[ suite de mission ]

Rah mais qu’il pouvait être lourd ce type ! S’étant évanoui quelques minutes après avoir bu l’eau que Zion venait de lui rapporter, le Baskerville n’avait pas d’autres choix que de se le mettre sur le dos et de le trainer jusqu’à son appartement. Je vous laisse imaginer la tête des passants qui se demandaient ce qui s’était passé pour ce pauvre jeune homme ! Quelqu’une avaient demandé s’il pouvait les aider mais l’adolescent leur avait envoyé un regard des plus froids faisant comprendre que ce n’était pas le moment de le faire encore plus chier ! Déjà qu’il n’en revenait toujours pas de ce qu’il venait de faire… Pourquoi était-ce tombé sur l’une des seules personnes que Zion ne voulait pas blesser ? Il y avait sa sœur avant tout, son petit frère et cet homme. Mais quel bordel sérieusement ! Soupirant violemment, il dut faire un joli détour pour que Zwei ne les voient pas bouger et surtout qu’un Baskerville était en train d’aider un membre de Pandora important !

Zion continuait donc son petit chemin empruntant des petites ruelles, des grandes rues. Se dirigeant à droite puis à gauche… Une impression de tourner en rond prit vite possession de lui croisant des étalages qu’il connaissait déjà… Bordel, normal vu qu’ils venaient juste de passer devant il y a cinq minutes à peine ! D’une mine très boudeuse, l’enfant emprunta une autre avenue en espérant cette fois-ci ne pas se tromper.

« Gilbert, je vais te mettre au régime vu ton poids ! »

Il fallut environ une bonne demi-heure pour que le paumé trouve enfin le bon chemin et se situer devant la porte d’entrée de l’appartement de Gilbert. Maintenant une autre épreuve… Il devait monter les marches toujours avec le noiraud sur le dos et sans le taper dans tous les recoins de la cage d’escalier. Franchement, les habitants ne pouvaient pas inventer quelque chose de plus simple pour monter à un appartement ? Commençant son ascension, il fit très attention à ne pas faire mal à la personne évanouie et se prenait lui tous les murs dans le dos ou sur la tête en contrepartie. Encore quinze bonnes minutes passèrent pour qu’il arrive devant la porte d’entrée. Bon maintenant les clefs ! Fouillant dans les vêtements de Gilbert, il espéra vivement que ces dernières se trouvaient bien sur lui et heureusement oui ! Ouvrant grandement, sans perdre une seconde, Zion déposa le blessé de guerre sur le canapé de la dernière fois et alla refermer la porte.

Ne sachant pas vraiment quoi faire, il alla une nouvelle fois chercher une lingette fraiche pour lui mettre sur le front. La nuit était déjà en train de tomber sur la capitale de Réveil et sur le coup, l’albinos se dit qu’il ferait mieux de laisser le membre de Pandora se reposer cette soirée et ils parleront le lendemain à son réveil. Surtout que maintenant, Zion devait tout lui avouer et surtout, l’adolescent espéra qu’il arriverait quand même à bouger… Comme le but de ce poison était de manipuler la personne comme une poupée obéissant sagement aux moindres caprices de notre cher ami. Qu’allait-il donc se passer ?

N’ayant pas vraiment la tête à réfléchir trop violemment, l’albinos se posa tranquillement sur le sofa de la dernière fois veillant un peu sur l’homme pour que rien de grave ne lui arrive. Mais ayant beaucoup combattu et quand même quelques blessures, qu’il ne prit pas la peine de soigner même si on pouvait clairement voir le sang couler de celles-ci. Il lâcha un grand bâillement avant de se laisser emporter pour une bonne nuit de sommeil. Ayant beau être un combattant, le jumeau avait quand même besoin de dormir un petit peu surtout avec la dure journée qu’il allait subir en approche. La nuit passa donc gentiment. Les étoiles et la lune veillant sur nos deux compères. Bien que le sommeil de Zion fut très agité à cause de divers rêves…

[ J'espère que ça te va ma chériotte ;.; mais comme tu le voulais, je l'ai fait ! ]

C’était le noir complet, Gilbert ne s’est souvenu de rien entre le moment où il s’était évanouit dans la ruelle et son réveil sur le canapé de son appartement. Il y avait cette fois-ci un silence des plus complets, aucun son externe n’atteignait les oreilles du jeune homme. La première chose qu’il vit à son réveil fut le plafond de la pièce principale. Clignotant dans un premier temps des yeux pour s’habituer à la lumière du jour il tourna la tête. Son appartement ? Comment-était-il arrivé ici ? Zion ? Effectivement, le petit albinos se tenait juste à côté de lui en train de dormir. Le brun se mit à sourire légèrement, pourquoi avait-il douté de lui plus tôt. Si tout ceci n’était qu’une erreur… Alors Zion ne souhaitait pas le voir mourir, sinon il l’aurait laissé là-bas dans ses ronces. Sa tête lui faisait moins mal, au moins il pouvait penser à se lever à défaut de pouvoir réfléchir correctement. C’est bien tout ce qu’il lui fallait hein c’est ça ? Du repos ! Déjà il avait l’impression de se sentir un peu mieux. Enfin.. il était hors de question pour lui d’être un poids mort pour Zion. Il avait déjà dû le trimbaler dans presque toute la ville. Finalement, le jeune homme se redressa sur le canapé. La tête tournait encore lui donnant quelques vertiges mais il était parfaitement capable de gérer et se tenir assit. Se tournant pour se mettre debout, il fit de son mieux pour ignorer les membres engourdit. Une fois debout, il se dirigea d’un pas assez peu certain vers la glace qui était posé plus contre un mur sur un meuble.

Oh ben la surprise. Oui bon il avait l’habitude de voir sa tête quand même ! Mais là ce n’était pas vraiment la même chose. Un bon nombre d’égratignures présentent sur son visage et surtout sur son cou, certainement à cause des ronces dans lesquelles il s’était emmêlé. D’ailleurs en remontant un peu les manches de sa chemise il pouvait se rendre compte qu’un bon nombre de longue marque étaient présente sur ses bras et ses jambes. Accident.. peut-être ! Mais une chose est sûr c’est qu’il ne l’avait pas loupé, encore heureux qu’il n’avait pas choppé une infection avec tout ça. Remettant sa chemise correctement autre chose le frappa un peu. Bien que n’ayant pas un ton très bronzé il se trouvait tout de même bien pâle. Oh.. ça passera avec le temps, il était juste un peu fatigué encore. Il se retourna, bon autant donner un petit réconfort à ce pauvre garçon lorsqu’il serait réveillé non ? Allez hop direction la cuisine. Préparer une boisson chaude, il la servit dans deux tasses. Retournant à côté du jeune albinos il posa la première tasse sur la petite table pour qu’il l’ait à son réveil. Avec un petit sourire il murmura à son attention bien qu’il ne puisse pas l’entendre étant endormit.

- Café comme la dernière fois… Tu avais l’air d’aimer, moins fort que le miens si je m’en souviens bien.

Après s’être redressé pour retourner s’asseoir sur le canapé avec la tasse de café en main. Chose qu’il n’arriva pas à faire. En effet, marcher chose pourtant si simple à faire et bien figurez-vous que parfois ça peut vous paraitre très dur. La première jambe avance et la deuxième ne suit pas le mouvement comme bloquée. Faisant perdre l’équilibre à notre jeune homme. Ce dernier tomba se mangeant presque la table basse par la même occasion avant de s’affaler sur le plancher. Quel bouquant ! La tasse vola littéralement, volant en éclat dès qu’elle toucha le sol, son contenu se répandant sur le sol. Putain ! Sa jambe le lançait. Encore au sol il se tenait la jambe. Alors quoi ? Ce n’était pas terminé ? Il fallait encore un peu de temps avant de se sentir mieux ?

- B-Bordel…

Raah et ce foutu mal de crâne qui ne voulait pas partir c’était lourd à la fin ! Il avait chaud, hors de question pour repartir pour un tour ! S’accrochant à son vieux canapé il se redressa comme il put en s’aidant de celui-ci. La tête dans sa main, il resta appuyé sur le canapé.

Vous connaissez cette impression de faire un réveil alors que vous êtes réveillés ? Je peux vous confirmer que cette sensation était deux fois pire quand cela arrivait véritablement dans un rêve. Ne comprenant pas vraiment ce qui était en train de se passer, Zion voyait ses ronces perdraient le contrôle et le sang gicler de tous les côtés. Normalement cette vision ne le dérangeait pas mais vu la situation passée la veille, son rêve tourna très vite au cauchemar. Bougeant un peu sur le canapé, il fronça les sourcils en signe de mécontentement. Bah ouais, vous allez être content de faire un cauchemar vous ? Bande de maso ! Mais son rêve prit encore une fois une tournure inattendue avec un invité surprise.

Alors que les ronces étaient encore en train de perdre le contrôle sur tout et n’importe quoi. Eclatant toutes les personnes se trouvant dans leur route, le Baskerville reconnut Gilbert qui était en train de lui apporter une tasse mais n’eut pas le temps de dire quelque chose. Comme s’il était devenu aphone en quelques secondes… Voulant l’avertir du danger, Zion essaya de bouger encore une fois suivit d’un échec puisant. Les ronces ne perdirent pas une seule seconde pour se jeter sur le corps du noiraud… et se fut là qu’un violent bruit réveilla notre jumeau qui faillit se casser littéralement la gueule du canapé où il était couché. Essayant de comprendre ce qui était en train de se passer tout en se frottant un petit peu les yeux pour y voir clair. Le Baskerville fut content de voir que tout était en fait un mauvais rêve… Ou pas.

Alors qu’il tourna la tête sur le côté, il remarqua le grand brun allongé par terre entouré d’un liquide brun qui sentait très fort le café. Et merde ! Lui qui pensait se réveiller en premier et ainsi l’empêcher de bouger… C’était mal partit ! Paniquant sur le moment, l’adolescent ne sut pas directement quoi faire… Normalement, il donnait directement son ordre à sa petite poupée mais là, c’était très mal partit… Le plus important était que Gilbert garde précieusement ses forces pour que le décompte ne s’accélère pas… La plus longue marionnette de Zion avait exactement duré une semaine et pas une heure de plus. Il fallait faire vite !

Ses esprits enfin revenu à la normal, le petit albinos se précipita vers sa victime toujours de son air inquiétait qu’il n’abordait pourtant jamais… Déjà que l’adolescent n’avait pas l’habitude du contacte physique autre qu’avec sa sœur, comment voulez-vous qu’il calme quelqu’un bordel ! Regardant sa jambe folle que l’homme était en train de tenir, Zion posa simplement une main sur cette dernière en espérant y arriver… Il fit sortir deux lianes qui entourèrent la jambe et se serrèrent exactement cinq secondes contre avant de repartir chez leur propriétaire. Ouf… Son petit tour avait marché et le contact des lianes avait effectivement calmé la jambe folle… N’osant pas vraiment regarder Gilbert dans les yeux, Zion se contenta de le soulever et de le faire se rassoir sur le canapé avant de retourner sur le sien.

Un silence s’installa quelques minutes pendant que le jumeau ne quittait pas le sol des yeux. Que pouvait-il dire ? Comment devait-il lui annoncer qu’un poison parcourait son corps ? Zion finit par prendre son courage à deux mains et la parole d’un air des plus maladroits.

« Désolé…. A cause de moi, un poison parcourt ton corps en ce moment même… »

Ça, c’était dit. Mais il fallait qu’il ait toute une explication par la suite avant l’annonce finale… Mais le petit devait y aller tout gentiment… C’était déjà assez choquant comme ça… Même lui, tremblait un petit peu rien que le fait de parler. Pourquoi se sentait-il aussi mal ? Pourquoi… Normalement, la personne serait morte sans aucuns soucis ! Mais là, c’était différent pour le petit garçon. Quelque chose le lançait. Tenait-il à Gilbert autrement que les autres boulets ? C’était ça avoir un ami ? Non pas avec le mal qu’il lui avait fait…

« Je ne voulais pas vous… te blesser comme ça. »

Voilà qu’il se mélangeait complètement les pinceaux maintenant cet abruti ! Mais on ne pouvait lui en vouloir… Zion était sous le choc… Un choc qu’il n’avait pas connu depuis la disparition de sa jumelle… Puis le Baskerville ne savait absolument pas ce que le poison allait faire n’ayant aucun ordre de sa part mais l’albinos n’avait pas du tout la pensée de lui donner un ordre… Il l’avait même totalement zappé. Ca risquait quand même d’être beau à voir.

La jambe semblait s’être calmée, tenant encore pendant quelques instants son membre engourdit avant d’enfin oser le lâcher, comme si cette dernière risquait de nouveau de faire des siennes à tout moment. L’albinos l'avait aidé à se remettre sur le canapé sans même le regarder dans les yeux. Le brun sur le coup ne savait absolument pas quoi dire. Il ne comprenait pas vraiment pour ne pas dire pas du tout ce qu’il se passait. N’osant même plus se lever il regardait droit devant lui tandis que le jeune garçon regardait le sol, un silence très lourd c’était installé entre les deux jeunes gens. Alors quoi ? C’était tout ? Le brun avait peur, dire le contraire serai mentir même s’il ne laissait rien paraitre, affichant un visage sans émotion, comme si ce n’était pas bien grave ce qui se passait. Encore une fois il s’agissait d’un simple accident non ? Il ne fit rien et ne dit rien. Il attendait juste, que le temps passe, que tout ceci s’arrête. Finalement c’est le garçon qui cassa le silence en premier, annonçant qu’à cause de lui un poison était en ce moment même en train de circuler dans le sang du jeune homme. Cette phrase eu pour effet de totalement figer Gilbert. Comment ça un poison ? Alors ça voulait dire que tout était terminé ? Il n’y avait plus rien à faire ? Le décompte vers la mort était déjà enclenché sans qu’il puisse faire quoique ce soit ? Son regard se baissa à son tour vers le sol. Que dire à ça sérieusement ? Il gardait ses forces pour lutter contre le mal de tête et ne pas se laisser aller. Il ne voulait pas montrer cette peine qui était en train de l’envahir petit à petit. Il allait mourir…

Finalement Zion enchaina timidement en disant qu’il ne voulait pas lui faire de mal. Il le croyait.. du moins il était persuadé que ce n’était pas un mensonge pour une seule raison. Il ne l’avait pas abandonné. Il était mal à l’aise, tout comme Gilbert l’était mais d’une autre manière. Pas besoin de faire deux malheureux. Soufflant un bon coup pour prendre son courage et se leva à nouveau. Mais non il n’était pas suicidaire ! Il voulait juste faire positiver le garçon bien que ne le lui était pas du tout. Sa main atterrit dans les cheveux du jeune garçon. Alors il se mit à parler, il arrivait à aligner les mots correctement mais on ne pouvait pas dire qu’il y avait vraiment de la conviction dans ses paroles.

- Tu.. sais je ne t’en veux pas c’est un accident non ? Et puis…

Il marqua une pause. Il pensait ce qu’il voulait dire, sinon il aurait tiré lorsqu’il en avait eu l’occasion un peu plus tôt. D’un pas assez peu sûr de lui, ayant peur une nouvelle fois de se manger le mur ou encore tout simplement le sol. Mais il s’avança vers la fenêtre. Ouvrant cette dernière il respira l’air frais de l’extérieur. Alors qu’il crevait de chaud avec ce mal de tête, cela ne pouvait que lui faire du bien. S’appuyant sur le bord de la fenêtre il continua sa phrase, sur un ton cette fois plus sûr mais aussi beaucoup plus triste.

- Tout le monde doit mourir un jour non.. ? Combien de temps me..reste-t-i…

Il ne termina sa phrase. A cet instant il ne voulait plus jouer le fort. Il n’en voulait pas à Zion mais non, il ne voulait pas mourir, il avait encore des choses à faire, c’était trop tôt.. trop tôt. Ses jambes se dérobèrent sous son poids, appuyé sur la fenêtre il put ralentir la chute pour se laisser glisser au sol et se retrouver appuyé sur le mur. Il enfouit sa tête dans ses mains, il en aurait presque pleuré, se dire qu’il allait mourir comme ça c’était dur. Qu’il allait devoir quitter tout ce monde. C’est alors que le visage d’Oz vint en tête du brun. Que faire ? Que dire ? Le quitter ainsi ? Qui le surveillerait ? Il ne voulait pas.. non ce n’était pas possible. Un murmure à peine perceptible se fit alors entendre, étranglé par un sanglot discret. Une larme coula sur sa joue gauche, caché de la vue du jeune albinos, il murmurait.

- Je ne veux pas mourir…

( Met la musique de Jolly en lisant. Elle va parfaitement avec ! ;; )

Que pouvait-il dire… Comment pouvait-il se faire pardonner de ce crime ? Oui, Zion était totalement perdu et son cerveau refusait de travailler correctement. La peur s’était emparée de lui d’un coup et une peur qu’il n’avait pas connu depuis des années. Vous savez, celle que nous ressentons quand quelqu’un que nous chérissions allait bientôt disparaitre et que vous en aviez très bien conscience. C’était en ce moment même le cas de notre Baskerville qui avait ressenti exactement pareil qu’avec sa sœur jumelle. Mais pourtant Gilbert ne faisait pas partie de sa famille… Pourquoi… ? Quelque chose clochait en lui ou plutôt le petit était en train de changer légèrement sans vraiment s’en rendre compte. C’était étrange hein ? Lui qui avait toujours été si solitaire et accrochée à sa sœur… Voilà qu’il arrivait enfin à se rapprocher d’une nouvelle personne qui allait encore une fois disparaitre devant ses yeux impuissants…

Le jumeau se sentit encore plus mal quand le noiraud vint poser une main amicale sur sa tête comme pour le réconforter. Non… C’était vraiment ça ! Gilbert était en train d’essayer de lui remonter un peu le moral bien que cela n’ait aucunement effet. Ce geste ne fit que le faire se sentir encore plus mal qu’avant. Pourquoi restait-il encore si gentil avec lui ? Alors que Zion venait clairement de lui dire qu’il lui avait fait de mal… Mais un deuxième choc parvint vite aux oreilles de notre jeune ami. Gilbert avait compris tout seul que ce poison allait le tuer petit à petit alors que le Baskerville avait fait de son mieux pour ne pas le lui faire comprendre directement… Mais cette façon de parler… C’était la première fois que le petit l’entendait sortir de sa bouche lui serrant toujours plus le cœur… Ne voulant pas lui mentir, Zion prit la parole de cette petite voix tremblante.

« Celle qui a duré le plus longtemps… A duré une semaine… Alors je dirais sept jours maximum. »

Dirigeant une main vers son cœur, l’enfant n’osa pas se diriger vers l’homme quand il se laissa tomber près de la fenêtre. Après cette terrible nouvelle, il lui fallait le temps de digérer mais malheureusement Gilbert n’en avait que très peu. Mais tout semblait bien présent pour faire culpabiliser notre jeune Baskerville de plus en plus. Retrouvant un peu ses esprits, il remarqua enfin la petite tasse posée juste devant lui et encore chaude. Que faisait-elle là ? Non… Le noiraud avait-il pensé à lui-même avant de s’être excusé ? Là… S’en était trop pour Zion qui ne savait plus où donner de la tête. Se levant, il se dirigea vers la salle de bain.

« Je reviens… »

Ne sachant au début où elle se trouvait, l’adolescent chercha un petit peu avant de tomber dessus. Trouvant un miroir, il se regarda quelques seconds dedans avec un profond dégout. Ses yeux venaient de tourner au gris foncé… Une couleur proche de celle de sa jumelle. Un frisson parcourra tout son corps d’un seul coup. Serrant soudainement les poings, rien ne put retenir sa fureur présente. Un violent coup dans la glace partit la faisant littéralement voler en éclat. Un deuxième suivit rapidement de la même main bien ensanglantée. Mais pour lui, cette douleur n’était qu’infime. Sa colère toujours pas diminuée, il se tourna pour en donner deux autres plus violents contre la façade avant de se laisser tomber sur les genoux.

« Bordel… Bordel… BORDEL ! »

Plus rien ne tournait rond dans la tête du pauvre petit. Depuis des années, un liquide transparent et chaud coula le long de ses deux yeux couleurs cendres. Pourquoi Gilbert était-il si gentil alors que précédemment, Zion lui avait fait tant de mal ? Il ne comprenait pas… Non vraiment pas… Ses larmes ne cessèrent pas de couler et devinrent de plus en plus abondantes comme sa présente confusion. Amenant ses mains vers ses yeux, il les posa sur ses deux orifices en les refermant violemment laissant une grande marque de griffure quand même assez longue. Son cœur était rapide, trop rapide… Dire qu’il pouvait avoir le remède mais ne savait pas où elle était… Tout était en sa défaveur en ce moment… Était-il maudit ? Ses parents l’avaient toujours dit…

« La malédiction des jumeaux maudits. Dit-il en murmurant entre deux sanglots… »

Il se sentait vide, il se sentait seul et il se sentait mal. Notre jeune brun restait silencieux, la même chose lui tournant dans la tête, il allait mourir. C’était une certitude est une chose qui ne peut être changé. Recroquevillé sur lui-même que cherchait-il à faire ? Fuir la réalité ? Hélas c’est impossible la douleur le ramènerait tôt ou tard avant de le clouer définitivement en sol sans souffle de vie. Son cœur battait à une vitesse folle, donnant l’impression à sa tête que cette dernière allait exploser, c’était désagréable comme sensation. Son état ne s’arrangea pas vraiment lorsque l’albinos articula qu’il n’en avait pour une semaine grand maximum. Alors quoi c’est bon c’était finit ? Il allait maintenant vivre avec une épée au-dessus de sa tête, cette dernière menaçant de lui tomber dessus à chaque heure qui s’écoulait. Gilbert ne voulait pas être seul, il avait peur, la mort est une chose terrible qui touche n’importe qui. Elle est injuste est cruelle en arrachant parfois le souffle de vie à un corps beaucoup trop jeune. N’était-ce pas son cas ? La vingtaine d’année c’était déjà trop ? Il pleurait en silence. Il avait l’impression d’être rejeté par son destin si cruel, n’ayant aucun passé voilà qu’il n’avait plus d’avenir. Et si seulement il savait.. la mort s’était déjà éprise de lui alors qu’il n’était qu’un enfant. Qu’avait-il pu lui faire… ? La pièce était silencieuse, peut-être même trop à son gout. Zion ne semblait pas vraiment prêt à parler du moins pas correctement, finissant par dire qu’il allait revenir. Laissant notre homme seul au milieu du salon. Il releva la tête.

Personne. Il n’y avait plus personne, simplement lui et ses battements de cœurs assourdissant. Il soupira presque ironiquement, bien ce cœur ne battrait plus alors pourquoi se plaindre du bon fonctionnement de celui-ci encore ? Il voulait voir Oz et en même temps ne le voulait pas. Notre brun était perdu, totalement, ça en faisait beaucoup trop à avaler d’un coup. Finalement il se redressa un peu plus. Une chose était sûre, il ne voulait pas être seul. Ça l’effrayait encore plus, l’idée de mourir seul, exactement comme lorsqu’il avait été retrouvé dans le jardin du manoir des Bezarius, seul et effrayé. Où était Zion ? Que faisait-il ? Sa tête bouillonnait tellement que ça lui donnait l’impression d’être totalement seul dans son appartement. Le brun tenta de se relever sans grande réussite, ses jambes n’étaient pas décidées à lui obéir une deuxième fois. Fatigué, il se dirigea vers la table basse en se trainant par terre. Lentement mais sûrement comme on dit. Arrivant enfin à son niveau, il tira son manteau noir posé sur cette dernière pour y retrouver sa paire de pistolet. Il n’avait pas la force de crier ou même de hausser la voix ainsi en silence il se hissa pour attraper une des deux armes. Tombant lourdement au sol une fois cette dernière en main, il vérifia qu’elle était chargée. Tâche plutôt difficile et dangereuse à faire lorsqu’on a les mains qui tremblent de façon incontrôlable. C’était le cas. Il n’avait plus qu’à faire feu… Il murmura.

- Mourir seul… Oz.

Il tira. Le plafond se retrouva avec un trou et quelques débris de celui-ci tombèrent sur le jeune homme encore au sol. Pourquoi tirer en l’air ? Et bien c’est une manière d’attirer l’attention sans pour autant se briser la gorge à appeler. Il ne voulait pas être seul. Il ferma les yeux, restant ainsi au sol gardant toujours l’arme bien fermement entre ses doigts. Le noiraud ne pouvait faire plus qu’une chose maintenant, attendre. Que l’albinos revienne, qu’il le soutienne jusqu’au bout au moins. L’imbécile, ne sait-il donc pas qu’on ne laisse pas quelqu’un de mourant seul pensa-t-il ? N’importe qui aurait eu l’idée de se tirer une balle pour mettre fin à toute souffrance, mais Gilbert. Ce n’était pas ce genre de mort qu’il voulait, comment l’expliquer à Oz ? Lui cacher la vérité. Une nouvelle fois une seule et unique larme coula le long de son visage pour venir s’écraser sur le sol. Lorsque l’albinos reviendrait une chose est sûr il lui dirait « Abrutis… Ne me laisse pas seul, s’il te plaît. »
Je ne mérite pas de mourir comme un chien abandonné.

Tout se passait terriblement trop vite pour l’attention de notre jeune garçon. Hier matin, tout allait bien et les situations désastreuse se succédait comme si elles l’avaient fait exprès pour faire souffrir les deux amis. Les larmes continuaient de se laisser aller des yeux toujours aussi cendré. Là, si on connaissait les deux jumeaux maudits, rien ne pouvait dire qu’il ne se ressemblait pas à part leur taille. Pour accompagner ce liquide chaud, des gouttes de sang vinrent se mélanger à cause des précédentes griffures que le petit s’était fait. Pourquoi se trouvait-il d’un seul coup comme le plus faible de tous ? Zion était un Baskerville non ? Quelqu’un qui devrait se montrer toujours dur et puissant… Mais là, tout le contraire était en train de se passer. Ses larmes qu’il refusait de faire couler, n’était pas retenue tellement la peur était grande. Encore une fois, un événement vint faire sauter le cœur de notre petit bonhomme.

Alors que l’adolescent était encore dans sa salle de bain depuis de très longues minutes, un violent coup de feu résonna dans tout l’appartement. Non, il avait rêvé n’est-ce pas ? C’était sûrement son cœur qui avait fait un saut beaucoup trop grand ? Ne perdant pas une seconde les yeux pleins de terreur et en se cassant à moitié la gueule, notre ami se dirigea vers le salon ayant peur de voir… Non, il ne pouvait le croire. Une fois près de son ami couché par terre, Zion eut comme le cœur qui se calma d’un coup voyant que Gilbert n’avait rien fait. Des petits débris tombèrent du plafond laissant y voir un gros trou. Heureusement que les voisons ne furent pas là car sinon bonjour les nouveaux effrayés. Mais bien sûr, le jumeau n’y pensa pas une seule seconde. Que fit-il ? Gueuler pour évacuer sa peur.

« Ca va pas la tête ! Tu m’as fait une peur pas possible ! J’ai cru que mon cœur allait exploser ! »

Quoi il n’avait jamais été aussi sincère avec lui de vive voix ? Bah voilà, c’était chose faite. Mais ses larmes recommencèrent à montrer le bout de leur nez quand le noiraud lui demanda de ne pas le laisser seul. Mais quel bordel… C’était la confusion totale chez le petit albinos. Le premier réflexe qu’il eut ce fut d’aider une nouvelle fois Gilbert et de le mettre assis sur son canapé devant la tasse de café.

« Tiens, tu en auras certainement plus besoin que moi… »

Essayant de cacher au possible ses larmes, ce qui était déjà foutu d’avance, il s’essuya un œil quand une larmichette de sang lui arriva dedans. Voyant l’état de l’homme, Zion se dit enfin que l’ordre n’allait pas pouvoir se cacher plus longtemps… Mais il allait lui en donner un petit histoire que Gilbert aille mieux mais qu’il reste encore libre de ses mouvements. Serrant les poings, le Baskerville se concentra quelques secondes. Ses yeux gris cendré devinrent d’un coup de ce jaune qu’il n’utilisait presque jamais. Essayant de se donner un air plus dur, il dit de vive voix en murmurant un désolé juste avant :

« Si c’est comme ça… Reste avec moi jusqu’à la fin ! hurla-t-il pour finir »

Directement après que son ordre soit donné, la couleur de ses yeux redevint normale comme avant. Enfin normal, ils étaient toujours gris-cendré et non de ce violet améthyste. Vérifiant que Gilbert allait bien, il fit un petit soupir avant de s’appuyer contre le mur ne se trouvant pas très loin d’eux. Zion essayait de réfléchir comme il le pouvait mais ses pensées furent toujours autant troublées. Le petit avait le moyen de sauver cette personne mais ne savait pas où le remède se trouvait ! Ne pouvant se retenir, le Baskerville frappa une nouvelle fois contre le mur de sa main blessée. Ce qui arriva ? Les morceaux de verres s’enfoncèrent encore plus dans sa peau l’empêchant presque de bouger correctement sa main à présent. Oui, le petit était totalement con de faire ça mais le besoin de se défouler était totalement présent. Le besoin de réfléchir aussi…

Comme Gilbert ne voulait pas se retrouver tout seul, le petit albinos se laissa glisser le long du mur tâché de sang avant de se mettre dos contre pour être face au grand homme. Le regardant quelques instants pour regarder son état de santé, il plongea sa tête entre ses jambes comme pour essayer de réfléchir mais sans succès. Il murmura simplement et pour lui-même.

« Bordel… Où es-tu … ? »

[ Toujours écrite avec Jolly. XD ]

Il était revenu, l’albinos était près de lui. Aussi petit qu’était le réconfort offert au jeune homme, ça a au moins eu le mérite de lui arracher un léger sourire bien que la fatigue visible sur son visage ne vienne gâcher l’expression qui se voulait être autre que triste. Une nouvelle fois son ami le replaça sur le canapé. Un léger soupire s’échappa de la bouche de notre jeune homme, Zion devait certainement en avoir assez de devoir ramasser le jeune homme à tout bout de champ. Ainsi le café qui lui était destiné changea de propriétaire annonçant qu’il en aurait certainement plus besoin que ce dernier. Cette fois-ci Gilbert resta tranquille, tous deux avaient visiblement les nerfs à cran et il y avait de quoi sérieusement ! La tête enfouit sur un coussin il ne quittait pas l’albinos du regard. Comme si le simple fait de l’avoir dans son champ de vision le réconfortait et pourtant.. ça ne changeait rien du tout, ce n’était pas en restant ainsi que le poison allait arrêter de faire effet dans son corps. Quel cruel pouvoir il avait tout de même. Finalement ses membres engourdis se calmèrent suite à une seule phrase de son jeune ami. Il devait rester avec lui jusqu’à la fin. Bien que ce fût le désir émit par le brun un peu plus tôt, pour lui c’était devenu un truc primordiale à faire, comme si même s’il le souhaitait il ne pourrait s’éloigner de lui. L’homme cligna des yeux pour toute réponse, c’était une obligation et en même temps une joie. Incapable d’avoir plusieurs ressentit en même temps cela lui faisait un peu oublier cette peine immense qui le hantait. La tête posé sur un coussin du sofa, il regardait son jeune ami s’énerver dans la pièce. Dire que ça ne lui faisait pas de peine serai mentir, il se sentait cependant incapable sur le coup d’intervenir pour l’empêcher de faire quoique ce soit.

Finalement lorsque Zion se retrouva par terre assis contre à mur en train de murmurer « Où es-tu ? », Gilbert se redressa une nouvelle fois. C’était loin d’être la grande forme mais ses membres semblaient vouloir bouger correctement. Pourquoi ? Parce qu’il souhaitait qu’une chose, être auprès de Zion pour lui remonter le moral. Il était le seul mourant dans l’histoire pas besoin de gâcher une autre jeune vie. Se levant d’une manière un peu plus sûr que tout à l’heure il prit la tasse de café qui était devant lui avant de se diriger vers le jeune garçon. Bon ça manière de marcher ne faisait pas vraiment naturelle mais au moins il marchait sans se casser la figure au sol ! Arrivant à son niveau, il se baisse pour lui prendre les mains et les poser sur la tasse de café. Cette dernière n’était plus chaude à présent. Il souriait légèrement, bien que son visage démontre une fatigue plus qu’évidente. D’une voix triste et pourtant chaleureuse.

- Tient. Il est pour toi… Je ne bois que du café bien noir de toute façon…

C’était bien sûr plus une excuse qu’autre chose, même si effectivement ses gouts se portaient d’avantage pour le café noir bien fort. Lui laissant la tasse entre les mains il se laissa tomber pour s’asseoir à côté de lui gardant la même expression sur le visage. D’un geste aussi lente qu’amical, en raison de sa faiblesse et de sa tendresse dont il voulait faire preuve à son égard. Il lui prit une épaule pour le tirer vers lui. Ainsi un peu comme un grand frère le ferait avec son frère cadet, notre jeune homme voulait le rassurer et le détendre. Zion était un peu comme un animal sauvage qu’il fallait calmer. Il reprit sur le même ton que plus tôt.

- Et bien.. ? Qui es-où ? Si tu dois y aller je te suivrais…

Il n’avait pas le choix de un et de deux il n’avait plus que ça à faire. C’est vrai quoi ! Qu’est-ce qu’il allait pouvoir faire avant de voir son état encore plus s’aggraver et mourir ? Certainement pas rester chez lui seul. Retourner voir Oz n’était pas vraiment une option envisageable. Notre jeune homme ne voulait pas vraiment que les Bezarius le voient ainsi, c’était peut-être cruel pour son meilleur ami blond mais il ne donnerait plus de nouvelle de lui. Disparaitre en silence c’était probablement moins difficile que de devoir annoncer que le temps de vie est désormais compté. Ses battements de cœur maintenant beaucoup plus lent, presque trop lent pour être normal en fait mais bon… Il ferma les yeux, restant ainsi, un sourire sans joie réel encore présent sur ses lèvres.

Perdu… Oui, il était complètement perdu dans ses pensées en train d’essayer désespérément de trouver une solution pour que tout le monde sorte vivant de cette stupide affaire dont Zion était le seul responsable ! C’était vrai… Même par le passé, s’il n’était pas né en même temps que sa sœur jumelle, beaucoup de mal n’aurait jamais été commis… Pour tout dire, sa pensée était clairement qu’il n’aurait jamais dû voir le jour… Toussant un petit peu à cause de ces sanglots, il hoqueta quelques secondes ce qui ne fit que l’énerver encore plus. Un gros soupir se fit entendre quand ce dernier disparu enfin…

Mais alors que le Baskerville fut toujours perdu dans ses pensées, il sentit quelqu’un lui prendre les deux mains qui étaient sur ses genoux précédemment. Levant doucement la tête Zion fut surpris de voir Gilbert en train de lui donner la tasse blanche une nouvelle fois en disant qu’il n’en avait pas besoin. Mais pourquoi… Pourquoi était-il si gentil ? Pour lui faire plaisir, l’adolescent posa ses lèvres pour boire légèrement le liquide encore un peu chaud qui se trouvait dedans. Ne pouvant se retenir, le petit posa une question.

« Pourquoi… Tu es aussi gentil avec moi… Avec ce que je t’ai fait.. ? »

Cette question lui brûlait tellement les lèvres qu’il ne put se retenir de la poser. Cette la première fois que Zion trouvait quelqu’un d’autres que sa sœur pour faire aussi attention à sa personne. Buvant encore un peu du café, le petit repartit un peu dans ses pensées jusqu’à sentir une drôle de chose. Gilbert venait de le prends par l’épaule et de le faire basculer un peu contre lui. Hein ? C’était quoi cette position ? Il se passait quoi là ? Zion leva un peu la tête pour voir Gilbert d’un air perdu. Ses larmes c’étaient un peu calmée mais son regard se trouvaient être toujours aussi vide. Quand le grand homme lui demanda de qu’il parlait. L’albinos baissa une nouvelle fois la tête avant de lui répondre.

« Je parle de la personne que je recherche depuis plus d’une année… C’est ma sœur jumelle et la seule qui pourrait nous aider… Mais de nombreux problème font que je ne la retrouve pas… »

Sa voix était devenue toute faible expliquant en bref sa petite histoire. C’était dur pour lui de parler de cette personne et surtout de penser qu’il ne la retrouverait peut-être jamais… De plus, Zion avait grandement besoin de son aide en ce moment même et il n’était pas foutu d’être capable de la retrouver ! Réveil n’était pourtant pas si énorme que ça non ? A force, le jumeau se demandait si sa sœur se trouvait véritablement dans cette ville… Agrippant la petite tasse de sa main en état, Zion frappa violemment de l’autre dans le mur.

« Bordel, Ayu tu es où ! Aie… »

Bon là, le petit devait vraiment se calmer… Car sa main devenait vraiment d’une vilaine couleur et son état laissait très peu à voir. La regardant sans grande émotion, il laissa les gouttes de sang tomber sur le sol comme si c’était un spectacle. En ce moment même, Zion avait le comportement d’un enfant… L’enfant qu’il n’avait pas pu être durant son enfance. Reprenant une gorgée de son café, le petit fixa les marques de doigts que le liquide rouge avait laissés sur la tasse couleur blanche. Pourquoi était-il aussi perdu ? Pourquoi ne pouvait-il pas faire quelque chose de bien dans sa vie ?

« Onee… »

Un drôle de réflexe apparut soudainement chez notre jumeau. Alors que quelques larmes coulèrent encore le long de ses yeux, il se laissa totalement appuyer contre Gilbert comme cherchant de la chaleur humaine comme par le passé. Zion ne voulait pas le dire… Mais lui aussi avait une grosse peur de se retrouver vraiment tout seul. Peut-être qu’être chez les Baskerville, l’aidait en quelques sortes à ne pas être seule… ?

Le jeune albinos réagit de suite lorsque le brun lui offrit une nouvelle fois la tasse de café. Lui demandant pourquoi il était aussi gentil avec lui, vu ce qu’il lui avait fait. Bon, il fallait l’avouer dans le genre gaffe on pouvait mettre celle-ci dans le livre des records. Empoisonner et condamner à mort quelqu’un qu’on apprécie, ce n’est pas vraiment terrible comme marque d’affection. D’autres personnes lui en auraient certainement voulu. C’est vrai que l’excuse tu m’as tué est plutôt bonne. Mais notre jeune brun n’était pas ainsi. A quoi bon pourrir l’existence en le maudissant inutilement. Au risque de le faire fuir et de se retrouver seul pour de bon. Car une chose était sûr, notre Gilbert n’aurait pas pu aller bien loin s’il était resté au milieu de la rue tout à l’heure. Il se serait passé quoi ? Soit il serait mort misérablement au milieu de la rue soit un membre de Pandora l’aurait ramené aux soins de l’organisation. Pour finalement mourir un soir dans son lit seul. Sans compter que tout le monde aurait été bien sûr au courant et plus que tout Gilbert ne souhaitait pas voir le doux visage de son jeune Maître se ternir par la tristesse. Ainsi il n’était pas plus mal ainsi. Il appréciait Zion, autant mourir en bonne compagnie tranquillement. Du moins sauf si le poison le faisait atrocement souffrir avant le moment fatidique, auquel cas il comptait sur son ami pour apaiser sa souffrance. Ainsi avec ce même sourire triste à la fois chaleureux il murmura, n’étant pas capable de parler normalement tant il avait la tête remplit.

- Tu n’es pas quelqu’un de mauvais… Tu m’aurais laissé mourir sur les pavés si tu l’étais… Et puis, je n’ai pas oublié notre cuite de la dernière fois.

Comment pourrait-il l’oublier sérieusement ? Grâce à cette mauvaise chose il avait fait la rencontre d’une personne admirable selon lui. Un gamin en manque d’affection se cachant derrière un masque pour faire face au monde. Si ce n’était pas triste tout ça… L’albinos appuyé sur lui, Gilbert ne bougeait pas, attendant tout simplement la réponse du garçon. Il cherchait sa sœur disparut ? Et bien voilà une autre histoire triste. C’était quoi ici ? Le camp des blessés de guerre ? Le brun ne bougea pas, ne sachant que dire… Ils avaient besoin de cette fameuse sœur ? Et pourquoi faire ils ? Sur le coup il ne chercha pas beaucoup plus loin. Fermant les yeux pour se reposer l’esprit du mieux qu’il pût, la présence de son ami l’apaisant un peu. L’albinos recommença à se taper les mains contre le mur, elle était dans un sale état, loin d’être assez réactif pour l’empêcher d’agir il se contentait de garder le garçon près de lui. Finalement il grogna et ce grognement provoqua un déclic monstre dans la tête de notre jeune homme. Ayu ? Quoi ? Ayumi ? L’albinos qui n’arrêtait pas de coller Oz pour son plus grand malheur ? Ses yeux s’ouvrirent d’un coup, un peu comme lorsqu’on vient de trouver une solution à une énigme. Il réfléchissait. Qu’importe son mal de crâne où la fatigue. Il était vrai que ce n’était pas totalement illogique, après tout il y avait plus qu’une très grosse ressemblance entre les deux albinos. Il ne disait plus rien, les yeux fixés sur le mur de l’autre côté de la pièce.

Sa petite réflexion interne fût interrompu par l’albinos qui fût soudain prit d’un manque d’affection. Se rapprochant un peu plus de son ami. Ils étaient décidément deux blessés. Un léger sourire un peu plus tendre fit son apparition sur son visage, il était sincère. Etendant ses jambes par terre il souleva l’albinos légèrement du sol pour le poser sur ses genoux. Se retrouvant ainsi appuyé sur lui non sur le mur. Un peu comme lorsqu’on porte un enfant pour le consoler. Restant ainsi il ferma les yeux et murmura en un souffle léger.

- Je connais une Ayumi… Elle se trouve chez mon meilleur ami…

Finit-il par dire après une pause entre les deux phrases. Il voulait continuer mais un léger vertige le bloqua quelques instants. Sa tête tournait lui faisait perdre la notion d’espace-temps. Où il était ? Il fût incapable de le dire à cet instant, la vue brouillé. Une baisse de tentions comme on dit, après elle dure plus ou moins longtemps, provoquant ou non la perte de connaissance de la personne. La peau froide, Zion donnait l’impression d’être une bouillote ambulante. Et le pire dans ces moments-là, c’est que rien n’y fait. Ce n’était pourtant pas normal, le brun était assis facilitant normalement la circulation du sang. Le poison était épuisant physiquement et moralement. Fermant les yeux pour ne plus voir ses « étoiles », ou plutôt points brillant il finit ce qu’il avait commencé.

- Elle est blanche.. comme toi. De taille moyenne.

Il se tût, ne voulant plus réfléchir d’avantage. Il appuya sa tête contre le mur sans bouger, tenant toujours Zion.

Le petit garçon était toujours autant perdu dans ses pensées ne comprenant pas pourquoi Gilbert était aussi gentil avec sa personne. Même quand il eut sa réponse, quelque chose sonna faux à l’intérieur de sa petite tête. Zion l’avait quand même bien amoché et il était sur le point de mourir… Alors, pourquoi était-il aussi sympathique et ne lui en voulait pas du tout ? Était-ce simplement à cause de cette cuite ? Non, vraiment Zion n’arrivait pas à se faire une raison et pour lui, il restait rien qu’un gros salopard. Franchement, le bonhomme ne méritait pas que Gilbert reste comme cela à ses côtés… Normalement, le Baskerville aurait été se mettre dans un coin tout seul pour ne plus faire chier son monde.

Quand le petit albinos répondit au noiraud, il n’eut pas le droit à une réponse tout de suite. Bah oui, après tout il s’en fichait non ? Gilbert avait bien de meilleures choses à faire qu’écouter ses bêtises présentes ! Mais soudainement, Zion se sentit quitter quelques secondes le sol pour se retrouver… Sur les genoux du grand type. Hein ? Pourquoi l’avait-il donc mis à cette place ? Les joues du jeune garçon prirent d’un coup une tournure bien rouge et le réflexe qu’il eut… Cache son visage contre le torse de Gilbert. Aucune autre cachette se trouvait autour de lui il fallait dire. Puis ses quelques larmes qui coulaient le long de ses yeux ne l’arrangeaient pas ! Jamais le petit n’avait pleuré devant quelqu’un et voilà que maintenant, il devenait une véritable fontaine… Quelle image allait avoir Gilbert de lui maintenant ? Non, Zion ne voulait pas passer pour un gros gamin pleurnichard qui ne savait faire que ça… Vraiment, il ne le voulait pas ! C’est pour cela que l’enfant essaya de stopper le plus rapidement possible ses larmes.

D’un seul coup, l’homme reprit la parole en disant qu’il connaissait une Ayumi et que cette dernière logeait chez son meilleur ami. Là, Zion leva d’un seul coup la tête le fixant comme il ne l’avait jamais fait. Était-ce sa jumelle ou une autre Ayumi ? Ce n’était pourtant pas un prénom parcourant les rues à Réveil mais d’un autre côté, le jumeau voyait mal sa sœur loger chez quelqu’un qu’elle ne connaissait pas… Toujours contre lui, l’albinos écouta à nouveau Gilbert parler en lui disant que cette fille était aussi blanche que lui. Là, ce n’était pas possible… L’adolescent voulait en savoir plus ! Peut-être qu’il avait trouvé sans le vouloir sa sœur jumelle et en même temps le remède pour Gilbert… Était-ce finalement un malheur qui devait s’en suivre le bonheur ? D’un coup, une lueur d’espoir se fit présente dans les yeux de notre Baskerville. S’agrippant à son col, il ne le quitta pas du regard.

« Elle a les yeux cendré ? Plus grande que moi ? Son nom de famille c’est Hasegawa ? Essaye de m’en dire le plus possible.. ! »

Se rendant compte de son comportement, de nouvelles rougeurs atterrirent sur ses petites joues toutes blanches. Gilbert n’avait pas la forme… Zion devait y aller doucement pour ne pas le brusquer de trop… Se remettant dans sa position initiale sur ses genoux, il leva simplement la tête pour le fixer une nouvelle fois mais cette fois-ci, moins sauvagement.

« Désolé… Mais cela fait tellement de temps que je la recherche… »

Devait-il lui dire qu’elle possédait le remède pour le guérir ? Mais si ce n’était pas vraiment la Ayumi que Zion recherchait depuis tout ce temps ? D’un côté, il voulait lui redonner espoir mais de l’autre côté, l’adolescent ne voulait pas lui faire une fausse joie dans sa situation… Que devait-il faire ? Décidant qu’il était mieux de lui donner de l’espoir, Zion lui expliqua donc brièvement la situation.

« Et si c’est vraiment elle… On a peut-être un moyen de te sauver de ce poison qui parcourt ton corps ! »

Voilà c’était dit… Maintenant Zion prierait pour que cela soit la bonne personne… Au pire des cas comme Gilbert était au courant de l’antidote, peut-être qu’il allait aussi l’aider à la retrouver ? C’est vrai que le petit avait toujours cherché tout seul… Peut-être qu’à deux, tout deviendraient d’un coup plus simple ?

Les paroles du brun semblaient être une illumination pour l’albinos sur ses genoux aussi. Alors qu’à son tour il se laissait aller contre Gilbert, cherchant un réconfort quelconque il se redressa subitement lorsque ce dernier parla d’une certaine Ayumi albinos qu’il connaissait. L’écoutant dans un premier temps avec attention, il finit par carrément prendre le jeune homme par le col pour enchainer une série de question au sujet de cette Ayumi. De un qu’est-ce qu’il en savait de tout ça ? Ne l’appréciant pas vraiment il n’avait vraiment cherché à la regarder de plus près ou encore à la connaitre un peu plus. Et de deux, à être secouer comme ça, si notre jeune homme n’avait pas l’estomac complètement vide il se serait littéralement vidé sur lui. Ce n’est pas vraiment une bonne idée de secouer quelqu’un de visiblement pas très bien. Cela n’eut pour effet que de lui réveiller un mal de crâne mais de calmer sa chute de tentions. Voyant certainement que sa réaction était un peu démesuré vu la situation, l’albinos se remit bien sagement à sa place sur les jambes du jeune homme. Gilbert trouvait cette situation presque étrange, il avait un comportement d’ami et presque de grand frère avec lui, alors qu’avec Vincent il ne s’était jamais sentit capable d’en faire de même. Et pourtant être ainsi ne lui semblait pas totalement inconnu… Bref revenons-en à cette conversation qui prenait une tournure plutôt intéressante, oui même pour un condamné à mort !

Si un jour on avait dit à Gilbert qu’il sympathiserait avec le frère jumeau de cette fille qu’il détestait, il ne l’aurait pas cru. Et pourtant actuellement tout portait à croire que cette Ayumi ci était la fameuse sœur de notre petit Zion. Au moins ça fera un heureux se disait notre jeune homme ? Et bien non, ça pouvait combler deux personnes. En effet, Zion affirma que si c’était vraiment elle, notre grand brun pourrait être sauvé. Bien sûr la phrase fit bien rapidement le tour du cerveau de notre homme, baissant la tête de façon presque robotique il regardait Zion avec de grands yeux, visiblement surprit. Quoi ? Alors que depuis tout à l’heure l’idée qu’il allait mourir lui tournait sans arrêt en tête voilà que maintenant il lui annonçait qu’il y avait peut-être une solution à tout ça ? Les nerfs à crans, épuisés et effrayé, il se mit à pleurer sans faire un bruit et sans se cacher le visage regardant toujours son jeune ami. Il avait joué les forts, il avait tenté de refoulé le plus possible sa peur et sa tristesse mais maintenant c’était trop. Il était un condamné à mort qui avait une infime chance de rester en vie s’il luttait. Ce genre de lutte était toujours douloureux. Alors quoi ? Il vaut mieux laisser tomber ou se battre pour vivre ? La réponse paraissait évidente, Gilbert ne voulait pas mourir, si on lui offrait une chance de vivre il la saisirait. Par réflexe à la fois humain et sentimental il se mit à serrer l’albinos contre lui, comme on le ferait avec un ami pour se rassurer ou.. une peluche. Le visage enfouit dans les cheveux blanc du garçon il pleurait en silence. Finalement au bout de deux ou trois minutes il se redressa légèrement. Et parla d’une voix encore cassé par la tristesse bien qu’une certain regain de confiance pouvait se faire sentir.

- Je n’en sais rien… Mais actuellement tout porte à croire que c’est elle. Autant commencer par là… ? Si tu peux retrouver ta sœur et si ça peut me.. sauver.

Il était difficile d’exprimer le sentiment qu’il ressentait. Il était bien sûr heureux d’apprendre qu’il avait une chance de rester en vie, mais.. et si ce n’était pas la bonne personne ? Combien de temps lui resterait-il pour aider son jeune ami à chercher ? Ainsi joie et tristesse se mélangeaient, donnant un beau mélange de sentiment bien contradictoire tient. Finalement il lâcha une phrase qui était à moitié étouffé par son propre souffle irrégulier.

- Et puis.. à défaut de me faire vivre. Ça te fera sourire et oublier.

Il ferma les yeux. Ne lâchant pas l’albinos pour autant bien que son étreinte ne soit pas bien forte. Il n’était pas seul, c’est tout ce qui comptait.

Est-ce que l’espoir était finalement revenu dans l’esprit des deux garçons ? Était-ce vraiment cette personne que Zion avait tellement cherchée ? D’un côté, le petit Baskerville avait peine à le croire comme si l’information n’était finalement pas arrivée correctement à son petit cerveau qui avait subi beaucoup trop d’émotion en quelques heures. Il était d’un coup devenu tout silencieux comme plongée dans des pensées assez profondes ou que Zion essayait finalement de réaliser qu’il avait peut-être une chance de retrouver sa sœur… Mais si ce n’était pas la bonne personne finalement ? Le jumeau allait tomber d’encore plus haut et Gilbert pareil non ? Avoir eu tant d’espoir pour n’avoir rien finalement… C’était pour cette raison que l’adolescent n’avait pas osé lui dire directement pour l’antidote…

Soudain, le petit sentit comme des gouttes d’eau lui tomber sur le dessus du crâne et lui couler sur les joues. Ses larmes s’étaient pourtant calmées non ? Pensant que c’était encore ses blessures, l’albinos passa une main pour y trouver du sang mais effectivement, c’était bien des larmes. Levant la tête vers le noiraud, Zion fut surpris de le voir en train de pleurer. Hein ? Il devait faire quoi là ? Le rassurer ? Mais on faisait comment ? Gilbert pleurait pourquoi ? Et voilà que notre jeune ami était une nouvelle fois complètement perdu ! Ne sachant que dire, l’enfant fut encore plus surpris quand l’homme le serra plus contre lui. Gilbert avait envie d’un câlin ou… ? Non vraiment, Zion n’avait pas du tout l’habitude de ce genre de comportement. Surtout que par la suite, le calineur mit sa tête sur le dessus de celle de Zion. L’effet donné ? L’adolescent n’osa plus bouger d’un pouce de peur de le déranger avec de très jolies rougeurs sur les joues. Quand il reprit la parole d’une petite voix, Zion l’écouta attentivement avant de lui répondre.

« C’est vrai tu n’as pas tort… Mieux vaut essayer d’aller voir comme nous n’avons pas beaucoup de temps… »

Repartant un peu dans ses pensées, le petit bougea un peu la tête quand Gilbert reprit la parole. Comment ça, ça le fera oublier ? Penchant un peu la tête sur le côté en signe d’incompréhension, il ne put se retenir de poser sa question.

« Me faire oublier quoi.. ? »

Remarquant que la tasse de café se trouvait encore dans ses mains, Zion en finit le contenu avant de la poser sur le côté ne voulant pas spécialement se déplacer. Peut-être qu’il ne voulait pas l’avouer mais cette place ne le gênait pas du tout. Se laissant juste complètement aller, s’il ne faisait pas attention, le sommeil pourrait presque venir le chercher pour un bon moment. Voulant dire encore un petit quelque chose, il releva la tête pour regarder l’homme.

« Mais je garde espoir pour que tout aille mieux Gil ! »

Un… deux… trois secondes passèrent avant que de nouvelles rougeurs arrivèrent sur les joues du petit. Pourquoi l’avait-il appelé de cette façon soudainement ? Ah ! Non ! Zion devait absolument rattraper le coup ! Agitant un peu les bras par confusion et pour dire comme un pardon, ses paroles furent des plus confuses.

« Ah ! Désolé ! Je voulais ne pas t’appeler comme ça ! Etto… Etto… »

A force d’agiter ses membres de cette manière, le jumeau s’en frappa une contre le mur et hop un petit coup de douleur se fit à nouveau ressentir. Regardant sa main de plus près, le Baskerville devait absolument se la passer sous l’eau s’il ne voulait pas qu’elle finisse par s’infecter et voir plus dangereux par la suite. Mais d’un autre côté, Zion n’avait pas spécialement envie de bouger de sa place… Cruel dilemme !

Le jeune homme n’avait même plus besoin de le serrer contre lui, Zion ne semblait pas décider à se bouger, se soutenant mutuellement ils restaient près l’un de l’autre pour se soutenir dans ce malheur. Sauf qu’au milieu de ses ténèbres qui semblaient avoir pris possession de leur cœur et esprit une lueur d’espoir avait fait son apparition. Ainsi restant sans bouger, Zion semblait approuver ce que disait Gilbert, c’est-à-dire s’accrocher à l’idée que cette Ayumi était celle qui pourrait résoudre leur problème respectif. Mais ce dernier ne semblait pas comprendre ce qu’il voulait dire par oublier. C’était pourtant simple… Si jamais ils échouaient et que la mort emporte le jeune homme avant d’arriver à le sauver, alors le jeune albinos se sentirait probablement mieux s’il avait sa sœur à ses côtés. Oubliant ainsi la culpabilité de l’avoir tuer plus facilement. Ahah, la bonne blague comment dire ça ? Ainsi il ne répondit pas, gardant pour le moment le silence préférant largement écouter Zion jusqu’au bout plutôt que de débiter des paroles peu encourageantes. D’ailleurs l’albinos eut le mérite d’étonner et de faire sourire le jeune homme. Ce qui n’était pas un luxe vu la situation. Il venait de l’appeler Gil, c’est peut-être pas grand-chose mais généralement seules les personnes proches de lui l’appelaient ainsi. Gêné, le garçon rougissant agita des mains tout en essayant de se justifier vainement. Pourquoi ce justifier ? Il avait réussir à le faire sourire sincèrement, se disant ainsi qu’en se rapprochant de la mort il avait réussi à se faire un nouvel ami. Un ami auquel il tenait beaucoup.

Les yeux dorés rougis par les larmes, le stress et la fatigue, le brun le regardait faire avec son léger sourire. Et voilà qu’il recommençait à s’abimer la main. Etant cette fois-ci juste en face du jeune garçon il attrapa cette dernière avec les siennes. Une façon de lui dire « ça suffit » en quelque sorte. Ne les lâchant pas dans un premier temps il le regarda et se mit à parler. Les larmes avaient arrêté de couler, sa voix était un peu plus clair bien que ce ne soit pas encore sa voix habituelle.

- Hey… Pas la peine de stresser pour si peu. C’est un surnom que mes amis me donnent donc.. c’est pas un crime..

Finalement il regarda la petite main de l’albinos qui était entre les siennes. Elle n’avait pas fière allure, même un malade serait capable de le dire. Autant qu’il s’occupe de lui. On ne pouvait rien faire pour le brun mais l’albinos n’était pas un cas désespéré. Il suffisait de lui porter assez d’attention. Et ça Gilbert savait le faire… Pourquoi penser aux autres avant de penser à lui-même ? Il avait toujours été ainsi et dans l’état actuel des choses cela lui permettait d’oublier ce qu’il avait. Du moins pendant ce laps de temps. Ainsi, ne le voyant pas se bouger il se leva tout en le soulevant avec ses bras. Comment ça il n’a pas la force ? Fatigué et ? Il doit rester avec lui jusqu’au bout. Mélangeant parfois entre ce qu’il voulait et ce qu’il devait, il se dirigea d’un pas instable mais confiant vers la salle de bain. Là il y déposa le garçon et resta à genoux. Et là la parole et le geste se mélangèrent. Il voulait être avec lui mais le geste donnait plus l’impression que Zion était le maître et Gil’ le valet. Le ton était le même que plus tôt mais à genoux, il plaça sa main sur son cœur. Comme il l’avait déjà fait pour Oz.

- Je dois rester avec toi jusqu’à la fin non ? Alors occupes toi de cette main et va te chercher quelque chose à manger avant de partir. A moins que tu ne désires que je te cuisine quelque chose…

Le début de la phrase était naturel. La fin pas vraiment. En fait le début était Gilbert qui prenait soin de son ami alors que la fin était le pantin de l’albinos qui ne vivait que pour le servir jusqu’à qu’il soit bon à être jeté. L’effet physique du poison s’était légèrement estompé, lui laissant un peu de répit, bien que la grande forme ne soit pas encore au rendez-vous. En revanche le mental…

Rah mais qu’il était bête ce petit bonhomme ! Vraiment, voilà que Zion faisait gaffe sur gaffe. Pourquoi l’avait-il appelé soudainement Gil ? C’était sorti tout seul comme une lettre à la poste. Mais alors qu’il venait d’encore une fois se frapper le poing contre le mur comme un gros excité, Gilbert lui tint le bras pour que le Baskerville se calme en lui disant que ce n’était pas grave. Que des amis l’appelaient comme cela. Mais… Zion avait-il le droit d’appeler Gilbert comme un ami ? Avec ce qu’il venait de lui faire, le petit albinos n’osait pas… Pour lui, le droit ne lui était grandement pas accordé. Relevant la tête, toujours son bras dans sa main, le jumeau prit la parole d’un petit air triste.

« Je n’ai pas le droit de t’appeler ami… Avec ce que j’aie fait, je ne peux pas… »

Gardant la tête baissée, le petit ne comprit pas pourquoi il venait de quitter le sol. Posant son attention sur Gilbert, le petit remarqua que ce dernier venait de le soulever pour l’emmener dans une autre pièce. Quand ils arrivèrent dans la salle de bain, la première chose que Zion remarqua fut le miroir qu’il avait brisé précédemment. Se frottant un peu derrière la tête, l’enfant s’excusa rapidement pour la saleté que son énervement intérieur avait procurée. Mais soudainement, Gilbert prit une drôle de position à genoux par terre. Pourquoi il se mettait dans cette posture d’un coup ? Non mais Zion commençait à nouveau à perdre le fil de la conversation là. Jusqu’à que l’homme reprenne la parole pour lui dire qu’il devait rester à ses côtés jusqu’au bout. En fait, c’était l’effet du poison et de son ordre qui prenait petit à petit effet sur le noiraud… Ce n’était pas vraiment quelque chose que notre ami appréciait…

« C’est bon je n’ai pas faim… »

Mais alors que le Baskerville se levait pour passer sa main sous l’eau, son estomac décida d’un seul coup de lui donner tords et fit un grand bruit rien qu’en ayant pensé à de la nourriture. Il fallait dire que notre adolescent ne s’était pas mis quelque chose sous la dent depuis bien deux jours maintenant. Donc… Il était normal que Zion commence à avoir faim non ? Essayant de cacher au possible le bruit de son ventre, le jumeau fit couler l’eau plus fort en enlevant gentiment les morceaux de verres qui se trouvaient à l’intérieur. Bordel que ça faisait mal cette merde ! Ne pouvant retenir quelques gémissements de douleurs, il se promit de faire plus attention où sa main se poserait la prochaine fois.

Une fois que sa main fut enfin libérée de ses morceaux de verres, le Baskerville se tourna une nouvelle fois vers le grand homme. Que devaient-ils faire maintenant ? Les deux hommes devaient-ils aller voir Ayumi directement pour être sûrs qu’elle soit la bonne personne ? D’un côté, c’était la meilleure chose à faire non ? Histoire qu’ils aient plus de temps pour chercher en cas d’échec… Bien que notre adolescent espère le plus fort du monde que cela soit la bonne personne… Même si Zion avait encore beaucoup de peine à réaliser qu’il allait peut-être retrouver sa sœur jumelle après une année de longue recherche.

« Tu crois qu’on devrait faire quoi maintenant ? Aller la voir directement ? »

Son ton n’était absolument pas sûr de lui… Surtout que Zion savait pertinemment comment le tout allait se finir… Ah d’ailleurs, cela serait bien qu’il parle de cette perte de mémoire à Gilbert non ? Que l’homme sache à l’avance la réaction qu’elle allait avoir… Regardant un peu autour de lui comme si Zion cherchait quelque chose pour mieux lui avouer… Il finit par relever la tête d’un air peu sûr de lui une nouvelle fois.

« Il y a juste un problème… Avant que nous soyons séparés, nos parents lui ont effacé la mémoire pour qu’elle ne se souvienne plus de moi… »

Baissant la tête tristement, l’enfant se rappellera toujours de ce fameux jour où ses parents l’avaient séparé de sa tendre moitié… Il pouvait dire sans aucune hésitation que cette journée était la pire de sa vie… Bien qu’il ait dû être le meilleur comme la liberté leur avait été rendue. Mais Zion avait perdu son petit frère ainsi que sa jumelle ce jour-là… D’un côté, le Baskerville aurait voulu rester enfermer bien qu’il savait que la mort serait venue le chercher quelques jours après…

« Je les tuerai un jour… dit-il tout bas. »

Gilbert releva la tête. Un peu comme s’il ressortait d’un état second. Restant tout de même à genoux, n’ayant pas vraiment envie de se mettre debout et de risquer de tomber de nouveau il restait là à regarder le sol. Il était temps que tout ceci prenne fin, d’une manière ou d’une autre ce poison était vraiment une plaie. En plus de le rendre inapte à se déplacer ou même simplement bouger comme bon l’entendait voilà qu’il commençait petit à petit à le priver de sa façon de penser. Voyant de temps à autre en Zion une personne qu’il devait écouter à lettre sans rien dire puis pouf d’un seul coup il était de nouveau l’ami de notre brun. D’ailleurs la réaction de l’albinos lui avait fait de la peine plus tôt. Ainsi cette histoire bien triste les rapprochait et les éloignaient en même temps ? Il ne voulait pas. Ne bougeant plus il ne faisait qu’écouter, pendant que le garçon devait s’occuper de lui-même et de sa main surtout. Il disait qu’il n’avait pas faim ? Mensonge, son ventre ne tarda pas à faire un bruit monstre dans toute la pièce. La tête toujours baissé vers le sol, Gilbert attendait, tel un pantin désarticulé sans vie. S’ils devaient partir de suite ? Et bien ça semblait être la meilleure solution non ? Si le temps était compté autant ne pas en perdre. Ainsi il hocha légèrement la tête.

- Le temps tourne. Le plus vite sera le mieux…

C’est vrai quoi. Il ne savait pas même pas dans quel état il serait demain par exemple ! Zion avait dit que sa poupée la plus longue avait durée une semaine, mais hélas c’était un maximum. Ainsi ça pouvait être moins. Son corps n’allait peut-être pas être assez puissant pour résister face à ce poison et demain il ne serait plus. Demain, après-demain. Personne ne pouvait savoir. Quoi maintenant ? Une Ayumi amnésique ? Décidément celle-ci avait le don d’être embêtante jusqu’au bout. Expliquer à quelqu’un qu’on a besoin de soin aide sinon on risque de mourir et qu’elle avait un frère jumeau. Ça compliquait grandement la tâche. L’espoir était toujours présent, mais il s’était réduit, du moins dans le cœur de notre jeune homme. Il avait l’impression que la mort c’était rapproché de lui pour finir, qu’il était encore loin d’être débarrassé de cette dernière. Finalement il se releva. Il fallait se bouger et vite. Prenant le garçon par le poignet il l’entraine dans la pièce principale à nouveau. Il lui désigna un placard qui était un peu plus loin.

- Tu as de quoi manger là-dedans…

Même s’il était fatigué et que physiquement il n’en pouvait plus même s’il n’avait rien fait de la journée, ils devaient y aller. Ainsi, se dirigeant vers le meuble où il rangeait son linge propre il s’appuya sur ce dernier pour ne pas tomber. Tournant le dos à Zion il entreprit de changer au moins de chemise, la dernière n’étant plus vraiment en état à cause de la mission. Entre la pluie, la sueur et le sang. Bonjour l’apparence. Il se stoppa un instant regardant les marques que les ronces avaient fait tout le long de son corps. Ils les garderaient quoi ? Une semaine ? Peut-être deux ? Du moins s’il serait encore vivant. Des dizaines de marques sur les bras et quelques-unes sur le torse. Ne se retournant pas il murmura à l’attention de son jeune ami.

- Dis-moi… Tu m’as dit qu’une semaine était le maximum.. et le minimum… ?

Bon il fallait avouer que ce n’était pas vraiment joyeux comme question. Ça faisait limite « Quand est-ce que je vais mourir ? ». Tenant son linge propre entre ses mains il se tourna, un sourire faux aux lèvres.

- Tu sais Zion. Quand je t’avais dit d’oublier tout à l’heure, je pensais que si tu retrouvais ta sœur et que je meurs elle t’aiderait à m’oublier. Ainsi tu cesserais de faire cette tête d’enterrement… Et.. c’est ce que je souhaite. Mon ami.

Il ferma les yeux. Il déplia la chemise pour la mettre sur le dos.

( De nouveau écrite avec Jolly ! ;w; et j'ai failli pleurer u.u... -pan-)

La réponse de Gilbert fut rapide et sans grande explication comme il avait tout à fait raison. Les deux jeunes gens devaient faire le plus rapidement possible et ne pas perdre une seule seconde car le temps leur était compté ! Personne ne savait quand le poison allait atteindre son objectif final qui était d’enlever la vie à sa victime… En tout cas une chose était sûre… Si Zion retrouvait sa tendre jumelle, il n’aurait certainement plus besoin d’utiliser cette technique sur quelqu’un sauf en dernier recours pour sauver une personne qui lui était cher. Finalement, les deux hommes ne restèrent pas dans la salle de bain comme l’albinos venait de finir de faire couler l’eau sur sa main. Certes, il ne pourrait pas l’utiliser tout de suite mais cela lui faisait déjà bien moins mal !

Alors qu’ils étaient à nouveau dans la pièce principale de l’appartement, Gilbert pointa un placard de taille moyenne en indiquant au plus jeune que de la nourriture se trouvait là-dedans et qu’il avait l’autorisation de se servir. Attendez, déjà que le Baskerville lui avait fait du mal… Hors de question que maintenant Zion se donne l’autorisation de piquer dans ses réserves ! Faisant un long hochement négatif de la tête. Le petit baissa la tête lui faisant bien comprendre la chose.

« Je ne veux pas prendre dans tes réserves. Tu en as bien plus besoin que moi ! D’ailleurs… »

Finalement, Zion se dirigea vers le meuble en bois et en sortit quelques ingrédient qui semblaient encore de bonne date. Réfléchissant un peu, le garçon prit ce dont il avait besoin et se dirigera vers la cuisine pour poser le tout sur un petit emplacement de libre. Mais quand il passa à côté de son ami en train de se changer, ses yeux ne purent rater le grand nombre de marque que ses ronces lui avaient faite… N’osant rien dire, le petit jumeau fit comme s’il n’avait rien vu bien que Zion n’était absolument pas aveugle. Là, une question du noiraud arriva rapidement à ses oreilles. Effectivement, le petit albinos lui avait dit combien de temps maximum il restait mais pas le minimum… Pour dire vrai, même lui n’en savait rien comme l’importance des anciennes marionnettes lui importaient que trop peu ! Réfléchissant quand même un petit peu, une réponse arriva à sa bouche.

« La plus courte a duré trois jours car elle ne mangeait et ne buvait plus… Elle se laissait totalement aller en fait… »

Voilà, le jumeau avait été des plus sincères mais sa voix était redevenue triste comme lors des premières réponses qu’il avait dû donner à Gilbert… Une petite larmichette coula encore de ses yeux fatigués et rouge n’ayant pas l’habitude de verser autant de liquide… S’essuyant rapidement l’œil à l’aide de sa manche bleue, le petit finit son trafic pour y dévoiler un sandwich fait maison comme il le pouvait.

Se dirigeant vers le grand homme d’un air un peu timide, il finit pas oser lui tendre sa préparation d’un signe qui montrait que Gilbert n’avait pas le droit de refuser ! Pour argumenter la chose, Zion n’hésita pas à reprendre la parole un peu plus sérieusement mais toujours le rouge posé sur ses petites joues.

« C’est pourquoi… Tu dois manger et ne pas te laisser aller ! Tiens, j’ai fait ça pour toi… »

Mais entendant le petit discours et une réponse qu’en fait Zion avait un peu zappée, Gilbert venait de lui dire qu’il voulait que le jumeau retrouve sa sœur pour qu’il oublie le moment de sa mort… Surtout la fin de ses paroles interpella au possible notre jeune ami. Non, non et non ! Zion n’avait pas envie de penser de cette manière et il ne le penserait pas une seule seconde ! S’il devait retrouver sa jumelle, c’était avec Gilbert en point c’est tout et hors de question qu’il ne meurt ! Sur le coup, les phrases avaient tellement percuté notre jeune Baskerville, qu’il ne se retint pas une seconde pour exprimer son avis.

« Non ! Ça ne va pas se passer comme ça ! Si je dois retrouver Ayumi, ça sera avec toi et non sans toi… Je refuse de penser que tu ne vas pas survire en point c’est tout ! Je préfère me dire ça que le contraire… Bordel je ne veux pas que tu meurs ! »

Voilà ça c’était dit… Zion avait envie que tout se passe bien et même que Gilbert puisse connaitre Ayumi pour peut-être bien s’entendre tous les trois ? Bon, le petit n’était pas bête et il savait que la case mémoire était un gros problème en ce moment mais oui… L’espoir… Zion ne voulait pas perdre ce mot et encore s’y accrocher jusqu’au bout ! Il espérait juste ne pas tomber de trop haut…

« Je veux qu’on puisse un jour… Tous les trois passer une bonne journée ensemble… dit-il tout bas et pour lui-même. »

Zion fut surprit des dernières paroles émises par le brun. Il était clair que ce n’était pas un des contextes les plus joyeux, mais Gilbert essayait d’être le plus réaliste possible pour ne pas souffrir encore plus si au final leurs efforts étaient vains. Mais il se contenta de ne pas répliquer. Lui-même ne voulait pas être trop pessimiste et annoncer sa mort alors que rien n’était fait encore. Si ces jours devaient être les derniers autant les passer avec le sourire. Regardant ainsi l’albinos et le sandwich que ce dernier lui tendait il restait silencieux. Finalement, sa chemise fût enfilée sans pour autant la fermer. Ce qu’il voulait faire ? Mettre une chose au clair avec son ami qui se torturait inutilement à son sujet. Gilbert se mit à genoux devant lui. Position bien moins fatigante pour lui et moins risquée, ne pouvant pas tomber de haut si jamais ses jambes décidaient une nouvelle fois pour une raison quelconque. Il baissa les bras de son ami qui tenaient toujours la nourriture. Cette fois-ci son sourire n’était pas faux. Il voulait se faire le plus rassurant possible face au garçon, lui faire oublier qu’il parlait à une personne qui restait toujours attristée et effrayée par la situation.

- J’ai compris… Nous irons la voir ensemble. Mais avant tout je voudrais te dire une chose…

Inutile de dire qu’il connaissait sa sœur de loin et qu’il ne l’appréciait pas vraiment pour ne pas dire qu’il avait déjà songé à lui coller deux ou trois baffes pour se passer les nerfs. Pourquoi ? Parce que ça ne servait à rien. Ce n’étaient que des sentiments égoïstes né d’une jalousie inutile. C’est vrai quoi ? En quoi Oz lui appartenait… Et pourtant l’idée d’être abandonné par son meilleur ami qui était aussi son maître l’effrayait beaucoup. Il avait l’impression que sans maître il n’était plus rien. Etrange pour une personne devenu Duc par adoption non… ? Lâchant les bras du jeune albinos il entrouvrit un peu plus sa chemise pour lui montrer la large cicatrice présente sur son torse. Ce n’était pas dût aux ronces non.. elle était présente depuis au moins dix ans. Depuis cet accident qui plongea Oz dans l’Abyss, ce jour là où Gilbert avait frôlé la mort une deuxième fois. D’ailleurs quand on y pense, voilà la troisième fois qu’il s’approchait dangereusement de cette dernière… Attention Gilbert, la mort est fourbe.. un jour peut-être que tu ne t’en sortira pas. Bref, reportant son attention sur le jeune garçon il reprit.

- Tu vois Zion… Cette cicatrice, c’est mon meilleur ami qui me l’a faite. C’était un accident aussi, j’ai cru que j’allais mourir. J’avais quatorze ans… Alors s’il te plaît, arrête de te tourmenter et ne pense pas ne pas pouvoir être mon ami. Car je te verrais en tant que tel jusqu’au bout.

Après quelques secondes de silence il ferma sa chemise pour se relever et prendre le sandwich qu’on lui tendait toujours. Coupant ce dernier en deux il lui tendit l’autre moitié avec le même sourire. Peut-être que lui ne devait pas se laisser aller pour que le poison progresse le moins rapidement possible, mais ce n’était pas une raison pour le jeune albinos de se laisser mourir de faim.

- Nous avons tous besoin de manger. Alors prend cette moitié.

Lui mettant de lui-même la nourriture entre les mains pour ne pas lui laisser le choix, il se dirigea ensuite vers la table basse tout en commençant à manger sa part. Mettant ses armes à leurs places habituelles et le manteau sur le dos il se tourna vers Zion. Comme pour dire qu’il était prêt à y aller. Au manoir.. il espérait pour une fois que cette Ayumi soit la bonne et qu’elle puisse le sauver. Mais autre chose le tiraillait légèrement. Croiser Oz vu son état ? Il ne voulait pas. Même si actuellement il était encore capable de se déplacer seul il n’avait pas vraiment la tête de quelqu’un en pleine forme. Le teint blafard, les yeux fatigués et des marques légèrement présentes sur le visage et un peu plus sur le cou. Les ronces ayant le travail de faire saigner sa victime pour que l’albinos empoisonne ce dernier. Il passa sa main sur son cou, là où le poison avait été injecté. Ça le lançait légèrement.

L’ambiance était en train de se calmer tout gentiment. Les tensions précédentes baissaient doucement pour laisser place à une petite lueur d’espoir pour nos deux compères. C’était fou de se dire que tout cela reposait sur les épaules d’une seule personne dont ils n’étaient pas sûrs de l’identité… Mais alors que le jumeau fut toujours en train de tendre sa nourriture, Gilbert reprit la parole en disant qu’ils allaient vite y aller mais avant toute chose, Zion devait écouter un truc que Gilbert devait lui dire d’important. Se penchant devant lui, le petit Baskerville était en plein face à toutes les marques qu’il avait posé sur le jeune homme. Baissant un peu la tête, ce dernier lui demanda de regarder la plus grosse en lui racontant son histoire. C’était donc ce dit meilleur ami qui lui avait fait ? Sur le coup, Zion se dit que Gilbert n’avait vraiment pas de chance avec ses amis… Il le marquait de diverses marques et blessures. De plus, le noiraud ajouta que l’albinos devait arrêter de se torturer la tête en se disant ne pas être son ami et ne pas en avoir le droit. Oui, Zion en avait une peine folle… Mais sur le coup, le petit se dit qu’il devait au moins faire plaisir à son ami. Levant la tête pour le regarder en face, il fit un hochement positif de la tête.

« D’accord… Alors j’essayerai d’en prendre l’habitude maintenant. »

Pourquoi essayer ? Car tout simplement qu’on ne perd pas une manie qui est restée assez longtemps du jour au lendemain. Pour notre cher ami, c’était la première fois qu’il devait appeler quelqu’un ainsi alors pour lui, il devait faire attention ! Un petit sourire s’afficha sur ses lèvres quand Gilbert prit enfin le sandwich qu’il avait fait précédemment. Vraiment, Zion ne voulait pas que son… Ami se laisse aller de cette manière ! Il devait manger et c’était presque un ordre. Par contre, le Baskerville ne s’attendait pas à retrouver la moitié de son propre repas offert entre les mains. Levant une nouvelle fois la tête vers Gil, ce dernier lui dit qu’ils étaient deux à devoir manger… C’était vrai que notre albinos avait faim mais il préférait que Gilbert mange le plus pour être le plus en forme possible ! Oui, il s’en voulait toujours et cela resta un très long moment.

Portant la nourriture à sa bouche, Zion ne sut quoi dire et fit un simple hochement de tête assez timide pour le remercier de son attention portée. Lors de cette journée, si on ne comptait pas le physique, des inconnus pourraient les prendre comme des membres d’une même famille. Un petit frère ainsi qu’un grand frère plus précisément. N’ayant pas autant envie de manger que ça, le jumeau mangea son sandwich à l’allure d’un gros escargot. Il devait se forcer et se forcer pour pouvoir avaler ne serait-ce qu’une simple bouchée… Mais Zion continuait de faire ça pour faire plaisir à Gilbert se disant que s’il mangeait, il serait aussi obligé.

Finissant enfin son repas, le petit bonhomme regarda Gilbert en attendant qu’il finisse à son tour. Zion espérait que manger n’était pas trop douleur avec la grosse marque qui se trouvait juste dans son cou. Laissant partir une petite remarque toute discrète, le Baskerville se gratta la joue en même temps.

« J’espère que ce n’est pas trop mauvais… Je n’ai pas l’habitude de cuisiner. »

Bah oui si c’était vraiment trop mauvais, il ne fallait pas que le noiraud se tue à s’obliger de manger non plus… Parce que les deux amis n’avaient peut-être pas les mêmes goûts niveau nourriture. Donc Zion avait fait son sandwich avec ce qu’il avait sous la main premièrement et ce qui allait bien ensemble selon lui… Surtout qu’il n’avait pas voulu demander à Gilbert ayant peur que ce dernier l’arrête dans sa préparation. Tiltant à cette simple pensée, il se tourna vers ce dernier un peu désemparé.

« Sinon je peux t’en faire un autre avec ce que tu aimes aussi hein ! »

Et nous revoilà avec un petit albinos qui recommençait à paniquer pour un rien ! Là, on pouvait clairement voir la ressemblance entre Ayumi et Zion si on les connait ne serait-ce qu’un petit peu tous les deux. Cette mauvaise manie de stresser pour une petite chose faite de travers ! Vraiment, des fois les nerfs calmes ne le feraient pas de mal !

Tandis que Gilbert continuait de manger ce repas fait vite fait, Zion une nouvelle fois semblait être prit d’un panique soudaine. La nourriture encore dans la bouche, notre jeune homme ne put que constater que l’albinos s’agitait dans tous les sens sans raison. Espérant que ça nourriture ne soit pas infecte et proposant même de faire quelque chose qui serait plus à son gout. Pour quoi faire ? L’important c’était de manger non ? Et puis si c’était vraiment horrible à manger le brun ne l’aurait pas fait, faire plaisir à quelqu’un oui. Mais de là à s’empoisonner et se rendre malade alors qu’on est déjà pas bien non merci. Ainsi il fit un léger non de la tête. Un sourire léger sur son visage, pauvre garçon, il fallait qu’il se détente parfois. Ça devenait presque stressant d’avoir quelqu’un qui s’agite partout autour de soi. Finalement il se décida à prendre la parole histoire de le calmer et éviter de le voir courir partout dans son appartement.

- Hey. Arrête de paniquer pour rien, ça va aller.

Se mettant sur le canapé, il finit par terminer son sandwich. Ce n’était pas un repas de luxe, mais on va dire que c’était toujours ça. Bien que n’ayant pas spécialement faim, il préférait suivre les conseils de son jeune ami pour se donner toutes les chances de survie de son côté. Voilà un peu plus de 24h que le poison le rongeait petit à petit. Le temps avançait inexorablement et le simple fait d’y penser ça effrayait le jeune homme. Secouant légèrement la tête, il sortit bien rapidement ses macabres pensés de sa tête. Le brun se leva, voyant son reflet dans la glace une chose attira son attention le faisant s’approcher de ce dernier. Une marque immonde sur son cou devenait de plus en plus visible. Du sang séché mélangé avec autre chose. Ça ne semblait pas vouloir disparaitre et plus le temps passait plus cet endroit le lançait, lui donnait envie presque de se gratter. Ayant la tête encore assez sur les épaules pour ne pas y toucher, il se contenta de chercher son foulard blanc. De manière à pouvoir masquer ce truc. Se tournant vers Zion il dit.

- Tu es prêt ? Pour être franc je n’ai pas vraiment envie d’attendre plus longtemps.

Bien que maintenant il arrive un peu plus à masquer sa frayeur, il ne pouvait complètement la mettre de côté. La peur de mourir était toujours plus présente et son apparence qui semblait se dégradé au fil des heures n’était pas vraiment pour le rassurer. Comme pour appuyer le fait qu’il soit pressé de partir, il prit le poignet de Zion pour l’entrainer et le pousser à marcher. Mais le lâcha bien rapidement. Ouvrant la porte de son appartement. Son regard se posa sur la pièce qui était sa pièce de vie. Peut-être était-ce la dernière fois qu’il venait ici.. ? Il ferma les yeux et ouvrit la porte. Attendant sur le palier que son ami ai fini de se préparer il ferma la porte et descendit les escaliers. Gardant une main sur la rampe, ayant toujours cette peur de voir ses jambes partir en vrille. Descente qui se passa finalement sans encombre. Une fois en bas, il leva la tête vers le ciel, ce dernier était désormais parfaitement dégagé, contrairement à la veille. Tiens, ça lui faisait penser qu’il n’avait pas pris son chapeau. Oh après tout ce n’était pas vraiment sa première préoccupation… Les bras le long du corps il se mit à marcher. Son pas n’était pas des plus assuré mais au moins l’ordre donné par Zion plutôt avait eu au moins le mérite de le faire se lever. Le regard baissé vers le sol, il ne disait mot. Direction le manoir des Bezarius.

Au bout de quelques minutes de marche, il mit ses mains dans ses poches. Par chance son paquet de cigarette était toujours dans celle-ci. En sortant une, non sans difficulté, la main prise d’un tremblement pour le moins gênant, il finit par réussir à l’allumer. Ainsi il commença à fumer. C’est mauvais pour la santé et ? Il n’était plus à sa près pensa-t-il. Si c’était ces dernières journées au moins qu’il puisse faire un peu ce qu’il veut sans qu’on lui fasse de remontrance. Mais peut-être que Zion n’était pas vraiment du même avis. Pour le coup, Gilbert n’y pensa pas. Se contentant de fumer doucement sa nicotine.

Vraiment, quel petit stressé celui-là quand il voulait ! C’était presque le cas de faire un drame pour rien avec son sandwich qu’il aurait peut-être mal fait. Le jeune Baskerville se calma quand ce dernier lui affirma que la panique présente n’avait pas lieu d’être. Se grattant derrière la tête d’une manière gênée, Zion fit un simple hochement de tête pour lui faire comprendre qu’il allait essayer de se calmer. Chose dure en ce moment pour notre cher ami qui piquait du vif à la moindre petite chose à cause de sa connerie précédente faite. D’un côté, l’albinos avait envie de tout faire pour que son ami aille mieux et cela pourrait paraitre comique comme s’était normalement à Gilbert de faire ce qu’il voulait vu son ordre… Notre Baskerville était-il à ce point en train de changer ? Non, il ne faut pas rêver non plus ! Gilbert était l’exception qui confirmait la règle.

Se secouant vivement la tête, le moment était mal parti pour faire dans la pensée idiote. Entendant la remarque du noiraud, encore une fois Zion hocha la tête pour confirmer et commença à reprendre sa veste et la mettre sur ses épaules. Regardant du coin de l’œil, le petit remarqua la grande marque dans le cou de son ami. Cette blessure… L’adolescent la connaissait que trop bien sur ses précédents jouets mais cette fois-ci, le cœur se retournait très facilement en la voyant de si près. Comme toujours la pensée du << comment j’ai pu faire ça… ?>> Arriva dans sa petite tête en enfilant son habit bleu.

Ne s’y attendant pas, le jumeau faillit se casser la figure quand Gil le prit par le bras pour l’entrainer en dehors de son appartement. D’un côté, il avait bien fait car vu comme Zion était parti dans ses pensées… Il aurait bien pu y rester des heures ! Attendant le jeune homme sur le palier de la porte, quand ils descendirent, le petit fit des plus attention à son ami au cas où il perdrait l’équilibre et que lui devrait le rattraper de justesse. Que l’adolescent fut rassuré quand ils touchèrent enfin la dernière marche et se retrouvèrent en dehors de la bâtisse. Tout c’était bien passé pour le moment mais le Baskerville allait rester des plus attentifs pour que son coéquipier ne se casse pas la figure pendant la route et ne puisse plus marcher. Ceci serait aussi dérangeant car Zion ne savait absolument pas où se trouvait le Manoir des Bezarius. C’était d’ailleurs la première fois qu’il devait y mettre les pieds pensa-t-il. Ne pouvant détrôner cette pensée, quelque chose lui disait que le clan avait comme dirait… fait exprès de l’éloigner de ce Manoir ?

Mais alors que le Baskerville tourna la tête vers son ami, il le surprit faire quelque chose que Zion se dépêcha d’arrêter. Lui sautant presque littéralement dessus, l’adolescent attrapa la dite cigarette que Gilbert était en train de fumer avant de l’écraser violemment sur le sol. Se retournant rapidement vers le fumeur, il prit un air sérieux et pas spécialement content.

« Tu es fou ? Fumer ne va faire qu’accélérer l’effet du poison ! La cigarette c’est très mauvais pour la santé… »

D’une mine boudeuse, il recommença à marcher en se tenant bien à ses côtés et surtout en le surveillant que le noiraud n’en sorte pas une deuxième de nulle part d’un seul coup. Et oui, quand Zion avait quelque chose en tête, c’était rare que quelqu’un puisse réussir à le lui enlever ! Bon, c’était déjà arrivé mais en ce moment même, impossible que l’adolescent laisse Gilbert se casser deux fois plus la santé par sa faute… Regardant un petit peu devant lui, le jumeau espéra surtout que le Manoir n’était pas trop loin… Histoire que cette affaire soit finie au plus vite ! Pour le bien de son ami…

( Je pense qu'on peut gentiment changer de sujet non? =o )