand elle lui demandera de choisir : lui-même ou elle. Car oui, en vérité, c’était bien lui qu’il choisissait pendant tout ce temps. Il avait beau prétendre ce qu’il voulait, il avait beau dire l’aimer, il avait beau dire vouloir la protéger, ce n’était que lui qu’il protégeait. Il agissait égoïstement. Mais jamais, ô grand jamais, Fuyu ne pourra lui en vouloir pour ça. Non seulement elle était trop mal placée pour le lui reprocher, mais en plus, elle avait beau jouer aux grandes, elle avait beau lui sous-entendre que s’il gardait le silence, qu’il s’en aille serait préférable, elle l’aimait. S’il tenait vraiment à ne rien lui dire, alors ça ne faisait rien. Tant qu’il était là. Mais si elle lui disait ça, ce serait trop facile. Mais elle lui dira s’il le faut. Elle le lui dira s’il décide de s’en aller. Mais pas avant d’avoir tout essayé. Pas avant d’essayer de lui faire comprendre la gravité de la chose. Pas avant de lui avoir fait comprendre qu’elle n’était pas là à sa disposition. Quoiqu’au fond, c’était le cas. Mais ça, il ne devait pas le savoir. Aucun homme ne doit savoir qu’une femme serait vraiment prête à tout pour lui. Mais elle espérait tout de même qu’il soit cap.

Quand elle se retourne et que son regard croise le sien, elle fût vraiment à ça de lui dire d’oublier tout ça. Pourquoi fallait-il qu’il la fixe si intensément ? Pourquoi fallait-il, nom de Dieu, que Finn soit si... Si lui-même ? Et puis, se calmant et se ravisant, elle prononça ces mots. Ces mots fatals. Ses yeux plongés dans les siens – et vice-versa –, elle ne dit plus rien, le laissant réfléchir. Il avait le choix. Alors, qu’il choisisse.

Il a réellement été affecté par les mots durs utilisés par la plus jeune. Elle s’excusera. Si toutefois, elle en aura l’occasion. Mais en attendant, il devait lui répondre. Après un certain temps, il finit par lui attribuer cette réponse tant attendue. Il ne se doutait même pas de l’impatience bouillonnant en Fuyu. Elle se sentait tellement stupide. Car même si elle avait agis, au fond, pour un bien, elle prenait d’énormes risques. Le risque de perdre Finn. De perdre cet homme auquel elle tenait tant. Elle le chassait indirectement. Comme si elle serait prête à le laisser filer sous prétexte qu’il ne veut pas partager la partie sans doute sombre de son passé avec elle. Et non, elle n’en était pas capable. En fait, s’il cessait de poser sur elle ce regard qui la faisait tressaillir et qui la faisait sentir si coupable, elle aurait pleuré. Si sensible, cette petite. Mais oui, elle aurait réellement pleuré. Pourtant, elle ne pouvait pas s’empêcher de jouer aux fortes. Elle ne voulait pas donner à Finn cette image d’elle. Cette véritable image d’elle-même, la représentant comme étant une enfant apeurée et en larmes. Pourtant, un jour, il le verra. Il le comprendra. Mais quitte à ce qu’il le sache, autant que ce soit le plus tard possible. Du coup, sans le savoir, elle pensait de la même façon que lui. Ça allait se savoir, mais tant que je peux retarder, alors je le fais.

Il allait rester. Cette réponse la soulagea bien plus qu’elle ne voulu bien l’admettre. Cela signifiait qu’il allait parler. Mais là, tout de suite, elle s’en fichait qu’il parle ou pas. Il allait rester. Elle l’avait provoqué et il avait gentiment décliné l’invitation à ce jeu malsain. Et c’était bien tant mieux. Et puis, le fait qu’il ait utilisé des paroles dites précédemment ne la dérangea pas le moins du monde. Au contraire. Il avait trouvé une astuce pour se dérober, et c’était plutôt bien joué. Mais elle ne s’attarda pas sur les détails, préférant se préparer maintenant au pire. Effectivement, même après ça, elle ne savait pas du tout ce qu’il allait lui sortir. C’était Finn quoi.

Finalement, il s’approcha d’elle. Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’elle était en train de s’interdire mentalement d’aller se réfugier dans ses bras. Mais elle lutta. Et elle réussit. Il ne fallait pas qu’elle cède. Pas la première. Ou plutôt, pas maintenant. Elle était bien trop proche du but. Et puis, quand il lui reparla des Baskerville, elle laisse tomber sa tête sur le coté. Ils sèment le malheur. Comme beaucoup de personnes qui ne sont pas connues ni référencés à un nom en particulier. Mais elle a l’impression qu’il ne fait pas juste allusion au massacre commis lors de la tragédie de Sablier. Non, il a autre chose en tête. Il va dire quelque chose. Mais quoi ? Et surtout, pourquoi parle-t-il de Baskerville ? Oh et puis, une dernière question : comment peut-il être aussi bien renseigné sur eux ? Car, effectivement, il affirmait et ne laissait nulle place au doute dans ses mots.

Et c’est alors que Fuyu comprit. Elle comprit pourquoi il s’était si longtemps tu. Elle comprit pourquoi lui avait-il dit qu’il doutait qu’elle le croie. Elle comprit aussi que sa stratégie avait marché. Et elle comprit l’étendue de sa bêtise. Elle n’aurait jamais dû le pousser à parler. Pas qu’elle ne le croit pas maintenant, mais c’était trop important. Du moins, ça semblait l’être. Peut-être n’aurait-elle pas dû le brusquer. De toute façon, elle aura le temps d’avoir des remords plus tard. Pour l’instant, elle préférait se focalisait sur l’essentiel. Sur la nouvelle information.
Et puis, il recula. Comme pour ne pas franchir une limite à partir de laquelle il lui serait impossible de revenir en arrière. Fuyu ne le retint pas. En fait, jusque là, elle n’a pas vraiment réagis. Elle garda un air neutre sur son visage, si ce n’est légèrement perturbé. Non, elle n’est pas spécialise dans l’art de maîtriser les émotions que son corps laisse transparaitre, du coup, il ya quelques petites failles. Mais comparé à ce qui se passe en elle, les « légères perturbations » ne sont rien. Vraiment rien.

Finn Baskerville. Baskerville. Meurtrier. Déchu. Damné. Exilé. Non. Tout ça est faux. Finn Baskerville reste Finn. Le Finn qu’elle connait. Le Finn qu’elle pense connaître. Le Finn qu’elle espère connaître. Le Finn qu’elle aime. Le Finn qui la met en ce moment même en situation peu agréable. Et ces yeux. Ça prouve bien que c’est lui, que ça n’a pas changé, parce que ça lui fait le même effet. Elle a toujours cette envie de pleurer. Cette envie d’aller dans ses bras. Cette envie de détourner le regard. Il n’y a qu’une chose qui a changé et c’est que maintenant, elle connait son nom de famille. C’est tout. Le Baskerville en a toujours été un. Le Baskerville en restera toujours un. Et Fuyu ne l’abandonnera jamais.

Il ne sait pas. Il ne sait pas s’il est cap. Ça, Finn, ce n’est pas une réponse. Ça n’aide pas Fuyu. Mais pour une fois, elle ne s’attarda pas longtemps sur le sens principal de la phrase. Pourquoi ne sait-il pas ? Ça, c’était la réelle question. Et il y avait répondu en premier lieu, avant même qu’elle ne soit posée. Il pensait pouvoir lui faire du mal. Était-il stupide ? Il a toujours été Baskerville, pourtant, jamais il ne lui fît du mal. Alors pourquoi le ferait-il maintenant qu’elle n’ignorait pas son nom de famille ? Ce n’était pas logique. Mais qu’il doute était permis, parce que ce qu’il venait de dire n’était pas chose facile à avouer. Surtout si vous avez en face de vous une adolescente qui n’a pas vraiment réagis. Normalement, soit elle aurait ris, soit elle aurait couru. Mais ne pas réagir, eh bien, elle-même ne s’attendait pas à avoir cette réaction. Ou plutôt ce manque de réaction.

Ce qu’il ajoute, en revanche, mériterait bien quelques claques. Mais là encore, elle ne peut pas lui en vouloir. Là, c’est lui qu’il lui donne une chance. Une chance de s’en aller. C’est une sorte d’avertissement. Si elle est cap, elle doit prendre en considération le fait qu’un jour, Finn pourrait lui faire du mal. Mais ce qu’il ne comprenait pas, c’est que c’était impossible. Pas envisageable. Il n’y avait aucune réflexion à faire là-dessus. C’était sûr. Certain. Absolu. Finn ne lui fera jamais de mal. Parce que c’était son protecteur. Parce qu’il avait promis d’être là. De toujours être là. Parce que même si vouloir ce n’est pas pouvoir, son vouloir à lui allait et sera assez puissant. Parce qu’elle avait confiance en lui. Parce qu’elle avait pleinement confiance en lui. Parce que parfois, les petites sœurs en savent plus que leurs grand-frères.

– Finn Baskerville.

Ça, il fallait que ça sorte. Pour s’en persuader. Pour se prouver qu’elle ne rêvait pas. En fait, elle voulait juste le dire. Voir comment ça allait sonner à ses oreilles. Elle n’allait pas lui sortir une de ces bêtises comme quoi il n’était pas un Baskerville, qu’il était juste Finn. L’ancien Finn. Le Finn qui a toujours été. No, sûrement pas. Il est Baskerville. Et ce n’était pas si dramatique que ça. Fuyu avait tendance à garder son esprit ouvert – parfois un peu trop – mais ça semblait avoir ses bons cotés. Et puis, elle redressa sa tête et cligna des yeux avant de reprendre. Sa voix se fît neutre quand elle prononça son prénom suivi de son nom de famille, mais maintenant, elle penchait nettement vers la douceur. Depuis un moment déjà son visage avait repris ses allures angéliques. Elle ne pouvait s’en empêcher. Elle ne pouvait simplement pas lui en vouloir.

– Je reformule ma question, dans ce cas. Veux-tu être Cap ?

Elle haussa alors les épaules. Le voulait-il au moins ? Car pourquoi que, comme dit plus haut, son vouloir soit assez fort, il fallait d’abord qu’il le veuille. Et ça, voyez-vous, ce n’était pas sûr. Enfin, peut-être que si. Mais Fuyu préférait l’entendre de sa bouche. Vu le ton qu’elle employa, elle lui signifiait clairement que sil le voulait, alors elle s’en contentera. De toute façon, c’est mieux de ne pas dire qu’on est cap si nous ne sommes pas sûrs de pouvoir tenir le pari. Sauf que Finn aurait dû en être persuadé. Il aurait dû être Cap. Parce que Fuyu croyait en lui.
Et puis, elle se rendit compte qu’elle n’avait pas répondu à sa question sous-entendue dans sa dernière phrase. Et toi, Fuyu, est-ce que tu es Cap ? Elle le voulait. Mais est-ce que Finn s’en contenterait ? Peu importe, parce qu’elle allait lui donner une réponse claire.

Elle fît quelques pas en avant, réduisant enfin la distance les séparant. Elle se mit sur la pointe des pieds et attrapa le visage de Finn entre ses deux mains, l’obligeant ainsi à la regarder. Et maintenant ? Que vas-tu faire, Fuyu ? Répondre avec trop de simplicité, c’est pas ton truc. Tu aimes bien le complexe. Mais là, tu ne sais pas trop quoi faire. Pourquoi ne pas apporter juste quelques appuis ? Alors, dis-moi, comment vas-tu apporter les preuves nécessaires ?
Elle pencha légèrement la tête sur le coté et scella sa décision. Cette fois-ci, ce n’était pas une expérience. Pas même un caprice. Un sceau. Elle allait rester avec lui. Elle l’acceptait. Elle avait confiance en lui. Elle n’avait pas peur. Elle n’avait pas peur de son protecteur. Elle n’avait pas peur de Finn. Elle n’avait pas peur de Finn Baskerville.

Elle captura les lèvres de Finn et laissa glisser ses deux mains vers sa nuque, l’empêchant de reculer sous l’effet de surprise. Pas qu’il allait le faire, mais autant prendre ses précautions. Et puis, après une poignée de secondes, elle recula. Le jeune brun n’avait pas vraiment pu avoir le temps de répondre au baiser ou d’y penser. Ce fût court. Furtif. Mais ça suffisait. Elle avait fait sa part. Oui, c’est ça. Elle avait fait sa part. Le reste ne dépendait plus d’elle. Et elle ne pouvait l’obliger à rien. Elle ne pouvait ni le contraindre à ressaisir ses lèvres, ni même l’obliger ne pas la réprimander. Et de toute façon, elle ne voulait pas. Qu’il fasse ce qu’il veule. Il était assez grand. Il est assez grand.

– Cap.
[HRP : ROWAI♥ Voilà, j’espère que ça va te plaire. Et… J’ai pas pu m’en empêcher. ><]
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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty10th Octobre 2012, 06:18

L'attachement pour une personne est une chose étrange. Le nom qui fait référence à quelque chose de physique désigne pourtant un lien complètement invisible. Et pour cause, il n'y a pas de réel "lien" que l'on peut toucher. C'est une attache qui n'exerce absolument aucune contrainte physique. Paradoxalement, c'est souvent plus solide qu'un lien tangible. C'est un lien qui peut être renforcé à l'infini, mais aussi brisé très rapidement si atteint à un endroit précis, propre à chacun. Extensible ou non suivant les situations. Plus ou moins sujet à la dégradation due au temps, ce dernier paramètre dépendant bien souvent de la durée séparant deux entretiens ainsi que de l'importance du lien. Dans tous les cas, le paradoxe se trouve dans sa capacité à retenir quelqu'un sur place, sans l'incapaciter physiquement de quelque manière que ce soit. Exactement ce que Finny peut ressentir en ce moment. Il ne peut pas partir. Incapacité par ce lien qu'il ne veut pas déchirer. Sur lequel il a déjà bien tiré ces dernières minutes, et qui maintenant use de la force de rappel pour le ramener encore plus vite. Comme un élastique. Un élastique peut se casser, si l'on tire trop fort dessus. Seulement cet élastique là a beaucoup plus de résistance que le contractant n'a de force.
Au fond aussi, il n'y met probablement pas assez du sien. Parce qu'il n'a pas vraiment envie de tout casser. Pour ne pas dire pas du tout. Alors il est planté là sur l'herbe à attendre une réaction de la part de Fuyu. Honnêtement, il ne s'attend pas à une réaction en particulier. Il n'y a pas de réaction appropriée à avoir, et c'est Fuyu. Impossible à prévoir. D'autant plus que lui même, s'il avait été dans une situation similaire, ne sait pas comment il aurait réagit.
Cependant, l'absence de réaction l'inquiète. Après tout, l'absence est souvent plus effrayante que la présence. Bien que ce fait la aussi soit paradoxal en lui-même. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'il se retrouve dans cette situation d'attente avec l'adolescente. Et bien qu'il ait parfaitement conscience qu'il ne faill en aucun cas la brusquer - d'autant plus que lui non plus n'est pas une lumière la plupart du temps -, il ne peut pas s'empêcher d'avoir à se retenir d'agir lui-même. Il aimerait beaucoup qu'elle abrège ses souffrances. Si on peut se permettre cette hyperbole.
Et puis finalement, au terme de secondes plus longues qu'elles ne devraient - encore une fois tout est une affaire de relativité -, Fuyu parle :

– Finn Baskerville.

Il aurait été de bonne humeur, ou tout du moins dans un état normal, qu'il aurait probablement répondu un "c'est moi" suivit d'un sourire agrandit et idiot exprès, juste pour ennuyer la personne qui l'appelle par son nom complet. Parce qu'habituellement, l'usage de son nom plus prénom sous entend que son interlocuteur lui en veut pour quelque chose. Si c'était fait exprès, autant l'assumer pleinement.
Le fait est qu'ici, c'est autre chose. A commencer par le fait qu'il n'est pas d'une humeur particulièrement reluisante. Mais, fait encore plus important, c'est Fuyu qui vient de le dire. Et de toutes ses connaissances, c'était bien la dernière dont il aurait pu souhaiter entendre ces mots. Si jamais il avait pu douter une seule seconde qu'elle n'ait pas tout entendu, maintenant c'est terminé. Pas qu'il ait douté en premier lieu, de toute manière. Même l'auto-persuasion ne fait pas de miracles à ce point.
Les traits de l'adolescente s'adoucissent visiblement, permettant du même coup à la tension installée entre les épaules du contractant de s'en aller en grande partie. Il n'en avait même pas conscience.

– Je reformule ma question, dans ce cas. Veux-tu être Cap ?

S'il veut ? Bien sûr qu'il veut. Et pas qu'un peu. Si la volonté suffisait, il serait alors absolument sûr de lui. Est-ce que Fuyu pourrait se contenter de cela ? Il y a toujours une chose qu'elle ne sait pas. Qu'elle ne comprend pas, et ne peut probablement pas comprendre car il lui manque des données. Ce qu'elle ne comprend pas, c'est que le mal qu'il pourrait lui causer ne dépend pas de lui. C'est quelque chose sur lequel il n'a pas d'emprise, indépendant de sa volonté et, malheureusement, lié à sa condition. Ce qu'il n'ira pas lui expliquer. Du moins, pas aujourd'hui. Il en a déjà beaucoup trop dit, même si Fuyu ne s'en rend peut-être pas compte. Ce qui encore une fois est tout à fait normal étant donné qu'il lui manque un certain nombre d'informations. Qu'encore une fois, il se gardera bien de donner aujourd'hui. La catastrophe a déjà été frôlée une fois, il estime que ça suffit. Sûrement que Fuyu en penserait autant.

La plus jeune commence à avancer vers lui avant qu'il ne se décide à formuler une réponse. Il l'observe, curieux de voir ce qu'elle compte faire. Sachant que si elle approche trop près, il ne se contiendra pas cette fois pour la prendre dans ses bras.
Forcément quand elle se plante devant lui, ça ne loupe pas. Alors même qu'il n'a strictement aucune idée de ce qu'elle peut bien avoir derrière la tête en attrapant son visage, lui a déjà décroisé les bras pour l'enlacer. Et la prochaine chose dont il a conscience est le bref passage des lèvres de Fuyu sur les siennes. Tiens donc. Bref rappel d'une situation presque similiaire il y a quelques temps. Ce qui fait qu'il n'arrive pas à retenir un sourire lorsque la plus jeune repose les pieds par terre.

– Cap.

Et voilà la réponse à sa question implicite. Si Fuyu est cap, et que lui le veut, alors il est cap aussi dans une certaine mesure, non ? De toute façon la question concernait sa volonté. Et sa volonté est bel et bien là. Alors il clos à nouveau la petite distance qui les sépare et entoure complètement la plus jeune de ses bras, pour la serrer contre lui.

- Je veux être plus que cap, petite soeur.

Et puis, pour "sceller le pacte", il lui relève gentiment le menton d'une main et lui vole ses lèvres un court instant à son tour. Comme ça, ils sont quittes.
Il y a encore un petit paquet de choses non dites. Des deux côtés, d'ailleurs. Mais pour aujourd'hui ? Peut-être qu'ils devraient passer à autre chose. Si Fuyu a des questions, elle les lui posera. Peut-être aussi qu'elle n'en posera plus pour la journée. Qu'importe, dans l'immédiat il ne s'en soucie guère. Dans l'immédiat, il profite juste de pouvoir serrer sa petite soeur dans ses bras. Aussi simplement que cela. Après tout pour un grand frère, c'est normal non ? De vouloir être proche de sa soeur. Tout comme les désaccords ou les disputes le sont. L'essentiel est de revenir à l'équilibre à la fin.

- Du coup je crois que pour savoir si je vais réussir, il va falloir que tu continues à traîner avec moi.

La pointe d'amusement dans sa voix est évidente. C'est une remarque inutile d'ailleurs, puisqu'il est évident qu'ils sont coincés tous les deux pendant encore un moment.
Le contractant finit par relâcher l'adolescente puisque toutes les bonnes choses ont une fin et qu'il ne faudrait pas pousser mémé dans les orties quand même. Il recule un peu afin de lui offrir de l'espace. Un peu, pas trop. Un jour il la remerciera comme il faut d'être présente. Un jour, quand il saura comment faire. Pour l'instant il ne peut lui offrir que de l'affection. En soi, c'est déjà bien.

- Au moins maintenant je suis sûr que tu t'es changé les idées.

En voilà une bonne nouvelle. Elle n'a effectivement plus cet air vide du début.
Bon, ce n'était effectivement pas le but de tout ce qui vient de se dérouler, mais Finn étant Finn, il n'a pas pu s'empêcher de faire une remarque à voix haute, une de plus. Il n'a même pas cherché à s'en empêcher, d'ailleurs.
Puisque la crise majeure a été évitée, ils en sont revenus au point de départ. Au point de départ moins peut-être une partie de ce qui leur pesait sur les épaules à chacun. Fuyu semble plus vivante. Finn quant à lui est toujours aussi fatigué et à plat physiquement, mais son moral a pris un coup de boost vers le haut. Alors, autant en profiter.
En se détournant vers la rivière après un dernier sourire à Fuyu, il s'étire afin de délier les muscles de son dos, profitant de ne pas faire face à la plus jeune pour ne pas retenir une grimace douloureuse au passage.

- Bien. T'as envie de faire quelque chose ?

Il tourne la tête pour interroger Fuyu du regard par dessus son épaule. Ce qu'il veut faire, lui ? Dormir.
Enfin, aucune idée quoi.
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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty11th Octobre 2012, 08:23

On trouve toujours plus fort que soi. Plus agile, aussi. Plus futé, sans nul doute. Bref, il y a toujours quelqu’un de mieux que nous. Et c’est ce qui nous aide à progresse. Comment ? C’est pourtant simple. Et je pense d’ailleurs l’avoir préalablement expliqué. Le fait de savoir qu’un certain point peu être atteint mais que nous n’y sommes pas nous pousse indéniablement à vouloir y arriver. C’est dans notre nature, lutter est inutile. Ne tenez pas de vous considérer comme étant différent, car de nos jours, c’est devenu courant. Avant, quelqu’un de différent, c’était quelqu’un possédant un QI anormalement élevé, ou quelqu’un ayant un quelconque handicape physique, ou autre encore. Mais maintenant, ce serait plutôt une adolescente pseudo-dépressive. Car oui, la dépression aussi, ça attire. Mais notre sujet n’est pas celui-ci, parce que parler de la différence nettement visible entre l’ancien temps et le présent, ce sera long, ennuyeux, et peu fluide pour vos yeux. Je disais donc. On trouve toujours plus fort que soi. Et étrangement, ce n’est pas plus mal. Car non seulement cela nous permet de persévérer, mais en plus, nous nous rendons compte de nos faiblesses sans que quelqu’un ait besoin de les pointer du doigt. Et nous, les humains, nous aimons bien la discrétion. Du moins, nous l’aimons quand il s’agit de nous faire des remarques qui ne sont pas les bienvenues. Et voyez-vous, Fuyu avait simplement trouvé meilleur qu’elle. De part la force, mais aussi de part son charisme : Finn. C’était vraiment incroyable la façon dont il l’attirait. Et ce, aussi bien physiquement qu’autrement. Cette envie d’être là pour lui. Ce besoin d’être dans ses bras. Ce n’est pas comme si elle n’a jamais été aimée, mais c’était bel et bien la première fois qu’elle ressentait ce sentiment. Un sentiment inspirant la plénitude, la quiétude ainsi que la liberté. Quand les mains de Finn glissaient sur une quelconque partie de son corps, elle se sentait libre. Quand son front était collé au sien, elle pouvait alors se baigner librement dans ses yeux étincelants, touchant le summum d’un plaisir qu’elle n’avait connu avec aucun autre homme. L’extase physique n’avait rien à voir. Gémir sous les caresses chaudes d’autrui n’était rien. Rien comparé au regard perçant de Finn. Il ne se rendait sûrement pas compte de tout l’effet qu’il avait sur la jeune fille, et d’ailleurs, elle-même ne s’en rendait pas totalement compte. Mais elle le ressentait. Elle ressentait cette différence. Et maintenant qu’elle avait goûté à ce sentiment, elle ne pourrait plus s’en passer. Elle ne pourrait plus jamais se passer de Finn. Qu’il veuille s’en aller, qu’il veuille lui faire subir tous les supplices possibles et inimaginables, elle s’en fichait. Elle s’en fichait royalement. Elle le retiendrait. Elle subirait. Elle se tairait. À partir du moment où Finn ne lui ordonnait pas des choses insolites – et je n’ai pas vraiment d’exemples sous la main – alors ça ira. Et puis, de toute façon, jamais il ne ferait une chose pareille. S’il venait à lui ordonner quoique ce soit, ce sera au fond seulement pour son propre bien. Il ne lui demandera jamais rien à des fins personnelles. Et puis, ce n’était pas pire. Effectivement, s’il l’avait fait, elle n’aurait jamais éprouvé ce sentiment si profond à son égard. Mais du coup, vu qu’il n’était pas de ce genre-là, Fuyu pouvait se permettre de justement éprouver ce sentiment pour lui. En parallèle, elle faisait ce que bon lui semblait. Elle était vraiment prête à tout pour lui. Et quand bien même il changerait. Quand bien même il lui ordonnait quoique ce soit. Elle obéira sûrement. Nommez cela de la soumission, de l’assujettissement ou autre encore, cela lui importait peu. Mais ce qui lui était difficile, c’était de mettre un nom sur ce qu’elle ressentait pour lui. Oui, elle l’aimait. Oui, elle l’adorait. Oui, elle le considérait comme son aîné. Mais le sentiment en lui-même, qu’était-il ? Ce sentiment qui lui procurait une liberté qu’elle n’avait jamais trouvée, même pendant ses nuits d’insomnies. Comment était-ce possible qu’elle ressente tant de petites choses qui remuaient en elle ?
Et finalement, ce ne fût que lorsque son regard se posa sur les yeux de Finn et qu’il s’attela à les visiter, qu’elle trouva la réponse. Exactement au moment où elle prononça son prénom. Ce sentiment si profond, si sincère, si simplement complexe, n’était rien d’autre que du respect. Elle vouait un respect juste incommensurable envers Finn. Plus jeune, elle avait respecté son père. Mais pas comme ça. En ce moment même, elle respectait quelques personnes. Mais là encore, ce n’était pas la même chose. Le respect qu’elle éprouvait pour lui n’avait pas d’égal. Et il ne pouvait d’ailleurs pas être expliqué par des mots. Finn n’en savait rien, et il n’en saura sûrement jamais rien. Au fond, il n’en avait pas besoin. Savoir que Fuyu était là devrait suffire. Mais elle avait bien l’intention de lui prouver que son « cap » n’avait pas été dit comme ça.

Avait-il été inquiété par le manque de réaction de Fuyu ? À sa place, elle l’aurait été. Mais sur le coup, elle n’y pensa pas. Elle ne pensa pas que Finn pourrait être perturbé. Elle ne pensa pas que pendant tout ce temps où elle garda le silence, il pourrait émettre maintes et maintes hypothèses. Vous pouvez dire qu’elle agit égoïstement, mais en même temps, elle venait d’apprendre qu’il faisait partie de la famille Baskerville. Et ce n’était pas une moindre information. Alors entre-nous, le fait de ne pas avoir remarqué que son manque de réaction pourrait inquiéter le jeune homme n’était pas vraiment quelque chose dont on pourrait lui tenir rigueur.

Avant-même d’avoir saisis son visage entre ses deux mains, le jeune homme enlaça y Fuyu, la mettant un peu plus en confiance. N’avait-elle pas donc été la seule à s’être retenue pendant un moment qui lui parut juste interminable ? Quoiqu’il en soit, cela ne l’empêcha pas de saisir ses lèvres à la volée, bien au contraire. Et puis, elle essaya de faire le lien. Il ne sait pas s’il est cap car il craint de lui faire du mal. Mais vu qu’elle lui avait clairement dit qu’elle était capable de tenir sa promesse, alors il n’avait plus aucune raison d’éprouver la moindre réticence. Effectivement, elle lui avait signifié qu’elle n’allait pas l’abandonner, qu’elle allait rester près de lui, et ce, qu’il daigne l’accepter ou pas. Du coup, il n’avait strictement aucune raison d’hésiter. Sauf. Oui, sauf s’il ne voulait pas. D’ailleurs, il n’avait toujours pas répondu à la question lui ayant été posée. Le voulait-il ? Ne le voulait-il pas ? Il fallait tout de même cesser de faire patienter l’adolescente.
Et puis, finalement, la réponse vint. En même temps qu’une étreinte. Étreinte à laquelle elle ne pensa même pas résister. À vrai dire, elle avait laissé tomber ses mains de la nuque du brun pour aller les glisser au niveau de son dos, se serrant contre lui. Elle sentait son cœur battre contre la peau du jeune homme, et elle ne put retenir un sourire. Elle a failli le perdre, et maintenant, un sentiment ayant pourtant semblé atteindre son paroxysme était en train de croitre.
Petite sœur. Le fait qu’il ait de nouveau employé ce mot procure un bien fou à Fuyu. Ce n’est pas qu’elle douta qu’il renouvèle cette appellation, seulement qu’elle ne s’attendait pas réellement à ce qu’il la nomme ainsi alors qu’ils avaient faillis se perdre l’un l’autre il y a toujours juste quelques minutes.

Et puis, lentement, il lui relève le menton et une nouvelle fois, ses yeux allèrent se perdre dans la profondeur abyssale mais magistrale de ceux de Finn. Un instant, ses lèvres ne sont plus siennes. C’est maintenant officiel. Cap. Fuyu l’était. Cap. Finn l’était. Cap. Ils allaient tenir leurs promesses respectives. Cap. Ils l’étaient. Et puis, pour aujourd’hui, ça allait suffire. C’en était déjà assez comme cela. Avoir été cap, avoir accepté de relever le défi lancé par l’autre, c’était suffisant. Largement suffisant. L’autre soir, Fuyu parla, donnant quelques bribes de son passé au jeune brun. Aujourd’hui, Finn lui fit part de son nom de famille. Le reste de la journée, ils allaient en profiter sans laisser leur passé interférer. Un petit moment de calme. Juste pour eux. Ne l’avaient-ils pas au fond bien mérité ?

Quand il s’exprime avec amusement, la demoiselle ne se retint pas de rire. Une sorte d’évacuation. Elle en avait eu besoin. Elle était venue ici dans l’espoir de se retrouver seule, de pouvoir se poser les bonnes questions, d’espérer y trouves les réponses adéquates. Mais aussi pour s’accorder un moment de paix. Elle voulait s’envoler. Accompagner les nuages. Faire partie intégrante des éléments composant le ciel. De son bleu éternel et profond. De ses accessoires nocturnes. De ses étincelles. De ses jeux de lumière. Elle voulait être ça. Tout cela. Tout ce qui s’éloignait de ce monde. Tout ce qui n’était pas affecté par la vie. Tout ce qui n’était pas encore tombé entre les mains de l’homme. Tout ce qui avait échappé à la souillure pouvant être causée par l’être humain. Le ciel. Éternel puits d’inspiration. D’apaisement. Quand tout prendra fin, quand tout se détériorera et s’émoussera, restera le ciel. Il surplombera le monde, l’espace et le temps. Après la fin du monde – si toutefois cet évènement existe – alors le ciel s’en ira. Mais ce ne sera pas réellement définitif. Il sera remplacé par sa mère. Celle qui enveloppe le tout. Celle qui jamais ne nous abandonnera. Celle qui appris à son enfant, le ciel, tous ces tours de magie. Celle qui lui apprit à écouter sans jamais juger. Celle qui lui appris à pleurer les jours tristes, accompagnant la douleur de ses fidèles amis, et à rayonner les jours où la tristesse se doit d’être évacuée. Oubliée. Sa mère, quant à elle, est bien plus douée. Sauf qu’elle est enduite de noir, bien qu’elle soit parsemés de plusieurs lumières ci et là. Fuyu préférait le soir au jour ; le noir au bleu. Alors ça ne la dérangeait pas. Ça ne la dérangeait pas de passer des soins du ciel à ceux de la Galaxie.

Et puis, la réplique qu’il lui lança l’amène à réfléchir. C’est vrai que du coup, son regard a dû reprendre un peu de vie. En même temps, elle avait faillis perdre la personne à laquelle elle tenait plus qu’énormément à cause de choses pouvant finalement être considérées comme futiles. Merci grand-frère ! Ça, c’était plus une pensée silencieuse. Non, elle n’était franchement pas douée pour exprimer ce qu’elle pensait de vive voix. Contrairement à Finn qui lui n’avait strictement aucun mal à le faire mais qui devait quand même fournir quelques efforts pour se retenir. C’est vrai que parfois, il vaut mieux se taire.
L’ayant relâché depuis quelques secondes déjà, il se détourna vers la rivière après l’avoir gratifiée d’un autre sourire, et s’étira. Elle le regarda faire, la tête penchée sur le coté, un sourire étirant ses lèvres. Et puis, quand il lui demanda ce qu’elle voulait faire, elle détourna les yeux vers le ciel. Espérait-elle trouver la réponse ? Peut-être bien.

Elle s’approcha alors, et se retrouvant derrière lui, vient lui saisir les deux mains et caler son visage au creux de son dos. Elle ferma les yeux, entremêla ses doigts au siens et se serra d’avantage contre lui. Elle ne savait pas pourquoi elle faisait ça. Elle ne savait pourquoi elle réduisait la distance entre eux deux alors qu’ils venaient tout juste de se séparer. En fait, si, elle le savait. Il fallait qu’elle dise encore quelque chose. Avant de clore cet épisode. Avant de cesser d’être si sérieuse. Une dernière chose. Il fallait qu’il soit mis au courant. Il ne devait pas oublier. Ne jamais en douter.
Et cette fois-ci, la voix de Fuyu ne flancha pas. Elle était douce, suave et entraînante, mais aussi très assurée.

– Je te suivrai où que tu ailles. Je ferai tout ce que je juge bon à faire pour toi. Et ce, sache-le, n’a besoin d’aucune autorisation, Nee-san.

Et puis, elle accentua encore l’étreinte qu’elle avait sur ses doigts avant de le relâcher, prenant une grande inspiration. Elle ne s’attendait pas à parler ainsi. Elle ne s’attendait pas à employer ces mots. Elle ne s’attendait pas à se montrer si persuasive. Son grand-frère pourrait continuer à être son protecteur, mais en aucun cas il devait l’empêcher d’agir comme elle l’entendait. Il devait toujours lui inspiré le respect, certes, mais jamais la peur. Et puis, il en était de toute façon incapable. Incapable de lui inspirer cette peur.
En prononçant ces derniers mots, elle espérait se sentir plus légère. Mais non. Il manquait toujours quelque chose. Mais quoi ?

Elle lui reprit la main, mais cette fois-ci, pour l’entraîner un peu plus loin, l’éloignant de la rivière. Elle le conduit jusqu’à un arbre planté à quelques mètres de là, et s’y adossant, l’attira à elle. Le regardant, la chevelure quelque peu emmêlée sur ses deux épaules, elle lui sourit légèrement. Que voulait-elle faire ? Bonne, voire excellente question. Elle aurait essayé d’y réfléchir, mais à vrai dire, elle était trop préoccupée par ces mots qu’elle avait l’impression d’avoir omis. Et puis, comme une sorte d’ampoule s’allumant au-dessus sa tête, la réponse lui vint. Tellement évident.

– Une dernière chose. Jamais tu ne me feras de mal. Ni directement, ni indirectement. Tu n’as pas le droit d’en douter. J’espère m’être montrée assez claire, Finn.

Voilà, maintenant, elle se sentait mieux. Maintenant, elle pouvait réfléchir à quoi elle voulait s’occuper. Une ballade ? Trop. Non. Trop pas. Trop pas adéquat. Et puis, elle était trop fatiguée pour bouger. Non, elle préférait rester ici. Mais pour faire quoi ? Discuter ? Ils en avaient tout de même assez dit, vous ne croyez-pas ? Quoi, alors ? Aller sa baigner ? Pas bête. Pas trop, du moins. Mais je vous rappelle que Fuyu est fatiguée, et que Finn n’a franchement pas l’air d’être en meilleur état. Et battre des mains et des pieds, ce n’était pas trop son truc. Il faudra trouver autre chose, dans ce cas.

Elle n’avait pas encore lâché sa main, mais l’autre s’adonnait déjà à une autre activité. Effectivement, ses doigts gauches glissaient sur la peau lisse de Finn, arpentant son cou et son visage. Maintenant, elle pourrait le redessiner les yeux fermés. Enfin, elle ne se débrouillait pas du tout avec un crayon à la main, mais considérez cela comme une sorte de métaphore. Bref, prenez cela au sens figuré. Pour en revenir au sujet, après tant de caresses, elle n’avait plus aucun mal à se rappeler des endroits où la peau se faisait plus rude, où elle s’étirait un peu plus. Aucun changement depuis la dernière fois. Mais elle passait et repassait tout de même, histoire de ne jamais oublier. Ne jamais oublier tous ces moments exceptionnels qu’elle passait en compagnie de Finn. En compagnie d’une personne qui l’aimait. En compagnie du, finalement, seul membre restant de sa famille.

Et puis, une idée fleurit dans son esprit. Finn allait avoir une excellente raison de la traiter d’enfant maintenant. De toute façon, elle l’aurait bien cherché. Et puis, il n’avait qu’à pas lui demander ce qu’elle voulait faire. Les lèvres pincées, elle haussa les épaules, marmonnant quelques mots en s’étant légèrement approchée du jeune homme, de façon à ce qu’il puisse tout de même l’entendre. Pourquoi ne pas avoir simplement usé d’une voix claire ? Parce que c’était… Gênant ? Mais non, pas du tout ! De toute façon, seul le premier mot fut chuchoté. Le reste de la phrase avait été dit sur un ton particulièrement amusé et provocateur.

– Jouons ! Cap ou pas cap de te laisser faire sous mes mains ?

On a dit enfant, Fuyu, par adolescente en manque. Ce n’est pas comme si elle faisait vraiment la différence, de toute façon. Et puis, Finn pourrait toujours refuser. Mais s’il le faisait, elle ne saurait vraiment pas quoi lui proposer. Oh, de toute façon, ce n’était pas tordu. Pas vraiment. Ça dépendait de la façon dont allait l’interpréter le jeune brun. Et le connaissant, son esprit un peu trop innocent – avec elle, du moins – allait peut-être interpréter ça d’une façon dite chaste. Ou tout le contraire. Au final, Fuyu fera tout de même ce qu’elle avait en tête. Il lui suffisait juste d’un mot. Cap.

Cap ou pas cap. Un jeu d’enfants. Un jeu de défis. Un jeu d’enfants, d’accord, mais un jeu d’adultes aussi. Les défis à relever changeaient avec l’âge, voilà tout. Habituellement, on jour à ça avec un ami. Ou avec un proche. Mais du coup, le thème suivait et, par conséquent, changeait. Fuyu avait décidé de jouer avec Finn, mais elle avait posé la même question qu’elle aurait posée à n’importe quel autre homme. Ne faisait-elle pas la différence, ou ne voulait-elle pas la faire ? Allez savoir. Mais jusque là, Finn avait réussit à relever bien des défis. Celui de la supporter. Celui de lui prêter une oreille attentive. Celui de la soutenir. Celui de lui faire confiance. Et surtout celui de l’aimer. Il avait été cap sans même le savoir. Sans même que Fuyu ne fasse réellement le rapprochement avec ce jeu. Maintenant, elle voulait passer du bon temps avec lui. Elle voulait oublier son passé – ce qui avait tout de même été son intention première en se rendant dans cet endroit – et profiter pleinement du présent. Elle voulait profiter de leur présent. Profiter de sa présence. Profiter du fait qu’il soit là. Mais mettre de coté plusieurs années, quelques visages, divers mots, ça n’allait pas être chose simple. Alors Fuyu, cap ou pas cap ?
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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty12th Octobre 2012, 07:31

Il ne s'est même pas écoulé une minute entre leur dernière séparation physique et le contact suivant, le fait faisant sourire Finn. Dire qu'avant, les étreintes étaient relativement rares. Plutôt absentes, en fait. Et puis, c'est comme si tout ce qu'ils avaient retenu sortait. Ce qui en soit n'est pas tout à fait juste. Du moins, le contractant n'a pas spécialement l'impression d'avoir retenu quoi que ce soit à ce point. Vu comme il est actuellement très, très enclin à garder la plus jeune dans ses bras. Soit. C'est à des années lumière de le déranger. Il est d'ailleurs bien loin de se poser des questions à chaque fois qu'il décide de l'enlacer. Il fait, et puis voilà tout. Pourquoi chercher à résister ? De toute façon il a bien compris que l'adolescente s'est trouvé une place assez haut placé dans ses relations et qu'il est peine perdu d'essayer de changer cela. La volonté, comme la capacité de le faire, manquent ici à l'appel.
Ce n'est pas lui qui s'en plaindra. Il a rendu les armes sans beaucoup lutter. Il y a toujours des gens pour percer les carapaces des autres, se creuser un tunnel jusqu'à eux, et lorsque que l'on tombe sur l'un d'eux, il ne faut pas chercher à le repousser. C'est de toute façon souvent une manoeuvre vouée à l'échec, puisque les personnes en question sont aussi très tenaces. Ici, c'est une qualité.

Les mains de Fuyu attrapent les siennes, qu'il retourne du coup afin de pouvoir lui retourner la pression qu'elle exerce dessus. L'affection passe bien mieux par les gestes que par la parole la plus part du temps. Parce qu'il y a tellement de petits gestes, de petites attentions qui peuvent témoigner de la tendresse à l’égard d'autrui. Alors que les mots, fatalement, finissent par se répéter, peuvent être factices. Les gestes sont plus délicats à feindre. Ce qui n'empêche pour autant pas les mots d'avoir un puissant pouvoir eux aussi. L'alliance des deux est ensuite propre à chacun.

– Je te suivrai où que tu ailles. Je ferai tout ce que je juge bon à faire pour toi. Et ce, sache-le, n’a besoin d’aucune autorisation, Nee-san.

Oh des initiatives. Il ne comprend pas trop quel but sous-jacent se trouve derrière ces mots, mais il saisit tout à fait l'idée générale et n'a aucun mal à être d'accord avec. L'idée même d'ordonner quoi que ce soit à la plus jeune est bien loin de lui. Voyons, il l'aime elle. Quand elle agit d'elle même. La commander reviendrait à effacer cela.
Enfin non. Il a tout de même une demande. Petite, pas grand chose. Du moins en apparence, parce qu'au fond il sait bien que ce n'est pas le cas. C'est pour ça que cela restera une demande et pas un ordre. On ne peut pas exiger ce qui ne peut pas l'être. Et puis, venant de lui, ce serait en plus l'hôpital qui se fout de la charité.

- En échange, promets moi d'éviter de te mettre en danger.

Le ton employé sur ces mots est doux. Même s'il lui dit de promettre, en réalité c'est une demande. Juste pour que la plus jeune l'ait en tête. Il sait très bien que, Fuyu étant Fuyu, elle ne le promettra pas. Et même si elle le faisait, elle aurait du mal à la tenir. Preuve en est ce soir là où il l'a trouvée dans une ruelle sombre et franchement inquiétante. Une chance qu'ils ne soient tombés sur aucune chain errante à ce moment là. La soirée aurait pu tourner court et mal.
Bien qu'au final, elle ait tourné longue et bien. Même très bien.
L'adolescente les entraîne ensuite tous les deux loin de la rivière, vers un arbre auquel elle s'adosse. Un grand arbre aux branches assez imposantes, d'ailleurs.

– Une dernière chose. Jamais tu ne me feras de mal. Ni directement, ni indirectement. Tu n’as pas le droit d’en douter. J’espère m’être montrée assez claire, Finn.

Son avis sur la question ne changera pas en l'espace d'une seconde, malgré tout ce qui vient de se passer. Néanmoins, il peut tenter de le mettre de côté, de ne plus y penser à défaut de le changer. Puisqu'il reste entièrement convaincu que, d'une manière ou d'une autre, à un moment ou à un autre, il pourrait la mettre en danger. Et que, très égoïstement, il reste près d'elle quand même. Alors il lui offre un léger sourire et hoche la tête en guise de réponse pour montrer que le message a bien été reçu.

- Je tâcherai de garder ça en tête.

Ce qu'il en fait après ne regarde que lui. Même s'il se promet à lui même de faire des efforts là dessus. Sans pour autant cesser de faire attention. Mieux vaut prévenir que guérir comme on dit. Et puis... Et puis Fuyu n'a pas besoin de le savoir et doit de toute façon bien s'en douter.

– Jouons ! Cap ou pas cap de te laisser faire sous mes mains ?

Sur le coup il ne peut empêcher un bref rire amusé de s'échapper. Fuyu restera Fuyu. Sa demande sonnerait comme étrange aux oreilles de n'importe qui d'autre que Finn. Mais le contractant, sans y voir là une demande particulièrement innocente - il a retenu sa leçon la dernière fois -, n'y voit rien d'indécent non plus. Après tout, l'adolescente ne peut pas être en proie à des interrogations du type de celles qui la taraudaient ce soir là. Cette fois, il l'aurait vu. Son ton amusé est peut-être aussi un bon indice. Dans tous les cas, peut-être parce qu'il voit Fuyu comme sa petite soeur avant de la voir comme une adolescente et surtout presque une femme, le jeu n'est en fait pas aussi tordu qu'il n'y parraît. Avec quelqu'un d'autre, la réaction n'aurait pas été la même. La plus jeune est la seule à obtenir ce genre de réactions de sa part. Face à quelqu'un d'autre ? Suivant la personne, suivant son humeur, suivant le lieu, suivant juste ce qui peut bien lui traverser la tête à ce moment là, sa réaction varierait sans vraiment changer de domaine. Répondre, encourager, continuer, peut-être taquiner, entrer dans le jeu et se raviser à la dernière minute juste par plaisir, ou bien tout rejeter en bloc et aller voir ailleurs si l'affaire ne l'intéresse pas. Dans tous les cas, tout ne serait pas interprété de la même manière.
Après, peut-être qu'il se trompe entièrement comme cela lui est déjà arrivé un bon nombre de fois. Pour ne pas dire qu'en fait, précédemment, il s'est trompé à chaque coup. Cela ne change pas le fait qu'il soit cap. Carrément cap. Et puisque c'est un jeu, il s'autorise à lancer en réponse avec un air de défi :

- Totalement cap. Fais ce que tu veux.

Même pas peur, qu'il pourrait ajouter. Enfin, façon de parler. Il n'y a pas de question de peur ici. Quoi que l'adolescente ait en tête, il lui fait confiance. Et puis si jamais il faut, il est un grand garçon et a les pleins pouvoirs sur lui-même. Tout à fait capable de dire non ou stop.
Est-ce que ce sera à lui ensuite de défier gentiment sa petite soeur ? Cap ou pas cap est un jeu très intéressant. Suivant le ou la partenaire évidemment, mais ce qui est drôle, c'est que l'autre finit toujours par faire quelque chose. Puisque le "pas cap" entraîne un gage en punition. En somme, le jeu devrait presque s'appeler "cap ou t'auras un autre truc de toute façon".
Du coup, tant qu'à faire, autant toujours accepter le premier défi lancé. C'est moins drôle, sinon. Cap ou pas cap de tous les réussir ?
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Fuyu Akeno

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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty13th Octobre 2012, 19:25

Faire des promesses ne rime au fond à rien. Parce qu’en vérité, on peut promettre grand nombre de choses, mais rien ne garantie qu’on a l’intention de tenir lesdites promesses. Peut-être même aussi que ce n’est qu’une sorte de manipulation, de façon à faire croire aux autres qu’ils peuvent nous faire confiance et de pouvoir les poignarder dans le dos sans grand souci. Gagner la confiance. C’est vrai, c’est une étape de manipulation à ne pas négliger. La première et de loin la plus importante, pour tout vous dire. Et puis, supposons qu’on nous demande de promettre quelque chose qui est quelque peu hors de notre portée, voire totalement, mais que si on ne le promet pas, on risque d’inquiéter notre vis-à-vis. Alors on promet. Pour ne pas agir égoïstement. Pour ne pas faire du mal à celui ou celle qui nous est cher. Pourtant, on ne devrait pas. Parce qu’on sait qu’on ne va pas tenir la promesse faite. Et quand on est au courant de ça, alors on est censés éviter. Quand des yeux vous fixent, qu’ils semblent vous supplier de promettre, alors on promet. Parce que voilà, on est comme ça. Et puis, quelques fois, on nous demande ce qui, à nos yeux, est juste impossible. Notre avis sur le sujet ne change pas en une poignée de secondes. Mais là encore, et pour les mêmes raisons, on promet. Alors, au fond, promettre revient souvent à mentir. Pas toujours. Mais la plupart du temps, si. Viendra un jour où on oubliera, où on ira à l’encontre de cette promesse, parce que quand on y repense, on était trop jeunes, ou peut-être trop stupides. Allez savoir. Vous êtes tous de même bien placés pour savoir que les humains sont très doués pour trouver des excuses pouvant justifier leurs actes.
Pourtant, quand Fuyu demanda à Finn de lui promettre de ne jamais l’abandonner, il le promis. Il n’avait pas hésité. La sincérité avait teinté son visage, mais aussi sa voix. Il n’avait pas pu lui mentir. Peut-être qu’un jour, il rompra cette promesse. Peut-être qu’il sera envoyé loin, pour telle ou telle raison. Peut-être qu’il sera amené à lui faire du mal. Même si elle ne le pensait franchement pas. Mais s’il semblait tant en douter, alors il devait avoir ses raisons. Des raisons que Fuyu ignorait. Ça devait avoir un rapport avec son nom de famille. Ce nom de famille qu’il avait eu tant de mal à prononcer. Les Baskerville. La demoiselle avait encore beaucoup à apprendre sur eux. Mais ça viendrait en temps et heure voulues. Après tout, l’adolescente avait déjà assez fait mijoter son grand-frère pour aujourd’hui. Tout le reste attendra. Tout. Et puis, elle lui avait elle-même promis quelque chose. Et là, il ne lui avait rien demandé. Elle l’avait fait parce qu’elle avait ressenti le besoin de le lui dire. Sans plus. Elle voulait juste qu’il sache qu’elle non plus, elle n’avait nullement l’intention de s’en aller, de l’abandonner. Elle savait qu’elle pourrait tenir sa promesse. Rien ne pourrait l’éloigner de Finn. Rien ni personne. Quoique. Si, il y avait tout de même une personne pouvant pousser Fuyu à rompre sa promesse. Finn lui-même. Allez savoir ce qu’il pourrait faire. Ce qu’il pensait pouvoir lui faire. Ce qu’il pensait pouvoir attiré de mal à sa sœur. Parce qu’au risque de me répéter, elle avait pleinement confiance à lui. Elle pourrait avoir les yeux bandés et se jeter du haut d’une falaise qu’elle le ferait. Sous demande de son aîné. Mais en même temps, vu qu’il ne ferait jamais rien qui pourrait la mettre en danger – il avait tout de même pris le risque de la perdre juste pour ne pas lui faire du mal – alors elle n’avait rien à craindre. Tant qu’il ne lui mentait pas, tout irait bien. Tant qu’il ne lui cachait pas quelque chose d’important aussi. Tant qu’il n’essayait pas de trop la protéger. Il devait juste savoir sur quel terrai il jouait. Et il le savait. L’ignorance ne serait pas une excuse valable. Il n’avait pas le choix. S’il ignorait les limites – se réduisant au mensonge et aux cachotteries – il pouvait toujours les demander à Fuyu qui ne manquera sûrement pas à les lui rappeler.
Chaque mot prononcé par la demoiselle était une raison poussant un peu plus Finn à la croire. A croire en lui, plutôt. Elle était là. S’en rendait-il compte ? Il avait tout intérêt. Elle était là, près de lui, et elle n’avait nullement l’intention de s’en aller. Peut-être que toute sa petite comédie avait fonctionné un peu trop. Peut-être qu’il l’avait cru quand elle l’avait menacé de rompre sa promesse et par la même occasion, de le pousser à rompre la sienne. Pourtant, à aucun moment elle ne pense réellement le chasser. Le chasser de cet endroit. Le chasser de sa vie. Elle en était totalement incapable. Au début, elle avait prié pour qu’il la croie. Et maintenant, eh bien, elle le regrettait. Mais en même temps, elle ne pouvait pas lui souligner le fait qu’elle n’avait pas une seule seconde pensé à le chasser, parce que du coup, elle ne pourrait plus jamais tenter de le menacer de la même façon. Pas qu’elle avait l’intention de le faire, ou qu’elle espérait avoir l’occasion de le refaire, mais sait-on jamais. Après tout, Finn est plutôt unique dans son genre, et elle était tout de même assez imprévisible. Quand il lui demanda de lui promettre de ne jamais se mettre en danger, elle ne put se lancer dans un débat intérieur, finissant par se persuader que promettre revient à mentir d’une façon ou d’une autre, volontairement ou pas.

Aussi, quand il lui demanda de lui promettre d’éviter de se mettre en danger, elle ne réussit pas à acquiescer. Il lui avait dit de promettre cela en échange. En échange. Pourquoi avoir ajouté cela ? Il savait qu’elle n’allait pas lui promettre telle chose, alors c’est comme s’il lui disait directement que si réellement elle voulait faire quelque chose pour lui, elle avait tout intérêt à avoir son autorisation. Le sous-entendu placé en cette phrase l’amusa, mais elle ne se résolu toujours pas à accepter sa demande. Elle se contenta de lui sourire faiblement, même s’il ne pouvait la voir dans cette position, et de hocher imperceptiblement la tête contre son dos. Elle ne lui promettait rien, mais elle n’oubliera pas. Elle n’oubliera pas que maintenant, elle ne survivait plus. Elle vivait. Et avec ce qu’il venait de lui dire, en grande partie pour Finn. Elle n’oubliera donc pas que quelqu’un l’attendrait. Et puis, même si cela ressemble quelque peu à des entraves à première vue, c’était une utopie que Fuyu s’était pourtant interdite jusque là. Savoir que quelqu’un est là pour nous. Que ne nous sommes plus seuls. Et que nous devons impérativement prendre en considération cet autre, cessant par la même occasion d’agir égoïstement.

Et puis, il se laisse finalement entraîner jusqu’à l’arbre, faisant face à la demoiselle. Lui aussi ne semble pas prêt à décrocher ses prunelles des siennes, fait amusant légèrement Fuyu. Comment avait-elle fait pour se montrer si dure avec lui, il y a de cela quelques minutes à peine ? Et maintenant, ils agissaient comme si cet évènement n’avait jamais eu lieu. Comme si le nom Baskerville n’avait pas interféré une seule fois dans leur discussion. De toute façon, à quoi bon tenter de trouver une explication à cela ? Oui, il faisait parti d’une famille normalement disparue, mais et alors ? Et puis, qui avait décrété la disparition des membres déchus ? Des humains. Des menteurs, en soit. Mais ça semblait arranger les Baskerville, vu qu’ils ne faisaient rien pour réapparaître. Ils pouvaient, maintenant qu’elle y pensait, agir dans l’ombre. Préparaient-ils quelque chose ? Fuyu ne se sentait pas concernée. Elle ne se sentait plus concernée. Maintenant, elle se considérait plus comme étant la sœur d’un Baskerville qu’une habitante de Réveil. Plutôt étrange, je vous l’accorde. Elle continuerait de vivre sa vie. Parce qu’elle était née pour ça : vivre. Au moins, elle avait été un temps soit peu utile au jeune brun – en se basant sur ce qu’ils avaient pu s’échanger comme mots et gestes. Même si au fond, elle ne savait pas du tout comment. De toute façon, il était mieux placé pour le dire. Bien qu’il ne le dira pas. Parce qu’elle ne l’avait pas demandé. Parce qu’elle n’avait pas l’intention de le lui demander.

Elle sait bien que malgré toute l’assurance dont elle puisse faire preuve, l’avis de Finn ne changera pas pour si peu. Il est et restera toujours accroché à cette idée que viendra un jour, il la fera souffrir. Et peut-être qu’il n’avait pas tort. Peut-être que c’était juste l’enfant qui voulait croire en une réalité faussée par ses désirs. Allez savoir. Mais pour le moment, elle savait qu’il était là. Et n’étai-ce pas tout ce qui comptait ? Elle voulait vraiment profiter de ce moment, alors qu’il daigne hocher la tête, accepter, la croire, elle s’en fichait un peu. Elle l’avait dit pour ne pas se sentir coupable de quelque chose. De ne pas avoir essayé. Et même si elle avait échoué, elle réessayera. Juste que ça ne sera pas pour aujourd’hui. Pas pour tout de suite, du moins. Faire changer d’avis Finn ne sera pas une mince affaire, et Fuyu devra surtout faire attention à ce que ce ne soit pas lui qui réussisse à lui faire changer d’avis. Et pour le moment, elle n’était pas prête à se lancer dans un argumentaire avec son aîné. La dernière fois, leur relation avait été embrumée dans les esprits des deux jeunes gens, alors ils n’avaient pas réellement profité de tous les avantages apportés par ce lien. Mais maintenant que tout était clair, pour la première fois, mais sûrement pas pour la dernière, ils allaient en profiter. Ils allaient pleinement en profiter.

Et puis, il la gratifie d’un sourire ainsi que d’un hochement de tête, ajoutant qu’il allait garder cela en tête. Apparemment, elle allait devoir s’en contenter. Elle lui rendit son sourire, attendant dès lors sa réaction. Un rire lui parvint. Amusé ? Oh, il ne devrait pas. Bien que l’invitation consiste à jouer, disons simplement que les apparences peuvent être trompeuses. Enfin bon, c’était au moins bien parti pour qu’il accepte. De toute façon, s’il avait refusé, Fuyu l’aurait convaincu du contraire. Quand on n’est pas cap, on subit un autre gage. C’est comme ça. Donc bon. Autant accepter le premier. Ce que fît Finn, d’ailleurs. Bon, maintenant, passons aux choses sérieuses. Les pions étaient disposés.

Faire ce qu’elle veut. Oui, d’accord, mais que voulait-elle exactement ? C’est vrai que son défi n’avait pas été très net, maintenant qu’elle y pensait. Ce qui n’avait pourtant pas empêché son grand-frère d’accepter. Elle laissa tomber ses deux mains le long de son corps et pencha la tête sur le coté, le même voile de malice lui couvrant le visage, bien que son regard semblait maintenant s’être enfoncé dans les profondeurs de la réflexion. Le terrain sur lequel elle avait l’intention de jouer, elle ne le connaissait pas très bien. En fait, elle ne le connaissait pas du tout. Elle n’arrivait ni à voir sa structure, ni ses limites. Elle savait juste qu’elle était titulaire et que Finn aussi l’était. Autrement dit, ils allaient jouer l’un contre l’autre. À vrai dire, le premier à dire qu’il n’était pas cap perdait la partie. Aussi simple que cela. Mais Fuyu n’avait nullement l’intention de perdre. Elle ne jouait pas pour s’amuser. Elle jouait pour gagner. Et elle gagnait pour s’amuser. Quel que puisse être le défi lancé, elle répondra présente. Et vu que Finn n’avait pas vraiment – pas du tout – la même vision qu’elle sur les faits pouvant être nommés tordus, alors elle gagnerait sans grand souci. Sauf si le jeune homme décidait de se libérer de ses chaines le temps d’une après-midi. Courage. Oui, il en aura besoin. Grandement besoin.

Elle cligna des yeux et poussa un léger soupire. Ne lui demandez pas pourquoi elle avait retenu son souffle jusque là, elle ne saurait vous répondre. Peut-être simplement pour réfléchir. Pour être plus concentrée. Ou par réflexe. Ou par autre chose. Bref, le sujet n’est pas là. Elle étire ses lèvres en un sourire, faisant passer le bout de sa langue dessus, ses yeux se plissant légèrement sous l’effet du soleil. Elle redresse alors la tête, de façon à ce que Finn la couvre entièrement dudit soleil. Elle saisit son menton entre deux doigts et le baisse légèrement, plantant ses yeux dans les siens. Elle le défiait. Comme il l’avait indirectement défiait de lui faire regretter son cap. Et puis, sa voix rentât, accentuant le message qu’elle voulait lui transmettre.

– J’ai la nette impression que tu pourrais regretter, Finn. Je te préviens, tu ne seras pas privilégié. Aucunement.

Elle rit faiblement, allant déposer un léger baiser sur sa joue. Bien sûr, si son but était de le séduire, elle ne s’y serait pas prise ainsi. De toute façon, ce n’est pas comme cette idée lui avait seulement effleuré l’esprit. Non mais sérieusement, quel genre de petite-sœur penserait à séduire son grand-frère ? Fuyu, bien entendu. Oui, elle en était tout à fait capable. Mais là encore, peut-être un autre jour. Quand elle sera d’humeur aguicheuse. Bien qu’au fond, elle pouvait l’être sur commande.

Les hommes, tout comme les femmes, possèdent quelques points plus sensibles que d’autres. Je parle de physique, alors évoquer le passé, le futur ou je ne sais quoi d’autre n’est ici pas adéquat. Certaines personnes aiment sentir le contact de la peau de leur conjoint contre les leurs, et ce, peu importe à quel endroit. D’autres sont nettement plus exigeantes. Aussi, pendant que quelques uns aiment dominer, d’autres préfèrent être dominées. N’est-ce pas ce que l’on nomme, d’un coté la domination – tout bonnement – et d’un autre la soumission, voire le masochisme ? L’humiliation. Beaucoup voyaient là-dedans leur plus grand plaisir, leur jouissance. Pas Fuyu. Elle préférait dominer. Depuis toute petite, elle se considérait comme étant supérieure aux autres. Avec l’âge, ça ne s’était pas arrangé. Vraiment pas. Mais là tout de suite, avec Finn, ce n’est pas à ce jeu là qu’elle voulait jouer. Son objectif devait sûrement et sans aucun doute différait du sien : elle s’était fixée comme but de trouver son point physique le plus sensible, là où, habituellement, les femmes de son âge auraient pris grand plaisir à appuyer, bien que pour quelques temps, elle sera la seule à en bénéficier.

Doucement, ses mains glissèrent sur son torse. Elle l’avait déjà touché, mais jamais comme elle le voulait. Alors, pour une fois qu’elle avait l’autorisation de faire ce que bon lui semblait, elle ne se retint pas. Ses doigts dansaient et s’agitaient, allant de droite à gauche, de haut en bas. Ses yeux, quant à eux, ne quittaient pas le visage de Finn. Chaque réaction sera vue. Chaque agitation sera aperçue. Rien ne pourra lui échapper. Ses mains grimpèrent, passant brièvement par les côtes, revenant finalement se centrer. De son index elle traça une ligne droite, jusqu’à atteindre sa trachée. Elle amena alors ce même droit vers ses propres lèvres, un sourire espiègle les étirant. Son autre main s’était frayée un chemin jusqu’à son cou, y passant et y repassant plusieurs fois. Elle prenait le risque de faire comprendre à Finn que cette partie-là de son corps avait eu son effet sur elle, mais avec un peu de chance, il ne fera pas le rapprochement. Effectivement, le cou était de loin ce qu’elle préférait chez les hommes. Elle rit légèrement à cette pensée et alla glisser sa main libre dans ses boucles brunes. Attirant son visage vers elle, elle se mit sur la pointe des pieds, toujours adossée à l’arbre, et attira complètement Finn à elle, l’obligeant à caler sa tête contre son épaule. Ainsi, elle pouvait elle-même se laisser tomber contre lui. Son autre main alla se poser dans le creux de son dos alors qu’elle ferma les yeux. Elle huma son parfum et, une énième fois, son cœur se surpassait, battant les anciens records pour en crée de nouveaux. Elle n’avait pas besoin de ressentir une quelconque attirance physique pour que son cœur s’emballe et qu’elle soit si tendue. Il lui suffisait d’être près d’une personne qu’elle appréciait. Et Finn, étant plutôt unique dans son genre, créait en elle une agitation nouvelle. Elle enfoui son visage dans son cou, les yeux toujours clos, et hésita un bref instant avant de saisir sa chair entre ses dents. Elle n’avait pas mordu à proprement dit, simplement mordillé. Et très délicatement, qui plus est. Là, elle ne pouvait plus voir ses réactions, mais elle le sentirait, si une quelconque agitation venait à avoir lieu. Ou pas. Elle mit rapidement fin à son mouvement, couvrant ce morceau de chair mordillé par ses lèvres, y laissant fleurir un bref baiser. Elle redressa sa tête, et reposant sa main sur son torse, l’éloigna légèrement pour pouvoir le fixer, le même sourire aux lèvres.

– Tu ne pourras pas dire que je ne t’ai pas prévenu, n’est-ce pas ?

Elle n’avait aucune idée de la façon dont il pourrait prendre tout ces gestes qu’elle esquissa, mais de toute façon, elle n’avait pas eu tort en lui disant ces derniers mots ; il était réellement le seul à blâmer, si toutefois, quelqu’un devait être blâmé. Néanmoins, elle avait épuisé ses ressources, préférant s’arrêter là. Vu que c’était Finn qu’elle avait défié, autant s’en tenir à ça. Après tout, avec son grand-frère, on ne peut pas vraiment se permettre trop de provocation. Son regard lui transmettait un tout autre message. Celui-ci disant simplement à ton tour. Oui, c’était à son tour de la défier à quelque chose. Qu’il se débrouille pour trouver à quoi. D’ailleurs, de façon à avoir un train d’avance sur lui, mais aussi pour ne pas trop patienter, elle ne se pût s’empêcher d’ajouter, sur un ton qui se voulu particulièrement arrogant.

– Cap.

Bien sûr qu’elle l’était. Et Finn le savait. Elle l’avait dit pour la seule et unique raison de le provoquer. Juste un peu plus. Lui prouver qu’elle n’avait nullement l’intention de perdre. Oui, elle était cap de relever tous les défis qu’il lui lancerait – elle espérait tout de même qu’il formule de vive voix ce qu’il avait l’intention de faire ou de lui faire. Et oui, elle était aussi cap à passer outre les obstacles qu’elle auto-imposait. Parce que quand on voit Fuyu, on se dit tout de suite qu’elle est ce genre de fille. En accouplant son regard hautain et sa démarche royale, on obtient ce résultat. Finn aussi, avait dû le remarquer. Et pas qu’une fois. Fuyu est joueuse.
[HRP : Je ne suis franchement pas satisfaite de ce post. Envoie-moi un mp si tu veux que j’y amène quelques modifications. xx]
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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty14th Octobre 2012, 09:22

La balle est dans le camp de Fuyu. Le contractant jouant pour le coup un rôle complètement passif. Ou pas. Cela dépend en fait du point de vue. Rester concentré pour relever le défis est somme toute un rôle très actif, quand bien même en apparence on dirait pas. Contrôler ses réactions est une tâche délicate. Une chose qu'il ne maîtrise à vrai dire pas tellement. Surtout quand il n'a pas prévu la suite. Si on lui laisse le temps, s'il sait où il se rend, alors oui, il peut se maîtriser avec une relative efficacité. Dès qu'on le prend au dépourvu ou qu'on touche un de ses nombreux points sensibles - il n'est pas uniquement question de physique ici - il a beaucoup, beaucoup de mal à se contenir. Il peut y parvenir plus ou moins maladroitement des fois, mais si la cause de sa réaction n'est pas rapidement résolue, cela ne dure pas. Fuyu par exemple, contrairement à lui, a en fait beaucoup plus de contrôle sur elle-même. Bien qu'il n'ira effectivement pas le lui avouer. Voyons, le grand frère se doit de maintenir certaines illusions face à sa petite soeur. Etre le plus âgé ne signifie pas que l'on peut gagner sur tous les plans. Un jour elle le prendra la main dans le sac à démarrer au quart de tour, mais ce jour là n'est pas aujourd'hui. Et il n'est d'ailleurs pas pressé que cela arrive. Quelque chose lui dit qu'elle ne le laissera pas oublier cette fois là.
Dans l'immédiat cependant, ils n'en sont pas là.

– J’ai la nette impression que tu pourrais regretter, Finn. Je te préviens, tu ne seras pas privilégié. Aucunement.

Par pure provocation, il ne retient pas le sourire amusé qui lui grimpe aux lèvres. C'est vrai qu'il est potentiellement trop confiant sur ce coup là, mais alors ce sera tant pis pour lui s'il devait le regretter. En attendant, puisque c'est au tour de l'adolescente, il se contente de la provoquer un peu. Juste un peu.

- Ce serait moins amusant sinon.

Les règles doivent être les mêmes pour tout le monde. Et puis il ne voudrait pas offrir à Fuyu une victoire trop facile. Si tant est qu'elle gagne, mais il faut avouer que Finny ne recherche pas vraiment la victoire quand il joue. Son but premier est de s'amuser et ce peu importe le jeu d'ailleurs. En fonction de ce dernier, les critères d'amusement seront différents. Mais la finalité, qui perd, qui gagne, ne le préoccupe que rarement. Ce qui ne signifie pas qu'il abandonne une fois qu'il eu ce qu'il voulait. Un jeu est souvent plus amusant dans la durée, et l'on ne sait jamais ce qui peut arriver après le prochain coup de l'adversaire. Pour autant, il ne considère pas la défaite - et à même titre la victoire - comme une fin en soit. C'est plutôt la fin du jeu. Il y aura toujours une seconde manche si le partenaire a apprécié la première. Alors il est nettement plus intéressant de rendre le contenu de chaque partie passionnant, plutôt que la fin. Chacun sa conception des choses. Celle-ci est celle du contractant et au fond, elle lui va bien. Lui qui n'aime pas se prendre la tête.

Fuyu commence alors la mise en application de ce qu'elle a derrière la tête. Chose que le Baskerville ne cherche même pas à déterminé tant il est convaincu que s'il tentait, il mettrait les pieds à côté. Et puis ce ne serait pas vraiment jouer le jeu que de se concentrer sur la réflexion plutôt que sur les gestes de l'adolescente. Cela donnerait une bien piètre performance sur ce défi là. Un défi évité n'est pas un défi relevé. Il faut l'endurer. Autrement, ce n'est pas juste.
Les mains qui se promènent sur son torse semblent connaître un minimum leur chemin. Comme si elles l'avaient déjà fait avant. Ce dont le contractant, bien qu'à contre-coeur, ne doute pas. Il refuse tout bonnement de ne serait-ce qu'imaginer sa petite soeur entre les mains d'un homme. Pour en être un lui-même, il sait que beaucoup jouent. Lui même joue, bien qu'il l'annonce toujours avant par honnêteté. Parce qu'après tout, il sait qu'il trouvera toujours quelqu'un d'autre qui veut jouer aussi, alors autant épargner ceux qui ne le souhaitent pas. Quant à Fuyu, à son attitude - et, avouons-le, suite à sa propre réalisation de l'autre soir - il se doute bien qu'elle doit faire partir des joueurs. Son instinct crie tout de même à l'outrage, à l'idée que quelqu'un puisse jouer avec sa petite soeur. Voilà pourquoi il ne veut même pas imaginer. Qu'elle joue donc, loin de ses yeux, et tout ira bien. Si toutefois cela venait un jour à se produire sous son nez, il ne serait probablement pas aussi indulgent. Bien qu'il ait parfaitement conscience qu'il n'a aucun droit sur Fuyu. Elle fait ce qu'elle veut de ses sentiments et de son corps. Il ne peut juste pas s'en empêcher. Enfin, il n'y a pas à penser à cela maintenant, puisque le seul homme en présence est lui-même. Alors il tâche de se focaliser sur les mains de la plus jeune et ce qu'il ressent.

Il triche. Il triche quand même un peu, oui. Ses côtes sont bruisées, lui-même est courbaturé. Les actions de Fuyu, sans être vaines, ne sont pas aussi efficaces qu'elles auraient pu l'être. Forcément. Elle ne lui fait pas mal, mais certaines des parties qu'elle touche sont plus ou moins engourdies. Offrant au passage des sensations bien inégales à l'homme, qui ne peut pourtant pas l'arrêter pour le lui dire. Ce serait... Pour le moins étrange. Et puis, sensations inégales ne signifie pas sensations absentes. Qu'il contrôle cependant relativement bien. Ceci jusqu'à ce que les mains baladeuses arrivent sur son cou. Une fois, deux fois, trois fois, la quatrième lui tire un frémissement. Léger, mais bien présent. Fichu cou. Partie sensible. Il se pense tiré d'affaire quand elle rit avant de l'attirer à elle, se permettant de déposer ses mains sur sa taille afin de maintenir sa position sans être déséquilibré. Le mordillement sur son cou le prend par surprise. Il ne peut retenir un frisson cette fois. Touché. Les limites de son contrôle à ce niveau là sont réellement très minces, d'autant plus si l'on effectue certaines actions vers le creux de son cou. Un peu comme Fuyu vient de faire. D'ailleurs, encore heureux que ce soit l'adolescente. Dans un autre contexte, la réaction aurait été plus importante. Comme il n'y a ici aucun désir, c'est juste qu'elle a touché un de ces points qui produisent une réaction non contrôlée de la part du plus âgé. Qui sait d'ailleurs bien qu'il a dû être grillé les deux fois mais qu'importe. Au final, cela ne fait pas grand chose. Des informations assez inutiles pour la plus jeune, non ? Du moins c'est ce qu'il pense.

– Tu ne pourras pas dire que je ne t’ai pas prévenu, n’est-ce pas ?

A nouveau il lui sourit. Il pourrait pousser le jeu en lui envoyant un "c'est tout ?", mais ne le fera pas. C'est Fuyu. Quelque part, elle a dû se restreindre parce que c'est lui en face. Alors qu'un peu plus tôt, elle avait dit qu'elle ne lui ferait pas de concessions. C'est plus fort qu'elle, hein ? Mais le contractant n'a rien à dire sur ce point. C'est plus fort que lui aussi. On ne dirait pas, mais il font bien la paire au final.

- En effet. Mais je le vis bien.

Il se penche légèrement afin de lui déposer un bref baiser sur le front. Aucune idée de pourquoi, il avait juste envie.
Le tour de Fuyu semble terminé. C'est donc à celui de Finn qui pour le coup, n'a aucune idée de ce qu'il pourrait bien lancer. Quelque chose qui tienne un minimum de challenge pour l'adolescente. Qui d'ailleurs semble bien pressée soudainement, puisqu'elle reprend la parole :

– Cap.

Le contractant rit ouvertement cette fois. Ce n'est pas que la provocation lui passe au dessus de la tête - au contraire, elle a atteint sa cible -, c'est juste que son empressement l'amuse. Son rire laisse cependant rapidement place à un sourire franchement amusé.

- Tu ne sais même pas ce que je vais te demander.

Lui non plus, mais c'est un détail. Après tout, ce n'est pas lui qui doit subir le prochain cap. Il en est l'investigateur. En approchant son visage de celui de la plus jeune, il lui souffle :

- Du coup je peux te faire faire ce que je veux maintenant.

Le vilain garçon est en fait en train d'acheter du temps sans en avoir l'air, puisque la plus jeune l'a un peu pressé. Des actes, il faut des actes. Difficile pour lui de trouver quelque chose en jouant sur le terrain de Fuyu, tout en restant - plus ou moins relativement - sage. Non pas parce qu'il veut être sage, mais juste parce que c'est plus fort que lui avec Fuyu. Tout serait, encore une fois, différent avec quelqu'un d'autre.

- Bien alors, puisque tu es cap...

Il laisse sa phrase en suspend juste le temps d'éloigner un peu leurs visages.

- Embrasse moi.

Originalité zéro. Est-ce que ça reste dans les limites - assez imaginaires, convenons-en - ? Très bonne question. Vu que cela a déjà été fait, peut-être que oui. Après, en toute honnêtement, les trois qui ont précédé étaient quand même très chastes. Et puis elle lui en doit un, puisque selon les scores, c'est actuellement deux pour le contractant contre un pour l'adolescente. C'est l'une des seules choses à laquelle l'homme ait pu penser et qui rentre sur le terrain de Fuyu. Comme il ne fallait pas non plus la copier et tenter de faire un minimum différent... Oh et puis, pourquoi diable se justifier ? Elle a dit cap, qu'elle le fasse donc.
En espérant que le contre coup qui viendra après de sa part ne soit pas trop terrible. Parce que si Finny se fiche de la victoire, ce n'est peut-être pas le cas de Fuyu. A son attitude, ce ne serait pas étonnant. Il l'aime comme ça, de toute façon.


[Hrp: MOUAHAHAHAHA/mouettes/ non j'ai rien trouvé d'autre, je sais, imagination limitée. A force d'écrire que ce serait différent avec quelqu'un d'autre, je suis en train de me dire que Finny, en vrai, c'est quand même un vilain garçon quelque part. Libre à toi de bouger tout ça bien sûr ♥]
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Fuyu Akeno

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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty16th Octobre 2012, 06:32

Un baiser est un sceau. Nous scellons un amour, quelle que puisse être la branche sur laquelle il se déploie. Entre deux personnes, de sexes différents à l’Origine, faisant partie de la même gente, peut-être, au fil des années. Mais nous allons continuer de nouer étendre sur cette idée en suivant l’exemple du Commencement. Autrement dit, nous allons analyser le baiser sous toutes ses formes, à partir du moment où il a lieu entre un homme et une femme. À proprement dit, ce n’est qu’un touché, un effleurement parfois, ayant lieu entre la bouche d’une personne et une partie du corps d’une autre. Nous pouvons continuer de creuser le sujet ainsi, mais cela ne nous mènera pas à grand-chose. Un simple contact physique, me diriez-vous. Mais de nos jours, l’art le plus complexe est la simplicité. Dans ce cas-là, ce simple contact physique est plus complexe que vous pouvez vous le figurer en un premier temps, plus exceptionnel aussi. Le baiser peut procurer un plaisir, suivant l’endroit que les lèvres couvrent, mais c’est surtout un soulagement. Comme si votre conjoint vous ôte à chaque fois un peu plus du fardeau que doivent supporter vos épaules à chaque instant de votre vie. Maintenant, reprenons la deuxième phrase du paragraphe. Pour sceller un amour. Peut-être un amour amical. Et qu’est-ce qu’un amour amical, au fond ? Dans notre ère, tout – ou presque tout – porte un nom. Et cet amour amical se prénomme dès lors affection. Une affection ayant un net penchant r vers l’amitié. Car bien sûr, nous avons d’autres sortes d’affections. Ce que nous oublions souvent, c’est que l’affection elle-même est tirée d’un sentiment plus fort. L’amour. Celui-ci fût le commencement. Mais il reste un doute. Nous savons tous qu’entre l’amour et la haine, il n’y a qu’un seul pas, mais qui a été le premier présent ? Qui a gouverné le monde en premier, avant le débarquement relatif de l’autre ? Qui de la poule ou de l’œuf était le premier sur Terre ? Je suppose que vous ne possédez nulle réponse à cette question. De toute façon, il n’y en a pas. Aucun besoin de jouer aux génies. Le seul moyen de le savoir est de croire en un Dieu quelconque, d’espérer qu’il existe, et de lui poser personnellement la question quand vous le rencontrerez. Ou alors, si vous voulez mon avis, ne vous encombrez pas l’esprit avec cela. Pas que ce soit inutile, mais au fond, quand même un peu. Excusez-moi, je m’égare. Je parlais des branches composant l’arbre de l’amour. Bien sûr, nous pensons toujours à l’amour qui exerce une forte attirance physique des deux cotés. Un amour sexuel, basé sur le désir. Le baiser peut en être une excellente preuve, mais maintenant, tout le monde en demande plus. Beaucoup plus. Après, qui dit amour, parle inexorablement du « véritable » amour, entre un homme et une femme, les poussant à rester près l’un de l’autre jusqu’à ce qu’ils se soient tant habitués à la présence de leurs conjoints qu’ils pensent les aimer, alors qu’au fond, ce n’est sûrement plus le cas. Je ne dis pas qu’i lest impossible d’aimer la même personne pour toujours, mais c’est juste qu’il faut avouer qu’atteint un certain stade, plus personne ne se demande s’il aime la personne avec qui il vit. Parce qu’il connait la réponse – souvent négative, il faut l’avouer –, mais aussi parce que s’il se l’avoue, ça reviendrait à concéder qu’il a tort. Et puis, pour se prouver le contraire, ils s’adossent à des ébats. Ça comble le vide apparemment. Enfin bref. Il y d’autres amours. L’amour d’une mère envers son enfant, et vice-versa. L’amour que porter un gentleman à une lady, qui serait plutôt nommé comme étant du respect. Et là encore, l’amour et la haine sont si étroitement liés qu’ils sont tous deux capables de faire naître ce dit respect. Aimer d’une certaine façon revient à respecter. Posez-vous la question, réfléchissez-y, et vous en conviendrez qu’à force d’aimer une personne, on la respecte incontestablement. Un exemple, voulez-vous ? Mademoiselle A aime tellement monsieur B qu’elle en vient à le haïr car elle ne réussit pas à posséder son cœur. Mais si elle a pu maladroitement couvrir son amour pour lui par un voile de haine, le respect est toujours présent. Ne serait-ce que le respect qu’elle lui doit pour avoir réussi à la faire vaciller d’un pied à l’autre, d’un sentiment à l’autre ; de l’amour à la haine, de la lumière aux ténèbres. Bien que l’amour n’est pas spécialement associé à la lumière. Au fond, je pense qu’il peut causer plus de douleur que la haine. Au moins, avec ce-dernier sentiment, c’est clair. Mais avec l’amour, il y a toujours cet espoir. Un espoir qui fait vivre, je vous l’accorde, mais qui vous ronge intérieurement et sûrement. Pour en revenir au baiser – c’est vrai, ça reste notre sujet principal –, il peut avoir lieu pour sceller un autre aspect d’amour. En fait, plusieurs autres aux aspects, mais un seul nous intéressant. Entre un frère et une sœur. C’est alors un mélange bien étrange, et bizarrement, ça ne porte aucun nom spécifique. Ils sont tous deux poussés par un certain désir totalement inexpliqué. Ils veulent être près l’un de l’autre, sentir leurs corps l’un contre l’autre. Mais ce n’est pas du désir. Pas vraiment. Pas totalement. En fait, même si ça l’était, aucun d’eux ne l’avouerait. Parce quue ça ne se fait pas entre frère et sœur. Parce que je ne sais pas quel est l’idiot qui a décrété que c’était tabou. Parce que je ne sais pas non plus quel scientifique s’est permis de creuser de ce coté-là et de prouver par x et y que les enfants nés de la fusion de deux personnes de la même famille pourrait être désavantagé physiquement ou psychologiquement, voire même les deux. Mais un baiser, ce n’est pas un acte sexuel, n’est-ce pas ? Ce n’est donc pas de l’inceste. De toute façon, Fuyu n’était pas vraiment la sœur de Finn. Non, elle ne se cherchait aucune justification – quoique. Si l’envie – toujours aussi inexpliquée, malgré le fait que la demoiselle l’ait ressenti plus d’une fois – lui revenait, elle l’embrasserait. Si l’occasion se représentait, elle n’aurait pas besoin d’hésiter. Même si c’était Finn. Même si c’était l’homme qui la protégeait. Qui voulait la protégeait, avant tout. De toute façon, plus elle était proche de lui, mieux il pourrait la protéger, non ?

Un sourire amusé s’accrocha à se lèvres, et derrière cette espièglerie juvénile, Fuyu cru percevoir autre chose. Autre chose qu’elle ne connaissait pas. Pas venant de Finn, du moins. Il la provoquait. Il la provoquait ? Alors il parle, et la demoiselle ne cache à son tour pas son amusement. Il ne faisait pas que la provoquer. Non. Il faisait plus encore. Mieux encore. Il la défiait. Et ce jeu était basé sur les défis. Et Fuyu participait à ce jeu. Et Fuyu aimait gagner. Et Fuyu allait gagner, même si aucune victoire n’aurait réellement lieu au final. Alors il allait le regretter. C’est ce qu’elle lui dit. Mais elle ne s’appliqua pas autant qu’elle l’aurait fait avec une autre personne. Elle avait l’impression, en laissant courir ses mains sur son corps, de toucher à quelque chose qui n’était pas sien et sans autorisation, qui plus est. Ce n’est pas elle, la femme qui doit faire cela. Tout comme ce n’est pas à lui de se prêter à ce genre de jeu avec elle. Mais une fois n’étant pas coutume, ils avaient tout deux décidé d’oublier ce détail. Juste pour cette journée. Bien qu’en vérité, ils gardaient cela en tête. Ils étaient incapables de s’en empêcher.
Elle n’eut pas à se forcer pour se laisser envelopper par une vague d’aisance, mais ce n’était tout de même pas la même chose. Elle se retenait inconsciemment. Pourtant, jamais il ne la repoussa. Alors pourquoi se montrer si réticente ? Parce qu’il était Finn. Quoique non, vu que d’autres femmes n’hésitaient surement pas. Alors, parce qu’elle était Fuyu. Là encore, non, parce qu’avec quelqu’un d’autre, elle serait allée plus loin. Alors, pourquoi ? Simplement parce qu’il était Finn et qu’elle était Fuyu.

Le jeune homme voyait sa sœur comme étant tout particulièrement vulnérable. Mais il avait tort. Elle pourrait se débrouiller seule. Elle était une grande fille. Et il le savait. Il ne voulait juste pas le dire. Peut-être même pas se l’avouer à lui-même. Fuyu le comprenait quelque peu. Si elle avait été à sa place, elle aurait sans nul doute agis de la même façon. Mais là, c’était elle la surprotégée. Ce n’était pas désagréable, mais pas trop agréable non plus. Mais bon. Elle ne s’en plaignait pas. Pas encore. Aussi, Finn, en tant que grand-frère, devait avoir sa liste d’interdictions pour la demoiselle. Il savait qu’il n’avait aucun droit sur sa cadette, mais elle n’allait le lui dire clairement que si réellement il dépassait les limites. Mais il ne le ferait surement pas. Du moins, pas tant que Fuyu ne lui en laisse pas l’occasion. Elle aurait bien aimé savoir dans quel rôle il aurait voulu la voir jouer, et dans lequel il préférait ne même pas l’imaginer. Il aurait bien aimé savoir ce qu’il dirait s’il la voyait à l’œuvre, appliquant le principe de la séduction pour manipule plus facilement, et ainsi parvenir à ses fins. Oui, elle aurait voulu savoir. Et un jour, elle saura. Peut-être en le lui demandant. Peut-être en le découvrant, je ne sais de quelle façon. Peut-être la surprendra-t-il un jour. Et que fera-t-il alors ? Pourquoi tant avancer les évènements ? Ce jour n’était pas encore arrivé. Et n’était pas prêt d’arriver. Du moins, elle l’espérait. Car si sa curiosité pouvait prendre le dessus, et même si elle était maintenant persuadée que leur lien était plus solide qu’il n’y laisserait paraître, elle tenait quand même aux laps de temps de bonheur qu’elle partageait avec Finn. Et elle n’était pas pressée d’y mettre un terme. Vraiment pas.

Elle se laisse un peu emportée par ses désirs personnels lorsque ses mains ne cessent de se balader librement sur le cou du brun. Elle ne remarque point son frémissement, trop concentrée sur ce qu’elle fait, désirant découvrir la partie sensible de Finn. Elle venait peut-être de passer à coté. C’est dans ce genre de moment que l’on comprend que parfois, il valait mieux laisser la réflexion de coté. Mais ça, Fuyu n’était pas prête d’en prendre conscience.
Quand elle l’attira à elle, il déposa ses mains sur sa taille, sûrement pour maintenir sa position. Elle ne retint pas un sourire tout particulièrement amusé alors qu’elle vint mordiller son cou. Là, les lèvres frôlant sa peau, elle ressentit le frisson ayant parcouru Finn. Elle recule, plutôt satisfaite, mais ayant décidé de ne faire aucun commentaire là-dessus. Et maintenant ? Elle savait au moins qu’il n’était pas totalement insensible à cela. En fait, elle n’avait pas encore fait tout ce qu’elle voulait faire. Bien qu’elle n’ait au fond aucune idée de ces envies. De toute façon, ce sera pour plus tard. Elle continuera le jeu, et quand elle sera à court d’inspiration et d’imagination, elle lui soulignera qu’elle n’avait pas fini son tout premier défi. De la triche ? Mais non. Il n’aura pas le choix, parce que son cap n’a nulle date de péremption. Et tant mieux d’ailleurs. Enfin bref, la prochaine fois, elle se basera entièrement sur son cou. Et là, je vous avoue que se cachent deux malins plaisirs. Premièrement, celui consistant à faire frémir Finn – une satisfaction dont elle ne pourra sans doute jamais se lasser maintenant qu’elle y avait goûté. Deuxièmement, celui aussi de profiter de la situation. Je pense vous avoir déjà dis que son cou la trahissait trop souvent, mais je n’ai pas noté qu’elle prenait grand plaisir à s’amuser avec cette même partie du corps, avec les hommes. Ou peut-être l’ai-je dis, finalement.

Il lui sourit faiblement, lui disant qu’il le vivait bien. Rien que ces mots pourraient l’obliger à revenir à l’attaque. Pourtant, ils n’eurent pas cet effet-là sur elle. Peut-être que princes par une autre personne, elle n’aurait pas hésité. Elle n’aurait déjà pas hésité plus tôt. Mais elle n’aurait pas arrêté son jeu avant de le tourner en mesquinerie, ne se calmant pas avoir d’avoir entendu les mots annonçant haut et fort sa victoire. Mais là encore, c’était Finn, et elle était Fuyu. Et puis, elle avait d’autres préoccupations pour le moment. Allait-elle dire qu’elle était cap ou se tairait-elle ? Entre temps, le jeune homme se pencha en avant pour lui déposer un baiser sur le front, et elle se contenta d’élargir un peu plus le sourire étirant déjà ses lèvres.
Après qu’elle lui ait dit qu’elle était cap, il rit à gorge déployée. Elle se demanda un instant ce qu’il y avait d’amusant, mais face au nouveau sourire qui règne sur le visage de Finn, elle se dit qu’elle allait bientôt le découvrir. Et voilà. Il a raison. Elle n’a strictement aucune idée de ce qu’il va lui lancer comme défi. Mais peu importe, elle serait cap. De toute façon, il est impossible de gagner la partie si rien qu’une fois, on dit ne pas être cap. Et elle avait bien l’intention de gagner. Donc voilà. Quand il approche son visage du sien pour lui murmurer quelques mots, elle retient son souffle, sans trop savoir pourquoi.Même pas peur.

Il commence sa phrase, l’interrompt, éloigne son visage, et l’achève. Ce n’est plus un défi. Ce n’est pas non plus une requête. C’est un ordre. Et un ordre auquel Fuyu s’est engagé d’obéir. Elle pencha la tête sur le coté et éclate d’un rire cristallin. Voyons Fuyu, ne me dis pas que c’est la nervosité qui te fait ainsi rire ? Bien sûr que non. Tu es bien trop sûre de toi. Un jour, ça te perdra, tu sais. Mais tu t’en fiches, parce que tu n’es qu’une gamine. Alors, pourquoi ris-tu ? La cause est évidente. Elle ne s’attendait pas du tout à cela de la part de Finn. Elle savait qu’il n’avait rien de sage – trop d’innocence tue l’innocente, un jour, il faudra qu’elle le lui dise – mais avec elle, elle aurait pensé qu’il aurait fourni un peu plus d’efforts pour ne pas lui demander ce genre de choses. Mais tant mieux. C’était son terrain. Et il venait de s’y risquer.

– Qu’il en soit fait selon vos désirs, mon cher ami.

Elle s’amusa à lui titiller quelques peu les nerfs avec son langage soutenu, mais elle ne réussis qu’à rire une nouvelle fois. Pas que ça ne lui allait pas, mais… En fait, si, ça ne lui allait pas du tout. Avec sa petite frimousse d’enfant gâtée, elle n’était vraiment pas du genre à tenir de tels discours. Et encore moins à Finn – homme plus âgé qu’elle et qui la connaissait juste assez pour pouvoir voir que ça ne collai pas et donc, pouvant se moquer d’elle librement. Et puis, elle décolla son dos du tronc, réduisant presque entièrement la distance séparant son corps de celui du brun. Alors elle se hissa sur la pointe de ses pieds. Elle resta comme ça quelques secondes, laissant ses yeux allait visiter une énième fois les profondeurs de l’âme de son aîné. La voilà qui glisse ses mains sur son torse et qui va entourer son cou de ses bras. En appuyant son avant-bras gauche sur sa nuque, elle l’incite à approcher quelque peu. Elle-même réduit un peu plus la distante, prenant un malin plaisir à agir si lentement. Cette fois-ci, ce ne serait pas un baiser volé. Et qui plus est, c’était un défi. Autrement dit, elle allait devoir s’appliquer. D’ailleurs, elle approcha ses lèvres de l’oreille de Finn, lui murmurant quelques mots qui sonnaient plus comme un avertissement qu’autre chose.

– Réponds au baiser.

Bien que ce soit à elle d’exécuter le défi, ce qu’il lui demanda de faire n’allait pas pouvoir être bien fait sans qu’elle ne bénéficie de son aide. D’ailleurs, elle revint à sa position intiale, face à Finn, et pencha légèrement sa tête sur le coté à mesure qu’elle approchait. Ses lèvres frôlèrent les siennes, lui procurant un frisson qui lui agita tout le corps. L’étreinte autour de son cou se resserra quelque peu tandis qu’elle saisit sa lèvre inférieure entre ses dents. De la provocation ? Je vais peut-être vous étonner, mais non. Elle voulait juste faire durer cela un peu plus longtemps. Et par pour faire languir Finn, mais plutôt pour se booster d’un courage qu’elle ne possédait pas totalement quand il s’agissait de cet homme là. Elle arrêta son petit jeu et saisit avec assurance ses lèvres. Étrangement, à chaque fois, elle semblait y découvrir un nouveau goût. Toujours un peu plus épicé. Toujours meilleur. Elle se laissa tomber sur ses pieds, mais n’ayant pas rompu le contact, ce serait donc à Finn de se pencher vers elle. Et puis, sans lui rendre ce qu’il lui appartenait, elle le poussa en arrière, histoire d’approfondir le baiser. Lentement, elle recula son visage, une lueur de satisfaction dansant dans ses yeux, une malice enfantine étirant les traits de son visage. Pourtant, seule une véritable question lui rongeait l’esprit : les battements de mon cœur ont-ils été audibles ?

– Rassure-moi, je n’ai pas perdu de mon efficacité, hein ?

Elle lui sourit tendrement, dénouant ses bras d’autour de son cou pour laisser trainer ses doigts sur la peau lisse recouvrant son visage. Son regard aussi s’était adouci, et ce n’était plus l’adolescence qui venait d’embrasser son grand-frère. Juste Fuyu. Une Fuyu comme Finn avait toujours dû la voir. Une Fuyu authentique.

Et puis, elle se dit que maintenant, ça allait être à elle de jouer. Elle ne savait plus vraiment trop quoi lui demander. Le fait qu’il soit lui et qu’elle soit elle réduisait considérablement son champs de bataille. Elle pourrait continuer de jouer sur les caresses et les baisers, mais elle ne sera jamais entièrement apte à déverser tout l’expérience qu’elle possédait sur Finn et qui, sans être exceptionnelle, n’était tout de même pas moindre. Alors, une idée lui vint à l’esprit. Au lieu de lui demander s’il était cap de la laisser faire, pourquoi ne pas simplement vraiment le mettre au défi de quelque chose ? Un défi que quelques hommes avaient réussi à relever sans même savoir que c’était un défi. Et puis, lasse aussi de lui demander sil était cap, elle préféra penser à une paraphrase. De toute façon, il était certain que Finn allait relever ce défi. Mais elle n’allait pas encor le lui dire. Elle venait juste de l’embrasser, laissons-lui donc un petit moment. Ne serait-ce que le temps qu’il réponde à sa question qui, tout compte fait, n’en était pas vraiment une. Vouloir avoir son avis sur le sujet n’était pas primordial. Mais bon.

Elle alla glisser une de ses mains dans les siennes et recula d’un pas, le tirant légèrement à elle. C’était étrange. Hier, elle avait déversé toutes les larmes de con corps. Et ce matin, il aurait vraiment suffi d’un rien pour la mettre en colère. Pourtant, la voici en train de jouer. De jouer à un jeu d’enfants avec un adulte. Elle ne croyait ni à la chance, ni aux coïncidences. La roue n’avait pas tourné. Fuyy avait agis de façon à ce qu’elle obtienne cela. Son but premier en venant ici était d’aller mieux. Elle n’était pas restée les bras croisés en priant. Elle s’était bougée. Et Finn, pour telle ou telle raison, en avait fait de même. Ils s’étaient rencontrés et semblaient tous deux mieux aller. Ce n’était pas le fruit du hasard. Juste celui de leurs faits à tous deux. Un simple évènement. Un évènement dans une vie, ce n’est pas grand chose. En fait, un évènement dans une vie, ce n’est rien. Sauf que. Il y des exceptions. Et ce qui se passait en ce moment même entre eux deux en était la preuve. Elle n’oublierait jamais ce jour. Ce jour où elle découvrit que son grand-frère de moins d’un mois faisait partie d’une famille censée être disparue. Et quelle famille ! Les Bakserville, ni plus ni moins. Mais ce n’est pas ça l’évènement le plus important. En fait, tout l’avait été. Même les mots dont elle ne se souvenait même plus avaient leur part d’importance. Et une chose en amenant une autre, tout était devenu important. Elle n’aurait jamais connu son appartenance aux Baskerville s’il ne lui avait pas demandé – ordonné – de le faire parler. Ce qui avait fait que ces trois mots n’étaient pas moindres. Tout était relatif. Et maintenant que Finn s’était affirmé dans la vie de la demoiselle, marquant au stylo rouge son importance dans son cœur, alors son propre bonheur serait relatif. Relatif à celui de Finn.
Et puis, clignant des yeux, elle se décida de lui lancer son défi.

– Allez Finn, trouve mon point sensible et appuis. Tente de me soutirer des mots d’abandon.

Le début de sa phrase sous-entendendait qu’elle pensait qu’il en était capable. Mais la deuxième partie, celle où le réel défi prenait forme, elle lui demandait juste d’essayer. Elle doutait qu’il réussisse. Elle se demandait d’ailleurs s’il allait accepter. Le jeu ne faisait que commencer, il avait tout intérêt à ne pas décliner une telle invitation.

La victoire. Comment la récolter si ce n’est en jouant ? Peut-être de maintes et maintes autres façons. Mais aux yeux de l’adolescente, jouer était la meilleure solution. Plus vous vous étendrez sur son quotidien, sur sa pensée, plus vous comprendrez à quel point elle était encore une enfant. Et elle ne considérait pas cela comme étant un défaut, bien au contraire. Elle savait faire la part des choses. Pas mal quand on a quinze ans. Enfin bon. Quelques uns ne jouaient que pour le plaisir. Elle disait de ces personnes qu’elles étaient faibles et qu’elles n’avaient pas la moindre once d’espoir en elles-mêmes. Est-ce que Finn faisait partie de cette catégorie là ? Il ne semblait pas convoiter la victoire, mais en même temps, il était tout de même assez sûr de lui-même. Était-il vraiment possible que l’on ne désire jouer que pour s’amuser ? Ce cheminement de pensées était totalement étranger à la jeune fille qui elle, au risque de me répéter, ne tolérait et ne tolérera point la défaite.

Devait-elle tout de même l’envisager, cette défaite ? Devait-elle envisager l’éventualité où Finn réussirait le défi qu’elle lui lança et qu’il réussisse à lui soutirer des mots d’abandon ? Elle ne voulait pas.
Autre chose. Qu’a-t-elle réellement voulu lui dire ? Elle espérait qu’il ait compris qu’elle parlait de physique, pas de mental. Elle ne voulait pas qu’il l’abatte psychologiquement. Il connaissait quelques informations sur elles suffisantes pour l’anéantir, et elle préférait qu’il les oublie. Quoique non, vu qu’elle devra tout lui redire et que ça le refera plongée dans un état second, douloureux. Il y avait une autre solution. Qu’il les enfouies profondément dans un coin sombre de sa mémoire. À commencer par sa mère dont elle avait littéralement honte. Et son père qui lui manquait plus qu’atrocement.
Elle voulait gagner. Elle devait gagner. Elle était venue ici. Elle avait vu Finn. Elle avait l’intention de vaincre Finn. Elle vaincrait Finn. Et selon l’entrain qu’elle mit pour relever son dernier défi – le baiser –, elle avait vaincu. Veni Vidi Vici.
[HRP : Je n’arrive tout bonnement pas à me résoudre à tourner ce jeu en autre chose. En fait, j’ai même pas d’idées. Mais j’ai pas envie d’y réfléchir, ça devient trop intéressant. Tellement physique ♥/PAN/]
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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty18th Octobre 2012, 10:15

Plus on se penche dessus, plus on est en droit de se demander si la relation que partagent ces deux là n'est pas un tout petit peu tordue. Ils piquent des attitudes appartenant à d'autres types de relation à droite à gauche, mixent le tout et en ressort quelque chose qu'ils ont qualifié d'eux même de fraternel. Pourtant on y trouve pêle-mêle d'autres types de relations. Ce qui ne semble pas les déranger le moins du monde. Finalement, c'est peut-être le plus important, et applicable plus généralement. Le titre qu'une relation porte n'est qu'un ensemble de critères qui doivent être satisfait pour que le lien puisse prétendre porter tel ou tel nom. La liste varie plus ou moins selon la culture et le lieu - bien que les liens familiaux soient plutôt universellement reconnus pour leur part - mais au final, c'est une construction de l'esprit. Ainsi, rien n'empêche de construire d'autres types de relations. Un peu comme les deux là font petit à petit. Bien que la base reste une relation fraternelle. Le Baskerville n'est pas prêt de lâcher sa petite soeur.

Pas plus qu'il ne cherche à comprendre pourquoi Fuyu se met à rire après son défi. Il n'envisage même pas la victoire pour si peu. Peut-être que c'est juste la surprise - oh il espère au moins qu'elle ne s'y attendait pas, parce que c'est probablement le seul coup surprise auquel elle aura droit - qui l'amuse. Quoi qu'il en soit, elle a dit cap. Avant de savoir à quelle sauce elle allait être mangée, mais ça, c'est tant pis pour elle. Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, paraît-il.

– Qu’il en soit fait selon vos désirs, mon cher ami.

Cette fois, c'est au tour de Finn de ne pouvoir à nouveau retenir un rire. L'entendre le vouvoyer alors qu'elle ne l'a jamais fait auparavant - quoique... Peut-être à leur première rencontre ? Il ne sait plus - l'amuse hautement. Elle qui a la langue si bien pendue habituellement. Très acérée aussi, mais il a de la chance. En général, ce n'est pas dirigé vers lui. Il est cependant rapidement réduit au silence, ne laissant subsister qu'un vague sourire quand l'adolescente se met en action. Ce n'est pas qu'il la défie du regard mais presque. En fait, il le ferait ouvertement s'il n'était pas absolument convaincu qu'elle réussira ce cap là. Il se laisse faire tout du long quand elle les rapproche, puisqu'après tout ce serait de l'anti-jeu de résister. Voyons, ce n'est pas de la faute de la plus jeune si son objectif actuel est un peu haut pour elle.

– Réponds au baiser.

Le sourire du contractant s'étire un peu plus. Parce qu'elle pensait qu'il ne ferait rien ? Même sa capacité à rester passif a des limites. Les voilà donc. D'ailleurs le concept même de ne pas répondre à un baiser s'il n'est pas pris par surprise lui semble un peu étrange. C'est que, s'il n'a pas envie, il lu suffit de repousser la personne. Pas de rester bêtement planté sur place à attendre que cela passe. Bien que tout ceci ne soit pas le sujet actuel.

Au premier contact complet des lèvres de l'adolescente sur les siennes, ses bras la rapprochent un peu plus de lui. Il ne l'avouera pas à voix haute, mais ce réflexe là n'était pas vraiment contrôlé. Soit, c'était à prévoir de toute façon. Et puis Fuyu voulait de la réponse, en voilà donc. Une partie du moins, puisque le reste se passe plus haut. La plus jeune est aussi assurée dans ses mouvements qu'il l'est dans sa propre réponse, laissant une de ses mains aller se perdre dans la chevelure argentée. Après tout, il a lancé le défi, manquerait plus qu'il ne soit pas capable de l'assumer.
Doucement, la séparation vien. La satisfaction est clairement visible dans les yeux de l'adolescente, à priori elle est fière d'elle et pas qu'un peu. Le plus âgé ne pourra malheureusement pas la contredire en disant qu'elle s'y est prise comme un manche puisque ce serait faux. Enfin, juste pour l'embêter, il n'est pas pour autant obligé d’avouer qu'il a apprécié. Du moins, pas directement.
Dans tous les cas, défi réussi. Ce qui signifie donc que c'est au tour de Fuyu de lancer quelque chose.

– Rassure-moi, je n’ai pas perdu de mon efficacité, hein ?

Il la laisse reculer, lui même ramenant ses mains sagement à ses côtés en répondant à son sourire.
Voyons... La réponse à la question a déjà été apportée au dessus. Quant à savoir si elle n'a "pas perdu", étant donné qu'il n'a rien pour comparer... Il faudra une prochaine fois, pour apporter une réponse à cette question là. Est-ce que ce serait déplacé de le préciser à l'oral ?
Peut-être, peut-être pas. Qui sait. Encore une fois, tout peut se faire en sous-entendus.

- Je n'ai rien pour comparer et te dire si tu as perdu ou non, mais c'était pas mal.

La tournure de la phrase est faite exprès, juste pour la taquiner et il le lui fait bien comprendre du regard. Au fond de toute façon, il doute que son avis importe tant que cela. Elle doit déjà en avoir reçu un certain nombre, d'avis. Ah stop. Mauvais train de pensées, le retour. On a dit non, pas moyen qu'il y mette le neurone. Le rôle de grand frère est presque naturel chez lui parfois. Pas tout à fait aux endroits qu'il faudrait cela dit, mais il faudra s'en contenter.

Fuyu semble maintenant plongée en pleine réflexion. Très probablement au sujet du défi qui va tomber sur la tête de Finn incessamment sous peu.
Peut-être que la prochaine fois il y réfléchira à deux fois avant de la défier sur son terrain. Au risque de se voir donner des défis qui mordent, et qui mordent fort. Les siens à côté sont des chatons. Elle n'a encore rien dit, mais il en est convaincu. Ce qui ne l'empêchera pas d'essayer. Et quand ils auront fini de jouer, que feront-ils ? Est-ce qu'ils rentreront chacun de leur côté comme ça ? Ce genre de fin ne plaît pas vraiment au contractant. En fait, maintenant qu'il y pense, il a presque oublié ce qu'il était venu faire ici. Juste...Se promener. Digérer son insomnie. Tenter de se débarrasser de son engourdissement général. Ne penser à rien. La plupart de ces missions sont un succès, bien que pour autant il ne veuille pas quitter le lieu. Enfin, le lieu. Pour être exact, c'est plus l'adolescente que le lieu qu'il n'a pas envie de quitter. Mais comme on dit, toutes les bonne choses ont une fin. Et toute fin précède un commencement. Pour l'instant, ce n'est pas d'actualité. Pour l'instant, il est juste temps que sa sentence tombe.

– Allez Finn, trouve mon point sensible et appuis. Tente de me soutirer des mots d’abandon.

A son ton, il comprend que l'option "sans les mains" est à proscrire. Bon, peut-être qu'elle est chatouilleuse dans ce cas ? ...Non, hein.
Oh bah mince alors.
Voilà donc qu'elle le place dans une situation délicate. La frontière entre ce qu'il doit, peut et devrait faire lui semble assez floue. Il n'y a toujours aucun désir. De son côté, du moins. De celui de Fuyu, il n'en sait absolument rien. Ce n'est pas réellement le plus important pour le moment de toute façon. Il n'empêche que les contours sont brouillés. Est-ce qu'il peut, est-ce qu'il devrait ? Il n'est même pas question d’éthique ici, puisqu'aucune ne s'applique réellement à eux. En fait, il n'est réellement en conflit qu'avec lui-même. D'un autre côté, étant donné que c'est un défi, il se demande s'il devrait réellement se poser ces questions. Il devrait dire chiche, et le pouver. Juste pour mettre quelques bâtons dans les roues de Fuyu, parce qu'il sait très bien au fond qu'il ne gagnera pas le jeu. Viendra un moment où il se stoppera. Reste encore à déterminer à partir de quoi il devra s'arrêter, bien qu'il pense franchement que, lorsque qu'il dira non, il n'hésitera pas dessus avant. Le fait qu'il se questionne actuellement montre bien que ce qui est demandé est encore faisable. Si on poussait la réflexion, il y aurait même conflit entre sa vision de l'adolescente - une enfant - et le défi lancé qui, sans se leurrer, devrait plutôt se retrouver dans la catégorie d'âge du dessus. Comme Finny n'est pas un être de réflexion et qu'il sent bien qu'il va finir par se prendre la tête, il balance tout ça par la fenêtre. Comme on dit, advienne que pourra.

- Cap.

Maintenant le problème est de réussir le défi. Tout en restant dans les limites de l'acceptable. Ses limites. Il y a des points qui marchent bien chez la plupart des femmes. Points auxquels il ne touchera pas. Tout le reste est libre, cependant. La théorie c'est sympa, mais des fois la pratique donne des résultats bien meilleurs. Il suffit d'être bon.
Ou à défaut, imaginatif. Ce qui, dans ce genre de cas, s'apparente en fait souvent à être bon.

L'homme dépose ses mains sur les hanches de l'adolescente, utilisant cette prise pour la ramener complètement contre lui. Puis il va embrasser gentiment le coin de ses lèvres. Elle a dit "le" point sensible. Très probablement qu'il n'est pas unique, mais en attendant il va falloir être très attentif à tout changement chez la plus jeune, surveiller chacune de ses expressions. Qui sait, sinon il pourrait passer à côté de la réussite de ce défi là.
Il glisse jusqu'à son oreille, frôlant la joue de ses lèvres. Son souffle doit probablement chatouiller le cou de Fuyu tandis qu'il lui murmure avec amusement :

- Fais attention à ce que ce ne soit pas toi qui en vienne à regretter.

Une provocation de plus. En réalité il est pratiquement certain que celle-ci ne sert à rien. Fuyu, regretter ? Pourquoi donc ? Il n'y a rien à regretter pour le moment. D'autant plus qu'il sait, et surtout qu'elle sait, qu'il s'arrêterait à la moindre demande de la part de la plus jeune. Cela reste et restera un jeu. Il n'aura aucun scrupule à y mettre un terme.
L'une de ses mains remonte jusqu'au cou, s'autorisant une caresse en passant près de la clavicule, avant de faire passer derrière son épaule toute la chevelure qui se trouve là. Histoire de dégager la voie, comme on dit. Il appose ses lèvres sur la peau nouvellement offerte, sans hésitations. Le cou est une zone qui marche chez la plupart des gens. Femmes, comme homme. Seulement certains sont pointilleux et apprécient plus certaines zones du cou que d'autres. Comme le contractant n'a strictement aucune idée du cas qui s'applique à l'adolescente, il parcourt doucement tout le cou verticalement de ses lèvres. S'arrêtant à la base pour oser mordiller. La lenteur qu'il emploie est délibérée, rendant ses caresses plus appuyées et surtout lui permettant de ne manquer aucune réaction. Si réaction il y a. Il ne doute pas qu'il soit plus difficile d'en obtenir quand on se restreint.
Peut-être qu'il se restreint moins qu'elle n'a pu le faire, néanmoins. Ou plutôt, il restreint son champ d'action, mais agit pleinement sur celui-ci. Un bien pour un mal peut-être.
La main qui se trouve toujours sur la hanche de Fuyu glisse à la base de son dos pour une meilleur prise, puisque l'autre main est présentement occupée à prodiguer des caresses dans la chevelure argentée. Et puis, finalement, après encore quelques instants à mordiller et embrasser le cou offert, il détache ses lèvres de la peau claire. Sa dernière action pour ce tour est d'aller mordiller la lèvre inférieure de la plus jeune, la happant juste une fois entre les siennes avant de la relâcher. Et de s'écarter pour de bon.
Au moins, elle ne pourra pas dire qu'il n'a pas joué le jeu jusqu'au bout.
Après cela, il la regarde en souriant tout à fait normalement, si ce n'est pour la pointe d'assurance en plus dans son regard. Toujours à but évident de défi, puisqu'il ne fait que cela depuis tout à l'heure. Sa capacité à passer du coq à l'âne est assez étonnante.

- Verdict ?

Et s'il passe le test, ce sera donc à lui.
Et alors là. Trouver un défi qui tienne la route pour Fuyu après ça... En fait, le vrai défi pour Finn se trouve peut-être là. Au pire, il pourra toujours se rabattre vers des classiques. Peut-être.
Ou peut-être pas. Les classiques ont mauvaise mine soudain. Qu'importe, peut-être que le jeu s'arrête là pour lui. Victoire facile pour Fuyu.
La prochaine fois, c'est lui qui choisira le jeu.


[hrp= Omg c'est long. Omg j'aime pas la fin. Et omg j'ai l'impression que t'as rien pour répondre ><. Si jamais, tu m'envoies un mp et je rajouterai le défi de Finn pour Fuyu ou quelque chose dans ce genre là.]
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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty19th Octobre 2012, 11:44

Cacher ses sentiments est un art complexe. Peu de personnes savent le maîtriser, tandis que tous désirent apprendre. Nous ne naissons guère avec cette capacité, et comme beaucoup de choses, ça s’apprend au fil des années. Il faut simplement que les occasions se présentent et ainsi, l’expérience finira par s’accumuler. Mais certaines personnes en sont tout bonnement incapables. Trop franches, trop gentilles aussi peut-être. Mentir, c’est mal, vous diront-elles en chœur. Je leur répondrai qu’il n’est pas question ici de mentir, mais seulement de cacher la vérité. Nuance. Après tout, quand on ne vous pose pas une question, pourquoi devrez-vous y répondre ? Quand bien même c’est un évènement d’une haute importance. Après tout, chacun ses petits secrets. Mais au risque de me répéter, cela ne peut être considéré comme un secret à partir du moment où vous ne vous êtes pas opposés clairement à répondre à la question. Si on veut vous la jouer fine, qu’on vous pose de ces questions silencieuses, prétendez ne pas avoir compris. Même si pour cela, il vous faut passer sur votre fierté en admettant ne pas être observateur. Sauf si vous ne l’êtes réellement pas. Bref, revenons-en maintenant au sujet principal qui est, en guise de rappel, cacher ses émotions. Extérieurement, bien entendu. Pourquoi ? Tout bonnement parce qu’il est impossible de cacher ses sentiments de façon intérieure, car ils le sont déjà. Qui dit intérieur dit invisible aux yeux d’autrui. Invisible à vos yeux aussi d’ailleurs. Ce ne sont que des ressentis. De toute façon, comment les cacher intérieurement ? En contrôlant vos battements de cœur, peut-être ? Essayez. Je vous dis cela sur un ton totalement enduit de cynisme. Lors d’un accès de colère, de joie, de plaisir ou je ne sais quoi d’autre, on ne peut pas contrôler le nombre de tours que fait votre sang en une minute. Ni les frissons qui vous agitent le corps. Ni les poils qui se dressent sur vos bras. Ni l’étrange sensation dans votre ventre – des papillons dans le ventre, c’est bien comme ça qu’on dit, non ? Ni, au risque de vous décevoir, la soudaine rougeur de vos joues. Quand la gêne n’est pas assez présente, votre corps comprend qu’il devait au moins vous accorder une faveur – celle de ne pas vous faire rougir et par la même occasion, vous faire tourner en ridicule. Mais parfois, eh bien, ça se produisait. Vous le sentez, parce que la chaleur monte d’un cran. Mais vous le sentez surtout en voyant la nouvelle lueur d’amusement dansant dans le regard de votre interlocuteur. Si toutefois il vous regardait et n’était pas occupée à autre chose. Avouons que l’on ne rougit pas dans n’importe quelle situation, alors, si vous voyez ce que je veux dire quand je souligne que votre partenaire ne vous regarde peut-être pas, alors… Enfin bon. Comprendra qui le pourra.
Il reste l’extérieur. Il est relativement facile de figer ses traits, d’empêcher ses lèvres d’avoir des tics involontaires ou de se pincer. Ce n’est qu’une partie de ce que peut procurer la maîtrise des ressentis. Tout à l’heure, je vous ai par exemple parlé de l’hérissement des poils sur quelques parties de votre corps. C’est extérieur et pourtant incontrôlable. Mais voyez-vous, il est rare que l’on fasse attention à ce genre de détails, même si nous sommes vraiment très observateurs. Je vous l’ai aussi dis, quand ce genre de changements opèrent en et sur nous, notre vis-à-vis doit être occupé à autre chose qu’à tenter de déceler vos réactions. Il doit sûrement être occupé à lui-même essayé de contrôler ses émotions. Ou à autre chose.
Dans quelles situations peut nous servir ce fameux contrôle de soi ? Plusieurs. Par exemple, lors d’une agression. Ne pas montrer que l’on a peur peut dissuader la personne vous voulant du mal d’aller plus ou loin. Ou l’inciter à en faire plus. Tout compte fait, oubliez. Quand on joue. Comme Fuyu et Finn sont en train de le faire. Dans ce cas-là, Fuyu qui avait appris cet art dit complexe, pouvait gagner cette partie de cap ou pas cap. Elle pouvait rester indifférente alors que son corps lui sommait de réagir de façon plus adéquate, plus positive aussi. Mais elle ne pouvait se le permettre, car cela reviendrait à perdre. Elle aurait beau subir des caresses et des tentations de la part de son grand-frère, des provocations aussi, elle restera de marbre. Elle ne se laissera pas distraire de son objectif premier et qui est, pour rappel, gagner. Si Finn préférait s’amuser, Fuyu voulait tout bonnement remporté la victoire. Qu’est-ce que ça allait lui apporter ? Pas grand-chose. Juste une satisfaction personnelle et de quoi troubler son aîné pour un moment. Un long moment. Quoi, sadique ? Pas du tout. Enfin bon, je disais. Avec une expérience qui s’étendait à quelques années, elle pourrait se maîtriser. Elle n’aura qu’à prier pour que son cœur reste sagement dans sa poitrine. Elle allait paraître insensible. Du moins, c’est ce qu’elle pensait. C’est ce qu’elle pensait avant que Finn décide de réellement se prendre au jeu, quitte à franchir des limites qu’il semblait s’être auto-posées. Car, effectivement, le jeu ne possédait nulle limite. Et Fuyu ne lui en imposait aucune non plus, car elle savait pertinemment que quoiqu’il puisse faire, il s’arrêtera. Elle n’aurait pas besoin de le lui dire. Et leur relation, étrange et inqualifiable, ne limitait pas le terrain à une quelconque dimension. Finn était le seul à restreindre ainsi son champ de jeu. Mais là encore, c’est ce que pensait Fuyu – il ne l’avait peut-être pas tant restreint que ça, son champ de jeu. Ce qu’elle pensait avant de voir que pour ce défi qu’elle venait de lui lancer, Finn n’était pas cap qu’à moitié.

Il ne se retint pas de rire lorsqu’elle adopta un vocabulaire qu’elle n’avait pas pour habitude d’employer. Et puis, elle ne l’avait jamais vouvoyé. Pas à son souvenir, du moins. Elle avait déjà tutoyé plusieurs personnes à peine les rencontra-t-elle, mais Finn alors ? Elle ne s’en souvenait pas. Ou alors, très vaguement. Elle ne s’attarda d’ailleurs pas sur la question. Après, il ne laissa que l’ombre d’un sourire comme seule trace de son rire. Quand elle lui demanda – lui ordonna – de répondre au baiser, ledit sourire s’étira quelque peu. Et puis, à peine usa-t-elle de l’assurance pour l’embrasser qu’il l’attira contre lui. Geste voulu ou incontrôlé ? Fuyu ne se posa pas la question. Étrange n’est-ce pas, quand on avait pour habitude de toujours trouver le moyen de se poser une interrogation, malgré les circonstances dans lesquelles nous sommes. C’était le premier baiser qu’elle ne lui vola pas, alors elle tenta de s’appliquer. Ce qu’elle n’avouera pas, c’est que cette application dépassait de loin l’entrain qu’elle mettait dans ses baisers avec d’autres hommes. Finn, vous l’auriez compris, était différent en tout point. Relativement, un baiser avec lui était différent. Et tellement meilleur. Derrière cette réflexion ne se cachait nul désir. Seulement une réalité sans détours. Il n’était pas comme les autres. Il n’était pas souillé. Il n’embrassait pas Fuyu avec l’idée de la manipuler, et vice-versa, elle-même ne l’embrassait pas pour cela. Ils jouaient sur un terrain pur. Et c’était une première pour l’adolescente. Une seule fois, elle aurait pu le faire. Avec un jeune homme dont elle était, sans même s’en rendre compte, tombée amoureuse. Mais elle n’arriva pas à le lui dire. Et du coup, eh bien, elle regrettait. Parce qu’elle ne l’a plus jamais revu. Parce qu’il a disparu de sa vie aussi subitement qu’il y pénétra. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle s’empêchait de laisser une chance aux garçons de son âge. Plus jeune, elle avait « abandonnée » son plus proche ami. Et il y a quelques temps, un de ses seuls amis – cette même personne qu’elle aimait – la laissa seule. Maintenant, elle se rabattait sur les hommes, laissant de coté les adolescents. Quoiqu’il en soit avec Finn, elle n’avait pas pour idée de se jouer de lui. Ce qui fit que le contact entre leurs lèvres fût naturel. Pour elle, du moins. Et bien sûr, elle n’oubliait pas que c’était un jeu. Elle n’oserait jamais l’embrasser avec tant d’ardeur s’il ne lui avait pas demandé. Et jamais il ne lui aurait demandé si ce n’était pas un jeu. Et le jeu n’aurait pas non plus été entamé s’ils ne se faisaient pas mutuellement confiance sur le fait que ni l’un ni l’autre n’oubliera qu’il ne fallait point s’habituer à ce genre de choses. Pour en revenir au baisser, il y répondit. Et pas qu’un peu. Il était sûr de lui, ce qui plût à Fuyu. Et puis, les caresses apportées à sa chevelure ne lui firent rien perdre du plaisir ressenti. Doué. Finn ne faisait sûrement pas cela pour la première fois. Rien de bien étonnant. Mais ça, il ne le saura pas. Il ne le lui avait pas demandé, de toute façon. Et nous sommes d’accord que cacher la vérité, ce n’est pas mentir, n’est-ce pas ?

Il répondit à sa question de trois façons différentes. Premièrement en répondant à son baiser avec juste assez de zèle pour lui prouver qu’il ne l’avait pas fait à contrecœur et que c’était loin d’être déplaisant. La deuxième façon, c’était en répondant à son sourire. Comme s’il voulait lui dire qu’elle le savait déjà et que les mots n’y changeraient rien. Oh, bien sûr qu’elle le savait. Limite, sa question aurait pu être rhétorique. Ce n’était pour se lancer des fleurs, mais sans être une experte dans le domaine, elle était tout de même assez douée. Et ce n’est sûrement pas les hommes qu’elle embrassa qui le contrediraient. Quoiqu’il en soit, la question, n’étant pas rhétorique, attendait une réponse. Juste pour la satisfaire un peu plus. Quelle vilaine fille. La troisième façon maintenant ; il le lui dit simplement de façon verbale, ceci plus un regard. Face à cela, elle émit un léger rire.

Rien pour comparer. Logique, ils ne s’étaient jamais embrassés dans des circonstances pareilles. La conception de la phrase n’a pas été très soignée, pour le coup. Mais c’était plus un sous-entendu qu’une question directe. Et Finn le comprit, vu qu’il ajouta que ce n’était pas mal. Pas mal ? Était-il si fier ? Si orgueilleux ? Pas mal, c’était drôlement insuffisant. C’est pour cela qu’elle rit. Le regard qu’il ajouta à ses mots prouvait que c’était de la pure provocation. Et pour une fois, elle refusa d’y répondre. Quoique. Elle ne put s’empêcher de marmonner quelques mots à son égard.

– Tu me répondras la prochaine fois, dans ce cas-là.

Et oui, il n’allait pas s’en sortir si facilement que ça. La question retombera. Un jour ou l’autre. Et elle venait de lui faire comprendre que ce jour viendra. Elle ne savait pas si ce sera toujours un jeu, ou s’ils s’embrasseraient dans un tout autre contexte, mais ce qui était sûr, c’est que l’opération se renouvellera. Parce qu’elle le sentait. Et parce que maintenant qu’elle avait pleinement goûté aux lèvres de Finn, elle n’avait pas se contenter de l’apéritif. Il allait falloir qu’elle déguste. Et elle ne s’arrêtera pas non plus au dessert. Enfin bon, elle n’en était pas encore là. Ils n’en étaient pas encore là.

Et puis, elle lui fît payer son défi. Elle ne l’embrassa pas que pour relever ledit défi, loin de là. Mais il l’a pris au dépourvu, et vu qu’elle lui dit qu’elle était cap, alors son défi fut lancé sous forme d’ordre. Et du coup, il allait le regretter. Loin d’elle l’idée de le mettre dans une situation inconfortable. Quoique si. Elle prenait un malin plaisir à voir son frère plongé dans ses réflexions, à peser le pour et le contre, à voir s’il pouvait accepter. Fuyu ne savait pas quelle serait sa réponse, mais quand il lui dit cap, elle ne pût cacher un vif éclair de surprise lui traversant les yeux. Le fait qu’il accepte, étonna tout de même l’adolescente. Après tout, s’il avait réfléchi, c’est qu’il avait compris qu’il allait devoir agir avec ses mains. Sinon, il aurait d’emblée accepté. Et puis, il n’avait même pas essayé de discuter. Un sentiment d’appréhension enveloppa l’adolescente. Finn avait réussi à répondre à son baiser sans la décevoir, alors il serait capable de lui soutirer ces mots d’abandon. Elle déglutit de façon inaudible, s’attendant au pire. Pire voudrait dire qu’elle n’apprécierait pas, alors je reformule. En fait, elle s’attendait au meilleur.

Les mains de l’homme vinrent se déposer sur les hanches de la demoiselle, la ramenant entièrement à lui. Elle lui avait demandé, la dernière fois qu’ils s’étaient rencontrés, de poser ses mains sur sa taille pour l’obliger à s’arrêter. Et dans d’autres circonstances, c’est ce qu’elle aurait fait. Mais aujourd’hui, à défaut d’être une demande silencieuse d’arrêt, c’était une invitation. Invitation à laquelle elle répondit. De toute façon, même si elle avait refusé de se laisser faire, elle se serait fait attirer par Finn. Mais l’idée de résister ne lui effleura même pas l’esprit. Après tout, c’était elle qui lui demanda de tout faire pour l’obliger à abandonner. Il vient ensuite lui embrasser le coin de ses lèvres. Lèvres légèrement étirée en un sourire. Quand il se posta près de son oreille, passant par sa joue, elle se mordit la lèvre, comprenant qu’il approchait dangereusement de son cou. Elle glissa ses deux mains derrière sa nuque, de façon à avoir une prise sur lui. Les hommes pouvaient tenir les femmes contre eux de diverses façons. Les femmes n’en possédaient que deux. D’une part glisser leurs mains dans celles de leurs conjoints, d’une autre, entourer leurs cos de leurs bras. Simplement.
Son souffle chaud contre son cou la fit frémir, tandis qu’il lui murmura quelques mots. Rien qu’à ‘entente de son cap résolu, elle comprit qu’elle avait mal calculé son coup. En revanche, il avait, à son tour, mal formé sa phrase. Effectivement, elle n’avait strictement aucune raison de regretter. Surtout que tous ces contacts lui procuraient un plaisir dont Finn ne devait sûrement pas se douter. Pas du désir, je précise. Seulement du plaisir. Tout ce qu’elle pourrait regretter, c’étaient les derniers mots qu’elle lui adressa quand elle lui lança son défi. Lui soutirer des mots d’abandon. Il était drôlement bien parti pour réussir. Quand l’une des mains du brun se laisse glisser jusqu’à son cou, effleurant sa clavicule, elle sentit une nouvelle fois qu’elle était proche de la défaite. Et puis, il dégagea son cou de l’encombrante chevelure, rejetant celle-ci en arrière. À peine déposa-t-il ses lèvres sur la nouvelle partie du corps qui s’offrait à lui qu’elle frissonna. Un frisson qu’elle sentit arriver, mais qu’elle ne pu retenir. C’était inutile. Il avait dû comprendre qu’il approchait du but. Un peu trop. Beaucoup trop. Son point faible était découvert. Son cou. Plutôt vague, je vous l’accorde. Mais elle ignorait elle-même quel endroit exact était le plus sensible. Mais Finn semblait bien décidé à le trouver, car il se mit à parcourir cette nouvelle zone verticalement. Fuyu, ayant réussi à contenir les réactions les plus flagrantes, ne put s’empêcher d’enfoncer ses ongles dans la nuque du brun, se raidissant sous l’agréable contact de ses lèvres contre son cou. Cou qui se fit mordiller, à la base. Et puis, il usait d’une telle lenteur. Cette fois-ci, sa déglutition fût audible. Un peu plus bas que la jugulaire. Dans le mille. L’une des mains de Finn caressa les cheveux d’argent, tandis que l’autre glissa de la hanche de Fuyu au bas de son dos. Il semblerait qu’il ait une meilleure prise ainsi. Il continua un instant à mordiller et à embrasser le cou lui étant dévoilé, et la demoiselle réussit à se contenir plus ou moins, si ce n’est quelques frissons ayant échappé à son contrôle. Finn se redressa et lui mordilla la lèvre inférieure, semblant l’aspirer un instant entre les siennes avant de finalement s’éloigner. Ce n’est que quand il lui parla, un sourire accroché aux lèvres, qu’elle se rendit compte qu’elle avait retenu son souffle. Mais pour une fois, elle savait pourquoi. Si elle avait continué de respirer, il aurait remarqué une nette accélération. Se connaissant, elle préféra retenir son souffle. Ça avait beau paraître suspect, c’était mieux que d’avoir commis l’erreur de dévoiler un peu trop ses faiblesses. Après tout, le manque de preuve n’est pas une preuve.

Dans un premier temps, elle garda le silence. Puis, ayant retrouvé la capacité de bouger et de faire faire à son corps ce que bon lui semblait, elle releva ses yeux qui étaient braqués sur le sol vers ceux de Finn, un léger sourire étirant ses lèvres. Il avait remporté le défi. Et si elle avait été totalement sincère envers lui, elle aurait tenu sa part du défi en abandonnant. Mais ça n’allait pas être si facile que ça. Il avait réussi à la faire frissonner et à lui faire comprendre que son contrôle de sois n’était pas sans faille quand il s’agissait de lui, mais elle n’abandonnera pas pour autant le jeu. Elle n’abandonnera jamais. Même si elle devait perdre, elle perdra dignement. Pas lâchement. Hors de question. Verdict ?

– Juste assez bon pour me faire plaisir, mais pas suffisant pour me faire abandonner.

Menteuse. C’était délibéré, et son regard n’avait pas été le moins du monde travaillé pour paraître crédible. Oui, elle avait menti. Mais son regard lui, était sincère. Elle félicitait Finn, allant jusqu’à lui tirer son chapeau. Mais elle lui faisait aussi comprendre qu’elle ne le lui dira pas de vive voix. Et puis, elle avait une excellente excuse de le faire. Effectivement, un peu plus tôt, quand elle lui demanda son avis sur le baiser échangé, il se contenta de lui dire « pas mal ». C’était à son tour de ne pas être totalement honnête. Et pour ne pas exagérer sa vengeance, elle lui avait lancé le même regard qu’il lui attribua tout à l’heure.
Elle avait parlé de plaisir. Après quelques secondes, elle se remémora l’hésitation qui avait régné sur le visage de Finn avant qu’il ne se décide d’agir. Alors, pour que les choses soient bien claires, elle entreprit de lui faire comprendre ce qu’elle avait voulu dire.

– Je parle de plaisir, pas de désir. Il m’est impossible de rester insensible aux caresses d’un homme. Même quand c’est toi. Et au cas où tu te poserais la question, je n’ai pas oublié que c’est un jeu.

Elle ne savait pas pour lui, mais il n’était pas possible pour elle de ne ressentir nul plaisir face à pareils gestes. Elle n’en avait pas honte. Oui, ça lui faisait du bien, mais ça, elle ne pouvait pas le contrôler. Si elle aurait ressenti un quelconque désir, elle se serait sentie coupable. Je ne sais pas trop de quoi, mais elle se serait sentie coupable. Sûrement de mettre Finn dans une situation déplaisante. Maintenant, elle voulait savoir si le jeune brun était réellement insensible à leur petit jeu. Était-ce seulement possible ? Ses frissons, tout à l’heure, n’étaient-ils pas la preuve du contraire ?

Quoiqu’il en soit, s’il voulait continuer de jouer – s’il jugeait que le fait qu’elle ressente un plaisir n’était pas grave – alors ça allait être à lui de trouver un défi. Et vu celui qu’elle venait de lui lancer, ça n’allait pas être facile de faire mieux. Enfin bon, encore fallait-il qu’il accepte de continuer le jeu.

– Si tu veux continuer, je tiens à te dire, au risque de me répéter, que je suis cap. Quel que soit le défi.

Sa dernière phrasa avait été délibérément dite sur un ton de provocation. Allait-il seulement trouver un défi à la hauteur ? Elle l’avait pensé capable de trouver son point sensible, mais juste incapable d’ainsi la faire réagir. Elle pensait qu’il se serait restreint. Enfin, de la restriction, il y en avait eu, mais elle s’attendait à ce qu’il le fasse un peu plus. Conclusion du jour ? Finn pouvait s’avérer être aussi imprévisible qu’elle. Et ça, ça pouvait être dangereux. Dangereux pour elle. Elle avait déjà frôlé la porte de la défaite, et maintenant, elle voulait s’en éloigner. Mais ça ne dépendait pas d’elle. Ça ne dépendait plus d’elle. Quand ça avait été relatif avec elle, elle avait été plus que jamais prête de la défaite. Maintenant, ça dépendait de Finn. Du fait qu’il accepte ou pas de continuer le jeu, premièrement. Et s’il venait à être d’accord, alors ça dépendrait du défi qu’il lui lancerait. Ça dépendrait tout de même de la capacité de Fuyu à contrôler ses réactions, car le contexte n’avait pas changé. Le jeu non plus. Et, dans une simple envie de prouver à Finn que malgré sa quasi-excellence à relever le défi qu’elle lui lança, elle était toujours prête à tout pour gagner, elle dit cap avant d’entendre le défi qu’il allait lui lancer. Cap ou pas cap de gagner contre ton grand-frère, petite ?
[HRP : De quoi faire cinq pages koua. o/ J’ai bien aimé ta réponse, au fait *^* J’espère que tu as de quoi faire un post tout de même. Envoie un mp si je dois raajouter quelque chose. ♥]
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MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty21st Octobre 2012, 08:29

C'est drôle. Il n'a pas spécialement l'habitude d'embrasser sans désir derrière. Pour ne pas dire qu'il ne l'a jamais, ou pratiquement jamais, fait. Après tout quel intérêt ? Ce genre de geste naît d'une envie habituellement. Une envie qui veut être satisfaite, d'où les moyens de la combler qui en découlent. Ici cependant il n'y a aucune envie. Il n'y a que l'action réalisée dans le cadre d'un jeu - un peu tordu, certes. Cela ne signifie pour autant pas que ce n'est pas agréable. C'est juste différent. Complètement différent de ce qui a été vécu jusque là. Une expérience de plus mais pas que. C'est un peu plus, un tout petit peu plus qu'une expérience. Parce que c'est Fuyu et que le titre impersonnel d'"expérience" ne peut et ne pourra jamais être appliqué à aucun de leurs échanges, quelle qu'en soit la nature. C'est tout.

– Tu me répondras la prochaine fois, dans ce cas-là.

Il ne peut qu'avoir un sourire amusé face à cette réplique. Oh comme il aurait dû s'en douter. Il y a aura une prochaine fois. A n'en point douter, vu la tournure que prend chacune de leur rencontre. Parce qu'au fond, même s'ils jouent, derrière les gestes chacun prouve un peu de son affection à l'autre. Combien même ce n'est pas le but premier, le fait qu'ils se restreignent, qu'ils s'appliquent l'un l'autre prouve bien ce fait. Les gestes ont un pouvoir que les mots n'ont pas. Et ces deux là l'utilisent aussi. Bien que la sélection d'actions qu'ils choisissent puisse être discutée, au final le but est là. Alors oui, il y aura une prochaine fois. Tôt ou tard, et ce peu importe les circonstances.

Après cela il s'est attelé à tenter de réussir le défi de Fuyu, toutes réflexions finalement jetées dehors. A l'affût des moindres réactions. Et des réactions, il en a obtenu. Aussi bien les frissons que la prise plus forte exercée par l'adolescente sur son cou ou encore l'absence en apparence inexpliquée de respiration ont été remarqués. Toutes des réactions légères, trop légères pour ne pas avoir été contenues en réalité. Mais cela, il s'y attendait. Après tout lui même l'a fait avant elle. Même si elle n'a pas prononcé un mot, pas laissé échapper un soupire, le fait de savoir suffit amplement à Finn. Il n'a pas besoin d'agiter sa semi victoire pour ce cap là sous le nez de l'adolescente pour être relativement content de lui-même. Relativement, car il y a toujours moyen de faire mieux. Et puis, cela suffit pour que Fuyu ait conscience qu'il aurait pu réussir complètement. Quoi que pour ce dernier fait, au fond, elle devait déjà s'en douter avant d'en avoir eu la preuve. Parce qu'ils n'ont fait que réussir à avoir de l'effet l'un sr l'autre depuis le début, peu importe le domaine. Alors pourquoi pas ici aussi ? Preuve en est que ça marche aussi.

– Juste assez bon pour me faire plaisir, mais pas suffisant pour me faire abandonner.

Oh comme elle se comporte comme lui un instant plus tôt. A dire des mots en surface pour parler plus en profondeur avec le regard. Petite vengeance, ils sont à un partout maintenant. Egalité des scores. Scores qui de toute manière tendent à être égaux. Déloger l'inégalité ne fera que tendre les chiffres à tenter de redevenir égaux. Qu'importe, c'est cela qui est amusant. Finn hausse les épaules comme pour signifier que ce n'est pas un problème.

- Je ferai mieux la prochaine fois, dans ce cas là.

Copie, copie, copie. Fait exprès, aussi. Ce n'est même pas qu'il veut lui signifier qu'il y aura une prochaine fois - bien qu'il ne doute pas de ce fait là - mais juste pour employer ses propres mots sur elle. Comme il aime bien le faire. C'est toujours amusant de retourner les mots des autres contre eux. Très pratique quand il s'agit de remporter un argument, une dispute, un débat. Ici, c'est juste par plaisir. Et puis aussi parce que la phrase rentre parfaitement bien dans la discussion, après tout. Cette "prochaine fois" risque d'être intéressante.

– Je parle de plaisir, pas de désir. Il m’est impossible de rester insensible aux caresses d’un homme. Même quand c’est toi. Et au cas où tu te poserais la question, je n’ai pas oublié que c’est un jeu.

Qu'il est soucieux de sa part de préciser. Pendant que Finny réalise la différence bien qu'elle soit encore floue dans son esprit - après tout, il n'y a qu'une différence d'intention dans le cas présent. Au moins maintenant les intentions de la plus jeune sont bien claires. Celles du contractant le sont tout autant, après tout il ne fait cela que dans l'unique but de répondre aux défis lancés. Jamais il ne se serait permis quoi que ce soit de ce genre dans d'autres circonstances. En réalité, il n'y aurait probablement même pas pensé. Ou aurait psychoté dessus pendant un moment, peut-être. Quoi qu'il en soit, ses actions actuelles sont entièrement dépendantes du contexte. Ce n'est pas, et de loin, son comportement habituel avec l'adolescente. Bien sûr, les deux le réalisent plus que sûrement. Peut-être néanmoins qu'une confirmation orale ainsi que quelques précisions ne seraient pas de trop. Et puis, elle a bien pris la peine de le faire, alors lui aussi.

- Tu as dû voir que je n'étais pas insensible, mais je n'oublie pas non plus que ce n'est qu'un jeu.

Il lui sourit à nouveau. Gentiment et sans trace d'amusement ou de provocation cette fois. Comme un petit aparté au jeu. Garder en mémoire que ce n'est qu'un jeu n'est pas bien difficile. Il n'a aucunement à se forcer et il ne pense pas que Fuyu ait à le faire non plus. Autrement, ses réactions seraient autres. Probablement moins bien contenues ou, au contraire, beaucoup trop. Ce qui, dans un cas comme dans l'autre, serait suspect.
C'est donc maintenant au contractant de trouver quelque chose à lancer à Fuyu.
Et franchement. Il n'a aucune idée de quoi lancer. Aucune.

– Si tu veux continuer, je tiens à te dire, au risque de me répéter, que je suis cap. Quel que soit le défi.

La voilà qui recommence. A croire que la première fois n'a pas suffit. Et parce qu'au fond c'est le cas, le plus âgé est un instant tenté de lancer un défi en outrepassant toute limite installée. Sauf qu'il ne le fera pas, parce qu'il n'aurait pas l'air fin à se raviser si jamais elle acceptait pour de vrai. Tant qu'à perdre, autant éviter de le faire de manière ridicule. Du coup il va falloir trouver un truc. Mais un truc sur le même terrain que Fuyu ? Il a déjà épuisé son stock avec le dernier défi qu'elle lui a lancé. Il sait qu'il n'ira pas plus loin. Parce qu'au delà c'est trop tordu et il n'en a simplement pas envie. Parce que c'est sa petite soeur. Maintenant, ouvrir la bouche et avouer sa défaite ? Pas marrant. Pas marrant du tout. Alors à la place il l'enlace, allant reposer, en fermant les yeux, son front sur le haut de la tête de l'adolescente.

- J'ai pas d'idée.

Son ton tient encore une pointe d'amusement. Il aime bien jouer, même quand il n'a aucune idée quant à son prochain mouvement. Il pourrait mettre au défi Fuyu d'en trouver un à sa place - concept suffisamment tordu pour qu'il y pense, tout à fait - et voir jusqu'où elle irait. Mais bizarrement il n'a pas envie de voir les limites aujourd'hui. Pas toutes les limites tout du moins. Il y en a déjà eu suffisamment de franchies pour la journée. Qui croirait en les voyant qu'une poignée d'instants plus tôt, ils ont frôlé une divergence définitive de leurs chemins parallèles ? On ne dirait pas et pourtant c'est ce qui a failli avoir lieu.
L'homme redresse la tête pour pouvoir amener une main à sa bouche et étouffer un bâillement fugitif. Tiens, il en avait presque oublié être à plat et courbaturé de partout. Il pourrait presque s'endormir là avec Fuyu comme source de chaleur.

- En plus j'ai sommeil et mal partout.

Et il s'est mis à réfléchir à voix haute. Manquait plus que ça. Il hésite entre lancer un défi de plus sur le terrain de Fuyu, ou changer de direction - et très probablement perdre au prochain cap, du coup. En même temps, sur le terrain de Fuyu et avec sa marge de manoeuvre limitée, il ne sait pas quoi lancer. Il n'a lancé qu'un seul challenge sur ce terrain certes. Mais l'adolescente a pris les deux autres qu'il aurait pu potentiellement lancer. Il sait faire plein de choses de ses mains, sauf que dans les conditions imparties ils ont pratiquement déjà fait le tour. C'est triste, il va perdre par auto-limitation. Pauvre enfant.
Il le vit très bien.

- Tiens qu'est-ce que tu dirais de rattraper nos nuits blanches. Cap ou pas cap de dormir avec moi ?

La parole a dépassé sa pensée. Il y a pensé en même temps qu'il a formulé ses phrases. Bien que même à l'oral, l'idée lui plaise. Bon bien sûr, si Fuyu est cap, alors elle aura à nouveau à lui lancer un défi à lui. Du coup il n'est absolument pas tiré d'affaire quoi qu'il puisse bien se passer. Il n'y échappera pas.
Sur le coup, il s'en fiche complètement.

- Chez toi, chez moi, ici, où tu veux.

Il n'a pas spécialement envie de la relâcher, cependant son étreinte est suffisamment lâche pour qu'elle puisse s'en défaire sans aucun problème. Comme ça, si elle le trouve trop collant, elle n'aura qu'à le jeter dans la rivière. L'eau froide devrait lui faire de l'effet.
Voilà pourquoi il faut dormir la nuit.
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Fuyu Akeno

Fuyu Akeno
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Able or not able ? [PV Finn] Vide
MessageSujet: Re: Able or not able ? [PV Finn]   Able or not able ? [PV Finn] Empty24th Octobre 2012, 10:33

Qu’est ce qu’une personne chère ? Un ami ? Un membre de notre famille ? Notre conjoint ? Un amant ? Et pourquoi pas juste une connaissance ? Tout ne commençait-il donc pas par une rencontre ? Tous n’étaient-ils pas des connaissances avant de devenir autre chose ? Sauf la famille. La famille, c’est la famille. Jamais il n’en fût autrement. Pourtant, pendant les premières années, c’est comme si on faisait face à des inconnus. Et puis, l’habitude opère. Quoiqu’il en soit, je pense qu’il est tout à fait possible et plausible de compter une connaissance parmi les êtes étant chers à nos yeux. Que vous soyez d’accord ou pas, je vous donnerai tout de même un exemple, vers la fin du paragraphe. Oui bon, supposons qu’on soit d’accord. Cela ne répond en rien à notre première question. C’est quoi ? Juste une personne ? Oui. Une simple et banale personne aux yeux du monde. Mais à vos yeux, tout un monde. Vous pouvez tout faire pour eux. Vraiment tout. Vous jeter sur eux pour les protéger d’un danger imminent, leur mentir pour leur éviter le pire, leur dire la vérité pour ne pas voir cette déception sur leur visage, manigancer dans leurs dos pour mettre sur pieds un plan pouvant leur redonner le sourire, et j’en passe. Tellement de choses. Et ça commence avec un regard. Un simple regard. Peut-être suivi d’un sourire. Peut-être aussi accompagné d’indifférence. Voire de mépris, de dédain, si la personne est de mauvaise humeur. Mais quoiqu’il en soit, qu’on soit heureux, tristes ou en colères, et avec un minimum d’attention, nos yeux nous permettent de capturer des images et de les envoyer au cerveau qui les mémorisera. Si demain, on retombe sur la même personne, il y aura un déclic. On la reconnaîtra. Ou peut-être que l’attirance a été si forte que dès le premier échange qu’on désire indéniablement partager un brin de discussion avec cet étrange personnage. Alors on y va. On oublie les recommandations de maman : ne jamais parler à un inconnu. On fonce. On le sent bien. Et puis, on comprend, au premier mot, au premier son, au premier souffle s’entremêlant au notre, que cette personne va être importante. On comprend qu’elle va jouer un rôle décisif dans le restant de notre vie. On comprend alors toutes les responsabilités pesant tout d’un coup sur nos épaules paraissant soudainement tellement faibles. On se rend effectivement compte qu’on va avoir mal. Oui, parce que si la graine est plantée en vous, qu’il ne lui manque que du temps pour qu’elle pousse et que vous éprouviez un réel sentiment d’affection, c’est que la perte finira par arriver. Quand on tient quelque chose, on finit par le perdre. Toujours. Inévitablement. Il glisse, il roule ou alors, il s’auto-expulse. Ou peut-être est-il juste lancé par nous-mêmes, Parfois, il tombe, mais on le rattrape au dernier moment. D’autres fois, il est à l’autre bout du chemin, mais on fait tout pour le récupérer. Il y a toujours des disputes. Des accrochages. Parce que c’est une façon de nous connaître. Une façon de montrer que nous n’avons pas forcément les mêmes points de vue partout, et ce, même si on est les plus proches amis ou conjoints. Parce qu’après tout, ce qui nous a attiré, quand notre regard a croisé le sien, ce n’était pas le fait qu’il nous ressemblait, mais qu’il était étrangement différent de nous. Rappelons que c’est l’Inconnu qui attire, pas la banalité. Quoiqu’il en soit, une personne chère, c’est une personne que l’on aime. Ou que l’on hait, mais qu’au fond, on aime. Pas la peine de vous expliquer, une énième fois, que malheureusement, entre amour et haine, la distance est quasi-inexistante. Aussi facile de basculer d’un coté que d’un autre. Aussi difficile de se l’avouer et de l’avouer dans les deux cas. Une personne pour laquelle nous sommes prêts à tout. À tout et à rien. Parce que parfois, ne rien faire, c’est souvent la meilleure chose à faire. Se taire peut parfois sauver une relation. S’immobiliser peut nous éviter d’esquisser le geste de trop.
Ne vous ai-je point promis un exemple ? Fuyu et Finn. Je ne vais pas vous parler du jour de leur rencontre, car ce n’est ici pas le sujet. Mais la dernière soirée, lorsque tant de choses se produisirent, ils n’étaient encore que des connaissances. Elle l’a accompagné chez lui car elle ne voulait pas dormir seule, sentant déjà un vide en elle, elle préférait ne pas être seule à s’enrouler autour de ses draps – ne vous imaginez pas la compagnie d’un homme, juste le celle d’un parent. Et puis, il voulait la traîner loin de cette ruelle malfamée, alors il ne pouvait que lui vouloir du bien. Zéro geste déplacé au compteur. Il n’en restait pas moins une connaissance. Une connaissance que Fuyu réussit d’emblée à aimer. Et maintenant, ce n’était pas son ami. Mais plus une connaissance non plus. C’était une personne chère à ses yeux. Mieux qu’un amant. Mieux qu’un confident. Finn était, pour Fuyu, son grand-frère. Et pas n’importe quel grand-frère. Pas un simple membre de sa famille. Pas une personne à laquelle elle fût contrainte de se lier, comme avec des frères de sang. Juste son frère. Mais, à vrai dire, elle trouvait que le mot ne collait pas. Pas vraiment. En effet, il semblerait qu’il manque un mot dans le dictionnaire. Un mot qui devrait seulement appartenir à Finn. Un jour, quand elle sera d’humeur à le faire, elle cherchera. Et elle réussira à définir ce qui n’est aujourd’hui qu’un frère comme étant bien plus. Bien qu’au fond, le seul mot pouvant qualifier Finn à la perfection, c’était Finn.

Face à sa première réplique, il laissa ses lèvres s’étirer en un sourire amusé. Pouvait-il seulement se douter du fait qu’il allait y avoir une prochaine fois ? Non, il le savait. Il ne pouvait que le savoir. Peut-être ne s’attendait-il juste pas à cela, dit comme ça. Ou peut-être avait-il juste souri parce qu’elle avait utilisé ses mots pour les rediriger contre lui. Pour faire plus simple, il avait souri. Voilà tout.
Quand il commence son défi, il se fixe inconsciemment – ou consciemment – des limites. Ce sont les limites que personne n’a le droit de dépasser sans le consenti de Fuyu. Et Finn ne bénéficiait pas ce droit. Il le refusait lui-même, déjà, mais combien même ça n’aurait pas été le cas, la demoiselle n’aurait pas accepté de le laisser faire et dire ce qui ne devait être fait et dit que par quelques rares personnes. Des jouets, en ce qui la concernait. Mais Finn, il valait mieux. Tellement mieux. Alors il était tout à fait normal qu’il y ait ces limites. Et le fait qu’il agisse avec cette idée profondément encrée dans son esprit ne dérangeait pas du tout Fuyu. Au contraire, ça la ravissait. Elle n’allait sûrement pas lui demander d’aller plus loin. Peut-être un petit peu plus. Un peu plus. Mais pas aujourd’hui. C’était suffisant. Après une révélation et un jeu de mains, peut-être était-il enfin temps de se reposer ? Fuyu le voulait. Mais comment ? Comment faire en sorte de dire que ça suffisait tout en n’abandonnant pas le jeu ? Laissons le temps faire les choses. Avec un peu de chances, Fuyu avait pensé tellement fort que Finn allait pouvoir l’aider. Croisons les doigts.
Et puis, chose que j’ai oublié de signaler, Finn n’avait pas besoin d’en faire plus. L’adolescente avait compris qu’il était en mesure de la faire abandonner. Avec le peu qu’il avait fait, si elle avait été honnête, elle aurait abandonné. Mais s’il avait été un peu plus loin, elle aurait cédé. Fort heureusement, ce ne fût pas le cas.

La prochaine fois. Oh Finn, tu sais que Fuyu ne peut vraiment pas résister quand tu joues au gamin ? Quelquefois, c’est vraiment amusant. Et ce qu’il venait de lui dire faisait partie de ces quelques fois. La jeune fille rit faiblement face à son enfantillage, amusée de voir qu’il s’attelait lui aussi à retourner ses propres mots contre elle, à traverser une certaine distance pour l’atteindre, à ne jamais la laisser prendre trop l’avantage. C’était drôle de jouer contre – avec – quelqu’un qui s’investis dans la partie. Et puis, l’espace d’un instant, la demoiselle se demanda à quoi allait bien pouvoir ressembler cette prochaine fois. Joueraient-ils ? Se rencontraient-ils dans un tout autre contexte ? Seront-ils seuls ? Y aura-t-il d’autres révélations ? Trouvera-t-elle enfin le courage de lui demander ce que ça faisait, de te tuer ? En tant que Baskerville, il l’avait sûrement fait. Au moins une fois. Mais vu son âge, elle doutait qu’il n’ait pas pris habitude à cela. Arrivée jusqu’à cette déduction, elle refusa d’aller plus loin. Elle ne voulait pas penser à Finn en invoquant le mot mort, ainsi que tous ceux appartenant à la même famille. Elle ne désirait pas l’imaginer avec du sang imbibant ses mains.
Elle cligna des yeux, ouvrit la bouche, mais se ravisa. De un, il n’y avait rien à dire. Mais peut-être qu’en ayant décidé d’y réfléchir un instant, elle aurait trouvé. C’est là qu’entre en jeu la deuxième raison de son silence. Elle était sur la même longueur d’onde que Finn, et parler reviendrait à creuseur l’écart. Et il devra encore trouver une réplique. Et ce sera à elle de rétorquer. Ainsi de suite. Pour une fois, elle accepta l’égalité indéniable – sur ce petit jeu verbal, du moins – et refusa de courir après une victoire incertaine. Elle se contentera alors de lui rendre son sourire. Un sourire dénudé d’amusement ou d’ironie. Juste un sourire. Un sourire naturel. Ce genre de sourire qui commence par éclairer les yeux avant de réussir à étirer les lèvres.

Sa précision lui valut un hochement de tête. Elle le savait déjà. Pourtant, il avait confirmé. Pourquoi ? Parce qu’elle-même l’avait fait ? Pourtant, il y avait une différence. Effectivement, contrairement à lui, elle lui avait dit cela non pas pour confirmer mais pour lui donner une idée de ses intentions. Parce que celles-ci n’ont pas toujours été très claires. La dernière fois qu’ils se sont embrassés, alors qu’elle était confortablement assise sur ses genoux, un tourbillon de sentiments l’agitait. Et au final, il lui fallu ce baiser pour comprendre – à son plus grand soulagement – qu’elle ne ressentait nulle attirance physique pour Finn. Ça aurait été difficile de se l’avouer déjà, sans parler d’en parler au concerné. Leur relation aurait changé. Je vous l’accorde, elle est tordue Mais si elle avait ressenti ce petit quelque chose qu’elle ne ressentait habituellement qu’en présence de personnes bien caractérisées, ça aurait fait relation tordue-saugrenue. Alors que maintenant, c’était juste tordu. Enfin, non. C’était aussi merveilleux. Tendre. Et étrangement, pur. Parce que physiquement, ils faisant des choses qui ne correspondaient pas à la relation de frère et sœur – et croyez-moi, Fuyu finira par trouver le bon mot –, mais au fond, leur amour était brut. Et ce qui était brut était pur. Et ce qui était pur appartenait souvent aux enfants. Et les enfants étaient naïfs. Quel mot pouvait englober tout cela ? Ah. J’ai trouvé. La relation qu’entretenaient Finn et Fuyu était simplement... Idyllique.

Elle attendit quelques instants, devinant sa réponse. Il ne devait plus avoir d’idées. Elle non plus n’avait plus grand-chose en réserve. En fait, elle n’avait rien du tout. Mais ça, Finn n’avait pas besoin de le savoir, n’est-ce pas ? Et puis, il l’enlaça et déposa son front contre le haut de son crâne. Au lieu de lui entourer le cou de ses deux bras, comme elle l’aurait fait habituellement, elle se contenta de lui entourer la taille et de coller son propre front à son torse, fermant les yeux, ne sachant pas que le jeune homme faisait de même. Sa réponse ne l’étonnant pas le moins du monde, elle ne bougea pas d’un iota. Pas tout de suite, du moins. Le ton utilisé, teinté d’amusement, réussit à lui soutirer un sourire après qu’elle ait repassé la voix de Finn prononçant les deux mots en boucle dans sa tête. Et puis, plus rien. Tous deux se turent. Fuyu ne pensait à rien. Strictement à rien. Elle était totalement hypnotisée par les battements réguliers du cœur du brun. Et quand il parla, ça lui sembla loin. Tellement loin. Mais elle retint un mot. Juste un. Sommeil. Elle avait terriblement sommeil. Elle refusa pourtant de se redresser, sentant qu’il manquait quelque chose. Mal de partout. Tiens. Qu’avait-il bien fait pour avoir mal de partout ? Était-il courbaturé ? Sûrement. Relevant la tête, elle ne trouva néanmoins pas la force de lui demander pourquoi est ce qu’il avait mal.

Jamais Fuyu n’a été si heureuse d’entendre quelqu’un lui lancer un défi. Dans la bouche de quelqu’un d’autre, ça aurait sonné drôlement faux. Mais vu que c’était Finn qui parlait, alors c’était parfait. Rattraper leurs nuits blanches. C’est vrai, c’était ça qui avait fait qu’ils se retrouvent tous deux ici, aujourd’hui. C’est comme si Morphée les guettait tous deux. Peut-être s’était-il insinué entre eux. Quoique non, vu la façon dont ils étaient collés l’un à l’autre, même un Dieu ne saurait réussir à s’installer entre eux deux. Quoiqu’il en soit, elle était prête à dormir à peine son oreille touchera-elle quelque chose de solide autre que le torse de Finn. En fait, même ça lui convenait, il fallait juste qu’elle s’assoie. Même pas qu’elle s’allonge. Avec ce jeune homme à ses cotés, il ne lui faudra pas longtemps pour sombrer dans ses rêves. Dans des rêves correspondant d’avantage à une adolescente de quinze ans banale. Bien qu’il n’y ait pas réellement de banalité. Pour Fuyu, banalité, dans ce contexte, rimait juste avec parents aimants. Pas mort et agression. C’est tout.
Elle se décolla de son torse à contrecœur et lui sourit faiblement. Elle avait dit qu’elle avait été cap, non ? Même si elle ne s’attendait pas vraiment à cela. Après tout « quelque que soit le défi » incluait celui-ci aussi.

– Je ne reviens jamais sur ma parole. Et puis, ton lit m’a manqué.

Elle rit faiblement en revenant se caler contre lui. Là, ça voulait dire : cap, chez toi. Mais d’une façon correspondant un peu plus à Fuyu. Elle referma les yeux en empoignant la chemise de Finn, resserrant quelque peu l’étreinte. Une nouvelle fois, elle se laisse hypnotisée par les battements réguliers de son cœur. Ça créait une douce mélodie. Tellement agréable. Si entraînante. Et elle se laissa entraîner. Parce qu’elle ne réussit pas à lutter. Parce qu’elle ne voulait pas lutter. Sauf que maintenant, elle pensait à quelque chose. Elle réfléchissait. Mais pas à ce qui avait été dit. Pas non plus à ce qui avait été fait. Seulement à ce qui n’avait pas été dit. Au courage qui lui manqua pour le lui dire l’autre soir, alors que lui-même le fît, la devançant. Maintenant, c’était à elle. À trop y penser, elle finira par se raviser. Parce que ça se passait toujours comme ça. Alors, une nouvelle fois, elle releva la tête. Mais quand elle ouvrit la bouche, ce n’étaient pas les mots qu’elle voulait prononcer qui sortirent. Son courage l’avait encore désertée.

– Heureusement que je sais où tu habites, hein. T’imagines si je devais compter sur toi, on n’arriverait pas avant la tombée de la nuit !

Elle lui tira la langue d’un air gamin, sachant au fond qu’il y avait une part de vérité dans ce qu’elle venait de dire. En fait, tout était vrai. Vraiment tout. Mais bon. Pas la peine d’en faire tout un plat, tout de même. Quoique. Basculant la tête en arrière, ayant relâcha sa poigne, mais n’ayant pas desserrée son étreinte, elle étouffa un rire. Non mais sérieusement, comment est ce qu’on pouvait n’avoir aucun sens de l’orientation ? Et si seulement Finn abandonnait au bout de cinq minutes. Non. Il tournait et tournait, quitte à former des ronds dans la ville. Fuyu le sauvera aujourd’hui. Elle lui épargnera aussi l’humiliation de l’autre soir. Et qu’il n’aille pas lui dire que c’était pour se dégourdir les jambes, surtout !

Juste un mot. Pourquoi ne pouvait-il pas le dire ? Le lui dire ? Elle laissa tomber ses deux bras le long de son corps et après avoir redressé sa tête, elle la pencha sur le coté, observant Finn d’un œil attentif. Elle tentait, comme elle l’avait déjà fait tant de fois, de puiser le courage nécessaire dans les yeux du brun. Parfois elle le trouvait, d’autre fois c’était peine perdue. Aujourd’hui, c’était entre les deux. Le reste dépendait de sa propre volonté. Et en ce moment, elle était plus forte que tout. Un très léger sourire fleurit au coin de ses lèvres, éclairant son visage d’un halo d’innocence.

– Finn ? L’autre soir, je ne t’ai pas dis quelque chose. Je vais y remédier. Sache juste que ça vaut aussi pour aujourd’hui... Merci.

Le dernier mot fut soufflé. Mais il l’avait sûrement entendu. Se hissant sur la pointe des pieds, elle lui déposa un baiser chaste sur les lèvres. Elle vint ensuite glisser sa main dans la sienne et commença à l’entrainer, revenant sur ses pas. Un simple mot. Il lui avait fallu plutôt longtemps pour le dire. Mais maintenant, c’était fait. Et elle se sentait tellement mieux.

Finn, son grand-frère. C’était l’homme qui lui avait promis de ne jamais l’abandonner. Finn, son protecteur. C’était l’homme qui lui avait gentiment ordonné de quitter la ruelle, l’autre soir. C’était aussi celui qui ne voulait pas qu’elle parle de lit en y associant son désir d’être accompagnée. Finn, Finn. Lui, c’était un mélange de son grand-frère et de son protecteur. En fait, ce n’était que du blanc. Que de la lumière. Et c’était aussi celui qui venait de passer une partie de son après-midi avec elle. Et puis, il y avait Finn Baskerville. Le malaimé. L’ange. L’ange sans ailes. L’ange déchu ayant autrefois été archange. L’ange de la mort. Finn Baskerville, c’était Finn plus son coté sombre. Jusque là, Fuyu avait toujours aimé Finn. Mais pas que. Elle l'avait aimé, mais elle avait toujours su qu’il avait un coté noir. Ce n’était pas possible qu’il n’y ait en lui que du blanc. Ça ne l’avait pas empêché de l’aimer. Il n’y a que l’appellation qui diffère. Avant, c’était Finn plus son coté sombre. Maintenant, c’était Finn Baskerville.

The End ♫
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