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 Gravitation is not responsible for people falling in love.

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Finn Baskerville

Finn Baskerville
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Feuille de personnage
Nom & prénom: Finn Baskerville
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty30th Mai 2013, 09:51

Le manque est un vilain, très vilain sentiment. Son summum étant le manque d'une personne décédée, qu'absolument rien ne pourra apaiser. Quand le manque est celui d'une personne parfaitement vivante, il suffit d'aller la voir. Sauf que. Si la personne en question est souvent absente, que nos propres disponibilités sont assez limitées, cela devient tout de suite plus délicat. Et alors, le manque revêt un aspect de torture, quelque part. Savoir que l'autre est là, peut-être à quelques dizaines de minutes de marche, peut-être un peu plus et ne pas pouvoir le voir, c'est assez terrible. Mais il faut faire avec. Et faire avec, c’est exactement ce que fait Finn. Comment s’y est prise Aiko pour qu’il s’y attache à ce point est complètement au-delà de sa compréhension. C’est vrai quoi. A la base, leur relation était légère, si on peut dire cela ainsi. Au pire, qu’est-ce qu’ils risquaient ? Ils se seraient séparés bons amis – parce qu’il n’aurait pas voulu perdre contact –, auraient peut-être continué à passer quelques nuits ensembles par-ci, par-là et puis c’est tout. Enfin, c’était tout il y a quelques mois. Aiko, il ne l’a jamais vue comme une potentielle conquête. Enfin, soyons clair, elle lui a toujours plu. Mais après tout, elle est belle. Et nombre de belles femmes lui ont plu. Elle lui plaisait mais c’était une amie. Et vu le peu d’amis qu’il a, son amitié passait par-dessus toute tentative de l’attirer dans son lit. De jolies femmes, il y en a d’autres. Aiko est jolie mais Aiko est son amie, alors Aiko est intouchable par simple principe de priorités.
Mais, bien entendu, quand ce jour-là aux ruines, sans trop savoir pourquoi, un de leur énième jeu a dérapé, il n’a pas dit non. Elle le voulait, il le voulait, en partant de là comment est-ce que cela pourrait entacher leur relation ? Aucun des deux n’a rien forcé. Et, au final, leur relation n’en a effectivement pas été entachée. Mais affectée, ça oui. Et pas qu’un peu. Ah s’il avait su.
S’il avait su à quel point il aimerait ça, il s’y serait peut-être pris plus tôt. Peut-être. Ça a des bons et des mauvais côtés. Pour commencer, c’est officiel, il est dépendant d’elle. Voilà, il voulait l’éviter, mais force est de le reconnaître, passer plusieurs jours sans nouvelles lui mine le moral s’il sait qu’elle était en mission par exemple. Et au contraire, il lui suffit de passer un peu de temps avec elle pour se retrouver de bonne humeur. Cependant, on peut nuancer. C’est moins pire que ce à quoi il s’attendait. Il n’en est pas pour autant bridé dans ce qu’il fait et en fait, c’est plutôt agréable d’avoir ainsi quelqu’un avec qui il est possible de faire autant de choses.
Mais ça, c’est aussi parce qu’il n’a pas tout à fait conscience de l’ampleur de l’impact qu’elle pourrait avoir sur lui. Sa confiance s’est approfondie avec le temps et une partie de lui, consciente ou inconsciente, pense qu’en fait elle est juste incapable de le blesser. Ce qui est faux, complètement faux. Loin de là l’idée de dire qu’elle serait un danger, elle a juste les capacités pour le blesser profondément, aussi sûrement que lui les a pour la blesser elle. Il n’empêche que cela contribue grandement au fait qu’il se laisse apprivoiser. Ça et le fait qu’il sous-estime.
Pourtant, même sans vouloir se poser de questions, force est de constater que ce qu’il ressent est plus fort qu’au début de leur relation. Comme si cela ne suffisait pas, il pense à elle tellement souvent que, des fois, il ne s’en rend pas compte avant un long moment. Il n’est même plus surpris quand on lui dit qu’il sourit tout seul, bien qu’intérieurement il s’auto flagelle copieusement à chaque fois. C’est tellement le bordel dans sa tête qu’en fait, même la chambre de Nana doit être mieux rangée. Des fois il se dit que c’est juste normal comme comportement. Après tout elle en est venue à occuper une part importante de son quotidien. D’autres fois, juste pour voir, il essaie de ne pas attendre avec trop d’impatience le moment où il sait qu’ils se verront. Etrangement, cela foire à chaque fois. Et il n’arrive même pas à en être déçu. Ce n’est pas grave, après tout, tout va bien. La relation convient aux deux, il n’y a pas de mal à aimer cela.
Mais justement, est-ce qu’elle convient aux deux ? Parce qu’il n’a jamais demandé à Aiko. Qu’est-ce qu’elle attend de tout cela ? Si elle en attend quelque chose. Pourtant il est attentif à elle. Si elle lui dit de corriger quelque chose, il fera des efforts pour. Il se soucie de ce qu’elle pense, de son avis. Si elle a besoin qu’on l’écoute, il est là. Et si jamais elle commence à s’égarer comme les femmes ont tendance à faire quand elles parlent, il sait aussi très bien faire semblant d’écouter. Mais Aiko ne s’égare jamais ou si peu. Et puis il vient toujours lui donner des marques d’affection. Des fois juste comme ça, sans raison. Pour la faire sourire, par exemple. Depuis quand il fait des trucs juste pour voir sourire quelqu’un ? Ah mais très bonne question Jean-Pierre. Très bonne question. Et aucune idée de la réponse. En fait là où elle a particulièrement bien réussi – probablement sans même le savoir ni le vouloir – c’est à le faire changer de façon si subtile qu’il ne s’en est pas rendu compte et que, pire encore, il trouve même cela parfaitement normal. Qu’est-ce qu’il peut bien ressentir pour elle ? Et encore, est-ce que c’est le bon choix ? C’est une ligne à franchir ou à ne pas franchir, mais cela risque fort d’être définitif.
A côté des mauvais côtés – on pourrait même juste parler du mauvais côté principal, en fait –, il y a tous les bons côtés. C’est tellement bien de connaître ainsi quelqu’un. Qui en retour nous connaît tout autant. Et, en même temps, il ne cesse d’apprendre. Et puis ils s’entendent bien, aussi. Elle le fait rire, il la fait rire et il a tellement de bons moments en mémoire qu’il est toujours content de la revoir. Toujours. Même si ce n’est qu’un bref croisement dans les couloirs des restes du manoir à Sablier, où ils n’ont que le temps d’échanger un regard, parfois un bref baiser et quelques mots.
Il pourrait faire l’effort de se demander pourquoi ils en sont là. Pourquoi il lui a demandé de sortir avec lui par exemple ! Oh, facile, parce qu’il était jaloux et s’est rendu compte, grâce à Sora – merci Sora –, qu’il ne voulait absolument pas voir Aiko dans les bras d’un autre et partager ce qu’ils partagent avec quelqu’un d’autre. Sauf que ça, c’est pas tout à fait une raison valable et il est à peu près certain que s’il venait à présenter à sa copine la raison majeure de leur couple comme étant une simple histoire de possessivité, il serait probablement très mal reçu. Pour être honnête, si l’histoire venait dans l’autre sens, il le prendrait mal aussi. Et puis, c’est faux après tout. Oui il y a de la possessivité, mais pas que. Il ne regrette pas le fait même de s’être mis avec elle. Et puis, il a craint la réponse. Il y a quelque chose, il ne sait pas quoi, mais il y a quelque chose dans le fait d’être avec Aiko qui lui plaît. Rien que le fait que cela prouve qu’elle veut être avec lui. Qu’il ne balance pas de l’affection dans le vide. Même s’il a du mal à l’exprimer oralement, cette affection. A l’accepter entièrement.

Est-ce qu’il serait prêt à donner toutes les armes à la jolie rousse ? Bonne question. Tout donner, c’est encore une étape au-dessus. Et s’il regrettait ? Et si elle regrettait ? Après tout, elle pourrait très bien être la première à se lasser. Et se lasser de quoi ? Eh bien… De leur relation, de lui, il suppose. Ils sortent ensemble mais il sent bien qu’il y a quelque chose de plus fort derrière, au moins chez lui. Même sans se poser de question, même en voulant être borné au possible, c’est là. Il ne peut pas nier le ressentir. Sans savoir ce que c’est, évidemment, parce qu’il est un peu benêt quand il s’y met. Ou juste pleinement aveugle, à dire vrai cela se discute. Et même s’il avait la vérité sous le nez, brillante comme une armée de luciole, ce n’est absolument pas dit qu’il l’accepte. Il est très attaché à sa compagne, mais jusqu’où ? Jusqu’où serait-il prêt à oser s’investir ? Bonne question. Et elle, hein ? Sauf qu’encore une fois ne pas poser la question est plus simple. S’il ne pose pas les questions, il n’en connait pas les réponses. Et, de cette manière, l’avenir reste bien incertain et il peut continuer à penser qu’il en est le maître. Sauf que ne pas mentionner les choses n’empêche pas leur présence, elle est juste plus facile à ignorer. Mais, encore une fois, tout cela est une vision bien simple. Et, une relation, ce n’est jamais simple. Mais le Finny égaré quelque part sur le chemin doit encore l’apprendre. Au final on en revient au point de départ. Il fait un pas en avant pour un pas en arrière et stagne. C’est un progrès par rapport au début où il faisait deux pas en arrière pour un en avant. Quand il n’avançait pas carrément à reculons. Et dans sa tête, c’est un grand bazar. Mais un grand bazar qu’il ne veut pas affronter et dans lequel il est au final heureux. Alors voilà la question suivante : est-ce qu’il y a vraiment besoin de changer cela ? Eh bien, s’ils ne sont pas deux à se complaire dans le désordre, oui. Pour ça, il faudrait déjà poser la question. Et, pour poser la question, il faudrait ne pas craindre les réponses.

Si sa compagne ne lui dit rien, il est en droit de penser que tout va bien, non ? Non ? Selon lui, si, tout à fait. D’où le fait qu’il le fasse et que, ce matin, en se réveillant, il soit de très bonne humeur. Surprenant pour un jour de mission ? Eh bien pas tellement. Parce que cette mission est pour deux personnes et qu’il ne la réalise non pas avec cet idiot de Nana qui s’est complètement vidé sur la dernière et qui se repose dans l’Abysse, mais avec Aiko. Comment il le sait ? Il a simplement demandé le nom de son partenaire de mission. D’ailleurs son supérieur a eu un étrange sourire et maintenant Finn le soupçonne de s’être moqué de lui et d’être au courant pour sa relation avec la jeune femme. Pas qu’il s’en soucie plus que ça, rien à faire de qui sait, qui ne sait pas et surtout de ce qu’ils en pensent. Passons, du coup il est content de retrouver la jolie rousse, même si c’est pour une mission. Et puis la dernière mission a deux a failli tourner au vinaigre, alors il est grand temps de réparer cette dernière mauvaise fois – même si au final c’était une bonne fois, vous suivez toujours ? – en ayant une super mission et un super après mission ensuite. Enfin, quelque chose de normal et sans dispute, quoi. Si tant est qu’on puisse qualifier une mission de normale, pour commencer. Soit, en étant Baskerville, c’est probablement le cas. Mission ou pas mission, ce qui le met de bonne humeur, plus que de pouvoir taper sur des gens, c’est de revoir Aiko.
Evidemment, elle ne le saura jamais. Aussi sûrement que les lamas soyeux ne voleront jamais.

La mission étant loin de Réveil, dans le Pays Ouest, il a dû se lever tôt – à son grand désarroi, mais c’est pour la bonne cause. Il s’est même levé très tôt en fait pour aller tirer Aiko de son appartement. Genre double surprise, non seulement il est là mais en plus, il est debout tôt. En fait, c’est à moitié parce qu’il a envie de la voir et à moitié pour voir sa réaction. Elle qui doit penser dur comme fer qu’il est incapable de se lever avant l’aurore, voilà une preuve du contraire.
Et toc.

Passons. Il s’est donc pointé à sa porte avec un « surprise ! » joyeux, avant de lui annoncer que c’était pour la mission – au cas où elle n’était pas déjà au courant – et après un échange de câlins et autres marques d’affection plus ou moins long – une fois n’est pas coutume, ils auraient pu ne jamais partir de l’appartement de la jolie rousse – et les voilà en route. Route par ailleurs plutôt longue, il faut l’avouer. Voilà pourquoi elle ne sera pas racontée ici. Tout ce que Finn en retient, c’est qu’il était content de la faire avec Aiko. Encore un truc complètement farfelus. Comment peut-on être content juste de marcher avec quelqu’un ? Et pourtant, si, il l’est. Il n’est pas en train de sauter de joie, bien sûr. Mais il est juste heureux de le faire. Nettement plus heureux que s’il devait marcher tout seul, alors qu’il a pourtant tendance à apprécier sa propre compagnie – oui, c’est grave à ce point-là. S’il devait faire une liste de toutes les choses bizarres qui peuvent le mettre de bonne humeur et qui sont directement ou indirectement liées à la jolie rousse, on y serait encore demain.

On parle beaucoup de ce qui peut lui faire plaisir mais pas beaucoup du contraire. Pourtant, Aiko, comme tout le monde, peut l’agacer. C’est juste qu’il se contrôle mieux avec elle. Le fait qu’elle puisse le blesser plus quiconque a déjà été mentionné à plusieurs reprises. Le jugement de la jeune femme compte aussi, beaucoup plus que celui des autres. Alors qu’il a pourtant tendance à se ficher complètement du jugement d’autrui et de ce qu’ils peuvent bien tous penser. Certes, elle n’est pas n’importe qui. Il n’empêche que. C’est toujours étrange. Et puis elle a un sacré caractère et lui aussi, alors forcément si ça doit monter au créneau, ça fait du bruit. On ne partira pas vers les défauts, parce qu’il en a aussi et qu’il fait avec et que c’est tout. Si elle lui tapait continuellement sur le système – ce qui est, on le rappelle, très, très loin d’être le cas – cela fait longtemps qu’il serait parti. Et il est toujours là, voilà pour la preuve.

Le but de cette mission ? Une histoire d’infiltration pour voler un truc… Honnêtement, il a grogné en apprenant ça. Voilà qu’on se sert d’eux comme des voleurs maintenant. Avant Sablier, ils n’avaient pas besoin de se cacher. Mais passons, le maître a parlé, alors ils feront. La mission est loin, mais elle ne devrait pas être trop difficile, non ? Bien qu’ils soient deux, cela ne signifie pas forcément qu’elle sera difficile. Ils verront bien, au pire. Du moment qu’ils s’en sortent entier et que sa copine va bien…
Ok, il y a un désavantage à faire des missions de ce genre avec elle. Très naturellement – bien qu’en fait cela aussi soit bizarre et nouveau et lié à elle – il n’apprécie pas du tout de voir de parfaits inconnus – mais même tarif s’ils étaient connus de lui – blesser la jolie rousse. Personne n’a le droit de lui faire de mal, que ce soit physiquement ou moralement. Même pas lui. Alors voir ces gens la frapper, comme ça, l’enrage intérieurement. Mais il n’en dit rien et laisse la rousse faire, sinon lui la blesserait à l’ego. Et risquerait de s’en prendre une par-dessus le marché. Il la sait parfaitement capable de se défendre et reconnait volontiers ses capacités. Il serait même le premier à dire que cet étau au cœur quand il la voit blessée par quelqu’un est stupide, parce qu’elle gagnera à la fin et qu’elle est une Baskerville, qu’elle s’en sortira très bien. Mais voilà, c’est plus fort que lui. Il ne lui en dira rien, parce qu’elle le prendrait mal. Mais voilà l’un des inconvénients majeurs. Fichus ennemis. De toute façon ils mourront tous, voilà.

Avançons dans le temps encore un peu. Après être arrivé sur les lieux de la mission, ils ont commencé leur job. Au moins l’infiltration signifie qu’ils ne sont pas censés se faire voir des ennemis et donc pas censés se battre avec. Ou du moins, il ne faut pas que les autres l’apprennent. Un mal pour un bien, il se bat moins – dommage, il avait envie de casser des dents – mais Aiko ne prend pas de coups. Enfin, ce sera le cas s’ils ne se font pas repérer. Leur tâche a donc commencé depuis peu quand il décide, puisqu’il n’y a personne en vue, d’embêter sa copine deux secondes en venant lui voler un baiser sans prévenir. Juste comme ça. Et puis il lui souffle :

- Le premier qui se fait chopper a un gage.

Evidemment, vu qu’ils sont tous les deux, ils se feront peut-être voir en même temps. Ce qui fera deux gages, parfaitement. Et au milieu de tout cela, leur relation est au beau fixe. Parce que l’homme a beau ne pas savoir quoi penser, ne pas vouloir rendre les armes, il est parfaitement bien avec elle. Et elle, elle n’a pas l’air malheureux non plus. Il s’est pris une baffe pour la bonne cause, l’autre fois. Il devrait presque l’en remercier, en fait. Mais il ne le fera pas parce que ce serait assez étrange et que, sur le coup, il l’a vraiment trouvée injustifiée. N’empêche que la leçon est rentrée direct, il n’a plus jamais remis le nez ailleurs depuis. Pas que cela lui manque, il n’y songe même pas. Les autres ? Quelles autres ? Il n’y a que sa jolie Baskerville, et pas de place pour personne d’autre.
Ça aussi, il ne le lui a jamais dit. Peut-être qu’il devrait. Mais, allons, en plein milieu d’une mission, ce ne serait pas raisonnable. Alors, on remet la parlotte à demain ! Et puis, demain, on trouvera une autre excuse. Jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Jusqu’à ce qu’Aiko en ait marre de lui.
Il devrait vraiment faire plus attention.
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty1st Juin 2013, 03:00



» I know I shouldn’t say this, but I really believe that I can tell by your eyes that you’re in love with me. ♫

Il y a des gens qui ont souffert et qui pensent aller mieux en évitant cette source de douleur. Il y a d’autres gens qui, malgré leur souffrance, n’oublient pas le bonheur éphémère ayant éclairé leurs regards et réchauffé leurs cœurs. Ceux-là sont des optimistes tandis que les autres, en plus d’être fatalistes, sont des lâches qui fuient le bonheur de peur de souffrir. Mais quel genre d’humains sont-ils au juste, à refuser de courir de peur de faire un faux pas ? Voilà pourquoi, quand un problème se dresse face à nous, mieux vaut encore se demander comment aurait agi un enfant. Parce que l’enfant, souvent décrit comme insouciant, n’a nul peur de la chute. De cette chute qu’il n’a soit pas encore connue, soit qu’il n’a pas encore subit trop de fois pour se résigner à stagner. Les enfants ne sont pas uniquement insouciants ; plus encore, ils sont courageux et téméraires. Et puis ils grandissent et deviennent lâches et vils.
Il y a, d’un coté, ceux qui esquivent et de l’autre, ceux qui affrontent. Aiko, elle, ne saurait trop dans quelle catégorie se mettre. Elle n’a jamais esquivé un souci, certes, mais cela prouvait-il son courage ? Plutôt sa naïveté d’après Vincent Nightray. Il n’y a aucun mérite à tirer du fait d’être courageux si l’on ne réussit pas à faire face au problème tandis que l’esquiver nous garantie d’avoir le choix une prochaine fois. Esquiver nous garantie une prochaine fois, simplement. Mais pour cela, encore faut-il avoir la possibilité de contourner, la possibilité de trouver une faille et de savoir l’exploiter. Mais il n’est de toute façon pas difficile d’être lâche. Et au fond, devenir – et non pas être – lâche est un mérite. Car cela revient à avoir pris le dessus sur cet orgueil qui nous aurait certainement conduits à notre perte. Je suis lâche, peut-être, mais je suis encore debout et j’ai toute ma tête.
Aiko était en couple avec Finn. Il était son copain et, auprès de lui, elle apprenait á être une bonne copine. Sauf que voilà, elle se lassait. Non pas de Finn ou de leur relation, du tout, simplement de sa lâcheté. En comprenant comment fonctionnait Vincent, elle avait trouvé l’idée ingénieuse. Et depuis, elle avait tenté d’agir comme lui. Sauf que voilà, ses principes ne le lui permettaient pas. Elle préférait encore dérober quelques heures d’existence en bravant les dangers et en brandissant sa bravoure qu’obtenir des années de vie en se prélassant. Elle avait besoin d’action ; elle vivait de et pour cela. Alors, elle en avait marre d’agir sans être elle-même. Elle ne regrettait pas, non, elle s’en lassait juste. Aiko n’était pas le genre de personnes à prétendre connaitre ; ces personnes n’apprennent plus. Non, elle préférait encore ignorer, essayer et apprendre. Quitte à devoir avouer avoir fait fausse route. Et effectivement, elle venait de faire fausse route et il était grand temps de rebrousser chemin.
Jusque là, elle avait accepté de porter le titre de copine et d’avoir le statut en couple sans même savoir pourquoi. Désormais, elle voulait savoir ce qui a poussé Finn à lui demander de se mettre avec lui, ce qui l’avait poussée à accepter et ce qui les poussaient à rester ensemble. Se plaire en sa compagnie, être de bonne humeur en le voyant, être grincheuse en le sachant loin d’elle, penser excessivement à lui et sourire à chaque songe se rapprochant de lui, dessiner ses traits mentalement, monter des scénarios interdits dans son esprit, s’infliger la souffrance de ne pas le voir parfois pendant longtemps et simplement jubiler quant à l’idée de le revoir ; dépendre corps et âme de lui ; tout cela, elle l’avait accepté. Parce que c’était facile et que la solution la plus simple est souvent à la bonne ; solution consistant ici à ne se poser aucune question ou, tout du moins, à ne pas en faire part. Elle l’avait accepté non pas pour lui ou pour elle mais pour eux. Elle avait accepté de ne rien dire de bien pertinent sur ses sentiments pour lui – qu’elle ignorait ou qu’elle prétendait ignorer – parce que Finn ne semblait pas le vouloir non plus. Et elle pourrait continuer ainsi. Sauf qu’elle comprenait désormais quelque chose qu’elle n’avait jusqu’alors pas encore saisi : taire ses doutes et refouler ses sentiments, elle ne l’avait fait que par peur. Peur de ne pas se reconnaitre, peur que ce ne soit pas réciproque et, du coup, peur de perdre Finn. Si au début, c’était la peur de l’inconnu qui la tétanisait, désormais cette peur s’était muée en celle de perdre Finn. Aiko ne voulait pas, ne l’accepterait pas et ne s’en remettrait probablement pas. Elle aurait été capable de ne rien faire de plus, de tout laisser tel quel, juste pour ne pas le perdre. Oui, elle en aurait été capable.
Sauf qu’Aiko n’était certainement pas le genre à se taire rien que pour éviter de souffrir. Au pire, elle se consolerait au souvenir du pur bonheur que lui procurait sa relation avec Finn. Elle finirait par lui dire ce qu’elle en pensait – et surtout ce qu’elle n’en pensait pas. Elle était prête à le perdre, mais elle n’était plus apte à se contenter de cette relation alors qu’elle savait pertinemment qu’elle pourrait acquérir plus. Ce serait quitte au double, en croisant les doigts pour que ce soit double. Elle en parlerait à Finn, c’était décidé. Et en rentrant du manoir, elle était convaincue que ça pourrait être une merveilleuse idée. Ou, au contraire, la pire idée qu’elle n’ait jamais eue.

Ce qu’elle faisait au manoir ? Eh bien, elle passait pour rendre un rapport d’une longue mission dont elle revenait tout juste. Pour une fois, elle n’avait pas envie d’enchainer une autre mission, alors elle avait pour intention de rentrer directement chez elle, déjà bien fatiguée. Mais c’est alors que son supérieur l’interpela. Bon, elle n’avait pas particulièrement envie de mission, mais pourquoi pas au final. Il l’invita à aller dans son bureau – elle aurait préféré confier son rapport rédigé à un subordonné – et lui tendit de la paperasse. Paperasse qu’elle lui rendit simplement, lui demandant juste ce qu’elle avait à faire et si quelqu’un allait devoir l’accompagner. Une mission d’infiltration, voler je ne sais quoi – elle prit quand même le dossier pour le lire plus tard – et un partenaire. Depuis qu’elle avait fait une mission avec Curtis, elle exigeait le nom de celui qui devrait l’accompagner. Parce que voilà, après une aussi mauvaise surprise, elle voulait être prévenue – et aussi être apte à rechigner un peu si ça la dérangeait. En entendant le prénom de Finn, un sourire grimpa à ses lèvres. Qu’on la prenne pour niaise, elle nierait toujours de toute façon. Toujours. Pas pur orgueil, tout juste. Quoi qu’il en soit, alors que son supérieur lui donnait les détails – elle y prêtait une oreille distraite – elle se dit qu’il serait temps d’avoir une discussion avec son copain, que ça avait assez duré comme ça. Mais devraient-ils vraiment faire ça en mission ? Après tout, ce n’était qu’une infiltration. Mais... Leur dernière mission, bah, ça n’avait pas été la joie. Aiko avait eu l’impression de se vider de toute son âme et Finn avait reçu une gifle bien méritée. Ne serait-il pas temps d’effacer ce souvenir, aussi bizarre puisse-t-il être ? Elle ne savait pas trop, mais alors qu’elle avait enfin la permission de rentrer chez elle, la jeune femme se contenta de soupirer faiblement, résignée, et sortit en saluant l’homme présent dans le bureau, désormais convaincue que si elle n’attendait ne serait-ce qu’un jour de plus, elle perdrait le courage de le faire.

En rentrant chez elle, Aiko alla directement se coucher après avoir pris une rapide douche brûlante. Elle savait qu’elle allait devoir se réveiller bien tôt au vu de l’endroit de la mission – à l’autre bout du monde, pour elle, c’était exactement cela. Elle aurait aimé croisé Finn pour se mettre d’accord sur un point de rendez-vous, mais bon. Elle allait faire en sorte d’être là-bas un peu plus tôt que prévu, histoire de ne même pas laisser de chance à l’imprévu. La Baskerville restait fidèle à elle-même ainsi qu’à ses habitudes.
Et elle s’endormit.
Toc Toc.
Qui ? De si bon matin ? Sa main avait glissé sous son oreiller, sur une lame, par pur réflexe. Elle jeta un coup d’œil à la pendule et nota qu’il lui restait encore quelques minutes de sommeil. Qu’on venait de lui arracher brutalement. Oui bon, c’est exagéré mais fallait la.comprendre aussi. Elle se réveilla sans prendre la peine de se couvrir d’avantage et alla ouvrir la porte. Elle était en petite nuisette noire, parfaitement et elle avait une lame dans la main, bien réveillée pour quelqu’un qui avait même pas fait cinq heures de sommeil. Et lorsqu’elle vit son copain face à elle, la jeune Baskerville n’avait plus rien de fatigué ; elle était, en plus d’être en bonne forme, de très bonne humeur.
Deux secondes de réflexion et voilà la jeune femme qui laisse transparaitre de son regard brun une once de surprise. Cette même surprise s'insinuant dans le moindre pore de sa peau ; Finn debout et souriant avant le soleil ? Comment avait-il fait ? Mieux encore, il était debout avant elle ! Et rien que pour elle en plus ? Sérieusement ? La surprise céda sa place à de la pure et brut tendresse. Un sourire sur les lèvres, un baume invisible mais bel et bien présent sur le cœur, une volonté inflexible de le garder à jamais près d'elle et la voilà qui l’étreignit, l’embrassa. C'est alors qu'il lui souligna alors que c’était pour la mission. Ah ouais. Au final, il avait bien fait de le lui rappeler, elle était réellement à deux doigts de complètement oublier. Elle l’invita – non, au fait, elle l’entraîna – à l’intérieur et ils ne s’amusèrent qu’à peine avant qu’Aiko le délaisse dans le couloir pour aller se changer. Il aurait tout aussi bien pu la suivre, sauf que voilà, si elle se changeait devant lui, ils n’iraient pas en mission. Tout simplement.
Une fois prête, ils s’en allèrent. Elle était habillée d’une jupe noire à carreaux blancs et d’un débardeur gris avec deux cœurs entrelacés imprimés dessus aux contours violets. Elle se chaussa de ses bottes à lacets qui lui remontaient jusqu’aux cuisses et s’arma de ses lamelles et de son épée la moins encombrante avant d’hésiter devant la cape pourpre. Celle de Finn, toujours. Finalement, elle la prit. Elle sentait qu’elle en aurait besoin. Quant à ses cheveux, elle les laissa détachés.
Parce que Finn les préfère ainsi.

Je vous évite la description du trajet. La mission, elle, ne mit pas bien longtemps à débuter. Aiko n’avait-elle pas prévu de parler à Finn ? Pas qu’elle avait oublié, sauf qu’elle n’avait plus envie. Plus envie de gâcher une journée. Égoïste, elle voulait encore gratter quelques heures de bonheur avec lui. Le méritait-elle seulement ? Certainement pas, mais et alors ? Elle s’en fichait pas mal au fond.
Debout, Finn déroba un baiser à une Aiko toute concentrée sur une bâtisse qu’il allait falloir infiltrer. Certes, logiquement, ils ne doivent pas se faire voir. Sauf que si ça arrivait, il faudrait tuer toute personne les ayant aperçus. Et Aiko voulait tuer. Donc elle voulait foncer, quitte à se faire voir, elle n’en avait de toute façon que faire.
Elle haussa alors les sourcils avant de décocher un sourire à Finn qui lui souffla une bien étrange phrase. À laquelle elle répondit néanmoins rapidement, un sourire sur les lèvres :

« Je te donne ton gage maintenant ou plus tard ? Parce que c’est évident que tu ne gagneras jamais aucun jeu si je suis ton adversaire. »

Elle lui tira la langue d’un air gamin, son regard malicieux lui prouvant bien qu’elle n’avait pas oublié que leurs jeux finissaient presque toujours par une égalité. Elle ne disait cela que pour la forme, au final.
Elle l’entraîna quelques pas en arrière, derrière un tas de ruines et de tissus. Tissus ? Certainement une marchandise n’en valant plus la peine. Sans s’accroupir pour garder une vue sur l’ensemble du vaste tereain vide de toute personne, elle l’embrassa à pleine bouche, risquant un furtif regard vers la fameuse bâtisse. Ils n’avaient qu’à attendre que les hôtes de la maison – ou les gardes – sortent et puis ils iront, car au final, ce serait plus rapide s’ils ne se battaient pas ; son envie de Finn est à la fois plus importante et plus pressante que celle de tuer. Et si, après quelques minutes d’attente, rien ne se produisait, ils n’auraient qu’à foncer. En décollant leurs bouches, elle s’amusa encore un peu à lui titiller les lèvres tout en peaufinant mentalement son plan. Plan qu’elle lui exposa en débitant rapidement des mots avant de s’arrêter et de respirer profondément, comme une enfant ayant paré trop vite, excitée à l’idée d’acheter des bonbons. Elle lui sourit d’un air amusé avant de pencher la tête sur le coté, une pensée lui traversant l’esprit sans strictement aucune raison.

« J’ai vu Sora l’autre fois et, on nous a lancé un pari stupide qui consistait à nous embrasser. »

Aucune raison ? Au fond, elle ne voumait juste pas faire de cachoteries à Finn.
Ce n’était pas un pari, en fait. Ils avaient joué à un jeu de couples. C’étaient des gosses qui les y avaient traînés et Aiko n’avait pas refusé parce qu’elle se sentait déjà assez responsable d’avoir parlé d’un sujet qu’elle n’aurait pas du aborder avec son ami. Si elle disait tout cela à Finn, il lui demanderait comment on a bien pu les prendre pour un couple et là, elle n’aurait aucune excuse. Une énième étreinte, sans doute. Finn savait, mais ça ne voulait pas pour autant dire qu’il acceptait pleinement. Ce qu’il ne devait d’ailleurs pas faire alors autant éviter le sujet. Donc Aiko préférait ne pas préciser. De toute façon, le résultat était clairement le même. On leur avait demandé plusieurs choses pour ce jeu. Plusieurs choses comme des câlins de longue durée ou des bisous sur la joue. Et puis, on leur a demandé un véritable baiser. Et là, eh bien...

Elle cligna des yeux. Combien de temps avait-elle été perdue dans ses pensées ? Elle l’ignorait, mais certainement pas bien longtemps. Ou peut-être que si aux yeux du brun. Elle soupira profondément en levant les yeux au ciel avant de reporter toute son attention sur Finn. Oh non, se pourrait-il qu’il s’imagine que...

« On l’a pas fait, hein ! Aucun de nous deux n’en avait envie et ce n’était de toute façon pas envisageable. Parce que notre relation compte trop pour moi, Finn. Tu sais, cette relation qui implique autant mes sentiments que les tiens. »

Son dernier mot, elle le prononça sur un ton froid. Nettement plus froid qu’elle ne l’aurait voulu. Pourtant, alors que ce même ton employé relevait des reproches, elle savait injuste d’aborder le sujet de cette façon. Effectivement, ce n’était pas comme si elle avait dévoilé ses sentiments au grand jour de son coté. Elle aussi était à blâmer. Pas autant que le brun, cela étant, car après tout, elle avait bien tenté les sous-entendus. Tous entendus mais ignorés et refoulés – volontairement ou non – par Finn. Pourquoi serait-ce à elle de dire ce qu’elle ressentait pour lui en premier ? Pourquoi serait-ce à elle de devoir admettre l’ampleur de ces mêmes sentiments qu’elle nourrissait à l’égard du Baskerville ? Pourtant, alors qu’elle se disait cela, une petite voix lui murmura "et pourquoi pas au final ?". L’un des deux allait avoir à faire des concessions. Ils verront qui un peu plus tard. Et, même si Aiko était prête à en faire, elle aimerait que ce soit Finn qui le fasse. Il devait penser pareil. Si toutefois il pensait à cela. Au fond, elle lui en voudrait réellement si elle venait à apprendre qu’il prenait leur relation à la légère et qu’il ne se posait jamais aucune question. Même si par la suite, ces mêmes interrogations se voyaient remiser. Mais il n’avait pas l’air de s’en moquer et cela a beau être candide et même stupide, elle lui faisait confiance. Et pas seulement confiance en lui confiant sa vie par exemple. Pire –  mieux ? – encore, elle était prête à lui confier son honneur – devenons-nous rappeler que ça comptait plus que sa propre vie pour Aiko ? Pourvu qu’il en fasse de même et pourvu qu’il en prenne plus soin qu’il ne le fit avec le sien. Dans un couple, l’un souffre toujours plus ; celui-là même qui s’implique le plus. Impossible d’être sur la même longueur d’ondes qu’on dit. Aiko ne voulait rien savoir ; elle n’envisageait pas de laisser Finn faire d’avantage de sacrifices qu’elle mais prendre le risque d’être considérée comme un simple objet de divertissement était impensable. Il allait falloir faire un choix. Mais pas seule. Elle n’était plus seule alors elle n’avait tout bonnement plus le droit de prendre quelques décisions de pareille importance seule. Sauf si elle voyait simplement mal les choses. Sous le mauvais angle, peut-être.

Elle détourna les yeux, gênée d’avoir employé pareil ton avec Finn tandis que ses doigts glissaient sur sa mâchoire. Pour la première fois, sa peau lui semblait froi-... Non, glaciale. Elle laissa retomber ses doigts tandis que ses épaules s’affaissaient. Elle se redressa soudainement en plantant son regard dans le sien, attendant une réponse aux multitudes de questions silencieuses sous-entendues dans ses mots. S’il ne comprenait pas ? Oh, mieux valait qu’il comprenne maintenant car si Aiko devait en venir à lui expliquer clairement ce qu’elle attendait de lui, ça risquait de ne pas très bien finir... Ni pour lui, ni pour elle.
Pour eux.
Difficile d’envisager que ce n’était plus elle, plus lui, mais bel et bien eux dont il était question.
Finalement, cette discussion aura lieu aujourd’hui. Ce qui n’était pas plus mal, Aiko ne regrettait rien. Elle aurait, de toute façon, pu se taire. Mais non. Parce que, même si toute vérité n’est pas bonne à dire, mieux valait que tout vérité se dise entre Finn et Aiko. Ils étaient ensemble après tout, non ?
Pour le meilleur et pour le pire. Qu’importe d’où ils viennent, qu’importe où il vont, qu’importe comment, qu’importe en combien de temps ; ils iront. Leur secret réside en un seul mot : ensemble.


Dernière édition par Aiko Baskerville le 28th Juin 2013, 06:27, édité 2 fois
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty2nd Juin 2013, 03:15

Et gagné ! La surprise sur le visage d’Aiko n’a pas de prix. Voilà, il est fier de lui, ça valait le coup de se lever tôt. Ça, et parce que ce qu’elle a mis pour dormir vaut le coup d’œil, mais passons. Il peut pour une fois jurer que ceci n’est qu’un bonus et qu’il n’y avait pas du tout pensé, parce que c’est vrai. Bref, dans tous les cas, il est content de la voir. Et même très content, ça lui fait toujours quelque chose, sans trop savoir pourquoi mais c’est agréable alors bon. Ce n’est pas lui qui s’en plaindra. Pendant qu’elle se change et qu’il n’assiste pas à la scène – oh, il aurait voulu, mais il faut savoir être raisonnable. Ils rattraperont ça avec une séance de déshabillage plus tard – et qu’il attend tranquillement, il se dit qu’il est quand même chanceux. De l’avoir, elle. L’on pourrait argumenter que la chance n’a rien à voir là-dedans mais il n’a pas envie d’argumenter avec lui-même si tôt le matin. Après tout, il vient la tirer du lit mais elle lui sourit. Et puis elle en pensera ce qu’elle voudra et il n’ira pas lui dire, mais en réalité c’est une femme qui peut se révéler particulièrement douce avec lui. Non pas que ce soit ce qui lui plaise le plus chez elle – et il serait en réalité bien en peine de trouver ce qui lui plait le plus – mais c’est une qualité qu’il apprécie. Et ce d’autant plus qu’elle semble bien plus dure vue de l’extérieur. Voilà, juste un petit détail qui montre qu’ils se connaissent bien. Tout comme la complicité, un peu plus que naissante entre eux maintenant, peut en attester. Et Dieu qu’il aime ça. C’est ce qu’il est en train de penser quand elle revient et c’est ce qui fait qu’il vient l’étreindre sans un mot au départ, avant de lui murmurer qu’elle est jolie. Ce qui n’est certes pas la raison de son étreinte – qui est un élan d’affection soudain qui avait besoin d’être dépensé – mais qui reste une raison tout à fait valable pour lui faire un câlin.
Puis ils se sont mis en route, sont arrivés et cela finit par déboucher sur Finn lançant un défis à Aiko, parce que leur relation a commencé ainsi et même maintenant, cela en fait toujours partie.

- Je te donne ton gage maintenant ou plus tard ? Parce que c’est évident que tu ne gagneras jamais aucun jeu si je suis ton adversaire.

Evidemment, il rit un instant à la répartie amusante – et surtout pleine de sens – de sa copine. C’est vrai qu’ils ont tendance à finir sur des matchs nuls. Enfin, il a tôt fait de répliquer :

- Ça dépend, c’est quoi comme gage ?

Et de l’embrasser sur la joue avant d’être entrainé derrière un truc non identifié, puis embrassé tandis qu’il songeait justement à le faire. Pour la peine il l’attire tout contre lui et la garde là même quand elle lui expose son plan, auquel il acquiesce d’un hochement de tête, ne trouvant rien à redire. C’est évident que rentrer là-dedans quand il n’y aura plus personne ou presque est la chose la plus raisonnable à faire. Raisonnable pour se débarrasser rapidement de cette mission tout en la menant à bien. Ce qu’ils veulent faire tous les deux, au final. Des occasions de cogner, il y en aura d’autres, tant pis. Comme déjà dit, passer du temps avec la Baskerville est plus important que tout le reste.
Ça aussi, elle ne le sait pas. Il devrait faire une liste.

- J’ai vu Sora l’autre fois et, on nous a lancé un pari stupide qui consistait à nous embrasser.

La phrase sort tellement de nulle part qu’il laisse passer deux bonnes secondes sans réagir, pas tout à fait sûr d’avoir bien entendu, avant de froncer les sourcils et de la lâcher pour reculer d’un pas. Ça y’est, ça a fait tilt. Est-ce qu’elle est en train de lui avouer indirectement avoir embrassé l’autre ? Déjà que Finn doit tolérer les étreintes et les marques d’affection sans rien dire – du moins, à voix haute – il faudrait fermer les yeux sur ça ? Hors de question. Mais Aiko semble ailleurs, est-ce qu’elle réalise seulement ce qu’elle vient de dire ? Peut-être qu’il sur-interprète, ce serait nettement plus rassurant. Elle trouve sa relation avec l’artiste parfaitement normale tandis que Finn en pense tout le contraire. Après tout, il ne les a vu qu’une fois tous les deux, il ne peut même pas prétendre commencer à connaître Sora – et, quand des situations comme ça arrivent, il n’en a même plus rien à faire d’essayer de connaître les amis de sa copine – et ce qu’il a vu ne l’a pas rassuré. Ils n’en ont jamais vraiment parlé avec Aiko – vous pensez bien que voilà un autre des sujets évités –, ce qui fait qu’au final, il en sait très peu de choses, sur ce que ces deux-là partagent. Peut-être que ce n‘est effectivement rien dont il faille s’inquiéter, mais ce qu’il a vu, la seule fois où il a vu, ne peut définitivement pas l’envoyer vers cette voie. Après, forcément si quelque chose le dérange et qu’il n’en parle pas pour autant et le cache, sa compagne ne peut pas non plus deviner. Plus que de la jalousie, le cas de Sora est une preuve en image qu’il pourrait très bien perdre Aiko. Et la perdre au profit d’un autre. Il ne resterait que lui-même à blâmer et des souvenirs à regarder en doutant de l’authenticité de chacun.
Ça non plus elle ne le sait pas, un truc de plus sur la liste.

Il ne dit rien et elle ne tarde pas à sortir de ses pensées. Oui, il fait un effort pour ne pas sauter aux conclusions parce qu’elle ne semble pas particulièrement préoccupée. Et il espère très sincèrement qu’elle aurait l’air beaucoup plus inquiète s’il s’était passé quelque chose.

- On l’a pas fait, hein ! Aucun de nous deux n’en avait envie et ce n’était de toute façon pas envisageable. Parce que notre relation compte trop pour moi, Finn. Tu sais, cette relation qui implique autant mes sentiments que les tiens.

Bien qu’il ne voulait pas le laisser paraître, le soulagement détend ses traits et il est tout de suite moins tendu à l’entende de l’explication de la jolie rousse. Enfin, jusqu’à ce qu’elle en arrive à la fin de sa déclaration. Mais que, comment ? Ils s’entendaient merveilleusement bien la seconde d’avant – ok, peut-être qu’il faut remonter à un peu plus que la seconde précédente avec cette histoire de baiser – et voilà que d’un coup, un ton froid sort de nulle part. Aiko dans toute sa splendeur, donc. Tenter de la suivre peut parfois s’avérer particulièrement déroutant. Surtout que, une fois n’est pas coutume, il se demande ce qu’il a pu bien faire pour se faire réprimander cette fois. Non, il n’a été voir aucune autre femme, non, il n’en a même pas regardé d’autres pendant qu’Aiko était dans le coin – c’est vraiment facile, ça aussi – et il ne s’est donc pas mal conduit de ce côté. Oui, autant vérifier ce qui lui a valu une baffe la dernière fois, tant qu’à faire. En fait il n’a tout simplement pas l’impression de s’être mal comporté en quoi que ce soit. On remarquera que, la dernière fois, il n’en avait pas l’impression non plus. Et puis, quelle dernière phrase étrange. Insister ainsi sur leurs sentiments. Leurs sentiments qui… Qui quoi donc ? Il ne sait pas ce qu’elle pense, elle. Bon, ce n’est peut-être pas tout à fait tout à fait vrai. Elle lui a bien déjà dit, et ce à plusieurs reprises, qu’elle tenait beaucoup à lui. Mais hey, lui aussi tient beaucoup – trop – à elle. Il lui a dit qu’il l’adorait, l’autre fois. Mais bon, soit, mauvaise foi mise à part, il a été moins claire qu’elle. Ce qui n’empêche pas qu’elle n’est pas limpide non plus. Comptez sur Aiko pour choisir les pires moments possibles pour amener ce genre de discussion sur le tapis.
En même temps, il n’y a pas de bon moment. Ça n’existe pas. Pas pour lui, en tout cas. Pas pour personne, d’ailleurs, y’a-t-il un bon moment pour faire face à ses craintes ? Non, pas la peine de chercher. Et quelles craintes étranges – mais au fond compréhensibles – que celles du brun. La peur de trop s’attacher, c’est bête. Aiko aussi a peut-être peur de trop s’attacher. Visiblement, pas tout à fait autant que lui. Il devrait peut-être dire quelque chose. Mais dire quoi ? Il ne le sait pas lui-même. Ou alors si, il le sait, mais en veut tellement pas le reconnaître que c’est encore flou. Et s’il lui dit que ce qu’il ressent est flou, elle le prendra comment ? Mal. Tellement mal, même pas besoin de se poser la question. Et s’il demande à avoir plus de temps et que, par miracle, elle le lui accorde, il n’y a pas besoin d’être devin pour savoir qu’il recommencera exactement ce qu’il a fait jusqu’ici. Si elle le réinterrogeait dans une semaine, il répondrait à nouveau qu’il ne sait pas. Parce qu’il n’aurait pas cherché et aurait probablement croisé les doigts pour qu’elle oublie.
Ce qui est profondément stupide, pour le coup. Oublier ? Impossible. Lui-même ne pourrait pas oublier quoi que ce soit à propos d’elle, il est juste très fort pour ignorer. Mais pas pour oublier. Il pense à elle tellement souvent. En plus, pas contradictoire du tout, il le prendrait mal si elle était en fait capable de sortir ça de sa tête. En un mot comme en cent, il ne sait pas ce qu’il veut. Et il n’a pas le droit d’infliger son indécision à sa compagne si l’indécision en question la blesse en fait. Parce que quoi qu’elle puisse en penser, il se soucie vraiment d’elle. Elle n’a pas le droit de penser le contraire. Il ne serait pas là, sinon.

La main qu’elle porte à sa mâchoire glisse bien vite, il n’arrive à percevoir aucune affection dans ce geste qui en exprime habituellement et, quelque part, cela le blesse un peu. Pas suffisamment pour qu’il en montre quoi que ce soit, cependant. Les épaules de la jeune femme s’affaissent et il aimerait tellement pouvoir la prendre dans ses bras. Sauf qu’aujourd’hui, c’est lui le responsable de son état. Qui lui semble moins grave que celui de leur première dispute, mais quelque chose au fond – un instinct pas tout à fait mort – lui dit qu’ils ne font qu’effleurer la surface. Au final, impossible de savoir si elle est triste, en colère, déçue ou bien les trois à la fois. Et lui n’a aucune idée de comment agir. Enfin, la solution la plus simple serait d’ôter ce verrou qu’il s’est auto imposé, quelque part dans son parcours, pour on ne sait quelles raisons. Après tout, il n’a jamais été blessé par une relation de couple puisque celle-ci est la première. Il n’a jamais été particulièrement atteint par quelqu’un d’extérieur, si ce n’est quand la tragédie de Sablier est arrivée, où le monde s’est écroulé et où il a fallu en bâtir un nouveau. Ce qui a été plus que largement fait, depuis le temps. Alors en fait, c’est juste naturel. Simplement naturel et non induit par un quelconque vécu. Et à force de le faire, c’en est devenu très dur de s’en séparer. Voir autour de lui des gens souffrir pour ce dont il se protège lui-même n’a fait que le conforter dans son choix. Tout est plus simple. Tout est plus simple, mais il passait à côté de ce qu’il vit avec la jeune femme. Et maintenant encore, il risque de passer à côté de quelque chose d’encore meilleur. Et d’entraîner Aiko avec lui. L’éternelle question revient cependant : est-ce que ça vaut le coup ? Est-ce que ça vaut le coup de prendre le risque que tout se termine, de voir leur relation se dégrader, de les faire souffrir tous les deux, de ne peut-être n’en laisser qu’un derrière parce que l’autre, un jour, ne reviendrait pas ? Il y a tellement de possibilité pour que cela finisse mal et tellement peu pour que cela finisse bien.

Puisque cela tourne en rond, on peut donc revenir sur un nouveau point de la question « pourquoi s’être mis en couple avec elle, alors ? ». Certainement pas pour en faire une propriété privée. Parce qu’en premier lieu, de base, la propriété il n’en a rien à faire. C’est parce qu’il tient beaucoup à elle. Ok, il aurait dû réfléchir plus que ça avant de proposer sur un coup de tête. Peser le pour et le contre, peut-être en discuter avec elle ? Même si… Il n’aurait jamais pesé le pour et le contre et il n’aurait jamais réfléchit et à dire vrai, si l’idée lui avait effectivement traversé la tête plusieurs fois auparavant – elle n’est pas totalement tombée du ciel non plus, fort heureusement – il n’avait pas spécialement éprouvé le besoin de demander. Jusqu’à ce que cette histoire de jalousie le lui fasse percuter. En fait, un peu comme ici. Il n’a pas ressenti le besoin de parler. Jusqu’à ce qu’on vienne lui demander des comptes. Enfin, quels comptes exactement, il ne sait pas. Il ne sait rien, mis à part le fait qu’elle semble visiblement lui en vouloir au sujet des sentiments qu’ils partagent – ou du moins, sont censés partager. Alors… Il n’y a qu’à demander. Qu’est-ce qu’elle veut ? C’est ce qu’il veut demander lorsque leurs regards se croisent à nouveau.

- Qu’est-ce qui ne va pas ?

Son ton est beaucoup plus doux que celui qu’elle a employé. Sa réplique n’en reste pas moins crue, comme s’il ne savait réellement pas, alors qu’il s’en doute et n’est pas complètement aveugle et stupide non plus. Mais voilà, nier, nier, nier et encore nier. Toujours nier. C’est tellement plus simple de nier. C’est ce qu’il fait, même s’il croit être en train de tenter de clarifier la situation. Il ne serait pas étonnant qu’elle finisse par le croire hermétique à toute discussion, ce qui est le mal absolu dans un couple. S’il n’y a pas de discussions entre les deux, il ne faut pas longtemps avant la séparation. Pourtant, il a envie que cela marche entre eux. Elle a fait des efforts pour et il en a fait aussi. Il y a du chemin de parcouru depuis le début, c’est indéniable. Sauf qu’un obstacle reste un obstacle. Et, à deux, il est beaucoup plus simple de le franchir que séparément.
Il soupire et détourne le regard, peu sûr du terrain sur lequel ils avancent maintenant. Qu’est-ce qu’elle veut entendre, pourquoi soudain d’un coup comme ça, qu’est-ce qu’elle ressent, elle, qu’est-ce qu’elle attend de lui, pourquoi ça devient prise de tête comme ça d’un coup alors que c’était facile et simple avant ? C’est là qu’il peut une fois de plus constater qu’il a changé. Un peu. Avant il aurait fui le conflit pour de vrai, c’est-à-dire en partant loin de la source. Il n’en serait jamais arrivé à quelque chose comme ça en premier lieu. Mais pour l’instant, partir ne lui effleure même pas l’esprit. Il n’a pas envie de partir. Il n’a pas envie de s’éloigner d’Aiko, l’option n’est plus envisageable comme elle l’a été la première fois. Pour une fois, il est vraiment coincé. Du moins, pour l’instant. La démarche de la jeune femme lui semble quand même obscure. C’est-à-dire que, elle n’était pas heureuse jusqu’ici ? Il prend le risque :

- Tu n’es pas contente de ce qu’on a ?

La question est maladroite et pour le coup, ce n’était pas son intention. Trop tard maintenant, mais il comprendrait qu’elle prenne mal celle-là. D’où le fait qu’il essaie de développer un peu :

- Enfin, comment dire… On est heureux tous les deux, non ?

Toujours aussi peu adroit mais peut-être moins violent dans les mots. Du « tu », il passe au « on ». Il ne s’agirait pas de l’accuser de tous les maux, il ne reconnaitra jamais à voix haute fuir les discussions, mais il sait très bien qu’il le fait. Et il n’est pas encore assez nul à l’intérieur pour tenter de faire croire à Aiko qu’elle est la seule à voir des problèmes. Ce qu’il ne réalise peut-être pas tout à fait, c’est qu’il ne met pas entièrement les pieds au bon endroit, le problème se situe peut-être ailleurs. Finn ne se doute absolument pas de ce que craint Aiko. De son but actuel. Forcément, elle ne le lui dit pas. Contrairement à lui, cependant, elle serait probablement beaucoup plus encline à avouer ce qui lui pèse dessus.
Il n’est pas énervé, simplement confus pour le moment. Bien sûr, il aura tôt fait de se braquer. Mais pas immédiatement comme la dernière fois. Parce qu’elle a réussi à lui donner confiance au point que, peut-être, dresser ses défenses tout de suite pour l’empêcher d’aller plus loin ne vaut pas le coup. Même si n’en demeure pas moins qu’il ne sait pas ce qu’elle peut bien chercher à lui faire admettre sur ses sentiments. Du moins, il croit ne pas le savoir. S’il tendait l’oreille, il entendrait la petite voix étouffée de son instinct lui souffler la réponse qui tient en quelques mots. Peut-être qu’Aiko l’entendra, elle.
Quant à la mission… Quelle mission ?
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty11th Juin 2013, 03:59


» Well you only need the light when it’s burning low, only miss the sun when it’s starts to snow, only know your lover when you let her go. ♫

Que sait-on du bonheur ? Si ce n’est qu’il existe. Et quelle preuve a-ton de son existence ? Simplement ces sourires courbant les lèvres, ces éclats francs et cristallins, cette lueur se nichant dans le regard, cette légèreté dont peut se qualifier l’esprit, la quiétude dans laquelle on baigne et ces problèmes qui nous paraissaient insurmontables et qui ne sont réduits qu’à de ridicules soucis que l’on balaie d’un simple battement de cil. Et plus que tout, ce qui prouve que le bonheur n’est pas qu’imagination uniquement accessible aux enfants, c’est bien le fait que, lorsqu’on ne le ressent pas, on ressent en revanche un manque. Un vide qui peut être comblé ; par quoi, on se le demande jusqu’à goûter à ce met divin. Ce manque, les symptômes en sont visibles et douloureux. Une sorte de malaise omniprésent, un étouffement progressif, plutôt une oppression, et puis un épuisement évident en plus d’une tristesse incompréhensible. Nous ne sommes plus sûrs d’être en vie, nous ne savons même pas à quoi renvoie ce mot "vie". Nous perdons l’envie de sourire, l’envie de rire et jusqu’à l’envie de se lever le matin. On sait qu’il nous manque quelque chose et si nous l’avons déjà connu, nous saurons reconnaitre que c’est le bonheur. La fatigue nous submerge et les cernes se creusent sous nos yeux jadis abrités par cette lueur dansante, telle la petite flamme se mouvant sous nos yeux lors d’un joli feu de camp, une belle et paisible nuit estivale.
Le bonheur existe. Mais le bonheur éternel n’existe pas. L’éternité n’existe pas. Le toujours n’existe pas. Le jamais n’existe pas. Tout mot relevant de l’extrémité n’existe pas. Aiko a pourtant essayé de se persuader du contraire. Au fond, elle essaye toujours. Elle veut y croire. Elle la pessimiste, elle la fataliste qui veut y croire. Mais Finn ne sait pas cela. Il ne sait pas à quel point sa copine est du genre à voir le verre à demi vide. Il connait son histoire, alors peut-être en a-t-il déduit en toute logique que sa personnalité en avait pris un sacré coup. On ne peut pas bien voir les choses lorsque la mort a infesté notre famille. À cette époque, Baskerville ne rimait pas forcément avec sang et mort. Pour en revenir à la jeune femme, ce n’est pas tant qu’elle essayait de changer ; seulement que depuis la double tragédie ayant survenue de sa vie et celle portant le nom de Sablier trois années plus tard, elle avait l’impression que tout ce qu’elle touchait mourrait. Ce n’est pourtant pas juste ; elle avait quelques rares amis et un copain. Elle ne voulait la sympathie de personne d’autre et n’espérait rien de plus que le peu mais ô combien relations positives qu’elle avait perdurent. Elle ne voulait pas tout gâcher. Sora et Finn seront les exemples qui ne cesseront de revenir, mais pour la jeune femme, ce n’était vraiment pas pareil. Elle savait que le seul moyen de perdre serait sa nature Baskerville. Et comment lui en vouloir s’il lui reprochait d’être une meurtrière ? Cela étant, elle s’en remettrait. Parce qu’au fond, elle saurait aussi que s’éloigner de lui signifierait qu’il ne courrait plus aucun risque. Tandis que si elle perdait Finn, elle ne s’en remettrait pas.
Elle ignorait s’il était su genre très jaloux et elle ne pensait sérieusement pas que ça causerait de sérieux problèmes entre eux. Il ne le savait peut-être pas, elle-même l’ignorait au fond, mais elle serait prête à renoncer à ce qu’elle n’aurait jamais abandonné plutôt pout garder son brun. Pour lui, tout bonnement. Il fallait juste qu’elle sente qu’il pourrait en faire autant pour elle et qui le ferait s’il rn avait l’opportunité.
Aiko croyait au bonheur. Aiko ne croyait pas à l’éternité ; elle voulait y croire. Et en lançant cette conversation tombée de nulle part, avouons-le, elle se voyait obligée de condamner leur bonheur éphémère. Peut-être le retrouveront-ils. Peut-être qu’il sera plus long, qu’il se rapprochera un peu plus de l’éternité sans toutefois l’atteindre. Mais peut-être aussi qu’elle venait d’appuyer sur le mauvais bouton, déclenchant le compte à rebours. Peut-être qu’elle allait être celle ayant amené leur couple à se séparer. Peut-être qu’elle le regrettera. Si tout venait à prendre fin, elle ne saurait comment elle le prendrait. Est-ce que ça viendra de son coté ? Peut-être que oui après tout, sous l’effet de l’agacement et de la colère, elle serait bien capable de... Ah ! Revoilà ce coté pessimiste.
Ils ne faisaient que discuter bon sang, pourquoi allait-elle s’imaginait que ça pourrait si mal finir ? Le ton se hausserait probablement, ils se disputeront peut-être et diront des bêtises. Des bêtises, mais pas seulement. Peut-être aussi de profondes vérités.
Elle... Aiko ne perdrait pas Finn. Pas alors qu’il la traitait si bien et qu’il contribuait d’une façon étonnante à son bonheur. Parce que voilà, la jeune femme ne croyait pas uniquement au bonheur et en ses fruits ; elle croyait en Finn et en leur relation, à tout ce qu’ils étaient capables de faire tous les deux, ensemble ; elle croyait en Finn, en elle, en eux.
L’éternité, quant à elle, est si peu rationnelle, tellement inconcevable. Et pourtant, Aiko continuer de vouloir y croire. Et l’Amour, le vrai, y croyait-elle ? Croyait-elle à l’amour tout court, déjà ? En plongeant dans le regard de son copain, avant même de se lancer sur ce sujet, elle se posa ces deux questions. La réponse de la deuxième fut simple à trouver, mais elle refusa de réfléchir à la seconde et se contenta de parler, de se confesser va-t-on dire. Parce qu’elle voulait dire à Finn qu’elle avait eu l’occasion d’embrasser Sora. Elle voulait qu’il le sache. Comme elle voulait qu’il sache qu’elle lui était et lui resterait fidèle, quoi qu’il arrive. Elle voyait cela comme une confession comme quoi son pêché avait été de ne serait-ce qu’avoir ouï ce défi lancé. Même si au fond, son erreur avait été d’avoir parlé à Sora d’un sujet sensible et d’avoir participé à un jeu de couple. Mais cela, elle ne voulait pas le dire à Finn. Parce que, certes ce fut une erreur, mais aux yeux d’Aiko, c’était anodin. Après tout, Sora était son meilleur ami. N’empêche, elle voulait savoir ce que son copain pensait de ce même meilleur ami. Mais là, tout de suite, ce n’est pas le sujet qu’elle veut aborder avec lui.

Pour le moment, entre eux deux, il est surtout question de gages. Maintenant que la jeune femme y pense, il est vrai que leur relation était plus ou moins basée sur des gages. La première fois où leurs lèvres se retrouvèrent après maintes taquineries – leur première fois tout court, en fin de compte – c’était suite à un petit jeu entre eux de qui cédera le premier. Aiko n’avait pas si bonne mémoire que cela, mais de cette journée, elle s’en souvenait parfaitement. Et même si, aujourd’hui encore, elle avait beau se dire que leur relation était une succession de plusieurs évènements, il fallait avouer que tout avait réellement commencé ce jour où ils s’embrassèrent pour la première fois. C’est à partir de là que leurs salutations n’étaient plus de furtifs baisers sur la joue mais bien des baisers réels. Ils continuèrent de jouer, physiquement surtout, sans même se rendre compte que leurs sentiments prenaient de l’ampleur – trop d’ampleur visiblement. Ou, tout du moins, du coté de la jeune Baskerville.
Aiko sentait bien que quelque chose changeait entre eux deux – du coté de la jeune femme, elle ne pourrait trop se prononcer sur Finn – à mesure qu’ils se voyaient. Alors même qu’ils se mirent en couple, elle n’avait pas toujours pas compris. Elle ne saisissait toujours pas comment un regard pouvait ainsi faire manquer des battements à son cœur, comment un sourire pouvait faire fondre toute une volonté. Après tout, comment diable tout pouvait-il changer alors que rien n’était différent ? C’en était trop, même pour la demoiselle pourtant habituée à la réflexion poussée, voire philosophique par moments.
Ils continueraient à avoir des gages. Pas que c’était primordial, mais les deux ne s’en plaignaient pas et, au contraire, se plaisaient à pareils jeux pas si gamins que ça.
Lorsqu’elle taquina son copain et que ce-dernier lui demanda de quel gage il était question, elle se contenta d’articuler un « tu verras ». Oui parce que finalement, elle lui donnerait son gage plus tard. Parce qu’elle avait eu d’autres envies entre deux phrases, dont celle de l’entraîner derrière un tas de trucs pousser la taquinerie un peu plus loin, par exemple.

Quel défi pourrait-elle bien lui donner, après tout ? Déjà, il n’était déjà pas dit qu’elle serait l’heureuse gagnante. Parce que soyons logiques, avec sa chevelure flamboyante et son accoutrement aguicheur, elle attirait nettement plus l’œil que son copain. Parce que, je vous explique, les hommes ne vont certainement pas regarder Finn – et si c’étaient des gardes, ce sera sûrement des hommes – et les femmes, bien que normalement regardant les hommes en premier, regardant bien souvent d’abord les autres femmes. La jalousie au sein de la gente féminine est vicieuse et écœurante ; mais ô combien amusante lorsque nous faisons officie de simple spectateur. Bref, dans tous les cas, Aiko avait toutes les chances de perdre. À moins de sa cacher derrière son copain qui était plus grande de taille qu’elle. Mais qu’importe, elle lui donnera un gage quand même. Oui mais lequel ? Elle l’ignorait. Elle trouverait bien. Peut-être devrait-elle changer de registre ? Passer aux gages humiliants par exemple, tenez ! Faudrait voir. Là, elle ne pensait pas vraiment à cela.
Surtout qu’elle avait commencé à parler de Sora et d’elle, de cette situation gênante dans laquelle ils s’étaient retrouvés. Et le pire, c’est qu’elle n’avait pas précisé ne pas avoir embrassé son ami. Lorsqu’elle se rendit compte que sa phrase était incomplète et qu’elle réussit à cligner des yeux et à aller au bout de sa phrase, son regard se posa naturellement sur le visage de son copain. Elle vit ses traits durcis, inquiets et puis, en une fraction de seconde, il se détendit ; le soulagement était palpable et elle se giflait intérieurement de l’avoir laissé poireauter de la sorte. Elle s’excuserait bien, mais elle venait de se remonter toute seule, comme une grande, et elle commençait déjà être quelque peu agacée. Quoi qu’il en soit, d’un coté, ça lui faisait plaisir de voir ce soulagement sur son visage. Parce que le contraire l’aurait vraiment vexée. Après tout, si elle venait à en embrasser un autre et qu’il s’en fichait pas mal, c’est qu’ils n’avaient rien à faire ensemble.
Sa mine perplexe et inquiète lui avait fait du bien, peut-être, mais cela n’empêche qu’elle s’en voulait déjà de l’avoir inquiété. Ça promettait pour la suite.
Ça aurait été bizarre qu’il n’ait aucune réaction – aucune réaction visible du moins – si Aiko en avait embrassé un autre. Mais l’autre en question, pour le coup, c’était Sora. Et la jeune femme ne voyait pas forcément en quoi c’était mal. Elle restait partagée ; elle tenait à lui, mais peut-être devrait-elle cesser d’être si proche de lui.
Éternelle insatisfaite ; pauvre Finn.

Elle n’aurait pas aimé que Finn ne fasse rien. Mais elle n’aurait pas non plus aimé qu’il s’emporte si elle avait réellement embrassé Sora.
Et après tout, si elle l’avait fait hein ?
Quand est-ce qu’on embrasse une personne au juste ? D’après ce que savait la jeune femme, il ne fallait pas forcément tenir à la personne en question ou éprouver quoi que ce soit de profond à son égard. Le tout est qu’on ressente un minimum d’attirance physique. Rarement, pour Aiko du moins, un baiser ne donnait sur rien de plus concret. Mais ça lui était arrivé. Elle avait effectivement déjà embrassé des hommes rien que pour le plaisir de le faire, sans même l’intention d’aller plus loin. Parfois c’était juste comme ça, juste pour dire bonjour à quelques unes de ses conquêtes. Alors pour elle, embrasser un ami n’était pas si inconcevable que cela. Pourquoi pas après tout ? D’autant plus qu’au fond, elle ne comptait pas beaucoup de personnes dans sa liste d’amis. Quelques filles, de rares garçons. Et Sora, celui que l’on pourrait bien qualifier comme étant son meilleur ami. Elle avait pris pour habitude de le saluer en claquant ses lèvres contre sa joue, à défaut de se faire la bise car Aiko trouvait ça trop commun. Lui ne s’était jamais plaint de son comportement à son égard et, en parallèle, Finn aussi l’embrassait sur la joue lorsqu’ils n’avaient pas encore échangé leur premier baiser. Oui parce qu’après, c’était à l’aide de baisers qu’ils se disaient bonjour. Bref, la jeune femme ne verrait pas un réel inconvénient à embrasser Sora. Pourquoi ne pas l’avoir fait alors, elle qui en avait pourtant eu l’occasion ? Parce qu’il y avait Finn et qu’aussi bien Sora qu’elle le savaient savaient parfaitement. Si Aiko n’avait pas eu de copain, elle aurait sans doute échangé ce baiser avec son ami et ça ce serait arrêté là. Mais sans même réellement comprendre comment elle pensait de la sorte, Aiko savait que ce serait mal vis-à-vis de Finn. Que ça le blesserait et le vexerait, quelque part. Pourtant, son esprit demeurait confus ; elle savait que ça ferait du mal alors elle s’abstint, mais elle ne comprit et ne comprenait toujours pas pourquoi ça le vexerait.
Sauf que désormais, elle avait le réflexe d’inverser leurs rôles avec Finn. Et déjà, rien que le fait d’avoir une meilleure amie mettrait Aiko hors d’elle ; savoir qu’elle devrait supporter de l’entendre parler d’elle avec les yeux qui brillent ou, pire encore, savoir et ne rien dire quant au fait qu’il lui confie ses secrets, qu’il lui parle peut-être de sa relation avec Aiko. Alors qu’elle soit tactile avec lui ou que, pire encore, ce soit lui qui soit si affectueux avec elle ? Eh bien, autant dire qu’elle ne laisserait pas passer cela et qu’elle risquait fort d’aller passer un savon à cette soit disant meilleure amie. Elle ne pourrait pas se permettre d’imposer un choix à son copain, mais il aurait tout intérêt à vite comprendre tout seul qu’il ne pourra pas garder les deux. S’il ne comprenait pas, eh bien, il ne faut pas être un génie pour deviner ce qui risque de suivre après la dispute. Possessive ? Égoïste ? Peut-être, mais il y a un mot qui englobe tout cela... Je vous le dirai plus tard, d’accord ? Juste le temps de m’en souvenir.

Le ton qu’employa Finn manqua de faire défaillir Aiko. Ça ne faisait que marquer un peu plus le contraste avec le ton qu’elle avait elle-même employé et elle s’en voulait déjà. Pourtant, elle n’en laissa rien paraitre, préférant tenter de comprendre où il voulait en venir. Ce qui ne va pas ? Sérieusement ? Ça ne se voyait pas ? Pourquoi s’obstinait-il à détourner le regard alors que tout était soigneusement dressé sous ses yeux ? La jeune femme lèverait volontiers les yeux au ciel, mais quelque chose l’en empêchait. La sagesse, peut-être ? Ou les quelques bonnes manières que sa mère lui avait inculquées. En fait, quelque chose clochait. Il avait raison ; il n’était pas censé comprendre avec si peu de mots. Elle ne voulait pas lui exposer le problème comme il le fallait car elle-même ne savait pas trop comment aborder le sujet ni s’il serait la bienvenu. Elle avait à la fois envie d’éclaircir les choses, mais n’avait toujours pas envie de se disputer avec Finn. Ni même de s’embrouiller, même un tout petit peu. Lui ne comprenait pas ce qui se jouait, mais elle qui avait commencé par tourner autour du sujet savait parfaitement que toute leur relation était en jeu. Et comment était-elle censée agir, réagir ?
Elle se contenta de le dévisager avant de baisser les yeux, haussant les épaules en guise d’unique réponse. Si quelque chose n’allait pas ? Elle ne savait pas trop si on pouvait qualifier cela comme ça. Et elle hésitait à ouvrir la bouche.
Il soupira et la jeune femme leva le regard vers lui, voyant que les yeux verts fuyaient. La mâchoire serrée, elle secoua doucement la tête d’un air dépité. Ce qui suivit, en revanche, la vexa. Pas heureuse ? Elle se mordit la lèvre inférieure tandis que qu’il tentait de se corriger ou que sais-je. Elle ne l’écoutait plus, son regard porté sur un point derrière lui, l’air complètement ailleurs.
Elle rejeta le surplus d’interrogations. Elle y penserait, mais pas tout de suite. D’abord, sa première question : ce qui n’allait pas. Il avait peut-être déjà oublié, mais pas elle.

« À toi de me le dire, Finn. Après tout, ça vient de toi. »

Elle savait t que c’était méchant. Elle savait que c’était injuste. Elle savait que c’était violent. Elle savait qu’il ne pourrait pas bien prendre une pareille insulte ; lui qui n’a jamais cessé d’être là pour elle étant la cause même de son trouble ; elle le blâmait à la première occasion. Pourtant, alors qu’elle ressentait une douleur au niveau de la poitrine, comme quelque chose se détachant, alors que quelque chose s’émiettait en elle et qu’un faussé se creusait, son regard demeurait dur et son visage relevait des traits légèrement agacés.
Elle faisait comme si.
Comme si elle lui en voulait réellement. Comme si ce qui se tramait était très grave ; alors qu’il suffirait que l’un d’eux daigne aborder concrètement le sujet pour que ça se règle. Comme si elle n’avait pas envie de lui dire de tout oublier et de faire comme si de rien n’était.
Alors pourquoi ne faisait-elle pas ce dont elle avait réellement envie ? Parce qu’elle ne voulait pas d’une relation ne menant nulle part. C’était la première fois qu’elle s’implique sur le plan émotionnel et si c’est voué à l’échec, elle désirait que Finn le lui dise, là tout de suite. Elle lui en voudrait un peu, se maudirait intérieurement, mais ne ferait rien de regrettable. Juste qu’il parle. Pour une fois, qu’il ne fasse pas qu’écouter ; elle voulait qu’il s’exprime. Et si, pour cela, il fallait jouer à la méchante, elle le ferait. En temps normal, il saurait qu’elle cache quelque chose. Pas qu’elle ne sache pas jouer la comédie, simplement que ce n’était pas son copain pour rien ; il la connaissait bien, elle n’en doutait plus. Sauf que voilà, peut-être que vexé ou touché par sa déclaration, il n’y ferait pas attention. D’un coté, elle voulait qu’il comprenne qu’elle faisait exprès de parler sur ce ton et tout ce qui s’en suit, mais d’un autre coté, elle doutait du fait de pouvoir trouver le courage de l’affronter une nouvelle fois. Alors, au fond, mieux valait qu’il ne se doute de rien. Et de toute façon, elle n’avait pas menti, n’est-ce pas ? C’était réellement de lui que venait le problème. Pas uniquement, mais voilà. Une part de vérité va-ton dire.

Pas contente de ce qu’elle avait ? Pas heureuse ? Comment osait-il dire cela ? Ce n’est pas parce qu’il ne savait pas comment elle était avant de le rencontrer qu’il pouvait pour autant se permettre pareil écart. Elle posa délicatement sa main sur son torse et écarta les doigts, respirant profondément sans daigner le regarder pour autant.
On est heureux tous les deux, non ? Ces mots résonnaient dans sa tête sans qu’elle ne puisse les saisir ou même en saisir le sens. Lui poser cette question... Pourquoi ? Ne savait-il réellement pas ? Ne connaissait-il réellement pas la réponse à cette question qui le concernait autant que ça le concernait ? Est-ce que ça voulait dire qu’il n’était pas heureux avec elle ? Est-ce que ça sous-entendait qu’il doutait ?
De nouveau, elle se mordit la lèvre inférieure avant de fermer le poing soudainement et fermement, relevant les yeux vers Finn. En parlant, elle se fit une remarque toute bête : elle avait hérité de l’autorité de sa mère visiblement.

« Tu en doutes ? D’habitude, tu sais ce que je ressens mieux que je ne le sais moi-même. Dis... Tu as l’intention de me lâcher ? Je ne suis qu’une femme parmi tant d’autres pour toi ? »

Tu ne ressens donc pas tout ce que je ressens pour toi ?
La jeune femme ne flancha pas, son regard ancré dans celui de l’homme. Craignant pourtant sa réponse – allez savoir pourquoi, elle aussi était désespérément stupide lorsqu’elle s’y mettait – elle porta son doigt aux lèvres de Finn et en dessina doucement les contours, comme si elle s’apprêtait à les perdre, à le perdre. À cette idée, elle retira brusquement sa main en reculant.
Elle n’aimait pas être si troublée, réellement pas.
Elle croisa les bras, comme pour mettre une barrière entre cette situation et elle-même – se rendait-elle compte que cette barrière ne la séparait qu’un peu plus de son copain ? Ou que, tout du moins, c’est ce qu’il pensait probablement en ce moment ? – et ferma les yeux. Elle respira longuement. Elle savait que les regrets ne surviennent qu’après les erreurs et elle se demandait si elle s’apprêtait-elle à faire une erreur ? Non. Même si ça tournait mal, au moins, elle saurait.
Elle rouvrit les yeux et porta son regard sur Finn avant de s’exclamer, un sourire amer sur les lèvres.

« Pourquoi tu es avec moi au juste ? Je ne t’apporte rien après tout, tu m’adores juste. Et si tu me perdais ? »

Sa question sonnait faux et sa voix se brisa. Elle se maudit intérieurement et baissa les yeux. Elle n’avait pas la force d’affronter ses sentiments et le silence de Finn. Déjà que ce qu’elle ressentait était flou, mais si le brun rajoutait du sien, ça n’allait pas le faire.
Elle ne voulait pas être seule. Elle ne voulait pas se sentir seule. Et là, eh bien, elle se sentait justement seule.
Il ne risquait probablement pas de la perdre. Il pouvait lui faire tout le mal qu’il voulait, même si elle affirmait le contraire, au fond, elle savait qu’elle resterait sienne. Évidemment, juste hors de question de lui dire cela. Il devait continuer de croire qu’il pouvait la perdre. Et, au fond, peut-être le pouvait-il réellement. Mais cela, Aiko préférait ne jamais le savoir. Parce que le savoir reviendrait au fait qu’il la perde effectivement. Et, par pure relativité, qu’elle le perde.
De toute façon, elle n’allait pas revenir sur ses mots. Déjà qu’elle n’était pas du genre, mais en plus, elle venait de lui lancer son « je t’adore » en pleine figure, comme ça. Elle voulait se délecter de sa réaction, certainement pas jouer à la stupide adolescente naïve et aveugle.
Elle tremblait. De colère ? D’agacement ? De froid ? Oh, de cela, j’en doute fortement – demandez à Finn, il vous dira. Alors quoi ?
Ce n’était pas ça. Vraiment pas. Ça devait être autre chose, quelque chose de bien pire. Elle savait ce que c’était, ne désirait juste pas l’avouer. C’était de... De la peur. Aiko Baskerville tremblait de peur.
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Finn Baskerville

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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty13th Juin 2013, 09:57

On dit que l’on ne réalise la valeur des choses que lorsqu’on les perd. Mais des fois, c’est déjà réalisé bien avant. Après tout, il n’y a pas besoin de perdre un être cher pour savoir d’avance que l’on tient à lui. De même que Finn n’a certainement pas besoin d’attendre de perdre Aiko pour savoir qu’il tient vraiment à elle. Et que cela relève de plus que de la simple affection, parce qu’il n’y a que pour elle qu’il peut s’inquiéter comme il s’inquiète. Au fond, le pouvoir sur lui elle l’a déjà. Depuis un moment. Et pourtant quelque chose ne cesse de le retenir. Il sait qu’il tient à elle plus qu’à toute autre. Et tout pourrait même être au masculin et s’appliquer à tous les êtres humains qu’il connait, la phrase resterait juste. Il lui fait confiance, n’a rien à lui cacher aussi bien sur son présent que sur son passé et pourtant voilà. Il y a un petit obstacle à franchir mais il n’ose pas. Et s’il se trompait ? Et si elle se trompait ? Leur relation a très bien vécu jusqu’ici mais, finalement, c’est peu de temps. Plusieurs mois. Est-ce que plusieurs mois est un temps suffisamment long pour s’engager plus avant ? Et si, dans deux mois, ils se rendent compte qu’ils ont fait une erreur ? Au moins l’accord serait commun. Mais si, dans deux mois, c’est elle et seulement elle qui se rend compte qu’elle a fait une erreur ? Il n’a jamais été jeté et n’a pas spécialement envie de le vivre. C’est-à-dire qu’il y a une sacrée différence entre des avances refusées et une relation longue qui cesse. Une énorme différence, même.

Quand il lui demande si quelque chose ne va pas, elle hausse simplement les épaules. Ce qui est à ne plus rien y comprendre. Enfin, déjà qu’il ne sait pas d’où elle sort cette discussion, cela ne fait que s’ajouter. En fait, des fois, il aimerait pouvoir lire ce qu’elle pense. Juste pour voir venir ce genre de chose. Mais, en même temps, courageux comme il est sur ce genre de sujet, il ferait alors tout pour les éviter et n’y serait jamais confronté. Tôt ou tard, cela finirait par se payer cher. Au moins, pour le moment, ils ne sont pas réellement en train de se disputer. Du moins, personne n’a encore haussé le ton, même s’il peut sentir que la jeune femme n’est pas parfaitement calme non plus. Qu’ils marchent un peu sur des œufs tous les deux. Pourtant, il a envie de la prendre à nouveau dans ses bras, surtout depuis qu’il a appris cette histoire avec Sora. La Menace Sora qui refait surface. Mais bon, ce n’est pas le sujet. Menace ou pas menace, c’est le meilleur ami de sa copine alors tant que c’est raisonnable – et qu’il ne commence pas à dérailler – il ne dira rien – du moins pas trop – à ce sujet. Il faut savoir faire des concessions après tout. Même si cela ne lui plait pas du tout de l’admettre, il se doute fort que perdre Sora blesserait Aiko. Elle n’a pas besoin de ça et encore moins venant de lui. Si un jour elle perd tout contact avec l’artiste, Finn n’aura rien à voir avec ça. Mais passons. Le brun a donc envie de la serrer à nouveau contre lui, alors qu’elle est décidée à avoir cette conversation. Il est pourtant plus à l’aise avec des gestes qu’avec des mots. Toutes ses marques d’affection tactiles ne suffisent-elles pas ? C’est vrai que c’est beaucoup plus naturel pour lui et que du coup elle pourrait croire que, finalement, cela ne veut pas dire grand-chose. Que s’il veut prouver quelque chose, il va falloir s’y prendre autrement. Et quelque part, son blocage dessus prouve qu’elle a raison. Si ses câlins veulent effectivement dire bien des choses, la parole et surtout certains mots semblent avoir un pouvoir plus important.
Ce qu’elle dit ensuite le surprend.

- À toi de me le dire, Finn. Après tout, ça vient de toi.

Ok oui il a un problème, mais… Tout n’est quand même pas sa faute. Et Aiko n’est pas du genre à rejeter toutes les fautes sur lui, elle a même tendance à être la première à reconnaitre ses torts à elle. Pourtant, elle garde un air dur, alors il croit qu’elle est sérieuse. Et puisqu’elle semble sérieuse, lui fronce les sourcils à son tour. S’il y a un problème, il n’est pas le seul en cause. Ne serait-ce que parce qu’il ne sait pas tout ce qu’elle pense d’eux deux non plus. Le voilà qui croise les bras sur son torse en l’observant, indécis quant à ce qu’il pourrait répliquer. Elle l’a peut-être imperceptiblement changé, mais il sent quand même qu’il est à deux doigts de s’énerver rapidement. Sur n’importe qui d’autre, il n’aurait pas cherché à se retenir. Il y a plusieurs mois, sur elle non plus il ne se serait pas retenu. Seulement voilà, il n’a pas envie de s’énerver après elle, alors il se contient. Du moins, il essaie du mieux qu’il peut, parce que s’il y a bien une chose qu’il ne veut pas entendre, c’est qu’il est responsable de tout quand quelque chose va mal alors que c’est faux. Du coup il finit par dire simplement :

- Tout va bien.

Ou du moins jusqu’à il y a une minute ou deux. Mais tout va bien. En réalité, derrière ce genre de phrase, il devrait l’étreindre. Parce que voilà, tout ne va jamais aussi bien que lorsqu’ils sont dans les bras l’un de l’autre, de préférence en terrain sécurisé. Pas forcément en train de faire quoi que ce soit d’autre que de se tenir ainsi, collés tous les deux. Pas besoin de parler. Sauf que ce n’est pas possible pour le moment. Même s’il en a toujours envie, bien qu’il soit dans cette position face à elle. Elle dont les accusations vont croissantes :

- Tu en doutes ? D’habitude, tu sais ce que je ressens mieux que je ne le sais moi-même. Dis... Tu as l’intention de me lâcher ? Je ne suis qu’une femme parmi tant d’autres pour toi ?

Cette fois, c’est purement et simplement blessant. Parce que elle aussi le connait mieux que quiconque et sait parfaitement que si elle n’était qu’une femme parmi tant d’autres, leur relation ne serait pas ainsi. Bon sang, elle doit même être plus ou moins au courant qu’elle est sa première copine. Sa première vraie relation stable. Il n’y a pas d’autres à ses yeux, cela fait longtemps qu’il n’y en a plus. Il y a Aiko et puis c’est tout. Le reste sont des femmes qui peuvent potentiellement devenir amies avec lui, mais certainement pas plus. Déjà que l’amitié est en édition limitée, la place qu’occupe la jolie rousse est unique. Tellement qu’il ignorait lui-même son existence. Bref, c’est une remarque gratuite. Contre laquelle il pourrait tellement s’emporter d’un coup. Avec son attitude plus défensive et le ton plus dur qu’il emprunte alors, cela se voit.

- C’est vraiment ce que tu penses ?

Il ne sait pas trop s’il essaie de cacher le fait d’être atteint ou non. D’un côté, c’est bien une preuve qu’il se soucie de ce qu’elle dit. D’un autre, c’est se montrer vulnérable. Comme toujours, il n’y a pas moyen de montrer quelque chose sans dévoiler tout le reste avec. La conversation l’agace d’autant plus qu’elle vient tâcher un tableau jusque-là presque parfait, parce que rien ne l’est jamais. Mais voilà, ils étaient tellement bien. Et on notera que cela survient une fois de plus en mission. A croire qu’il ne faut surtout pas les y envoyer tous les deux sous peine de les voir se disputer. Il n’y a vraiment que les femmes pour compliquer les choses ainsi. Mais il n’y a que les hommes pour faire des erreurs aussi stupides.
La Baskerville croise les bras à son tour, miroitant parfaitement la position que le brun n’a pas quitté. Ils ont l’air malin maintenant, à se faire ainsi face. Mais même ainsi, il reste partagé entre l’envie de s’énerver pour de bon et celle de tout effacer et de la serrer contre lui. L’idée de la lâcher, comme elle l’a dit elle-même, est bien loin de lui. Même si elle semble lentement le pousser au pied du mur et qu’il ne sait pas quoi dire, pas quoi faire et que c’est effrayant parce qu’en vrai ce n’est pas un mur derrière, mais un gouffre. Sauf qu’il ne le lui dira pas.

- Pourquoi tu es avec moi au juste ? Je ne t’apporte rien après tout, tu m’adores juste. Et si tu me perdais ?

Et après l’accusation plus que très sous-entendue qu’il ne se soucie en fait pas d’elle – chose qui lui donne envie à la fois de se recroqueviller dans un coin parce que si là elle trouve qu’il se fiche d’elle, c’est qu’en fait elle se fiche de lui, mais aussi de hausser le ton parce qu’elle sait très bien qu’il tient à elle – la voilà qui donne l’opportunité à son imagination trop fertile d’imaginer pendant une seconde – et c’est une seconde de trop – la perdre. Elle. Pouf, plus d’Aiko, comme ça. Et ça, la seule chose à laquelle son esprit pense, c’est un gros non en bloc. Non, non, non, non. Pas moyen qu’il la perde. Il s’est tellement habitué à sa présence, même si elle n’est pas super régulière par manque de temps des deux côtés, qu’il aurait beaucoup de mal à se faire à son absence. Il en est venu à apprécier sa simple présence, à réellement être content de ce simple fait, quand bien même ils ne seraient même pas en train de se parler. Il y a une nette différence entre lui en train de penser qu’il peut la perdre, comme ça, qu’il soit tout seul ou avec elle, mais que cela reste dans sa tête, et elle qui mentionne clairement le fait à voix haute. Un peu comme un « tu risques de me perdre si tu continues ». Si tu continues quoi ? Probablement à ne pas s’investir encore à 100% leur relation. Chose qu’il n’a, par contre, pas entièrement conscience de faire. Il ne veut juste plus la laisser partir. C’est trop tard, elle aurait dû le faire plus tôt. En un sens, il n’y a personne qui peut l’agacer plus qu’Aiko. Pas même Nana. Parce que quand Aiko l’agace, il y a aussi une partie de lui qui ne peut juste rien faire, qui n’est même pas trop sûre de pourquoi il s’énerve. Alors que contre Nana, il n’y a pas de question se poser, ça gueule direct et fin de l’histoire. Mais pas avec la jolie rousse. Parce qu’en fait, c’est l’une des rares, si ce n’est la seule, personnes contre qui le fait même de s’énerver le met en colère. Ce qui est un concept intéressant et surtout très nouveau pour le Baskerville qui cohabite pourtant habituellement merveilleusement bien avec lui-même. Les conflits intérieurs et les grandes remises en question, il ne connait pas.
Revenons-en à la perte contre laquelle il bute. Ce qu’il ferait s’il la perdait ? Grande question. Il aurait su y répondre, il y a de cela plusieurs mois. Sans trop d’hésitations. Une bonne amie de moins, ça l’aurait affecté pour sûr, mais il s’en serait remis avec le temps. Il sort finalement de son court mutisme pour dire simplement :

- Je ne sais pas.

S’il devait la perdre, il ne sait pas ce qu’il ferait. Parfaitement. Il serait perdu. En fait, c’est quelque chose de tellement gros qu’il ne peut tout simplement pas y croire même s’il sait en toute logique que cela peut arriver. Alors il ne sait pas ce qu’il ferait. Pas du tout. Sa propre réponse l’agace et il détourne le regard sur le côté en serrant l’un de ses avant-bras dans l’espoir de relâcher un peu de tension, à défaut d’avoir quelque chose sur lequel cogner. Et puis, qu’est-ce qu’elle veut entendre ? Qu’il s’en remettrait, qu’il en trouverait une autre ? Ou bien qu’il penserait à elle chaque jour pendant toute sa vie et ne parviendrait jamais à passer à autre chose ? Pire encore, qu’il y passerait aussi, tant qu’à faire. Plutôt mourir que de vivre sans elle. Cela lui semble tellement ridicule à penser. Chacune de ces phrases lui semblent ridicules – forcément, ça parle du futur. Il est déjà paumé dans le présent, qu’est-ce qu’il peut bien savoir du futur ? Rien. Rien du tout. Il s’en tape du futur, demain c’est demain, mais il vit aujourd’hui. Et aujourd’hui elle est là. Et elle a plutôt intérêt à être là demain aussi. Elle n’a pas le droit de l’abandonner. Comme il n’en a pas le droit non plus d’ailleurs, cela marche dans les deux sens. Ils se le sont promis et comme ils se font confiance, la promesse ne peut pas être rompue, voilà tout. Elle ne devrait même pas y songer.

Mais les accusations ne s’arrêtaient pas là. Enfin, plus exactement, elles ont commencé un peu avant. Pourquoi il est avec elle ? La réponse à ça est simple : parce qu’il a envie. Et cette envie n’est pas née sur un coup de tête mais découle bien sûr de ce qu’ils ont pu vivre avant qu’ils ne se mettent ensemble. Même si, en étant parfaitement honnête, ils étaient déjà plus ou moins en couple avant que cela ne devienne officiel. Leurs activités n’ont absolument pas changé, Finn a juste gagné un nouveau surnom. Auquel il s’habitue lentement mais sûrement et ce n’est pas le sujet.
La phrase du milieu en revanche est beaucoup moins gentille. Comment ça il l’adore « seulement » ? Parce qu’elle pense que cela ne vaut rien ? Comme juste avant quand elle disait n’être qu’une femme parmi d’autres. C’est terriblement blessant de faire des efforts et surtout de donner son affection à quelqu’un pour s’entendre dire en retour que ce n’est à priori vraiment pas grand-chose. Ou qu’elle sonne faux, quelque part. Même s’il ne croit pas non plus qu’elle est en train de tout jeter car quelque part ses accusations veulent aussi dire qu’il faudrait aller plus loin que ce qui est déjà là. Ou du moins, il refuse de le croire et se raisonne donc autrement. Cela n’en reste pas moins un coup à encaisser. Quant à ce qu’elle lui apporte, il ne saurait même pas en commencer la liste tellement il y a de choses qu’il voudrait mettre dessus. Et par-dessus tout, elle le rend heureux. Y’a-t-il seulement besoin d’une autre raison que celle-ci ? C’est ce qu’il pense fermement quand il retourne braquer son regard dans le sien et qu’il décroise les bras pour les placer à côté de chacune des épaules de sa copine, contre ce qui se trouve derrière elle et, fatalement, la manœuvre les rapproche l’un de l’autre. Elle veut les distancer, qu’à cela ne tienne, il les rapprochera.

- Je suis avec toi parce que tu as dit oui. Tu regrettes ?

Evidemment, c’est une question à laquelle il espère fortement qu’elle réponde non. C’est aussi une tournure de phrase qui lui évite à nouveau de dévoiler le fond de sa pensée. Il pourrait tellement faire preuve de mauvaise foi et lui renvoyer toutes ses questions les unes après les autres. Elle aussi l’adore juste. Il ne sait pas non plus pourquoi elle a accepté de se mettre avec lui. Qu’est-ce qu’il peut bien lui apporter, au juste ? Et si c’était elle qui avait l’intention de le lâcher, lui ? Après tout, il n’est pas celui qui a ouvert les hostilités. A dire vrai, pour une fois il se comportait même tout à fait correctement. Sagement, même. Mais il sait bien qu’il va falloir céder un peu, se lancer, s’il ne veut pas que quelque chose se brise réellement aujourd’hui. La plupart des changements induits par la jolie rousse ont été inconscients, alors il peut bien prendre conscience de certains d’entre eux au moment où ils surviennent. Et puis elle se met à trembler. Chose étonnante, car elle ne tremble certainement pas de froid, Aiko Baskerville est une créature qui ne connait pas le froid, une nouvelle espèce et Finn en est convaincu. Elle tremble et il n’a strictement aucune idée de quoi, mais, sur le coup, il a un réflexe tout simple et qui consiste à poser une main sur l’un des bras de la jeune femme, son énervement grandissant mis un instant de côté au profit de l’inquiétude mêlée à de l’étonnement. Et sa main simplement posée là, c’est le contact qui le pousse à ouvrir une nouvelle fois la bouche avant de se mettre à réfléchir plus que ça.

- Tu vas sûrement vouloir me frapper, mais pourquoi est-ce qu’on se dispute ?

En fait quelque part peut-être que la mettre en colère pour de bon serait le meilleur moyen de savoir le fond de sa pensée. La vraie, pas toutes les remarques blessantes au possible et qui tiennent peut-être une part de vérité mais surtout du faux. Néanmoins il reprend, point par point, tout ce qu’elle a dit :

- Je n’ai certainement pas l’intention de te lâcher. Mais si tu veux, pour te le prouver, je peux aussi me pointer devant ta porte tous les soirs jusqu’à ce que tu te sentes harcelée. Et tu n’es pas une femme parmi les autres mais ma copine. T’es unique, quoi. Je suis avec toi parce que je ne veux personne d’autre. Quant à ce que tu m’apportes, la liste est trop longue. De toute façon, j’ai envie d’être là. Du coup si tu partais… Faudrait réapprendre à vivre sans toi je suppose. J’ai pas envie de voir si c’est faisable. T’es chiante quand on se dispute mais c’est toi que je veux.

Et il va sans dire que la dernière phrase marche aussi dans l’autre sens, mais puisqu’elle veut qu’il parle de son point de vue, voilà. Il le sent, qu’il y a autre chose à dire. Quelque chose contre lequel il continue à butter. Et puis peut-être qu’avec ça, elle va s’énerver très fort sur sa tête. Très très fort, tellement que ça fera sortir ce qui ne veut pas sortir. Mais ça serait encore mieux qu’il le dise de lui-même, naturellement. Même si Aiko le sait, qu’il a du mal et que des fois faut forcer. Il devrait écouter Aiko, parce qu’elle a toujours raison. La preuve, elle a eu raison d’accepter leur première fois – parce que nul doute qu’elle dû penser bien plus de choses que lui ce jour-là – et puis elle a eu raison de le retenir à leur première dispute. Tout comme elle a eu raison d’accepter de sortir avec lui sans en demander plus. Parce que si elle avait demandé des explications le jour-même, il se serait rétracté. Alors peut-être bien qu’ici aussi elle a raison. Voilà, elle est énervante à avoir toujours raison sur eux deux. Elle est énervante mais il n’arrive pas à lui en vouloir, voilà qui est encore plus chiant. Enfin, elle savait déjà un peu dans quoi elle s’engageait quand elle l’a accepté. C’est un homme, et ce genre de faux-pas, il en fera d’autres. Plein, plein, plein. Dans ces moments-là il faut se rappeler des choses qu’il a bien faites, sans qu’on les lui demande, et lui pardonner. Le jour où le pardon n’est plus possible, c’est que le mauvais a dépassé le bon. Mais il ne perdra pas Aiko aujourd’hui, hein ? Car quoiqu’il ressente en ce moment pour elle, c’est trop fort pour être brisé. Elle n’a qu’à essayer de tirer dessus, pour voir. Il tirera de l’autre côté.
Et il a plus de force qu’elle.
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty15th Juin 2013, 07:23



» The problem with human attraction is not knowing if it will be returned.

Aiko et Finn se disputaient rarement. Vraiment très rarement. Les petits accrochages aussi n’avaient pas non plus souvent lieu. D’une part parce que les sujets sensibles étaient tout bonnement évités et d’autre part parce qu’ils ne se voyaient pas aussi souvent qu’ils le voulaient et que du coup, ils préféraient aménager leur temps ensemble d’une toute autre manière. Et même si les deux étaient des sangs chauds et détendeurs de caractères assez trempés quand même, cela ne les empêchait pas de trouver des terrais d’entente. Soit dit en passant, faire l’amour vous évite bien des ennuis. Parenthèse fermée, le fait est qu’il y a encore une autre raison qui les retient et les préserve de disputes répétées. Et cette raison n’est autre que le fait qu’ils se contiennent et qu’ils le savent pertinemment. Ils sont tous les deux disposés à faire des concessions depuis quelques mois déjà et ils se font doucement mais sûrement à l’idée du « nous », de cette dépendance, cette addiction. Le rideau se lève et la scène se peuple ; tout prend gentiment sa place en attendant le début du deuxième acte. Ils sont en couple, je veux bien, mais ils ne vont tout de même pas rester ainsi à uniquement agir comme le leur dicte leurs instincts sur le moment. Et j’espère pour Finn que ce n’est pas ce qu’il avait en tête parce que sa copine risque de ne pas très bien le prendre. De toute façon, le monde est ainsi fait : nous avons les femmes qui ont une façon compliquée de présenter les choses simples et les hommes qui possèdent une manière simple d’exposer les faits les plus compliqués. Qu’on le veuille ou pas et même la parcelle féministe que détenait l’esprit vif de la jeune Baskerville voulait bien l’admettre, les hommes et les femmes ne sont pas pareils. Les hommes sont plus forts et plus aptes à réagir face à des situations nécessitant une réaction immédiate et spontanés, pas forcément réfléchie tandis que les femmes sont, certes plus vulnérables mais plus posées et plus matures, nettement plus stratèges et manipulatrices. Après tout, il n’y a que les hommes pour pouvoir baver devant quelques fourbes courbes prononcées. Aiko a un pouvoir de séduction qu’elle n’ignore pas. Avec Finn, pour la première fois, elle n’en usa même pas sérieusement – pas volontairement du moins. Bon, certes, parfois elle l’incitait à être en-dessous ou au-dessus, mais il n’est pas ici question de futilités pareilles. Pour la première fois, elle se présenta à un homme en étant aussi innocente qu’elle ne l’a jamais été, aussi dépourvue du vice que possible. Pour la première et seule fois. Pour l’unique fois.
Finn est unique aux yeux d’Aiko. Parce que c’est son copain me diriez-vous. Eh bien oui, justement parce que c’est son copain. Elle n’en avait jamais eu avant lui et c’était déjà une belle marque de confiance que voilà. Mais de toute façon, le souci de ce couple n’est pas le manque de confiance. Pas même le manque de confiance, mais simplement le manque de jugeote et de maturité des deux jeunes gens. Ils voyaient bien que l’autre faisait de son mieux et se débrouillaient pour se sentir à la hauteur, ils semblaient prêts à faire des sacrifices, mais cela n’empêche qu’ils étaient incapables de savoir ce qu’ils ressentaient pour l’autre. Et bon sang que c’était puéril et agaçant !
Pour Aiko, agaçante ou pas, la relation demeurait parfaitement vivable. Elle ne voulait pas perdre Finn. Elle ne perdrait pas Finn. On ne trouve l’Unique qu’une seule fois dans toute une vie – parfois même pas. L’impact qu’il avait encore sur sa vie était unique, la façon dont il la changeait si imperceptiblement qu’elle avait l’impression que ce n’était pas elle mais le monde qui était différent est unique aussi. Son regard ardent, brûlant de désir, éclatant de malice, enflammé de jalousie, enduit de colère, teinté de déception ou simplement vitreux et froid à en faire frissonner Aiko était unique. Le sourire dont il ne se départait que pour l’embrasser la plupart du temps était unique. Elle ne voulait pas d’un autre, ne voulait pas de quelqu’un de meilleur, de plus beau ou de plus intelligent ; c’était de Finn dont elle rêvait encore tous les soirs alors qu’il était pourtant à elle. C’étaient des baisers de cet homme dont elle rêvait encore malgré la possibilité d’en échanger mais qui, même en rêve, demeuraient goûteux et plaisants. Les grands bruns aux yeux verts, il devait y en avoir d’autres. Des hommes aussi gentils, ils devaient y en avoir d’autres. Des hommes aussi protecteurs, il n’en manquait certainement pas. Mais toutes ces qualités en un seul homme, il n’y avait que Finn qui était le vassal de l’Unique, l’hôte de l’Unique – non – l’Unique.
Elle le savait, le sentait bien. Aiko était déjà tombée sous le charme. Ce n’est plus ce charme qui la faisait chuter, qui l’entraînait. Elle tombait bien, mais plus sous le charme. Le mot, Aiko le cherchait. Et Aiko allait le trouver. Sauf que, note pour Finn, mieux valait pour toi que tu le trouves avant elle et que tu fasses ce que tu avais à faire. Parce que sinon, ta copine risque vraiment de s’énerver et ce ne sera pas du très joli. Si vous pensez que c’est une menace, tapez 1.

Ce qui n’allait pas ? Sérieusement, il ne comprenait pas ou il jouait à l’idiot ? Dans les deux cas, c’était inadmissible. Cela étant, même inadmissible, la réponse que lui apporta à Aiko l’était encore d’avantage. Elle n’avait pas le droit d’ainsi rejeter la faute sur lui. Elle ne lui disait pas par là que c’était lui qui n’allait pas bien, mais simplement que son problème à elle se résumait à lui. C’était blessant et vexant, pourtant Finn ne sembla pas énervé. Il avait dû comprendre qu’elle lui retournait la question. Ce n’était pas plus mal de toute façon, elle aurait fini par lui demander ce qui n’allait pas. Quoi qu’il en soit, méditons un peu plus sur la réponse qu’elle lui prodigua.
Comment ça, ça venait de lui ? Elle savait parfaitement que c’était faux, que le problème ne venait pas tant de lui que d’elle. Après tout, c’était elle qui avait abordé ce sujet, elle qui n’avait pas attendu le bon moment – quel bon moment ? – pour lui parler de tout cela, elle qui ne faisait que l’agresser, elle qui se comportait froidement et indignement avec son copain, elle qui ne faisait que porter des accusations alors qu’elle n’était sérieusement pas bien placée. Même pour ne pas savoir faire les choses, ils étaient sur la même longueur d’ondes. Aiko se sentait mal de lui parler sur ce ton déplaisant, de se comporter comme la dernière des imbéciles avec lui. Elle était sa copine, elle devrait être plus indulgente. Ce que Finn ne comprenait pas et ce que la jeune femme ne pouvait de toute façon guère lui reprocher était que cette froideur dont elle faisait preuve était d’avantage contre elle-même que contre lui. Elle ne voulait pas lui faire de mal, mais en même temps, il lui semblait que si elle ne brusquait pas, elle n’arriverait à rien. En même temps, à quoi voulait-elle arriver, hein ? Elle l’ignorait et ça l’agaçait. Mais au fond, ce dont elle s’en voulait vraiment beaucoup c’était de se montrer ingrate. Elle savait qu’il faisait du mieux qu’il le pouvait et elle imaginait sans mal la douleur qu’elle lui avait infligée en réduisant tous ses efforts à un rien. Il pourrait lui retourner chacune des phrases qu’elle lui adressait qu’elle ne saurait pas y faire face.
Il était temps pour eux de faire face à leurs sentiments. Non, pas de leur faire face mais de savoir les accepter et les assumer pleinement. Aiko n’irait pas dire qu’ils avaient déjà perdu trop de temps car c’était faux, ils n’avaient rien perdu de ce temps passé ensemble, simplement que désormais, elle était incapable de continuer sans. Les sentiments n’avaient jamais cessé d’être présents entres les deux Baskerville, elle en avait pleinement conscience, sauf que maintenant, il fallait les identifier. Pour avancer. Finn voulait peut-être stagner, mais elle n’en avait plus envie. Ils avaient toujours avancé main dans la main et aujourd’hui, ils continueront.
Aiko n’oublie pas. Aiko n’oublie pas et garde à l’esprit qu’une phrase mal placée pourrait lui faire perdre Finn. Mais Aiko n’est pas du genre à lésiner sur les mots, alors ça risque de faire mal. Elle s’excuserait bien à l’avance, mais elle perdrait aussitôt en crédibilité.

Les bras croisés sur ce torse où les mains d’Aiko se baladèrent, où ses lèvres passèrent et où sa langue traîna, Finn lui répondit que tout allait bien. Son regard teinté d’un amusement amer, elle haussa les sourcils avec un sourire. Tout allait bien ? Ah bon ? Alors, de son coté, il n’y avait aucun problème hein ? Tout venait d’elle ? Au fond, il n’était pas mieux. Elle rejetait toute la faute sur lui dans le but de le faire réagir et tout ce qu’elle récoltait était une accusation de pareille ampleur. Elle ne répondit néanmoins rien, trouvant inutile de continuer à se lancer la balle comme deux gosses. De toute façon, si tout allait bien, ils ne seraient pas éloignés, mais bien blottis dans les bras l’un de l’autre. C’était frustrant d’avoir Finn à moins d’un mètre d’elle et de ne pourtant pas pouvoir se résoudre à aller se nicher dans ses bras. Plus que frustrant, presque intenable. Aiko commençait à sérieusement se sentir mal avec tout ça.
Ce qui suit, elle savait que c’était encore plus blessant pour Finn. Mais s’il ne voulait pas réagir avec de simples mots, il fallait qu’elle l’atteigne. Elle ne désirait pas lui faire de mal, sérieusement, mais il la poussait à agir de la sorte. En retour, il pouvait bien lui faire tout ce qu’il voulait, elle s’en fichait pas mal. Elle ferait face... Ou se résignerait.
Son ton se fit dur et Aiko se mordit la lèvre inférieure, enfonçant sa canine dedans violemment. Est-ce vraiment ce qu’elle pensait ? Sérieusement, elle n’en sait rien.
Elle n’avait habituellement aucun mal à soutenir le regard de son copain, sauf que pour le coup, elle était gênée ; baissant les yeux, elle ne dit, une nouvelle fois, rien. Sauf que sachant que sa réaction pourrait prêter à confusion, elle secoua négativement la tête. Non, ce n’était pas ce qu’elle pensait. Alors pourquoi l’avoir dit ? Parce que sa lucidité l’avait déserté, semblerait-il.
Comment se rattraper maintenant ? Comment pourrait-elle bien s’y prendre pour cesser ses bêtises ? Ne trouvant pas de réponse à ses questions silencieuses, Aiko en conclu que mieux valait aller au bout de son plan qui consistait à faire réagir Finn. Si ça tournait mal, eh bien... Elle s’en voudrait plus qu’atrocement, mais assumerait la perte de l’homme. Sans pour autant l’accepter, cela étant.  

Et s’il la perdait ? Elle ne s’imaginait pas une seconde que ça pourrait plonger son copain dans une quelconque réflexion. Bon, en même temps, si c’était lui qui lui avait posé cette question, elle n’aurait pas su quoi répondre. Enfin, elle n’arrivait tout de même pas à se faire à l’idée qu’il agissait exactement de la même façon dont elle aurait certainement agi si les rôles étaient venus à être inversés. Sauf que voilà, la réponse qui découle de ce mutisme dont lequel il était plongé n’a rien à voir avec la réponse qu’aurait pu donner Aiko à Finn si c’était lui qui lui avait posé cette question – si elle le perdait. Il ne savait... Pas ? La jeune femme se mordit la langue cette fois-ci, relevant le regard vers lui et ne cachant pas le moins du monde – de toute façon elle n’aurait pas pu avec tous les efforts que possible – à quel point elle venait d’être blessée par cela. Elle était censée le prendre comment au juste hein ? Elle ouvrit la bouche pour lui dire tout ce qu’elle pensait, mais le referma. Aucun son ne voulait sortir de sa bouche et sa gorge était serrée. Elle était incapable de parler, incapable de penser. Elle voulait juste s’en aller. Rependre cette discussion plus tard, quand elle se serait remis de cette stupide réponse.
Il ne savait pas ce qu’il ferait. Ça peut être bien interprété, comme quoi il serait perdu et tout, mais Aiko n’y pensa même pas. Pour elle, c’était certain, ça ne pouvait que confirmer ce qu’elle avait pensé une fraction de seconde: il s’en fichait pas mal, il reprendrait sa vie et voilà tout.
Elle ferma les yeux pour ne plus avoir à affronter le regard de Finn et prit une grande inspiration. Ce ne fut qu’à ce moment qu’elle se dit que ce « je ne sais pas » aurait, tout compte fait, pu être prononcé par elle. Après tout, si elle perdait Finn, elle ne saurait pas quoi faire. Alors, voilà, elle non plus ne savait pas. Elle rouvrit les yeux, son regard ayant retrouvé son impassibilité et sa dureté. Sauf que voilà, maintenant, il y avait une faille dans ce regard de marbre ; une faille qui ne pouvait être exploitée qu’avec Finn. Elle était tellement vulnérable près de lui. Tellement vulnérable qu’elle en venait à se détester.
Elle tenta de les distance en reculant mais Finn ne perdit pas un instant avant d’encadrer le visage de la jeune femme avec ses mains collés contre ce qu’elle était adossée, bras tendus. Elle plongea son regard dans le sien tandis qu’il répondit à sa première interrogation. Alors il voulait jouer sur ses nerfs hein ? Du tac au tac, elle répondit sur le même ton que lui.

« Non. Je devrai ? »

Non mais sérieusement, il pensait vraiment qu’elle regrettait d’être avec lui ? Bon, d’accord, son comportement pourrait porter à croire que oui, mais il était supposé la connaitre et savoir qu’elle pouvait s’avérer plutôt – trop – lunatique par moments. Mais comment pourrait-elle regretter d’avoir trouvé et d’avoir plu au seul homme qu’elle... Ce mot. De la même famille que celui qu’elle recherchait tout à l’heure. Elle l’avait au bout de la langue. Ce que c’était frustrant ma parole.
Quant à la réponse qu’elle lui donna avant de l’interroger de nouveau, elle n’eut pas même besoin d’y réfléchir une fraction de seconde. Il était plus évident qu’elle ne regrettait pas d’avoir dis oui. Parce que si elle regrettait, elle ne serait pas là à se disputer avec lui, mais elle l’aurait laissé en plan en lui disant que c’était fini, simplement. Aiko n’était pas du genre à chercher trop longtemps ses mots pour mettre fin à une relation – même si, jusque là, elle n’avait pas eu à le faire. Je veux simplement dire que malgré tous les bons moments qu’ils ont passés ensemble, si Aiko voulait arrêter sans même discuter, elle arrêterait sans même discuter. Il est toujours question de cette Baskerville qui n’obéit qu’à ses propres règles et qui n’a de compte à rend qu’au chef Baskerville. Eh oui, il est toujours question d’Aiko Baskerville qui, jusque là, a toujours fait ce que bon lui semblait quand bon lui semblait de la façon dont il lui plaisir.

C’est alors qu’elle se mit à frissonner de tout son long. Ça ne lui ressemblait pas. Elle avait bien sûr déjà prise peur, que ce soit face à des Chains ou face à sa mère – voire même Curtis, le truc là qui est tout sauf humain – mais jamais elle ne trembla de la sorte. Ce dont elle avait peur, c’était de sa propre peur, de l’énervement de Finn, des conséquences de ses actes, de sa bêtise. Le plus irritant était le fait qu’elle avait envie d’aller dans les bras de cet homme qui était pourtant à l’origine de son trouble, de sa peur. Tellement incompréhensible mais tellement normal désormais. Jamais elle n’aurait cru que Finn pourrait apporter quelques modifications, voir simplement une mise-à-jour au mot « normal » dans l’esprit de la jeune femme.
Une des mains de Finn se posèrent sur le bras d’Aiko qui lui sourit doucement. L’espace d’un instant, ils parvinrent à oublier leurs différents pour simplement se comporter comme ils l’ont toujours fait. Cependant, son sourire disparut progressivement lorsque son copain lui demanda pourquoi ils se disputaient. Elle ouvrit la bouche pour lui crier dessus, mais les mots ne vinrent pas. Qu’allait-lui dire, sérieusement ? Pourquoi ils se disputaient, au fond ? Elle l’ignorait. Avouer qu’elle n’en savait rien ? Hors de question. Mais que faire ? Simplement prier que Finn allait enchaîner avec autre chose, le temps qu’elle trouve une réponse appropriée. Et au fond, Dieu doit exister vu que Finn a effectivement autre chose à dire. Et pas qu’une. La jeune femme l’écouta attentivement mais ne su pas comment réagir. Pas du tout. D’abord, il avait commencé par lui parler comme une demeurée et elle avait vraiment envie de lui rappeler qu’il y avait d’autres moyens de prouver qu’il tenait à elle, non pas en l’harcelant. Mais elle l’avait bien cherché,  à ainsi lui sous-entendre qu’il ne fournissait pas – ou très peu – d’efforts. En revanche, lorsque sa dernière phrase fut dite, Aiko fronça les sourcils. Chiante ? Il pensait que c’était être chiante, ça ? Tout en se posant intérieurement cette question, un mot s’imposa à elle de force. Elle le remisa loin, très loin mais trop tard, elle n’arrivait même plus à l’oublier. Et ça l’agaçait. Tellement qu’elle se retrouva à hausser le ton sans même réellement le vouloir.

« Pourquoi ? Pourquoi je n’arrive pas à mettre vraiment en colère contre toi ? Pourquoi je n’ai pas envie de me disputer avec toi ? Pourquoi je ne sais pas ce que j’attends de toi ? Pourquoi je me complique la vie comme ça, hein ? Pourquoi t’as envie d’être avec moi ? Pourquoi moi ? Et bon sang Finn, pourquoi tu ne me retournes pas toutes mes accusations, toutes mes questions ! Pourquoi tu ne sembles pas vouloir me blesser alors que je m’acharne contre toi ? »

Elle le regarda droit dans les yeux, essoufflée, incapable d’ajouter quoique ce soit. Elle posa une main sur son torse et le fit reculer jusqu’à ce soit lui qui soit bloqué par quelque chose, gardant sa main où elle était, son regard planté dans le sien. Il voulait la Aiko chiante ? Oh t
Ses yeux bruns ne reflétaient pas de la colère, pas de la déception, seulement et uniquement de la frustration. Elle savait ce qu’elle ressentait pour Finn. Elle le savait et n’arrivait pas à l’accepter. C’était horrible et intenable de se dire que ce sentiment qu’elle nourrissait à son égard n’était peut-être pas partagé.
Ses doigts glissèrent jusqu’à sa mâchoire qu’elle effleura et puis, doucement, elle approcha de lui et se hissa sur la pointe des pieds, leurs lèvres se frôlant, leurs regards baignant l’un dans l’autre.
Comme au premier jour, la première fois où ils s’étaient embrassés. La tentation était grande mais tous les deux résistaient, parce que le plaisir que leur procurait la vision de l’autre se contenir était meilleure que le plaisir d’enfin avoir droit à ce premier baiser.
Sa voix baissa d’un ton, mais elle était, à défaut d’être froide, amère et lourde de reproches ; elle, elle arrivait à placer des mots alors que lui les maniait mal, tellement mal qu’Aiko en venait à douter de leurs importances comparés aux gestes affectifs de Finn. Sauf que voilà, aujourd’hui, c’étaient de mots et non pas de gestes dont elle avait besoin.

« Si je te perdais, je perdrai jusqu’à l’envie d’aller me consoler. Je serai comme cette enfant qui casse un vase et qui se sent à la fois coupable et inutile. Si tu me lâches, ce n’est pas toi mais moi que je ne pardonnerai  jamais. Et on se dispute parce qu’on est incapables de dire ce qu’on ressent pour l’autre. »

Et voilà, elle avait réellement l’impression d’avoir trop parlé maintenant.
Pas tu, mais bien on à la dernière phrase. Elle acceptait d’admettre ses torts. Elle acceptait, de nouveau, d’avoir Finn à ses cotés. Même s’il s’énervait maintenant – c’est ce qu’elle voulait, non ? – elle glissa sa main libre jusqu’à sa main qu’elle serra fortement dans la sienne, comme si on lui infligeait la pire des douleurs à coté. Son autre main prodigua une dernière caressa au visage de l’homme avant de se retirer doucement, laissant cette fois-ci derrière elle une traînée d’affection exprimée et loin d’être dissimulée. Qu’importait ce qui venait de céder en elle, autre chose de le plus fort et de meilleur se construisait et comblait le vide ; elle le sentait, le ressentait jusque dans ses entrailles.
Elle entrelaça ses doigts à ceux de Finn avant de poser son autre main au niveau de son cœur, le pointant de son index, son regard hésitant encore entre la frustration, l’agacement et la colère. Elle claqua sa langue contre son palais en relâchant doucement la main de Finn, appuyant son index sur son torse et s’exclamant d’une voix teintée d’amertume et de malice malsaine, rien à voir avec celle qui l’anime lorsqu’elle désire le brun.

« Ta vie t’appartient et pour la préserver, tu ne dois pas lui faire face mais ne simplement et surtout pas oublier que tu peux la perdre à tout instant. »

Remplace « ta vie » par « je» et tu comprendras, Finn, où je veux en venir.
Elle s’éloigna de nouveau jusqu’à pouvoir s’adosser, attirant Finn en lui saisissant la main par la même occasion et de nouveau, elle planta son regard dans le sien. S’il voulait crier, qu’il crie. S’il voulait s’énerver, qu’il s’énerve. S’il voulait faire quoi que ce soit, qu’il le fasse, mais qu’il ne s’avise pas de s’en aller. Elle n’allait pas le laisser partir maintenant.
Plus jamais.
Pas maintenant qu’elle savait ce qu’elle ressentait pour lui – même si ne l’a pas encore totalement avoué ou même accepté. Elle était donc encore bien loin de l’assumer. Patience, ça viendra.
Elle gardait sa main dans la sienne. Même s’il la réduisait au rang d’une enfant se faisant engueulée, elle ne la lâcherait pas. Même si les mots qui allaient se déverser de sa bouche allaient être blessants, elle ne voulait plus la laisser partir. Elle avait été assez sotte pour jouer au quitte ou double avec lui, assez sotte pour risquer leur relation. De quel droit avait-elle agi de la sorte ? De quel droit avait-elle mis en péril leur relation sans l’assentiment de Finn ? De quel droit, hein ?
Son regard se déroba à celui du brun et fixa la bâtisse plus loin. Ah oui, la mission. Comme quoi, c’est vrai que les couples qui travaillent ensemble de disputent beaucoup. Réflexion toute bête que se fit Aiko à ce moment.
Fuir le regard de son copain ne l’épargna cependant pas de sentir des picotement au niveau de ses yeux. Elle respira profondément avant d’aller plonger son regard scintillant dans celui, écarlate, de son vis-à-vis. Une question lui brulait la langue, mais... Mais s’il la lui retournait, elle serait dans de beaux draps. Au point où elle en était, sérieusement, autant aller au bout.
Et, encore une fois, sa voix se fit tranchante.

« Qu’est-ce qui te vient à l’esprit quand tu me regardes ? »

Comment allait-elle faire face à sa réponse ? Elle lui posait une question qui impliquait qui la regarde pourtant, elle baissa les yeux, se cachant le visage de sa main libre. Une gamine. Elle agissait comme une gamine.
Ce qui lui venait à l’esprit ?

Moi, je sais. Moi je sais parfaitement. Moi, j’ai compris que ce que je ressens pour toi, je ne l’ai jamais ressenti auparavant. Moi, Finn, j’ai compris que te perdre me conduira à une mort lente et plus que certaine. Moi, j’ai enfin compris pourquoi Sora a paru si désemparé lorsqu’il s’est souvenu de la perte de sa fiancée. Moi, je sais parfaitement que plus jamais je ne pourrai appartenir à quelqu’un d’autre. Tu te souviens, Finn, la dernière fois ? Je te l’ai dis, non ? Je t’avais prévenu : quoique je fasse, n’oublie juste pas que je suis tienne. Alors, souviens-t-en avant de répondre à cette question, en plongeant tes yeux dans mon regard miroitant. Un regard qui se dérobe au tien, mais je ne peux faire autrement, excuse-moi. Vas-y, Finn, dis ce que tu penses. Même si c’est blessant, même si je ne suis pas sûre de vouloir l’entendre.
La vérité est dure à entendre, mais l’ignorance est plus terrible encore. Alors vas-y, ignore le ton glacial que je viens d’utiliser malgré mon regard expressif, malgré ma main dans la tienne. Tu sais, je peux prétendre te haïr, mais ma main restera dans la tienne. À moins que tu la lâches. À moins que tu me lâches. Finn, ne fais pas attention à ma voix. Je ne peux parler doucement alors que ma voix risque de se briser. Hey, Finn, remarque mes doigts qui te pétrissent les tiens, remarque la pression que j’évacue et, s’il te plaît, oublie cette voix qui veut instaurer de la distance entre nous. Je ne la contrôle plus.

Aiko ne contrôle plus rien.
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Finn Baskerville

Finn Baskerville
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Nom & prénom: Finn Baskerville
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MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty16th Juin 2013, 10:01

Aiko. Aiko, Aiko, Aiko. Bon sang, comment on peut déclencher autant avec un prénom de quatre lettres ? C’est l’hôpital qui se fout de la charité vu que son prénom à lui n’en compte pas une de plus et pas une de moins, mais il ne déclenche rien chez lui-même – encore heureux. Non. C’est le prénom de la jeune femme qui tournoie dans son esprit, c’est elle qui occupe beaucoup trop de ses songes, c’est encore elle qui le fait parfois attendre avec l’impatience d’un gamin à Noël tel ou tel moment de la journée, voire de la semaine, juste parce qu’ils vont passer un peu de temps tous les deux. Qu’il va pouvoir entendre sa voix, la voir sourire, la faire rire s’il s’y prend bien. Et son rire, pourquoi est-ce qu’il l’aime autant, hein ? En fait il faudrait chercher quelque chose qu’il n’aime pas chez elle. Sauf qu’il ne voit pas. Il aime tout. La vie est même plus agréable depuis qu’ils l’ont en commun tous les deux. On atteint des sommets, parfaitement. Et de très hauts sommets, sans comparaison à aucune montagne puisqu’il ne connait pas sa géographie. Déjà qu’il doit se creuser la tête pour se rappeler le nom de sa propre rue. Il connait le nom de celle de la jolie rousse par cœur, en revanche, alors là aucun problème. C’en est presque frustrant, qu’elle puisse faire autant.
Autant avec un prénom de quatre lettres. Parce qu’il faut bien se focaliser sur quelque chose. Mais passons. Il lui a posé une question qui, sous ses apparences provocatrices, est en réalité l’une des questions les plus sérieuses qu’il ait pu poser de toute sa vie. Est-ce qu’elle regrette d’être en couple avec lui ? Bonjour le coup au moral et à l’amour-propre si elle répond que oui, elle regrette. Un boulet de canon dans l’estomac. Même s’il ne sait pas, en vrai, ce que cela fait de se prendre un boulet de canon dans l’estomac et qu’il espère très sincèrement ne jamais le savoir. Que ce soit le métaphorique boulet de canon dont il est question trois lignes au-dessus ou le vrai boulet de canon.

- Non. Je devrai ?

Quelque part, entendre qu’elle ne regrette pas le soulage d’un poids sur les épaules qu’il n’avait pas conscience d’avoir, en plus de le rassurer tout court. Il a réussi à s’inquiéter tout seul en posant des questions à voix haute. Voilà bien pourquoi il n’est pas un grand amateur de ce genre de discussion, parce qu’après, il y a des questions qui se posent et dont il craint les réponses. Vivre dans l’ignorance et, à son sens, beaucoup mieux. Parce qu’il est parfaitement capable d’occulter les questions de son esprit. Et si ce comportement est réellement loin d’être mature et même assez lâche, il n’en n’a que faire. Du moins, il n’en aurait que faire si qui que ce soit d’autre qu’Aiko le lui faisait remarquer. Lorsque c’est elle, même si la remarque l’agace, au moins il la prend en compte. Après, est-ce qu’il va ou non y remédier, c’est une autre histoire. Dans tous les cas, pour reprendre la discussion en cours, non, elle ne devrait pas regretter. Et lui ne devrait jamais rien faire qui puisse l’amener à regretter. Jamais.

- Non. J’ose espérer que non.

Ainsi donc, ils sont ensembles et visiblement satisfaits de l’être. Donc, oui, pourquoi se disputent-ils ? Ils ne sont à priori pas en désaccord futile sur la couleur du papier peint de la chambre de bébé – qui n’existe pas, qu’on se rassure – ni, dans un registre plus sérieux, au bord de la rupture. A priori, du moins. Vu qu’ils sont l’un et l’autre en train de se balancer à la figure qu’ils tiennent très fort l’un à l’autre, qu’il ne faut pas que l’autre disparaisse et qu’ils n’ont pas l’intention de partir pour le moment. En fait, tout va bien.
Ou presque. Parce que voilà, si Finn ne pense pas au futur, Aiko le fait, elle. Et elle se demande sûrement si ce qu’ils ont peut durer, s’ils ne sont pas en train de construire sur des sables mouvants mais bel et bien sur du solide. La base en question est, ici, tout simplement ce que chacun ressent pour l’autre. Mais cela, le Baskerville ne l’intègre pas vraiment. Il ne comprend pas la grande contradiction ambulante en laquelle vient de se transformer Aiko. Tout va bien mais tout ne va pas bien, voilà le message qu’il perçoit. Du moins, il faut espérer que c’est une erreur de perception et non pas qu’il ait bel et bien tout compris mais fasse semblant de l’ignorer complètement afin de pouvoir éviter un sujet sur lequel il a des choses à cacher. Ce qui serait suspect. Ou bien peut-être qu’il y a un peu des deux et surtout du premier. Au fond, il est difficile de vraiment le savoir.

Elle lui sourit. Il serait prêt à faire beaucoup de choses pour ce sourire. C’est ridicule, juste un sourire. Un parmi des milliers, si ce n’est plus, le nombre d’habitants dans le monde ne l’intéresse absolument pas. Qu’est-ce qu’il s’en fiche des autres quand ce qu’il veut est devant lui, de toute manière. Un instant, il en oublie même qu’ils sont en désaccord – même s’il n’est toujours pas sûr du sujet de ce désaccord – juste en la regardant. S’il savait dessiner, il serait capable de reproduire à l’identique l’expression de la jeune femme à cet instant, tellement il la connait. Seulement voilà, il est incapable de dessiner correctement et il ne pourrait même pas prétendre avoir essayé car il ne l’a jamais fait. Du coup, puisqu’il ne peut pas en garder une trace immortelle, il est bien obligé d’aller le voir régulièrement directement sur l’original. Aiko devra continuer à lui sourire parce qu’il ne sait pas dessiner, parfaitement. Et parce qu’il aime ça, aussi.
Sauf que, bien vite, la réalité les rattrape tous les deux et il ouvre la bouche. On pourrait ouvrir des paris, dans ce moments-là, sur est-ce qu’il va ou ne va pas réussir à s’attirer des ennuis et à tout faire foirer. En pariant contre lui, on gagnerait presque à chaque coup. Parce qu’avec lui, c’est neuf coups perdants pour un seul gagnant. Pauvre Aiko. Lui balancer qu’elle était chiante n’était pas une bonne idée mais de toute façon, un mot de travers de plus ou de moins… Ensuite, il se fait assaillir de questions. Et cette expression n’aura jamais été aussi vraie.

- Pourquoi ? Pourquoi je n’arrive pas à mettre vraiment en colère contre toi ? Pourquoi je n’ai pas envie de me disputer avec toi ? Pourquoi je ne sais pas ce que j’attends de toi ? Pourquoi je me complique la vie comme ça, hein ? Pourquoi t’as envie d’être avec moi ? Pourquoi moi ? Et bon sang Finn, pourquoi tu ne me retournes pas toutes mes accusations, toutes mes questions ! Pourquoi tu ne sembles pas vouloir me blesser alors que je m’acharne contre toi ?

Ça fait beaucoup de pourquoi. Et pour le deuxième et le troisième, il oserait bien avancer que c’est parce que les disputes, c’est pas marrant du tout et qu’il y a bien mieux à faire de leur temps commun comme, par exemple, ne pas se disputer. Mais déjà elle le pousse en arrière et il n’ose absolument pas lui résister. Si tout à l’heure il était prêt à se mettre en colère, il est maintenant surtout très déconcerté. Non pas qu’il ne puisse pas s’énerver à la vitesse de l’éclair n’importe quand pour autant, bien sûr. Est-ce que toutes les femmes sont comme ça dès qu’elles s’impliquent dans une relation ? Dans d’autres circonstances, le contractant se féliciterait probablement de n’avoir jamais été en couple jusqu’à il y a peu. Sauf que ce n’est pas le moment. Il note que le pourquoi ils sont ensembles est revenu. Pourquoi elle, aussi. Mais ça, il n’en sait rien. Pourquoi c’est tombé sur elle et pas sur une autre, parce que c’est comme ça. Oh, il pourrait bien sûr dérouler une liste de ce qu’il aime chez elle. Mais, quand tous les deux ont commencé à devenir sérieux, avant de se mettre officiellement ensemble – parce que rappelons que de toute façon ils se comportaient déjà plus ou moins comme un couple avant – il ignorait beaucoup de tout ce qu’il pourrait maintenant citer sur cette liste. Et, pourtant, il s’intéressait déjà à elle. Juste avec un petit bout de personnalité, et une poignée d’heures passées en sa compagnie. Alors pourquoi elle et pas une autre, eh bien, parce que. Parce qu’elle est elle. Et puis, à sa dernière question il répond doucement :

- Il va falloir t’acharner plus fort, je ne veux pas te faire de mal.

Au moins une chose dont il est sûr, et ce depuis longtemps. Depuis leur toute première dispute, pour être exact. Il est bel et bien conscient que ne jamais en faire est impossible, que ce qu’il pourrait faire involontairement ou sous le coup de la colère échapperait justement à son contrôle. Mais justement. Tant qu’il contrôle, il ne lui fera rien. Et, pour l’instant, il se maîtrise. A peu près.
Et puis elle vient glisser ses doigts le long de la mâchoire du brun, s’approche de lui, effleure ses lèvres des siennes et il s’est rarement retenu aussi fort d’embrasser qui que ce soit et surtout elle, tant il brûle soudain de couvrir les lèvres de la jeune femme des siennes. Et ce n’est pas tant un désir soudain que le fait de la savoir temporairement – du moins, il espère – inaccessible. Comme quand il voulait la serrer contre lui, envie qui ne l’a d’ailleurs toujours pas quitté. Tout ce qu’il peut faire, c’est placer une main sous le menton de la jeune femme pour suivre du pouce le tracé de sa lèvre inférieure. S’il avait su, ils n’auraient jamais quitté l’appartement d’Aiko ce matin. Cette conversation ne serait peut-être jamais arrivée. Mais elle serait venue demain ou après-demain ou allez savoir quand est-ce que la jolie rousse aurait craqué, puisque ce n’est pas Finn qui l’aurait fait. Peut-être qu’un jour, à force, il aurait fini par dire quelque chose. Probablement de manière directe, peu élégante et sortant de nulle part, mais ça aurait pris un certain temps. Long, très long. Et, à ce stade, ce n’aurait plus vraiment été attendre, mais être complètement effrayé de la réponse. Même si en ce moment même, l’un comme l’autre ne doivent pas être complètement confiants non plus. En tout cas, le contractant est loin de l’être. Et s’ils se perdaient tous les deux ?

- Si je te perdais, je perdrai jusqu’à l’envie d’aller me consoler. Je serai comme cette enfant qui casse un vase et qui se sent à la fois coupable et inutile. Si tu me lâches, ce n’est pas toi mais moi que je ne pardonnerai jamais. Et on se dispute parce qu’on est incapables de dire ce qu’on ressent pour l’autre.

La main de Finn revient à ses côtés. Il n’y a pas à dire, elle manie les mots mieux que lui. Ce fait a beau ne pas être neuf – il a eu largement le temps de s’en rendre compte si ce n’était pas encore fait – pour le coup, il se sent un peu stupide. Elle arrive à mettre des mots, à expliquer ce qu’elle ressent, tandis que lui, non. Elle affirme qu’ils se disputent car ils ne savent pas dire à l’autre ce qu’ils ressentent, mais c’est faux. Elle vient de le faire. En long, en large et en travers s’il fallait. Et lui ne sait pas quoi répondre. Elle lui a tout simplement ôté toute idée de la tête, comme ça. Juste en s’ouvrant un peu. Aiko Baskerville est déconcertante. Qui aurait cru qu’ils iraient aussi loin tous les deux quand leur histoire semblait plus basée sur un respect mutuel, un certain attachement à l’autre et, surtout, une affection commune toute particulière pour leurs jeux parfois un peu tordus ? Certainement pas lui. Mais encore, lui ne songe jamais au futur de toute manière alors il n’en pensait rien de spécial. Et Aiko, elle en pensait quoi ? Peut-être pas plus, ils se ressemblent beaucoup au fond. Quoi qu’elle en ait pensé de toute façon, il ne souhaite pas le savoir. C’était avant, bien avant, qui s’en soucie ? Le passé ne l’intéresse pas plus que l’avenir. Sauf peut-être le passé des autres, surtout ceux auxquels il tient. Comme la fois où elle lui a raconté pour sa sœur. Il n’a bien évidemment jamais remis le sujet sur le tapis, si elle souhaite en dire plus, elle devra l’aborder elle-même. La douleur qui a animé la jeune femme ce jour-là dans le cimetière a laissé une marque dans l’esprit du brun, il s’en rappellera encore longtemps. Evidemment, dans ces moments-là, il n’y a rien d’autre qu’il puisse faire que de la prendre dans ses bras ; la douleur n’a strictement rien à voir avec lui. En revanche, même s’il en avait déjà conscience, Aiko vient d’affirmer une bonne fois pour toute qu’il pourrait lui faire tout aussi mal ou presque, dans un sens différent. C’est pour cette raison que quoi qu’il dise après, quand il aura retrouvé l’usage de la parole, ce devra être réfléchi.
Il a à nouveau envie de la serre contre lui pour toute réponse et il prend un peu mieux conscience qu’il fait un réel blocage. Tout bonnement incapable de s’exprimer, de dire ce qui est là. Et si ce n’était pas complètement réciproque ? Si elle surestimait ses propres sentiments ou si lui-même sur interprétait tout simplement ? Si en fait ce n’était que passager ? Certes cela fait un moment maintenant qu’ils sont ensembles, mais, il n’a jamais été avec personne avant. Peut-être que ce qu’il pense être déjà un bon moment est en fait un temps ridiculement court. Et puis, si elle se lassait de lui ? Si elle trouvait mieux – et pour le coup il ne pense même pas à Sora ni à personne en particulier – ? S’il faisait quelque chose, sans le vouloir, qui fasse qu’elle se mette à le haïr ? Et si elle mourrait ? En mission, comme ici, c’est tellement simple. Si elle était envoyée dans l’Abysse pour en sortir à nouveau dans cent ans et pas lui ? Si, tout simplement, elle se mettait à ne plus avoir besoin de lui. Ou ne nourrissait pas à son égard des sentiments aussi forts que ceux qu’il ressent mais refuse d’admettre. Mais toutes ses peurs ne sont, au fond, que des excuses. Il a devant lui toutes les preuves qu’il lui faut et pourtant il continue de craindre et de repousser. Au point qu’elle finira, elle, par croire qu’il la repousse et ne veut pas d’elle. Pour une fois, il aurait peut-être besoin de temps pour réfléchir et réfléchir seul, pour tout démêler. Mais, le ferait-il seulement. Est-ce qu’il est prêt à faire une exception à l’un de ses modes de pensées qui l’a pourtant porté durant vingt ans ? C’est effrayant, mais il connait en fait la réponse à cette question sans hésitation, tout au fond tout au fond. Mais avant cela, il doit une réponse à la jeune femme dont les deux mains ont migré entre temps, l’une sur son torse et l’autre a attrapé l’une des siennes. Alors il dépose la main qu’il lui reste sur celle de la jolie rousse, sur son torse. Il est convaincu qu’elle peut parfaitement sentir son cœur de là, parce que cet imbécile bat beaucoup trop fort et trahit le fait qu’il soit loin d’être calme. Et que c’est entièrement la faute d’Aiko.

- Quand j’ai dit que je ne savais pas, j’aurais dû dire que je ne savais pas ce que je pourrais faire sans toi, Aiko.

A ses oreilles du moins, cela sonne plus juste. Et ne change rien à ce qu’il en pensait, il serait perdu. En y réfléchissant bien, maintenant beaucoup de choses dans sa vie incluent la jeune femme. Ils n’en sont pas encore à tout faire ensemble – il faudrait déjà commencer par habiter au même endroit pour ça, peut-être, mais c’est une étrange pensée que voilà – et ils ont le temps avant d’en arriver là, cependant s’ils devaient chacun rédiger une liste, ils seraient probablement surpris. Peut-être que quelqu’un, un jour, le leur fera remarquer.

- Ta vie t’appartient et pour la préserver, tu ne dois pas lui faire face mais ne simplement et surtout pas oublier que tu peux la perdre à tout instant.

En voilà une phrase étrange. Sur laquelle il médite tandis qu’elle l’attire à sa suite, droit vers là où ils se tenaient tous deux un instant plus tôt. Des fois, il a du mal à saisir les messages cachés qu’elle peut lui envoyer. Mais encore, ils ne sont bien souvent même pas spécialement dissimulés qu’il les loupe quand même. On est un boulet ou on ne l’est pas. Enfin, il ne manque pas la parallèle entre le fait qu’il peut perdre sa vie aussi facilement qu’il peut perdre Aiko. Et, vu qu’il est Baskerville, perdre Aiko serait même beaucoup plus aisé. Ne jamais la prendre pour acquise, voilà une règle à suivre. Jusqu’à maintenant, il l’a toujours suivie d’ailleurs. Quel mal y a-t-il à tenter de la séduire à nouveau de temps en temps ? Le jeu en vaut souvent la chandelle. C’est cela qui est aussi terriblement enivrant dans leur relation. Il y a cette complicité tellement agréable qui s’installe entre eux et, en même temps, toujours du nouveau. Il n’échangerait cela pour rien au monde. Il ne perdrait Aiko pour rien au monde. Pourtant, à continuer comme il le fait, elle lui glissera entre les doigts sans qu’il ne puisse la retenir. Comme le ferait de l’eau ou du sable. Particule par particule, grain par grain et pourtant plus rapidement qu’on ne pourrait le croire. Comment est-ce qu’il vivrait s’il la voyait dans les bras d’un autre, à partager ce qu’ils ont partagé ? Oh, il ne veut même pas y penser. Loin de lui ces idées-là. Déjà qu’il ne veut pas entendre parler des précédents parce que, et ce même si c’est entièrement faux, il aime à penser qu’il n’y a pas eu de précédents et qu’il est le premier. Elle a toujours été sienne et il a toujours été sien, ils ont juste mis un peu de temps avant de se trouver. Dix-huit et vingt ans, tout est toujours meilleur quand on attend, non ? C’est une jolie histoire dans tous les cas.
Doucement, il vient à son tour caresser le visage de cette femme qui le perturbe tant avec sa main libre. Si seulement tout était simple, clair, transparent. S’il pouvait lui communiquer par il ne sait trop quel moyen ce qu’il ressent, directement, sans passer par des mots ni même par des gestes.
Bon en même temps ce serait un peu effrayant comme moyen de communication et il serait probablement devenu encore plus bizarre sur le plan relationnel en grandissant. Genre pire que son Chain, parfaitement. Mais comme aide ponctuelle à la communication, ce serait plutôt une bonne idée. En attendant, il va falloir faire appel à autre chose qui s’appelle le courage. Et prier pour que tout se démêle en parlant, qu’il surpasse son blocage et que quoi qu’il avoue, ce soit réciproque. Monsieur Baskerville est exigeant, parfaitement. Oh, et que leur relation soit toujours existante à la fin de la journée, quoi qu’il arrive. Remarquez que s’ils venaient à rompre dans les prochaines minutes, juste avant d’entrer en mission comme ça, pour peu qu’il y ait de véritables ennemis dans la grande bâtisse pas loin, ils ne verraient peut-être pas la fin de la journée. Ni l’un, ni l’autre, à en croire leurs dires. C’en serait presque mignon, mais c’est en fait plutôt inquiétant.
La main dans celle de la Baskerville, Finn l’observe sans rien dire. Il la voit détourner le regard vers la grande maison, se rappelle alors très brièvement que, tiens donc, ils sont en mission, mais que pour une fois, les ordres de Maître Glen pourront bien attendre cinq minutes de plus – et que cela, par contre, ne vienne jamais aux oreilles d’Aiko ou il se pourrait qu’il le paie – parce que si lui revit en permanence, d’autres ici n’ont qu’une seule vie. Et puis les yeux brun qu’il adore tellement et maintenant brillants viennent se poser à nouveau sur lui et il sent que quelque chose cède en lui tandis qu’il l’enlace sans plus réfléchir. Voilà, il lui a encore fait du mal alors qu’il ne mérite pas ce droit. Elle le contredirait peut-être, mais pendant qu’il la serre fort contre lui, il est convaincu que tout le monde l’a sauf lui, ce droit. S’il doit rester avec elle pour… Longtemps – toujours a encore du mal à venir – il faut qu’il cesse d’être une cause de douleur pour elle.
Il ne la garde pas longtemps ainsi, à peine quelques secondes avant de la relâcher, non sans lui glisser un « pardon » à l’oreille et en reprenant sa main dans la sienne ensuite. C’est tout ce qu’il sait faire, s’excuser. Il ne s’en tirera pas avec des excuses cette fois. Il en oublie même d’être en colère parce que, quelque part, il est forcé à la confronter alors que tout allait bien. Mais ce n’est pas grave, cette tête brûlée, c’est sa copine. Alors il lui pardonne. Et elle reprend la parole, son regard fuyant à nouveau le sien juste après.

- Qu’est-ce qui te vient à l’esprit quand tu me regardes ?

A quoi il pense quand il la regarde ? A… Beaucoup de choses. Du simple fait qu’elle soit mignonne à tout un tas de sentiments complexes dans lesquels il finit invariablement par s’emmêler puis se perdre. Un peu comme s’il était pris dans on ne sait trop quelle toile, sauf que l’image est mauvaise. Une toile est un piège et il n’est certainement pas piégé par qui ou quoi que ce soit. Quand il aura parfaitement intégré qu’il est là de son propre chef, il ira mieux. Il a déjà pris conscience de plusieurs choses depuis le début de la conversation. Des exceptions qu’il est ou n’est pas prêt à faire pour elle, au fait qu’il est incapable de résister à l’affection débordante qui le submerge dès qu’elle est là. Pour ce dernier point, il s’en doutait un peu.
A quoi il pense quand il la regarde. Réfléchir serait trop long. Ou alors, réfléchir à voix haute. Pour en faire profiter Aiko. Aiko dont il enlève délicatement la main qu’elle a sur le visage, pour pouvoir croiser ses yeux et lui offrir un léger sourire. Un sourire qui veut juste dire que tout ira bien.
Ou du moins qu’il l’espère très fort mais elle n’est pas obligée de le savoir. Au moins, il n’est pas en colère contre elle. Il ne l’est plus. Plus depuis sa réplique de tout à l’heure. Il aurait eu l’air ridicule de toute façon, elle qui s’ouvre à lui et lui qui s’énerve, comme le grand garçon mature qu’il n’est pas. Il peut au moins se rattraper sur ça.

- Je pense à toi, quand je te regarde. Logique, non ? Je pense à ce qu’on a vécu. Qu’on ne se voit pas assez souvent à mon goût, aussi. Je pense aussi là tout de suite que je n’arriverai jamais à te faire d’aussi beau discours que ceux que tu peux me faire. Quand t’auras le temps, apprends-moi à parler correctement.

Ceci est une tentative de blague au milieu d’une réplique qui se veut sérieuse, tout à fait.
Ses iris se voilent d’affection en la regardant. Quand il la regarde, il ne pense à rien d’autre qu’à elle. Il reprend donc à la suite :

- Je pense que tu m’es devenue indispensable en si peu de temps que ça me fait un peu peur. Mais moins qu’au début, parce que tu m’as appris à ne plus craindre ça. Je ressens tellement de choses pour toi, des trucs que je ne pensais même pas possibles. Je pense à toi tous les jours.

Plus imprécis, c’est difficile à trouver. Mais comme il cherche en même temps qu’il parle, ce n’est qu’à moitié volontaire. A moitié, parce qu’il n’a toujours pas surpassé son blocage. En fait, il faudrait presque qu’il se prenne lui-même par surprise, ce qui en soit est déjà un concept délicat à réaliser. Et qui relève un peu – juste un peu – du dédoublement de la personnalité. Mais passons, tous les Baskerville sont dérangés de toute manière, aucun n’échappe à la règle, ce n’est pas le sujet. Il n’est pas question de deux Baskerville, ici, mais d’un homme et d’une femme. Certes dérangés et pas tout à fait normaux du point de vue des capacités sociales – mais qu’est-ce que la normalité ? Cela fait encore débat – mais néanmoins, cela ne concerne pas le clan. Quand ils feront un bébé Baskerville – un bébé normal mais avec une cape rouge, quoi – peut-être que ce sera alors le cas. Ce paragraphe divague, changeons.

Il fait une courte pause, le temps de sentir les doigts de la jolie rousse, de sa copine, qui pressent gentiment les siens et de venir l’embrasser sur le front avant de rencontrer son regard à nouveau. Il l'a laissée aller trop loin, trop profondément. S'incruster, s'ancrer tellement que l'en retirer serait finalement plus douloureux que l'y laisser. Parce que l'y laisser revient à s'enfoncer encore plus et qu'il est bien trop faible pour tenter de résister, il n’a, depuis le début, pas cessé de tomber. Il reprend, son ton toujours aussi doux, comme pour atténuer le fait qu’il soit encore en train de chercher :

- Tu es ma première copine, Aiko. Ma première relation sérieuse.

On pourrait croire qu’il se cherche des excuses alors que, pour le coup, ce n’est pas le cas – enfin, pas entièrement. Déjà parce que cela ne suffit pas à en faire des excuses et ensuite parce que les deux seuls mots à retenir de ces deux phrases, sont « relation » et « sérieuse ». Et puis il ajoute :

- Mon premier -…

Il s'arrête brutalement, comme choqué par ses propres paroles. Par ce qu'il s'apprêtait à dire. Il se détourne immédiatement de la jeune femme, une main sur la bouche comme pour empêcher un mot de plus d'en sortir, et surtout en proie à une sensation vive et inhabituelle sur le visage. Est-ce qu'il serait en train de rougir de ce qu'il allait dire, par le plus grand des hasards ? Parce qu’en tout cas, ça en a définitivement l’air. Lui qui se pensait incapable de rougir, tenez. Mais plus que ça. Ce qu’il allait dire, les mots qui ont failli sortir de sa bouche et qu’il a arrêtés avant. Tout est clair. Dans sa tête, tout est soudain très clair.
Et il ne peut définitivement pas lui dire ça. C’est trop… C’est trop, justement. C’est juste trop. Beaucoup trop. Comment, quand est-ce qu’il en est arrivé là sans le voir venir ? Comment a-t-elle fait ? Et lui, pourquoi est-ce qu’il s’est arrêté ? Il aurait pu aller au bout, s’il lui fait confiance, il aurait pu aller au bout. Et… Il lui fait confiance, non ? En osant reporter ses yeux verts et incertains sur elle, la réponse est oui.

- Aiko, je…

Il ferme les yeux le temps d’une inspiration avant de les rouvrir, le visage déjà un peu moins rouge. Pourquoi est-ce qu’il n’est pas né muet ?
Ah oui, parce qu’il aime bien trop parler. Quand le sujet n’est pas aussi sérieux que celui-ci.

- J’ai peur.

Et le champion du défilage est… Finn Baskerville ! Il s’auto flagellerait bien lui-même pour ça, pour ce fichu blocage complet qu’il fait. Peut-être qu’il a juste besoin de se rassurer une dernière fois. Une petite dernière fois. En attendant, il s’auto exaspère tellement qu’il finit par soupirer et se détourner complètement de la jeune femme, lui tournant le dos – et à la mission par la même occasion – sans pour autant faire plus d’un pas, parce que ce n’est pas tant qu’il veut mettre de la distance entre eux plutôt qu’il veut juste évacuer sa frustration. Frustration vis-à-vis de lui-même, on peut applaudir. Les mots ne veulent juste pas sortir et, oui, il est en fait complètement effrayé, contrairement à ce qu’il disait plus tôt et pensait même sincèrement. C’est ridicule. Il se trouve ridicule. Peut-être qu’il n’est pas la personne qu’il faut pour Aiko. Elle ne pourra pas le prendre par la main toute sa vie. A supposer déjà qu’ils restent ensemble aussi longtemps. Il s’est fait engueuler, une fois, pour lui avoir dit qu’il ne la méritait pas. Parce qu’il ne sait pas mieux qu’elle ce qui est bon pour elle. Par contre, il est convaincu qu’il sait mieux qu’elle ce qu’il vaut. Et dans l’instant, il trouve qu’il ne vaut vraiment pas grand-chose, alors qu’il n’a pas spécialement tendance à s’auto critiquer habituellement. Pas du genre à se dire qu’il est nul, pas du genre à se dire qu’il est génial non plus, il n’en pense juste rien. Qu’importe. Il se tourne à nouveau vers elle, l’air mécontent même si ce n’est, encore une fois, pas dirigé contre elle.

- Pourquoi. Pourquoi j’arrive pas à tout te dire ?

Et tant qu’il y est et même s’il sait pertinemment qu’il va se faire disputer pour ça, mais il n’en a rien à faire parce que de toute façon il est déjà en colère contre lui-même, alors qu’Aiko le soit aussi, tant qu’à faire :

- Je me demande si je suis vraiment fait pour toi.

En même temps que les mots quittent sa bouche, il se blesse. Parce qu’avec ce qu’il vient de réaliser un peu plus tôt, il n’a vraiment pas envie de ne pas être fait pour elle. Ce n’est pas histoire d’être parfait, c’est juste une simple histoire de pouvoir communiquer avec la personne dont il est amoureux.

[Hrp : T’Y AS CRU ? /parpaing/]
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty18th Juin 2013, 03:08



» She was not exactly sure when it happened. Or even when it started. All she knew for sure was that right here and now, she was falling hard and she could only pray that he was feeling the same way.

Amoureuse. Ce fut ce mot qui s’imposa à Aiko alors qu’elle se demandait si elle était vraiment chiante. Enfin oui, elle l’était, mais elle n’avait pas l’impression de l’avoir été récemment. Quoi qu’il en soit, à peine le mot se forma dans son esprit qu’elle le terra sous des couches de déni. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas être amoureuse, seulement qu’elle ne voulait pas l’admettre. Pourquoi pensait-elle l’être déjà ? Elle ne l’avait jamais été auparavant alors comment pouvait-elle en être si sûre maintenant ? Le plus effrayant était sans nul doute le fait que nulle hésitation ne subsistait dans son esprit. Alors qu’elle se tuait un peu plus tôt à chercher ce mot, il finir par s’imposer à elle de lui-même alors qu’elle avait momentanément cessé de le rechercher. Elle ne s’était d’ailleurs pas douté qu’elle aurait autant de mal à l’accepter. Et puis, encore une fois, pourquoi était-elle persuadée être amoureuse de Finn ? Si elle ne l’avait jamais été auparavant, ça ne pouvait qu’être une raison supplémentaire pour devoir normalement douter. Sauf que voilà, elle ne pensait pas être amoureuse de Finn ; elle savait l’être. Mais depuis quand ? Quand avait-elle ainsi été prise dans le cyclone de ces sentiments trop forts ? Dans les quelques livres qu’elle avait lu et qui n’étaient pas historiques ou à fond militaire et politique, qui incluaient aussi un minimum de romance, la jeune femme se rendait compte qu’elle était amoureuse sur le champ, sans trop réfléchir et elle en était directement persuadée. Alors que là, Aiko savait parfaitement qu’elle ne venait pas tout juste de tomber amoureuse de Finn. Certes, elle ignorait à quand ça remontait, mais elle savait que ça ne venait pas de se faire. Elle pensait d’ailleurs qu’il n’y avait pas eu de moment précis, de déclic. Elle l’aimait depuis le début, pas aux mêmes degrés, simplement. On ne pouvait pas se rendre compte qu’on était amoureux. Tout ce qu’on peut faire est savoir que nous sommes en train de le devenir, de tomber vers les cieux - l’amour, de toute façon, n’a rien de logique et de rationnel alors je peux bien me permettre ce genre de phrases si profondes. Dans les livres, la femme disait avoir des papillons dans le ventre, disait aussi avoir la tête dans les étoiles, ne plus avoir la tête sur les épaules - gore quand même - et aussi ne plus avoir d’yeux que pour l’élu de son cœur Aiko, elle, n’avait pas de papillons dans le ventre ou un nœud dans l’estomac ; au contraire, elle se sentait légère et en bonne forme, certainement pas occupée à avoir des trucs bizarres dans son ventre. Aussi, on ne peut tout simplement pas dire d’Aiko qu’elle a la tête dans les étoiles - pas elle ; en revanche, avec Finn, elle était dans une bulle ne comportant que le couple et leurs sentiments, exclus du reste du monde et par la même occasion de sa bassesse. En revanche, il était vrai qu’elle n’avait d’yeux que pour lui. Et ce, depuis leur tout premier baiser. Bien que lui ait un peu perdu le nord en allant voir ailleurs - Aiko pardonne mais n’oublie pas - et, même s’ils n’étaient pas en couple, il savait autant qu’elle - sans qu’ils n’aient compris pourquoi à ce moment - qu’il avait eu tort. De toute façon, c’était trop suspect que la Baskerville se mette à vouloir que Finn lui appartienne et, plus bizarre encore, qu’elle se mette à désirer lui appartenir. Elle l’indépendante, elle la perpétuelle amatrice de Liberté, elle la féministe, elle qui n’a eu de cesse de sacrifier sa vie sociale pour assouvir les désirs du maître, pour obtempérer ; elle, Aiko Baskerville, amoureuse. Sauf que voilà, elle n’avait pas le sentiment d’avoir trahis ses principes ; elle n’avait pas changé. Finn ne l’avait étouffée, ne l’avait jamais oppressée ; elle était aussi indépendante qu’elle l’était avant de le rencontrer. Et puis, elle, de son coté, même si elle voulait être à ses cotés avant toute chose, elle ne cessait de rechercher la liberté. Son but avait à peine été modifié puisqu’elle recherchait désormais une liberté commune et non individuelle, autre chose encore qu’ils auraient le loisir de partager. Pourtant, il était dit dans le livre que l’amour change une personne. La morale ? Se fier à nos expériences de la vie d’avantage qu’à celles des autres, retranscrites et améliorées. Et si vous appelez cela de la folie alors soyons fous !
Sans ces écrits cependant, Aiko aurait pensé ne jamais pouvoir identifier ce sentiment ; parce que oui, elle y croyait, seulement qu’elle n’en avait réellement rien à faire avant ce jour, avant de  devoir accepter qu’elle aussi était tombée amoureuse. Car oui, elle devait absolument l’accepter si elle voulait que cette conversation aboutisse sur quelque chose. Et au fond, ce qu’elle ne pouvait accepter n’était pas son indéniable amour pour Finn mais plutôt le fait que ça pourrait éventuellement ne pas être réciproque. Cette appréhension qu’elle avait quant aux sentiments du brun était telle qu’Aiko n’arrivait, au fond, même pas à identifier ce qu’elle n’arrivait pas à accepter.
Amoureuse. Aiko était amoureuse de Finn et elle se mit à y penser malgré elle dès que son regard croisa celui de son copain.
Les livres ne lui avaient servi à rien. Et elle a été bien sotte de le croire à un quelconque instant, ne serait-ce que pendant les quelques secondes dont avait besoin son cerveau pour lire et comprendre une phrase. Parce qu’après tout, elle n’avait pas eu besoin d’un quelconque récit pour identifier la tristesse, le désarroi, la colère ou même le bonheur. Elle avait oublié de faire confiance à la plus sûre source d’information : son humanité. L’humain était ainsi fait, paré d’un détecteur de sentiments. Celui de Finn et Aiko avait juste été en panne un petit moment. Mais maintenant, ça devrait aller.

Il ose donc espérer que non. Aiko haussa les sourcils suite à cette affirmation. Elle lui aurait volontiers dit qu’elle, contrairement à lui, n’en était plus au stade de l’espérance mais qu’elle avait bel et bien compris que non, elle n’aurait pas à regretter ce choix qu’elle avait fait et cette décision qu’elle avait prise de se mettre en couple avec lui. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi, dans cette relation qu’ils entretenaient, ils se faisaient si peu confiance. Ou plutôt, non, parce que la tournure n’exprime pas ce que je veux faire passer comme message : Finn doute de lui autant qu’Aiko doute de lui alors même que chacun d’entre eux avait une confiance quasi-aveugle en l’autre – mais sait-on jamais si les choses ont changé, je préfère préciser qu’il est surtout question d’Aiko ici. Quoi qu’il en soit, aussi difficile puisse être le concept de faire d’avantage confiance à l’autre qu’à nous à concevoir, le fait est que ces deux Baskerville qui, à n’en pas douter, ont été élevés pour devenir respectables et ne compter que sur eux-mêmes, sont en train de tergiverser, d’hésiter, de trébucher : de faire leurs premiers pas, comme si jamais auparavant ils n’avaient eu à progresser sur un terrain si glissant et escarpé à la fois, sur ce terrain nouveau, tout simplement. Alors qu’en vérité, ce n’était pas tant que le terrain qui était nouveau mais seulement et uniquement le fait de ne plus être seul mais bel et bien deux à essayer d’avancer. On ne peut pas escalader, pas même une toute petite pente, sans prendre en compte l’état de cet autre que nous avons au bout de la main tandis que son nom est au bout de nos lèvres. On ne peut pas non lus faire ne serait-ce qu’un pas sans bien être sûr que celui ou celle avec qui nous partageons cette traversée soit capable d’esquisser ce nouveau pas, aussi petit et insignifiant puisse-t-il être aux yeux du reste du monde. Chaque nouvelle syllabe s’envolant des bouches de deux personnes composant un couple est un pas, que ce soit vers l’avant, l’arrière ou simplement sur le coté. Parfois, cette syllabe engendre une dispute, soit une multitude de syllabes et autant de pas en arrière. Mais quelques mots sont plus pesants que d’autres, ont plus d’impact que d’autres, sont plus embellis que d’autres et plus agréables ou détestables à entendre que d’autre. Si on dit à l’autre de se taire brutalement et qu’on se rattrape avec un pardon, il y a plus de pas vers l’avant qui ont été faits que vers l’arrière. C’est même un petit sprint que l’on pique. Et pour un bon sprint, il nous faut de l’élan ; reculer est indispensable. Mais parfois, dire à quelqu’un qu’on l’aime, aussi puissant puissent être ces mots, n’excusera jamais un « ce n’est pas ce que tu crois » qui peut s’échapper de la bouche de quelqu’un surpris en train de fricoter avec un autre. Tout cela pour dire que ce qui peut paraître petit et minime à première vue ne l’est pas toujours, ne l’est même presque jamais.
Aiko en a conscience. Aiko a parfaitement conscience qu’elle devait à tout prix mesurer ses mots et que, même si elle devait s’énerver, elle avait tout intérêt à garder un minimum de contrôle. Parce que l’idée de perdre Finn, en plus de ne plus la quitter, la terrorisait radicalement
Sauf que voilà, elle avait perdu le contrôle. Mais ce n’était pas grave parce que contrôle, elle l’avait cédé à quelque chose en quoi elle avait pleinement confiance ; non pas l’amour de façon globale, mais l’amour qu’elle éprouvait pour Finn, son amour. Ce même amour qui s’était forgé au fil du temps et des mois, des gestes et des dires. Ce même amour qui se composa une armure loin d’être infaillible, encore à travailler, à perfectionner. Cet amour épuré, cet amour brut, cet amour sincère.

Et oui, après, elle finit par lui sourire. Parce que plus ça va, plus elle trouvait inutile de continuer cette dispute qui ne rime réellement à rien. Mais, en souriant, elle savait que ce n’était que temporaire, qu’une trêve. Parce qu’elle n’avait pas encore éclaté et que, se connaissant, ça n’allait plus tarder à arriver. Dans tous les cas, cette trêve aurait pu être un peu plus longue si Finn n’avait pas décidé de l’ouvrir et, d’en plus, dire qu’elle était chiante.
C’était à ce moment qu’elle avait compris. Qu’elle avait su. Qu’elle se sait amoureuse de Finn.
Alors, ajoutez à cela une pointe de colère et vous obtenez une Aiko dans tous ses états qui se met à poser des tonnes de questions. Elle ne savait pas comment Finn pourrait le prendre, ne savait pas non plus à quoi il pensait alors qu’elle avait fini, ne savait pas trop ce qu’il pourrait lui répondre ni même s’il allait le faire. Parce qu’en réalité, elle n’attendait aucune réponse. Elle avait sa réponse.
Amoureuse.
Et c’était cela qui fit qu’elle posa les premières questions. Comme pour se persuader de la réponse. Parce qu’elle était amoureuse de lui.
La voix de Finn se fit douce et Aiko se mordit la langue pour ne pas lui répliquer qu’elle ne le méritait pas. Elle le regarda cependant avant de hocher doucement la tête, comme pour lui signifier qu’elle comprenait mieux désormais. Mais elle avait vraiment envie de lui dire qu’elle ne méritait pas cela, qu’elle ne méritait pas ce privilège de ne pas être la cible de son acharnement, de son irritation – ou très rarement et pour très peu de temps – parce qu’elle, elle ne faisait presque aucun effort pour se contenir, contenir sa colère, sa frustration.
Vraiment ? Pourtant, si ça avait été un autre que Finn, il y a longtemps qu’elle aurait giflé cet autre qui aurait osé ne serait-ce que la traiter de chiante. Alors qu’avec le brun, bah sérieusement, elle était même plutôt faire qu’il lui dise qu’elle était chiante. Plus elle tenait à quelqu’un, plus elle était chiante avec lui alors bon. Mais je ne sais pas, dans un autre cas, si un homme était venu à lui demander pourquoi ils se disputaient alors qu’ils avaient échangé maintes politesses déjà – et vous comprenez mon ironie par l’emploi du mot politesses – elle l’aurait, plu que baffé, limite tuer. Elle aurait eu l’impression qu’il se moquait d’elle et, par un accès de colère, elle préférait ne même pas savoir ce qu’elle aurait été en mesure de faire. Mais avec Finn, elle n’avait pas cette impression qu’il se payait sa tête. Alors si, des efforts, elle en fournissait. Pourtant, elle n’en avait réellement pas l’impression. Chiante ? Sérieusement, Finn, ce n’est rien de le dire.

La distance entre eux deux se voit réduite. Aiko a peine à croire que même lorsqu’ils sont supposés se disputer, ils ne peuvent pas rester loin l’un de l’autre. Et encore, par loin, je veux dire un mètre hein. Quoi qu’il en soit, elle se tentait elle-même en approchant de la suite de Finn, en allant approcher sa bouche de la sienne. Bon sang ce qu’elle avait envie de l’embrasser, là tout de suite. Et au diable le reste, au diable la mission, au diable la dispute, au diable leurs sentiments, n’aurait importé plus que ses lèvres contre les siennes. Elle se demandait si Finn avait envie de l’embrasser, lui aussi. Certainement. Elle ne doutait pas réellement des sentiments qu’il nourrissait à son égard, mais s’il s’agissait d’attirance physique, bah elle doutait encore moins que pas du tout ; elle savait qu’elle lui plaisir et il savait qu’elle lui plaisir. Sauf que voilà, elle se demanda s’il en avait autant envie qu’elle. Et, même si elle ignorait à quoi pouvait se résumer les sentiments de Finn – d’accord, il l’adorait, tenait à elle, voulait la protéger, était jaloux, mais l’aimait-il ? – la réponse lui parut évidente : oui, il devait avoir autant envie de l’embrasser qu’elle avait envie de presser ses lèvres contre les siennes.
Si, jusque là, elle reprochait à Finn de ne pas savoir mettre des mots sur ce qu’il ressentait pour elle, maintenant, elle ne devrait pas avoir trop de mal à le question plus directement. Au lieu de lui demander ce qu’il ressentait et au risque qu’il ne trouve jamais la réponse, elle allait l’aiguiller en lui demandant s’il l’aimait.
Ouais.
Nan. Pas question. S’il l’aimait, il s’en rendrait compte. Et s’il était un tout petit peu moins peureux qu’elle ne l’était elle-même, il le lui dirait.
La main de Finn se plaça sous le menton de la Baskerville et son pouce passa sur sa lèvre inférieure. Elle le regarda dans les yeux avant d’incliner doucement la tête sur le coté, déposant un bref baiser sur le pouce de l’homme. Et puis elle parla et lui expliqua, calmement, qu’ils se disputaient parce qu’ils étaient tout bonnement incapables de dire ce qu’ils ressentaient l’un pour l’autre. Elle avait bien choisi ses mots avec une attention toute particulière à « dire ». Parce qu’Aiko, elle, savait parfaitement ce qu’elle ressentait pour Finn. Le problème n’était donc pas d’identifier ce sentiment mais d’en faire part. Quant à son copain, elle lui faisait confiance ; elle savait qu’il allait comprendre, lui aussi, la nature des sentiments qu’il éprouvait à l’égard d’Aiko – s’il ne l’avait cependant pas déjà fait. Son copain. Tenez, maintenant qu’elle y pensait, il était vrai que désormais qu’elle savait l’aimer, alors s’il ne ressentait pas la même chose pour elle, eh bien, ils devraient certainement... Rompre. Alors c’était donc ça ? Réaliser qu’on aime notre copain peut aller jusqu’à la rupture ? Aiko répugnait à cette idée.
La main de Finn vint couvrir la sienne et elle prit alors conscience des battements désordonnés du cœur du brun. En écho au sien. Il se corrigea – pour Aiko, tout du moins, c’était une correction – et elle hocha doucement la tête en lui lançant un sourire franc. Oui, c’est beaucoup mieux dit comme ça.

Elle lui lança, ensuite, une phrase étrange. Elle devrait cesser de jouer avec l’intelligence des gens – de celle de Finn en particulier – et être plus directe. Mais elle était incapable de dire le fond de sa pensée tel quel, sans prendre pincettes pour l’exposer lorsque la situation nécessitait déjà qu’il soit exposé. Parce que sinon, les pensées d’Aiko n’appartenaient qu’à Aiko, aussi peu intimes et aussi futiles puissent-elles êtres.
Elle se demandait s’il y pensait sérieusement, mais ne s’attarda pas sur cette réflexion fugace. Qu’il comprenne ou pas, cela importait peu vu qu’il venait de faire glisser ses doigts sur le visage de la jeune femme. Cette-dernière le laissa entièrement faire, gardant précieusement et jalousement son autre main dans la sienne.
Ne plus jamais le lâcher. Le garder près d’elle. Pour toujours. Et qu’importe que Finn ait encore du mal avec le « jamais » et le « toujours ». De toute façon, Aiko l’ignorait plus ou moins.
D’habitude, il fallait plus d’une caresse pour faire frémir la jeune femme. Pourtant, alors qu’elle n’avait eu droit qu’à très peu de gestes efficaces aujourd’hui – c’était de sa faute, entièrement, et elle assumait sans nul mal – les quelques caresses que lui prodiguèrent les mains de Finn firent parcourir l’échine de la demoiselle d’un long mais ô combien agréable frisson. Pourquoi lui faisait-il tant de bien, tant d’effet ? Un pourquoi qui s’joutait à longue liste dont une partie fut déroulée à Finn, un peu plus tôt.
Si seulement on aimait ou on n’aimait pas. Si seulement il n’y avait pas d’excès d’amour, d’excès de non-amour. Si seulement il n’y avait pas de juste milieu. Si seulement c’était blanc ou noir, pas blanchâtre, ni noirâtre ni même gris. Si seulement il pouvait faire beau ou pleuvoir ; au lieu de quoi, le temps était brumeux et l’air lourd. Si seulement c’était pile ou face ; mais non, avec la chance qu’ils semblent avoir, si Aiko et Finn jouent leur futur par un coup de hasard, la pièce sera, en quelque sorte, debout. Mais, dans tous les cas, la couleur ne pourrait être annoncée. Pas si simplement, pas sans avoir drainé aux deux Baskerville toute leurs énergies respectives.

Aiko fuit le regard de Finn, le posa sur la bâtisse, plus loin et finit par le reporter sur son copain, sans toutefois penser à quoi que ce soit en particulier ; le regarder lui faisait toujours du bien, même lorsqu’elle avait envie de lui taper dessus de toutes ses forces. Elle ne comprit pas ce qui se passa dans l’esprit du brun à cet instant, mais il la prit soudainement dans ses bras et Aiko vit sa volonté s’effriter et partie en lambeaux tandis qu’elle passait sans nulle hésitation ses bras sous les siens. Il voulait s’éloigner vite – trop vite au goût de la jeune femme – alors Aiko le retint solidement en glissant ses bras le long des côtes de Finn, enfouissant son visage dans son cou comme elle aimait le faire, son souffle chaud et saccadé s’abattant sur sa chaire alors que ses lèvres l’effleuraient à peine lorsqu’elle respirait. Et puis, finalement, elle le laissa s’éloigner en esquissant un geste de recul et il vint lui murmurer un « pardon » au creux de l’oreille. De nouveau, elle frémit. Pourquoi s’excusait-il au juste ? Qu’avait-il fait de mal ? Aiko n’avait rien à lui pardonner. Il s’exprimait mal, mais ce n’était pas grave, vraiment pas grave. Il lui avait amené les larmes aux yeux, mais cela aussi, ce n’était pas méchant.
Si. Ça l’était, Aiko. C’était considérable que l’homme que tu aimes te fasse du mal de la sorte. Mais si tu l’aimes, ce n’est pas uniquement pour l’embrasser et le câliner. Alors non, ce n’est pas moindre, mais oui, tu lui pardonnes. Et sans nul mal qui plus est. Mais Aiko, n’oublie pas tout de même, n’oublie pas que tu es celle qui a commencé, celle qui a attaqué la première. Alors tu vas devoir t’excuser, toi aussi. Au fond, tu aurais dû le faire avant lui.
Ce n’était pas volontaire. Il ne lui avait pas fait mal volontairement. Alors qu’elle le fit de son plein gré. Elle était horrible.
Elle aurait aimé croire que cette étreinte mettrait fin à cette conversation, mettrait fin à ses doutes quant à une possible rupture. Mais non, cet enlacement n’était pas une promesse, seulement une nouvelle trêve parce qu’ils étaient incapables de dire ce qu’ils pensaient, d’ainsi se mettre à nu sans avoir quelques pauses.
Elle s’excuserait. Oui mais plus tard. Parce que là, elle était occupée à lui demander à quoi il pensait lorsqu’il la regardait.

Elle cacha son visage d’une main. Pourtant, pour qu’il réponde, la moindre des choses serait qu’il la regarde de nouveau en se demandant intérieurement à quoi il pensait. Mais elle était incapable. Incapable d’affronter sa réponse. Incapable de supporter une réponse qui ne lui plairait pas. Comme une enfant capricieuse qui, apprenant la mort de quelqu’un, se boucherait les oreilles, comme pour se couper du monde. Alors quelqu’un lui demanderait de le dire, de dire que telle personne était morte, ne serait-ce que pour se persuader soi-même de cette mort, à défaut de vouloir l’entendre. Alors l’enfant, les mains toujours sur les oreilles, criera sa douleur, criera certes, mais dira que cette personne est morte. Enfin, exemple mis à part, le fait est qu’Aiko avait toujours le visage caché. Finn amena sa main sur celle de la jeune femme pour la retirer et la voir. Il la gratifia d’un sourire auquel elle fut bien incapable de répondre, alors elle serra simplement sa main dans la sienne. Est-ce que ça allait vraiment aller ?
Ah bah, ça commence bien. Lorsqu’il eut achevé ce qu’Aiko jugea comme étant la première partie, elle retrouva l’habilité de lui sourire. Sa voix lui faisait défauts alors elle articula un « promis », histoire de contribuer, elle aussi, à alléger l’atmosphère. Et puis, le regard de Finn se voila d’un quelque chose que la jeune femme savait être positif – très positif. Il continua et Aiko n’eut pas d’autres envies que celle de l’étreindre aussi fort qu’elle le pouvait, de l’embrasser comme jamais elle ne le fit. Pourtant, elle dû lutter fort contre cette envie, parce qu’elle sentait qu’il n’avait pas fini, qu’il avait encore quelque chose à ajouter. Et oui, pendant tout ce temps, elle garda le silence, ne trouvant rien de constructif à dire de toute façon. Elle parlerait, à son tour et ce serait à Finn de ne rien dire, d’uniquement l’entendre, l’écouter et préparer une réponse. C’était ainsi s’ils voulaient éviter d’envenimer de nouveau la conversation.
Ses yeux verts retrouvèrent ceux, bruns, de la jeune femme. Sauf que cette fois-ci, elle eut l’impression qu’il s’enfonçait plus profondément qu’il ne l’avait jamais fait, qu’il était capable de la sonder et, soudainement, elle prit peur qu’il ne voit dans son regard qu’elle l’aimait. Elle ne voulait pas qu’il le sache. Elle voulait le lui dire, certainement pas qu’il le découvre, comme ça, bêtement. Mais ses yeux ne semblèrent pas chercher la vérité, ils prirent un autre chemin, celui-ci même qui menait directement à l’âme d’Aiko. Comment avait-elle pu croire qu’elle était incapable d’accepter ses sentiments pour lui ? Elle l’acceptait, l’assumait, cette vérité loin d’être aussi terrible qu’elle le sentait. Et c’était ainsi, doigts mêlés, regards entrelacés et cœurs se tournant au tour qu’Aiko réussit à former cette phrase dans son esprit : je l’aime. Pas « j’en suis amoureuse » ou « j’éprouve de l’amour pour lui » mais bel et bien « je l’aime ». Et pour elle, c’était la phrase la plus forte en sens, bien que pas spécialement la plus esthétique. Vraiment, il n’y avait que les femmes pour penser à ce genre de choses.

Son ton est doux, mielleux et onctueux et Aiko ouvrit la bouche pour lui répondre. Mais elle la referma bien vite. Pas encore. Il continua... Ou pas. Il s’arrêta brusquement, presque brutalement et la jeune femme voulu réellement le presser, lui demander de continuer, de prononcer ce mot qu’elle devinait mais qu’elle n’osait et ne voulait de toute façon pas espérer. Il se détourna, une main sur la bouche et la jeune femme lui relâcha instinctivement la main pour le laisser un peu « libre », fronçant les sourcils. Attendez, non, pas possible... Finn Baskerville rougissait ? Vraiment ? Dans une autre situation, Aiko l’aurait volontiers charrié. Mais ce n’était pas le moment, alors elle se contenta de croiser son regard lorsqu’il sembla le rechercher. Il parla, prononça son prénom suivi du premier pronom personnel sujet, puis ne dit plus lui. Il ferma les yeux et Aiko serra le poing, frustrée. Tu quoi, Finn ? Allez, bon sang ! Il rouvrit les yeux, le regard braqué sur sa copine, le visage toujours un peu rouge. Ah bah tiens, si elle avait su ce qui allait suivre, la jeune femme aurait évité de prier silencieusement pour qu’il parle.
Peur. Il avait peur. Et, finalement, il était aussi peureux qu’elle vu qu’il était incapable de dire ce qu’il ressentait pour elle.
Elle n’avait rien espéré, n’est-ce pas ? Alors pourquoi est-elle déçue ? Bien qu’elle le dissimula du mieux qu’elle le pouvait, elle savait que son regard la trahirait un minimum. Elle attendit calmement qu’il se rapprocha de nouveau d’elle après s’être éloigné, allez savoir pourquoi – les hommes aussi sont des créatures bizarres qui ne viennent pas de Mars mais simplement d’une planète non répertoriée. Il se tourna vers elle en lui posant une question à laquelle elle n’avait pas de réponse. Elle ne savait absolument pas pourquoi il ne pouvait pas tout lui dire. Jusque là, ça allait assez pour elle, car après tout, elle savait qu’elle finit par trouver quoi lui répondre.  Mais lorsqu’il se fit une drôle de réflexion à voix haute, la jeune femme se retint de lui claquer une baffe. Au lieu de quoi, elle saisit son visage et, ne voulant pas aller vers lui, l’obligea à se pencher vers elle avant de l’embrasser presque brutalement, bien que retrouvant sa délicatesse après quelques instants à peine. Elle ne voulait pas qu’il dise tout cela. Ne voulait pas qu’il le pense. Elle s’éloigna finalement, jugeant avoir gardé le silence beaucoup trop longtemps.

« Excuse-moi, Finn. Tu n’aurais pas peur si j’avais su tenir ma langue. Et, je pense que c’est logique, tu ne me dis pas tout parce que... Tu as peur.  »

Elle esquissa un sourire, à la fois désolé et compatissant, avant de faire glisser ses doigts sur son visage. Elle ne savait pas quoi lui dire d’autre, mais elle trouva bien vite, son regard dirigé vers le ciel, l’air pensif :

« Je n’aime pas avoir peur quand tu es là, tu sais. Je me dis que c’est comme t’insulter, parce qu’au fond, je sais que tu me protégeras. J’aimerai bien pouvoir te protéger, moi aussi. »

Ça sonnait à la fois comme un regret et comme une excuse. Une véritable excuse. Elle reprit sa main et alla déposer un doux baiser sur sa paume avant de la relâcher doucement, allant lui caresser le cou, la mâchoire, le visage, les cheveux, redescendant vers son torse. Elle aimerait vraiment lui inspirer autant de sûreté.
La jeune femme s’éloigna à son tour du brun, faisant quelques pas, glissant ses fins doigts sur la garde de son arme, la tirant de son fourreau en glissant ses ongles dessus. Elle la remit sagement en place et lança un regard à Finn, s’étant hissé sur un tas de je ne sais quoi, en position assise, les jambes pendant à moins de cinquante centimètres du sol.
Aiko n’oubliait pas. Elle n’oubliait vraiment pas que, même comme ça, rien ne garantissait à leur couple la durée, l’éternité. Elle tendit la main vers Finn pour l’attirer vers elle et entoura son cou de ses deux bras, allant coller son front au sien, plongeant son regard dans le sien alors que sa poitrine se soulevait et s’affaissait de plus en plus vite.
Finn était coupable. Coupable de mettre Aiko dans tout ses états. Coupable aussi de devoir confronter Aiko à une situation où elle devait trouver les bons mots. Ce n’était pas un poème, pas plus une chanson, simplement des mots, mais elle n’avait pas le droit à l’erreur, parce que c’était dirigé à Finn et que Finn méritait tout sauf quelque chose d’imparfait. Si tant est que la perfection existe pour autre chose que pour tirer les humains vers le haut. Aiko glissa ses lèvres jusqu’à son oreille et lui murmura quelques mots :

« Je sais que ce n’est pas le moment, mais... T’es sexy quand tu rougis. »

Elle étouffa un petit rire, masquant son anxiété. Finn rougir va de par avec Finn qui bloque sur un mot beaucoup trop important pour Aiko. Elle s’éloigna légèrement en s’obligeant à cesser d’y penser et alla mordiller la lèvre inférieure de Finn de façon frénétique. Elle ne voulait pas que tout cela ait le goût amer d’une dernière fois. Elle ne voulait pas qu’un câlin échangé maintenant soit le dernier, qu’un baiser partagé soit le dernier aussi, que le rire qu’elle venait d’émettre soit le dernier dont elle éclaterait en présence de son copain. Elle ne voulait pas non pus que son copain ne le soit que pour une poignée de minutes à peine.
Elle passa ses mains sur son cou avant d’aller y déposer gentiment ses lèvres. Ça aussi, elle voulait pouvoir le refaire. Elle ne voulait réellement pas que ce soit la dernière fois. Ses dents percèrent, mais elle ne le marqua pas. Elle aurait trop – beaucoup trop – l’impression que tout ceci était un adieu. Alors que non, elle en était persuadée... Ou pas tant que ça, au fond.
Elle s’éloigna en esquissant un léger sourire. Ce n’était pas parce qu’elle essayait aussi fort que possible de penser à autre chose qu’elle y parvenait forcément. Surtout lorsque l’objet de son trouble était si proche d’elle.

« Peut-être qu’on ne ressent pas la même chose l’un pour l’autre, au fond. Oui, peut-être bien, mais il y a ce pendant une chose dont je suis certaine... »

Elle se mordit la lèvre inférieure. Elle comprenait soudainement pourquoi Finn avait tant de mal à parler ; elle ne s’en sortait pas mieux que lui apparemment.
Elle secoua négativement la tête, comme pour signifier à l’homme qu’elle était totalement incapable de continuer, de poursuivre sur sa lancée alors qu’elle semblait si bien partie. Elle posa son index sur ses lèvres et commença à le faire glisser jusqu’à son torse où elle plaqua entièrement et doucement sa main, la faisant mouvoir de droite à gauche.
Le brun dégageait une aura très protectrice. Elle ne savait pas s’il en avait conscience, mais elle ne le voyait pas ; elle le ressentait. Elle ne savait pas si ça ne marchait que sur elle, mais lorsqu’elle était avec lui, elle avait l’impression que rien ne pourrait jamais l’atteindre. Oui, ce « jamais » revenait encore. Quoi qu’il en soit, le fait est qu’elle avait l’impression d’être immunisée et de valoir mieux que tous les autres. Elle avait encore du mal à croire qu’elle était amoureuse, mais lorsqu’elle se souvenait, moins d’un millième de seconde après, que c’était de Finn, elle y croyait plus facilement. Pas qu’il était parfait, loin de là. Finn avait plusieurs défauts dont principalement celui d’adorer parler mais de ne pas le faire si bien que cela. Mais pour elle, il n’y avait simplement pas mieux. Il y aurait beau y avoir des dizaines de bels hommes, elle ne voudrait plus que Finn. Pas qu’elle n’allait plus désirer personne d’autre, simplement que pour l’instant, elle n’aimait et ne voulait que Finn. Et puis, elle espérait sincèrement que ça allait durer et qu’elle ne serait même pas attirée par d’autres. Mais ça, ce n’était pas évident. Enfin, ils n’en étaient pas encore loin.

« Petite parenthèse au passage, pour parler correctement, commence par ne pas laisser tes phrases inachevées. »

Parenthèse fermée. Autre moyen pour te défiler, Aiko ? Creuse creuse, tu trouveras peut-être. Mais il allait bien falloir que tu finisses ta phrase, parce que tu ferais une bien mauvaise maîtresse sinon.
Elle soupira, se rendant compte qu’il allait vraiment falloir qu’elle parle et attira Finn par le col de sa chemise. Sans toutefois le lui dire, elle voulait – avait besoin – qu’il l’embrasse. Ardemment. Parce que ce serait peut-être la dernière fois.

Elle se demandait ce qu’ils allaient bien pouvoir advenir si leur relation s’achevait aujourd’hui. En se posant cette question, son regard avait momentanément quitté Finn pour allait fleurir quelque part sur la voûte céleste. Elle n’avait toujours pas achevé sa phrase, mais il fallait dire qu’en plus d’un manque de courage flagrant, les mots se mêlaient dans son esprit et perdaient leurs sens. Finn pensait peut-être qu’elle les maniait mieux que lui mais ce n’était vrai que dans la mesure où elle réussissait à les trouver. Pour l’instant, elle était bien en peine d’en retenir plus d’un dans son esprit. Il revenait, encore et toujours, ce foutu mot, bien résolu à être prononcé, à être entendu. C’était frustrant pour elle de regarder ainsi le ciel et de laisser son esprit voler au gré du vent, presque librement. Oui, presque parce qu’il y avait une sorte de laisse qui l’empêchait d’aller trop lui. Tant qu’Aiko n’aurait pas dit ce qu’elle voulait dire, ce que Finn voulait entendre, alors elle ne pourrait penser réellement à autre chose. D’un autre coté, plus sa frustration augmentait plus elle devinait celle du brun en faire autant, parce que même s’il ne ressentait pas la même chose pour elle, il devait au moins vouloir entendre ce qu’elle avait à dire. Sauf s’il avait deviné et que ce n’était pas réciproque, alors il préférerait certainement qu’elle ne dise rien. Mais il serait quand même frustré. Enfin je crois.
Le ciel avait été, depuis la nuit des temps, source d’inspiration pour les poètes, puits d’interrogations pour les philosophes. Alors pourquoi est-ce qu’Aiko n’était toujours pas inspirée ? Peut-être uniquement parce qu’elle n’était pas poète et qu’elle n’avait pas autant besoin d’inspiration que de courage. Et que le courage, elle l’avait toujours trouvé à un seul et unique endroit.
Aussitôt que cette pensée lui traversa l’esprit qu’elle reporta son regard dans celui de Finn, y plongeant littéralement, s’imprégnant de son être toute entière, en venant une énième fois à affirmer qu’elle l’aimait, que ce n’était pas uniquement un excès d’affection mais bel et bien de l’amour. Elle avait l’impression qu’elle ne pourrait plus jamais s’en extirper, de ce regard éclatant qui ne l’emprisonnait pourtant pas. Elle se sentait bien, protégée, baignant dans une allégresse totale, flottant au-dessus des maux et des douleurs, savourant les dernières secondes d’ignorance.
Elle humidifia ses lèvres en clignant des yeux, hésitant encore un peu. Elle posa son index sur le front du brun avant d’étirer ses lèvres en un sourire gêné tandis que des rougeurs venaient teinter son visage, son regard ne se dérobant pourtant pas à celui de son copain. Sa voix, quant à elle, se fit douce et calme et pour la première fois, ce n’était pas seulement de la gêne qui embaumait ses mots mais bel bien de la timidité, bien qu’elle pense qu’elle ne fut jamais aussi sérieuse de sa vie.

« Ce dont je suis certaine, Finn, c’est que ce serait drôle que l’homme dont je suis amoureuse ne soit pas fait pour moi. »

Elle émit un petit rire, ses joues ne semblant pas vouloir se départir de la couleur rosée, son regard se baissant vers ses pieds qu’elle cognait doucement. Le bon coté des choses était qu’elle avait réussi, après avoir mis un mot sur son état, à en faire part à Finn. Elle aurait aimé avoir son audace habituelle, ne surtout pas avoir froid aux yeux. Elle aurait aimé ne pas être rouge comme une pivoine et si mal à l’aise. Elle aurait aussi bien aimé avoir l’esprit vide, ne penser à rien. Mais au lieu de quoi, elle tournait et retournait ce qu’elle venait de dire, persuadée à la fois d’avoir bien fait et d’avoir commis une effroyable erreur. Il fallait dire aussi que cette scène, elle ne se l’était jamais figurée. Elle ne se rappelait pas plus avoir espéré une déclaration de l’art romanesque que d’avoir désiré recevoir son premier baiser d’une personne qu’elle aimerait. Romantique, Aiko le devenait, mais elle n’était certainement pas née ainsi.
Amoureuse. Elle était amoureuse de Finn. Non, en fait, même amoureuse, elle ne cessait de tomber un peu plus bas, un peu plus fort, un peu plus passionnément. Et en plus, elle le lui avait dit. Pourtant, le poids ayant pesé sur ses épaules depuis qu’elle avait compris la nature des sentiments qu’elle éprouvait pour Finn ne s’était toujours pas évanoui. L’homme qu’elle aimait avait autant la capacité de la détruire que de la rebâtir. Sauf que là, elle avait simplement besoin qu’il lui dise avec assurance qu’ils étaient encore tous les deux. Ensemble.

[Hrp ; T'Y AS CRU HEIN ? ... Bah t'as eu raison. éè ♥]
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Finn Baskerville

Finn Baskerville
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty20th Juin 2013, 11:27

C'est drôle comme réalisation, ce qu'il vient de faire. Drôle au sens étrange. Après tout, comment est-ce qu'on peut ne pas le voir venir ? À force d'attachement de plus en plus fort, c'est la suite logique. C'est étrange à admettre aussi. Il ne sait pas trop s'il va mettre du temps à s'y faire ou si au fond cela ne change rien. Rien dans le sens où en avoir pris conscience ne change pas le fait que c'était déjà là. L'admettre à voix haute devant la concernée est, en revanche, une tout autre histoire. S'il savait déjà qu'il a quelques problèmes de socialisation au-delà de la simple connaissance - enfin, lui se trouve tout à fait normal - en revanche il n'était pas vraiment conscient de sa réticence à l'engagement. En même temps, il n'avait jamais essayé avant et ne s'en portait pas plus mal, bien qu'il ne se soit jamais senti aussi bien que depuis qu'il est avec la jolie rousse. Ça aussi c'est étrange. Il vivait très bien sans elle mais maintenant qu'elle est là, il ne pourrait plus revenir à avant. À moins d'y être contraint. Alors que sa vie n'a en soi pas changé. Il a toujours le même job, est toujours un Baskerville - encore heureux - et la seule chose qui ait changé, c'est qu'il essaie de passer son temps libre avec sa copine au lieu de le passer dehors avec des gens qu'il ne reverra probablement jamais. Certainement pas une grosse perte. À force, il en est tombé amoureux, de sa copine. Ce qui est une excellente excuse pour sourire niaisement en pensant à elle ou pour s'autoriser à juste avoir l'air bête en sa présence. L'amour rend niais et aveugle de toute façon. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu'il va changer son comportement. Le bouquet de fleurs, c'est pas demain la veille qu'il ira le chercher. Même pas sûr qu'elle aime les fleurs de toute façon. Il a encore beaucoup de choses à apprendre sur elle.
Maintenant la grande question, ou plutôt les grandes questions, sont est-ce qu'il va réussir à lui dire qu'il l'aime afin de ne pas garder cela pour lui et, bien sûr, est-ce que ce sera réciproque. Parce que si ce n'est pas le cas, ils seront probablement obligés de se séparer. Des sentiments pareils non retournés au sein du même couple seraient bien trop difficiles à supporter en présence de l'autre. Mais... Elle l'aime, hein ?

Il s’attendait à s’en prendre une, à se faire disputer, crier dessus, bref n’importe quoi qui aurait pu en fait le secouer. Au lieu de quoi elle le force à se pencher un peu et l’embrasse, certes brutalement au début, mais cela ne dure pas et reste plus doux que les traitements qu’il pensait recevoir. Il ne s’en plaint cependant pas, préférant – et de loin – répondre au baiser initié par la Baskerville. Il avait tellement envie de l’embrasser depuis tout à l’heure. Comment elle s’y prend pour le rendre accro ainsi est au-delà de sa compréhension. Il ne se pose même plus la question, il adore ça et puis c’est tout. Tant mieux, parce qu’il a bien l’intention de continuer à l’embrasser pendant encore un bon moment.
Il profite de leur échange pour l’amener contre lui et passer une main dans ses cheveux. Qu’elle a lâchés, d’ailleurs. Et lui adore quand elle les lâche parce qu’il peut justement y faire trainer ses doigts. Ses longs cheveux rouges sont un peu une marque de fabrique propre à la jeune femme. Avec sa coloration atypique en plus, il n’y a aucun mal pour la repérer au milieu de la foule. Parenthèse fermée, il n’y a rien qu’il n’aime pas dans le physique de la jeune femme de toute manière. Il n’est pas très difficile de base et Aiko est splendide à ses yeux.
C’est drôle, mais au moment où leurs lèvres se séparent et que leurs regards se croisent, pendant la seconde où il n’est pas encore question de reprendre la discussion en suspens, il pense qu’il aimerait qu’ils restent ainsi, tous les deux et l’un contre l’autre, jusqu’à la fin. Il a de rares pensées fugaces sur l’avenir, oui. Et sur un avenir à deux, à chaque fois. Un avenir où ils ont une vie en commun. A y faire quoi, aucune idée. Il ne faut pas trop en demander à ses capacités de réflexion non plus. Vivre, c’est déjà pas mal. Il adviendra ce qu’il doit advenir. Enfin, avant de se projeter dans le futur, il faudrait déjà pouvoir surmonter la barrière dans le présent. S’engager auprès d’une seule personne ? Il aurait dit, il y a plusieurs mois de cela, que ce n’est qu’une bêtise, pour ne pas être plus vulgaire. Parce qu’après tout, quel meilleur moyen y’a-t-il pour se faire trahir que celui de s’engager et de donner sa confiance à quelqu’un ? Absolument aucun. C’est comme le divorce. Le meilleur moyen pour le faire arriver, c’est encore de se marier. Et pourtant le voilà ici, ramant sans rame – parce que sinon il avancerait plus vite – mais néanmoins toujours présent. Il aurait pu s’énerver et couper court à la conversation ou, mieux encore, partir carrément. Mais rien du tout, il est resté. Et il n’y a pas que lui, Aiko aussi est toujours présente, toujours aussi patiente et douce avec lui, même si elle affirmerait sans doute le contraire. C’est aussi pour cela qu’il l’aime. Parce qu’elle ne l’a jamais forcé à rien. Quand bien même si, à leur première dispute, elle est un peu sortie de nulle part avec ses histoires de fidélité parce qu’après tout ils n’étaient pas ensemble, avaient juste fait l’amour une fois et ne s’étaient pas revus depuis et qu’aux dernières nouvelles, ils s’étaient plus quittés amis qu’amants. Mais, rétrospectivement, elle lui a surtout permis de réaliser qu’en fait, il voulait tenter de faire quelque chose de durable avec elle. Et ça, ça commençait par un simple engagement de fidélité. Tenu jusqu’à aujourd’hui et qu’il ne regrette pas. D’après la réponse à sa question de tout à l’heure, elle ne le regrette pas non plus.

- Excuse-moi, Finn. Tu n’aurais pas peur si j’avais su tenir ma langue. Et, je pense que c’est logique, tu ne me dis pas tout parce que... Tu as peur.

La question n’aurait pas tant été « pourquoi il ne peut pas tout dire ? » que « pourquoi est-ce qu’il a peur ? », surtout. Peur d’avouer quelque chose qui est en fait presque évident. Peur de s’ouvrir complètement à la femme qu’il aime alors qu’elle devrait être la première vers qui il se tourne quand il a une confession à faire. Parce qu’Aiko, c’est sa compagne, son amante, mais aussi l’une de ses meilleures amies si ce n’est sa meilleure amie puisqu’en fait son nombre d’amies féminines est assez restreint. Et il ne peut pas arriver grand-chose de mieux que de tomber amoureux d’une excellente amie avec qui la relation n’a peut-être pas toujours été parfaitement claire et que cela soit réciproque. Ce dernier point est cependant en court de validation. Et puis, pour que ce soit réciproque, il faudrait commencer par l’annoncer. Seulement, rien à faire pour l’instant. Et, quelque part, cela aussi l’effraie. S’il n’est pas capable de surmonter cet obstacle, est-ce qu’il devrait réellement être avec Aiko ? La jolie Aiko qui lui caresse maintenant le visage alors qu’il n’a plus qu’une envie : la serrer contre lui et ne plus penser à rien. Cacher son visage dans ses cheveux, ôter le poids invisible qui pèse sur ses épaules et tous les doutes qui planent autour d’eux deux. Et puis, quand il reprendrait une position normale, voir sa camarade lui sourire. Car si elle sourit, c’est que tout va bien.

- Je n’aime pas avoir peur quand tu es là, tu sais. Je me dis que c’est comme t’insulter, parce qu’au fond, je sais que tu me protégeras. J’aimerai bien pouvoir te protéger, moi aussi.

La main du contractant toujours dans les cheveux de la jeune femme les caresse distraitement sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. Elle voudrait le protéger ? Fierté masculine mise à part – il n’en a rien à faire des clichés, c’est son instinct qui lui dicte de protéger sa copine, voilà tout – et parce qu’il la sait forte autant mentalement que physiquement, elle en est tout à fait capable. Elle le fait peut-être déjà, sans même le savoir. De quoi est-ce qu’elle le protègerait ? Eh bien de faire tout un tas d’erreurs de jugements par exemple, que ce soit parce qu’ils sont hâtifs, malhabiles ou juste complètement à côté du problème. Il se sent toujours parfaitement détendu quand elle est là – missions mises à part – ce qui prouve aussi que, quelque part, il se sent en sécurité.

- Tu le fais déjà.

Il lui sourit avant de froncer légèrement les sourcils quand une pensée lui traverse la tête. Pensée qu’il émet à voix haute :

- Dis, ça veut dire que j’ai le droit d’expliquer ma façon de penser aux types qui te regardent de trop quand on est ensemble ?

Et il est très sérieux. Oh, il le fait déjà quand l’un des types en question se fait vraiment trop lourd et insistant, mais sinon en règle général il se contente de lancer des éclairs avec les yeux. Comme ses yeux n’en sont bien évidemment pas capables, cela ne suffit très souvent pas à faire fuir les envahisseurs. Les vilains. Ils ne paient rien pour attendre, ceux-là. Personne ne touche à sa copine et encore moins s’il en est amoureux. Cette remarque un peu hors-sujet étant établie, il relâche la jolie rousse lorsqu’elle semble vouloir s’éloigner. Comme lui, elle ne part pas très loin. Il la laisse faire, l’observant jouer avec sa lame un instant avant de se diriger vers un tas non identifié pour s’y assoir. Et la mission ? Quelle mission ? Aucune mission. Pas pour l’instant. Ils ont une nouvelle mission qui prend la priorité : rester ensemble.
Elle lui tend la main et l’invite à venir près d’elle, ce qu’il fait en prenant la main tendue, venant se placer debout devant elle. Elle entoure son cou de ses bras et il place ses propres mains sur la taille de la jeune femme. Et la conversation lui retombe dessus. Où est-ce qu’ils en sont ? Il a pratiquement avoué ses sentiments, elle aussi. Mais aucun n’a réellement franchit le pas, le doute subsiste. Et, en plus du doute, il y a le fait tout simple que s’ils n’arrivent pas à se l’avouer alors que c’est là, est-ce qu’ils se le diront un jour ? Où en sont-ils alors vraiment ? Dire, c’est rendre les choses concrètes. Qu’elles soient déjà là avant n’y change rien. Ainsi l’un contre l’autre, qui pourrait dire de l’extérieur que leur couple, leur relation, est en péril ? Pas même Finn, parce que juste ainsi, elle a réussi à le rassurer un petit peu. Elle ne l’a pas jeté, ne l’a pas repoussé. Elle est toujours là, près de lui. Et il voudrait pouvoir faire de même pendant longtemps, sans le craindre dès maintenant. Malgré tous les ratés, toutes les occasions d’échouer et de tout laisser tomber, c’est elle qu’il veut et c’est elle qui veut de lui. Il s’agit juste de continuer ce qui a été commencé, avancer sur le même chemin. Voilà qu’il veut à nouveau la serrer contre lui. Le panel de sentiments qu’elle peut lui faire traverser est si large et elle a cette habilité à le faire changer d’humeur si rapidement… Son influence sur lui est plus qu’évidente et il est celui qui s’est laissé faire. Parce qu’elle a réussi le tour de force de lui faire apprécier cela. De quoi a-t-il peur ? De la fin ? Il n’y aura qu’à ne pas laisser la fin venir. Entretenir, toujours, leur affection mutuelle et ne pas la laisser s’éteindre. Il n’y connait rien, en relation, dans l’immédiat il ne voit absolument pas comment ils pourraient soudain ne plus s’apprécier du tout – sauf faute majeure de l’autre – alors qu’il tient tellement à elle et réciproquement. Ne pas savoir ce que cela fait n’est pour autant une raison pour le vivre. C’est pour ça que même sans savoir, il en a peur. Il ne veut juste plus la lâcher.

- Je sais que ce n’est pas le moment, mais... T’es sexy quand tu rougis.

Il lui sourit. Oh que non, il ne se savait pas capable de rougir. Tout comme Aiko n’est pas capable d’avoir froid, par exemple. Mais en fait, si. Et rien que de repenser à ce qu’il s’apprêtait à dire suffit à colorer légèrement ses joues. Il s’apprêtait à lui avouer qu’elle est son premier amour. Pouf, comme ça. Les sentiments servis sur un plateau, sans protection, sans filet de sauvetage, sans rien. Etrangement, cela ne lui fait plus aussi peur qu’au moment où il a failli le prononcer. Peut-être parce qu’elle ne l’a pas rejeté depuis.
Pour reprendre l’histoire du rougissement, lui, contrairement à sa compagne, ne rougit pas quand on le taquine dessus, c’est déjà ça. Mais rougir quand il s’agit de simplement dire je t’aime, c’est un peu la misère quand même. En lot de consolation, il peut s’en servir pour retourner la taquinerie.

- Et toi t’es adorable.

Cependant, il s’abstient de prouver son point en déplaçant ses mains. Ce n’est pas le moment, il le sent. Même s’ils sont tous deux en train de tourner autour du sujet, de tenter de détendre l’autre un peu avant de reprendre. Les baisers qu’ils échangent ensuite restent doux, sans arrière-pensée. Avec cette étrange frénésie, comme s’ils n’allaient plus se revoir avant longtemps alors qu’ils sont toujours ensemble pour le moment. Penser à ceci comme étant la dernière fois est juste impossible. Ne plus jamais l’embrasser, rire avec elle, l’étreindre, la taquiner ? Ce serait trop violent, trop soudain. Aussi particulière que puisse être leur discussion en cours, tout le reste est presque normal. Comment, dès lors, penser que cela puisse prendre fin dans les cinq prochaines minutes ? Ou même dans les prochains jours ? Il n’y parvient pas. Et ne veut certainement pas y parvenir. Il n’y a qu’Aiko pour le mettre dans un état pareil.
En la voyant aussi douce il s’en veut un peu plus à lui-même – il n’a certainement pas décoloré depuis tout à l’heure et sa déclaration ratée, non. Elle mérite de savoir, qu’il lui dise ce qu’il ressent. Qu’il arrive à lui sortir de jolies phrases comme elle fait. Mais rien à faire, quand il ouvre la bouche pour parler sérieusement, la plupart du temps, c’est raté. Il faudrait presque qu’il lui écrive une lettre, mais c’est un peu nul comme déclaration. Tôt ou tard, il faudrait parler. Et puis, quelque part, il attend aussi quelque chose de la part de la jeune femme. Il n’a rien dit, mais elle non plus. La conversation est toujours là, en suspens, et attendant d’être résolue ou avortée. Y couper court instaurerait probablement un certain malaise entre eux deux. Même Finn le sentirait. Dans sa tête, les pensées tournoient même s’il tente de les ignorer en se concentrant sur les contacts échangés, auxquels la jolie rousse finit par mettre fin.

- Peut-être qu’on ne ressent pas la même chose l’un pour l’autre, au fond. Oui, peut-être bien, mais il y a ce pendant une chose dont je suis certaine...

Et c’est ? A priori, elle a du mal aussi. Quand elle secoue la tête, il lui sourit doucement et remonte ses mains pour les poser sur chaque côté de sa nuque, laissant traîner ses doigts sur sa mâchoire et derrière son cou pour tenter de la rassurer. Et de se rassurer lui-même au passage. Pourquoi est-ce si difficile alors que ce qu’ils ressentent est presque évident ? Le contractant réfrène tous ses espoirs du mieux qu’il peu, comme si cela pourrait atténuer la déception d’un hypothétique refus. Si elle refuse et qu’ils se séparent, qu’il ait espéré ou non – et il espère, peu importe ses efforts – cela fera tellement mal. En fait, la potentielle blessure qu’il cherchait à éviter en n’entamant pas de relation un minimum approfondie avec qui que ce soit est déjà en train de planer au-dessus de sa tête. C’est beaucoup, beaucoup trop tard. Et s’il se figure encore que rompre maintenant seraient moins douloureux que si cela devait arriver dans plusieurs mois après qu’ils se soient tout avoué, ce n’est, au fond, qu’une excuse. Rien d’autre que des excuses à son blocage. Il l’aime et a un mur dans le dos, c’est tout. Cette femme et pas une autre, pour laquelle il a une affection dont les limites lui sont inconnues. Et est-ce que dépendre en partie d’elle l’a pour autant entravé dans sa vie ces derniers mois ? Réponse : non. Il serait temps qu’il se prenne en main.

- Petite parenthèse au passage, pour parler correctement, commence par ne pas laisser tes phrases inachevées.

Il arrive à esquisser un sourire amusé à cela, parce qu’elle pourrait utiliser son propre conseil vis-à-vis de sa déclaration précédente. Attendre ainsi, même s’il ne le montre pas, le rend particulièrement anxieux. Alors même qu’il s’assène intérieurement qu’il ne devrait pas se mettre dans des états pareils, que c’est ridicule, qu’il n’est pas si dépendant et, qu’en plus, c’est d’Aiko qu’il s’agit. Et Aiko, il lui fait confiance. Elle n’irait pas le détruire. C’est la seule à le pouvoir entièrement, mais c’est aussi la seule à qui il fait suffisamment confiance pour qu’elle ne le fasse pas. Quand est-ce qu’il lui a donné toutes les armes ainsi ? Aucune idée. Probablement qu’il lui en passait un peu à chaque fois qu’il tombait un peu plus amoureux d’elle. Probablement aussi qu’il n’a pas fini de le faire. Il est à la fois plus vulnérable que jamais devant elle, mais aussi plus fort grâce à elle. S’il avait su, tous ces mois en arrière, ce qu’une simple fois dans les ruines aurait déclenché. Pourtant, si c’était à refaire… Il le referait.
Elle l’attire par le col de sa chemise et, même si elle ne finit pas le mouvement, il continu tout naturellement à avaler la distance qui les sépare jusqu’à ce que leurs lèvres se touchent. Il connait le chemin par cœur et, même s’il est vrai que ce n’est pas bien difficile, il y a une certaine familiarité dans ce geste. C’est à la fois familier et neuf à chaque nouvel échange, toujours aussi facile de s’y perdre. Comme au précédent, il en arrive rapidement à approfondir leur échange, parce qu’ainsi, il sait s’exprimer. Il n’a peur de rien quand il l’embrasse, pas même que ses sentiments soient apparents.

Quand il met doucement fin à leur baiser, sans toutefois retirer ses mains toujours au même endroit, il profite du fait qu’elle détourne le regard vers le ciel pour l’étudier un peu plus en détail. Chose qu’il a déjà faite plein de fois – mais pas encore mille, parce qu’ils n’ont pas eu mille rencontres – et il connait les traits de son visage par cœur. Le tracé de sa mâchoire par exemple, un peu dur et pourtant tellement féminin dès que son regard s’adoucit. Ou ses lèvres encore humides de leur baiser. Il ne pourrait pas la perdre, son image le hanterait quand même.

Tandis qu’il attend qu’elle finisse sa phrase, résolument anxieux mais tâchant de se calmer, il se demande. Si jamais… Elle l’aime aussi – oh, il ne veut même pas y penser tant la déception dans le cas contraire serait grande – et qu’ils poursuivent dont leur relation, il ne sait toujours pas où est-ce qu’ils vont tous les deux. Et peut-être, vu que leur relation serait alors très sérieuse – genre encore plus qu’avant – qu’il serait bien qu’ils se voient plus souvent. La grande question est comment, à laquelle il n’a pas encore de réponse. Et à laquelle il ne veut pas penser plus avant, tant que cette histoire de sentiments ne sera pas éclaircie.
Et puis le regard d’Aiko finit par rencontrer à nouveau le sien, ses joues se colorant alors légèrement. A l’intérieur, quelque chose lui hurle de l’empêcher de parler parce que ne pas savoir, rester dans l’ignorance comme avant, c’était tellement bien. Cette même chose qui l’empêche aussi de s’exprimer correctement. Et, cette chose, il a décidé de l’ignorer.

- Ce dont je suis certaine, Finn, c’est que ce serait drôle que l’homme dont je suis amoureuse ne soit pas fait pour moi.

Son cœur loupe un battement et peut-être même plusieurs. L’homme dont je suis amoureuse. Elle l’aime, lui. Il rougit et ne s’en rend même pas compte, bien trop heureux de ce qu’elle vient de lui dire. Elle vient de lui avouer être amoureuse de lui, en paraphrasant Finn. Et si cela est déjà répété trois fois, c’est parce que le cerveau du brun a aussi fait un arrêt sur mot et tourne la nouvelle sous tous les angles. Elle l’aime et lui l’aime aussi.
Une fois n’est pas coutume, à court de mots, sa seule réaction sur le moment est de relever le menton de la jeune femme pour l’embrasser, commençant tendrement pour finir par y mettre un peu plus de force, incapable de complètement se retenir. Elle l’aime. Elle l’aime lui, elle lui retourne ses sentiments même si elle ne le sait pas encore. Il ne pensait pas pouvoir être, un jour, aussi heureux. Encore une fois, c’est grâce à elle.
Avant, leur relation avait cette petit part d’ombre où ils ne savaient pas trop où ils allaient – remarquez, ils n’en savent pas tellement plus maintenant – mais surtout, où ils ne savaient pas grand-chose de l’importance de ce qu’ils avaient. Sauf que maintenant, c’est tombé. Et une petite, toute petite, partie de Finn voudrait paniquer – on a des problèmes avec les relations jusqu’au bout ou on n’a pas – face à tout cela. Parce qu’une femme amoureuse, lui amoureux aussi tant qu’on y est, c’est quelque chose d’assez… Il ne saurait pas le qualifier. Mais c’est important, très important. Pourtant, il est dans l’instant tellement heureux d’entendre cela que cette partie de lui n’a juste pas son mot à dire. Ses sentiments, dont il n’a toujours pas fait part à la jeune femme, sont réciproques. Et, même sans être un expert, il sait très bien qu’on ne tombe pas amoureux du jour au lendemain. Alors qu’est-ce qui changera dans leur relation si ce n’est qu’Aiko pourra peut-être lui trouver un nouveau surnom ? A peu de choses près, c’était aussi ce qu’il a pensé quand ils se sont mis en couple et, encore plus tôt, lorsqu’ils ont juste décidé d’être fidèle l’un à l’autre – ou encore d’être en couple sans l’être, tout un concept – il y a des mois de cela. Force est pourtant de constater que cela a changé beaucoup de choses quand même. Toutes les fois où il s’est dit que de toute façon, cela ne peut pas devenir plus profond, plus intense, il a eu tort à chaque fois. Et même maintenant, quand il pense que leur relation ne peut pas aller beaucoup plus loin – en terme de force, il est évident qu’en question de durée, il n’a pas du tout envie qu’elle s’arrête – il aura tout faux. Ce qui n’est pas pour lui déplaire.

Il y a tellement de pensées qui traversent sa tête lorsqu’il finit par reculer un peu le visage, déposer ses mains sur les épaules de la Baskerville et plonger son regard dans le sien. Et, en même temps, il est étrangement apaisé. La seule chose qu’il lui reste à faire est de lui annoncer que ses sentiments sont réciproques. Ses craintes ne sont, à ce stade, plus que des excuses. Il le sait. Il le sait mais… Oh, au diable.

- Aiko, je…

Il commence déjà à rosir légèrement mais n’inspire pas profondément comme la fois d’avant, cette fois c’est la bonne. Il rouvre la bouche et soudain ses yeux s’écarquillent :

- Attention, ils sortent.*

Le mot est sifflé et, ni une ni deux, il entraîne Aiko vers le sol avec lui, afin qu’ils soient tous deux cachés par ce sur quoi elle était assise. La mission fait son grand retour. Fâchée d’être délaissée, elle s’est brutalement rappelé au Baskerville en faisant tout simplement sortir des gens du grand truc en pierre qu’ils sont censés infiltrer. Ils auraient pu taper dessus, mais le réflexe de survie le plus simple a pris le dessus. Et puis mince quoi, on l’a interrompu en pleine déclaration et il est hors de question qu’il attende d’avoir réglé leurs comptes à ces gens-là. C’est pour cela que maintenant et ici, tous les deux assis ou accroupis par terre derrière un objet non identifié et dont ils se fichent éperdument, en ne parlant pas trop fort pour ne pas se faire repérer, l’homme va achever sa phrase commencée deux fois. Mais avant cela, une remarque amusée pendant qu’il lui caresse la joue :

- Je ne saurais trop te recommander de mieux choisir quand tu tombes amoureuse, tu sais. Un mec qui se loupe deux et même trois fois, c’est pas terrible.

Oui, trois fois, il sait compter. La barrière était haute à passer.

- Aiko, je t’aime.

Le rougissement fait son grand retour. Finn Baskerville rougit quand il s’agit d’avouer ses sentiments à la femme qu’il aime. Pour une grande première, c’est une grande première sous tous les aspects. A dire vrai, ce petit détail, passé la première timidité – oui, grande première aussi – commence déjà à l’agacer. Et puis, comptez sur Aiko pour s’en resservir et lui faire payer toutes les fois où lui-même s’est beaucoup amusé à la faire rougir. Ce qu’il n’a, par ailleurs, certainement pas l’intention de cesser de faire, tout comme la chatouiller.
Alors voilà, c’est dit. Le poids s’est envolé et les livres qui parlent de flotter sur un nuage auraient presque raison s’ils n’étaient pas tous deux à même le sol – la cape est bonne pour un lavage – avec des ennemis encore proches. Comme cadre idéal, on repassera. Et puis, Finn n’en a pas terminé. Maintenant que les premiers mots sont passés, les autres suivent naturellement, avec sa non aisance tout aussi naturelle à dire de jolies choses. Parce qu’il les dit telles qu’elles lui viennent et telles qu’elles le sont. Simples, comme sa vision du monde. Tout comme sa relation avec Aiko est d’une simplicité finalement complexe. Peu importe si les mots sont antonymes. Aiko et Finn le sont un peu aussi, à leur manière.

- J’n’aurai probablement pas le courage de le dire deux fois. Tout à l’heure quand je parlais d’être heureux tous les deux, j’étais sérieux. Je ne sais pas non plus si tu te rends compte d’à quel point tu es patiente, avec moi du moins. Et puis j’aime le temps qu’on passe ensemble plus que tout le reste. Tu es une femme incroyable. Pour toutes ces raisons et sûrement d’autres, je t’aime. Je ne sais pas depuis quand mais je voudrais que ça dure… Toujours.

Le toujours a été ajouté tout spécialement pour elle après une légère hésitation. Il a du mal avec, bien sûr. Mais juste pour aujourd’hui, il peut bien se permettre d’y croire. Demain est un autre jour. Demain il se remettra à ne pas y croire… Ou le reportera au surlendemain, qui sait. Il pourrait même oublier de le reporter, à force. Sa compagne occupe une grande part de ses pensées après tout.
Même si la position n’est pas des plus confortables, il va chercher les lèvres de sa camarade, décidé à en graver le contact dans ses souvenirs à nouveau, pour remplacer l’ancien et en attente du suivant. Penser à elle comme étant son amoureuse est bizarre et naturel à la fois. Car maintenant que c’est dit, il est encore plus évident que c’était déjà là avant. Parce que rien n’a changé et ils sont toujours ensembles. Juste un peu plus proches encore et c’est tout ce qui compte.

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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty23rd Juin 2013, 01:45



» You know you're in love when you can't fall asleep because reality is finally better than your dreams.

Il suffirait d’un mot, d’un souffle glacial, d’un murmure irrévérencieux, d’un soupire quémandant, pour mettre fin à cette attente oppressante, à cet espoir oiseux. Il aurait suffit de ne pas attiser le courage de cette personne nous avouant ses sentiments amoureux. Il aurait suffit de ne pas nourrir, même imperceptiblement, ses espérances, de ne pas calmer ses craintes, d’au contraire déchainés celles-là. Il aurait suffit que notre regard ne semble pas intéresse, que notre corps ne se penche pas insensiblement vers le sien. Il aurait suffit qu’on ne sourie pas, qu’on ne l’encourage pas à parler. Il aurait suffit qu’on soit humain, qu’on ait un minimum de savoir-vivre et un minimum de compassion pour cette personne. On sait lorsque quelqu’un va nous dire quelque chose d’important et, tout comme on sent irréversiblement lorsque notre conjoint a pour intention de mettre un terme à notre relation, on sent parfaitement lorsqu’un ami – peut-être plus, peut-être moins – va nous déclarer sa flamme. Alors si on tient à cette personne, si on a un minimum de considération pour son audace, alors on l’arrête avant qu’elle n’aille plus loin, avant qu’elle ne s’engouffre dans la gêne, nous entraînant avec elle. C’est peut-être désagréable d’être interrompu en pleine déclaration, mais c’est certainement moins désagréable que de se faire rejeté, tantôt avec gentillesse, tantôt avec une légèreté vexante, blessante, ignoble. Les gens se méprennent souvent sur le fond de la relation qu’ils entretiennent avec autrui et tandis que l’un sait parfaitement que c’est uniquement amical – par exemple – l’autre pense voir des signes qui le poussent à fortifier ses sentiments, à s’enfoncer dans la bêtise, à peut-être prendre le mauvais chemin qui nous mènera à la débauche, à la décadence. Il ne suffit pas de sourire pour apaiser la douleur de celui qui vient de se faire repoussé. Il ne suffirait pas même de belles paroles à partir du moment où son espoir se brise, où son désir d’entendre que l’amour éprouvé est réciproque se voit taire à jamais. Le cœur se serre, ne se brise pas réellement. Les pensées s’éparpillent, se taisent un court instant avant de se mettre à tournoyer à une vitesse folle. Le regard se dérobe, fuit, cherche refuge sur le sol, sur nos pieds ou vers le ciel ; partout tant que ce n’est pas dans le regard de notre opposant, là où nous nous complaisons il y a moins de quelques secondes. Mais cette personne, on continue de l’aimer malgré son refus de suivre cette nouvelle voie, son obstination de persister sur la relation de base, son insensibilité quant à nos sentiments ou, tout du moins, le fait que ceux-ci ne soient pas réciproques car il serait abusé de déclarer que notre interlocuteur est insensible à nos dires, même si ceux-ci sont totalement niais. Le fait est que lorsqu’on se met à aimer un ami, par exemple, nous prenons dès lors peur d’aller dévoiler nos nouveaux sentiments, par crainte de perdre cette ô combien précieuse amitié. Après tout, même si on vient à se mettre ensemble, les couples peuvent rompre tandis que deux bons amis, malgré les obstacles, devraient rester des amis. Enfin, bien sûr, tout ceci n’est qu’excuser – et excuse bidon qui plus est – qui ne justifie en rien notre peur d’assumer nos ressentis. Mais là encore, les faits sont clairs : on aime une personne et on refuse d’aller le lui dire. Sauf que lorsqu’on se met ensemble et qu’on ne sait même pas ce qu’on ressent l’un pour l’autre, c’est qu’on est quand même légèrement beaucoup trop tordu sur les bords.
Aiko savait, depuis un moment déjà, qu’elle appréciait grandement Finn. Elle savait aussi qu’elle tenait à lui au point d’être prête à faire des choses qu’elle n’aurait jamais envisagé auparavant – rien que le fait d’avoir fait l’amour tout en éprouvant un petit quelque chose pour lui n’était pas dans ses habitudes. Mais ça allait au de-là de tout ceci, elle qui avait toujours fait passer en priorité son clan et les ordres du maître était prête à faire une entorse à son propre règlement, en faisant en sorte de faire glisser Finn en tête de sa liste de priorités. Mais bien sûr, elle n’irait certainement pas le lui dire. Ni à lui, ni à quelqu’un d’autre – surtout pas sa mère. Question de principes. Non pas que dire à son copain à quel point elle tenait à lui la dérangeait, seulement qu’elle préférait agir s’il fallait agir au lieu de simplement parler et faire des promesses stupides. D’autant plus que s’il ne pouvait exactement savoir jusqu’où elle serait prête à aller pour lui – bien au-delà du sacrifice de sa propre personne, vous l’aurez compris – il ne pourrait se croire supérieur à elle. Qu’on ne se méprenne surtout pas, Finn n’est vraiment vraiment vraiment pas ce genre d’hommes et Aiko n’en doutait pas un instant. Le seul truc, c’est que tout le monde pouvait le devenir et qu’une relation ne peut fleurir que si les deux savent perpétuellement que l’autre n’est pas encore totalement acquis, alors on se surpasse, encore et toujours pour l’impressionner pour lui plaire, pour le séduire une nouvelle fois – plusieurs fois mêmes – pour ne jamais être seulement amoureux mais toujours tomber amoureux, perpétuellement dans une pente menant aux sept cieux.

Jusque là, le comportement de son copain n’avait pas laissé penser une seconde la jeune femme que les sentiments qu’elle nourrissait à son égard n’étaient pas réciproques. Sérieusement, n’importe quel attardé qui les aurait vu en train de balbutier et de rougir, d’aborder le sujet puis de le fuit, d’y revenir au galop puis d’hésiter – bref, vous avez compris où je voulais en venir – aurait vu qu’ils étaient tous deux amoureux l’un de l’autre. Mais Aiko ne pouvait prétendre que Finn l’aimait car, s’il venait à lui affirmer le contraire, ce serait plus brutal encore que ça ne l’aurait été si elle n’avait pas espéré. Quant à ce qu’il devait penser, lui de son coté, eh bien, elle pensait qu’il devait avoir le même mode de pensée qu’elle. Mais après, allez savoir, le brun n’avait rien de prévisible. Surtout dans des situations qui, elle le savait, ne lui étaient pas habituelles. Pour elle non plus hein, ce n’était pas usuel.
Et s’il ne l’aimait pas ? S’il l’aimait mais qu’il n’arrivait pas à mettre de nom sur ce qu’il ressentait pour elle ? Bref, s’il lui disait que ce n’était pas réciproque ou qu’il se défilait, que pourrait-elle bien dire ou faire ? Continuer la mission ? Avec une atmosphère électrique et lourde, un oxygène irrespirable l’oppressant et un sentiment désobligeant qui alourdirait ses gestes ? Peut-être, oui. Parce que partir voudrait dire qu’elle ne saurait pas si la première personne dans sa liste de priorités allait s’en sortir indemne et que ça voudrait aussi dire qu’elle reviendrait au manoir bredouille – allez expliquer, vous, que vous interrompu une mission pour une discussion de couple – et son clan, soit la deuxième chose dans sa liste, la considérerait comme... Comme ce qu’elle n’était pas. Aiko n’était pas de ce genre, tous le savaient et elle-même n’hésitait pas à le faire voir.
Mais au fond, si elle mourrait en mission, par « accident », ce ne serait pas un suicide, n’est-ce pas ? Et elle n’aurait, de ce fait, pas à chercher d’autres moyens de... Ouais, au fond, les sentiments de Finn avaient intérêt à être réciproques parce qu’Aiko n’avait pas réellement envie d’être dépressive et d’avoir des pensées suicidaires – et elle pourrait tout aussi bien réchapper à cette mission, et s’acharner à en faire d’autres, nuits et jours, sans répit et finir par mourir. De toute façon, mourir dans cette mission serait bizarre, parce que Finn serait là. Et même s’il ne l’aimait pas, il garderait un œil sur celle qui fut – parce que ce ne sera certainement plus le cas si leurs sentiments n’étaient pas réciproques – sa copine, n’est-ce pas ?
Il fallait qu’il l’aime. Parce que ce serait trop terrible, trop affreux. Parce qu’ils étaient ensemble, censés être sur la même longueur d’ondes et qu’elle l’aimait. Question de relativité, de savoir-faire.
Ne lui restait plus que l’espoir de toute façon.

Finn avait exprimé de vive voix son doute du fait qu’il soit fait pour Aiko. Cette-dernière aurait réagi de bien des façons face à ce qu’elle considérait comme bêtise incommensurable. Elle aurait pu le gifler par exemple – elle ne l’avait fait qu’une seule fois mais ça avait drôlement bien servi pour remettre les idées du brun en bonnes et dues places – ou encore lui crier dessus parce que ça restait un excellent moyen de lui faire entendre raison.
Ou alors, elle aurait pu acquiescer simplement et mettre fin à cette discussion. Mais ça aurait été mensonge car elle sentait, elle i savait que Finn était l’homme, le seul homme fait pour elle.
Au lieu de toutes les réactions violentes qu’elle aurait pu avoir, elle se contenta d’embrasser brusquement son copain, brutalement au début, un peu plus calmement au fil du baiser. Elle ne savait pas s’il s’y était attendu, ne savait pas non plus s’il avait été surpris, incapable de garder les yeux ouverts pendant cet échanger, de réfléchir alors que leurs lèvres se retrouvaient enfin. Elle avait eu à la fois cette impression de le perdre et de le reconquérir en un seul échange, un seul toucher, un seul baiser. Mais pas que. Elle avait eu une autre impression : celle de ne jamais l’avoir perdu, celle de ne jamais le perdre. Et il y avait encore autre chose, sauf que ce n’était pas une impression mais bel et bien une certitude s’imposant à Aiko comme, qui plus est, une évidence ; l’amour qu’elle portait pour Finn.
Il avait répondu à son baiser, avait répondu à son empressement, avait répondu à cette tentative désespérée de la garder près d’elle, de taire ses doutes et avait, de surplus, transformé ce même désespoir en une détresse absolue pour le faire définitivement et radicalement taire.

Il avait glissé ses doigts dans la chevelure de braise d’Aiko et même lorsque leur échange fut rompu, sa main ne cessa de prodiguer de douces et agréables caresses à la jeune femme. Jeune femme qui eut un long frisson tel qu’elle retrouva un peu confiance en elle ; il fallait absolument qu’elle lui dise ce qu’elle ressentait pour lui. Elle lui dit être incapable de le protéger, fut gênée par cela et même déconcertée un court moment ; le monde était donc ainsi fait, avec un protecteur et un protégé, avec l’impossibilité d’inverses les rôles ? Elle s’en voulait réellement et le remord palpait dans sa voix. Pourtant, elle détestait faire preuve de vulnérabilité. Pas parce que ça lui donnait des allures de faibles ou que sais-je encore – elle se savait, en ce moment, forte et savait que la vulnérabilité n’attisait pas la faiblesse – mais uniquement parce que ça pouvait éventuellement inquiéter Finn et qu’elle n’aimait pas lui causer de soucis.
Vraiment pas.
Ce que lui rétorqua Finn déconcerta un peu plus encore Aiko. Comment ça, elle le faisait déjà ? Mais d’abord, de quelle protection parlaient-ils là, tous deux ?

Physiquement, tous deux étaient Baskerville et entraînés pour tuer. Tous deux savaient aussi qu’ils pouvaient mourir à n’importe quel moment, que ce soit dans un combat ou par accident – parce que Baskerville ou pas, résistants ou pas, ils n’étaient pas à l’abri du mauvais sort, combien même ils n’y croyaient pas forcément. Ils étaient parfaitement au courant que malgré leurs efforts les plus monumentaux, ils ne pourront jamais être toujours présents près de l’autre pour le protéger d’un quelconque danger. Ils avaient beau avoir suivi un quelconque entrainement depuis leurs plus tendres enfances, ils demeuraient, tous autant qu’ils étaient, des humains et non des Dieux, capables de souffrir, d’agoniser et de décéder. Finn était peut-être plus fort qu’Aiko niveau force physique, mais qu’en était-il de l’agilité, du maniement d’épées ? Qui était le meilleur dans ces domaines ? La jeune femme ne se posait même pas la question ; elle s’en fichait complètement. Mais en même temps, en parlant de protection, elle n’avait pas fait allusion aux missions ; déjà qu’ils n’avaient travaillé ensemble que deux fois hein. En fait, s’ils marchaient dehors par exemple et qu’un problème « mineur » surgissait, Finn serait plus apte à y faire face. Parce que... Oh, parce que c’était comme ça et c’est tout. Ouais, parce que c’était l’homme et qu’on aura beau dire, quelle que puisse être l’époque dans laquelle nous vivons, le fait est que l’home fait preuve d’un instinct protecteur envers sa compagne qui, elle, est plus encline à protéger ses enfants. Celui é découvert, c’est l’homme, scientifiquement moins vulnérable mentalement ; en bref, il est plus fort et pas la peine d’être saoul pour l’avouer.
Parlons-en donc, de ce mental. Qui, d’Aiko ou de Finn était le plus fort ? Bonne question. Ou pas, parce que là encore, ça n’avait strictement aucun intérêt. C’est juste que pour la jeune femme, le brun était d’avantage une figure protectrice qu’elle ne pourrait jamais l’être. Mais, qui sait, peut-être le protégeait-il d’autre chose. Un jour, ils aborderaient le sujet plus sérieusement. Un jour peut-être, oui.

Ce qu’il ajouta, en revanche, ne put que faire rire Aiko. D’autant plus que le ton sérieux du brun et son froncement de sourcils étaient deux facteurs de plus qui firent que la jeune femme réussit, malgré son angoisse de lui avouer ses sentiments, à rire. Sérieusement, depuis qu’elle était avec Finn – avant même l’officialisation de leur relation – la jeune femme ne remarquait plus trop remarquait  les autres hommes qu’elle croisait dans la rue et qu’elle ne reverrait peut-être même pas. Bon, elle remarquait tout de même les regards appuyés – exactement de la même façon dont elle remarquait les éclairs que leur lançait Finn – mais elle s’en fichait pas mal. Pas son copain, elle l’avait compris.
Elle hocha doucement la tête en lui souriant, parlant néanmoins d’un ton sérieux :

« Parfaitement, oui. Faudra juste pas compter sur moi pour te crier d’arrêter comme le ferait une fille effarouchée ; je t’encouragerai d’ailleurs volontiers à leurs taper d’ssus, ces imbéciles. »

Et encore une fois, malgré toute la frustration qui agitait Aiko et malgré aussi le sérieux de cette conversation, elle lui tira la langue. Pas qu’elle était sadique hein, juste... Baskerville. De toute façon, elle doutait du fait qu’être une dinde sur pattes plairait à Finn. Mine de rien, il avait un caractère fort. Avec elle, il était gentil et juste adorable, mais comme elle avait déjà eu le loisir de le remarquer, il pouvait faire preuve d’un répondant incroyable. Tellement qu’Aiko avait parfois uniquement envie de frapper du pied comme une enfant. Comme lorsqu’il lui avait dit que la harceler la persuaderait peut-être qu’il n’avait pas l’intention de la lâcher ; quand je vous disais qu’il avait du répondant, celui-là.
Et puis, après, perchée sur un tas de je ne sais quoi – mais on s’en fiche, n’est-ce pas – avec les mains de l’homme sur ses hanches et ses propres bras autour de son cou, elle dit à Finn qu’il était sexy lorsqu’il rougissait. En guise de réponse, il lui sourit doucement. Elle posa alors son index sur son front en lui rendant son sourire, sa tête inclinée sur le coté. Elle aimerait bien pouvoir lire dans ses pensées – non pas dans les, mais dans ses, tout à fait. Mais tout compte fait, pas tant que ça. Si elle préférait qu’il ne reste nul mystère quant à leurs ressentis l’un envers l’autre, elle favorisait en revanche l’once de mystère persistant au sein de leur relation. C’est ce qui faisait qu’ils ne cessaient de découvrir, qu’ils ne cessaient d’apprendre et cela garantissait à leur lien une durée assez longue.
Enfin, encore allait-il falloir qu’ils se disent s’aimer. Et, pour cela, encore fallait-il qu’il l’aime. Je vous dirai bien affaire à suivre si ça ne sonnait pas désespérément inapproprié, d’autant plus qu’elle n’allait pas tarder à le savoir. Normalement. Si elle trouvait le courage de lui avouer ses sentiments.
Adorable. Pourquoi il lui avait dit ça au juste ? Non mais c’est qu’il l’avait déjà fait et qu’il savait parfaitement bien que rien que le fait de lui faire un compliment réussissait à la faire rougir, d’autant plus quant c’était en rapport à ses joues rosies. Elle leva ostentatoirement les yeux au ciel, sachant pertinemment que son visage vers le rouge. Mais finalement, elle braqua son regard dans le sien, un air de défi palpable ; même pas gênée, na.
Alors que si. Mais bref.

Finalement, Finn déposa ses mains sur le cou de la jeune femme, peut-être dans l’espoir de la rassurer.
Ce n’est certainement pas en laissant les phrases inachevées qu’on dit de nous qu’on sait parler, n’est-ce pas Aiko ? Alors pourquoi tu te défiles de la sorte, ouvrant ta parenthèse complètement inadéquate alors que tu pourrais juste lui dire ce dont tu sembles si certaine.
Il sourit mais elle savait qu’il ne le fit comme ça, comme pour lui dire qui l’avait bel et bien tendu et lui signaler, au passage, que là, actuellement, elle était mal placée pour dire ça.
C’est fascinant tout ce que peut laisser transparaître un sourire, n’empêche.
Aiko voyait bien que Finn n’était pas plus calme qu’elle. Tous deux en lançaient pourtant l’illusion, comme si tout allait pour le mieux alors qu’une relation se jouait en cet instant. Il allait bien falloir qu’elle lui dise, et ce n’était pas tant qu’elle hésitait mais simplement qu’elle craignait les répercutions de ses actes. Il pourrait réagit de maintes et maintes façons, après tout. Si cela venait à être positif, il y avait de multitudes de réponses et, si cela venait à être négatif, il suffirait, au fond, d’un simple regard, désolé ou moqueur.
Mais pas moqueur. Même s’il ne l’aimait pas, il tenait à elle. Jusque là, elle l’avait toujours cru – même lorsqu’elle avait prétendu le contraire ce jour où ils s’étaient disputés, il y a quelques mois – et, plus que tout, elle savait qu’il tenait réellement à elle. À quel point, ce la n’était pas réellement important s’il ne l’aimait pas.
Mais il l’aimait, non ? Ce serait bête sinon, ce serait tellement... Drôle. Car oui, elle qui n’avait jamais eu à dire à qui que ce soit l’aimer de la sorte était pourtant sur le point de le faire – il faut, apparemment, un début à tout – alors s’il la repousserait, je pense bien qu’elle rirait.

Cette chose dont elle était certaine était que Finn ne pouvait qu’être fait pour elle, parce qu’elle était amoureuse de lui.
Virant vers le rouge pivoine, Aiko émit un petit rire sans vraiment faire attention à la réaction du brun. Parce qu’elle n’était plus très sûre de vouloir savoir ce qu’il allait dire.
Pourquoi ? Pourquoi n’avait-elle pas confiance en eux ? Si, elle l’avait, cette confiance. Il le fallait vraiment.
Les doigts de Finn se posèrent sur le menton d’Aiko et le relevèrent, allant faire rencontrer leurs lèvres. Il commença par l’embrasser avec tendresse, mais plus ça allait et plus le baiser devenait fiévreux, passionnant et fougueux. La jeune femme vint y mêler un entrain particulier, inclinant naturellement sa tête sur le coté en pressant ses mains sur la nuque de Finn, comme si leurs visages pouvaient être plus proches qu’ils ne l’étaient déjà. Chaque baiser avait une signification bien précise, et là, sans trop y réfléchir non plus, la jeune femme sentit parfaitement que ce baiser là réunissait tout ce qui avait pu se transmettre dans les précédents ; ils ressemblaient à chacun d’entre eux et c’est ce qui faisait qu’il était unique.
Bien sûr, elle aurait pu tout de suite être apaisée et se dire que cela sous-entendait forcément que les sentiments de l’homme étaient réciproques, mais non, elle ne fit que profiter du baiser et y répondre avec autant d’ardeur que possible.

Lorsqu’ils se séparèrent, Aiko ne savait sincèrement plus où se mettre. Il ne lui avait encore rien dit alors elle avait du mal à savoir comment elle se devait de réagir. Son regard n’avait pas – plus – quitté celui du brun et ses joues n’avaient toujours pas repris leur teinte habituelle. Que devait-elle faire ? Elle l’ignorait. Elle savait juste que ce n’était plus à elle de parler.
Cela étant, elle ne pouvait juste pas être apaisée. Même si elle aurait dû, avec ce baiser éloquent. Mais voilà, elle en était incapable. Il manquait quelque chose, il manquait des mots. Et Finn le savait parfaitement.
Les mains se posant sur ses épaules la ressaisirent tout de même un petit peu et elle cligna des yeux en entendant, pour la deuxième fois en peu de temps, le début d’une phrase qu’elle attendait avec la plus grandes impatience.
Tu, tu... Nié ? Qui sort ? De quoi est-ce qu’il parle au jus-...
Aiko n’eut pas le temps de se poser la question qu’elle se vit faire entrainer vers le sol avec Finn. Elle n’avait pas encore tout saisi, mais ses réflexes prenant le dessus, elle fléchit les jambes et se retrouva accroupie en face de Finn. La mission. Ceux qu’ils attendaient étaient sortis de la bâtisse. Elle avait complètement oublié. Et, pour le coup, c’était complètement irresponsable. Mais elle n’avait pas le temps de s’en vouloir. Elle changea de position, préférant s’asseoir sur ses tibias si je puis dire, de façon à ce que ses genoux soient contre le sol. Le brun avait levé une main vers son visage et lui caressait la joue alors qu’un air amusé transpirait de son regard et de ses paroles. Malgré sa tension, la jeune femme ne put s’empêcher de sourire doucement suite à cette remarquer.
Ouep, il s’était loupé trois fois et s’il ne parlait pas, là, elle risquait de l’épingler au sol. Tout juste. Et ce, quitte à déchirer un peu sacape présente sur le dos du brun.

Aiko, je t’aime.
Elle ne saurait dire quelle réaction serait la plus appropriée, au fond. Le truc, c’est que...
Le cœur de la jeune femme s’emballa et elle eut l’impression qu’il cessa de battre tandis que les rougeurs de Finn se reflétaient sur ses propres joues. Un long frémissement la parcourut et elle se sentit légère comme tout, apaisée d’un poids qui aurait manqué de la clouer au sol.
Elle se sentit planer, je crois. Ou un truc plus fort encore.
Juste heureuse. Aiko était heureuse, baignait dans un bonheur indescriptible. Les mots perdaient leurs sens, devenaient tellement dérisoires.
Elle souriait d’un sourire franc et sincère d’où découlait des traces de ce nouveau bonheur qu’elle goûtait. On aurait dit que cette réaction aurait pris des heures, alors que non, pas le moins du monde.
Aussitôt que deux secondes s’écoulèrent – bah oui, le temps que ça monte au cerveau – qu’Aiko se jeta littéralement sur Finn, le faisant basculer juste assez pour qu’il aille allonger et qu’elle se retrouve au-dessus de lui, tout sourire, allant joindre leurs lèvres en un baiser plus exceptionnel encore que le précédant, plus nouveau, plus apaisé.
La jeune femme aurait pensé que son cœur battrait moins fort, pas encore plus rapidement. Mais ce n’était pas pire hein.
Ses mains glissèrent sur le torse de l’homme et montèrent jusqu’à son cou alors qu’elle approfondit brusquement l’échange.
Et puis elle l’interrompit et lui reprit la parole alors qu’elle reste perchée au-dessus de lui.

C’était. Adorablement. Incroyablement. Divinement. A-d-o-r-a-b-l-e.
Toujours. Elle savait parfaitement qu’il avait du mal avec ce mot, que la dernière fois, il avait traduit ça, à sa façon : aussi longtemps que possible. Et ça, c’était encore plus adorable.
Mais parlons-en un peu plus, de ce toujours. Elle n’avait jamais réellement compris pourquoi Finn bloquait sur ce mot. Car au fond, c’était une promesse éternelle. Ça devait sans doute être cela.
Mais pourquoi ne craignait-elle pas l’éternel, elle ? Pourquoi ne craignait-elle pas de s’engager sur une pente escarpée ? Tout bonnement parce qu’il était avec elle, que son copain était avec elle, que celui qu’elle aimait était avec elle. Ce n’était plus un secret qu’elle avait d’avantage confiance en lui qu’en elle, mais ce en quoi elle avait encore plus confiance était eux. Ensemble. On pourrait essayer de les séparer, on pourrait creuser un fossé entre eux qu’ils se retrouveront. L’un finira par retrouver l’autre.
Toujours.
C’était une promesse qu’elle faisait silencieusement à Finn et qu’elle était prête à tenir. Aiko était apte à assumer chaque mot, prononcé ou pas à l’égard du brun.

« Tu es mon premier copain Finn et j’espère que tu seras le seul d’ailleurs. Je ne sais absolument pas comment était censée évoluer cette relation, mais... Je suis tout sauf déçue par le résultat. Je n’aurai jamais cru rencontrer quelqu’un comme toi, tu es vraiment unique et je t’aime. »

Le fait qu’il ait parlé de ce toujours prouvait, un peu plus encore, qu’il l’aimait sincèrement. Il était donc réellement prêt à faires ce genre de concessions ? Ca ne voulait peut-être pas dire quelques chose de bien particulier aux yeux du monde, mais pour elle, il était évident que c’était déjà un grand dans leur relation.
Elle aussi était prête à faire des sacrifices. Mais ce n’était pas le genre de choses à dire de vive voix, certainement pas. Lorsque l’occasion se présenterait. Parce qu’elle se présenterait, c’était à n’en surtout pas douter.
Elle lui caressa le visage du bout des doigts avant de se redresser en allant s’adosser au tas de truc bizarres et en attirant Finn à elle, lui prenant le visage entre ses deux mains en continuant de le caresser doucement alors que son sourire s’élargit. Amusée, elle s’exclama d’une voix teintée d’une malice palpable, nouvelle, infantile ; elle se sentait réellement bien en présence de Finn.
Il devait avoir des pouvoirs. Certainement.

« Et pour ce toujours, chéri, je te promets qu’on y travaillera. »

Pas qu’elle y travaillera ou qu’il y travaillera mais bien qu’ils y travailleront. Pas le choix, exactement.
Elle alla nicher son visage dans son cou en y déposant ses lèvres, ne laissant pas de bleu mais simplement une marque prononcée de son baiser. D’ici quelques minutes, on ne verrait plus rien, mais elle n’avait plus besoin de déposer de marque sur Finn pour savoir qu’il était sien. Pas qu’elle ne le referait pas cela dit.
Ce n’était pas tout mais il allait sérieusement falloir penser à faire cette mission, non ?
Il avait fallu une petite dispute pour qu’ils s’avouent enfin s’aimer. La dernière fois, elle lui avait bien dit de ne jamais oublier qu’elle était sienne, quoi qu’elle puisse faire. Et malgré son énervement momentané, elle n’avait pas cessé à un seul moment d’être sienne.
Elle posa un doigt sur les lèvres de Finn et lui tira la langue avant de coller son front au sien.

« On y va ? J’ai plus trop envie d’attendre de voir si quelqu’un est encore là-dedans et puis, j’suis pressée de rentrer chez moi. Avec toi, bien sûr. Je suis gentille, j’te laisserai même me donner un gage. »

Elle glissa sa main sur sa cuisse et coinça deux lames entre ses doigts gauches alors qu’elle caressa une énième fois le visage de Finn, sa mâchoire, ses lèvres... Elle avait encore du mal à croire qu’ils s’aimaient. Ou plutôt, qu’ils se le soient dis, parce que bon, ils s’aimaient avant aujourd’hui quand même.
Ça ne changeait pas grand-chose à leur relation. Tout en changeant énormément de choses. C’était un grand pas vers l’avant, vers l’inconnu. Et eux comme tous les autres humains ressentaient une crainte exaltante pour ce même inconnu.
Après tout, réellement, qu’allait-il changer entre eux deux ? Aiko venait de reprendre à surnommer Finn et ce-dernier n’allait certainement pas se départir de son caractère habituel. Ce n’était qu’un engagement de plus, un peu plus solennel, un peu plus fort ; il devrait y avoir d’autres étapes, certainement, mais pour l’instant, ça suffisait. Il ne fallait pas non plus trop en faire, trop en dire en une seule journée – en une poignée de minutes.
Finn et Aiko n’avaient pas à être « faits » l’un pour l’autre ; ils étaient ensemble et la jeune femme avait réellement l’intention de faire de son mieux pour qu’il le reste.
Elle ne voulait même plus cligner des yeux, même plus les fermer pour dormir ; ne voulait plus rêver. Parce que la réalité était tellement meilleure que tous les rêves qu’elle ne pourrait jamais faire.
Mais tout ça était bien réel, n’est-ce pas ?
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Finn Baskerville

Finn Baskerville
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Nom & prénom: Finn Baskerville
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty26th Juin 2013, 11:43

Où est-ce qu’ils vont aller tous les deux ? C’est une très bonne question. D’un côté, Finn ne veut pas y penser. Ils devraient tirer tout ce qu’ils peuvent du présent, parce qu’ils ne savent jamais s’ils verront le lendemain. Mais, d’un autre côté, quand il pense à Aiko et à un possible futur avec elle, il y a une petite voix qui lui siffle avec de plus en plus de force et d’insistance qu’ainsi, ils en viendront à être bloqués un jour. Par manque de prévisions, par manque d’objectifs même mineurs. Personne ne sait réellement si un lendemain existe. Les Baskerville ont peut-être un peu moins de chance de le voir, c’est tout. Encore qu’ils sont particulièrement résistants, c’est vrai. Mais ce qu’ils affrontent en est à la hauteur aussi. Qu’importe. Le fait est que, ici aussi, il se peut que l’homme cherche juste des excuses. Même s’il est encore incertain. Leur relation a plusieurs mois, certes, mais elle est finalement encore jeune sans trop l’être. Ils ont après tout eu le temps de tomber amoureux l’un de l’autre et si Finn est bien sûr d’une chose dans l’instant, c’est qu’il l’aime plus que tout. Est-ce que c’est réellement être amoureux, il ne sait pas car il n’a rien pour comparer après tout. Chacun a sa définition du terme, voilà la sienne. Après, en avoir pris conscience ne le laisse pas moins maladroit avec ces concepts nouveaux. Cependant comme il s’en sortait très bien en l’étant sans le savoir, il devrait s’en sortir aussi en l’étant et en le sachant. Du moins, il l’espère très fort, parce qu’aussi vrai qu’Aiko est la personne à laquelle il tient le plus, leur relation tient une place toute aussi conséquente dans la liste des choses qu’il aime. C’est indissociable.

Quand il la fait rire sans l’avoir voulu – mais bien content de l’entendre rire – il est un peu rassuré. Tout ira bien. En plus, même s’il ne l’avouera pas, l’entendre rire le détend. Quand il est avec elle, il a des fois du mal à se reconnaitre lui-même, tant elle lui tire certaines réactions qui lui sont juste complètement inhabituelles. Comme sourire à tout va. Ce n’est pas qu’il fait la tronche continuellement, c’est juste qu’il n’a personne à qui sourire – et le vit très bien, qu’on se rassure. Mis à part au boulot parce que sinon, les instances supérieures grondent. Et les instances supérieures ont malheureusement un monopole total du salaire obtenu en fin de mois. Et, la dernière chose dont il a besoin, c’est bien qu’on réduise son salaire. Passons, le contractant n’est pas en train de penser à toutes ces choses. Juste qu’il aime tellement l’entendre rire.

- Parfaitement, oui. Faudra juste pas compter sur moi pour te crier d’arrêter comme le ferait une fille effarouchée ; je t’encouragerai d’ailleurs volontiers à leurs taper d’ssus, ces imbéciles.

Et ceci, mesdames et messieurs, est une raison supplémentaire pour être amoureux d’Aiko. Elle l’encouragerait à leur taper dessus. Elle n’est pas géniale sa copine ? Lui trouve que si en tout cas.
Avançons un peu. Après l’avoir finalement faite rougir – le duo de tomates, c’est par ici – et qu’elle ait finalement lâché les mots, il finit par en faire de même. Par terre, derrière un objet massif non identifié, avec des gens méchants pas loin derrière, en pleine mission pour le clan. Mais elle ne s’est jamais plainte de son manque de romantisme – lequel des deux s’en plaindrait de toute façon ? – alors… De toute façon ce ne sont que des détails de cadre sans importance. Ils sont habitués à faire les choses n’importe où – et insérons ici une petite pensée pour les ruines du manoir Baskerville. Voilà où en sont les choses, ils s’aiment. Le « tu » et le « je » ne sont plus envisageables sans le « nous ». Et Finn n’a plus envie de faire sans ce « nous » aussi étrange cela puisse-t-il encore lui paraître. On ne dirait pas, mais une part de lui est complètement terrorisée de ce qu’ils viennent de faire, de ce qu’ils ont construit et de ce qu’ils construiront. La réticence ne s’est pas envolée, il l’a juste ignorée. Et ce parce que ce « nous » est plus fort. Parce qu’il s’est tellement attaché à Aiko, qu’il en est tellement amoureux, que reculer maintenant serait sauter d’encore plus haut. Reculer aurait mis un terme à coup sûr à leur relation. Tandis qu’avancer plus loin permet de la prolonger. Jusqu’à quand, il ne le sait pas. Mais dans tous les cas, elle se prolonge. Ce qu’il craignait tellement s’est réalisé et sans même qu’il ne s’en rende compte ; il est devenu dépendant. Le tour de force dans tout cela, c’est que le processus a été plus qu’agréable. Il est même tombé progressivement amoureux quelque part au milieu et continue d’ailleurs à le faire. Et pour ça, elle n’a rien eu d’autre à faire qu’être elle-même.

Le sourire qui étire les lèvres de la jolie rousse lorsqu’il lui confie qu’il l’aime est probablement l’un des plus beaux qu’elle ait pu lui faire, même s’ils le sont tous. Deux secondes plus tard, elle saute au cou d’un Finn qui n’offre absolument aucune résistance lorsqu’il l’accueille dans ses bras et les deux basculent au sol, leurs lèvres d’ors et déjà liées. Les mains de l’homme parcourent tout le dos de la jeune femme sans avoir d’autre but que de tenter d’évacuer l’empressement qui vient de les saisir. Et peut-être aussi le surplus de bonheur impossible à contenir. Ils auraient l’air tellement fin si quelqu’un les découvrait. Et puis, quand Aiko met brièvement fin à leur baiser, le contractant décide de reprendre la parole, avant que ce sujet ne se bloque à nouveau – même s’il le sera désormais beaucoup moins qu’il n’a pu l’être avant. C’est là qu’il avance le toujours qui est un concept si étrange pour lui. Toujours n’existe pas, à commencer par le simple fait qu’ils sont tous deux mortels. Toujours n’existe pas parce que le toujours de l’un ne sera jamais le toujours de l’autre, il y a peu de chances qu’ils disparaissent en même temps – et dans l’instant, il est hors de question de ruiner le moment en pensant à la mort d’Aiko ou à la sienne – tous les deux. En fait, toujours porte une notion d’infinité qui n’existe tout simplement pas et qu’il a du mal à appréhender. Toujours signifie qu’ils ne se quitteront jamais et, aussi fort qu’il ait envie que cela soit vrai maintenant, aussi fort qu’elle semble le vouloir aussi, qu’en sera-t-il dans un an, dans cinq, dans dix, dans vingt ? Bien sûr, c’est bien plus loin que la capacité de penser de Finn. Mais le principe y est. Maintenant, comme il n’est ni optimiste ni pessimiste – voilà l’un des avantages de ne pas penser à demain – il se contente de ne pas spéculer et de ne pas croire au toujours. Cependant comme elle y croit et qu’il n’en est pas à sa première exception pour elle, voilà. Tenter ne coûte rien, la chute n’en serait pas plus dure qu’elle ne pourrait déjà l’être de toute façon. Il est amoureux d’elle, alors un toujours de plus, un toujours de moins… Si cela peut faire plaisir à Aiko et tant que lui-même tente d’y croire, tout va bien.

- Tu es mon premier copain Finn et j’espère que tu seras le seul d’ailleurs. Je ne sais absolument pas comment était censée évoluer cette relation, mais... Je suis tout sauf déçue par le résultat. Je n’aurai jamais cru rencontrer quelqu’un comme toi, tu es vraiment unique et je t’aime.

Et vlan, le voilà qui rougit non pas à toute la liste de compliments tacites et directs qu’elle a pu lui faire, mais bel et bien à cause des trois derniers mots. Enfin, il ignore ce fait et lui sourit avant de reprendre plus tranquillement et moins longtemps les lèvres de la jeune femme. Elle aussi est vraiment unique, un seul coup d’œil suffit à s’en convaincre. Et comme il l’aime, à ses yeux, elle est unique parmi les gens tout aussi singuliers.
Leurs lèvres se séparent et, après de brèves caresses, elle se relève et l’enjoint à faire de même en l’entrainant un peu plus loin. Une fois debout, les caresses sur le visage reprennent et lui va occuper ses mains directement sous le haut de la jeune femme, juste sur son ventre et sans arrières pensées. Peut-être pas pour longtemps. Mais dans l’instant, il n’est question que, et uniquement que, de ce qu’ils viennent de se dire. La mission est à nouveau oubliée, au second plan. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une affaire de mission, tout est relégué au second plan quand la jeune femme est présente. Mission, boulot, tout. Ici, ils ne font pas réellement de tort au clan. Il n’y a pas d’urgence, ils ne se sont pas fait repérer et, même si c’était le cas, on ne leur a pas spécifié qu’il fallait être d’une discrétion absolue. Le but est réellement uniquement de récupérer ce qu’ils ont à récupérer et de se tirer de là. Rien d’autre. Maintenant, s’il était question de choisir entre leur couple et quelque chose de vital pour le clan. La question est très difficile. En prenant un contexte où il n’est bien évidemment pas juste question de reporter une sortie, mais bel et bien de quelque chose de très important qui les concernerait et, de l’autre, un ordre direct et urgent du Maître ; le choix serait délicat. Le devoir d’un côté, auquel ils sont tellement conditionnés depuis toujours. L’Abysse les a choisis après tout, leur fidélité à Glen est pratiquement sans limite. Et de l’autre côté, une personne toute aussi importante que le maître. Si ce n’est… Plus. En fait. Et que cela ne s’ébruite pas, mais il se pourrait bien que la jolie rousse passerait avant le clan. Avec néanmoins tout un tas de tentatives désespérées pour concilier les deux. C’est très égoïste, mais c’est comme ça. Quelle utilité il aurait en mission si son attention est entièrement ailleurs de toute façon ? Certes, ici aussi elle est ailleurs. Mais la mission sera faite et le sera efficacement, au final. Après tout, Aiko est ici. Il n’y a pas d’inquiétudes à avoir.

Il se demande bien à quoi elle pense lorsque son sourire s’élargit. La réponse lui vient bien vite de la concernée elle-même.

- Et pour ce toujours, chéri, je te promets qu’on y travaillera.

Il lui sourit. Ils peuvent bien y travailler, on travaille dans le présent après tout. Elle vient ensuite nicher sa tête dans le cou de l’homme qui la serre contre lui et réprime un frisson lorsqu’il sent ses lèvres sur son cou. Il lui murmure spontanément un « je t’aime », sans manquer de rougir juste derrière en se rendant compte de ce qu’il vient de dire. Saleté de détail. Mais d’où est-ce qu’il peut bien tenir ça ? C’est que c’en deviendrait presque gênant en plus. Bien content que la Baskerville ne puisse pas voir, il va néanmoins cacher une partie de son visage dans les cheveux flamboyants. Maintenant que tout cela est dit, il ne faudra pas compter sur lui pour le dire souvent. Du moins, tant qu’il continuera à rougir comme ça. Le dernier étant un fugitif.
Quand il l’enveloppe comme ça dans ses bras, elle lui parait, à tort – et il en a conscience –, plus fragile. Alors qu’étant Baskerville, même si sa carrure à lui reste plus imposante – sans toutefois égaler celle de certains, à côté il reste un poids plume – que celle de la jeune femme, si elle devait se prendre une balle à travers le corps par exemple, elle s’en remettrait. Et lui comme elle s’en remettrait de la même façon. Mais voilà, la sensation n’en disparaitra pas pour autant. Tout à l’heure il lui a répondu qu’elle le protégeait aussi, mais il n’y a pas que la protection physique. Même si elle reste une alliée de choix en combat – la protection physique peut jouer ici par exemple. Il se sent en confiance avec elle. Donc hors de danger, non pas parce qu’il est sûr de lui, mais bien parce qu’elle est là. Il lui expliquera tout ça un jour. Peut-être. S’il y pense.
Aiko relève trop vite le visage au goût de Finn, principalement parce qu’il n’a pas encore tout à fait décoloré. Lui qui espérait que cela passe totalement inaperçu, c’est raté. Tant pis, il n’y a qu’à faire comme si de rien n’était. Facile ! Par exemple, quand elle lui tire la langue, il n’attend pas pour venir l’embrasser, déplaçant gentiment le doigt posé sur sa bouche en venant entremêler leurs doigts pour déplacer la main féminine. Et puis, quand ensuite elle pose son front contre le sien, il lui sourit.

- On y va ? J’ai plus trop envie d’attendre de voir si quelqu’un est encore là-dedans et puis, j’suis pressée de rentrer chez moi. Avec toi, bien sûr. Je suis gentille, j’te laisserai même me donner un gage.

Il relâche la main qu’il tenait pour pouvoir vérifier ses dagues dans son dos, parce qu’elle a raison et qu’il faut bien s‘y mettre un jour. Ce faisant, un sourire amusé lui grimpe aux lèvres, la taquinerie qu’il a sur le bout des lèvres ne tardant pas à suivre :

- Tu reconnais déjà ta défaite ?

Et maintenant que leurs histoires de couple sont réglées - et passées avant la mission - ils vont pouvoir s'y remettre. Ou s'y mettre tout court si on est pointilleux et qu'on juge qu'ils n'ont encore rien fait, ce qui n'est pas tout à fait faux non plus. Ils n'ont pas foutu grand-chose, ça c'est sûr. Il n'y a plus d'autre bruit extérieur, la voie est donc libre. Ou du moins c'est ce qu'en conclut Finn, après deux secondes d’analyses intentes. Elle ne veut pas attendre, mais en fait, lui non plus. Il attrape donc la jeune femme par la main et l'entraîne à sa suite, direction la bâtisse. Elle aura son gage, ce soir. Quoi, il ne sait pas, mais elle l’aura. Peut-être même plus d’un, pour faire bonne mesure. Ce ne sont pas vraiment des gages puisqu’il final il va probablement exiger des câlins et il aime autant les recevoir qu’elle aime les donner. Hey, qui s’en plaint ? Pas lui !

Trouver un moyen d’entrer n'est pas bien difficile, la porte n'était pas verrouillée. Certains ici sont probablement trop confiants ou bien il reste du monde à l'intérieur. Qu'importe. Ils récupèrent ce pour quoi ils sont venus et hop, retour chez eux. Enfin, chez Aiko très exactement puisque visiblement la jeune femme ne souhaite pas rester seule après la mission. Ce qui n'est pas pour déplaire au contractant qui l'aurait invitée lui-même sinon. Et cela n'a rien à voir avec leurs déclarations, puisqu'il voulait déjà passer du temps avec elle. Voilà rien n'a changé en fait. Alors pourquoi est-ce qu'il a aussi conscience de la jeune femme à ses côtés ? Plus que d'habitude pour le coup. Il y a un truc, mais quoi. Oh, au pire il s'y fera. Cela ne l’empêche nullement de lancer l’air de rien, en passant la porte – ils rentrent comme s’ils étaient chez eux :

- Tu sais, la prochaine fois que tu viens dormir chez moi, tu peux laisser quelques affaires si tu veux. Pour avoir un change sur place, plus pratique.

Finn Baskerville, ou comment inviter sa copine plusieurs jours sans le dire et en contournant le sujet. Il réfléchissait un peu plus tôt au fait qu’ils ne se voyaient pas assez à son goût, alors voilà.
Après cela, il tâche de se concentrer un peu plus. Cependant, après deux couloirs et pas un bruit dans la maison, il juge que c’est plutôt tranquille – il est prompt au jugement, tout à fait – et coince Aiko contre un mur et l’embrasse sans préavis. Il paraît qu'il faut être prudent en infiltration. Discret aussi. Il paraît. Et dans l'instant il n'en a tellement rien à faire des il paraît. Aller embrasser Aiko c'est au-dessus de tout ça. Après, c'est sûr que ce n'est pas en la plaquant contre un mur qu'ils vont avancer. Ni en lançant des trucs comme :

- Ils devraient pas nous envoyer en mission tous les deux.

Entre deux baisers. Avoir enfin lâché qu’il l’aime ne change strictement rien non plus au fait qu’il ait très – trop – rapidement envie d’elle. Elle s’habillerait avec un sac que cela ne changerait rien à l’affaire. Aucune volonté, ce mâle, absolument aucune. Il pourrait faire un effort pour la mission, il va finir par traîner dans les pattes de sa copine sinon. Alors il ne la coince pas trop longtemps et lui rend sa liberté après un dernier baiser, se contentant d’expliquer son comportement – comme s’il le fallait vraiment – par un :

- Vous me plaisez beaucoup trop mademoiselle Baskerville.

Et avec un vouvoiement en plus. Uniquement pour s’amuser. Et tiens, c’est toujours drôle de constater qu’ils ont le même nom, alors que c’est normalement le propre des personnes du même sang. Ou des couples mariés. Chose qu’ils ne sont pas, dans un cas comme dans l’autre. En même temps, ce serait hyper glauque qu’elle soit sa sœur, il est bien content d’être fils unique. Passons. Il se fait violence pour se tenir tranquille et tâcher d’être un peu plus alerte. Ils cherchent quoi déjà ? Une vieille carte ou un machin du genre. Avec un peu de chance, les gens qui tiennent cette maison sont assez logiques et cachent ça soit dans un coffre, soit dans une bibliothèque. Dans un coin probablement poussiéreux et plein de toiles d’araignées. Et d’autres insectes non identifiés. Dans tous les cas, des choses qui ne mettront jamais leurs sales pattes velues chez Finn, parce qu’il traque les poussières avec une redoutable efficacité – qui amuse grandement son Chain. Passons. Ce n’est pas forcément la chose à faire, mais puisqu’il n’y a pas le choix, il ouvre toutes les portes qu’il rencontre. Jusque-là, rien. L’endroit n’étant pas immense, ils finiront par trouver. Et oh, un bruit.
Une seconde plus tard, l’instinct plus fort que tout, l’homme s’est déjà placé devant son amoureuse. Il réalise un peu tard, en espérant qu’elle ne le prenne pas mal, car il ne doute pas de ses capacités au combat. C’est ça, maintenant qu’il a réalisé qu’il tient à elle encore plus qu’il ne le pensait, il craint encore plus qu’avant. Magique comme tout est proportionnel. Et puis, fidèle à lui-même, il chuchote quand même à la jeune femme :

- Oublie pas que le premier qui se fait choper a un gage.

Comme c’est malin de s’être mis devant du coup.

- Et que si tu te blesses, j’insisterai pour te soigner jusqu’à ce que tu cèdes. Et tu cèderas.

Il termine cette déclaration-là par un grand sourire qui se veut amuser alors qu’il est en fait très sérieux et qu’elle doit probablement en avoir conscience. Mais qu’elle baisse donc sa garde devant les bandages s’ils doivent sortir, il ne l’attrapera que plus facilement. Il l’aime beaucoup trop pour la laisser blessée.
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty28th Juin 2013, 07:54



» I have a woman’s body and child’s emotions.

Aiko comprit sans pour autant l’accepter ou y penser sérieusement qu’elle était amoureuse de Finn lorsqu’elle nota quelques changements dans son propre comportement.
On sait que quelque chose se passe quand les modifications dans notre vie sont tellement imperceptibles qu’on n’y fait attention que lorsqu’elles s’amassent tellement que ça marque un changement bel et bien présent, pas oppressant en revanche si l’on ressent est de l’amour, cela dit. Notre Baskerville savait depuis un moment déjà que ce qu’elle ressentait pour Finn n’avait jamais été ressenti auparavant, que le comportement qu’elle avait avec lui était subtilement différent à celui qu’elle avait avec ses amants, ses amis, ses collègues. Elle savait parfaitement qu’en présence d’une quelconque autre personne, elle n’aurait jamais été aussi souriante et n’aurait jamais fait preuve d’un tel humour – oui, il demeurait moindre, mais c’était déjà une énorme avancée par rapport à ce que c’était auparavant. Lorsqu’elle avait connu Sora, elle s’était d’emblée bien sentie en sa compagnie. Et c’était ce sentiment, à quelques détails près, qui revenait avec Finn. Sauf que voilà, c’était un peu pareil mais en même temps, c’était radicalement différent.
Rien que le fait de savoir que brun était un Baskerville la mettait un peu plus en confiance. Elle se savait en sécurité avec lui et pas seulement parce qu’il faisait partie du clan ou parce que c’était un homme ; non, c’était simplement l’aura qu’il dégageait ou, du moins, celle qu’elle ressentait. Elle n’avait jamais été aussi consciente de la présence de quelqu’un dans sa vie. Elle savait parfaitement que la place qu’il occupait dans son cœur ne faisait que grandir, s’élargir et parfois, elle se demandait si elle serait capable d’éprouver autant d’attachement envers d’autres personnes tant ce qu’elle ressentait pour Finn était démesuré. En plus de se sentir en sécurité, elle se sentait incroyablement bien. Elle était réellement elle-même et elle n’avait aucunement besoin de faire semblant pour s’attirer la sympathie de l’homme. Mais expliquons un peu mieux ce détail. Disons qu’avec ceux avec qui elle travaillait le plus souvent – bizarrement, elle tombait fréquemment sur les mêmes équipiers pour ses missions à plus d’un – la jeune femme se voyait obligée de faire des concessions pour ne pas s’embrouiller avec eux à chaque fois. Entre autre, elle ne laissait pas libre cours à son caractère bien trempé. Mais cela étant, elle n’avait jamais hésité à remettre qui que ce soit à sa place. En bref, elle n’était pas gentille, pas méchante non plus, elle faisait son boulot et c’était tout, mais quand on la cherchait, elle redevenait elle-même. Entre autre, tout sauf une gentille bonne femme. Avec ses amants, elle faisait en sorte d’agir comme le voulait s
on compagnon du soir. Si ce-dernier était un gentil homme, elle se comportait tout aussi aimablement, usait d’une délicatesse propre aux femmes. Si, en revanche, elle tombait sur un mauvais garçon, elle reprenait aussitôt cet air aguicheur qu’elle arborait presque continuellement. Finn n’était pas un collège, alors elle n’avait jamais eu à retenir ses mots – retenir quelques noms d’oiseaux, si, lors de leur première dispute par exemple – et il n’était pas non plus un amant. Enfin, si on suit la définition exacte du mot, Finn était bel et bien son amant. Mais il avait finalement eu droit au titre de petit copain et désormais, bien que l’étant toujours, il était aussi et ce, officiellement, l’amoureux d’Aiko – parce que quand même, elle était amoureuse de lui depuis un moment déjà, simplement qu’elle l’ignorait, qu’elle pensait l’ignorer tout du moins. La jeune femme n’avait pas à se retenir de gueuler lorsqu’elle en avait envie, d’être brusque et violente dans ses gestes. Elle n’avait pas à prôner le statut de la femme dans la société, n’avait pas à dire et à répéter que c’était important ; au fond, Finn n’y était pour rien et elle n’avait jamais été victime d’une quelconque discrimination, alors elle s’en fichait pas mal. Elle n’avait pas besoin de ne pas être elle-même et faire trop preuve d’un de ses traits de personnalité reviendrait aussi à ne plus être elle-même. Quoi qu’il en soit, en compagnie de son brun, la jeune femme se sentait légère, en harmonie si je puis dire et de façon plus poétique. Le désir qui la consumait à peine leurs lèvres se trouvaient-elles n’était certainement pas comparable au désir qu’on avait réussi à lui faire ressentir, l’attachement qu’elle éprouvait pour lui n’avait rien à voir avec celui qu’elle avait pour des amis ou que sais-je encore, la confiance qu’elle plaçait en lui n’était simplement pas descriptible et puis, quelque chose qui n’était plus arrivé à Aiko depuis des lustres : elle était heureuse.

Non, il n’est pas dit ici qu’elle n’avait que très rarement était heureuse, seulement que son bonheur était de courte durée et ce, depuis quelques années déjà. Plus jeune, en omettant le caractère un peu trop sévère de sa mère et le fait que son père ne soit que très peu présent – mais cela dit, elle ne s’en était jamais plaint – Aiko n’avait rien eu qui pourrait la mettre d’humeur maussade. Mais avec la mort de son paternel, celle-ci même suivie de celle de sa sœur, elle ne pouvait plus réellement nager en plein bonheur. Pendant trois ans, elle n’avait rien fait d’autre qu’enchainer mission sur mission, amant sur amant, sans jamais laisser ses sentiments prendre le dessus, sans jamais laisser sa nostalgie l’envahir et sans jamais s’attacher émotionnellement. Et puis vint le trou noir, le passage dans l’Abyss. Ce n’est qu’après cela qu’elle s’ouvrit un peu plus aux autres et qu’elle rencontra Sora. Elle riait beaucoup avec lui mais lorsqu’ils se séparaient, le sourire qu’arborait Aiko ne demeurait pas bien longtemps sur ses lèvres.
Tandis qu’avec Finn, même après, bien qu’un peu déçue que leur rencontre s’achève – ce n’était jamais trop longtemps avec lui, de toute façon – elle ne cessait de passer et de repasser leurs moments passés ensemble en boucle dans son esprit, souriant à chaque fois, demeurant heureuse. Un véritable bonheur qu’elle ne pourrait décrire. Et, au fond, elle le savait depuis un moment mais refusait d’y penser, c’est c’quelle ressemblait de plus en plus à Anko. Celle-ci qui était toujours toute guillerette, un peu gamine sur les bords, débordant de vie. Aiko détestait qu’on dise qu’elle ressemble à qui que ce soit, pas même sa sœur, mais pour une fois, elle acceptait et accueillait plutôt bien cette remarque qu’elle s’était faite.

C’est que sérieusement, Aiko se demandait comment Finn pouvait bien l’aimer. Non pas qu’elle se rabaissait, qu’elle ne s’estimait pas à sa juste valeur, certainement pas.
Simplement que, sérieusement, quel genre de copine encouragerait son compagnon à engager un combat rien que pour taper sur ceux qui se sont un peu trop rincés l’œil ? Peut-être qu’une jeune femme modèle ferait déjà tout pour qu’on ne la remarque pas – entre autre, les jupes un peu beaucoup trop courtes et les décolletés, à laisser à la maison ou à ne même pas acheter, au mieux – et si, avec ça, quelques uns ne faisaient pas attention au bras auquel elle était accrochée, alors elle se débrouillerait pour que son compagnon n’engage pas de combat vain, puéril. Mais Aiko n’était pas une jeune femme modèle et Finn ne lui avait tout de même pas demandé d’être sa copine ne ignorant cela, n’est-ce pas ? D’ailleurs, lui non plus n’était pas du genre modèle. Pourquoi ? Ce ne sont certainement pas les preuves qui manquaient, mais Aiko avait surtout envie de relever celle où il n’avait rien trouvé à redire lorsque la jeune femme prétendit haut et fort qu’elle n’avait aucunement l’empêcher – au contraire, elle l’encouragerait même – à aller frapper ceux qui la regardaient avec beaucoup trop d’insistance.
Bref.
Son premier copain, oui. Parce qu’elle n’avait jamais envisagé de se mettre en couple avant Finn. Pas que c’était complètement inconcevable, simplement que ce n’était certainement pas une priorité pour elle. Elle n’avait jamais eu pour intention de tomber amoureuse par exemple. Mais maintenant que c’était fait, elle se disait que ce n’était pas si mal que cela.

Vint ensuite un petit jeu tactile habituel entre les deux Baskerville et les mains de Finn qui allèrent se déposer sur le ventre d’Aiko. Une Aiko qui eut un petit hoquet de surprise avant de se laisser aller au contact et d’insister un peu sur ses caresser, finissant par l’embrasser, ne résistant pas à la soudaine envie la prenant. Et puis, quelque part dans tout ça, il y avait eu de nouvelles rougeurs de la part du brun. Il devrait sérieusement penser à se maîtriser, parce qu’Aiko risquait de devenir accro.
Et une Aiko accro, c’est une Aiko qui fit tout pour que son Finny rougisse.
Elle aimait beaucoup être dans ses bras. Elle aimait aussi beaucoup nicher son visage dans le cou de l’homme. Et ce qu’elle préférait, c’était qu’il lui murmure quelques mots lorsqu’elle était dans cette position. Et lorsque ces mots ne sont autres qu’un « je t’aime » des plus affectueux, elle ne pouvait qu’en frissonner de la tête aux pieds, un sourire étirant ses lèvres, un léger baiser se déposant sur la tendre chair du cou de l’homme. Elle aussi, elle l’aime. Bien plus qu’elle ne pourrait jamais le lui dire, le lui prouver. Lorsqu’elle releva le visage, bien que quelques secondes à peine après, elle se faisait embrasser, Aiko eut tout le loisir de remarquer les rougeurs de Finn. Il allait réagir de la sorte à chaque fois qu’il lui dirait qu’il l’aimait ? Très bien, elle allait faire en sorte qu’il le dise plusieurs fois, na ! S’il voulait qu’elle arrête, il n’aurait qu’à ne plus jamais – jamais, ô grand jamais – la chatouiller.
Elle fut celle qui proposa de s’en aller et l’homme en sa compagnie lui relâcha la main pour vérifier ses dagues dans son dos tandis qu’elle glissait quelques doigts sur sa cuisse, au niveau de ses différentes lames. Simple réflexe.
Le sourire amusé qui s’attacha aux lèvres du Baskerville ne valait vraiment rien de bon. Et les mots qui se déversèrent de sa bouche le confirmèrent. Se renfrognant, elle lui répondit du tac au tac, les sourcils froncés, un sourire néanmoins omniprésent :

« Quand je pense que je voulais juste t’accompagner dans ta défaite. »

Il lui prit la main et l’entraîna dans la bâtisse. C’était drôle, ils pénétraient la bâtisse l’air de rien. Ils devraient faire un peu plus attention, cela dit. Se faisant intérieurement cette remarque, la jeune femme reprit un petit peu son sérieux. Mais juste un tout petit peu hein, parce que dès que le brun lui adressa la parole, étouffant un rire amusé.
Laisser quelques affaires chez lui ? Ouais. Mais. Pas de mais tout compte fait, elle le ferait certainement. Elle n’allait pas prendre tous ses trucs hein, juste le minimum vital : soit une tenue de jour, un truc pour dormir – parce que piquer les t-shirts de Finn, d’accord, mais ce n’est pas spécialement sexy et même si ça pouvait éventuellement l’être, la nuisette avait fait l’effet escompté sur le brun, alors bon – et sa brosse à dent. Oui parce que c’est super important, tout juste.
Elle ne répondit pour le moment rien du tout, préférant garder sa concentration. Mais c’était un effort bien vain lorsqu’elle se retrouva plaquée contre un mur, ses lèvres collées à celles de Finn. Le baiser n’eut néanmoins pas réellement le temps d’être approfondi vu que quelques mots furent prononcés de la part du brun. Brun qui revint vers Aiko de lui-même et qui, en plus, se fit attirer assez brusquement par celle-ci, pour échanger un nouveau baiser qu’elle approfondit cette fois-ci, glissant une main sur le col de l’homme pour ensuite caresser son cou tandis que son autre main allait à l’ascension de son autre, sous son haut. Elle se calma cependant assez vite, ramenant sagement ses bras le long de son corps alors que le baiser prenait fin.
Oh et un vouvoiement. En plus d’un compliment.

« Déjà, si je viens chez toi, je risque de ne plus décamper avant un moment, t’es sûr de pouvoir me supporter ? Et oui, ils ne devaient sincèrement pas nous envoyer en mission ensemble. »

Elle rit doucement – parce qu’ils étaient toujours en mission hein – avant d’aller lui murmurer un simple « Vous aussi, très cher » d’une voix mélodieuse.
Elle qui n’aimait pas vraiment vouvoyer les gens. Mais c’était pour la bonne cause voyons. Bon, mission maintenant.
Finn ouvrait toutes les portes alors que la jeune femme se remémorait qu’ils étaient censés chercher un bout de papier normalement. Manuscrit ou carte, Aiko l’ignorait mais si c’était quelque chose de valeur, ça ne devrait pas être à la portée de tout le monde mais, en même temps, il fallait que ça reste facilement accessible à son propriétaire. Elle allait dire à Finn qu’ils devraient chercher dans une sorte de bureau lorsqu’elle entendit un bruit.
Et c’est là qu’elle remarqua qu’elle avait réellement changé quelques unes de ses habitudes.
Finn s’était mis devant elle et au lieu de lui gueuler dessus, voir de le pousser ou, au moins de mal le prendre, elle se contenta d’esquisser un pas en arrière, une main sur la garde son épée, l’autre sur sa cuisse, effleurant ses lames du bout des doigts. Elle n’aurait habituellement fait le moindre geste de recul. Ce n’était pas son genre. Et ce n’était pas qu’elle avait peur sur le coup, seulement qu’elle laissait effectivement Finn prendre les devants. Alors qu’au fond, s’il venait à être blessé parce qu’il l’avait protégée, elle n’aimerait vraiment pas. Et puis, ça n’allait pas arriver, n’est-ce pas ?
Se rattrapant cependant, elle ramena son pied à la même hauteur que l’autre, les sourcils froncés. Sourcils froncés qui se virent haussés lorsque Finn lui rappela l’histoire du gage. Bah, qu’est-ce qu’il fichait devant elle alors ? Il était drôle, son copain. Avis aux prétendantes, bien sûr. Oh et, petite remarque en caractères gras, grands et rouges : il est pris, plus disponible, rien, nada, niet.
En revanche, suite à sa deuxième déclaration, la jeune femme leva les yeux au ciel. Non, si elle venait à être blessée et que Finn voulait la soigner, elle ne cèderait pas. Juste, pourquoi est-ce qu’elle doutait elle-même de ce qui devrait sonner comme une affirmation ? Ouais bon, la meilleure solution restait encore de ne pas être blessée. Ce n’était qu’une mission d’infiltration après tout, n’est-ce pas ?

Un homme fait irruption à l’autre bout du couloir, habillé d’un costume gris, les cheveux virant vers ces mêmes tons. Aiko murmura « un civil » sans réellement s’en rendre compte. Il défigura les deux Baskerville et à peine eut-elle amené sa main à sa ceinture, ses doigts effleurant son arme à feu, la jeune femme se saisit d’une de ses lames pour la lancer vers la cuisse de sa cible. Il cria, bien sûr, jura aussi. Un coup de feu fusa néanmoins, bien que ratant les deux jeunes gens, l’homme ayant été déséquilibré. Aiko fit volte face, sachant que Finn se débrouillerait pour faire taire l’intrus – je vous l’accorde, ce sont eux les intrus.
Aiko crut entendre des petits sanglots, mais pas sûre, elle ne s’attarda pas sur cela.
Alors cette maison appartenait à de simples civils ? Elle aurait dû s’en douter. Elle regarda les marches qui menaient au deuxième étage mais décida d’abord d’ouvrir la dernière porte. Elle tourna la poignée mais nota que c’était fermé. Elle lança un regard à Finn avant de faire encaisser à ladite porte un coup de pied qui suffit à l’ouvrir. Elle se retourna une seconde fois vers son copain mais son regard se posa derrière lui, sur une petite carrure tremblotante, sur les genoux, toute rouge et pleurant silencieusement. Aiko s’approcha vivement d’elle.
Une gamine. Il avait fallu qu’ils tombent sur une gamine. Et cette petite aux cheveux orangés et aux yeux aussi bruns que ceux de la jeune femme donnèrent l’impression à cette dernière d’être confrontée, non pas à elle-même, mais à sa sœur. Allez savoir pourquoi, elle ne lui ressemblait pourtant pas particulièrement. Elle avait dû suivre son père parce que ce dernier n’avait pas semblé préoccupé par le sort d’une autre personne, alors il savait qu’elle était en lieu sûr. Ou, tout du moins, qu’elle était censée y être.
Aiko, à genoux, prit la fillette dans ses bras en lui murmurant quelques mots, sans elle-même être sûre de ce qu’elle avançait. Finalement, elle se releva en gardant la petite à ses bras alors qu’elle se tourna vers Finn.
Avait-elle un quelconque instinct maternel, elle aussi ? Ce serait amusant comme idée.

« Sans commentaire s’il te plaît. »

Elle s’arrêta à la hauteur de Finn après lui avoir lancé cette phrase et l’embrassa doucement avant de lui sourire, la petite avachie sur ses épaules. Elle pénétra dans la pièce – qui s’avéra être un bureau – qu’elle venait d’ouvrir et déposa la fillette dans un coin. Elle se recroquevilla sur elle-même sans dire un mot.
Aiko se mit à chercher dans les tiroirs, feuilletant les dossiers sans pour autant les lire, se décourageant cependant bien vite. Elle s’assit à même le bureau en croisant aussi bien les jambes que les bras.

« Il y a des chances que ce qu’on cherche soit à l’étage. Ça commence à m’ennuyer tout ça. »

Elle posa son regard sur la fillette qui ne faisait pas un bruit. Elle n’aurait pas dû la ramener ici. D’autant plus que les ayant vus, il allait certainement falloir la tuer. Aiko avait déjà tué des enfants, seulement que ça semblait... Différent.
Elle tendit le bras vers Finn pour qu’il vienne à elle et finit par l’embrasser simplement, nouant ses bras autour de son cou, son esprit se vidant un court instant de la bêtise qu’elle avait commise.
Enchaînant les baisers, un bruit finit par se faire entendre, suivit de plusieurs cris. Le reste de la famille avait débarqué, les gardes aussi peut-être. Le regard de la rousse se posa d’emblée sur l’enfant qui releva vivement la tête, prête à bondir sur ses pieds. Étouffant un juron, elle poussa légèrement le brun en arrière en allant s’accroupir près de la petite pour lui demander gentiment – ou pas, c’est à voir – de se calmer. Elle baissa les yeux en posant la paume de sa main contre son front, son coude reposant sur sa cuisse.
Et puis, dans un souffle chaud :

« Hey Finn, on fait quoi maintenant ? J’aurai dû m’occuper de la petite dès le début... Désolée. »

Elle se mordit la lèvre inférieure en se relevant, déglutissant faiblement. L’excuse avait été murmurée, balbutiée. Aiko, gênée, se sentait de surplus coupable.
Soit se débarrasser des autres, à coté et de la petite au passage et puis chercher tranquillement leur truc, soit s’infiltrer réellement et très discrètement sans faire de massacre. Mais, dans tous les cas, la gamine n’allait pas s’en sortir, elle causerait beaucoup trop de risques au clan.
Aiko s’adossa à la porte, les mains derrière le dos, cherchant une solution en même temps qu’elle se fouettait mentalement. Et un fouet avec des épines s’il vous plaît.
Elle ne s’était jamais laissée prendre par les sentiments avant aujourd’hui. Et c’était affreux comme sensation. Complètement dégueulasse de prendre en pitié un gosse.
Pour le coup, elle s’en remettrait au jugement de Finn. Elle posa son regard sur lui en soupirant, un sourire amer sur les lèvres, le regard assombri par une irritation entièrement dirigée contre elle-même.

« T’aurai dû avoir une copine un peu moins... »

Moins ? Moins humaine ? Moins vulnérable à la vue d’une enfant ? Moins stupide ? Moins irresponsable ? Plus Baskerville ?
Elle était comme ça et c’est tout. Et Finn le savait autant qu’elle, si ce n’est plus.
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Finn Baskerville

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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty2nd Juillet 2013, 12:53

Il y a un truc entre eux et les missions. Très sérieusement, deux missions, deux embrouilles - qui finissent bien néanmoins et heureusement. Et comme on dit, jamais deux sans trois... Enfin, ils n'en n'ont même pas terminé avec celle-ci. Si on met de côté leur tendance à plus se préoccuper de l'autre que de la mission, ils sont plutôt efficaces. Du moins, la première mission a été menée à bien, une fois qu'ils s'y sont attelés. Celle-ci ne devrait pas être trop différente. Et puis, Finn est bien content d'avoir autre chose à penser que ses propres sentiments, même s'il n'y a pas grand-chose à en penser. C'est là et puis c'est tout, pourquoi, comment, depuis quand, il s'en fiche au fond. Tout ce qu'il sait c'est que c'est là et qu'il aime ça. Quand bien même le concept lui semble étrange et particulier, parce qu'il n'a jamais ressenti ça auparavant, que c'est neuf et que ça sort tellement de nulle part. Pour sûr, il ne s'y attendait pas, la relation allait où elle allait, sans but. Ce qu'elle n'a toujours pas d'ailleurs, mais ce ne serait pas aussi naturel si elle en avait eu un. C'est fou de se soucier d'un autre à ce point. Au point que cet autre puisse influencer le comportement, les pensées, peut-être bien le point de vue et les croyances avec. Tout, en fait. Puisque l'autre devient inclus dans l'existence et qu'il n'est plus pensable de prendre d'importantes décisions de vie sans consulter cette autre personne. Pour obtenir un avis, au mieux une approbation, mais surtout parce que les existences sont liées. Très effrayant tout ça, très très très effrayant. Ne pas penser à la suite, c’est aussi diminuer l’ampleur de tout cela, parce que lier sa vie à celle de quelqu’un d’autre de cette manière, c’est tellement énorme. Mais en même temps tellement grisant. La femme qu’il aime est géniale, cela ne peut qu’être bien.

Beaucoup savent ce qu’ils cherchent chez l’autre, mais pas Finn. Principalement parce qu’il ne cherchait pas, pour commencer. Cela facilite grandement les choses. Maintenant, il se rend bien compte qu’il apprécie plus certains gestes, certaines intentions que d’autres et, sans chercher à en faire une liste pour autant, il apprend un peu à se connaître lui-même au passage. A presque vingt-et-un ans, il n’est jamais trop tard comme on dit. Par exemple, il adore tout simplement leurs échanges de piques. C’était déjà le cas avant, sauf qu’elles ont depuis peut-être gagné un côté plus taquin en plus. La répartie de la jeune femme l’amuse grandement, quand elle ne le désarçonne pas tout simplement – et cela peut sembler étrange, mais il aime ça aussi. Elle le surprend ainsi régulièrement avec des phrases auxquelles il ne s’attendait pas le moins du monde et il aime être surpris quand c’est par Aiko. Ici, elle se renfrogne après qu’il ait parlé. Il est question de compétition et il vient d’insinuer lourdement qu’elle allait perdre, après tout.

- Quand je pense que je voulais juste t’accompagner dans ta défaite.

Le sourire du contractant s’élargit. Entreprenant alors de remonter la capuche de la cape sur la tête de la jolie rousse, il réplique :

- Avec la couleur de tes cheveux, tu te feras griller la première de toute façon.

Dit-il avec une cape rouge sur le dos. Il n’y a pas à dire, les Baskerville ne sont pas habitués à la discrétion. Ceci étant dit, il aime beaucoup la couleur des cheveux de la jeune femme, cela n’a rien à voir. Il fait ensuite rapidement de même avec sa propre capuche avant d’entrainer la jeune femme à l’intérieur, dans ce qui doit être l’une des méthodes les moins discrètes possibles. En fait, moins discret serait probablement d’entrer de la même façon, mais en s’annonçant le plus fort possible avec. Pour être sûr d’avertir tout le monde, s’il en reste. C’est déjà une chance en soi que la bâtisse, bien que située dans la capitale, ne se trouve en fait qu’à sa périphérie. Avec donc moins de circulation autour.
Et puis, une fois dedans, ils ont vite fait de se déconcentrer de la mission pour en revenir à l’autre. C’est réellement plus fort que le brun, il en revient toujours à elle avant même de s’en rendre compte, à croire qu’elle manipule ses pensées. Ce qu’elle ne fait pas, d’abord parce qu’elle ne peut pas et ensuite parce qu’on ne manipule pas les pensées de Finn Baskerville. C’est comme ça, tout à fait. Au moins, son obsession pour elle a maintenant un nom, être amoureux. Comme ça, il ne pourra plus se demander ce qu’il lui arrive, ce qui n’en rend pas moins le fait déconcertant.
Si lui s’était « contenté » d’embrasser sa copine, elle, en revanche, a d’autres idées en tête. Qui ne durent cependant pas bien longtemps, comme si elle se reprenait à mi-chemin. Une partie du brun en pousserait presque un grognement frustré tandis que l’autre en est reconnaissante. Il ne l’aurait pas arrêtée lui-même. Pourquoi est-ce qu’ils n’ont pas pu être normaux pour une fois et se déclarer leur amour sur le canapé du salon d’un des deux ou dehors, sous un arbre ou un truc du genre ? Bref, sur leur temps libre. Mais non, pas moyen. En même temps, ils auraient peut-être fait autre chose que parler, sur ce canapé. Et peut-être sous cet arbre aussi. Intenables. Bah, vaut mieux ça que le contraire.

- Déjà, si je viens chez toi, je risque de ne plus décamper avant un moment, t’es sûr de pouvoir me supporter ? Et oui, ils ne devaient sincèrement pas nous envoyer en mission ensemble.

La dernière phrase fait brièvement rire le Baskerville. Ah bah ça. Et pour la première, une pensée furtive lui souffle rapidement qu’il pourrait tout aussi bien l’inviter à vivre avec lui. Pensée qui est bien vite muselée puis jetée dans une partie isolée de son cerveau. C’est que ça commence à aller trop vite pour lui là-haut. Doucement, sinon il ne suivra plus. Mais pour en revenir à la phrase d’Aiko en elle-même, si elle veut « ne plus décamper avant un moment », c’n’est pas lui qui l’en empêchera. C’est ce qu’il pense très fort en répondant :

- Viens et on verra bien.

Il a un sourire sur les lèvres qui indique qu’en fait il pense que oui, sans hésitations, mais qu’il ne perd pas le nord – pour une fois – et qu’il veut l’avoir pour lui tout seul plusieurs jours de suite. Et il l’aura, tôt ou tard, kidnapping à l’appui si besoin ! Après tout, qui mieux qu’un Baskerville peut enlever un autre Baskerville ? Même Pandora n’y arriverait pas aussi bien. De toute façon on s’en fiche de Pandora, qu’ils restent donc où ils sont, ils y sont très bien.
Après cela elle répond en le vouvoyant à son tour, chose qui fait doucement rire le brun, parce que c’est aussi amusant quand c’est elle qui s’en sert. Est-ce qu’il l’a vraiment vouvoyée un jour ? Impossible de s’en rappeler et rien que de l’imaginer n serait-ce qu’un instant lui fait tellement bizarre qu’il préfère penser que non, il ne l’a jamais vouvoyée de sa vie. Tutoyée direct à leur première rencontre. Ils ont pratiquement le même âge après tout. Et puis… Et puis c’est tout. C’était un étrange sujet de pensées de toute manière. Vouvoyer Aiko pour de vrai ? Naan, pas possible. Sujet clos, la réponse est trouvée.

Sur ce, Finn s’est donc mis à ouvrir toutes les portes à sa portée, ayant fermement décidé qu’il n’y avait plus personne là-dedans. Et que si, par malheur, c’est faux, eh bien il profitera de la surprise pour les mettre hors d’état de leur nuire. Ce qui peut aller du simple assommage à un abattement pur et simple. Radical mais efficace. Enfin, un certain nombre de personnes sont sorties peu avant. S’il reste quelqu’un, ce sont probablement des domestiques. Et Finn n’a encore jamais eu peur d’un balais, peu importe qui le brandissait. Et toc.
A priori ils chercheraient donc quelque chose d’ancien, qui se trouverait dans un bureau ou une bibliothèque, logiquement. Pas forcément protégé, si les propriétaires n’ont pas conscience de sa valeur et ne le gardent jalousement que parce que le papier est jaune et sent le renfermé, accompagné d’autres antiquités ; il se peut qu’il ne soit même pas spécialement caché. Cela étant, comme ils ne savent pas où se trouvent le ou les possibles bureaux, pas plus que la ou les possibles bibliothèques, eh bien… Il ouvre tout. Sur le plan logique, il n’y a pas d’incohérence. Après, on pourra toujours reprocher les méthodes pas tellement réfléchies.
Et puis il y a eu du bruit. Extérieur et non pas causé par l’homme ou sa compagne. Eh, au moins, cela ne venait pas d’une des pièces qu’il a ouvertes. Bref. Il s’est mis par réflexe devant la jeune femme. Geste qui n’a pas d’autre logique que celle de vouloir la protéger parce que c’est plus fort que lui. Il est juste comme ça, surprotecteur. Heureusement qu’elle ne le prend pas mal et le laisse même faire, alors qu’un homme apparaît au bout du couloir. A le voir, il n’est rien d’autre qu’un simple habitant de la maison. Un noble, avec une arme à feu don la balle qui en sort loupe les deux Baskerville, grâce à Aiko qui a vite eu fait de lui lancer une lame dans la cuisse. Evidemment la jambe touché lâche et il tombe à terre de ce côté, sans manquer de jurer très fort. S’il reste du monde ici, tout le monde sera averti. Le couple n’a dès lors plus le temps d’aller tranquillement. La jolie rousse file donc reprendre leur tâche et son camarade ne perd pas de temps à aller à la rencontre de l’homme vociférant tout un tas d’insultes qu’on ne penserait pas un jour entendre sortir de la bouche de ce qui semble pourtant être un homme bien éduqué. Les apparences sont souvent trompeuses finalement. Finn a tôt fait de lui écraser le poignet de la main tenant l’arme pour la maintenir à terre avant que l’homme n’ait l’idée de lui tirer un coup à bout portant, sans oublier de le faire taire de l’autre main. Cependant, il décide de ne pas le tuer, préférant à la place rapidement le bâillonner puis lui lier les mains – des fois qu’ils ne trouvent rien eux-mêmes, il pourrait leur être alors utile. Pas la peine de s’occuper des pieds, avec une jambe inutilisable, ce n’est pas comme s’il irait bien loin. Et puis le Baskerville récupère l’arme à feu après avoir vérifié qu’il reste quelque chose dedans, puis l’avoir glissée dans une poche. On ne sait jamais, des fois que la maison soit en réalité encore bien peuplée. Sur ce, il prend quand même soin de déplacer l’homme gigotant dans la première pièce venue, histoire qu’il ne donne pas leur position immédiatement. Même si cela leur permettait de gagner cinq secondes, ce seraient toujours cinq secondes pendant lesquelles il peut se passer plein de choses.
Ceci étant fait, le brun s’en retourne vers Aiko, pas spécialement pressé pour autant. Bien qu’il commence à ressentir le stress d’une vraie mission – parce qu’au départ, il faut avouer qu’il ne voyait pas tant cela comme une vraie mission – la pression n’est pas encore tout à fait présente. C’est là qu’elle défonce tranquillement une porte, faisant hausser un sourcil à son copain devant la force employée. Néanmoins, sans un regard en arrière pour s’assurer que personne n’est encore là, il suit la jeune femme. Qui lui passe rapidement devant en sens arrière sans un regard, amenant Finn à se tourner pour constater qu’elle s’est tout simplement pratiquement précipitée sur une enfant. Une gamine aux vifs cheveux roux, visiblement terrifiée mais cela n’a rien d’étonnant. Ce qui est plus étonnant, c’est qu’elle soit ici, la logique aurait voulu qu’elle file se cacher. Mais les enfants et la logique…
La jeune femme se relève ensuite avec la petite dans les bras, venant ensuite vers son copain pour l’embrassé après lui avoir dit :

- Sans commentaire s’il te plaît.

Il hausse les épaules. Bah… Ok. De toute façon il n’y a pas de commentaire à faire, elle prend en pitié une enfant si elle veut. Ou en affection. Ou en peu importe le nom que porte ce truc qu’ont tendance à avoir les femmes avec les enfants. Pas qu’il en fera la remarque à voix haute pour le coup, parce qu’il ne veut pas prendre un coup comme la porte. Et puis, c’est mignon au fond. Bref, cette pièce, donc. Un bureau, ça c’est pratique. Sans plus trop s’intéresser à l’enfant, Finn va donc commencer à fouiller tiroir après tiroir, ne manquant pas à chaque fois de vérifier s’il n’y aurait pas un double fond. La quête est particulièrement inintéressante et, visiblement, sa compagne en pense autant puisqu’elle abandonne assez rapidement et vient se poser sur le bureau. Bras et jambes croisés, comme ça c’est clair. Chose qui fait doucement sourire Finn, sans trop savoir pourquoi. Une Aiko agacée par l’ennui en pleine mission, c’est assez amusant à voir d’après lui.

- Il y a des chances que ce qu’on cherche soit à l’étage. Ça commence à m’ennuyer tout ça.

Ce à quoi il réplique quelque chose de tout bête, tout en finissant un dernier tiroir :

- Plus vite on en aura terminé, plus vite on pourra rentrer. On devrait p’têt interroger l’autre type de tout à l’heure, il est vivant.

Enfin ça, c’est si personne ne se pointe entretemps. Il faut un peu de temps pour interroger quelqu’un qui sera probablement récalcitrant.
Finn allait s’attaquer aux étagères lorsque sa copine décide de porter son attention sur lui et de l’inviter à la rejoindre. Les étagères n’ont juste aucune chance face à cela. Aucune. Alors mission et étagères sont mises de côté pour aller dans les bras de la jolie rousse et répondre à ses baisers. Ils restent ainsi en ayant tout oublié du reste, du cadre et même de l’enfant qui sanglote dans un coin pendant un instant. Jusqu’à ce que la réalité se ramène brutalement à eux. La maison n’était définitivement pas vide, combien de gens peuvent bien se trouver là-dedans ? Pas qu’il ait l’intention de vérifier. Evidemment, derrière la gamine se met à pleurer plus fort et en une poignée de secondes, Aiko se retrouve à essayer de la calmer. Le brun risque quant à lui un coup d’œil discret dans le couloir, pour constater que le tapage ne vient pas de là. Mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils auront beaucoup de répit. Néanmoins, il revient vers sa compagne. Ils sont deux Baskerville, ils peuvent bien s’en sortir face à une famille de civil. Si tant est qu’il n’y ait que des civils.

- Hey Finn, on fait quoi maintenant ? J’aurai dû m’occuper de la petite dès le début... Désolée.

A nouveau, le contractant ne fait que hausser les épaules. La disparition de la petite en a peut-être alerté certains, mais il va sans dire que le coup de feu de plus tôt a probablement largement fait le travail avant. Ça et le non-retour de l’autre homme bâillonné dans une pièce. Aiko n’a rien dont elle doive être désolée. Maintenant, il faut surtout trouver une solution et vite. L’homme de tout à l’heure ne peut plus leur nuire, il lui manque une jambe. Et son arme, au passage. La gamine… C’est vrai qu’il ne faudrait pas sous-estimer une enfant, ils ont parfois des gestes inconscients et inattendus. S’il est sûr qu’elle ne pourrait tuer aucun d’entre eux, elle pourrait en revanche donner à d’autres l’occasion de le faire. Mais, d’un autre côté, une enfant est le bouclier parfait contre le reste de la famille. Est-ce qu’ils oseraient tenter de tirer quoi que ce soit, tenter le moindre geste brusque, en sachant que leur toute jeune fille est en danger de mort ? La plupart des gens n’oseraient jamais. De surcroît des civils, certainement pas habitués à une situation pareille et c’est tant mieux pour les deux apprentis cambrioleurs. Néanmoins pas un seul moment dans ses raisonnements éclair Finn ne se dit qu’ils ont été vu et que cela peut compromettre leur identité. Ils sont dans un autre pays, loin de Réveil, ces gens ne croient probablement pas aux Baskerville et les prendront sûrement pour un duo de cambrioleurs avec des soucis dans leur tête pour se promener avec une grande cape rouge sur le dos et puis c’est tout. Les chances que ces mêmes personnes parviennent à les retrouver à Réveil sont quasi nulles. A la limite, massacrer toute la famille attirerait même plus l’attention sur eux que de laisser ces gens en vie. Parce qu’alors, ils seraient recherchés. Ici, pour un « simple » vol, où peut-être ils ne verront même quel objet s’est envolé, que risquent le couple ? Rien. A cette époque, rien.
Bref, ces dernières réflexions sont très vites faites en réalité et le Baskerville répond donc en s’approchant d’Aiko :

- Maintenant on poursuit la mission et on la mène à bien. Le type de tout à l’heure, je ne l’ai pas tué non plus. Juste bâillonné et enfermé dans une pièce au hasard. Avec sa jambe en moins, il n’ira nulle part.

Le regard qu’elle lui jette ensuite tord un peu l’estomac du plus âgé. Elle a l’air de tellement s’en vouloir alors que lui, à côté, s’en fiche. Non pas de ce qu’elle ressent, bien sûr, mais que la fillette vive ou meure. Que l’adulte de plus tôt subisse le même sort. Et que tous les gens de la bâtisse aussi, par la même occasion. Que leurs visages à tous les deux aient été vus, il s’en fiche aussi, parce qu’il pense très sérieusement que le clan ne risque rien. Ce ne serait pas la première fois qu’il se fasse choper en mission d’infiltration et parte sans faire de victime. Tout ce qui lui importe, c’est de mener cette mission à bien. Et, la seule personne dont il se préoccupe, c’est d’Aiko. Le sort des autres l’indiffère complètement. Alors il s’approche d’elle et pose une main qui se veut rassurante sur sa joue.

- T’aurai dû avoir une copine un peu moins...

Il l’embrasse sur le front. Des fois, elle devrait se prendre la tête autant que lui : c’est-à-dire pas du tout. Elle y gagnerait en tranquillité d’esprit. Et lui gagnerait à se prendre la tête un peu plus, ça lui éviterait des ennuis.

- Moins quoi ? J’veux pas que tu sois moins quoi que ce soit.

Le « c’est comme ça que je t’aime » meurt sur ses lèvres, étouffant efficacement le rougissement dans l’œuf. Il en a déjà dit beaucoup aujourd’hui – deux, tout à fait – et il finira par ne plus se reconnaître s’il continue. Et puis, pour le coup, il serait bon pour leur survie à tous les deux de mettre les sentiments brièvement entre parenthèse pour se consacrer un peu plus à la tâche. S’il devait leur arriver quelque chose, ils ne pourront jamais reprendre et ce serait bien triste. Il se permet néanmoins de poser son front contre le sien juste un bref instant et de lui souffler :

- Changes pas.

Un baiser tout aussi bref sur les lèvres et il se détache d’elle, décidé à sceller tout cela pour les prochaines vingt minutes – même si il y aura forcément du débordement – afin de mener à bien leur mission. Et d’enfin, enfin, sortir d’ici. Alors il se tourne vers la gamine et son regard ne doit pas être particulièrement avenant – aucun effort n’est fait de ce côté-là en même temps – mais il va quand même prendre soin de s’accroupir devant elle pour se mettre à sa hauteur. Que cela serve à quelque chose ou non, il lui expose très rapidement que si elle se tient tranquille et fait ce qu’ils lui diront, personne ne sera blessé, elle la première. Elle acquiesce faiblement et il faudra s’en contenter. Il la soulève alors afin de la prendre dans ses bras, pas spécialement gentiment, mais pas spécialement méchamment non plus. Les bruits se font plus insistants et, même si l’entièreté des actions depuis leur départ n’a finalement que très peu duré, c’est toujours autant de temps de perdu. L’homme dit alors à sa compagne :

- On va la prendre en bouclier. Et en guide si possible. On évite les confrontations pour gagner du temps, on récupère le truc et on file. Ça te va ?

Il passe alors rapidement dans le couloir et, puisque la voie est toujours libre et qu’Aiko a suggéré le deuxième étage un peu plus tôt, décide d’aller vers les escaliers. Le problème avec le fait de porter l’enfant, c’est qu’il ne peut du coup absolument pas dégainer et se défendre proprement. Oh pour sûr il peut attraper une dague – et surtout s’en servir pour menacer de découper l’enfant – mais il a un poids mort dans les bras. Cependant Aiko est là, alors tout ira bien. Il lui confie sa vie en mission sans y regarder à deux fois.
Il allait s’engager dans les escaliers quand des bruits de course venant directement du deuxième l’ont immédiatement fait changer d’avis. Une poignée de seconde plus tard, il a embarqué tout le monde – copine comme enfant – dans l’espèce de placard sous l’escalier. Clairement pas une cachette idéale, mais aussi clairement un endroit tellement souvent ignoré par les propriétaires qu’ils passeront devant sans vérifier. Avec un peu de chance. Il soupire, pas trop bruyamment, et prête l’oreille aux bruits extérieurs autant qu’à la gamine. Des fois qu’elle ait l’excellente idée de se mette à hurler pour indiquer qu’ils sont joyeusement cachés dans un placard, d’où se battre serait alors une manœuvre tellement simple et évidente. Vu comme elle tremble et se retient de pleurer et peut-être bien aussi de respirer trop fort, ils seront peut-être tranquilles. Du coup, en attendant, Finn glisse à l’oreille d’Aiko, un peu à l’aveuglette dans la pénombre mais sachant plutôt bien où elle se trouve, un :

- Hey, je suis sûr que c’est toi qu’il a vue en première, l'homme de tout à l’heure.

Sur un ton résolument amusé. Comme s’ils n’étaient pas en danger. En fait, c’est la jolie rousse qui doit attirer ce comportement de sa part. Bref, passons. Il pourrait aussi la taquiner sur le fait qu’en fin de compte, elle aime bien les enfants et qu’il n’était pas au courant, mais ce serait malvenu ici. Néanmoins la prochaine fois qu’ils croiseront un gosse en dehors, il surveillera sa réaction. Juste pour voir. Quelque part, l’idée d’une Aiko qui aimerait les enfants ne serait pas forcément pour lui déplaire ou lui être indifférent. Allez savoir pourquoi le fait d’avoir une copine qui pourrait faire une bonne mère dans le futur lui plait à lui. Enfin, c’est loin d’être le moment d’y penser. Pour le moment il l’aime et puis c’est tout.
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty10th Juillet 2013, 12:16



» Les enfants sont des énigmes lumineuses.

Aiko serait bien incapable de dire pourquoi elle était amoureuse de Finn et pas d’un autre. Aiko serait tout aussi incapable de dire ce qui avait bien pu pousser son copain à l’aimer. Elle n’était certainement pas du genre à se rabaisser, à ne voir en elle que ce qu’il y avait de mauvais et à mettre les autres sur un piédestal, se retrouvant dès lors en contrebas. Cela dit, elle peut s’avérer être modeste avec quelques personnes qu’elle estimait un minimum. Pour ne pas non plus paraitre comme ce genre de personnes se surestimant tellement que personne n’est assez bien pour eux du coup. Mais cela dit, il y a certaines personnes avec qui Aiko ne trouvait pas spécialement bon de se montrer modeste. Elle témoignait de ses nombreuses capacités quand elle jugeait bon de le faire, voilà tout.
Mais qu’est ce qu’avait bien pu aimer Finn chez elle ? Il y avait bien quelques qualités qui plaisaient à tous les hommes qu’elle connaissait, mais cela avait-il suffit à son copain pour qu’il la choisisse elle et pas une autre ? Était-ce seulement un choix ? En quelque sorte seulement, parce qu’il demeure vrai que demander à une personne d’être notre copain relève du choix ; d’un autre coté, on ne choisit pas de ressentir le besoin, et non pas seulement l’envie, d’être en couple.
Têtue et tête brulée, elle pensait que les hommes pourraient être rebutés par son caractère. Mais alors que le vice la gagna, elle se rendit compte que le seul sacrifice qu’elle refusa de faire pour être une parfaite Baskeville était sa féminité. Et que celui qui osa dire qu’on ne pouvait savoir manier les armes et se battre tel un homme tout en gardant sa féminité aille se faire voir. Parce que voilà, Aiko était loin d’être la seule femme à vouloir et savoir se battre tout en gardant ces caractéristiques pouvant représenter une femme.
Elle tenait absolument, par exemple, à garder ses cheveux longs. Même si, courts, ça lui irait aussi ; Anko les avait de la sorte. Cela étant, elle ne pourrait plus que les laisser détachés et elle aimait parfois faire plus sophistiquée en tenant ses mèches rougeoyantes en un chignon, rarement strict cela dit. Elle n’était certes pas du genre à étaler des couches de maquillage sur son teint de porcelaine – comme les nobles – mais cela ne voulait pas non plus dire qu’elle appréciait se retrouver avec des balafres lui retirant sans aucun doute une bonne partie de son charme. Elle n’avait certainement pas le temps de prendre trop soin d’elle, mais cela n’empêchait qu’elle aimait se faire belle. Pour elle-même.
Mais maintenant, elle aimait se faire belle pour une autre personne, non pas pour attiser la convoitise des hommes mais uniquement celle d’un homme. Celui qu’elle chérissait, celui qui était son copain, celui qu’elle aimait et celui pour lequel elle ferait bien des choses.
Comme tous ses amants, Finn devait apprécier la féminité d’Aiko. Avouons que c’était tout de même intéressant pour toute femme de posséder une jolie petite nuisette avec quelques rubans en satin et un peu de dentelle, le tout parfaitement affriolant. Le copain de la jeune femme avait aimé ça. Il aimait qu’elle soit féminine, elle le voyait bien, le sentait aussi.
Le tout en restant elle-même. Finn, quant à lui, ne se départait bien sûr pas de sa masculinité. Il n’était pas du genre à chercher les embrouilles, mais comme quasiment tout homme, il pouvait faire preuve d’une impulsivité ainsi que d’une agressivité sans pareilles lorsqu’il s’agissait de protéger leurs compagnes. Enfin, ceci étant dit, Aiko connaissait le Finn violent, non pas par jalousie ou par possessivité, mais uniquement pat devoir, au nom du clan. Elle avait déjà fais deux missions en sa compagnie, trois avec celle-ci.
Mais Finn, c’était aussi quelqu’un de gentil et d’attentionné, affectueux et tactile, adorable et naturel, charmant et attirant, mystérieux mais pas trop, sociable et joueur. Et, plus que tout, Finn était la propriété privée d’Aiko ; avec tout ça, comment ne pas l’aimer ?

Un des défauts les plus flagrants chez Aiko ? Elle était vraiment beaucoup trop, indéniablement et de façon incontournable une mauvaise perdante. Elle détestait perdre et aimait bien reprendre sa revanche – plusieurs s’il le faut – jusqu’à gagner à son tour. Mais il ne faut pas non plus confondre, il est question ici de jeux, de défis, certainement pas de la vie. Car oui, on pouvait considérer la vie comme étant un jeu. De ce fait, les décisions que l’on prend tout au long font partie du divertissement. Sauf que voilà, il est parfaitement possible d’avoir tort. Et Aiko sait reconnaitre ses torts. Seulement, lorsqu’il est réellement question de compétition, et pas seulement du célèbre jeu "c’est moi qui ai raison", elle pouvait s’avérer être déraisonnable.
Si elle proposait un chemin et que Finn en prenne un autre, tant pis, elle ferait avec. Mais si elle se faisait repérer en premier pendant cette mission, elle se mettrait à mordre. Oui oui, à mordre.
Cela dit, avec Finn, Aiko ne boude que peu de temps, ne décide de se venger que rarement. Au contraire, tête haute, fière et digne, elle récompense son copain. Qui, de son coté, la punit. Mais récompenses et punitions, pour ces deux là, c’est réellement du pareil au même.
Digne avons-nous dis ? Fière ? Mais quelle dignité, quelle fierté lorsqu’on ne supporte pas la défaite ? Simplement le genre d’honneur, non pas de femme ou de Baskerville, mais d’enfant. Du moins, pour cela. Pour le reste, l’honneur puis l’honneur, Aiko irait jusqu’à prêter serment sur la tête d’Anko.
Cella n’empêche qu’elle veut remporter le défi. Parce que voilà, dignité de femme féline oblige.
Le sourire de Finn s’élargit d’avantage, faisant étirer un peu plus encore les lèvres de sa copine.
Sourire enjôleur,
Malice palpitante,
Finn.
Il lui répondit qu’elle allait forcément se faire repérer avec sa chevelure de braise alors même qu’il lui fit enfiler sa capuche. Elle croisa rapidement ses bras sur sa poitrine avant de tirer la langue d’un air gamin et de sourire doucement au brun.

« Au moins, moi, je suis assortie à la cape ! »

En accentuant sur le dernier mot pour bien rappeler à son copain que, bon, on fera d’avantage attention aux capes qu’à sa chevelure. D’autant plus qu’Aiko avait sa capuche, alors on ne verrait que quelques mèches à peine. Oh et puis oh, ils avaient autant de chance de remporter ce défi rien que l’autre
Défi duquel on a tellement parlé mais qu’Aiko avait remisé dans un coin de son esprit pour se concentrer sur cette mission. Et sérieusement, elle se serait attendue à bien des choses... Mais pas à une gosse. Pas à une gosse lui rappelant sa sœur. Et encore moins à une gosse lui rappelant sa sœur qu’elle prendrait en pitié. Parce que des gosses ressemblant quelque peu à sa sœur ou même à elle lorsqu’elles étaient petites, elle en avait déjà vus.
Enfin bon, pour l’instant, nous n’en sommes encore qu’aux baisers et caresses entre les deux Baskerville qui furent néanmoins interrompues par la jeune femme, bien que complètement à contrecœur. Parce que voilà, ça n’allait pas le faire s’ils continuaient sur leur lancée et aucun d’eux ne pourrait plus s’arrêter ou ne serait-ce qu’arrêter l’autre. Et vu que Finn aurait été incapable de couper court à ces petites taquineries – de toute façon, il ne les avait pas initiées et Aiko aurait été quelque peu vexée qu’il décide de les arrêter, mais ça n’aurait été que temporaire – alors il a fallu que ce soit elle qui le fasse.

Vint la réponse de la jeune femme quant à la proposition de l’homme pour qu’elle aille s’installer chez lui quelques jours. Elle aimerait qu’ils habitent ensemble ; ils n’auront dès lors plus à compter sur le hasard pour se croiser, se voyant quasiment tous les soirs. Finn travaillait tandis qu’Aiko trouvait cela inutile, se contentant des missions qu’elle faisait. Cela dit, fatiguée ou pas, elle attendrait bien évidemment le retour de son copain avant de s’endormir. Mais c’en serait trop. Elle avait eu tout le temps de constater que le brun avait un mal fou à s’engager, mais si elle était moins réticente, elle le demeurait quelque peu. Il fallait d’abord qu’elle se fasse à l’idée qu’elle l’aime – et que ce soit réciproque – et elle verrait par la suite si emménager l’un avec l’autre ne serait pas une mauvaise idée. Elle n’avait, de surplus, aucune envie de l’envahir.
Il rit. Aiko se demanda un instant pour quelle phrase il riait mais en déduit que celle concernant leur envoi en mission ensemble et ce qui en découlait était plus apte à faire rire le bel homme. Au final, il lui dit quand même de venir et elle se contenta de hocher la tête, son
sourire amusé en écho de celui de Finn en disant bien long sur ses intentions. Intentions sur lesquelles la jeune femme ne s’attarda cependant pas, bien décidée à se concentrer parce qu’elle était toujours parfaitement de lui sauter au cou, là tout de suite.
Elle l’aime beaucoup trop. Elle devrait faire attention. Mais elle a confiance en eux. N’empêche, elle devrait faire attention. Oui, elle devrait. Mais elle n’en fait qu’à sa tête et c’est juste idyllique comme relation.
Le rire de Finn a quelque chose de particulier. Pas qu’il monte dans les aigus ou descends dans les graves, du tout, pas non plus qu’il ait une intention particulière, une caractéristique flagrante. Seulement que son rire n’était pas comme celui des autres, pas pour Aiko du moins. Il y avait ce sourire qui éteignait le rire, cette grâce qui émanait de lui, cette sensualité non dissimulée, cette joie palpable, cette simplicité complexe et cette contagion tellement pour rien, ne le faisait pas très souvent, pas rarement non plus ; il le faisait juste assez, lorsque c’était nécessaire, parfois lorsque le but était là, parfois en étonnant Aiko, parfois aussi parce qu’il se souvenait de je ne sais quoi. Finn, il réussissait à plonger la jeune femme dans une douce osmose dont elle ne désirait réellement pas d’extirper. Finn, c’était son copain, à elle et rien qu’à elle.
Et lui alors, voyait-il un simple rire d’une façon si alambiquée ? Ou alors, voyait-il toutes les choses simplement, les réactions et actions d’Aiko y compris ? Certes, un sourire n’a pas à toujours être interprété de façon assez compliqué. Certes, les mots qui fusaient de la bouche de la jeune femme n’avaient pas toujours grande importance. Certes, se lever le matin et s’habiller ne sont pas le genre d’actions à retenir non plus.
Pourtant, tout ce que disait Finn, tout ce que faisait Finn et tout ce que Finn pensait et partageait avec la jeune femme avait une importance sans pareille à ses yeux. Ça allait de sa déclaration d’amour à son ton froid lors de la dispute de la dernière fois. Même lorsqu’il l’agaçait – c’était son copain, elle l’aimait, mais il s’avérait qu’il l’agace – ça demeurait important. Parce qu’elle enregistrait ce qu’il aimait, ce qu’il aimait moins ; parce qu’elle apprenait à le connaitre et que des multitudes de rien finissent finalement par former un tout. Bien que moindre au début, il se nourrira d’autres riens, encore et toujours, et deviendra un tout plus fort, un tout sacré.

Les âmes-sœurs n’existent pas, si ? Aiko se le demandait, avant. Maintenant, alors qu’elle devrait se poser la question, alors qu’elle pourrait éventuellement y trouver une réponse, elle ne se le demande pas. Sérieusement, que ça existe ou non, elle s’en fichait. Que l’amour existe ou non, elle s’en fichait tout autant. Qu’un futur à deux soit possible ou non, elle n’en avait que faire. De ce lendemain qui n’arrivera peut-être jamais, elle cessa d’y accorder de l’importance. Pour une fois dans sa vie, pour la seule fois peut-être, elle refusait de penser à quoi que ce soit si ce n’est à lui, à elle, à eux, à leur amour, à leur complicité, à leur vie, à leurs êtres ; à leur présent.
De ce présent, elle en était certaine : ils partageant le même temps, les mêmes choses, les mêmes émotions. Quant au futur, tout demeurait trouble, incertain ; comment pourrait-être savoir avec certitude que demain encore, ils seront ensemble ? Alors voilà, elle n’y pensait pas.
Mais chassez le naturel et il revient au galop. Et, Aiko le savait, il allait revenir.

Vint ensuite le tour de la petite que la jeune femme prit dans ses bras. Elle devait avoir suivi son père, à son insu ou pas. Qu’importe de toute façon, Aiko émet comme hypothèse que l’homme est mort. Elle n’avait pas fait très attention à ce qu’en avait fait son copain alors bon.
La petite ne pleurait pas. Ou du moins, pas encore. Une image frappante. Elle aussi, lorsqu’elle était encore toute jeune, pleurait en silence. Chacun sa façon de réagir à la peur ainsi qu’au choc après tout, alors Aiko ne s’en étonna que peu de temps.
Elle devrait la tuer. Elle devrait sérieusement. Pour qu’il n’y ait strictement aucun risque qu’elle parle d’eux mais aussi et surtout parce que c’était ce qu’il y avait de mieux pour elle. Finn avait épargné l’homme – et Aiko ne l’avait vu ni le tuer ni en faire autre chose, alors elle ignorait ce détail – mais elle, elle n’épargnerait nul adulte. Pas moyen.
Tout comme elle n’avait certainement pas pour habitude d’épargner des gosses. Mais bon.
Finn ne dit rien, haussa les épaules et agit naturellement. La jeune femme se demanda un instant s’il aimait les enfants, s’il avait quelque chose contre, ce qu’il en pensait et... S’il en voulait. Penchée pour chercher dans les tiroirs du bas, elle sentit ses joues flamber. Devenir mère... Eh bien, disons que, heu...
Elle se redressa subitement, cherchant un instant avant de s’assoir sur le bureau avec une mine ennuyée. Finn eut un sourire amusé tandis que la jeune femme exprima tout haut son ennui. Phrase à laquelle le brun répliqua quelque chose d’évident qui ne fit nullement réagir Aiko.
Elle n’avait actuellement que d’une envie se résumant à un mot : Finn.
Ils se mirent alors à échanges maintes caresses et plusieurs divers baisers avant qu’un bruit se fasse entendre. Il devait y avoir du monde. Les hypothèses s’entrechoquèrent dans l’esprit de la jeune femme.
Le reste de la famille était dehors et, en rentrant, notèrent la présence de l’homme de tout à l’heure qui les alerta. Ou alors, ils étaient à l’étage et, avec le coup de feu et après la peur, ils descendirent, ayant probablement attendu et espéré le départ des Baskerville. Ça n’avait nulle importance, il fallait juste régler cela.
La petite se mit à pleurer et la jeune femme alla hâtivement vers elle. Ça l’énervait mais elle était entièrement fautive. C’était ce qu’elle croyait car elle craignait que la fillette fasse une connerie. Elle s’excusa près d’un Finn qui se contenta de hausser les épaules avant de parler de l’homme dont il s’était chargé et qui était encore en vie. Aiko fronça les sourcils. En espérant que cet abruti ne dise rien d’idiot au reste de sa famille, il pourrait effectivement être utile.
Mener à bien la mission ? Oui, bien sûr, mais la rousse s’en voulait toujours autant, bien qu’elle tente de le dissimuler lorsque la main de Finn prit place sur sa joue. Elle ne réussit cependant qu’à moitié, et ça reste trop dire. Elle n’arrivait pas à mentir à l’homme, à lui cacher ce qu’elle ressentait, à apparaitre autrement qu’elle était réellement. Même lorsque tout n’était que taquinerie, cela n’empêche qu’Aiko craquait trop rapidement. Il lui dit qu’ils pourraient interroger l’homme et elle y réfléchit. Il n’aurait aucune raison de ne pas les aider, d’autant plus s’ils menaçaient une deux personnes. De toute façon, ce qui avait de l’importance pour les Baskerville n’en avait pas toujours pour de simples civils.

Les lèvres masculines pressées contre son front ne l’empêchent pas de rajouter une phrase inachevée – elle ferait finalement un bien piètre professeur pour apprendre à son copain à parler – qui fut accueilli par une question simple à laquelle elle fut bien en peine de répondre. Moins quoi ? Moins beaucoup trop de choses. Son front se retrouva brièvement collé à celui de Finn alors qu’il vint l’embrasser rapidement ; elle l’aurait elle-même fait s’il n’en avait pas pris l’initiative. Il se décolla sur deux derniers mots alors qu’Aiko se promit intérieurement de méditer dessus un peu plus tard. Là, elle se contenta de s’éloigner de la porte et de vérifier ses lames, glissant ses doigts sur la garde de son épée.
Finn alla vers la petite et s’accroupit à sa hauteur. Il avait l’air... Bizarre. Pas spécialement froid, mais ce n’était pas assez clément pour parler à un enfant. Aiko ne dit rien, les bras croisés sur sa poitrine, écoutant le brun avec attention. Il finit par prendre la gamine dans ses bras et la jeune femme fronça les sourcils. On aura beau dire, les hommes ne sont vraiment pas doués avec les enfants. Elle se garda cependant d’en faire le commentaire et acquiesça faiblement à la suggestion de son copain.

« J’espère que tu seras plus doux avec notre propre enf-... »

Et hop, elle plaqua une main sur sa bouche avant de rougir subitement. Parler de gosses avec Finn implique un tel engagement qu’elle trouve gênant de n’en serait-ce que lui parler. D’autant plus que pour le moment, être enceinte, très peu pour elle.
On dira ce qu’on veut, on justifiera comme on veut mais les rougeurs de la jeune femme n’ont pas leur place. Pas d’un point de vue objectif.

Prendre la petite comme bouclier n’était pas une idée qui plaisait particulièrement à Aiko. Mais que Finn la porte, ça lui convenait ; ainsi, elle pourrait les couvrir et les protéger avec une attention particulière, bien qu’elle allait surtout se préoccuper de son copain.
Ils s’engagèrent dans le couloir et, entendant un bruit, le brun entraîna Aiko avec lui dans le placard sous les escaliers. Il étouffa un soupire et la jeune femme plaqua sa main contre la bouche de la gamine. On ne sait jamais.
Le souffle chaud du brun la chatouilla et elle sourit en entendant ses mots. Elle pivota et l’embrassa doucement avant de reprendre sa position, sa voix fondant le silence :

« Oh chéri, tu as si peur de mes gages... »

Elle étouffa un rire avant de retirer sa main de la bouche de l’enfant lorsqu’elle fut certaine que plus personne n’était là. Elle ouvrit doucement la porte et entreprit de monter derrière Finn parce que si quelqu’un était resté en haut, la logique voudrait qu’il n’y ait que des femmes ou des enfants. Et avec ou sans une enfant sur les bras, Finn saurait se débrouiller. Il restait un Baskerville.
Bref, elle avait sa main sur son fourreau bien sûr, mais il n’y avait rien à signaler, le bruit venait d’ailleurs. Certainement.
Elle monta à l’étage, ses yeux explorant les alentours. Là encore, plusieurs portes. Elle en ouvrit une en devançant Finn et tomba sur une bibliothèque. Avec beaucoup de livres – bah, logique me diriez-vous.

Un bruit de pas. Des pas lourds qui plus est.
Elle retira vivement son arme de son fourreau pour faire face à l’homme. Il lui sembla qu’il était un garde mais elle ne s’attarda cependant pas sur ce détail. Elle ne pouvait pas le laisser faire du mal à Finn alors que ce-dernier était occupé avec la petite. Petite qui se mit d’ailleurs à chialer.
Fort.
Le regard de la jeune Baskerville en direction de son copain voulait clairement dire qu’il n’avait pas à se mêler de cela. Elle alla par la suite à la rencontre de l’homme et s’engagea dans une confrontation avec lui, tous deux armés d’une épée, distribuant volontiers des coups de pieds lorsque c’était possible. Elle finit d’ailleurs par s’en prendre un violent, à l’estomac, ce qui la fit tomber en arrière. Rapidement, elle attrapa son arme de la main gauche pour sortir ses petites lames et les tirer sur l’homme. Par malchance – par maladresse, par bêtise – elle ne toucha que sa jambe. Mais c’était suffisant, il était assez déconcerté pour qu’elle puisse se relever et lui asséner un unique coup d’épée au niveau du plexus, lui transperçant sa chair en lui attribuant un coup de pied, s’en servant comme appui pour retirer son épée. Elle poussa un profond soupire en allant reprendre ses lames qu’elle ne prit pas soin de nettoyer avant de ranger. Elle se massa distraitement le ventre avant de dire à Finn que ça allait. Elle alla voir l’enfant de plus près avant de l’embrasser doucement sur le front. Elle lui sourit doucement avant de constater un filet de sang coulant de sa joue. Elle avait dû se faire toucher par l’autre idiot.
Elle regarda le brun et lui sourit légèrement.

« Celui qui fait le plus de morts devra dire à l’autre un genre de secret gênant ! »

Elle rit, malgré l’atmosphère électrique de cette mission en se demandant quel secret elle pourrait bien avoir à révéler.
N’empêche, rien que comme ça, elle avait déjà tué plus de personnes que Finn.

Rapidement, elle dévala les escaliers en s’élançant dans le couloir, tendant l’oreille ; la grande famille était rassemblée dans le salon. Un peu plus loin, nous n’entendions que des voix masculines. Deux dont l’une tremblante.
Parfait.
Aiko rentra lentement avant de se jeter littéralement sur l’homme debout, lui assénant un coup à la nuque pour qu’il s’évanouisse. Merci l’effet de surprise. Elle s’accroupit ensuite vers celui qui était assis, soit celui que Finn n’avait pas tué et lui enfonça brutalement une de ses lames dans sa blessure, la faisant remuer avec un regard vitreux. Elle laissa sa bouche esquiver la sienne et alla coller ses lèvres à son oreilles, lui demandant gentiment où se trouvait le document qu’ils cherchaient. Lorsqu’elle s’éloigna, elle le vit assez stupéfait. Il ne devait pas avoir une grande importance, ce foutu papier. Elle soupira bruyamment en soulignant que sa fille était avec eux. Il hésita encore un instant – ou alors, il réfléchissait – avant de lâcher que c’était à l’étage, caché entre les pages du plus gros livre posé sur le bureau. Elle le remercia d’une voix teintée de sarcasme, articulant particulièrement son mot.
Elle se releva par la suite en lui enfonçant son genou dans la mâchoire avant de remonter à l’étage, dans l’intention de dire au brun ce qu’elle avait fait et ce qu’elle avait obtenu.
En rentrant dans la pièce, elle alla cependant vers lui avec une autre intention ; intention consistant à l’embrasser. Doucement, elle se mit sur la pointe des pieds en collant ses lèvres aux siennes. En s’éloignant de lui, elle murmura la place où était le papier convoité avant d’aller chercher ses doigts des siens.
En plongeant son regard dans le sien, elle se rendait compte de plus en plus qu’elle n’avait pas seulement envie qu’il soit avec elle, mais qu’elle en avait besoin. Besoin de sa présence, besoin de son amour ; besoin de lui.
Ramener le papier et se tirer. Tel était le plan désormais, non ?
Mais tout ne se passe toujours comme on le prévoit. Même si, parfois, l’imprévu se terre pour ressurgir plus brusquement et plus férocement une prochaine fois.
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Finn Baskerville

Finn Baskerville
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Gravitation is not responsible for people falling in love. Vide
MessageSujet: Re: Gravitation is not responsible for people falling in love.   Gravitation is not responsible for people falling in love. Empty16th Juillet 2013, 11:34

Est-ce déplacé d’être aussi joyeux avant une mission ? Peut-être bien, mais ils ne semblent pas s’en préoccuper ni l’un, ni l’autre. Plongés comme ils le sont dans leur monde à tous les deux.

- Au moins, moi, je suis assortie à la cape !

Assortie à la cape ? A cette remarque, il a la réaction très intelligente qui consiste à attraper l’une de ses mèches sur le front et à tenter de l’observer, ce qui ne manque pas de le faire pratiquement loucher étant donné la longueur des mèches en question. Petit malin. Et puisqu’il ne trouve pas de répartie à sortir à sa copine, il lâche les quelques cheveux qu’il tient, reporte son regard sur la jolie rousse et lui tire la langue. Voilà, nah. Brun, c’est très bien aussi. C’est… La couleur… Du pelage de… Certains trucs à quatre pattes. Notamment de trucs qui se mangent, d’ailleurs si on leur plante une lame dedans, ils saignent rouge, comme la cape. En voilà un lien ! Cependant, celui-là, il vaut mieux ne pas en faire part à sa camarade. C’est elle qui sort des phrases bizarres dans le couple, pas lui.

Avançons. Il y a cette histoire d’enfant, qui affecte bien plus Aiko que Finn. Parce que chassez le naturel, il revient au galop ; le contractant se soucie beaucoup de son amoureuse, mais certainement pas du reste du commun des mortels. Cette enfant n’est pas la sienne – grand Dieu, une enfant à lui ? Et puis quoi encore, adopter un chaton et l’appeler Fluffy ? Il a déjà un Chain, ça suffit comme ça – alors il n’en a cure. Mauvais endroit au mauvais moment, si elle avait écouté l’adulte de tout à l’heure – adulte qui lui a probablement ordonné de rester cachée – elle ne serait pas dans cette situation. Evidemment, dans tout cela, Finn ne voit pas qu’au même âge, dans la même situation et si ce n’était pas l’homme de tout à l’heure mais sa mère, il aurait suivi aussi. Mais ce serait faire preuve de compassion et de pitié, deux choses qui ne figurent que rarement dans son répertoire. Comme beaucoup d’autres sentiments.
Pour en revenir au sujet des enfants en eux-mêmes, il n’en pense rien. Vraiment rien du tout. L’idée d’en avoir ne lui effleure bien entendu pas l’esprit, mais si elle venait à le faire… Eh bien il ne serait ni pour ni contre. Enfin, précisons un peu. Dans l’immédiat il serait contre et archi contre. Evidemment, il vient d’avouer ses sentiments à la jeune femme, il va lui falloir du temps avant de complètement relâcher ses défenses, qui restent présentes malgré tout. De plus, bien qu’il croie fermement en eux et en leur relation, elle est à son sens trop récente encore. Bref, il y a trop d’incertitudes pour se permettre de s’engager encore plus avant avec un enfant. Parce qu’en premier lieu, ce qui le retiendrait ne serait pas le fait qu’il y ait un enfant, mais son attachement à la jeune femme. Lui-même a grandi sans père et l’a très bien vécu, son soucis premier est donc la jolie rousse – oui il est égoïste et pas très malin, son jugement changera peut-être le jour où il sera papa pour de vrai. Et un gamin, c’est sacrément effrayant. Non en bloc pour le moment, donc, mais plus à cause du fait qu’il est toujours assez incertain, qu’à cause du fait d’avoir un enfant en lui-même. Après, par la suite… Dire qu’il en veut serait faux. Dire qu’il n’en veut pas aussi. C’est, comme dit au début, un sujet sur lequel il n’a pas d’avis. Après, jusque quand il restera contre, c’est une donnée inconnue. Il faut juste retenir qu’il est sans avis sur les enfants en eux-mêmes. Tout comme il est sans avis sur bon nombre d’êtres humains.
En observant Aiko à la dérobée, pendant qu’elle s’occupe de la petite, il ne peut s’empêcher de penser qu’il la verrait néanmoins bien être mère, elle. Ce n’est pas la première fois qu’il pense cela, aussi l’idée ne le choque pas. Ce n’est pas non plus exactement un bon contexte pour penser cela, après tout l’enfant pleure parce que les deux Baskerville sont violents et l’effraient et au fond on peut quand même douter de l’utilité de la manœuvre de la jeune femme. Elle lui fait peur – peut-être moins que Finn qui n’a de son côté aucune délicatesse – et paradoxalement tente de la réconforter. Mais soit, cela semble néanmoins plutôt bien marcher. Ce serait mentir que de dire que la gamine ne l’agace pas, mais à dire vrai, c’est surtout parce qu’il a envie de se débarrasser de cette mission et de rentrer avec Aiko. Même sans aucun plan pour le reste de la journée – comme s’ils n’en trouveraient pas rapidement de toute façon –, juste rentrer avec elle. Poser de côté la cape des Baskerville pour la journée, parce qu’ils pourront bien la reprendre demain, et n’être qu’un couple lambda d’ici là. Sans particulièrement aspirer à une vie tranquille – même s’il aime beaucoup qu’on lui fiche la paix –, le contractant n’est certainement pas contre le fait de mettre le clan entre parenthèses de temps en temps. Quand cela importe peu pour les autres capes rouges.

Ceci étant fait, l’homme s’approche à son tour de l’enfant, beaucoup moins gentil et avenant que sa compagne. Il n’a pas pour objectif de blesser l’enfant, mais il va sans dire que s’il devait protéger quelqu’un ici, ce ne serait pas elle. Il manque évidemment complètement l’expression pas tout à fait désapprobatrice mais presque, sur le visage d’Aiko, et n’attend pas pour sortir. Avec le bruit à l’étage, il croit entendre la jeune femme parler, mais n’est pas sûr. Alors il s’arrête en pleine marche et se tourne vers elle, un sourcil haussé, puis un deuxième quand il voit qu’elle rougit.

- J’ai pas entendu, tu as dit quelque chose ?

Hmm… Elle rougit, elle lui a peut-être dit « je t’aime » ? Non, c’est lui qui rougit pour ça. Bah, si c’est important elle le lui répètera, c’est un fait établi maintenant qu’elle peut lui parler ouvertement.
Même si leur récente discussion sur les sentiments aurait presque pu en attester autrement. Il y a des sujets qui passent moins bien que d’autres. Certes. Bon, n’empêche que jusque-là, malgré quelques accidents de parcours, tout s’est bien passé. Bref, il est curieux de savoir pourquoi elle rougit, mais cela ne l’empêche pas d’avancer. En d’autres circonstances, il l’aurait probablement taquinée et aurait un peu plus insisté. Parce qu’Aiko qui rougit, c’est toujours un excellent prétexte pour l’embêter. Et puis. C’est trop mignon. Juste trop mignon. Les chatons n’atteignent pas le brun, mais une Aiko qui rougit, si. Chacun son truc.

Leur progression est rapidement stoppée par de nouveaux bruits. Ils sont combien dans cette maison ? Certes elle est grande, mais quand même. Oh, ils auraient vraiment dû s’infiltrer par une fenêtre finalement. Quoiqu’ils auraient aussi pu se faire prendre, en pleine escalade. Et ils auraient eu l’air tellement malin. Tant pis pour ce qui a été fait. Dans l’immédiat, ils sont coincés tous les deux dans un placard pas bien grand, mais c’est comme cela que sont les placards en général. Certainement pas fait pour y caser deux adultes et une enfant, mais ce n’est pas Finn qui se plaindra d’être contre Aiko. Ils s’embrassent d’ailleurs brièvement avant de lui répondre :

- Oh chéri, tu as si peur de mes gages...

Ha, même pas. En même temps leurs gages visent souvent à contenter celui qui les lance, et satisfait le second par la même occasion. Magique. Ils devraient commencer à donner d’autres types de gage. Comme… Faire la vaisselle. Ou attraper Nana pour l’enfermer dans la salle de bain, ce qui peut se révéler être un sport particulièrement épuisant. Il court vite l’animal.

- J’n’ai peur de rien !

Il ment bien sûr, son ton n’est pas réellement sérieux, comme en atteste son sourire amusé même s’ils sont dans la pénombre et que la jolie rousse ne peut probablement pas le voir. Et puis, juste pour l’embêter, il ne peut s’empêcher d’ajouter derrière, en prenant une voix plus soucieuse :

- Sauf de toi quand tu t’énerves.

Cela dit, c’est vrai. Une femme qui s’énerve, c’est toujours assez effrayant. Parce qu’il n’y a rien qui les calme jusqu’à ce qu’elles décident elles-mêmes de relâcher un peu la pression. Enfin, là n’est pas le sujet. L’homme embrasse sa compagne sur la joue tandis qu’en dehors de leur cachette improvisée, le bruit semble s’éloigner. Aiko en profite alors pour sortir de là, suivie bien évidemment de l’homme avec la petite dans les bras. Et, à peine sont-ils montés que déjà quelqu’un leur tombe dessus. Juste le temps d’ouvrir une porte et de tomber sur une bibliothèque – ce qui reste une découverte intéressante cela dit.
Leur adversaire est armé et semble s’y connaitre un peu plus que l’homme avec son pistolet de tout à l’heure. La jeune femme a immédiatement une lame hors de son fourreau. Finn l’aurait bien rejoint, si ce n’était pour la gosse dans ses bras qui se met à pleurer comme si elle voulait alerter toute la maison.
Ce qui, en soi, est probablement le cas.
Le contractant lui plaque alors rapidement une main sur la bouche, sans faire preuve d’aucune sympathie et décidé à lui montrer qu’il ne se soucie pas de sa vie. S’il le faut, si elle se révèle être plus un poids qu’un atout, il la tuera sans autre forme de procès. Pour sa survie, il serait bon qu’elle le comprenne. Son attention ne peut néanmoins pas être complètement retirée du combat entre Aiko et l’homme en face. Maintenant que c’est engagé ainsi, dans un couloir, si le Baskerville se joignait à elle, il serait probablement plus une gêne qu’autre chose. Et puis l’enfant se débat dans ses bras et sa patience atteint très rapidement sa limite. Il a vite fait de dégainer une dague, de la lui placer contre le cou, réussissant à la stopper net – un instinct de survie, enfin – pour lui siffler qu’elle a intérêt à se calmer rapidement et à rester calme par la suite. Si l’enfant pleure toujours après cela, au moins le fait-elle silencieusement. Du moins pendant un instant, car au moment où la jolie rousse se prend un méchant coup de pied, les bras de Finn se resserrent par réflexe pour se contenir sur ce qu’il tient, arrachant une exclamation de douleur à l’enfant. Evidemment il ne peut pas s’excuser, ce serait ridicule et il n’en a pas envie, alors il lui intime une nouvelle fois de se taire, sans arme cette fois, puisqu’il range cette dernière au fourreau avant d’avoir un geste vraiment malheureux. Il ne lui a qu’à peine entaillé la joue, où il avait déplacé son arme, et l’a surtout serrée très fort, de toute façon. Et puis, heureusement qu’il ne s’est pas jeté inconsciemment dans le duel, puisqu’Aiko a vite repris la main et, l’instant suivant sa chute, a lancé une lame qui a fait mouche. Encore une poignée de secondes plus tard et c’en est terminé pour l’adversaire. Sans trop savoir pourquoi, Finn a la décence de détourner la vue l’enfant de la mise à mort du garde. Peut-être qu’elle le connaissait, peut-être pas, dans tous les cas, elle n’aura pas cette image gravée en tête. Bien qu’elle sera sans nul doute traumatisée à vie par cette journée.
Cela ne dure néanmoins pas, l’attention du brun revenant ensuite complètement sur Aiko, la seule personne dont il se soucie vraiment ici. Evidemment qu’il s’inquiète pour le coup qu’elle a pris, mais elle l’informe que tout va bien et il est bien obligé de la croire. La jeune femme a ensuite un geste doux pour l’enfant, chose qui au passage met Finn mal à l’aise. Pour le coup, il se sent un peu idiot de son comportement presque violent. Cela dit, le sentiment passe vite. C’est comme ça et pas autrement, même en voyant la Baskerville aussi compatissante, il est incapable de faire de même. L’empathie n’est certainement pas un de ses talents. Il n’est pas obligé de le spécifier à Aiko, cela dit.

- Celui qui fait le plus de morts devra dire à l’autre un genre de secret gênant !

Mais… Elle ne vient pas d’en tuer un, juste là ? En tout cas il n’a plus l’air très vivant. Malgré l’étrangeté du défi – d’autant plus réellement dérangé, mais ils le sont tous les deux – le contractant sourit. Si elle veut démarrer avec un handicap…

- Tu démarres mal.

Cela dit, il vient l’embrasser quand même. Et puis elle file en bas des escaliers, probablement avec une idée en tête. Il ne tente pas de la suivre. Avec la gamine dans les bras, de toute façon… Si combat il y a, il l’entendra. A la place, il va donc dans la bibliothèque tout juste ouverte et observe un instant tous les livres. Ils n’ont vraiment pas le temps de fouiner, pourtant il va bien falloir s’y mettre. Alors il se résout à poser l’enfant, lui faisant clairement comprendre que si elle tente quoique ce soit, il est plus rapide et plus fort qu’elle. Et qu’elle ferait donc mieux de rester près de lui sans faire d’histoires.
Finn est un grand maniaque. Moins quand il ne s’agit pas de chez lui et encore moins quand il s’agit de la maison de quelqu’un dont il ne se soucie guère, mais tout de même. Aussi fait-il en sorte de ne pas envoyer bouler trop de livres sur le sol. C’est plus fort que lui, il tâche d’aller vite mais chaque livre soulevé est plus ou moins reposé à sa place. La perte de temps en soi n’est pas énorme, mais tout de même. En fouillant, il trouve ainsi entre deux ouvrages une vieille carte, qui lui fait furieusement penser à l’ancienne Sablier. Juste à la vue de certains noms dessus. Sait-on jamais, il décide de l’embarquer et la fourre dans une de ses poches. Que font ces gens avec des choses pareilles. Franchement. C’est sur cette réflexion qu’entre Aiko, de retour de… Ce qu’elle pouvait bien être partie faire. Pas un mot n’est échangé entre eux, lui est content de voir qu’elle n’a rien et elle vient pour l’embrasser. Et ici, il serait tellement facile de les surprendre et de leur tirer dessus par exemple. Juste pour ces quelques secondes d’inattention totale de la part de ces deux inconscients. Mais rien ne se passe, les secondes s’écoulent et la jeune femme lui murmure où se trouve leur cible en s’éloignant. Cachée entre les pages d’un livre, donc. Leurs doigts s’entrelacent, il prend même quelques instants pour la serrer contre lui après un échange de regards. Et puis il pose enfin les yeux sur leur cible. Le bureau, donc. Et effectivement, il y a quelque chose qui dépasse des pages du gros livre dessus.
… Est-ce qu’ils se seraient servis de ce truc comme marque-page ? Bon sang. Un mort et une famille traumatisée pour ça. Quel gâchis. Finn soupire avant d’aller retirer le papier dépassant du gros livre, employant d’une certaine délicatesse pour ne pas déchirer le précieux document à rapporter au maitre. Il n’est toujours pas compatissant, mais la vie est vraiment injuste avec certains. S’ils avaient sus, ils auraient aussi bien pu s’en tirer en se faisant passer pour des collectionneurs ou n’importe quoi du genre, rentrer, prendre le truc quand personne ne regarde et ils auraient été déjà bien loin avant que qui que ce soit ne remarque que le marque page avait disparu. Trop tard, ce qui est fait est fait.
Des pas précipités dans les escaliers se font soudain entendre. Et zou, la gamine file à leur rencontre. Elle a du cran, celle-là. Mais maintenant qu’ils ont ce qu’ils veulent, le brun n’en a plus rien à faire de leur otage. Il n’essaie donc pas de l’empêcher de fuir, préférant à la place se détourner vers la première fenêtre qu’il voit pour l’ouvrir. Premier étage, une chute pareille, pour un Baskerville, ce n’est rien du tout. L’atterrissage va peut-être les sonner un peu, mais même un humain lambda pourrait survivre à cette hauteur. Alors il invite Aiko à le rejoindre, prend une demi-seconde pour l’embrasser sur le front en tirant légèrement sa capuche en arrière avant de la remettre en place. Et puis il saute ensuite par leur fenêtre de sortie, sans plus attendre. Ce n’est pas parce qu’ils peuvent résister à une balle en travers du corps que c’en est agréable pour autant. Autant s’éviter l’expérience et filer aussi vite que possible.
L’atterrissage est rude et lui fait serrer les dents, mais c’est vivable. Il attend juste que la jeune femme le rejoigne, et c’est ensuite la fuite au pas de course. Quelques coups de feux fusent derrière eux, mais les manquent et c’est tant mieux. Au final, la mission est une réussite. Un grand gâchis humain, mais une réussite. Et ici, ce qui importe, c’est le résultat, non ? C’est un peu tard pour devenir sentimental de toute façon. Et Aiko trouvera d’autres enfants à prendre en affection, aucun doute là-dessus. Réveil grouille de gamins. Au pire, elle n’aura qu’à tomber encein- hop là mauvais chemin de pensée. Comme si elle pouvait faire cela par volonté divine. Et hors de question que qui que ce soit d’autre que Finn la mette dans cet état. Sauf que comme il est tout aussi hors de question d’avoir un gamin à presque vingt-et-un ans, eh bien… Aiko ne tombera pas enceinte. Fin de l’histoire. Mais pas encore tout à fait fin de cet épisode-là.
En effet, une fois bien éloignés de la maison et donc de tout danger immédiat, le contractant revient à des objectifs plus immédiats. Comme cette furieuse envie de se coller à la jeune femme qui ne l’a pas quitté depuis qu’ils sont entrés dans cette fichue baraque. Non, le placard était loin d’être suffisant. C’est ainsi qu’il ralentit puis stoppe sa course, s’assurant que la Baskerville suive. Et puis il vient l’embrasser avec force, l’attirant contre lui sans user de trop de brusquerie, car après tout elle a pris quelques coups assez méchants là-bas. Une fois cette envie immédiate satisfaite, il lui souffle :

- Tu me dois donc un secret gênant.

Obtenu pour le superbe score d’une victime contre zéro. Cela dit, il a beau être curieux de ce qu’elle pourrait bien lui révéler, il n’ira pas la presser pour autant. C’est juste amusant de lui agiter son gage de défaite sous le nez. Et le défi qu’il a lancé, lui, qui l’a remporté ? Eh bien, c’est une bonne question à laquelle il n’a pas de réponse. Du moins, certainement pas aussi évidente que pour celui qu’elle a lancé. Ceci fait, il lui prend la main pour commencer à marcher afin de rentrer. Rentrer, prendre une douche, embêter Aiko. En fait, embêter Aiko peut même s’insérer avant rentrer, après rentrer, pendant rentrer et même pendant prendre une douche. Quelque part dans tout cela, il aurait bien casé une sieste vu l’heure à laquelle il a fallu se lever, mais tant pis. La sieste attendra que son amoureuse ne soit plus dans les parages.
Son amoureuse… Il n’y repense sérieusement que maintenant. Même si en soi la mission n’a pas été bien longue. Et immanquablement, ses joues se teintent un peu lorsqu’il repense à ce qu’il s’est passé. Elle l’aime aussi. Il ne se moquera plus jamais des gens amoureux qui ont l’air stupides quand ils sont ensembles parce qu’ils font des trucs niais. Visiblement, ce sont des pulsions difficiles à contrôler.
De toute façon rien à faire du regard du monde extérieur. Parce que son monde à lui est juste là, et il lui tient la main.

[Terminé]
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