Zwei avait quartier libre, aujourd'hui. Surprenant, nan ? Non seulement elle avait le contrôle total de son corps - certes pendant une courte durée, mais tout de même - et en plus, Lottie lui avait laissé une journée de libre. Pas de boulot ! Pas de mission où elle ne pourrait pas tuer quelqu'un ! Bon, malheureusement, ça voulait également dire "pas de Vincent" puisque lui, au contraire, avait des choses importantes à régler durant cette journée. Même si la Baskerville était déçue de ne pouvoir voir son Vincent adoré, elle savait qu'on ne pouvait pas tout avoir. Bah, elle trouverait bien un moyen de s'amuser !
Et pour cela, elle irait dans l'endroit où elle se ferait le moins remarquer. Sablier ? Noooon, y a strictement rien à faire à Sablier. Reveil, c'était bien mieux ! Les rues sombres, encore mieux. Cependant, vu qu'elle était autrement - ou plutôt son corps était - connu sous le nom d'Echo, elle devait faire en sorte qu'on ne la prenne pas pour elle. C'est pourquoi le matin même, elle avait attaché ses cheveux sur le côté avec son habituel bijou d'argent, et réuni toutes ses forces pour trouver le courage d'aller demander une robe à Lottie. Au vu de l'air qu'avait la nouvelle chef des Baskerville sur le visage, elle devait s'imaginer que Noise avait un rencard. Ouais, c'était probablement ça. Zwei s'était sentie bien bête, et même pour une mission d'infiltration, elle s'était jurée de ne plus aller la voir pour des conseils vestimentaires. 
En plus elle avait vu qu'Echo, dans sa tête, avait manqué de s'étouffer en l'entendant demander une robe. Sale gamine. La Baskerville avait répliqué en criant à l'adolescente que vu qu'elle ne pouvait pas mettre sa cape rouge en ville, elle devait bien trouver autre chose pour passer inaperçue. Echo avait finalement arrêter de s'étouffer et était restée muette, laissant tranquillement Zwei profiter de sa journée de repos. 

La voilà donc vêtue d'une jolie robe bleue que lui avait dégoté Charlotte. Avec ses deux jupons superposés bleus pâles, ainsi que les rubans gris parsemant la jupe, le corset serré à souhait et orné de dentelle, elle passait inaperçue dans le sens où personne ne la prendrait pour Echo. Le bleu avait beau être sa couleur préférée, elle de sentait quand même un peu ridicule. Pour parfaire le tout, cette folle lui avait accroché un nœud leu dans les cheveux, cachant son habituel bijoux d'argent. Elle avait même tenté de lui faire porter des talons ! Vous imaginez ? Heureusement, après quelques essais infructueux, elle avait laissé tomber cette idée, au plus grand plaisir et soulagement de Zwei. Cette dernière s'était finalement rabattue sur une paire de ballerine bleues avec un nœud assortis à celui trônant dans ses cheveux. Elle était juste méconnaissable. Et très jolie, bien que son sourire un peu cinglé et ses yeux pétillants de folie ternissent le tableau. 

Miss Zwei était donc partie dans les rues les plus sombres de la ville, histoire de trouver quelqu'un avec qui s'amuser. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ou torturer quelqu'un. Ses victimes préférées, Oz Vessalius et Gilbert Nightray, lui manquaient, en un sens. Sans eux, elle avait pas grand chose à faire durant son temps libre. Mais bon, ce n'était pas plus mal, car elle de retrouveraient probablement de nouveau assignée à résidence si elle faisait encore une bêtise. Une bêtise, justement, c'est ce qu'elle ferait peut-être aujourd'hui... Elle avait besoin de quelqu'un qui, sans se douter de rien, tombe dans son filet. Elle ne savait pas qui ce serait, elle ne savait pas ce qu'elle lui ferait, mais ce qu'elle savait c'est qu'il y aurait quelqu'un qui viendrait. Après, on verrait bien ce qu'il se passerait.  

Finalement, après quelques temps d'errance à travers les rues peuplées de malfrats, une fine pluie se mît à tomber. Puis des trombes d'eau de déversèrent sur la capitale. 
Zwei se mît à courir à travers les rues, soulevant sa robe gorgée d'eau, et manquant de trébucher à plusieurs reprises. C'était définitivement la derniere fois qu'elle demandait une robe a cette cinglée de Lottie ! 
Elle courrait dans les rues vides et sombres, tentant de regagner le centre-ville, quand elle percuta un homme aux cheveux blancs et aux yeux violets, et se retrouva sur les fesses. 
Laissant échapper un juron, elle se massa l'arrière train. 
C'était vraiment une journée nulle !!

[je vois ta tête. Je te vois. Ne te moque pas de moi, j'ai jamais d'idées pour les titres T.T]

Revis c'était levé de bonne humeur aujourd'hui, mais cela n'a rien d'étonnant, cet homme semble toujours de bonne humeur ! L'a-t-on déjà vu en colère ou même déprimé ? Que nenni, il affiche toujours un habituel sourire et il compte bien le laisser sur son visage.
Aujourd'hui encore, ce sont les cris des marchands, attirant les passants vers leurs marchandises, ainsi que le martellement de sabots des chevaux tirant les calèches qui le réveillèrent. C'est l'inconvénient lorsque l'on habite dans une rue marchande, mais c'est aussi le genre de rue dans lesquelles on peut rencontrer toutes sortes de personnes et c'est cela qui intéressait notre homme.
Il passa devant un miroir en se levant, combien de temps s'était écoulé sans qu'il ne prit la peine de s'y regarder ? Depuis le jour où il avait cessé d'être Glen Baskerville, il avait tendance à négliger son apparence. Ses cheveux n'étaient plus coiffés comme d'antan, coiffure qu'il n'arriverait, de toutes les façons, pas à refaire seul ; il se contentait de passer quelques coups de brosse sur sa chevelure tous les jours, juste pour ne pas y accumuler trop de nœuds. S'il voulait sortir il devait aussi choisir de quoi s'habiller, il avait toujours ses vêtements luxueux mais s'il les portait il se ferait certainement remarquer alors que lui souhaitait passer inaperçu. Il opta donc pour des vêtements simples et ternes et s'habilla rapidement ; il essaya aussi plusieurs coiffures, sans en trouver une qui lui convenait, il se contenta finalement d'une queue de cheval tout en laissant une mèche retomber sur son visage.

Le Baskerville passa son temps à serpenter les rues de la capitale, s'arrêtant à chaque café. Non pas pour boire, ce n'était pas dans les habitudes de Revis, il y allait parce qu'il savait que c'était l'endroit idéal pour entendre les derniers ragots de la ville. Tout y était dit, meurtres, adultères, enlèvements, disparitions, alors à quoi bon acheter les journaux ? Il est vrai que ce qui intéressait vraiment l'homme aux cheveux blancs était les informations sur l'abyss mais les civils n'étant pas aux courant de l'existence de celle-ci, il était évidemment qu'il n'en obtiendrait aucune ici.
Il ne restait jamais bien longtemps dans le même café, il ne voulait pas que les habitués se souviennent de lui, il voulait rester le plus discret possible, ne pas être vu, ni reconnu, il voulait juste observer en toute tranquillité.

Après avoir déjeuné il continua son chemin, essayant de déterminer sa prochaine destination. Le ciel commençait à s'obscurcir, il allait certainement pleuvoir... Dommage, il aurait voulu se rendre à Sablier pour regarder de loin sa famille. Il n'y allait que rarement, de peur de se faire repérer par l'un d'entre eux, c'est qu'en plus ils seraient capables de l'attaquer ces imbéciles, s'ils le prenaient pour un membre de cette organisation appelée Pandora. Mais en regardant le nuage noirs se rapprocher dangereusement de la ville, il pensa bon de ne pas trop s'éloigner et prit la décision de s'aventurer à la place dans les rues plus sombres. Après tout c'est là où l'on doit se rendre si l'on désire avoir une chance d'obtenir quelques donnés sur l'abyss. Bien que les contractants illégaux ne soient pas les meilleurs informateurs que l'on ait, mais c'est parfois mieux que rien...
À peine fut-il entré dans une de ces rues qu'il sentit de fines gouttelettes tomber sur son visage.

-Bon sang...

Et il ne fut pas au bout de ses peines, les légères gouttes furent vite remplacées par des trombes d'eau qui mouillèrent bien vite ses vêtements ainsi que ses longs cheveux. La pluie qui tombait brouillait sa vue mais ne le fit pas se presser, il n'en avait ni l'envie, ni la force. Certes son corps était plus résistant depuis son passage dans l'abyss mais il préférait quand même ne pas le forcer pour rien. Puis il y eut un choc, il avait à peine eu le temps de distinguer une jeune fille, tout de bleue vêtue, avant que celle-ci ne le percute de plein fouet.

-Pardonnez-moi, je ne vous ai pas vu à temps. Il lui tendit pour l'aider à se relever avant de reprendre. Vous ne vous êtes pas fait mal ?

Il prit le temps de la détailler un peu. Ses cheveux étaient plutôt courts et attachés avec un ruban bleu. Elle portait une superbe robe, de la même couleur que le reste, qu'une personne plus démunie n'aurait certainement pas pu s'acheter. Devant cette tenue, il vint vite à penser qu'elle avait un rendez-vous. Quel dommage que la pluie soit venue tremper tout ça, et ce n'était pas en tombant qu'elle allait arranger l'état de ses vêtements !

[Ne t'inquiète pas pour ça, les titres sont effectivement dur à trouver ._.]

Zwei regarda la main que lui tendit l’homme, puis son visage, de nouveau sa main, son visage, sa main… Et finit par se relever toute seule en prenant soin de ne pas le toucher. Et explosa.

« Non, ça ne va pas ! J’espère que vous êtes contents ! Vous avez vu l’état de mes vêtements maintenant ?! Vous auriez pu faire attention ! »

Elle sautillait sur place en hurlant sur le bonhomme. Bon, ce n’était pas comme si ça l’embêtait vraiment que les jolies fringues de Lottie soient toutes barbouillées de pluie et de boue, mais l’homme avait l’air embêté de l’avoir percutée… Alors pourquoi ne pas l’enfoncer plus et le rendre responsable de tout cela, bien que la faute provienne uniquement d’elle ? C’était plus drôle ainsi, non ? Le comportement typique d’une sale gamine pourrie gâtée. Le sourire de Zwei s’éclaira un peu, et elle continua de trépigner sur place. Que pouvait-elle faire pour l’embêter ? Il y avait plein de possibilités, mais ce que Zwei voulait faire aujourd’hui, c’était embarrasser les gens.
D’un geste, elle détacha le nœud dans ses cheveux et le laissa tomber par terre. L’adolescente le regarda s’embourber dans la boue, et détourna les yeux. Lorsqu’elle releva les yeux, elle fixa celui qu’elle avait percuté et le pointa insolemment du doigt.

« Qu’avez-vous à dire pour votre défense, manant ?! »

… « Manant » ? Noise avait utilisé ce mot sans vraiment y penser. A bien y réfléchir, elle se rappela que cette idiote de B-Rabbit l’avait utilisé en présence d’Echo, et que celle-ci l’avait noté dans un coin de sa tête. Manant. Ça sonnait bien. Ouais, elle le réutiliserait. Au lieu d’attendre bêtement une réaction de la part de l’homme, Zwei l’examina plus en détail. Ses cheveux blancs étaient plutôt longs, et étaient peignés sans grand soin. Ses yeux violets étaient surplombés de cils bien noirs, et sa peau était assez pâle. On aurait presque pu croire qu’il était malade. Il était également bien plus grand que la Baskerville, ce qui l’intimidait un peu. Cependant, elle savait qu’elle n’avait pas de raison d’avoir peur. Elle pouvait invoquer Dledum dès qu’elle le désirait, et, de plus, ne sentait pas la présence d’une Chain dans les environs. Cet homme semblait être parfaitement normal. Enfin, pour autant que quelqu’un puisse être normal dans ce monde. En soupirant, elle reporta son attention sur les environs.
La ruelle était vide, ils n’étaient que tous les deux. Des deux côtés se trouvaient des immeubles délabrés, mais ça ne les protégeait pas pour autant des trombes de pluie s’abattant sur eux. Plusieurs fois, des cheveux vinrent gâcher la vue de la jeune fille. Au bout d’un petit moment, elle finit par en avoir marre et les remit violemment derrière ses oreilles, les coinçant de façon à peu près élégante. Levant les yeux au ciel, Zwei put apercevoir l’énorme nuage noir qui surplombait les bâtiments. Et avant même qu’elle n’ait pu maudire sa chance, un éclair illumina la ville et le tonnerre gronda. Comme si la journée n’était pas assez pourrie comme ça.

L’adolescente fut tentée de partir s’abriter, mais elle ne voulait pas lâcher l’homme et était décidée à obtenir des excuses, voire même à ce qu’il se traîne par terre pour implorer son pardon. Alors elle resta en face de lui et le fixa d’un regard qui n’augurait rien de bon, mélange d’agacement, de colère et de sadisme.
Qu’allait-il faire ? Comment cela évoluerait-il ? Elle était impatiente de le savoir. De plus, la pluie qui battait le pavé donnait à l’atmosphère un peu de mystère et de magie. C’était si cool !
…
Zwei secoua la tête et chassa ces pensées. Qu’est-ce qui lui prenait de penser à ça ? Elle retint un sourire. Cette journée était peut-être pourrie, mais elle espérait qu’elle prendrait une tournure intéressante !

[désolée, c'est court ><
Je ferai mieux au prochain !]

Revis fut d'abord surpris devant la réaction de celle qu'il venait de percuter, il ne s'attendait pas à pareil traitement, jusqu'à ce qu'il se souvienne qu'il se trouvait dans un des coins les plus mal famés de la ville alors cela n'avait rien de si étonnant.
Le plus surprenant fut tout de même son geste excessif lorsqu'elle jeta son nœud par terre. *Ses cheveux mouillés avaient déjà gâché toute sa coiffure* pensa-t-il, étrangement son comportement lui donnait plus envie de rire qu'autre chose, ainsi il dut retenir le sourire qui menaçait d'apparaitre sur son visage.

Il voulut placer un mot mais fut coupé par la question de l'adolescente. Non seulement elle n'avait pas peur de lui mais en plus elle était insolente et ne le ménageait pas. Savait-elle que pointer du doigt était impoli ? Et puis... comment l'avait-elle appelé ? Manant ? On ne lui avait encore jamais faite celle-là ! Cette fois-ci s'en fut trop, il baissa la tête et mit une main sur sa bouche pour s'empêcher de rire.
Autrefois, il se serait moqué d'elle ouvertement, il ne risquait rien grâce à son statut de chef et les Chains qu'il possédait. Mais aujourd'hui c'était différent, ils étaient seuls dans cette rue et malgré les transformations qu'Alyss avait faite à son corps il n'était certainement pas apte à combattre une Chain. Car c'était bien ça le souci, ils se trouvaient dans une rue mal famée, le genre d'endroit où il n'est pas rare de croiser un contractant illégal, or cette jeune fille qui ne semblait absolument pas effrayée ni mal à l'aise, pouvait très bien en être un.
Malgré ses efforts, il ne parvenu pas à tenir plus longtemps et éclata de rire devant le regard insistant de la plus jeune. Le martellement de la pluie sur le sol avait beau assourdir son rire, il eut la certitude que l'on pouvait l'entendre de loin.

Sa vision devint blanche l'espace d'une seconde, l'éclair n'avait pas dû passer bien loin... Le climat se faisait de plus en plus inquiétant et ce n'était surement pas une très bonne idée de rester dehors, mais il ne pouvait pas partir, déjà parce qu'elle ne l'aurait certainement pas laissé faire et ensuite parce qu'il n'avait pas envie de passer à côté de pareille distraction, bien que celle-ci pût devenir dangereuse.
Le Baskerville remarqua alors une porte entrouverte, les bâtiments délabrés de la rue ne semblaient être habités et pouvaient donc servir d'abri, à condition qu'ils ne viennent pas à s'effondrer... Il reprit donc son calme pour s'adresser à elle :

-Je n'ai rien à dire pour ma défense. Mais peut-être serait-ce une bonne idée de se mettre à l'abri pour discuter ?

Il n'attendit pas sa réponse, des fois que celle-ci serait négative, et se dirigea vers la porte qu'il ouvrit avec précaution, priant pour qu'elle ne tombe pas sur lui. Celle-ci s'ouvrit sans encombre et Revis pu entrer dans le bâtiment.

En regardant autour de lui, il ne vit que des débris, des meubles mangés par les mites et des morceaux de verre provenant d'une fenêtre cassée. Certes, l'endroit n'était pas très accueillant mais c'était bien suffisant pour les protéger de la pluie.
Il ne savait pas encore quelle tournure allait prendre les choses mais, cela promettait d'être intéressant.

[Je crois que c'est encore plus court que toi, désolé ;_;]

Alors là, elle allait tabasser cet homme. Il était mort de rire. Littéralement mort de rire. Il riait à s’en taper sur les cuisses, il riait d’elle ! Zwei devint toute rouge, non pas de honte ou de gêne, mais plutôt rouge de colère. Imaginait une tomate bien mûre, avait les oreilles qui fument, les sourcils froncés et prête à tout détruire sur son passage.
Voilà, vous venez de vous représenter Noisy ! Malgré le vacarme que faisait la pluie, on l’entendait clairement se foutre de sa poire. L’adolescente serra les poings et pinça les lèvres, hésitant entre lui coller une beigne et garder son calme. En soufflant, elle se répéta en boucle dans sa tête qu’elle ne devait pas frapper les inconnus, même s’ils se moquaient d’elle. Elle. Ne. Devait. Pas. Frapper. Les. Inconnus. Non, elle ne devait pas. La Baskerville finit par se calmer, tout de même un peu exaspérée de la tournure qu’avaient pris les évènements. Elle avait voulu embêter quelqu’un, et maintenant c’était lui qui l’embêtait avec son rire assourdissant. Pendant quelques minutes elle le regarda se bidonner, mains sur les hanches, et attendit qu’il se taise. Ce qu’il finit bien sûr par faire. Une fois qu’il eut fini de rire, l’adolescente détacha ses yeux de l’homme et regarda en l’air. De gros nuages noirs obscurcissaient le ciel et le tonnerre grondait fort. Durant une ou deux secondes un éclair blanc l’aveugla, et elle comprit que ça devenait dangereux de rester dehors. Bien qu’ils soient tous deux entourés d’immeubles, ils ne devaient pas prendre cet orage à la légère et feraient mieux de s’abriter.

Elle tourna donc de nouveau son regard vers l’importun, et avant même qu’elle n’ait pu ouvrir la bouche, il la devança, lui proposant de s’abriter. Sage idée. En hochant la tête, elle se dirigea derrière l’homme vers la maison délabrée qu’il visait, et pénétra à son tour dans ce qui semblait être un salon abandonné. Un canapé éventré, dont les ressorts ressortaient (justement, ahah), des planches de bois brisées et mouillées, des trous dans le parquet… L’espace d’un fugace instant, l’adolescent crut voir une araignée gigantesque passer non loin d’elle et elle eut un petit sursaut. Elle avait horreur de ces petites bestioles, c’était vraiment répugnant. Priant pour que l’autre n’ait rien remarqué, elle referma l’espèce de plaque de bois qui servait de porte et frissonna. C’était vraiment pas accueillant, cet endroit, et il lui filait la chair de poule. A coups sûr y aurait pleins de sales bestioles… Rien qu’à l’idée qu’elles puissent grimper sur ses chevilles et la piquer, elle eut un frisson. Répugnant. Elle ferma les yeux, tentant d’oublier l’aspect lugubre et malsain de l’endroit et se concentra sur l’homme en face d’elle.

Maintenant, quel coup devait-elle jouer ? Zwei devait-elle jouer à l’offusquée, comme une dame de la haute société ? Ou alors devait-elle s’énerver et le tabasser ? Le menacer ? Lui faire les poches ? Rigoler à son tour ? Bonne question. C’était intéressant de voir comment cet homme s’était moqué ouvertement d’elle. N’importe qui d’autre se serait excusé ou l’aurait bousculée pour avoir osé parler sur ce ton à quelqu’un de plus vieux qu’elle. Mais lui, il avait ri. Il semblait ne pas penser être dans une situation désagréable. Pourtant, il aurait dû ! La jeune fille semblait être une femme de la haute société et ne manifestait ouvertement aucune peur à son égard. Il aurait dû s’excuser, la rembourser, ou quelque chose du genre ! Mais il avait rigolé. Noisy fit la moue, ouvrit la bouche et rigola à son tour.

« C’est…Drôle…n’est-ce pas ? » articula l’adolescente entre deux éclats de rire.

Après quelques minutes passées à rigoler, son visage redevint sérieux et ses yeux commencèrent à lancer des éclairs.

« TE FOUS PAS DE MOI ! »

Comme si elle trouvait vraiment ça drôle. Cet homme était définitivement fou ! Comment pouvait-on penser qu’une situation semblable à celle-ci était amusante ? La jeune fille sautilla sur place, exaspérée, et se mit à vociférer à toute vitesse.

« Te fous pas de moi ! Comment comptes-tu me dédommager de ma robe ?! C’est ta faute si je me suis retrouvée par terre ! Egalement ta faute si un orage s’est déclenché ! Après tout, c’est bien après que j’ai vu ta sale tête que les éclairs ont commencé à s’abattre sur la ville ! J’y crois pas ! T’es vraiment sans gêne ! »

Il y a des jours, comme ça, où il lui arrive de s’énerver pour des bêtises. Certes, ça n’arrive pas souvent. C’est quelque chose de rare. Mais faut croire que voir l’homme se moquer d’elle ainsi l’avait prodigieusement agacée… On verra bien comment le-dit homme réagira à cette tirade.

[Pas génial, je sais… Désolée T.T’]

Était-ce vraiment une bonne idée cet endroit ? Ce ne serait pas très malin si le plafond venait à s'écrouler sur eux. Bon, les murs semblaient solides, mais la fissure qui s'étendait sur l'un d'eux n'avait vraiment rien de rassurant. Le bâtiment semblait grouiller de toutes sortes d'insectes. Tiens, en parlant d'insecte, il venait de marcher sur un cafard.
Il crut voir la jeune fille tressaillir. De peur ? De froid ? Les deux réponses semblaient possibles. De peur, mais de quoi ? De lui ? Non, impossible, il c'était largement rendu compte plus tôt qu'il ne l'effrayait pas le moins du monde. Qu'est-ce que ça pouvait être alors ? Revis sourit. Les bestioles peut-être ? La plupart des adolescentes et même des femmes en générales en avaient une sainte horreur, voilà qui était d'ailleurs bien amusant. Pensant avoir suffisamment ri, il préféra ne pas imaginer dans quel fou rire il entrerait si elle venait à sursauter à cause d'une araignée ou tout autre animal. Ensuite, de froid ? C'est ce qui paraissait le plus probable, avec ses vêtements et ses cheveux mouillés, elle aurait de bonnes raisons de greloter. S'il avait voulu se servir d'elle, l'homme aux yeux violets lui aurait proposé sa veste, mais vu la façon dont elle avait refusée sa main lorsqu'il avait voulu la relever, elle rejetterait surement tout autant l'habit. Il se dispensa donc de ce geste inutile.

L'homme attendit qu'elle reporte son attention sur lui pour détailler un peu son visage. Laissait-elle paraître un sentiment ? Non, elle semblait plutôt réfléchir. Il était allé trop loin, c'était sûr. Il savait pourtant qu'il devait être plus prudent, mais aucunes bonnes résolutions ne pouvaient changer l'éternel moqueur qu'il était. Qu'allait-elle faire maintenant ? Peut-être devrait-il essayer de rattraper le coup ?
Il soupira. Cette histoire commencer à lui faire se poser bien des questions !

Un silence pesait dans le bâtiment, le genre de silence qui nous semble particulièrement long. Et Revis n'aimait pas les silences, surtout dans ces situations, il s’apprêta donc à parler lorsqu'il fut de nouveau coupé par l'adolescente. Cette fois ce n'était pas avec une phrase, mais un rire.
Attendez. Un rire ?
Mais oui, elle riait ! Pour le coup il fit vexer de se sentir ainsi imité, bien que la réaction de la jeune fille était bien amusante. Le rire provoque le rire, c'est bien connu. Mais devait-il vraiment rire avec elle ? Il ne souhaitait pas prendre de nouveau ce risque. Et il eut raison puisque, peu après, elle piqua une colère pire que la précédente. Si ses yeux pouvaient tuer c'est clair qu'il serait décédé et même enterré depuis longtemps. Tiens, il n'avait jamais vraiment songé à un testament, à qui pouvait-il bien donner ses biens de toute façon ? Bon, ce n'était vraiment pas le moment de songer à cela. Ou bien peut-être était-ce le bon moment en fait, vu la manière dont elle lui criait dessus.
Il la regarda crier, réfléchissant à ce qu'il pouvait dire ou faire dans cette situation. Mais si encore elle se contentait de crier, là elle se mettait même à lui reprocher des phénomènes naturels. La seule chose qu'il ne pouvait pas nier était d'être sans-gêne.
Bien que les choses prirent une tournure qu'il n'avait pas imaginé, Revis resta stoïque devant l'énervement de la plus jeune. Elle était en pleine adolescence, ça devrait lui passer, non ? Peut-être était-elle dans une période défavorable. Bon cette fois ça suffisait, il commençait vraiment à s'éloigner du problème.

- L'orage ne semble pas près de se finir donc on va rester coincer ici un moment. Et ce serait d'autant plus long si on passe ce temps dans une mauvaise entente.

Aucune réponse aux questions qu'elle lui avait posées ne figurait dans sa phrase. Pouvait-il seulement répondre à ce qu'elle lui avait dit ? À part à l'histoire de la robe à rembourser, mais il préférait faire comme s'il n'avait rien entendu.
Et maintenant, comment réagirait-elle ? Est-ce qu'elle allait se mettre de nouveau en colère et, dans ce cas, Revis n'avait aucune idée de la tournure que cela risquait de prendre. Où allait-elle entendre raison et se calmer ?
Au moins, il avait réussi à ne pas rire avec elle, ça aurait surement fait tout empirer...

[J'ai toujours l'impression de faire un truc court ;_;]

« L'orage ne semble pas près de se finir donc on va rester coincer ici un moment. Et ce serait d'autant plus long si on passe ce temps dans une mauvaise entente. »

Là, il marquait un point. Il était vrai qu’à l’entendre gronder, ce satané orage ne semblait pas prêt de s’arrêter. Et déjà que s’abriter ici était une mauvaise idée, il ne fallait pas en plus qu’elle se retrouve coincée avec quelqu’un qui la faisait chier – désolée pour le mot, mais c’est le cas – au plus haut point. Alors, en plaquant un sourire un peu forcé sur son visage, Zwei tendit sa main à l’homme, prête à se présenter.

« Vous n’avez pas tort. Alors, reprenons depuis le début. Mon nom est… »

Là, gros blocage. Elle n’allait tout de même pas sortir qu’elle était une Baskerville, à un inconnu, en plus avec le corps de cette abrutie d’Echo dévoilé ! Elle était presque sûre qu’un bonhomme fréquentant des rues mal famées comme cela ne pouvait être de Pandora, ou même d’une famille de haute noblesse, il restait cependant un pourcentage de risques non négligeables. Et s’il s’avérait que cet homme faisait bien parti de ses ennemis, le nom de Zwei risquait de plus d’être reconnaissable. Après tout, vous avez rencontré combien de jeunes filles ayant le prénom de Zwei ? Personnellement je n’en connais qu’une, et c’est elle-même qui hésitait à dévoiler son identité à l’homme. Noisy hésita quelques secondes de plus avant de sortir un prénom totalement bidon, omettant volontairement de donner un nom de famille. De toute façon, si ça se trouve, l’homme allez lui aussi donner un nom bidon. Voire ne pas se présenter du tout !

« Mon nom est… euh, Amy. Enchantée de vous connaître ! »

Amy. Elle se rappelait avoir entendu une mère appeler sa fille ainsi dans la rue, peu de temps auparavant. Pour une fois, elle remercia silencieusement cette dame d’avoir enguirlandée sa fille en public, ça lui avait permis de trouver un nom de substitution. Maintenant, elle n’avait plus qu’à ne pas l’oublier.
En attendant sa réponse, la prétendue « Amy » fixa l’homme. Elle se forçait à sourire afin qu’il ne perçoive pas le gros mensonge. Cependant, à son avis, c’était peine perdue, car il ne semblait pas aussi stupide que son apparence pouvait le laisser penser. Mais elle se forçait tout de même à paraître un peu moins en colère que tout à l’heure histoire de donner l’illusion qu’elle s’était calmée. Mais bon Dieu, qu’elle se maudissait d’avoir foncé dans cet homme et d’avoir accepté de venir s’abriter ici !
Cependant, quand elle parlerait à Lottie de cette mésaventure, la chef ne pourrait être que fière qu’elle ait pensé à dissimuler son identité… C’était ce que pensait Noisy, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que balancer à Lottie qu’elle était partie se balader dans les rues sombres et malfamées de Réveil, qu’elle avait foncé dans un homme, avait massacré& la jolie robe qu’elle lui avait donné, et espérait s’amuser en torturant le-dit bonhomme dans lequel elle avait foncé, c’était comme signer son arrêt de mort.

A coups sûr, on la mettrait encore aux arrêts, et Echo reprendrait le contrôle du corps. Et ça, hors de question que ça arrive ! Alors cette histoire devrait rester secrète. Noisy reporta son attention sur l’homme, se tirant de ses pensées, et attendit sa réponse.

[Meuh non c’est pas court ! Par contre c’est marrant, mais à chaque fois j’ai l’impression de mettre dix ans pour répondre ! *regarde la date*… C’est pas une impression \o/
Désolée, j’irais plus vite la prochaine fois ! T_T]

Elle semblait disposée à se calmer à présent. Néanmoins son sourire forcé n'échappait pas à son attention, elle ne le faisait pas de bon cœur, c'était sûr. Peu importe, du moment qu'elle ne criait plus.
Elle lui tendit la main et il la prit, avec un sourire légèrement amusé. Elle était prête à se présenter, pourtant un silence s'était installé avant qu'elle ne dise son prénom, comme une hésitation. Il n'y a pas mille et une raisons d’hésiter à se présenter. Cela peut être que l'on n'a pas envie que notre interlocuteur le sache, parce qu'on l'on a des choses à cacher ou tout simplement parce que l'on ne veut pas qu'il s’immisce dans notre vie. Ou alors, la personne a tout simplement oublier son prénom, ça peut arriver à tout le monde, non ? Ironique, évidemment.
D'ailleurs, elle s'était contentée de lui dire son prénom. Était-ce volontaire ou avait-elle simplement oublié de le dire ? Dans la mesure où elle se trouvait dans les rues mal famées de la rue, il semblait évident qu'elle cachait quelque chose. Tant pis, Amy ferait très bien l'affaire.

-Enchanté Amy.

Il n'avait pas l'attention de dire quoi que ce soit sur lui. Il aurait pu lui donner un faux nom, mais préféra opter pour "oublier" de se présenter à son tour. Si elle venait à demander son prénom, il improviserait.
Même si, après réflexion, il ne risquait pas grand-chose à dire son prénom. Même ceux qui l'avaient connu, il y a cent ans, ne l'avaient appelés que Glen. Jack était peut-être le seul à l'avoir nommé Revis au moins une fois.
Par contre, tout comme elle, il ne citerait pas son nom de famille, c'était bien trop dangereux, voir stupide.
Au niveau des Baskerville, il y avait deux types de personnes. Celles qui ne savent pas qu'il existe réellement et pensent qu'ils ne sont qu'un mythe. Et les membres de Pandora, qui en ont après eux.
De toutes façons, Revis ne devait pas dire son nom, même aux autres membres de sa famille. Il devait se faire discret auprès d'eux aussi.

Il décida d'entamer un autre sujet pour éviter d'avoir à revenir là-dessus.

-Alors, est-ce que vous habitez Reveil ? Il ne me semble pas vous avoir déjà vu.

Sa question était idiote. Il était arrivé, un peu plus tôt, à la conclusion qu'elle était de famille noble, vu sa robe. Lui, vivait dans les bas quartiers de la ville, il n'avait donc que peu de chances de croiser un noble. Mais bon, il fallait bien qu'il trouve un sujet de conversation, il ne se voyait pas rester des heures à ne rien dire.
Il aimait parler, il parlait trop même. Il trouverait toujours quelque chose à dire, au moins pour passer le temps.

La pluie tombant à seau et le tonnerre grondant ne laissait pas de place au silence, mais ce n'est pas spécialement le genre de bruit qu'il appréciait. Il préférait tout de même avoir une conversation avec la jeune fille. Et puis, s'il en apprenait assez, peut-être qu'elle pourrait devenir intéressante pour lui. Bien que, la manipulation n'était pas ce à quoi il pensait le plus en cet instant. Tout d'abord, il devait voir comme les choses allaient se tasser. Ensuite, seulement, il jugerait de ce qu'il peut faire de cette rencontre. Patience, patience.

[Ne t'inquiète pas pour le retard, c'est moi qui ai battu le record ;_;
Mais j'ai une excuse ! J'avais une fiche à faire sur un autre forum uu Bref, mieux vaut tard que jamais ? éè]

La prétendue Amy esquissa un sourire non forcé : il s’était bien gardé de se présenter, le bonhomme. Devait-elle lui demander son nom ? Bah, peu importe, ça ne l’intéressait pas vraiment. Qu’il veuille garder son nom secret ou non, elle s’en foutait. Après tout, elle avait bien menti, elle ! Entre mentir et omettre de dire quelque chose, lequel est mieux ?
Bonne question. M’enfin.
Zwei le vit hésiter un peu avant d’enchaîner sur un autre sujet. Comme s’il voulait éviter qu’elle lui demande de décliner son identité. Noisy n’en fit guère cas, comme dit plus haut, peu lui importait. Si elle acceptait de « sympathiser » avec cet étrange homme, c’était juste pour passer le temps en attendant que la tempête s’arrête. Elle réfléchit donc quelques secondes avant de répondre à sa question, comme si elle cherchait que dire. C’était en effet le cas, elle devait construire une fausse identité immédiatement, et ne pas fournir trop de détails pour éviter de les oublier plus tard. Et comme elle n’avait jamais été vraiment douée à ce jeu-là, elle improvisa quelque chose d’incroyablement banal, mais probablement suffisant pour satisfaire la curiosité de son compagnon de fortune.

« Eh bien, je vis avec mes parents dans un manoir un peu plus en amont de la ville. Ce n’est pas à proprement parlé dans une campagne désertique, mais pas loin. Disons qu’au moins, c’est tranquille. Cependant, j’étais venue à Réveil aujourd’hui avec mon précepteur, pour avoir la chance de rendre visite à une bonne couturière, mais nous nous sommes perdus dans la plus grande des rues marchandes. Pourrais-je vous demander de me raconter un peu votre histoire ? JE suppose que vous, vous habitez cette jolie ville ? »

Ce petit discours bien parlé était sorti de sa bouche tout seul, sans qu’elle n’ait eu besoin de se forcer pour être polie. Elle avait été habituée très tôt à parler comme une lady et n’avait donc aucun problème avec cela. Au contraire, elle appréciait de parler ainsi. Ca l’amusait, et la faisait paraître supérieure à son interlocuteur, tant que celui-ci ne faisait pas partie d’une famille de noble plus puissante.
D’ailleurs, ça aurait pu être le cas, mais « Amy » en doutait sérieusement. Cet homme, avec ses fringues dépareillées et pas en excellent état, se promenant dans les rues les plus malfamées de la ville, ne pouvait être un riche noble. C’était tout simplement impensable. Certes, elle connaissait bien des nobles (hm, un certain Gilbert…) vivant dans les bas-quartiers de la ville, mais avec cette tête là… Certainement pas. M’enfin. Là n’était pas la question.
L’adolescente attendait de voir ce qu’il allait lui répondre. Elle gardait son regard fixé sur lui et ses oreilles ouverte, prête à intercepter le moindre signe montrant qu’il mentait. Bien sûr, si elle le remarquait, elle ne lui en parlerait pas, et ne l’accuserai pas de mensonges. Il valait mieux garder un as dans sa manche. Si ça se trouve, elle apprendrait quelque chose de compromettant sur lui et il pourrait devenir un gentil petit bonhomme à sa botte.

Noisy soupira légèrement. « Un gentil petit bonhomme à sa botte »… Ca paraissait impossible dit ainsi. La jeune fille n’avait jamais été très bonne en manipulation, comme aux échecs d’ailleurs. Et les deux revenaient à peu près à la même chose. Bien qu’elle ait essayé de s’initier à ce jeu barbant pour se rapprocher de son Vincent adoré, elle n’avait jamais réussi à se souvenir ne serait-ce que de la place des pièces sur l’échiquier. Cela la désespérait. Mais bon, passons.

La jeune fille était pensive, et fixait sans vraiment le voir l’homme devant elle. Dehors, la pluie continuait de tomber. Restait à espérer que ça ne dure pas trop longtemps…

[c’est moi ou à chaque fois qu’on poste un message, on s’excuse ? XD
Eh ben grande nouvelle : cette fois-ci, je ne m’excuse pas ! J’ai répondu rapidement et – je pense – correctement ! C’est un exploiiiiiiit *-*
*sors*]

Elle ne lui demanda nullement de décliner son identité. Cela n'avait même pas l'air de l’intéresser. Tant mieux, ça lui facilitait la tâche.
Il attendit sa réponse. Si la jeune fille mentait sur son identité alors allait-elle réussir à s'en crée une fausse aussi rapidement ? C'était un défi intéressant
Un défi qu'elle le releva plus que bien vu le discours qu'elle lui donna. Ses sentiments étaient maintenant partagés, l'albinos ne savait pas ce qu'il devait en penser. Son histoire tenait la route et elle parlait comme une fille de bonne famille, mais ça il s'en était déjà douté à la vue de ses vêtements. Alors, disait-elle la vérité ? Après tout, elle aurait pu ne lui mentir que sur son nom. L'ennui, c'est que maintenant c'était elle qui quémandait des informations sur lui. Évidemment, il fallait que ça arrive. Bon, il était bien capable de trouver rapidement quelque chose à dire, il n'était même pas obligé de lui mentir, il n'avait rien à cacher quand il s'agissait de son habitat.

- J'habite la ville, effectivement. Mon appartement n'est pas très éloigné d'ici, il se trouve près des rues marchandes, mais je dois bien avouer que la vie y est plutôt ennuyeuse. Il marqua une courte pause avant de reprendre. En tout cas, si vous revenez un jour dans la ville, évitez de venir par ici, ces rues sont assez malfamées, voyez-vous ? D'ailleurs, cela m'étonne que vous ayez pu vous retrouver ici, habituellement les personnes perdues restent là où il y a une foule et je ne pense pas que vous trouverez ici votre précepteur.

C'était vrai, il n'avait jamais vu quelqu'un dans ces ruelles qui ne connaissait les dangers que l'on peut y trouver. Soit, il le lui avait fait remarquer pour observer ses réactions et ainsi deviner si elle avait effectivement quelque chose à se reprocher. Le seul souci c'est que son argument pouvait se retourner contre lui. Elle allait surement se demander ce que lui faisait dans ce genre d'endroit, il avait même avoué qu'il savait qu'ils étaient mal fréquentés.
Leur situation ressemblait à un combat. Le genre de combat où nous n'avons besoin, ni d'armes, ni de nos poings, ni de quoi que ce soit d'autre; il se faisait mentalement et oralement. Tous deux étaient à l'affut du moindre faux-pas ou d'un signe montrant que l'autre mentait, leur permettant ainsi d'obtenir des informations pouvant les intéresser.
Il observait attentivement son visage, à la recherche d'une hésitation ou d'une expression suspecte. A vrai dire, c'était plus par curiosité qu'autre chose, mais s'il trouvait une façon de l'utiliser il le ferait sans aucune gêne, sinon il ne s'appellerait plus Revis Baskerville.

La dénommée "Amy" était bien pensive. Leur face-à-face avait beau être intense, il ne savait pas si elle avait des capacités en matière de manipulation, elle semblait même trop distraite pour en avoir. Lui, ne détournait pas les yeux de son visage mais visiblement elle se préoccupait plus du temps que de lui. L'orage se faisait toujours entendre à l'extérieur sans avoir l'air décidé à se calmer.
Attendant sa réponse, l'homme se demanda ce qu'y se passera une fois le temps calmé, il y avait de fortes chances qu'ils repartent chacun de leur côté et ne se revoient plus. À moins de découvrir quelque chose sur l'autre dont ils pourraient se servir par la suite. Cette pensée lui donna une idée.

- Puisque vous ne connaissez pas la ville, je suis prêt à vous aider à retrouver votre précepteur une fois l'orage calmé, ce sera ma façon de me faire pardonner. Qu'en dites-vous ?

Si elle avait effectivement menti sur son histoire, alors sa demande était particulièrement vicieuse. Il prenait un malin plaisir à pousser un peu plus le bouchon à chaque fois et c'était -selon lui- le meilleur moyen de vérifier si elle lui mentait ou non.

[Eh bien, moi je me re-excuse vu que j'ai encore plus de retard que la dernière fois... T^T
Bref, j'ai eu du mal à ce post, j'espère que ça va quand même uu (c'est les vacances, je répondrais plus vite ! >o<)]

« J'habite la ville, effectivement. Mon appartement n'est pas très éloigné d'ici, il se trouve près des rues marchandes, mais je dois bien avouer que la vie y est plutôt ennuyeuse. Il marqua une courte pause avant de reprendre. En tout cas, si vous revenez un jour dans la ville, évitez de venir par ici, ces rues sont assez malfamées, voyez-vous ? D'ailleurs, cela m'étonne que vous ayez pu vous retrouver ici, habituellement les personnes perdues restent là où il y a une foule et je ne pense pas que vous trouverez ici votre précepteur. »

« Amy » avait à peine écouté la réponse de l’homme qui lui faisait face. Elle avait juste tendu l’oreille en l’entendant mentionner que les rues étaient malfamées et qu’il se demandait comment elle avait pu se retrouver là. L’adolescente fit de son mieux pour ne rien laisser paraître sur son visage : cet homme la testait-il pour savoir si son histoire était réelle ? Et puis d’abord, en quoi ça pouvait bien l’intéresser ? Mais bon, que cela l’intéresse vraiment ou non, elle devait trouver une excuse ou bien il devinerait que son histoire était fausse. Comme elle avait toujours été une bonne menteuse, Zwei n’avait pas trop de difficultés à balader ses interlocuteurs. En quelques millisecondes, elle mit au point une excuse qui, selon elle, pouvait tenir. Ce n’était pas bien difficile. Même si on la prenait pour une gamine, il lui arrivait d’avoir de très bonnes réactions, et elle n’en était pas peu fière.

« Quand la pluie a commencé à tomber, il y a eu une bousculade dans la rue où nous nous trouvions. J’ai été séparée de mon précepteur, et j’ai demandé à quelqu’un de m’indiquer comment rejoindre la rue principale, histoire d’avoir plus de chances de le retrouver… Malheureusement, j’ai un très mauvais sens de l’orientation et j’ai mélangé mes indications. J’ai paniqué, et me suis mise à courir n’importe où. Voilà… »

L’adolescente prit un air affligé et fit ses yeux de chien battu, ceux qu’elle faisait à Lottie pour pas se faire punir. Elle espérait que cette histoire tiendrait la route auprès de l’homme, et priait pour qu’il ne s’immisce pas plus dans sa prétendue vie.
Malheureusement pour Noisy, l’inconnu lui proposa de l’aider à retrouver son précepteur. Qu’allait-elle faire, maintenant ? Elle ne pouvait pas refuser, il proposait de l’aider. Refuser serait suspect, et ce serait mauvais pour elle. Mais d’un autre côté, si elle acceptait, il serait dur de se débarrasser de cet importun. Elle pouvait peut-être le tuer avec sa Chain, mais serait rapidement repérée par Pandora et prise en chasse. En gros, elle était mal barrée. Elle s’apprêtait à accepter et à passer le reste de son temps à trouver comment lui fausser compagnie, quand quelque chose lui revint en mémoire…
L’homme avait bien dit que les rues étaient malfamées, non… ? Alors que faisait-il ici, lui ? Ca, elle pouvait s’en servir à son avantage : elle venait de trouver comment se débarrasser de lui. Prenant un air un peu effrayé, elle fit volontairement un pas en arrière pour s’écarter de son interlocuteur :

« Monsieur… Ces rues sont malfamées, non ? Alors vous, que faites-vous ici ?! Qu’est-ce qui me garantis que je rentrerai saine et sauve chez moi si je vous suis ?!! »

Il y avait une faille dans son discours : s’il voulait savoir si elle mentait ou non, lui proposer de l’aider après avoir dit clairement que les rues étaient malfamées, c’était vraiment pas la meilleure chose à faire. Zwei se retint de rire devant une telle bêtise. Cet homme était-il vraiment stupide ?! Hors de question qu’elle laisse quiconque griller sa couverture, et c’était pas avec ses espèces d’attaques verbales faiblardes qu’il découvrirait quoi que ce soit à propos d’elle. Elle devait maintenant faire en sorte de se tenir le plus possible éloignée de lui. Et s’il lui racontait une histoire inventée pour expliquer la raison de sa présence dans ces rues sombres, elle pourrait éventuellement trouver une faille et l’utiliser contre lui ! Quel beau jeu, oui, quel beau jeu ! La jeune Baskerville résista à l’envie de se lécher les babines comme un loup ayant trouvé sa proie, et observa l’homme, attendant sa réponse.
Comment allait-il pouvoir justifier sa présence ici ?

Une fois de plus, Amy avait su trouver une explication potable à sa présence dans ce lieu sombre. Au fur et à mesure de ladite explication, Revis devait de nouveau s'engager dans une bataille intérieure pour ne pas se mettre à rire. Vous allez penser qu'il riait vraiment à bien peu de chose et vous aurez totalement raison. Seulement, à l'évocation d'une adolescente se mélangeant les pinceaux avec des indication et résultat se retrouver dans une ruelle aussi étroite au lieu de la rue principale, il ne pouvait s'empêcher d'être amusé. Il cacha néanmoins son sourire en tournant la tête, faisant mine de regarder par une des fenêtres de la pièce.

Le temps avait cessé d'empirer, il semblait même commencer à se calmer, petit à petit. L'homme se tourna de nouveau vers la plus jeune pour voir si elle l'avait remarqué elle aussi. Mauvaise idée. Celle-ci le regardait, affligée, avec des yeux de chien battu, certainement à cause de son histoire ou pour y ajouter de la crédibilité si elle était inventée. Son regard n'eut pas l'effet espéré puisque, au contraire, il en rajouta à l'hilarité de l'albinos qui ne put s'empêcher de rire. C'était un rire bref et peu bruyant par rapport au précédent mais il ne craint que cela soit suffisant pour la vexer.

Il c'était déjà calmé lorsqu'elle lui posa la question à laquelle il s'attendait depuis qu'il lui avait parlé des rues. Si les lieux étaient mal fréquentés, alors que faisait-il ici ? Il s'était attendu à ce qu'elle soit méfiante vis-à-vis de lui et avait déjà eu le temps de réfléchir à la réponse qu'il allait lui donner. Elle le trouvait surement idiot de s'être mis seul dans cette position. Ce n'était nullement de l'imbécilité de sa part, il en avait pris le risque pour la tester.

-Je comprends que vous soyez méfiante. Voyez-vous, ces rues, aussi malfamées soient-elles, peuvent aussi être un très bon raccourci quand on connaît bien Réveil. Et vous vous doutez bien que dans une aussi grande ville le moindre raccourci est le bienvenue.

L'explication était très simple. Quelque chose de compliqué aurait pu lui faire défaut s'il venait par la suite à se contredire. Avec ce qu'il venait de dire, il lui faisait comprendre par la même occasion qu'il connaissait la ville, au cas où elle l'aurait soupçonné d'avoir menti sur son habitat. Après tout, lui-même avait encore des doutes sur tout ce qu'elle lui avait dit jusque-là, il n'avait toujours aucune preuve que ce qu'elle disait été vrai.

D'ailleurs, il la soupçonnait d'avoir refusé son invitation à l'aider à retrouver son précepteur parce qu'il n'y avait tout simplement pas de précepteur. Mais l'homme devait bien avouer qu'elle s'y était pris de façon très habile si c'était effectivement le cas. La situation était très amusante, les deux affirmaient chacun leur tour une chose à laquelle l'autre ne pouvait affirmer qu'elle soit vrai. Où était la vérité et où était le mensonge, il était difficile de connaitre la réponse et c'est ce qui rendait le combat intéressant. Il n'avait même pas la certitude qu'ils connaîtraient un jour la vérité de l'un sur l'autre.

« Je comprends que vous soyez méfiante. Voyez-vous, ces rues, aussi malfamées soient-elles, peuvent aussi être un très bon raccourci quand on connaît bien Réveil. Et vous vous doutez bien que dans une aussi grande ville le moindre raccourci est le bienvenue. »

L’adolescente hocha la tête. Effectivement, ça paraissait logique. Cet homme avait réussi aussi rapidement qu’elle à trouver une excuse. A moins que ce ne soit la vérité. Après tout, il était vrai que Zwei n’avait aucune preuve qu’il mentait pour de bon. Et en plus, il n’y avait rien dans son petit discours qui pouvait indiquer un quelconque mensonge. Pfff. Quel ennui.
Noisy tourna la tête pour observer à travers une fenêtre la pluie, et fut bien aise de constater qu’elle semblait s’arrêter un peu. Ou alors n’était-ce qu’une impression. Quoi qu’il en soit, elle était toujours coincée avec l’inconnu pour le moment. La Baskerville hésita à continuer la discussion. Certes, elle ne connaissait quasiment rien de l’homme, ç’aurait pu être un voleur, un meurtrier, ou autre chose. Mais elle s’en foutait un peu. Après tout, elle était largement capable de se défendre tant qu’elle ne tombait pas sur des Chains trop puissantes. Elle soupira. Cependant, même si parler avec lui ne l’intéressait pas plus que ça, elle s’ennuyait. Elle devait trouver quelque chose à faire ou à dire, sinon elle allait s’endormir sur place, se morfondre dans son ennui, et être de très mauvaise humeur. Son jour de congé n’était pas censé se passer comme ça !

« Je m’ennuie…. » Marmonna Zwei. Puis, pour ajouter plus de crédibilité à son histoire, elle prit un air affligé et un peu inquiet. « Je veux revoir père et mère. »

En disant ça, elle dut retenir un gloussement. « Père » et « mère » ? Devait-elle plutôt dire Papa Fang et Maman Lottie ? Ou alors Papa Doug ? OU encore… Papa Glen ? Mouais, pas sûr que le chef des Baskerville trouve ça bien d’être comparé au père de la famille. L’adolescente dissimula son sourire derrière sa main, et se tourna de nouveau vers son interlocuteur. Bon, elle s’ennuyait, alors il allait la distraire, il avait pas le choix.

« Pourriez-vous me parler un peu plus de vous, s’il vous plaît ? »

Bon, ça, c’était fait. Elle se fichait totalement de ce qu’il allait lui sortir, mais au moins, il effacerait ce silence pesant. Et puis s’il refusait de lui parler de lui, elle aurait la preuve qu’il avait menti sur toute la ligne. Ou peut-être pas.
Mais bon, passons. En attendant que l’autre daigne répondre, Noisy commença à réfléchir à sa propre histoire. Maintenant qu’elle lui avait demandé de parler de lui, il y avait de grandes chances qu’il lui demande de parler d’elle. La gamine soupira de nouveau en jetant un œil à l’autre.
Elle s’ennuyait vraiment à mort…

Un hochement de tête d'Amy confirma à Revis que son excuse était plausible. Aucun des deux n'avaient fait de faux-pas. Si les points avaient été comptées alors on aurait pu percevoir une égalité. L'un allait-il faire une erreur, tomber dans le piège de l'autre, ou allaient-ils tout deux se quitter sans avoir la certitude que l'autre mentait ? La seule chose dont ils pouvaient être sûr c'est que si, effectivement, leur interlocuteur mentait alors, il y avait quelque chose dans son identité qu'il tenait à cacher.

Il l'entendit alors dire qu'elle s'ennuyait. Cela lui sembla bien enfantin d'être ennuyé dans cette situation, elle devrait plutôt se préoccuper de devoir retrouver son précepteur et rentrer chez elle. En en parlant, il ne comptait pas abandonné aussi facilement. Il n'allait pas la croire du moment qu'il n'aurait pas obtenu la preuve que ce qu'elle disait était vrai. Bien sûr, il paraitrait suspect qu'il insiste pour l'aider dans sa recherche, il allait donc attendre le moment voulu. Par contre, il était évident qu'elle savait feindre les émotions, ajoutant qu'elle voulait voir ses parents avec un visage teinté de tristesse. Voilà le genre de phrase qui pouvait faire craquer beaucoup d'adultes. Les enfants avaient toujours cette méthode miracle qu'est l’apitoiement et dont ils savent très bien se servir. Soit, il allait entrer dans son jeu et être gentil.

-La pluie se calme, je pense que nous pourront bientôt sortir.

Finalement, l'averse n'aura pas été trop longue, bien que suffisamment pour aboutir sur tant de péripéties, et elle n'était pas tout à fait fini. Leur affrontement continuait son cours. Cette fois, le Baskerville avait le défi de parler de lui. C'était une tentative peu discrète pour en apprendre plus sur lui mais qui pouvait avoir comme but de le déstabiliser. Bien, que pouvait-il dire ? Il n'allait déjà pas parler des Baskerville, ni de l'Abysse. Tiens, son physique indiquait qu'il n'avait guère plus de vingt ans, il devait faire attention à ce détail.

-Que pourrais-je dire de sur moi ? Je n'ai pas beaucoup connu mes parents, ils n'avaient pas les moyens financiers suffisant pour élever un enfant. Voilà déjà un mensonge. J'ai été accueilli par une famille plus aisée avec laquelle j'ai passé la plupart de ma vie. Je suis parti, il y a quelques années, pour faire ma vie seul, ici.

Ses dernières phrases correspondait plutôt bien à la réalité mais sans aucun détails sur la famille, son départ et bien d'autres choses. Cela ne rendait pas son discours louche pour autant. Une personne totalement singulière aurait tout aussi bien pu simplifier son histoire.

-Y'a t-il autre chose que tu aimerais savoir ?

Tant qu'ils en étaient à ce sujet, autant en profiter. Il était près à répondre à ses questions, quitte à mentir lorsqu'il en avait besoin. Après, ce serai le tour d'Amy. Elle devait bien se douter que ce qu'elle lui demandait serait ensuite retourné contre elle. Chacun son tour d'en "apprendre" plus l'autre.

« La pluie se calme, je pense que nous pourront bientôt sortir. »

Noisy soupira de plaisir, observant avec bonheur l'extérieur. Le bruit des gouttes frappant le pavé l'informait qu'effectivement, la pluie tombait avec moins de force. Ce serait bientôt terminé, ce n'était désormais plus qu'une question de minutes. Maintenant, il restait plus qu'à espérer que l'autre n'insisterait pas pour l'aider à retrouver son prétendu précepteur. Parce que si la gamine avait réussi avec brio à lui mentir, de façon à se disculper de tout – ou presque – soupçon, il n'en restait pas moins qu'elle n'avait aucune idée de comment se débarrasser de lui à l'amiable.
Bah, au pire, elle n'aurait qu'à le tuer. Qui se soucierait de la mort d'un pauvre petit civil ?
Peu de monde. La voix de son compagnon d'infortune la tira de sa rêverie.


« Que pourrais-je dire de sur moi ? Je n'ai pas beaucoup connu mes parents, ils n'avaient pas les moyens financiers suffisant pour élever un enfant. J'ai été accueilli par une famille plus aisée avec laquelle j'ai passé la plupart de ma vie. Je suis parti, il y a quelques années, pour faire ma vie seul, ici. »


Pas mal. Il lui avait sorti une histoire à peu près plausible. Bon, après, pourquoi une famille aisée aurait-elle accueilli un pauvre ? Pourquoi être parti pour faire sa vie seul à Réveil ?
Zwei décida de ne pas lui poser plus de questions là-dessus, ça ne ferait que rallonger la conversation, et elle ne le désirait pas particulièrement. Mais son désir de lui faire avouer qu'il mentait n'avait pas disparu de son esprit, et elle comptait bien trouver un moyen de le piéger.


« Y'a t-il autre chose que tu aimerais savoir ? »

Wouah, il lui tendait carrément une perche, là ! Elle n'allait s'en plaindre. Après tout, Noisy n'allait pas refuser de poser d'autres questions si on le lui proposait. Elle se mit alors à réfléchir sur ce qu'elle pourrait demander. Pour donner une peu de crédibilité à son image de fille de noble ne connaissant pas grand chose à la vie, elle envisageait fortement de poser une question bien débile. Peut-être qu'il la trouverait idiote, trop idiote pour lui mentir, et qu'il n'essayerais pas de la piéger ? Ou peut-être pas. Alors, tout en réfléchissant à ce qu'elle allait pouvoir répondre quand il lui poserait – sans aucun doute – les mêmes questions, elle lui demanda le truc le plus stupide qu'elle trouva.

« Oui... Pourquoi tu as les yeux violets ? C'est bizaaaaarre ! » Demanda Zwei avecu n air de gamine qui se détendait peu à peu.

En s'entendant dire ça, elle fit son possible pour ne pas laisser échapper un gloussement. On aurait vraiment dit une fillette de 6 ans ! Elle avait hâte de voir comment il réagirait à ce changement de comportement. Pendant ce temps, elle, elle réfléchissait. Devrait-elle mentir sur toute la ligne, ou donner un peu de vérité ?
Cet homme n'avait pas de chain, elle le sentait, il ne connaissait donc probablement pas les Baskerville. Elle aimait tellement la sensation de prestige qu'elle éprouvait quand elle disait qu'elle faisait partie de cette famille qu'elle hésitait à lâcher quelques trucs dessus. Mais si Glen – ou même Lottie – l'apprenait, elle se ferait peut-être remonter les bretelles...
Bah, elle improviserait quand l moment viendrait. Zwei envisageait également de rajouter tout un tas de détails à l'histoire qu'elle raconterait, de façon à ce qu'il soit impossible de dire qu'elle mentait. C'est bien connu – ou pas – que personne ne peut inventer une histoire plausible et détaillée en cinq petites minutes. Mais Noisy était prête à relever le défi. Elle décida que ses parents s'appelleraient Athalie et Alexis – ça faisait noble. Avec un sourire, elle continua de chercher des éléments d'histoire, en attendant que celui qui lui faisait face réponde à sa question de gamine.

En demandant à la jeune fille si elle souhaitait lui demander quoi que ce soit de sur lui, il s'était attendu à toutes sortes de questions et, plus particulièrement, à des précisions sur son histoire qui semblait plutôt floue. Aussi, Revis fut bien surpris par celle qu'elle lui avait posée. Elle était plutôt amusante, bien qu'un brin vexante et un petit sourire amusé fit son apparition sur son visage. Alors comme ça, elle voulait savoir pourquoi ses yeux était violet ? Et elle trouvait cela bizarre. Rien que ça !

-Eh bien, je dirais... pour la même raison que tu as les yeux gris ? Ce n'est pas quelque chose que l'on peut modifier ou choisir. Ce n'est pas plus étrange que la blancheur de nos cheveux ou encore des pupilles rougeâtres que l'on voit parfois.

C'est vrai, il n'y pouvait rien si ses yeux était de cette couleur, même qu'il les aimait plutôt bien. Cependant, il soupçonnait Amy d'avoir fait exprès de prendre cet air de gamine et de posait une question aussi infantile qu'inutile. C'était digne d'une enfant gâtée ne connaissant rien à la vie. Soit, elle jouait donc très bien le rôle qu'elle c'était donné dans son histoire, soit elle ne lui avait dit que la vérité depuis le début. Le Baskerville restait tout de même sur ses gardes, surtout qu'il trouvait bien plus amusant l'idée qu'elle lui mente tout autant que lui-même lui mentait. Il était d'ailleurs temps de lui demander, à son tour, de parler de sa vie. Elle se serait surement doutée qu'il allait lui retourné cette question et, ainsi, aurait eut le temps d'y réfléchir à l'avance, mais cela valait quand même le coup. Juste pour voir qu'elle réponse elle allait lui donner.

-Puisque nous en sommes à parler de nous, pourriez-vous m'en dire plus sur votre vie ?

Bien que cela sois formulé comme une demande et non une exigence, il semblait certain que l'adolescente n'avait d'autre choix que de lui répondre. L'action inverse la rendrait suspecte aux yeux de l'homme, même si elle l'était déjà.
A la vitesse où la pluie se calmait on pouvait deviner qu'il ne restait que peu de temps avant que leur entretien se termine et l'albinos aimerait bien pouvoir mettre les points sur les i sur ce qui concernait la fille, avant de la laisser partir. Il n'avait même toujours pas changé d'avis sur le fait qu'il voulait l'accompagner jusqu'à ce qu'elle retrouve le précepteur ou sa maison. Pour une fois qu'il tenait quelque chose d’intéressant.

- Puisque nous en sommes à parler de nous, pourriez-vous m'en dire plus sur votre vie ?

« Amy » s’y était attendue. Après avoir répondu à sa question sur le ton d’un vieil homme parlant à une gamine, il lui retournait l’interrogation. Mais Zwei était prête à lui fournir tout pleins de trucs, elle avait bien réfléchis ! Très bonne comédienne, elle se força à sourire le plus naturellement possible, pensant à quelque chose de drôle – Lottie se cassant la figure dans le escaliers – pour mettre un peu plus d’entrain sur son visage. Franchement, si elle n’avait pas été une Baskerville, l’adolescente aurait sans doute fait des études de comédie !

- Bien sûr ! J’ai un papa qui s’appelle Alexis, et il a les cheveux de la même couleur que les miens ! Par contre, j’ai les mêmes yeux que ma maman, Athalie. J’ai une grande chambre peinte en bleue, avec un bureau décoré de rubans, un grand lit double à baldaquin auquel est accroché un fin rideau de soie bleu. Je prends des cours avec un précepteur, et je ne vais pas souvent en ville !

Athalie, Alexis, Amy. Marrant. Sur le coup, Zwei n’avait pas réalisé que les trois prénoms commençaient par un A. Mais en y réfléchissant bien, ça donnait plus de réalisme à la scène : généralement, on choisit pour ses enfants un prénom qui sonne de la même manière que le sien, ou alors qui est dans la même veine. Par exemple, des gens s’appelant Karine et David n’appelleraient jamais leur petite fille Orihime. Noisy agrandit son sourire et fixa l’étranger d’un regard qui se voulait mignon et bienveillant, comme pour le faire plier, faire en sorte qu’il la trouve chou et mignonne. Même si elle ne pensait pas que c’était possible, il valait toujours mieux tenter.
L’adolescente jeta un œil à l’extérieur. La pluie commençait à se faire rare, et quelques rayons de soleil perçaient même à travers la fenêtre explosée de l’immeuble abandonné. Son sourire s’agrandit encore plus, et elle attrapa la manche de l’homme pour attirer son attention sur l’extérieur.

- Eh, monsieur, monsieur ! Il recommence à faire beau, on va bientôt pouvoir sortir !

Maintenant, elle allait jouer le tout pour le tout. Ce qu’elle avait l’intention de dire avait pour but de le décontenancer pour le forcer à baisser sa garde : elle pourrait ainsi s’esquiver plus facilement quand le moment viendrait.

- Dites, monsieur… Finalement, vous êtes toujours d’accord pour m’aider à retrouver mon précepteur ?

Noisy se força à prendre un air un peu apeuré, allant même jusqu’à penser à quelque chose d’embarrassant – Lottie lui mettant une fessée – pour se forcer à rougir. Maintenant, il ne pouvait logiquement qu’accepter. S’il pensait qu’elle mentait, il saisirait cette occasion pour le prouver, mais Zwei était quasi-sûre qu’elle l’avait un peu décontenancé en se jetant elle-même dans la gueule du loup. Mais tout ça n’avait pour but que de le surprendre. Il se montrerait probablement moins méfiant envers elle si c’était elle qui faisait le premier pas pour se faire piéger.
Quelques minutes plus tard, l’adolescente jeta de nouveau un œil dehors. Puis elle alla entrouvrir la porte, inondant la pièce d’un peu de soleil, et adressa un grand sourire à l’homme : ils pouvaient sortir !
Intérieurement, Zwei riait : elle pouvait s’enfuir !

Vérité ou comédie ? La même question persistait dans l’esprit du Baskerville. Si c’était de la comédie, alors c’était très bien joué, encore une fois. En tout cas, elle avait maintenant une mine réjouit et ses expressions qui lui donnaient l’air de la gamine qu’elle était. Trois prénoms commençant pas A dans la famille, une fille unique et une chambre riche et décorée. L’histoire était autant vraisemblable que bien calée sur ce qu’elle lui avait appris, plus tôt, de sur elle. Des éléments d’inattention auraient pu lui faire défaut, mais elle était suffisamment à l’aise avec son histoire pour ne pas commettre d’erreurs. Bon, on ne pouvait pas dire que la dite histoire était difficile à exploiter, il suffisait de rester sur l’idée d’une famille noble. Bon, il n’avait rien à dire, la sienne n’avait rien de compliquée elle non plus.

Des rayons de soleils pointaient leur nez, venant les éclairer. Amy était toute excitée à l’idée de pouvoir bientôt sortir. Revis jeta un rapide regard en direction de la fenêtre ; seuls quelques fines gouttelettes tombaient encore, ils pourraient même sortir maintenant s’ils le souhaitaient. Restait maintenant à savoir s’il devait insister pour accompagner la jeune fille, elle n’avait pas l’air enchantée à l’idée, elle était même inquiète à ce qu’il paraissait.

-Eh bien, si tu ne veux pas prendre le risque de te perdre à nouveau, c’est ce que je te conseillerais. Je ne compte pas te faire de mal tu sais, sinon… je l’aurais déjà fait, dit-il tout sourire.

Pas sûr que ça dernière phrase ait quelque chose de rassurant, mais il y avait de fortes chances qu’elle refuse de toute façon, s’il insistait il allait paraître louche –si ce n’était pas déjà le cas.
Il la vis se diriger vers la porte pour l’entrouvrir. Ça y est, ils avaient la possibilité de s’en aller.

Devait-il vraiment tenir à la suivre ? Certes, ce serait dommage de la laisser partir ainsi et ne pas obtenir la réponse qu’il attendait, mais se faisant, elle non plus ne découvrirait pas la vérité sur lui. Enfin, même s’il la suivait, il ne la laisserait pas savoir quoi que ce soit de sur lui, sauf peut-être qu’il ne se servait pas des rues sombres comme de simples raccourcis. Mais après tout, ils pourraient de nouveau avoir l’occasion de se revoir si elle n’était, comme il le pensait, pas une noble. Et surtout si, à l’inverse, elle disait la vérité, alors il devrait bien pouvoir trouver des informations sur une dénommée Amy qui vit dans la haute société, ce n’était pas bien compliqué d’obtenir la confirmation de son existence. Athalie, Alexis, ses noms allaient pouvoir lui servir. Il aurait été plus simple d’obtenir son nom de famille, mais, encore une fois, il pourrait paraître suspect. Il se contenterait donc des prénoms, ce devrait être suffisant, il ne devait pas y avoir trop de personnes les possédant.

-Si tu préfères, je peux me contenter de t’accompagner jusqu’à ce qu’on sorte de ces rues mal fréquentées. Ce ne serait pas prudent pour une enfant de s’y aventurer sans protection, je m’en voudrais qu’il t’arrive malheur parce que je ne suis pas avec toi.

Il jouait sa dernière carte. L’emmener jusque dans la ville ne l’avancerait pas beaucoup, mais ce serait déjà ça de gagner et puis, il n’y avait que de deux direction, donc si elle refusait et qu’elle prenait la deuxième, elle allait s’enfoncer d’autant plus dans ces mauvais lieux. Ce serait se vendre elle-même si elle prenait la décision de partir dans ces lieux louches.

« Eh bien, si tu ne veux pas prendre le risque de te perdre à nouveau, c’est ce que je te conseillerais. Je ne compte pas te faire de mal tu sais, sinon… je l’aurais déjà fait. » Avait dit l’homme tout sourire.

Bon, c’était un peu con de sortir ça, parce que ce n’est pas forcément la chose la plus rassurante à dire à une fillette avec qui on est coincé dans une ruelle sombre. Mais bon, c’est pas comme si ça intéressait ou effrayait vraiment Zwei, après tout, je vous rappelle quand même qu’elle a sa chain en cas de besoin. Mais comment allait-elle se débarasser de ce boulet ?
Heureusement, rapidement, il lui proposa de ne la raccompagner que jusqu’à la sortie des ruelles sombres. Tant mieux. Il serait sans doute plus simple de le semer ainsi. La jeune fille sourit de toutes ses dents, et accepta rapidement sa proposition, son air toujours angélique sur le visage. Il semblait baisser sa garde, mais peut-être n’était-ce qu’une illusion. Quoi qu’il en soit, elle força un peu plus sur le sourire et entreprit de pousser la porte en bois branlante qui produit un effroyable grincement.

« Bon, eh bien allons-y !! » Cria d’un air enjoué Zwei, s’amusant comme une folle.

Dehors, la pluie s’était définitivement arrêtée, et l’adolescente devait bien avouer qu’elle était heureuse de respirer un peu d’air frais, bien qu’encore humide. En soupirant, elle se tourna et adresse un autre sourire à peine forcé au bonhomme.

« Vous venez ?! »

Elle avait une idée pour bien l’embêter tout au long du trajet : caqueter ! Ne cesser de papoter, discuter, parler, rigoler, tout ça pour l’énerver. Ainsi, il serait plus apte à lui foutre la paix. Et elle pourrait s’esquiver plus facilement. Ce serait trop drôle aussi de s’enregistrer en train de parler de tout et de n’importe quoi et de charger sa chain de faire voler le magnétoscope derrière lui : agacé, il ne remarquerait peut-être pas la machine à la place de la fillette, et elle aurait tout le temps de s’esquiver. Bon, malheureusement, elle n’avait aucun appareil sur place lui permettant de réaliser ce plan un poil farfelu, mais c’était une idé e !
Enfin bon.
Noisy attendit encore un peu que l’homme daignit se lever, et n’étant vraiment pas patiente, s’autorisa à soupirer et à le fixer d’un regard peu amène, qui exprimait clairement son atente. Allez, on bouge ses fesses mon bon m’sieur !

Sa "dernière carte" avait fonctionné au moins, Amy acceptait qu'il l'accompagne jusqu'au bout de la rue. Par contre, il pouvait dire au revoir à sa promenade vers les zones suspectes de la ville ; tant pis, ce n'était pas comme si il avait vraiment quelque chose à y faire, il pourrait y retourner autant qu'il le voudrait un autre jour. Pour le moment, l'important était sa situation avec la gamine et à ce qu'il pourrait faire des informations obtenues dans la journée, il n'avait pas perdu son temps finalement !
L'adolescente, ayant apparemment hâte de partir, ouvrit la porte dans un grincement ; s'ils étaient en plein nuit, Revis aurait pensé que le lieu faisait vraiment penser à un roman d'horreur basique. Cependant, il faisait jour et le soleil revenait maintenant que la pluie avait cessée. Ce changement soudain de temps montait bien que tous ces évènements étaient fini, la vie allait donc reprendre son cours normal, comme si de rien n'était.

-J'arrive, dit-il devant son impatience.

Il sortit, à sa suite, du bâtiment et profita d'être dehors pour respirer l'air frais. Quand la jeune fille lui avait sourit plus tôt, son sourire avait un air forcé ; son jeu n'était pas naturel. Peut-être préparait-elle quelque chose pour le bout de chemin qu'ils avaient à faire ? Revis ferait mieux de rester un minimum méfiant jusqu'à ce qu'ils se soient séparés. En attendant, il pouvait la faire parler pour essayer d'obtenir plus amples informations de sa part.

-Il ne nous devrait pas longtemps pour arriver à destination, y a-t-il quelque chose dont tu aimerais parler ?

Au moins, si la gamine voulait discuter, il lui tendait une perche.
Maintenant qu'ils arpentaient les rues, le moment de leur étrange rencontre lui paraissait déjà lointaine. En y repensant, elle avait très mal commencé et il s'était vite attiré les foudres de la plus petite, alors qu'il n'avait rien fait à part se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Pour une fois que ce n'était pas lui qui avait prévu quelque chose de tordu, c'était lui qui était accusé. Enfin, c'était du passé, bien qu'il n'était pas sûr que leur relation est vraiment avancée. Au contraire, ils affichaient une mine réjouissante, mais intérieurement tous deux devaient avoir de mauvaises intentions envers l'autre, à moins que cela ne soit que lui ?

"Il ne nous devrait pas longtemps pour arriver à destination, y a-t-il quelque chose dont tu aimerais parler ?"

Bah dis donc, il lui tendait la perche rapidement, le p'tit bonhomme ! Tant mieux, au moins elle n'aurait pas directement à faire face à une mine renfrognée quand elle commencerait à parler. Ce qu'elle fit d'ailleurs immédiatement. Toute concentrée sur son récit et se foutant totalement de là où il pouvait bien la guider, elle commença à caqueter : objectif, le faire chier !
Elle commença alors à lui raconter comme un jour, elle s'était perdue dans le labyrinthe qu'il y avait dans son jardin. Elle avait dix ans à l'époque, et n'avait jamais autant pleurer de sa vie. Elle avait suivi un chat, mais tandis que lui l'avait semée, elle n'avait pas su retrouver le chemin de la sortie. Elle s'était pris le plus beau savon de sa vie. D'ailleurs, elle risquait encore de se faire engueuler quand sa gouvernante la retrouverait. Elle était vraiment méchante quand elle était en colère, et aucun doute qu'elle serait punie pour s'être perdue aussi rapidement !
Cela faisait cinq bonnes minutes qu'elle parlait, quand elle réalisa son erreur. Elle avait baissé sa garde, et cela la fit taire un instant, avant qu'elle ne se force à reprendre son récit pour détourner l'attention de l'homme.
En effet, elle avait mentionné une "gouvernante". Cependant, c'était en contradiction avec sa première version des faits, dans laquelle elle expliquait être venue ici avec un précepteur. Un homme. Elle venait, à cause d'un petit détail, de se griller elle-même.
Elle ne cessait de jeter des coups d'oeil furtifs à l'autre, priant pour qu'il n'ait pas relevé l'anomalie présente dans son discours, même si elle ne se faisait que peu d'illusions. Il semblait être un homme observateur.
Comment pouvait-elle se tirer de ce mauvais pas ?
Peu de solutions s'imposaient à son esprit.
Elle ne pouvait le tuer, ou Pandora remarquerait immédiatement la présence de sa chain.
Il pouvait se mettre à l'interroger, et elle, soutenir que non, elle était venue avec une gouvernante, et qu'elle le lui avait dit depuis le début. Cependant, elle savait que ce n'était pas convaincant.
Elle pouvait également décider de se barrer en courant immédiatement, mais n'était pas sûre qu'il ait remarqué la transition de précepteur à gouvernante. En plus, avec une robe aussi lourde et trempée que ça, peu de chances qu'elle aille très loin.
Sinon, elle pouvait aussi attendre. Oui, c'était ce qu'elle allait faire. La méthode la plus sûre. La plus intelligente. Ou il lui en parlerait, ou non. Dans les deux cas, elle improviserait. Elle fuirait. Se battrait. Et s'il le fallait vraiment, le tuerait. Elle espérait ne pas avoir en arriver là, non pas pour lui, mais pour sa couverture.
Elle s'était mise dans une situation plus que délicate de par son comportement idiot et confiant, et prenait désormais toute la mesure de sa bêtise. Elle se mit à prier intérieurement pour que tout se passe bien. Sinon, elle risquait fort d'y laisser des plumes...

Les stéréotype affirmait que les filles étaient bavardes. Ce n'était qu'à moitié vrai, puisque cela dépendait des filles justement. Les hommes aussi pouvaient l'être, Revis en était lui-même une preuve. Cependant, si l'on devait démontrer ce stéréotype, il aurait suffit de prendre Amy en exemple au moment présent. A peine avait-il proposer de discuter qu'elle s'était jetée sur l'occasion pour lui déballer tout sa vie qu'elle soit imaginaire ou non. Bon, l'idée de se perdre dans un labyrinthe pouvait prouver qu'elle se perdait facilement et correspondait donc bien à la situation présente, ce qui était assez drôle -il rirait moins s'il savait que dans quelques temps lui aussi se retrouverait dans un labyrinthe et pas des moindre.

Alors qu'elle parlait à tout bout de champ, diminuant sa garde, lui ne cessa de garder son attention espérant qu'une information se perde dans son discours. Elle parvint néanmoins à se reprendre assez vite de cette inattention. Malgré ce rattrapage, elle avait commis l'erreur fatale : une incohérence dans son récit, parlant ici de gouvernant alors qu'il savait bien que c'était son précepteur qu'elle cherchait depuis ce début d'après midi. L'ex-Glen était satisfait de cette révélation, mais n'en fit rien remarquer, se contentant de cette petite victoire silencieuse. Il serait curieux de savoir de qu'elle façon elle essayerait de se sortir de sa situation s'il le lui faisait remarquer ; garder silence et faire ses petites recherches de son côté était pourtant ce qu'il trouvait le mieux pour le moment. Il savait qu'il y avait bien des chances qu'il n'en trouve aucun résultat si elle en était venu à lui mentir sur toute la ligne, toute fois il pourrait peut-être avoir de nouveau l'occasion de la rencontrer un jour et à ce moment là il ne se gênerait pas pour faire remarquer qu'elle avait mentit. Ainsi il ne prenait pour le moment pas le risque de recevoir à son tour des questions de la part de l'adolescente auxquelles il devrait à nouveau improviser pour y répondre. De toute façon, ce ne saurait tarder à ce qu'ils viennent à se séparer, alors ce n'était nullement la peine de prendre des risques inutiles.

Une fois rapproché plus encore de leur destination -qui n'en était pas réellement une puisqu'ils se contentaient de se séparer pour repartir chacun de leur côté-, il se tourna vers elle et lui adressa d'un ton polie :

- Eh bien, nous y voilà. J'ai été heureux de te rencontrer, Amy.

Il insista légèrement sur le prénom, soupçonnant toujours qu'il puisse être aussi faux que le sourire hypocrite qu'il lui fit. Les événements de sa journée n'auront certes pas étaient comme ceux à quoi il s'était attendu, il n'en regrettait rien pour autant. C'était.. divertissant. Oui, c'était le bon mot.

[Voilà, voilà. Je pense que ce ceci peut clore le rp, mais si tu veux rajouter un ou deux post je n'y vois pas d'inconvénient. Sinon, préviens moi et je le verrouille. ♥]