Bon, du repos ne fait du mal à personne...

Le jeune Kei venait de faire le rapport de sa mission terminée lorsqu'il se sentit tout à coup un peu fatigué. il se dirigea vers les jardins du quartier général de Pandora, un endroit pas trop loin où il pourrait enfin se reposer. Le jardin n'était pas vraiment aussi riche de verdure que ceux des manoirs de la noblesse. Mais était plutôt simple et joli, c'était bien assez pour le jeune Kei.
Il s'avança sur l'herbe molle vers un arbre. Non, il n'avait pas encore l'envie de s'allonger à l'ombre et de fermer les yeux. Mais il avait une envie soudaine de s'organiser les idées. Il essaya de fermer les yeux et de vider son esprit de toute pensée, en vain. Lorsqu'il fermait les yeux, des voix lui venaient, résonnant dans sa tête. Des voix qui répétaient des mots qu'il haït de tout son coeur. Il secoua la tête, essayant de garder sa colère tout en gardant ce visage indifférent. Il referma les yeux et mit la peluche de lapin noir abyssal sur sa tête, glissant ses mains dans ses poches. Un flashback des plus gênants s'introduit entre lui et le repos...
[FLASHBACK]
Il était encore un jeune enfant, et il se tenait à l'écart, écoutant les voix amusées de ses frères jouer, d'autres se disputer. Tous étaient en harmonie, sauf lui. Et toute sa famille échangeait une seule idée : qu'il ne fallait pas se tenir trop près de Kei pour une seule raison: ses yeux. Ils avaient tous le même avis que les yeux rouges vifs de Kei étaient le porte-malheur de la famille, qu'il était inutile et ne servait qu'à apporter du malheur à la famille Sakamoto. Si quelque chose de mal arrive, même si c'était causé par quelqu'un d'autre, c'était toujours la faute de Kei, toujours. " Inutile, tu es l'enfant de malheur de cette famille ! Tout est de ta faute ! Je ne sais pas comment tu l'as fait, mais c'est de ta faute !"
[FIN DU FLASHBACK]
Kei Sakamoto ouvrit les yeux. Il était maintenant un adulte. Et sa famille était toute décédée maintenant, même s'il ne le savait pas. L'adolescent aux yeux rouges lança un soupir audible. Ce flashback ne l'avait pas quitté depuis qu'il s'était enfui de sa maison. Il se rappelait de ce jour pour des années. Il s'était enfui à l'âge de 12 ans. Et maintenant, il a 21 ans et il a toujours le corps d'un adolescent de 18 ans, à cause du contrat légal qu'il a fait avec cette peluche noir abyssal aux yeux rouges sur sa tête, Black Blood. En fait, cette peluche n'était autre qu'un chain avec qui Kei parle souvent. Ils se partageaient les idées et les décisions pour des années. Kei sortit ses mains de sa poche d'un mouvement sec et attrapa la peluche dans ses mains. Black Blood partagea ses pensées avec lui:

" Kei, tu ne penses pas qu'il te faut un peu de sommeil ? Tu n'as pas fermé l'oeil depuis quelques jours déjà.
- Non, Black Blood. Pas maintenant.
- Tu es sûr ? Ton visage est tout blanc. Et si on a besoin de toi pendant une nouvelle mission ? Tu t'endormiras pendant la bataille.
- Ce n'était arrivé qu'une fois. Je me reposerais, je te promets" répondit le jeune contractant.

Avant que Black Blood ne pur répondre, Kei sentit une présence. Il attrapa la peluche de sa main gauche et serra la main sur le poignet de son épée de l'autre main. Il se retourna d'un mouvement souple, le visage toujours indifférent et de sang-froid. Lorsque l'adolescent reconnut un membre de Pandora, il lâcha son épée et s'assit sous un arbre, observant le membre de Pandora tranquillement. Il fit s'asseoir Black Blood sur ses genoux. Kei n'était pas du genre à utiliser les mots trop souvent, mais était plutôt un jeune homme silencieux. Il se contenta de contempler l'inconnu d'un regard légèrement curieux.

Comme toujours j'étais occupé à... échapper au maximum à mon travail. Je me demande si à force, on ne finira pas par me donner un prix ou quelque chose de ce genre.
Cette fois, j'échappais à la vigilance des autres membres de Pandora en m'éclipsant discrètement dans les jardins. L'atmosphère apaisante des lieux était tout à fait propice à une petite séance de cache-cache ! :3
Quelle fut donc ma surprise en constatant que je n'étais point seul. Mais ! Qu'est-ce que c'est que ça ?! Depuis quand Pandora est dans une telle déchéance ? Il n'y a guère que moi pour faire preuve de mauvaise volonté !
A moins que cet étrange garçonnet à peluche ne soit juste exténué par une tâche ardemment accomplie et tentait de se reposer. Jusqu'à mon arrivée.
En tout cas, ce petit bonhomme était tout tendu ! Pauvre petiot tout pâle ! Je m'accroupissais près de lui :

- Dis-moi petit, je t'ai vu sursauter, ne nie pas ! Je t'ai fait peur, ou tu as une vilaine petite chose à cacher ?

Sur ce, je luis tendit une friandise, tout en prenant mon air inquisiteur n°1, celui avec le petit sourire narquois que j'affectionne tout particulièrement. Non pas que j'aime traumatiser mes cadets, loin de là, mais j'apprécie tant manigancer un peu ! Et puis les apparences sont souvent trompeuses. Si ça se trouve, il était bien plus vieux que moi, mais juste mieux conservé. Dans notre monde, il y a de tout. Des gâteux malicieux, des horripilants trémoussants, des hautainement savants, des mignonesquements pelucheux...
Et mes favoris : des manipulablement drôles !
Ceux-ci avaient pour particularité de me donner du fil à retordre tout en finalement se laisser guider par mon influence... disons... appuyée.
Mais de quel catégorie était-donc mon cher interlocuteur ?
J'avais hâte de le découvrir. Malgré le fait qu'il soit timide, son tressaillement à mon approche était suspect. Hors, étant de nature curieuse...
Si Vincent est un rat d'égout, je suis une fouine. Acharnée. Et toujours en quête d'un petit secret alléchant...

HRP:

Le jeune Kei contempla, le visage toujours figé, l'inconnu. Des cheveux blancs ? En baissant le regard pour étudier les détails de cet homme, Kei remarqua un sabre accroché à la ceinture de ce nouveau venu. En remarquant qu'il n'avait aucune intention de l'utiliser, Le jeune Sakamoto croisa les bras, pour s'efforcer de ne pas faire de réactions trop prudents, comme sortir son épée trop tôt ou quelque chose de ce genre, on ne sait jamais...
Le jeune homme afficha un sourire narquois, dont Kei ne fit aucune réaction. L'homme aux cheveux blancs s'accroupit près de l'adolescent et prononça d'un air inquisiteur:

- Dis-moi petit, je t'ai vu sursauter, ne nie pas ! Je t'ai fait peur, ou tu as une vilaine petite chose à cacher ?

Kei fronça légèrement les sourcils. Petit ? Sait-il quel âge a ce "petit" devant lui ? Certainement pas un tas d'années. Mais 21 ans, même s'il a l'apparence d'un adolescent de 18 ans, personne n'a le droit de l'appeler petit. Le dernier Sakamoto laissa tomber et regarda le ciel. Un mouvement de l'inconnu lui fit reporter le regard vers lui. Une friandise ? Que veut-il donc ? Mais Kei eut malgré lui, l'eau dans la bouche. Il n'avait rien mangé excepté quelques pommes depuis quelques jours. Son ventre gargouilla bruyamment et il s'efforça de prendre la friandise sans trop se montrer embarrassé. Il la déballa et la mit dans sa bouche. Ce goût délicieux ne fit que taire son ventre. Il sentit ses forces revenir mais essaya de garder son visage indifférent. Kei suça la friandise pour la faire durer et regarda le ciel. Qu'avait-il déjà demandé, celui-là ? Ah oui. L'adolescent n'avait rien à cacher, et n'avait pas peur. Mais c'était une sorte de... Méfiance. Toutes ses années d'attaques surprises de contractants illégaux l'avait poli pour se méfier de tout ce qui est suspect. Mais il devait faire confiance à tous les membres de Pandora. Après tout, ils étaient de son même côté. Mais le jeune Sakamoto n'arrivait pas à s'arracher de la tête ces réactions inutiles. S'il n'avait pas reconnu cet homme comme un membre de Pandora, il aurait sorti son épée et attaqué sans se soucier de qui était l'imbécile qui surprenait un membre de Pandora avec une épée.
Kei attrapa sa peluche et la mit sur sa tête. Pendant quelques secondes, il souhaita que le pouvoir de son Chain soit autre que les hallucinations. Il souhaita que Black Blood pouvait lire les pensées. Ce sera sûrement plus utile maintenant...

" Je n'ai rien à cacher. Et ce n'était qu'un réflexe. Lorsqu'on sent une présence inconnue, on n'a pas le temps de penser si c'est un Chain, ou simplement une personne. Après tout, on n'est jamais trop prudent."

Kei garda le silence pendant quelques instants, puis se surprit lui-même en prononçant ces paroles qu'il ne lâche rapidement que rarement:

" Kei Sakamoto. Vous ?"

Décidément qu'il est choux ce petit agent ! Il aurais bien voulu refuser mon bonbon mais son estomac lui a intimé le contraire... avec énormément de gargouillements. Je ne pus me retenir d'afficher une moue amusée. L'air soulagé qu'il afficha après avoir englouti la sucrerie me fit comprendre qu'il ne mangeait pas forcément toujours à sa faim... Quelle abomination !
Puis le gamin mit sa peluche sur a tête comme pour se protéger de ce que je pouvais bien deviner de sa vie et par conséquent d'une intrusion dans sa caboche.

" Je n'ai rien à cacher. Et ce n'était qu'un réflexe. Lorsqu'on sent une présence inconnue, on n'a pas le temps de penser si c'est un Chain, ou simplement une personne. Après tout, on n'est jamais trop prudent."

Tiens tiens. Un jeunot chasseur de Chains hmm ? Et qui agit comme un petit animal effarouché, entouré de prédateurs potentiels. Soit il a tout compris de notre monde où la méfiance est une qualité, soit il est juste d'une timidité désarçonnante et ne sait pas comment s'y prendre avec les autres. Ou alors je me trompe complètement et c'est juste sa mère qui l'a élevé comme ça, voilà tout.

" Kei Sakamoto. Vous ?"

Ce fut à mon tour de sursauter. A croire que j'étais totalement immergé dans mon analyse psychologique fumeuse. Cependant, le ton de la voix du gosse-qui-n'-en-était-sûrement-pas-un laissait entendre qu'il n'avait pas l'habitude de converser. Un individu taciturne donc. Je le regardais dans les yeux. Où je lus une sorte de gêne mêlée à une prudence réservée. Ohoh.

- Xerxes Break. Quelque chose me dit que tu avais très faim... et que tu aurais bien besoin de quelqu'un à qui parler ! Alors dis-moi, comment vas-tu ?

Le tact et moi, ça fait deux et c'est bien connu. Il faut toujours que j'entre dans le vif du sujet... Sans savoir où je veux vraiment entraîner mon vis-à-vis. Et pourtant, je dois avouer que je ne peux me retenir de sourire devant ce p'tit gars recrovillé sous sa peluche. Il m'évoque un peu mon attitude quand on venait à peine de me retrouver. Juste après que je sois sorti de l'Abysse. Juste après que Kevin Regnard soit arraché à la vie lorsqu'on lui arracha son oeil... et que Break fasse son entrée sur scène. C'était en extérieur, comme aujourd'hui, sauf qu'il neigeait...

Je secouais la tête, comme pour chasser ces souvenirs. Non, ce n'était pas le moment de paraître abattu ! Il me faut apprivoiser un louveteau perdu... Car c'est ce exactement ce qui définit Kei. On dit que les voies du coeur s'empruntent par l'estomac... Or, si je ne m'abuses, en donnant de la nourriture au garçon, je m'attirais sa sympathie. Ou du moins quelque chose qui s'en approchait. Je risquais un oeil pour vérifier que mes poursuivants ne me poursuivaient plus. Voie libre. Yes ! Je vais pouvoir discuter un peu avec lui. Au soleil en plus, quoi de mieux ?
Je sortis une boîte toute entière de sucreries et la mit entre nous deux, pauvres affamés. Je me sentais un peu gauche de recourir à ce stratagème vieux comme le monde mais bon. a la guerre comme à la guerre !
D'ailleurs, puisque c'est un membre de Pandora, il doit avoir une Chain ! Je me demande à quoi elle peut bien ressembler... Personnellement, je m'imagine mal Kei recouvert de sang, alors sa Chain ne doit pas être très sanguinaire. En revanche je me le figures parfaitement en proie à des cauchemars. Voire même des cauchemars éveillés. Après tout, il vit dans son monde, un peu comme s'il était dans une bulle, qu'il était avec nous tout en étant séparé de notre univers par un mur de brume. On ne distinguait pas très bien la différence ou l'éloignement, mais on voyait Kei comme une présence floue. Qu'on peine à saisir. Un peu comme une ombre. Sa Chain est peut-être quelque chose qui relève du sommeil, un oreiller, un doudou... Une peluche ?
Tout cela est bien excitant ! Je sens que j'ai bien fait de sécher ma réunion...

La sucrerie ne dura pas longtemps avant de s'évanouir, causant le ventre de Kei à gargouiller de nouveau. Ce n'était certainement pas agréable de sentir son estomac vide vibrer comme s'il menaçait de se manger d'une minute à l'autre. Mais le jeune Kei voulait se donner toutes les missions du quartier général de Pandora, juste pour prouver quelque chose qu'il a essayé de justifier pendant des années. Juste pour prouver que ses yeux rouges n'étaient pas un porte-malheur. Mais encore, les ignorants ne pensent que ce qu'ils veulent penser. Les villageois de Réveil considéraient une blague qu'un enfant aux yeux rouges puisse être utile en quoi que ce soit. Et malheureusement, la famille de cet adolescent était de ce rang.
Kei remarqua qu'il avait interrompu le fil de pensées du jeune homme aux cheveux blancs. Malgré le fait que le dernier Sakamoto voulait à tout prix cacher ses émotions, il n'était certainement pas du genre à être impoli. Derrière ce masque d'un jeune homme indifférent à tout, il n'était encore qu'un adolescent de 21 ans qui ne veut que de l'aventure et du danger pour arriver à ses fins.
Ce dernier écouta l'homme attentivement, ses yeux rouges vifs en sa direction.

- Xerxes Break. Quelque chose me dit que tu avais très faim... et que tu aurais bien besoin de quelqu'un à qui parler ! Alors dis-moi, comment vas-tu ?

Malgré qu'il n'avait pas envie de l'avouer, Kei avait réellement faim. Son ventre noué par la méfiance était vide et ne cessait de gargouiller comme le ventre d'un loup. En ce moment, l'agent de Pandora avait une grande envie de viande. Une bonne viande chaude, alléchante et tendre. Il s'imaginait un grand buffet devant lui, dont l'odeur lui chatouillait les narines et lui criait dans l'oreille de commencer à tout dévorer. Même si sept ou huit pommes ne faisaient pas un repas, Kei faisait de son mieux pour se contenter de ce qu'il a, même s'il ne mange pas beaucoup à sa faim. Quelques moments passèrent, et l'adolescent allait répondre lorsqu'un bruit d'une boîte métallique résonna dans ses oreilles. Break sortit une boîte multicolore, qui donnait tout de l'aspect d'une boîte à sucreries. L'eau monta dans la bouche de Kei qui l'avala dans un dernier mouvement désespéré pour cacher son excitation à la vue de la boîte. Il ne put s'arrêter de la contempler, comme s'il voulait l'ouvrir du regard. La voix de son Chain résonna dans ses oreilles, le faisant sursauter. Black Blood aurait dû garder le silence pour ne pas éveiller les soupçons de Break. Maintenant, il se demandera pourquoi la peluche en lapin noir parle-t-elle.

"- Tu n'as aucune raison de lui faire confiance. Tu ne sais même pas ce qu'il a mit dans ces sucreries."

Le jeune Kei attrapa sa peluche et la fit descendre de sa tête, en murmurant pour lui parler:

"- Pas maintenant, Black Blood."

Kei essaya de le remettre rapidement sur sa tête sans être remarqua, ce qui semblait être un effort vain. Maintenant, cet homme aux cheveux blancs devrait savoir la vraie forme du Chain Black Blood. L'adolescent ne prêtera pas grande attention à Break s'il se moque de lui. Après tout, des années de moqueries de la part de ses frères ont été bien assez pour le jeune Kei. Enfin, assez pour qu'il se fiche de toute moquerie dorénavant. Kei attendit que Break ouvre la boîte. C'était assez difficile à l'adolescent aux yeux rouges de ne pas tendre la main avant que la boîte ne fut ouverte. Il serra sur ses mains croisées à nouveau, observant la boîte et ses couleurs...

Le déglutissement sonore de Kei me fit de nouveau lever les commissures des lèvres. Quel charmant garçon ! Il faisait tout pour cacher son appétit en espérant que je ne le remarque pas. Hu hu hu. Il gardait ses mains obstinément croisées, comme pour les empêcher de s'évader en direction de ma petite boîte.
Que j'ouvris, dans ma grande bonté.
Le concert de gargouillements repris, deuxième sonate. Je retins un rire.
Au moment où le protagoniste allait enfin me répondre, un chuchotement s'éleva contre le mur du silence :

"- Tu n'as aucune raison de lui faire confiance. Tu ne sais même pas ce qu'il a mit dans ces sucreries."

Oh mais qui pouvait bien oser dire ça ? Comme si j'allais gâcher ma raison de vivre pour un inconnu pitoyable ! Raaah !!!
C'est alors que mon intuition légendaire me souffla : peeeeeeluuuuuche.

"- Pas maintenant, Black Blood."

Et comme pour confirmer mes dire, le petiot démit et remit ce qui lui servait de couvre-chef et qui apparemment se méfiait de moi. Tss.
Sa chain est donc une peluche. Mignonesquement adorable.

- Hem... Tu sais Kei... Je ne mettrais jamais du poison dans mes friandises. Je les aime trop pour ça ♥ Alors ne te fie pas trop à ta Chain...

J'arborais mon éternel sourire. Il allait finir par me croire niais... M'en fiche. Pour achever la mise en question de mon honnêteté, j'engloutis moi-même le quart de la boîte. Non mais oh.
Je remarquais ses yeux rouges. Un enfant maudit... Sympathique ! J'arbore moi-même des iris semblables. Ou du moins un iris...
En tout cas il a dû avoir la vie dure le petiot.
Je m'aventurais donc à lui tapoter gentiment l'épaule, en signe d'encouragement. Entre réfugiés gourmands, on s'entraide !

Le jeune Kei contemplait la petite boîte multicolore. Il n'avait pas le temps d'observer ce "Break". Non, cette précieuse boîte à trésors a beau appelé l'adolescent à la contempler avec ses couleurs vives et appétissantes. On dirait que la boîte même était faite de bonbons et de tout ce qui est bon. Des couleurs aussi vives que l'arc en ciel, ce son des friandises qui se cognent contre le métal multicolore de la boîte. Tout criait en Kei de tout dévorer. L'adolescent aux yeux rouges avait beau essayé de faire le dur. Tout se passait contre ce qu'il voulait. Cette journée se montrait une mauvaise pour le jeune Kei: il n'a rien mangé depuis quelques heures, il a eu trop de missions cette semaine, une nuit blanche et maintenant, la faim qui lui tordille l'estomac. Un bruit tant attendu lui vint aux oreilles. La boîte enfin ouverte ! Des couleurs encore plus vives des friandises, il lui semble que le goût sucré des bonbons lui coulait dans la bouche...
Le dernier Sakamoto revint à la réalité en écoutant la voix de cet homme aux cheveux blancs:

- Hem... Tu sais Kei... Je ne mettrais jamais du poison dans mes friandises. Je les aime trop pour ça ♥ Alors ne te fie pas trop à ta Chain...

" TON Chain", pensa Kei. Ce dernier pensa aux paroles de Break. Au moins lui, il a de quoi aimer les friandises. Mais l'adolescent n'en goûtait que rarement. Il n'avait pas de temps à penser aux friandises ; il lui fallait découvrir la vérité de ce qui s'est passé il y a cent ans. Jack, le héros hein ? Et pourtant toute cette histoire que le duc Barma avait écrit ne tient pas. Il y avait toujours quelque chose qui cloche dans cette histoire, et Kei n'avait jamais réussi à la révéler.
D'un mouvement brusque, Break engloutit le quart de la boîte. Kei tendit la main un peu loin de la boîte d'un regard qui semblait dire " Eh mais laisse moi un peu !" Un peu déçu, il remit sa main sous l'autre, la croisant, le visage comme celui d'un chiot déçu. Il sentit une main lui tapoter l'épaule. Se sentant encouragé, il tendit la main lentement, comme s'il attendait qu'une bombe tombe sur lui d'une seconde à l'autre, et dès qu'il toucha une friandise, il retira sa main rapidement, comme s'il craignait qu'on lui prend ce petit trésor. La déballant, l'eau lui monta à la bouche et il la mit dedans d'un mouvement avide. Comme soulagé, la friandise fondait dans sa bouche avide et cela lui faisait un si grand plaisir. Pour la première fois depuis des semaines, Kei sourit. Un joli sourire qui ne sortait que rarement. Trop occupé avec les bonbons, il se mit à les mettre dans la bouche une à une avidement, comme un chat affamé. Encore occupé à déguster ces friandises, il murmura:

" Merchi !"

Je le regardais se goinfrer, satisfait de ma bonne action. Je balançais mes pieds dans le vide, avide de trouver un quelconque début de conversation. Rien ne vint, j'était tout simplement vide d'inspiration. Et zut. Je levais les yeux au ciel, comme si les nuages allaient s'agglutiner en lettres brumeuses pour me souffler une idée. Tiens, l'un deux avait une forme de lapin. Comme la peluche du petiot. Finalement, implorer le ciel n'est pas une si mauvaise idée...
My world is empty... what about yours ?
Oui je pense en anglais, cela vous pose problème ? Tant m... pis.
Bref.
Je tournais la tête, et plongeait mon regard de braise ( muy caliente //PAN ) dans celui de mon petit Kei, toujours en train d'engloutir des sucreries :

" Alors dis-moi petiot, ta peluche est une chain non ? Tu fais quoi à Pandora ? Et que fais-tu dans ce jardin hmm ? "

Je pris un léger air réprobateur. Après tout, c'est mal d'encourager la fuite des responsabilités d'autrui ! Même si je suis - très - mal placé pour lui faire des remarques.
Et puis je ne suis sûrement pas son pater. Déjà qu'il faut que je m'occupe de Sharon...
Halala les nenfants.
Vous m'imagineriez père au foyer, changeant des couches à la chaînes et racontant des histoires naïves à souhait à de charmants petits marmots gavés de sucreries ? Pourriez-vous g me visualiser dans cette posture, corrigeant leurs devoirs, faisant leur éducation - à ma façon hein, ne rêvez pas trop non plus - et les amenant à suivre leur voie ?
Oh... Mon... Dieu.
Quelle vision d'horreur !
Déjà qu'un clown, c'est difficile à gérer pour Pandora, alors une ribambelle de mini-Break... Gasp.

Oublions vite ce fantasme passager ! Ou je vais finir par cauchemarder.

Retour à la situation réelle. Il fait beau. Les fleurs sont épanouies, magnifiques et embaumantes. Les oiseaux chantonnent douçâtrement, le soleil brille de tout son éclat et les brins d'herbes frissonnent folâtrement au vent. Un beau jardin en somme.
Sauf que... je n'aime pas ce décor guimauve de conte de fées, censé relaxer les esprits mais qui, finalement, ne fait que tourner ma tête avec ses odeurs enivrantes.
Vous me direz que ces parfums-là valent mieux que celui des vieilles chaussettes pourries, du stress, et d'une transpiration moite qui règne parfois dans les zones les plus actives du QG. Je vous l'accorde, vous avez tout à fait raison, s'aérer à l'extérieur est bien plus préférable. Pour mon odorat délicat et jusque là préservé par miracle.
Le sucre ça conserve mes aïeux !
Tout comme l'arsenic. Savez-vous qu'il empêche la décomposition des cadavres et est à l'origine des rumeurs de vampirisme ? Hé oui, culture culture, je ne suis pas chapelier pour rien !
Peut-être que Kei pourra profiter de mon immeeeennnse savoir très limité un de ces jours... Dieu que je me sens vieux !

Sujet: Re: Bon, du repos ne fait du mal à personne...