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 "Don't go through life, grow through life"

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Finn Baskerville

Finn Baskerville
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Nom du Chain : Naaru Irwin
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"Don't go through life, grow through life" Vide
MessageSujet: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty28th Août 2012, 05:28

[Suite du rp précédent]

Fuyu est immédiatement retournée se réfugier dans les bras du contractant, qui du coup ne s'est pas fait prier pour l'entourer à nouveau avec. Juste un peu plus longtemps, et après ils recommenceront à s'envoyer des piques, à se tenir en équilibre tous seuls sans qu'il y ait quelqu'un pour les y aider. Mais pour le moment, pour encore quelques minutes qu'il refuse de compter, ils profitent juste de l'instant. La présence de Fuyu le rassure, sa proximité aussi. Probablement pas dans le sens où l'adolescente pourrait être rassurée par celle de Finn. Lui n'éprouve pas le besoin d'être protégé, et c'est normal. C'est lui l'adulte. Baskerville qui plus est, quand elle n'est qu'une innocente. Mais sa présence le rassure car elle est tangible. Elle transmet plus qu'elle ne le fait paraître. Fuyu va physiquement bien, elle est là, elle respire, elle est en vie, et tant qu'elle est entre les bras du contractant, elle n'est pas entre ceux d'un quelconque danger.

Son attention est partagée entre l'environnement et la plus jeune. Chaque bruit attire son attention jusqu'à ce qu'il juge que cela ne risque rien. Il aimerait bien pouvoir se concentrer entièrement et uniquement sur la jeune fille. Mais en tant que protecteur, il n'en a pas le droit. Pas dans la situation présente, en tout cas. Son rôle est d'être alerte, tandis que celui de Fuyu est d'être inconsciente et oublieuse du reste. Au moins quand il est là. Il se doute bien que la vie quotidienne de Fuyu ne doit pas ressembler à cela, que ce doit même être loin, très loin du compte. Il le sait maintenant, mais ce n'est pas pour autant qu'il ira s'appitoyer sur son sort. Il peut lui offrir tout le réconfort qu'elle veut, lui servir de havre si elle en ressent le besoin, cela ne le dérange pas, et il ne le fait pas par pitié. Il se dégoûterait lui même sinon. C'est un comportement inutile, infrucuteux. Ce qui est fait est fait, lui est dans le présent et c'est ce qu'il partage. Le passé est révolu, et si il teinte le présent alors il faut vivre avec et le supporter, pas se lamenter dessus. Et puis Fuyu n'apprécierait certainement pas. Il comprend, il n'aimerait pas non plus.

Il y a une certaine injustice dans leur relation. Lui connaît un morceau, aussi infime soit-il, du passé de la jeune fille et de sa vie actuelle, alors qu'elle ne sait rien du sien. Et ne pourra probablement jamais rien en savoir. Tout du moins, Finny ne compte pas l'en informer. A cause de son nom et de ce qui y est rattaché. Si son passé n'avait pas pris place pour la moitié dans cette tragédie, il l'aurait volontier partagé si elle lui en avait posé la question un jour. Mais dans l'état actuel des choses, et comme cet état ne changera jamais, il ne peut pas. Trop risqué. Il craint partiellement, il l'avoue, la réaction qu'elle pourrait avoir et l'impact que cela aurait sur leur relation. Si en premier lieu elle croit à l'existance des Baskerville qui sont passé dans le mythe pour la plupart des gens normaux. Mais il craint aussi de lui attirer des ennuis de toutes sortes. Il refuse. L'ignorance est parfois préférable à la vérité.
Et pourtant il sait. Il sait que si un jour elle découvre la vérité, le pot aux roses comme on dit, il risque d'y avoir de lourdes sanctions. Peut-être même pas vis à vis de son nom, mais pour l'avoir caché pendant longtemps. Mais au fond, qu'est ce que cela change, qu'elle puisse ou non apposer un nom de famille à côté de son prénom ? Vis à vis de qui il est et de son comportement, de la personne qu'elle en est venue à apprécier, cela ne changerait rien. Car tout est vrai.
C'est ce qui compte, non ? Finn veut penser que si.

Un mouvement contre lui ramène son regard vers le bas. Il y rencontre un sourire et des yeux clairs.

– Très bien. Allons-y, maintenant. En revanche, je ne te garantie pas que je serai aussi sage que je le suis en ce moment.

Il hausse un sourcil à son attention tandis qu'il la laisse s'échapper de son étreinte sans résistance. Pas sage ?

- Comme beaucoup d'enfants avant d'aller au lit. Tu voudras une histoire ?

Il ne propose pas la berceuse parce qu'il est censé faire beau le lendemain.
La facilité déconcertante avec laquelle ils ont, sans transition, glissé à nouveau dans leurs chamailleries est étonnante. Comme si rien n'avait changé, alors qu'au fond si. Leur relation a évolué. Cependant l'évolution n'implique pas forcément de perdre ce qui était bien avant. Tout revient en place avec une seule petite phrase. Tout revient en place pour le moment, et pour le moment il est grand temps de bouger.
Sauf que, une fois de plus, Finny est complètement paumé. La honte. Sur lui et tous ses descendants pendant dix générations si déjà on arrive un jour à faire naître la première.
Heureusement que super Fuyu pense à tout, et le tire à sa suite. Il ne fait et ne fera aucun commentaire là dessus. Il n'est pas perdu. Il est momentanément égaré. Du moins c'est ce qu'il aime à penser, bien que la vérité soit tout autre. Il n'y peut rien si il a été conçu avec une pièce défectueuse dans le cerveau.

Tandis qu'elle le guide à travers un dédale de rues dont il oublie la géométrie sitôt qu'il en est sorti - il n'aurait jamais retrouvé son chemin là dedans - il jette des regards noirs par dessus la tête de Fuyu à tous ceux qui osent les pointer du doigt. De quoi ils se mêlent, d'abord. Ils ne sont pas nombreux fort heureusement, bien que la population se fasse de plus en plus nombreuse - enfin tout reste relatif à cette heure - autour d'eux.
Fuyu le guide tout de même jusqu'à des lieux plus fréquentables.
Qu'il ne reconnaît toujours pas.
Joie et bonheur. Et la jeune fille lui fait clairement savoir qu'elle ne pourra pas l'entraîner plus loin. Forcément. Logique puisqu'elle n'a aucune idée d'où il habite. Ce qui est inquiétant, c'est qu'en un sens... Lui non plus. Si ce n'est pas malheureux à vingt ans ça.

Tout de même, il fait comme si de rien, et commence à avancer dans une direction prise au hasard pour voir où cela va le mener. Des fois qu'en bluffant il finisse par retrouver son chemin.
Force est de constater, au bout de cinq minutes quand il en revient à son point de départ, que c'est le serpent qui s'est mordu la queue. Il glisse un regard à Fuyu la défendant de faire tout commentaire, et s'engage en soupirant dans une nouvelle direction.
Le miracle s'opère après un tournant, quand il reconnaît la rue où il travaille. Si il était croyant, il aurait remercié tous les Dieux qu'il connaît. Toutefois il se contient pour ne pas afficher une mine réjouie et un peu stupide - qui a dit beaucoup ? - et se contente d'avancer.
D'un seul coup et sans prévenir, il se rappelle aussi du problème qui vit sous son toit. Le problème n'est pas tant que son appartement ne soit pas vide mais que ce soit lui, l'animal, en particulier, qui y vive. Et en tant que protecteur, devant une menace, il se doit de faire son boulot.

- Ah. Je dois te prévenir, j'ai un colocataire assez particulier. Il doit dormir comme une masse à l'heure actuelle, mais si il venait à t'embêter, tu as l'autorisation, et même le devoir, de le frapper. Aussi fort que tu peux.

Pour la partie sur le sommeil du coupable, il n'en est pas sûr. Il espère que l'autre dort. Parce que quand il dort, il dort. Il peut faire tout le bruit qu'il voudra en débarquant dans l'appartement, Nana ne bronchera pas. Si il dort.
Et le lendemain matin, il faudra lui poser la main dessus rapidement - comme dans avant que Fuyu ne le fasse - pour une mise au point.
Colocataire... La chose n'est qu'un squatteur. Il ne paie pas de loyer - ne paie rien, en fait, vit là constament, sème la pagaille, refuse de faire la vaisselle, est incapable de cuisiner - ce qui signifie qu'il faut le nourrir, en plus - et peut passer des jours à ne rien faire. Ouep, un squatteur, et un squatteur lourd en plus de ça. Enfin, il l'aime bien quand même. Tant qu'il tient sa langue et ne révèle rien de compromettant. Autrement dit, qu'il ne raconte pas qu'il est la chain du contractant. Parce que ceci amenant cela, il y a des risques que son identité soit révélée. C'est l'unique raison pour laquelle, pour cette fois, il va s'autoriser un mensonge éhonté envers Fuyu. Pour permettre de continuer à dissimuler le reste sans avoir à mentir. Et puis, ce n'est pas un énorme mensonge... Que Naaru soit humain ou chain, il reste le deuxième habitant de l'appartement, et donc, techniquement, une sorte de colocataire.

Maintenant qu'il a retrouvé son chemin, il ne lui faut qu'une bonne vingtaine de minutes avant de finalement arriver en bas de son bâtiment, qu'il avait quitté quelques heures plus tôt. En claquant la porte et en braillant sur Nana, à croire que c'est une tradition. Il jouera son tyrant sur la chain plus tard cela dit. De toute façon rien n'arriverait si il ne s'entêtait pas à mettre un bazard minutieux comme il le fait.
Mais encore, si aujourd'hui spécialement il ne l'avait pas fait, Finny n'aurait certainement pas atterri dans les ruelles devant Fuyu plus tôt. Peut-être est-ce une raison suffisante pour fermer les yeux cette fois-ci.
Il indique joyeusement à Fuyu qu'ils sont arrivés - un peu trop content d'avoir retrouvé presque seul son chemin - et pénêtre dans le bâtiment dont il gravit ensuite les marches jusqu'au deuxième étage. Puis il déverrouille la porte d'une main tandis que l'autre étouffe un bâillement. Il n'avait pas conscience d'être quelque peu fatigué. D'autant plus qu'il a eu droit à une sieste.
En entrant, il invite Fuyu à faire de même, et referme derrière elle.

Il est agréablement surpris de constater que le salon va bien. Oh certes Nana a délibérément laissé trainer deux livres sur le tapis au milieu de nulle part - preuve qu'il les a mis là exprès - juste parce qu'il sait que Finn devra se baisser pour les ramasser, mais il a vu pire. Bien pire. En fait tellement pire que cela doit cacher quelque chose et qu'il n'a franchement pas envie de savoir quoi. Les hostilités seront pour plus tard.
Le salon, très simple, comporte aussi la seule table de l'appartement, contre le mur et avec ses trois chaises toujours présentes à l'appel. Il communique avec la cuisine sur la gauche, et le couloir en face. La nécessité de faire un couloir quand c'est pour le faire aussi étroit dépasse Finn, mais il n'était pas à ça près. C'est juste embêtant car l'on y passe tout juste à deux. Il hésite à s'éclipser deux secondes, traverser le couloir et aller vérifier si la chain qui rôde ici est endormie. Mais en fait le contractant a la flemme, et si Naaru est réveillé, il se manifestera bien assez tôt de toute manière. La porte dans le fond du salon donne sur la salle de bain. Et derrière cette dernière se trouve justement la chambre de l'animal. Juste en face de celle de Finny. L'appartement en lui même n'est pas immense, suffisant pour deux bien qu'à la base il n'était pas réellement prévu pour. Il fait quand même l'affaire.

Maintenant qu'ils sont arrivés, Finn ne sait pas trop quoi dire à Fuyu. Devrait-il lui montrer a chambre et la laisser tranquille ensuite immédiatement ? Et qu'en est-il de ce qu'elle veut faire en premier lieu ? Le plus simple serait de le lui demander. Elle avait prévenu en plus qu'elle ne serait pas sage.

- Tu veux aller te coucher maintenant ?

Peut-être, peut-être pas. Il s'attend à un non, mais pour ce qu'il en sait elle pourrait très bien dire oui. Ou venir avec une troisième réponse, prédire les actions de Fuyu est une activité délicate dans laquelle il faut être préparé à faire face à de nombreux échecs souvent consécutifs. Ce qui n'empêchera pas Finny de continuer à essayer, bien entendu. Il est plus têtu que ça, et cela fait un peu partie du jeu. Tout comme la taquiner en fait partie. Comme il taquinerait une petite soeur, en fait.
Dommage que sur le coup, Finny ne prête pas plus attention à cette dernière pensée.


[Hrp= Et tu peux donc constater l'étendue innexistante de mes capacités de description, même quand j'ai une image sous le nez o/]


Dernière édition par Finn Baskerville le 25th Septembre 2012, 06:43, édité 1 fois
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Fuyu Akeno

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty29th Août 2012, 04:32

Serait-ce à elle de jouer les protectrices, plus tard, quand elle aura cédé sa place de protégée ? Fuyu ne voulait pas réellement réfléchir à cela, préférant pour le moment profiter du moment qu’elle passait dans les bras de celui qui, d’un certain point de vu, s’était dévoilé comme étant celui qui s’adonnait à cette activité de protection. Et puis, tout au fond, elle espérait pouvoir être à la hauteur de ce rôle. Finn, lui, s’y prenait bien. Plus elle faisait attention à son comportement, plus elle se demandait s’il avait toujours agis ainsi. Elle trouvait qu’il savait dénicher les mots et les placer là où il fallait, atteignant souvent des points sensibles sans pour autant appuyer là où ça faisait mal. Peut-être était-ce justement parce que c’était elle qu’il s’entêtait à protéger qu’elle jugeait qu’il frôlait la protection. Peut-être l’effleurait-il vraiment.

Le fait qu’il réponde sans nulle hésitation à ses étreintes la rassura sur un point ; le sentiment d’aise était réciproque. Elle se sentait en sécurité dans ses bras, mais qu’en était-il de ce qu’il ressentait lui ? Faisait-il attention aux bruits et aux esquisses alentours ? Se concentrait-il uniquement sur la jeune fille ? Elle n’en savait rien du tout. Et bien qu’elle voulu lui poser la question, elle renonça à cela, préférant le doux silence qui les enveloppait, l’espace de quelques minutes, dans une bulle impénétrable qui leur était propre. Ce fut elle qui brisa le charme, qui rompu leur contact physique et qui se laissa traîner volontairement dans l’atmosphère malicieuse et enfantine qui régnait sur ces rues sombres avant qu’elle ne commence à céder à la peur. Finn n’avait fait que suivre le mouvement, ne pouvant sûrement plus s’empêcher de lui rappeler qu’elle n’était encore qu’une enfant. Et d’un coté, ça lui plut. Car malgré le fait qu’il soit au courant d’une partie quasi-insignifiante de son passé, il continuait de la traiter de la même façon, alors que n’importe qui d’autre se serait comporté avec elle en usant d’hypocrisie et de pitié. Elle lui en fut reconnaissante, mais bien sûr, sa fierté ayant d’emblée reprit sa place quand elle s’éloigna de lui, ne lui en toucha point mot.
Bien que de nouveau habituée à l’espièglerie de leur jeux habituels, Fuyu ne lui répondit rien. Elle fit comme à l’accoutumée, quand elle jugeait qu’il n’était pas nécessaire de parler. C'est-à-dire entendre, conserver et se taire. Elle trouvera bien le moyen de ressortir cette repartie cinglante en temps et heure voulues.

Qui était-il ? Elle s’était toujours posé cette question. Elle s’en fichait un peu de pouvoir poser un nom de famille près de son prénom, mais le fait qu’il ne lui parle jamais de lui la laissait perplexe. Ce n’est pas comme si elle se confiait souvent à lui, d’ailleurs, elle ne le faisait jamais, mais lui aussi, aurait pu trouver un instant pour lui lancer quelques mots qui voudraient dire ce quelque chose faisant partie intégrante de sa vie. Pourquoi ne pas vouloir partager cela avec elle ? Que cachait-il ? Ce qu’il ignorait peut-être, c’est qu’elle n’en avait strictement rien à faire des erreurs qu’il ou que sa famille a pu commettre par le passé. Même si elle apprenait que c’était un tueur en série, ça ne lui ferait ni chaud ni froid. Car avec elle, il n’était pas comme ça. Et ce n’est que trop jeune qu’on lui apprit de ne juger quelqu’un qu’à partir du comportement qu’il avait avec nous, non pas avec les autres. Elle ne voulait pas savoir pour savoir, plutôt pour se persuader de sa franchise. Quoique non, elle ne doutait pas de ceci. Disons plutôt qu’elle voulait savoir pour voir s’il lui faisait confiance ou si, au contraire, il l’estimait indigne de supporter ce poids avec lui. Car plus elle y pensait, plus elle se disait qu’il n’avait pas dû avoir une vie facile, lui non plus. Peut-être même bien pire qu’elle. Quoiqu’il en soit, le fait était qu’il n’avait jamais essayé de lui en parler la décevait quelque peu. Dire qu’elle lui en voulait serait exagéré. Elle aurait juste espéré y avoir droit, car bien sûr, à ses yeux, elle était la seule et unique fautive de l’histoire. Il était indéniable qu’elle avait fait un pas de travers ou que, justement, elle n’avait pas fait ce pas qui la séparait de la vérité. De son passé. En même temps, jamais elle ne lui demanda quoique ce soit là-dessus. Sans avoir à aborder le sujet, elle sentait qu’il serait réticent et qu’il sera même peut-être amené à lui mentir. Et ça, elle ne le voulait pas. Elle préférait encore dire que c’était de sa faute, qu’il aurait fallu qu’elle demande, que de faire face à un mensonge de Finn. Parce qu’elle avait beau tenir à lui, elle se donnait assez d’estime à elle-même pour couper les ponts quand elle jugeait que l’erreur était irrécupérable. Et un mensonge, à ses yeux, avait l’ampleur de cette erreur irrécupérable. Elle ne voulait et ne le brusquerait pas. Jamais. S’il voulait lui parler, elle était et serait toujours à sa disposition. Mais s’il voulait garder cela, ne pas lui en toucher un seul mot, alors elle le comprendrait. Ou du moins, elle essaierait de comprendre.

Bien sûr, l’éternel paumé qu’était Finn n’avait pas réussi à retrouver son chemin. Même si Fuyu l’avait plus ou moins aidé, il semblerait que ça n’est pas été suffisant. Alors il commença à tourner en rond, la demoiselle sur ses talons. Elle ne broncha pas. Du moins, elle ne dit rien. Elle ne retenu néanmoins pas de rire quand ils se retrouvèrent au point de départ, malgré le regard menaçant du brun. Quand enfin, il sembla reconnaître une certaine rue, il prit la parole. Fuyu n’y prêta que peu d’intérêt, car le fait qu’il possède un colocataire ne la dérangeait pas. Tout de même, c’était elle qui s’incrustait, alors elle n’allait sûrement pas exiger ne serait-ce que de dormir sur un lit. Tout lui convenait. Tout tant que Finn était avec elle. Mais ses derniers mots l’étonnèrent quelque peu. Il devait sûrement exagérer, car elle n’aurait jamais de raisons suffisantes pour le frapper. Enfin, du moins, elle l’espérait.

Deux dizaines de minutes de marches et les voici arrivés au pied d’un immeuble. La jeune fille ne se retint pas de rire face à la mine bien trop enjouée pour un garçon de vingt ans qui avait retrouvé son chemin seul. Enfin, presque seul. Elle le suivit néanmoins, n’ayant pas placé un seul mot depuis qu’ils avaient quitté la ruelle. Cela n’augurait rien de bon. Que préparait-elle ? Car, vous l’auriez compris désormais, elle n’agis que très rarement sur un coup de tête. Elle préfère faire des stratégies, positionner ses pions et ne donner à son adversaire nulle échappatoire si ce n’est d’avancer telle qu’elle l’avait prévu. Avoir ainsi le contrôle de la situation était plaisant, et c’est sûrement pour cela qu’elle garda le silence, préférant réfléchir à la façon dont elle allait opérée une fois arrivée chez le jeune homme.

Il pénétra alors l’appartement, invitant la demoiselle à en faire de même. Cette-dernière ne se fit d’ailleurs guère prier. Elle jeta un rapide coup d’œil autour d’elle, notant immédiatement qu’ils se trouvaient dans le salon. Ses yeux glissèrent vers les livres présents sur le tapis et elle eut un sourire amusé ; était-ce le colocataire qui s’amusait à faire des siennes ? Ou alors, une autre version de Finn, en plus désordonné ? Après tout, c’étaient deux hommes à ce qu’elle avait compris, il ne fallait pas attendre grand-chose de leurs parts. Un couloir assez étroit séparait ce salon de la cuisine qui elle, semblait plutôt rangée. Enfin, elle n’y attarda pas. Elle ne s’aventura pas plus dans la maison pour le moment, alors le plan était encore confus dans sa tête. Se retournant vers Finn quand il lui posa une question, elle faillit s’étouffer. Dormir ? Maintenant ? L’espace d’un instant, elle se demanda s’il était sérieux.

Elle fit quelque pas pour minimiser la distance entre eux deux et, penchant la tête sur le coté, afficha un sourire narquois.

– Je t’ai déjà dis que le sommeil ne me vient pas quand je ne suis pas accompagnée, Finn. Et puis, j’attends mon histoire.

Et hop ! Elle s’était servie de ce qu’elle-même lui avait dit dans la ruelle, quand ils commencèrent leur jeu dans la rue sombre, et aussi de sa propre réplique, exigeant une histoire. Bien sûr, elle n’attendait rien de sa part ; ni conte de fées, ni même qu’il lui narre son passé. En fait, c’était une simple excuse pour qu’il reste encore avec elle. Et puis, elle l’avait prévenu de toute façon ; elle n’avait aucunement l’intention de se montrer aussi sage et obéissante qu’elle l’avait été il y a quelques minutes de cela.

Elle se demanda si ce fameux colocataire était ici. Il devait sûrement l’être. Peut-être dormait-il, comme l’avait supposé Finn. Peut-être lisait-il, vu qu’il semblait aimer les bouquins. Ou peut-être n’était-il pas là, simplement. Elle avait quinze ans et avait tout de même trouvé le moyen de se rendre dans des rues sombres et malfamées la nuit, alors si lui était un homme dans la tranche d’âge du brun aux yeux verts, peut-être avait-il fait de même. Ce n’était pas spécifiquement une question à laquelle la demoiselle désirait trouver une réponse, mais elle préférait encore penser à cela qu’à autre chose. Levant les yeux vers Finn, elle croisa son regard, redressa aussitôt la tête, attendant de voir ce qu’il allait répondre. Ou plutôt, la façon dont les traits de son visage allaient s’étirer pour exprimer tantôt de l’agacement, tantôt de l‘amusement. Une chose était certaine, c’est que le jeu avait bel et bien repris. Mais pour combien de temps ? Allaient-ils vraiment passer le reste de la soirée à se lancer des répliques mesquines ? N’allait-il rien se passer d’autre ? N’y aurait-il plus un moment de faiblesse de la part de la jeune fille ? Un accès de tendresse de la part de l’adulte ? Alors qu’il y a quelques minutes, Fuyu espérait ne plus jamais être dans un pareil état, elle se surprenait à vouloir que tout cela se reproduise. Elle aurait tant aimé que le temps s’arrête quand elle était dans ses bras. Pourquoi donc ressentait-elle à ce point-là le besoin d’être près de lui ? Toujours plus prés de lui ?

Une pensée la traversa, l’agitant imperceptiblement dans un frisson peu agréable. Cela ne dura qu’un instant. Un très court instant. Une seconde. Moins. Un millième de seconde. Une nanoseconde. Elle hésita à lui en parler, à lui dire ce qui la tracassait. Mais elle se ravisa, préférant rester encore dans cette situation dont elle avait le contrôle. Pour le moment, du moins. Peut-être qu’un peu pus tard dans la soirée, elle lui en parlera. Sûrement, même. Mais pour l’instant, elle ne dira rien. Rien qui puisse inquiéter Finn et l’amener à chercher une explication logique. Rien qui ne puisse le déstabiliser. Elle voulait lui épargner cela, quitte à porter le poids de cette question qui lui brûlait la langue seule. Pourtant, elle savait. Elle savait parfaitement qu’elle allait céder, qu’elle allait céder à l’envie de se confier une seconde fois à lui. À celui qui se considérait comme son protecteur. À celui qu’elle considérait comme... Les mots étaient faibles. Trop faibles. Trop peux explicites. Elle savait qu’elle allait céder à l’envie de se confier à Finn, simplement.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty29th Août 2012, 12:27

Evidemment, Fuyu ne se sera pas privée de rire de lui devant son sens de l'orientation déplorable. Et le pire est qu'il ne peut même pas se défendre sur ce point, puisqu'il est réellement nul. Cela ne ferait que lui donner de quoi rire plus fort. Pauvre chou. Et il ne peut même pas se consoler en se disant que ça s'arrangera en grandissant. Parce que non seulement il ne grandira plus, mais de toute façon, rien ne s'améliorera. Condamné. Heureusement que là dessus, sa chain est tout son contraire. Aussi radicalement opposé sur ce point qu'ils le sont sur le rangement. Et sur le sucre. Et sur leur capacité de concentration respective. Et sur... En fait, beaucoup de choses. Mais c'est parfait, ils se complètent.

Enfin, rentrer aura pris plus de temps que cela n'aurait dû. Il s'en fiche parce qu'il a l'habitude. Fuyu quant à elle n'a rien dit, et Finny pense très fort que si l'une de ses actions la dérangeait, elle le ferait savoir. Surtout quelque chose d'aussi trivial qe son incapacité totale à se repérer. Mais il espère aussi que sur d'autre matières plus importantes, elle n'hésiterait pas à faire savoir ce qu'elle pense. Il est là pour ça, non ? Même si le sujet devait l'énerver, le déranger, ou juste le mettre en colère. Le lien qu'il partage avec la plus jeune est trop profond pour être rompu aussi facilement. Du moins de son côté. Il ne sait en fait pas vraiment ce qui pourrait les séparer. La réponse qui lui plairait le plus serait "rien" mais il a passé l'âge de croire que c'est possible. Il y a tellement de zones d'ombre autour de cette relation, et il n'a strictement aucune idée de ce qui pourrait en sortir un jour sans prévenir. Il veut et est prêt à y faire face, mais il n'est pas tout seul dans l'histoire. Paradoxalement, aussi bien qu'il pourra détruire, le temps pourra aussi renforcer. L'avenir est un arbre aux multiples embranchements. Et avec beaucoup, beaucoup trop de feuilles. Il ne sait pas. Il ne sait pas et ne veut pas réellement y penser. Qui sait, il ne sera peut-être même plus vivant la semaine prochaine. Bien qu'il ne soit pas si pressé que ça. Et le futur attendra quand même. A trop y penser, il pourrait manquer le présent.
Et ça, ce serait triste.

Son appartement voit rarement autant de monde en son sein en même temps. Habituellement Finn évite d'y amener qui que ce soit, quitte à passer la nuit ailleurs. Encore une fois pour cette histoire d'identité. Il s'en fiche, cela fait longtemps qu'il y est habitué. Il n'est même pas révolté contre la situation, ell le laisse indifférent. Quelle importance de toute manière ? Le but étant juste d'éviter les ennuis plus qu'autre chose.
Enfin, cela l'est la majeure partie du temps. Avec Fuyu, il y a un truc en plus. Un truc en plus qui pourrait l'ammener à mentir alors qu'il ne le veut pas. Tant que le sujet ne sera pas abordé, il n'y aura aucun problème. Mais jusqu'à quand ? Il n'est pas exclu qu'un jour la jeune adolescente, pour une raison ou pour une autre, devienne soudainement curieuse. Et ce jour là, il fera quoi ?
Encore une bonne raison de ne pas penser à l'avenir. Angoisser par anticipation n'est franchement pas son truc. Sauf avant un combat, mais cela porte un autre nom, et permet notament de rester en vie un peu plus longtemps.

Quand il voit l'expression qui se dessine sur le visage de Fuyu, il prend conscience que sa question était inutile.

– Je t’ai déjà dis que le sommeil ne me vient pas quand je ne suis pas accompagnée, Finn. Et puis, j’attends mon histoire.

Et vlan. Evidemment, elle le lui fait payer avec. Son expression oscille entre l'exaspération amusée, et la consternation pure et simple.
Un instant il se demande si elle est sérieuse ou non avec cette histoire... D'histoire, justement, avant de décider que non. Les histoires avant d'aller au lit, c'est réellement pour les petits enfants, et Fuyu bien que petite n'est plus si petite que ça. Tout de même. Et puis, cela ne lui colle pas vraiment. Des fois Finny se pose des questions qui n'ont vraiment pas lieu d'être.
Et encore cette histoire de sommeil accompagné. Quoi que la réplique cette fois est plus malicieuse et prononcée avec moins de violence que la fois précédente. C'est un jeu, bien qu'au fond Finn se demande quand même un peu si elle est sérieuse. Peut-être. Peut-être pas. Et il fera quoi ? Il avisera. En attendant, il se souvient bien avoir failli lui répliquer quelque chose la première fois, mais s'était contenu. En revanche, cette fois...

- Je n'ai pas d'ours en peluche à te donner malheureusement. Par contre je connais plein de contes pour les enfants. Tu en veux un avec une princesse ?

Il lui retourne clairement un sourire narquois, comme en écho au sien plus tôt. En fait non, il ne connaît pas vraiment plein de contes. Peut-être un ou deux en cherchant bien au fond de sa mémoire, mais de toute façon ce n'est pas comme si Fuyu allait réellement exiger qu'il lui en raconte un. Du moins, il espère. Sinon... Il peut toujours inventer. Sûrement. Peut-être. Potentiellement.
Après une poignée de seconde suplémentaires à juste la regarder dans les yeux, son sourire glisse dans quelque chose d'un peu plus affectueux. Puis il rompt contact visuel pour lui passer une main affectueuse dans les cheveux - chose qu'il se surprend à apprécier faire, une nouvelle manie - avant de la dépasser et de s'engager dans le couloir. Au passage il lui lance un rapide :

- Bouge pas.

Avant de dsparaître pour de bon. Finny va juste devant la porte de la chambre de Naaru, qu'il entrouve le plus silencieusement possible pour pouvoir jeter un oeil à l'intérieur. La vue qui l'accueille lui tire un soupir de soulagement. La chain est définivement - et profondemment, en plus - endormie. Tranquille jusqu'au lendemain. Finny referme du coup la porte tout aussi délicatement qu'il l'avait ouverte et retourne vers le salon.

Où il doit maintenant ramasser les deux livres qui le narguent depuis leur position au sol sitôt qu'il a remis les pieds dans l'entrée. Le contractant en retient un soupir, d'exaspération cette fois, tandis qu'il se baisse pour les ramasser chacun à leur tour. Evidemment que l'autre imbécile les a placé chacun à un bout du tapis, pour qu'il se baisse deux fois. Pourquoi mettre autant d'efforts à élaborer des stratégies pareilles, hein ? La créature est fourbe. Et jeter un coup d'oeil sur les couvertures ne fait que confirmer que c'est bien Nana. Car, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce ne sont pas deux de ses livres mais deux de ceux de Finny. Qui ne laisserait jamais traîner quoi que ce soit sur le tapis. Le contractant a maintenant un peu peur d'entrer dans sa chambre puisqu'il sait que son colocataire a été y faire un tour. Il est en effet fort possible que les camarades de ces deux livres aient eux aussi été sauvagement kidnappés et ensuite placés un peu partout, sauf là où ils devraient être.
Une bonne chose qu'il n'en ait pas tant que ça.
Une fois la tâche rapidement exécutée, il se contente pour le moment de les déposer sur la table. Il ne s'arrête cependant de bouger que lorsqu'il s'affale sur le canapé, tapotant ensuite la place vide à côté de lui tout en regardant Fuyu pour l'inviter à faire de même. Maintenant que le cas "Nana" est réglé, il peut se consacrer à la plus jeune.

- Bien alors. Qu'est-ce que tu veux faire puisque tu refuses d'être sage et d'aller te coucher ?

Lui est bien sûr toujours fatigué, cela ne s'envole pas comme ça. Mais il ignore royalement sa fatigue pour s'occuper de Fuyu. Bien sûr il n'abandonne pas l'idée de réussir à la faire aller au lit - attitude suspicieusement fraternelle et sur-protectrice - mais il sait très bien qu'il n'obtiendra pas gain de cause ainsi. Et puis au fond, réellement, la vérité n'est-elle pas qu'il veut passer un peu plus de temps avec la jeune fille ? En étant franc et honnête, si. Mais il ne peut pas le lui dire en face. Aussi bien parce qu'il a épuisé son quotas de "je t'aime bien" et toutes ses variantes pour la semaine, que parce qu'il n'en a pas le courage. La déclaration de plus tôt est toujours présente entre eux, tout comme la réponse de Fuyu. C'est bien assez.

Il ne sait pas réellement comment la soirée va se dérouler. Peut-être qu'à l'arrivée ils finiront tous les deux par s'endormir. Sûrement Fuyu sentira bien à un moment ou à un autre une certaine fatigue lui tomber dessus. Finny sera le premier à se saisir de l'occasion , bien entendu. Mais d'ici là, il ne sait pas trop. Continuer à jouer, ou bien juste profiter de la présence de l'autre, peu de choses le dérangent et beaucoup lui vont. Le choix appartient plus à l'adolescente. Il est peut être celui qui lui a proposé de venir jusqu'ici, mais elle reste l'invitée. Non pas qu'il soit prêt à lui passer chacun de ses désirs, malgré le fait qu'il ne la soupçonne pas de vouloir quoi que ce soit qui le ferait refuser en bloc, mais après tout, c'est elle l'enfant, non ?
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Fuyu Akeno

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty31st Août 2012, 04:25

Fuyu se laissa volontairement noyée dans la douceur et la profondeur de la couleur verte qui enduit les yeux de Finn. Elle y plonge et s’y enfonce délibérément, cherchant non pas les questions que devait se poser le jeune homme, mais les réponses qu’elle-même recherchait. Les réponses qu’elle ne trouvait pas. Les réponses qui ne se reflétaient pas dans ses propres yeux. Mais de toute façon, elle savait que le regard du brun faisait écho au sien dans une pareille situation. Alors elle ne bougea pas, ses traits figés dans une expression d’amusement et de malice, ses yeux pagayant et pataugeant pour se raccrocher à quelque chose. À un sentiment quelconque. À une image. Mais elle ne trouvait rien. Elle n’osait pas tendre la main pour se saisir de ces réponses. Elle aimait se voir échouer, car elle savait qu’elle finirait dans ses bras. Un mal pour un bien. Et même si elle ne l’avouera pas, elle préféra détourner les yeux la première, de peur de trouver ce qu’elle cherchait dans les yeux de Finn involontairement, sans qu’elle ne puisse plus rejeter la vérité. Mais ces questions, qu’en était-il réellement ? Elle voulait poser un nom sur ce qui était en train de remuer tout en elle. Comprendre pourquoi en si peu de temps, sa réaction avait changée vis-à-vis de lui. Et surtout, connaître la raison de cette envie presque incontrôlable d’être près de lui. Sans savoir pourquoi, elle pensait et était persuader – bien qu’elle espérait d’un coté aussi – qu’il détienne les réponses. A moins que lui aussi était tout aussi perdu qu’elle. Ou bien,il possédait les réponses, comme elle encore une fois, et n’arrivait pas à les saisir. Ne voulait pas les saisir. Ou peut-être simplement ne se posait-il pas de questions et que Fuyu cherchait des réponses qu’elle ne voulait au fond pas avoir alors qu’elles n’existaient même pas.

Il semblait, au moment même où sa bouche s’ouvrit, céder à une envie retenue depuis trop longtemps déjà. Il ne réussit sans doute pas à se retenir plus longtemps, lui lançant une réplique qui devait lui brûler la langue. Voyons le bon coté des choses, il lui parla de peluches, pas de poupées blondes habillées de rose. Mais une chose était certaine, il allait le regretter. Elle était prête à aller bien loin pour que sa fierté, même ne serait-ce qu’écorchée, soit astiquée et remise à neuve. Les limites n’existaient plus. À cette pensée, quelque chose en elle lâcha. Effectivement, elle savait qu’elle avait tort, qu’il existait bel et bien des limites, qu’elles étaient là, présentes et fixées. Mais pourquoi ressentit-elle ce désarroi ? En un clignement d’yeux, elle évacua ce malaise installé en elle pour se concentrer entièrement et uniquement sur le plus important ; la syntaxe de sa prochaine réplique qui ne sera certainement pas moins cinglante qu’habituellement.

Quand lui aussi rompit leur petit jeu de regards, Fuyu afficha un léger sourire tandis qu’une main vint lui caresser les cheveux. Elle appréciait plus qu’elle n’oserait le dire ce contact avec Finn. Ça avait quelque chose d’affectif, de rassurant, de protecteur et surtout, cela prouvait bien qu’elle n’était pas la seule à être devenue pus vulnérable face à lui. Bien que dans le cas de ce-dernier, c’était moins flagrant. Il la dépassa alors, lui disant de ne pas bouger. Elle obtempéra sans broncher. Restant plantée là, au beau milieu du salon, son regard vacilla entre les deux livres à terre, la table, le tapis… Bref, tout ce qu’elle voyait. Elle se surprit à essayer de trouver ce que faisait Finn sans pour autant le suivre. Elle retint sa respiration un moment, plongeant la pièce dans laquelle elle se trouvait dans un parfait silence. Il lui sembla qu’une porte s’ouvrit, mais elle pouvait avoir tort car le bruit fut vraiment moindre. Reprenant son souffle, elle pencha la tête sur le coté, une moue gamine sur le visage. Finn revint et s’approcha directement des deux livres à terre – positionnés chacun à l’un des bouts du tapis – pour les reposer, sûrement momentanément, sur la table. Étrangement, il semblait soulagé. Mais de quoi ? Fuyu ne se posa pas longtemps la question, préférant suivre des yeux les mouvements du jeune homme qui finalement alla se poser sur le canapé, invitant la demoiselle à en faire de même. Cette-dernière pivota sur ses talons pour lui faire face, préférant d’abord lui répondre avant de le rejoindre.

– Princesses ? Trop cliché. Je préfèrerai une histoire avec une guerrière.

Cette fois-ci, elle lui tira clairement la langue, lui signifiant que ce sujet était clos et que non, elle ne désirait aucunement écouter une de ces histoires à dormir debout. Déjà que petite, elle détestait ça, alors maintenant, elle ne supportait tout simplement pas d’entendre la fameuse formule d’ouverture qui n’était autre que : Il était une fois. Elle fit d’abord un pas hésitant, puis finalement, comme si elle avait puisé une certaine dose de courage dans les yeux de Finn, elle approcha d’un pas plus assuré, s’installant à ses cotés. Elle ne lui demanda pas son avis, je vous l’accorde, mais pour ce qui est de relever son bras, de caler sa tête sur son torse, et de relâcher son bras – qui, logiquement, devait se trouver sur l’épaule de Fuyu - elle n’hésita pas une seconde. Elle ferma alors les yeux. La question qu’il lui posa l’amena une nouvelle fois dans un gouffre sombre.

C’était bien elle qui lui avait dit qu’elle n’avait aucunement l’intention d’être sage, mais à vrai dire, elle n’avait pas prévu de faire quoique ce soit. Le fait d’être ainsi près de lui, même s’ils étaient plongés dans un parfait silence, lui convenait. Mais en même temps, elle avait besoin de jouer. Elle en avait un peu marre de lui lancer quelques répliques auxquelles elle réfléchissait tout de même assez ; elle préférait nettement l’embêter d’une autre façon. D’une façon qui, elle le savait pourtant, n’avait pas lieu d’être entre eux deux. Oh et puis, ce qu’elle voulait, elle l’avait déjà. Elle fut élevée de façon à ce qu’elle n’exige rien. Si l’on désire lui offrir quelque chose, elle ne s’y opposera qu’à moitié, mais sinon, elle ne demandera rien. Pourtant, plus tôt dans la soirée, elle avait nettement exprimé qu’elle avait besoin de protection. Peut-être même d’affection. À cette dernière pensée, elle frémit. Comment avait-il fait pour la changer à ce point-là ? Comment Finn s’y était pris pour qu’elle soit à ce point vulnérable avec lui ? Et surtout, se rendait-il compte de ce qu’il enclenchait en elle ?

Posant une main sur son torse, elle s’en aida pour se redresser. Enfin, partiellement. Disons qu’elle s’était mise dans une position adéquate pour pouvoir plonger, une énième fois, son regard dans le sien. Mais elle n’y chercha ni des réponses, ni du courage. Elle voulait juste y plonger et s’y noyer définitivement. Sa voix se fit calme. Un peu trop. Peut-être même un peu nostalgique. Mais ce qui l’étonna l plus, ce fut la douceur employée.

– Dois-je avoir peur pour ressentir une nouvelle fois cette chaleur réconfortante qui émanait de toi ? Dois-tu me reparler de mon passé pour que je redevienne si vulnérable ?

Ce qu’elle venait de dire n’était pas clair. Même dans sa tête, c’était encore confus. À vrai dire, c’était une question indirecte. Elle voulait savoir s’il y avait des chances pour qu’elle se sente si proche de lui alors qu’ils étaient dans un même appartement, dans une même pièce, sans danger apparent autour d’eux. Elle désirait comprendre ; cette complicité qui les lia quelques instants auparavant était-elle temporaire ou réelle ? Pouvait-elle revenir planer entre eux deux par leur simple désir commun à la ressentir une seconde fois ? Elle venait de lui dévoiler une première partie de ce qu’elle pensait si étrange et si difficile à exprimer. Maintenant, elle devait continuer. Elle savait parfaitement qu’il fallait qu’elle vide son sac, qu’elle lui parle de ce sentiment à la fois agréable et gênant qui prit ses aises en elle. Mais pas tout de suite. Elle allait encore attendre un peu. Attendre qu’il lui réponde. Attendre de voir si elle réussirait à enfouir cette envie de lui parler. Cette envie de retarder ce qu’elle se surprit à craindre. La réaction de Finn pouvait aussi bien être normale qu’excessive. Et elle ne voulait pas ça. Sans s’en rendre compte, elle était revenue à sa position initiale, avait fermé les yeux et s’était recroquevillée sur elle-même. Eh bien voilà une situation loin d’être gênante ! Il ne manquait plus que les larmes. Elle se faisait pitié. Elle se mordit les lèvres, s’en voulant déjà d’avoir parlé de ça au brun. Elle aurait dû se taire, ou peut-être se contenter de répondre normalement. Oui voilà, répondre normalement. Elle aurait dû hausser les épaules, dire qu’elle ne savait pas, que ça ne la dérangeait pas de rester là, sans rien faire de particulier. Au lieu de quoi, elle lui avait demandé si leur relation approchait plus de ce qui se passa dans la ruelle sombre ou de tout ce qui se produit – c'est-à-dire pas grand chose – avant les évènements de ce soir. Et s’il prenait ça comme un reproche ? Vraiment, elle avait été stupide sur ce coup-là.

Elle ouvrit les yeux, son regard s’étant vidé de la malice qu’il abritait il n’y a pas plus de cinq minutes. Elle patienta, quelque peu pressée d’entendre la réponse qu’allait donner Finn, les lèvres pincées. Silencieusement, elle remercia je ne sais trop quoi d’être dans cette position dans laquelle e jeune homme ne pouvait pas la voir. Ou du moins, ne pouvait pas voir ses yeux. Le bon coté des choses, si toutefois il y en avait, était le fait qu’elle se sentait au moins libérée d’un poids. Ou plutôt d’une partie infime d’un poids. Mais c’était déjà ça. Quoique qui sait, peut-être que la réponse sera encore plus dure à supporter que la question qu’elle lui posa. Sans trop savoir pourquoi, elle se redressa, s’asseyant normalement, sans pour autant dégager le bras du brun d’où il était, posant son regard sur lui. Pour une fois, tant être franche, autant bien l’être. Le bleu-gris de ses yeux n’exprimait rien si ce n’est une certaine impatience à entendre la réponse. Elle lutta intérieurement pour que ses pupilles demeurent accrochées à celles de Finn, refusant de se cacher une nouvelle fois dans ses bras dans l’espoir d’effacer ce qui était déjà dit.

Fuyu n’eut pas beaucoup d’hommes dansa vie. Son père, des connaissances ci et là, ainsi que quelques jeunes hommes avec qui elle passa deux ou trois soirées, voire nuits. Et un autre qu’elle aimait mais qu’elle n’avait pas vu depuis un moment. Mais Finn était bien le seul à la mettre dans de pareils états. Il l’ignorait probablement, pourtant, en quelques minutes, il avait gagné le respect et l’affection de l’adolescente. Et il l ignorait plus que sûrement que maintenant, elle comptait bien plus sur lui que sur l’homme pour lequel son cœur battait. Ce-dernier était celui pour qui Fuyu vivait. Finn était celui pour qui elle survivait.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty1st Septembre 2012, 10:49

Si Finny avait ne serait-ce qu'une idée du tourbillon émotionnel faisant rage dans la tête de l'adolescente, alors peut-être il... Il quoi ? Il pas grand chose en fait. Il ne peut que difficilement répondre aux questions non posées, déjà qu'il a parfois du mal à manier celles qui sont mises en voix. Ce n'est pas la volonté qui manque, mais l'adage "quand on veut, on peut" n'est pas toujours vrai. Les proverbes sont, aussi vrai qu'ils sont crées pour être suivis, aussi faits pour être contredits. Après tout leur naissance tient aussi et surtout dans la plupart des cas à des situations réccurrentes qui deviennent du même coup une sorte de vérité générale. Cependant, le fait qu'une pomme soit tombée de l'arbre cent fois ne signifie pas qu'elle en tombera la fois suivante. L'arbre sera peut être abattu avant.
A défaut de pouvoir, il peut toujours tenter de supprimer les mauvaises réponses en les fournissant dans ses tentatives pas toujours fructueuses. Plus l'on commet d'erreur, moins il en reste à faire. Dans sa tête à lui, c'est beaucoup plus calme. En tout cas, déjà bien plus calme que plus tôt dans la soirée, où, pris au dépourvu, il a tout repoussé en bloc dans un coin avec la mention "à traiter plus tard". Et il se trouve que ce plus tard, c'est maintenant. Et pourtant, il est moins désemparré. Le temps écoulé lui a permis de commencer à apprivoiser toutes ces émotions. Pas à la perfection non. Mais au moins il ne les voit plus défiler sans comprendre. Il ne refoule plus tout ce qui porte de près ou de loin une étiquette "affection" et n'a plus crainte de la montrer. Tout du moins gestuellement, parce qu'à l'oral l'exception de tantôt doit rester cela, une exception. Peut être parce qu'il est plus facile de faire des gestes car ils touchent l'autre plus directement en quelque sorte. C'est une action qui se fait à deux bien que l'initiateur soit seul. Alors que lorsqu'on prononce les mots, on est seul. Cela ne le dérange certainement pas habituellement. Sauf quand les mots en questions sont une porte ouverte droit sur ce qui peut blesser. Ce qui peut l'atteindre lui. Et c'est d'instint que les humains sont réticents à faire ce qu'ils ont conscience d'être capable de les blesser. Bien que ce qui puisse atteindre soit ensuite propre à chacun.
Alors au fond, si le contractant n'exprime pas oralement son affection pour la plus jeune bien souvent - alors qu'elle est présente et maintenant très visible - c'est juste parce qu'il n'est pas aussi sûr de lui qu'il peut le laisser paraître.
Mis à part ce blocage toujours présent sur l'oral, son esprit est actuellement calme. Il s'en fait bien plus pour Fuyu et ses propres pensées qu'il ne s'en fait pour lui. Peut-être qu'il prend les choses avec plus de... Recul ? Ou juste d'expérience ? Mais ce serait erroné que de dire cela, puisqu'il n'a pas d'expérience dans ce nouveau domaine. C'est bien la première fois qu'il se sent vouloir protéger quelqu'un non pas parce que c'est un camarade de combat, mais parce qu'il s'est pris d'affection pour la personne en question. Nana étant un cas spécial, parce qu'il n'a pas vraiment souvent besoin de le protéger, et qu'ils le font mutuellement sans y penser. Mais Fuyu ne pourrait pas réellement le protéger lui. Pas actuellement en tout cas. Outre le fait apparent qu'il soit un homme avec cinq ans de plus, il a un entraînement qu'elle n'a pas. Cela ne le dérange absolument pas. Même si la logique voudrait qu'au contraire, elle puisse se défendre efficacement pour se tranquilité d'esprit. Peut-être un jour, qui sait.
Pas aujourd'hui en tout cas. Aujourd'hui les lames restent rangées. Sinon, ils n'auraient pas une conversation sur les contes de fées, non ?

– Princesses ? Trop cliché. Je préfèrerai une histoire avec une guerrière.

La réponse est tellement surprenante qu'il ne peut retenir son rire en réaction. Le fait qu'elle lui tire la langue ne fait rien pour arranger ça. Somme toute, oui, une histoire avec une guerrière colle bien plus à l'adolescente.
Son rire se tait rapidement quand elle commence à avancer, la seule trace de son passage étant le sourire persistant sur les lèvres du contractant tandis qu'il observe Fuyu avancer, et même s'installer à sa guise en manipulant son bras comme si il était une poupée de chiffon. Lorsqu'elle ferme les yeux, il se détend un peut plus contre le dossier du canapé et laisse sa tête partir en arrière dessus. Lui ne ferme cependant pas les yeux, préférant fixer le plafond sans réellement le voir. Il ne pense même pas, un grand vide ayant pris place dans son esprit. Il profite juste de l'instant, attendant avec patience que Fuyu finisse par parler. Vu l'expression qu'elle arborait il y a un instant, il est convaincu qu'elle va finir par parler. Par poser une question même. Ou par lancer une affirmation qui en fait cachera une question. Ses prédictions s'arrêtent par contre ici comme il n'a strictement aucune idée du sujet qu'elle va aborder. Comme souvent avec elle. Il commence sérieusement à penser que trop de choses passent par une si petite tête en trop peu de temps, mais il sera bien le dernier à lui en faire la remarque. Si elle veut épuiser toutes ses questions sur lui, qu'elle fasse.

La main posée sur son torse ramène le ramène immédiatement de ses divagations et il redresse sa tête de sorte à pouvoir voir Fuyu. Rencontrer son regard une fois de plus, ce qui, il note avec une pointe de satisfaction, arrive de plus en plus souvent par rapport au début, signe qu'elle prend un peu d'assurrance. Du moins il espère que c'en est le signe.

– Dois-je avoir peur pour ressentir une nouvelle fois cette chaleur réconfortante qui émanait de toi ? Dois-tu me reparler de mon passé pour que je redevienne si vulnérable ?

La question couplée au ton employé ammènent une certaine confusion dans l'esprit du plus âgé, accompagnée d'une pointe de surprise. Une fois n'est pas coutûme, il ne s'y attendait pas, et ne pensait pas que ce genre de pensées agitaient Fuyu. Et à nouveau il ne sait que répondre. Doit-il comprendre qu'elle ne ressent actuellement rien ? Ou qu'elle recherche quelque chose ? Ou bien... Ou bien quoi ? Il ne souhaite pas particulièrement la voir vulnérable, et au fond il doute qu'elle apprécie de l'être elle aussi, vu ses réactions de plus tôt. D'ailleurs elle se recroqueville sur elle même, comme pour se protéger de ce qu'elle vient elle même de dire et peut-être même de la réaction de Finn. Qui pour l'instant n'en a pas réellement car il réfléchit. Il tente de démêler, de voir, de sentir ce qu'elle ressent. Tout ce qui en sort n'est qu'un lot de sensations dont certaines contradictoires, qu'il n'arriverait pas à mettre en mots. Le réconfort est-il vraiment qu'une affaire de consolation, une sorte de récompense ou de contre pour dilluer la peur et les pensées douloureuses ? Lui aimerait beaucoup que non. Qu'une preuve d'affection, une étreinte gratuite, puisse en faire tout autant. Et pendant qu'il cogite, Fuyu finit par se redresser de sa position.
Il veut répondre quelque chose, mais il ne peut pas. Il ne peut pas parce que ce qu'il veut répondre ne se met pas en mot. Ce sont des sensations, des sentiments, que la plus jeune recherche. Et pendant qu'il cogite, Fuyu finit par se redresser de sa position. Et lui a d'un coup bien conscience de l'absence soudaine de poids sur son torse et de la surface de contact réduite. Deux faits qui lui font réaliser quelque chose.
Plus que des mots, ce sont des gestes qui sont selon lui la réponse appropriée.

Son bras n'a pas quitté les épaules de Fuyu. Alors il s'en sert pour la ramener contre lui en douceur, se redressant du même coup de sa position vautrée contre le dossier. Son deuxième bras vient pour former un étau autour de la jeune fille tandis qu'il pose son menton sur le haut de sa tête. Comme une protection. Vivante, et chaude. Réconfortante ? C'est à Fuyu d'en juger. Il ne se doutait pas vraiment que tout cela cogitait dans le cerveau de l'adolescente. Oh bien sûr lui aussi a senti du réconfort, et en a donné, il l'a aussi bien vu que ressenti. Mais lui ne s'est pas autant interrogé. Comme si la réponse était déjà sienne, alors qu'en fait, au fond, il ne s'est juste pas posé la question - et quand il l'a fait, la réponse a finalement tardé. Si il s'en était déjà rendu compte quand même avant, maintenant le fait est plus que clair : Fuyu se pose beaucoup, beaucoup, plus de questions que lui. Et lui n'a pas forcément les réponses. Bien qu'il essaie d'en fournir. Parce qu'une tentative hasardeuse est selon lui toujours mieux qu'un "je ne sais pas".

- Et cette méthode là, elle marche ?

Il la serre brièvement un peu plus fort pour montrer de quoi il parle, bien que ce soit sans doute déjà très clair. Parce qu'en la prenant au mot, elle ne parviendra pas à ressentir de chaleur réconfortante via la peur une fois de plus ce soir, l'appartement étant loin d'être effrayant. Et Finny n'a nullement l'intention de la presser pour obtenir des informations sur son passé. Si elle souhaite en parler, elle devra le faire d'elle même, comme plus tôt. Et à ce moment là, il se contentera probablement seulement d'écouter. On ne peut pas prodiguer de conseils sur ce qui est passé et révolu.

- Honnêtement, je crois que je finirais par être vexé si tu ne fais qu'avoir peur et te rappeler des mauvais souvenirs quand je suis dans les parages.

Son ton laisse entendre qu'il plaisante à moitié. Car si il est vrai que cela l'amènerait à se remettre en question, en même temps il est volontaire pour la laisser vider son sac sur lui autant de fois qu'elle le jugera nécessaire. Cela fait partie de son rôle, non ? Dans son interprétation personnelle du rôle, ça l'est.
Finn joue distraitement d'un doigt avec une mèche des cheveux de l'adolescente, pas tout à fait sûr de la conduite à adopter ensuite. Si il doit ajouter quelque chose, ou juste attendre. Attendre de voir si sa méthode, comme il dit, est d'un quelconque secours. Parce qu'en fait, il ne sait pas plus quoi dire qu'il y a quelques instants. Alors finalement, il se contente de fermer les yeux et de garder Fuyu contre lui, là où il est sûr que rien ne peut l'atteindre pour le moment. Si elle tentait de se dégager, il ne la retiendrait pas. Sa prise est bien présente, mais il la laisserait s'en dégager si elle le voulait. Ce qui ne l'empêcherait pas de la faire revenir l'instant d'après bien sûr.
Il faut bien quelques avantages à être le plus fort.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty3rd Septembre 2012, 10:26

Elle n’avait pas pour habitude de se poser autant de questions. Enfin si, plus ou moins, mais pas en si peu de temps. Quoique c’était compréhensible, car c’était un tout nouveau sentiment qui s’installait en elle et dont elle ignorait tout. Comment ? à partir de quand exactement ? Pourquoi ? Qu’était-il ? Quelles étaient ses limites ? Était-ce réciproque ? Elle entreprit alors de répondre à ces questions, une par une. Comment ? Simplement par une faille, par un manque d’attention, par une baisse de garde, une faiblesse dans sa défense. Il avait pris ses aises sans crier gare. Quand ? Sûrement quand elle avoua avoir peur et que l’examen tactile qu’elle appliqua sur Finn commença. C’était le seul moment où elle s’était assez ouverte à lui pour qu’il puisse lui lancer un je ne sais quoi qui maintenait la troublait au plus haut point. Pourquoi ? Simplement car elle devait en avoir besoin et qu’il y avait un vide en elle qui devait impérativement être comblé. C’est comme si ce même sentiment avait su quand intervenir. Car elle avait beau dire ce qu’elle voulait, sans ça, sans le brun, elle n’aurait pas résisté longtemps à l’envie de céder. Céder à tout. Aussi bien aux tentations additives et saugrenues de la vie qu’au gouffre derrière elle – son passé. Elle avait vraiment été à ça d’abandonner. Mais quand elle se retrouva dans ses bras, et ce n’est que maintenant qu’elle daigne y penser, elle avait eu la certitude qu’il la tenait fermement et qu’il ne la laisserait pas tomber, quitte à se faire haïr par elle. Qu’était-il ? Elle le savait. Elle l’avait su. Elle l’avait frôlé, non, saisi. Cette réponse. Cette réponse qui lui échappa, filant entre ses doigts qui s’étaient tendus sous ordre de son cerveau. Autrement dit, elle l’avait su et refusait de le savoir plus longtemps. Simplement. Alors elle ne se posa plus la question, estimant s’être déjà assez torturée avec. Quelles étaient ses limites ? Elle ne réussit pas à les apercevoir et doutait de sa capacité à les respecter dans cette obscurité parfaite. Elle allait faire une erreur, s’apprêtait à aller trop loin. Elle en était consciente et ne faisait rien pour s’arrêter, soit car elle savait que c’était inutile – bien que ça ne soit son genre d’abandonner si facilement – soit parce qu’elle avait l’impression qu’elle se sentirait mieux une fois remise à sa place. Allez savoir. Était-ce réciproque ? Il fallait prendre le taureau par ses cornes et être directe sur ce coup ; seul Finn pouvait lui fournir la réponse.

Elle répondit à toutes ces questions juste avant de lui parler si étrangement, se sentant déjà un peu mieux. Mais le plus gros n’était pas fait. Elle n’avait pas encore tout dit. Pas tout fait. Soudainement, l’éclat de rire heureux du jeune homme un peu plus tôt lui revint en tête et la fit sourire. Avait-elle le droit de l’obliger à partager ses tourments ? Car même s’il n’y était pas contraint au sens propre du terme, il avait promis qu’il serait à ses cotés, alors il fera tout pour l’aider. Elle n’avait pas assez de force pour le protéger, pas assez de caractère pour lui dire qu’elle n’avait pas besoin de lui. En revanche, elle possédait assez de faiblesse en elle pour lui avoir fait promettre qu’il ne l’abandonnera pas. Pour avoir exprimé si ouvertement son besoin immédiat et à long terme de sa présence à ses cotés. Mais elle ne regrettait pas. Pas vraiment, du moins. Était-elle donc à ce point-là égoïste ? Elle aurait tant aimé répondre à cette question par une négation. Mais le fait qu’elle lui posa ces deux étranges questions qui en fait, n’en étaient qu’une, était bien une preuve que si, elle était égoïste. Elle l’avait plongé dans un état de réflexion qu’elle n’aurait préféré ne pas lui connaître et avait fait disparaître toute trace de son sourire. Maintenant, elle s’en voulait. Elle s’en voulait atrocement.

Plongé dans ses songes, il semblait tout aussi perdu que Fuyu, si ce n’est pas plus. Disons qu’effectivement, bien que les questions s’accumulent toujours autant dans sa tête, elle avait déjà fait le point sur un bon nombre d’entre elles. Mais les mots qu’elle formula de vive voix restèrent en suspens. Elle tenta de ne plus y repenser, craignant d’être replongée dans l’état second où elle était il y a moins d’une minute. Mais entre nous, elle préférait encore ça qu’à l’étonnement qui suivit lorsqu’elle se sentit attirée vers Finn.

Il se servit de son deuxième bras pour entourer celle qui n’était qu’une petite fille en cet instant, et qui d’ailleurs se laissa envelopper par cette soudaine tendresse et douceur sans réagir. Pour la deuxième fois dans la soirée, elle n’avait plus du tout la situation en main, la confiant sagement au jeune homme. Il cala son menton sur le dessus de la tête de Fuyu qui avait le front contre son torse. Celui-ci se soulevait et se rabaissait, suivant un rythme plus régulier et plus calme que celui de la demoiselle. Elle ne chercha pas à comprendre les raisons qui l’avaient poussé à agir ainsi, mais pourtant, elle y pensa quand même. Il devait avoir jugé que les mots étaient trop peu significatifs. Et elle le comprit, car un peu plus tôt, elle ressentit la même chose. Quoiqu’il en soit, il s’y prenait bien. Très bien, même. Une vague de réconfort mélangée à une aise déferla sur la jeune fille qui en frissonna. Elle se demanda s’il l’avait remarqué, mais ne s’attarda point longtemps sur la question. Doucement, elle leva ses deux bras pour venir les enrouler autour du cou de Finn et vint y enfouir son visage, rendant la distance qui séparait leurs corps inexistante. Son souffle se fit plus régulier, s’écrasant sur la peau du jeune brun.

Sa voix résonnant dans l’appartement silencieux eut l’effet d’une brise estivale caressant d’emblée le corps de la demoiselle. Le resserrement d’étreinte assez brusque qui suivit ne fit que la plonger un peu plus profondément dans son aisance. Il ne la brusquait pas, ne l’obligeait pas à parler de ce qu’elle ne voulait pas, ne cherchait pas à comprendre ce qui était encore incompressible pour elle. Il ne jouait pas les protecteurs pour jouer les protecteurs, plutôt parce qu’il en avait envie. D’ailleurs, il faisait bien plus qu’agir telle une personne protégeant une autre. C’est spécial. Car le temps de quelques secondes, elle ressentit toutes les sensations qu’il désirait lui faire transmettre. Cette chaleur. Cette vivacité. Cette fameuse protection. Cette présente perpétuelle. Non, elle n’avait pas besoin d’avoir peur pour qu’il soit si proche d’elle. Il suffisait qu’il le veuille et qu’elle s’ouvre. C’est tout. Ni plus ni moins. Il suffisait qu’ils soient d’accord, qu’ils soient consentants. La magie s’opérait d’elle-même, s’introduisant entre eux, en eux et bien plus loin encore.

Lui reparlera-t-elle un jour de son passé ? Sans trop savoir pourquoi, elle sentait que oui, elle finira par aborder de nouveau le sujet avec lui. Elle aura, tôt ou tard, besoin de se confier. Peut-être pas ce soir. Peut-être pas demain. Mais dans une semaine, un mois ou tout bonnement un jour, elle le refera. Elle en était même persuadée. Mais à ce moment-là, il lui sera difficile de se contenir et de ne lui poser aucune question sur son propre passé. C’est sûrement pour cela qu’elle préférait ne pas lui en parler. Pas tout de suite. Parce que quand elle le fera, elle n’aura plus aucune contrôle sur sa curiosité qui, elle en était certaine, prendra le dessus sur elle. Et il lui faudra bien avouer que ce sera un peu volontaire, cette dite curiosité laissée sans surveillance.

Elle hocha doucement la tête et ce fut l’unique réponse attribuée à Finn. Elle ne voulait pas parler. Mais étrangement, elle avait le pressentiment qu’elle aller devoir le faire. Alors elle garda le silence encore un moment, s’y préparant. Et ce moment arriva. Il reprit la parole et a jeune fille réagit tout de suite, sa main droite se resserrant sur le t-shirt du jeune homme au niveau du dos. Elle ne bougea plus, prêtant soudainement grande attention au très léger mouvement qu’elle avait à effectuer pour que ses lèvres soient collées au cou du brun. Elle déglutit faiblement, laissant tomber son bras droit le long de son propre corps, tandis que ses doigts de la main gauche s’étaient aventurés dans les boucles de Finn. Elle ne voulait pas se redresser, ne voulait pas le regarder. Elle voulait rester près de lui. C’est tout. En ouvrant la bouche, les mots qu’elle avait gardés pour elle depuis leur première vraie étreinte de la soirée s’échappèrent, ne lui laissant que le temps de regretter avant même de constater l’étendue de sa bêtise.

– Ne dis pas ça, Finn. Je n’ai plus peur, et tu ne m’évoques pas de mauvais souvenirs. À vrai dire, tu suscites seulement en moi une envie incontrôlable d’être proche de toi. Toujours plus proche.

Après cette déclaration, se cogner la tête contre un mur de béton pendant des heures ne l’aurait pas dérangé plus que ça. Ce n’est pas qu’elle avait honte ou qu’elle se sentait particulièrement gênée, juste qu’elle aurait préféré se retrouver dans n’importe quelle autre situation que la sienne. Pas de quoi en faire toute une histoire, si ? Si, quand même. Elle ferma les yeux, comme si ça allait lui permettre d’oublier ce qu’elle venait de dire, laissant tomber son autre main à ses cotés. Elle avait gardé son visage enfoui et caché dans le cou de Finn, retenant sa respiration par moment, ayant l’impression qu’elle devenait trop bruyante. Elle se rendait bien compte que ce n’était pas une position à adopter. Pas avec Finn ; ça ne convenait pas vraiment, voire pas du tout, à la relation qu’ils entretenaient. Mais maintenant, il comprendrait. Il partagerait aussi ce sentiment d’incompréhension. Elle avait besoin d’être proche de lui. Le seul souci était que les limites se brouillaient et qu’elle ne savait plus où elle mettait les pieds. Elle avait peur de déraper. De vraiment aller trop loin.

Elle se rendit alors compte que depuis qu’elle avait posé le pied dans cet appartement, presque tout ce qu’elle dit, elle le regretta après. Pourquoi fallait-il que ça devienne trop compliqué ? Depuis quand réfléchissait-elle avant et après avoir dit quelque chose en présence de Finn ? Ce n’est pas qu’elle n’avait pas cofinance en lui et qu’elle avait si peur de sa réaction, c’est juste qu’elle manquait de confiance en elle-même. Comme si chaque mot était une bêtise. Là, si son opposant la qualifiait de gamine, elle ne broncherait pas. Parce que oui, elle agissait comme telle. Comme une enfant trop peu sûre d’elle qui ne s’assumait pas. Comme une enfant qui, en plus de ce défaut cité, s’avérait être capricieuse.
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty5th Septembre 2012, 09:58

A en juger par la réaction de Fuyu, la méthode de Finn a marché. Chouette il n'a pas fait d'erreur. En tout cas pas d'erreur immédiate car le futur risque de révéler une erreur de placement stratégique sur laquelle nous reviendront plus tard. Pour le moment, c'était la chose à faire. Le silence qui suit n'a rien d'étrange ou de maladroit, il est confortable. En fait, Finn aurait même pu s'endormir là à plus ou moins long terme - tout est relatif. Il aurait eu des surprises sous la forme de crampes diverses et variées au réveil, mais ça aurait totalement vallu le coup. Ça l'aurait peut-être un peu moins vallu si c'était Nana qui les attrapait au réveil, mais bon. Même pas sûr.
Lorsqu'elle bouge pour les rapprocher encore plus physiquement il ne bronche pas. Ses sens étudient la respiration sur sa peau qui se fait progressivement plus stable, l'amenant à se demander une fois de plus ce qui peut bien traverser l'esprit de l'adolescente. Une de ses interrogations vient d'être résolue, mais il ne doute pas qu'il en reste d'autres. Dont il ne soupçonne peut-être même pas la nature. Il finira bien par les découvrir, que ce soit directement exprimées par Fuyu, ou via une erreur de sa part. Peut-être qu'il devrait lui même lui faire part de sa vision des choses. Si seulement il savait comment l'exprimer avec des mots. Il craint de s'embrouiller, et de choisir les mauvais. Et puis, lui même n'est pas tout à fait capable de poser des noms clairs sur ce qu'il s'est passé - et se passe encore - ce soir. Les sentiments sont bien là et acceptés, pourtant. Mais comme on dit, il faut battre le fer tant qu'il est encore chaud. Plus vite les choses seront mises à plat, mieux ce sera. Malgré cette volonté, il faut encore que les choses en question suivent et se laissent, en fait, mettre à plat. Et ça, c'est une autre paire de manches.
C'est drôle. Pourtant, ils se connaissent à peine. En terme de connaissances sur l'autre tout du moins.

Il sent la main de Fuyu se resserrer dans son dos, et en réponse cesse de jouer avec la mèche de cheveux qu'il avait encore autour du doigt pour se faire plus attentif. Il tente de déterminer pouquoi est-ce qu'une main retourne se glisser dans ses cheveux, comme cette fois plus tôt où alors elle ne jouait qu'à provoquer. Mais... Ce n'est pas le but ici. Sinon, il aurait depuis longtemps rencontré un regard effronté. Au moins une chose qu'il sait. Quand Fuyu provoque, elle l'assume jusqu'au bout et ne s'en cache pas. Il aurait eu droit à une remarque sournoise en plus. Pourtant, comme se geste fait suite à sa tension soudaine, il ne peut s'empêcher de s'interroger. Est-ce une de ces interrogations dont il n'a pas idée de l'existance ?

– Ne dis pas ça, Finn. Je n’ai plus peur, et tu ne m’évoques pas de mauvais souvenirs. À vrai dire, tu suscites seulement en moi une envie incontrôlable d’être proche de toi. Toujours plus proche.


Finny fronce légèrement les sourcils. Visiblement, oui, il y a quelque chose. Et plus que son comportement, il est intrigué par le double sens de la phrase. Peut-être même involontaire, mais pas sûr. Proche physiquement ? Mentalement ? Les deux ? Mentalement, il n'y a rien d'autre à faire que laisser le temps agir. Ils pourraient parler toute la nuit que la distance ne serait pas vraiment comblée. Le "trou" étant dû à la nouveauté des choses, aussi bien qu'à leur manque de savoir réciproque sur l'autre. Et si Finn n'a rien contre le temps d'daptation, en revenche la partie "apprenons à nosu connaître" lui pose des soucis. Encore et toujours le même problème de passé. De famille en fait. Quelle tristesse que d'être obligé de cacher un passé et un nom dont il n'a aucune honte et qu'il assume pleinement. Tout ça car il faut rester caché. Fichue tragédie. Il espère sincèrement que Fuyu ne ressentira jamais le besoin de creuser plus de ce côté. Même si... C'est une envie utopique. N'importe qui finirait par devenir curieux. N'importe qui dans la position de Fuyu tout du moins. Et au fond, il ne pourrait pas l'en blâmer. Il ne pourrait blâmer personne d'ailleurs. Le fait de mentir ou non lui appartiendra, même s'il sait bien qu'il sera incapable, le moment venu, de lui faire croire à une histoire inventée. Alors il ne reste qu'à espérer que ce moment ne vienne pas. Pas trop tôt. Même si trop tard il pourrait faire des dégâts plus importants. Mais, lâchement, il continuera à se cacher dans le silence. Le problème est trop épais et opaque pour trancher au travers comme cela. Et dans l'immédiat, il y a plus pressant.

Physiquement, au sens strict du terme, la distance est nulle. Et il se refuse à réellement creuser plus de ce côté car... Ce n'est pas comme ça qu'il voit leur relation. Et, sûrement, Fuyu doit le savoir. Elle ne peut pas la voir comme cela non plus, non ? A moins qu'elle ne s'interroge quand même dessus. Ce qui expliquerait des choses. Il reste le pourquoi de son interrogation. Mais la réponse se trouve probablement du côté des sentiments confus de l'adolescente. Là où chez lui la limite est claire, chez Fuyu elle ne l'est pas. Alors elle teste et tatonne, frôlant la limite, la touchant, mais sans jamais la dépasser. Pour le moment. Et si elle la dépassait ? Finn la remettrait du bon côté, et s'assurerait qu'elle est cette fois bien tracée. Probablement. En fait l'idée même que la limite soit dépassée lui semble étrange, à lui qui n'a jamais pensé à Fuyu de cette manière jusqu'à maintenant. Même quand elle le provoquait sur ce terrain, il savait très clairement que ce n'était qu'un jeu. Un jeu de grand qu'elle jouait, et auquel il prenait et prend toujours plaisir à déjouer en la ramenant sur le territoire des enfants. En prenant son rôle quand elle prend le sien. Seulement ici, elle ne provoque pas. L'interrogation porte sur un terrain mature, mais elle est posée par une enfant. C'est peut-être la partie de leur relation qui n'est pas claire aux yeux de la plus jeune. Leur relation est plus pure que cela, plus simple, moins compliquée, épurée de tous les tracas et les manigances des grands. Mais comment le lui faire comprendre ? Plus dur encore, comment le lui faire ressentir ? Cette fois la manoeuvre à réaliser est plus délicate que les précédentes. Et, une fois n'est pas coutume, il n'a pas vraiment idée de quoi dire ni de quoi faire. Le terrain lui est inconnu. Mais il ne peut pas la laisser chercher des réponses à ses questions toute seule alors qu'il est censé l'aider. Pourtant, avant de pouvoir correctement offrir sa propre version des faits, il a lui même une question qu'il pose d'une voix douce :

- Proche dans quel sens ?

C'est presque une perche, mais Finn a besoin de savoir pour de bon jusqu'où vont les interrogations de Fuyu. En soit, c'est probablement une erreur de stratégie qu'il ne pourra se reprocher qu'à lui même. Seulement il patauge et ne sait pas comment s'y prendre. Comment faire comprendre à Fuyu ce qu'au fond elle doit déjà savoir ? Délicat, très délicat. Surtout quand il n'arrive pas à poser de mot sur tout cela. La relation est nouvelle, il pourrait même se tromper. Quand bien même il sent que ce n'est pas le cas, sinon il n'aurait pas promis plus tôt. Dans l'instant, il aimerait vraiment être capable de télépathie. Tenter de faire ressentir à Fuyu la simplicité avec laquelle il voit les choses qu'il n'arrive pourtant pas à formuler.
A défaut de l'amener à sentir cela, il pourrait peut-être lui montrer où se situe la limite. En l'amenant de l'autre côté de sorte qu'elle ne s'y sente pas à l'aise. Mais ce serait dangereux d'autant plus qu'il est incapable de prévoir les réactions de Fuyu. Aussi bien qu'elle ne peut pas prévoir les siennes, d'ailleurs.
Mais... Qui ne tente rien n'a rien, n'est-ce pas ?

- En fait, pour ton problème de sommeil, mon lit est assez grand pour deux.

La phrase est lancée presque l'air de rien, comme si il n'y avait pas une potentielle grosse implication derrière. En réalité, c'est juste pour étudier la réaction de Fuyu qu'il fait cela. Ça et peut-être réussir à lui faire voir ce qu'il veut qu'elle voie. Il regrette déjà ses paroles, mais ce qui est dit est dit. Le pire qui puisse arriver ? Probablement embrouiller encore plus l'adolescente, obtenir le contraire de ce qu'il désirait. Rien qui ne semble irréparable, tout du moins il l'espère.
Il laisse une main glisser dans la chevelure de la plus jeune, observant ses doigts filer entre les mèches. La seule chose qu'il saurait exprimer pour le moment, c'est sa volonté de ne pas la perdre. Il fait un piètre conseiller, mais il aura tout le loisir de se lamenter dessus plus tard. Il y a actuellement matière plus pressante.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty5th Septembre 2012, 11:56

Ces limites. Ces fichues limites. Si elle les dépassait, non seulement elle risquait de perdre une bonne partie de sa fierté en se faisant remettre en place par Finn, mais en plus de quoi, elle risquait de le perdre lui. Mais elle ne les connaissait pas, ces limites, alors comment ne pas les dépasser ? Pour le moment, elle se trouvait sur un terrain glissant. Elle ne savait pas à combien de pas avait-elle encore droit avant de commettre l’erreur d’être allée trop loin. En même temps, rester immobile ne l’avancerait pas. Elle était curieuse et elle devait savoir jusqu’où il était permis de s’aventurer. Reculer n’était simplement pas envisageable. Mais pourquoi prenait-elle tant de risques ? Et puis, pourquoi est-ce qu’elle voyait les choses d’une façon si peu singulière, si compliqué ? Si peu adéquate pour une enfant. Finn ne méritait pas de subir tout cela ; les jérémiades et plaintes d’une gamine. Mais elle était tellement égoïste qu’elle ne cherchait que les réponses à ses propres questions, n’envisageant qu’à moitié que lui aussi devait être perplexe. Qui ne l’aurait pas été ? Bien sûr qu’elle était consciente de ce qu’elle faisait. Bien sûr qu’elle savait qu’à chaque fois qu’elle réduisait la distance entre leurs deux corps, elle faisait naître plus d’interrogation dans l’esprit du brun. Il devait penser qu’elle en voulait plus, beaucoup plus. Ce qu’il ignorait, c’est qu’elle ressentait la même chose que lui. Sauf qu’elle avait été jetée dans un labyrinthe alors qu’elle était aveugle, tandis que lui avait la chance d’avoir des yeux en bon état. Pourquoi lui et pas elle ? Simplement car ils n’étaient pas pareils. Ils n’avaient pas eu la même vie. Lui ne cherchait pas midi à quatorze heure alors qu’elle, elle était persuadée qu’un jour, elle finira par prouver qu’un plus un est égal à trois. Ce n’est pas de la philosophie, plutôt de la sottise. Jusqu’à quand avait-elle l’intention de jouer les mâtures ? Pourquoi ne s’assumait-elle pas ? Pourquoi n’assumait-elle pas son âge d’adolescente? Pourquoi n’assumait-elle pas ce corps souillé par une cicatrice lui traversant la joue ? Pourquoi vouloir grandir trop vite ? Pourquoi ne pas se contenter de serrer Finn dans ses bras et d’aller se coucher ? Simplement car ce n’était pas elle, ça. Il fallait qu’elle ajoute son grain de sel. Qu’elle pimente le tout. Elle en faisait parfois, voire très souvent, beaucoup trop. Mais, et alors ? Elle se débrouillait pour rattraper le coup, et si vraiment, ce n’était pas possible, alors ça au moins, elle l’assumait. Prendre les choses comme elles venaient ne convenait pas à cette personnalité que trop prononcée à l’âge de quinze ans. Il fallait qu’elle se complique la vie, car c’es tout ce qu’elle méritait. Oui, elle ne méritait que ça, et sûrement pas ce bonheur dans lequel elle baignait avec Finn.

Le problème venait-il finalement de là ? Regrettait-elle seulement d’avoir survécue ce jour-là ? D’avoir dû affronter l’absence atroce et douloureuse de son père ? Si c’était le cas, alors sa lâcheté n’avait pas de fin. Réellement pas de fun. Mais oui, au fond d’elle, elle savait que c’était le cas. Rendre les cas faciles difficiles était une façon de se rebeller contre la vie, lui prouvant que la deuxième chance lui ayant été accordée n’aurait justement pas dû lui être donnée. Elle aurait dû périr, mourir. Finn ? Lui non plus, elle ne le méritait pas. Son égocentrisme avait fait qu’elle le tenait entre ses filets et qu’elle ne désirait plus le lâcher. Qu’elle en désirait plus lui rendre sa liberté. Et d’un autre coté, grâce à lui, elle ne désirait plus se rebeller ; voulant seulement vivre. Survivre. Mais en même temps, elle ne pouvait mettre fin à cette sorte de repenti. Il fallait impérativement qu’elle se fasse pardonner par la mort qu’elle avait rejetée ce fameux jour et aussi à la vie, car pendant tout ce temps, elle n’avait pas accepté le fait d’avoir encore le cœur battant. Une éternelle punition qu’elle s’infligerait. Voilà tout.Ça c’était Fuyu.

Un mouvement cessa, et ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle se rendit compte que l’une de ses mèches était enroulée autour d’un des doigts de Finn. Il était attentif, semblant attendre cette question depuis un long moment déjà. Mais ce n’était pas une question. Pas directe. Sous-entendue, oui. Mais surtout un appel à l’aide qu’elle formula bien maladroitement. Et elle regretta aussitôt. Elle n’avait pas le droit. Elle n’avait pas le droit de profiter ainsi de sa gentillesse. Et puis, que voulait-elle dire ? Être proche de lui, je veux bien, mais de quelle façon ? Il ne devait pas lui poser la question. Il ne fallait pas qu’il la lui pose. Elle avait soudainement peur. Peur de ne pas agir et réagir comme il le fallait. Mais pour une fois, elle ne se cacha pas. Elle releva la tête fixa le jeune homme de son regard pourtant plus vide qu’autre chose. Ah si, peut-être pouvait-il y lire une très légère lueur de crainte.

Sa voix retentit, posant la question taboue. Fuyu bascula sa tête en arrière et se mordit bien trop fortement les lèvres, voulant éviter de lui répondre. Elle n’en savait rien. Ou peut-être si, elle le savait, mais elle ne voulait pas le savoir. Mentalement ? Pas vraiment. Physiquement ? La réponse s’en approchait. Mais le vrai mot était sentimentalement. Elle voulait être proche de lui, sentimentalement. Mais comment le lui expliquer ? Soudain, elle eut une sorte de bug. Pourquoi lui posait-il cette question ? C’était évident. Quelque chose en elle céda et elle dut fermer les yeux pour s’empêcher d’hurler. Elle allait lui donner sa réponse, sûrement pas celle qu’il espérait et encore moins celle à laquelle il devait s’attendre. Elle recula pour échapper à son étreinte et reprit sa position initiale sur le canapé, ses prunelles fixées droit devant elle. Demandez-lui ce qu’elle regardait, elle haussera les épaules. Et puis, pour le coup, elle ne se maîtrisa pas ; sa voix se fit froide et sa réponse, quant à elle, n’avait rien d’un mensonge.

– Sentimentalement. Je veux une certaine confiance entre nous deux. Mais ne fais pas attention, ce n’est qu’une demande censée rester silencieuse.

Elle tourna les yeux vers lui et pencha sa tête sur le coté. Elle avait usé d’une once de sarcasme, sans spécialement être méchante. Ce qui, comme dit plus tôt, céda en elle, fut assez dur à supporter, car son comportement venait de changer du tout au tout. Mais pour l’instant, elle avait encore un certain espoir. L’espoir de se tromper. Elle se demanda alors si Finn l’avait remarqué. S’il avait remarqué que la froideur qu’elle employa pour répondre à sa tendresse n’était rien d’autre qu’une défense qu’elle se forgea. La connaissait-il ? S’il réussissait à percer ses défenses et à la faire parler, alors oui, il la connaissait. Sinon, elle n’avait fait que s’enfoncer dans une illusion et une utopie tellement parfaites qu’elle aurait dû se douter que ce n’était pas la réalité. Elle pensait qu’il allait échouer. Elle s’était montrée trop tranchante, trop peu douce. Elle avait commis une erreur, elle en était consciente. Pourtant, elle ne pensa même pas à s’excuser.

Pourquoi ne pas lui avoir répondu que le sens de sa phrase était purement physique ? Car d’un coté, ce n’était pas totalement vrai, et d’un autre, elle ne voulait pas lui répondre ainsi. Elle l’orienterait sur un mauvais chemin et il penserait que les sentiments de la demoiselle étaient trop grands pour elle. Mais ce n’était pourtant pas le cas. Elle ne doutait pas sur le fait qu’elle l’adorait, mais ça n’avait rien de ce que pouvait penser Finn. Physiquement aurait voulu dire sale et souillé. Ce n’était pas leur relation.
Si toutefois, malgré ce qu’elle lui avait répondu, il s’avérait comprendre qu’elle ne cherchait qu’à se défendre, alors il en conclura forcément qu’elle était vexée. Mais par quoi ? Il était, pour le moment, difficile à définir. Du moins, pour lui.

Ce qu’il venait de lui dire lui fit écarquiller imperceptiblement les yeux. Déjà, il venait de ressortir une réplique qu’elle lui avait lancée et qui était purement sarcastique. Pourquoi, tout d’un coup, prenait-il cela au sérieux ? Et puis, c’était quoi cette proposition ? L’espoir qu’elle avait conservé disparut que trop rapidement alors qu’elle baissa les yeux. Elle savait d’avance qu’en lui répondant, sa voix n’allait plus être aussi froide que toute à l’heure. Elle n’avait pas la force de lui tenir tête, d’être arrogante dans une situation si sérieuse. Elle ne répondit pas tout de suite ; les paroles qu’elle allait lui accorder étaient toutes prêtes, le problème, c’est qu’elle craignait que sa voix se brise. Finalement, elle leva ses yeux vers lui, s’en voulant d’un coté, le suppliant d’un autre.

– À quoi est-ce que tu joues, Finn ? Que penses-tu réussir à me faire avouer ? C’est gentil, merci de ta proposition, mais je ne préfère pas dormir avec toi. Ça ne me pose pas de réel problème, sauf qu’il semblerait que tu ne me fasses pas assez confiance.

Sa voix avait d’abord était neutre, mais au fil des mots, elle était passée par un timbre doux, puis finalement pathétique. Elle lui sourit. Mais ce sourire sonnait faux. Elle secoua la tête et la laissa retomber en avant, contente à ce moment car ses cheveux recouvraient son visage. Ou du moins, ses yeux. Oui, les yeux, les miroirs de son âme. Qu’aurait-il pu y trouver ? Des remords. Mais aussi un voile translucide. Elle avait les yeux embués. Avant d’entendre ce qu’il avait à lui dire, elle les ferma fortement, ne les rouvrant qu’une fois certaine qu’elle ne céderait pas à la tentation d’éclater. Elle amena sa main à sa bouche et saisit son pouce entre ses dents, le mordillant doucement. C’était la première fois qu’elle se montrait si anxieuse. À vrai dire, elle ne voulait même pas entendre la réponse. Mais d’un autre coté, elle ne se voyait pas lui interdire de répondre. D’essayer de lui expliquer pourquoi est-ce qu’il lui parlait soudainement comme ça. Comme s’il tenait de la piéger. Et Fuyu ne pouvait simplement pas rester de marbre face à cela. Elle n’osait pas le regarder, et d’ailleurs, n’en avait même pas envie. Tant mieux. Aussi, pour la première fois de la soirée, quand elle s’éloigna de lui, elle ne ressentit pas un déchirement et elle n’éprouva pas le besoin de retourner dans ses bras. Il ne baissa pas le moins du monde dans son estime, seulement, il suffit de quelques mots qui, peut-être, furent mal interprétés par elle, pour qu’elle reprenne le contrôle sur ce qu’elle nomma plutôt comme une « envie incontrôlable d’être proche de lui ».

Lui faisait-il passer un test ? Parlait-il sincèrement ? Peu probable. Fuyu était persuadée que ce qu’il lui dit ne fut pas innocent. Pourquoi la voudrait-il dans son lit, d’ailleurs ? Il n’avait strictement aucune raison valable de le vouloir. Si, peut-être pour étudier ses réactions. Mais à quoi bon ? Qu’essayait-il de faire ? Qu’importait. Elle n’avait pas réussit à retrouver son chemin dans ce labyrinthe, certes, mais au moins, elle n’y pensait plus. Non, ne vous méprenez pas, ce n’était pas une bonne chose. Mais alors là, pas du tout. Au contraire ; elle se sentait tellement mal qu’être perdue au milieu d’une multitude de sentiments inconnus lui était devenu supportable. Était-ce qu’il voulait ? Il n’avait aucune raison de lui vouloir du mal. Pourquoi s’était-il montré si maladroit alors ? Elle n’avait qu’une envie ; laisser éclater une colère, une tristesse et une amertume mêlées, et lui crier qu’elle se sentait déjà assez mal à l’aise sans qu’il n’essaye de lui faire dire qu’elle en voulait plus dans « ce » sens. D’autant plus qu’il se trompait. Totalement. Plus tôt dans la soirée, elle y pensa. Mais maintenant, cette idée était totalement exclue. Jamais ils n’auraient ce genre de relations. Ni lui ni elle ne l’accepteraient. Pourquoi tout d’un coup, avait-il voulu se mêler de ce qui ne le concernerait pas ? Pourquoi avait-il voulu comprendre le mode de fonctionnement de Fuyu ? Pourquoi vouloir saisir la façon dont il fallait s’y prendre pour obtenir tout d’elle, alors qu’il ne lui suffisait que d’être totalement honnête envers elle tant il était privilégié ? Pourquoi donc accélérer ainsi les évènements ?

Peut-être se trompait-elle totalement. Peut-être ne voulait-il pas cela. Peut-être ne désirait-il pas guetter sa réaction. Peut-être voulait-il partager un autre moment avec elle. Elle voulait tellement croire à cela. Mais elle avait beau être une enfant, elle n’était pas stupide. Rien n’est jamais fait par hasard. Et Finn était un adulte. Les adultes ne sont pas comme les enfants. Les adultes sont sournois. Pourtant, malgré tout, elle s’entêtait à affirmer que lui n’était pas comme ça. Qu’il était encore pur et innocent. À toujours donner sa confiance aux gens alors qu’eux ne la lui accordaient que partiellement, elle finira par se cogner contre un mur. Mais ce n’était pas de la naïveté, juste une bonté gauche. Elle avait beau connaître la fin de son histoire, ça ne l’empêchait pas de marcher droit devant ledit mur. Elle en était même fière. Elle jouait la méchante, mais au fond, c’était une bonne personne. Finn le savait. Finn était censé le savoir.

Ce qui céda en elle ? En quelques mots brefs et simples, une partie d’elle-même. Cette imposante partie d’elle-même qui pensait que le monde était encore rose. Encore beau. Encore juste. Cette partie d’innocente digne d’une véritable enfant. Ça avait fait mal, et d’ailleurs, la douleur persistait. Pourtant, c’était bien mieux ainsi. En d’autres circonstances, elle aurait remercié le jeune brun. Mais il avait fallu qu’elle prenne mal ses paroles pour qu’elle se rende à l’évidence et qu’elle accepte définitivement que son enfance avait été gâchée, et que, malgré ce que pouvait dire Finn et ce qu’elle pouvait croire par moments, elle n’était plus une enfant. Car une enfant ne subviendrait pas seule à ses besoins. Car une enfant n’aurait pas répondu ainsi à une personne à qui elle tenait particulièrement. Car une enfant aurait pleuré. Mais je vous l’accorde, sur ce dernier point, on pourrait la qualifier d’enfant. Parce que les lames lui brûlaient encore les yeux.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty6th Septembre 2012, 03:53

L'écart soudain entre eux tiraille sur quelque chose à l'intérieur de Finn, bien qu'il serait en peine de dire quoi.
A la réaction de Fuyu, avant même qu'elle n'ouvre la bouche, il sait que son erreur de stratégie est plus importante que prévu. Evidemment. Quelle idée d'avoir voulu tenter de contourner le problème juste parce qu'il n'arrivait pas à prendre le taureau par les cornes. Au moins il aura essayé. Il aura essayé et il a glissé. Ce n'est pas encore la catastrophe - à laquelle d'ailleurs il espère ne jamais être confronté, mais honnêtement, la vie fait toujours exprès de les placer sur le chemin et la catastrophe viendra, tôt ou tard - mais tout de même. Il y a, l'espace d'un instant, une incompréhension entre les deux. Ils ne suivent pas la même route dans leur raisonnement. Il tenterait bien de se rattraper, mais préfère ne rien ajouter. De peur de ne commettre une erreur de plus. Il faut mieux d'abord entendre ce que l'adolescente a à dire.

– Sentimentalement. Je veux une certaine confiance entre nous deux. Mais ne fais pas attention, ce n’est qu’une demande censée rester silencieuse.

Il ravale les premières paroles dures qui lui viennent immédiatement à l'esprit. Non pas qu'il aurait voulu la blesser, mais le fait qu'elle pense qu'il ne lui fait pas confiance, qu'il n'y a pas de confiance mutuelle dans leur relation lui fait plus mal plus qu'il ne voudrait l'avouer. Et un animal blessé est un animal dangereux et qui mord. L'humain ne fait pas exception à la règle. Seulement Finn a plus de contrôle qu'un animal, et passé la première seconde de réflexion, la deuxième lui révèle que le ton froid et la distance soudaine, aussi bien que les mots employés, ne sont pas là pour lui taper dessus. Non. La soudaineté le trahit, c'est une distance de protection, un réflexe de défense. Un mécanisme qui, pour être déjoué, n'a certainement pas besoin qu'on l'agresse. Bien au contraire. Alors on range au placard les premiers réflexes tout aussi défensifs. Ce n'est pas lui qui a besoin d'être rassuré, c'est elle. D'autant plus que c'est lui qui a fait l'erreur de jugement. Grossière erreur. Et évidemment, sa deuxième phrase ne sera pas prise en compte. De toute façon c'est trop tard, la demande silencieuse s'est exprimée, changeant par la même occasion son statut.
Le fait que Fuyu regarde droit devant elle l'empêche d'attraper son regard, chose qu'il aurait voulu faire pour donner plus de poids à ses mots. Qu'importe, il y mettra le ton. Certainement pas aussi dur et tranchant que celui qu'elle a usé tantôt, le sien se veut plus posé.

- Je te fais confiance, ne t'avise jamais d'en douter.

Maintenant c'est dit. Il faut encore qu'elle y croie.
Comment le lui prouver ? C'est une excellente question. Il n'a aucune autre preuve que ses paroles. Rien d'autre pour appuyer ses dires que de continuer à répéter qu'il ne fait que dire la vérité sans rien cacher depuis le début. Confiance aveugle. Certes, même si il ne lui a jamais menti, il ne lui a jamais donné d'élément suceptible de le faire tomber non plus. Enfin, cela était vrai jusqu'à ce soir. Si elle n'a toujours pas le pouvoir de le détruire, elle a certainement celui de l'atteindre. Et bien comme il faut, en plus. Ce dont elle ne doit pas tout à fait se rendre compte mais hey, allez avouer à quelqu'un qu'il peut tout à fait, si il veut, du fait de la confiance que vous lui accordez, vous descendre en quelques mots et actions bien placés. Cela demande un courage et un culot que Finny n'a pas tout à fait. Alors cette partie là, il faudra que Fuyu la devine.
Il n'empêche que de son côté, il lui fait pleinement confiance. Et le fait qu'il veuille cacher son passé et une partie de son présent ne relève pas d'un manque de confiance. Bien au contraire, c'est à cause de cette confiance et de la place accordée à l'adolescente qu'il refuse de lever le voile sur cette partie là de sa vie. A aucun moment il n'a pensé qu'elle pourrait s'en servir expressement contre lui et le clan. Jamais. L'idée est même ridicule. Il lui fait, encore une fois, bien trop confiance pour cela. Qu'en est-il du côté de Fuyu ? Visiblement il semble y avoir quelques réticences. Ou peut-être une retenue qu'elle sait qu'elle devrait avoir mais n'a pas. Dans tous les cas, tout n'est pas aussi clair que chez Finn. Une fois de plus. Fuyu se pose trop de questions.

Il voudrait réellement faire quelque chose pour prouver ses dires mais n'a aucune idée de quoi. Aucune idée de comment. Une fois de plus, une fois de plus. Décidemment, il se rend compte qu'il ne sait au final pas grand chose. Qu'il ne fait qu'empiler des problèmes à la résolution incomplète les uns sur les autres, et un jour la tour s'écroulera s'il n'y fait rien. Que faire si au lieu d'aider, il enfonce ? Pour l'instant ce n'est pas le cas, mais si cela arrivait un jour ? Peut-être qu'il ne vaut mieux pas y songer dans l'instant. Il n'y a pas de temps pour songer à l'avenir quand le présent réclame de l'attention. Surtout quand les interrogations de Fuyu ne paraissent concerner que l'immédiat. En même temps c'est une bonne chose. C'est aux adultes de prévoir, les enfants ne devraient que vivre leur vie comme elle vient tandis que les adultes veillent au reste. Leur tour viendra bien assez tôt. En théorie, le rôle de l'enfant est toujours le plus enviable. En pratique, malheureusement, ce n'est pas si souvent le cas que cela.

Evidemment, comme il a totalement loupé son coup cette fois, il n'aura pas le temps de se pencher plus sur cet ennui là qu'un autre est lancé dans sa direction. Visiblement, il a enchaîné deux échecs consécutifs. On ne peut pas gagner à chaque fois.

– À quoi est-ce que tu joues, Finn ? Que penses-tu réussir à me faire avouer ? C’est gentil, merci de ta proposition, mais je ne préfère pas dormir avec toi. Ça ne me pose pas de réel problème, sauf qu’il semblerait que tu ne me fasses pas assez confiance.

Et vlan. La confiance revient sur le tapis - qu'elle n'a en fait jamais quitté - et en plus tout son plan tombe à l'eau. Noyé et inutilisable.
En même temps, d'un côté tant mieux. C'était vraiment trop tordu.
Finn n'arrive pas à retenir un soupir en se laissant tomber dans le dossier du canapé, son regard reparti sans même y penser vers le plafond. Il considère un instant ses options qui sont... En fait assez inexistantes. Quelles alternatives ? Pas grand chose. Il ne se risquera pas à initier un seul contact, de peur qu'elle ne le repousse. C'est une chose qu'un contact mutuel soit rompu à un moment où à un autre - même si le moment en question ici lui ressemblait quand même dans sa tête à une sorte de rejet, aussi minime soit-il - et c'en est une autre de faire face à un refus. Tant qu'à faire, si il peut éviter de se prendre un stop dans la figure... Alors toute option de contact est à proscrire. Il en retourne au problème initial qui est en fait plus ou moins la racine du Mal ici, il faut qu'il s'exprime mais ne sait pas comment le faire. Tout du moins, pas comment le faire correctement. Et l'on croirait pourtant qu'il a de l'expérience dans ce domaine. Pour calmer le jeu, tout de même, il doit dire quelque chose. Ce qu'il fait sur un ton calme, et même légèrement désabusé avec lui même sur la fin :

- Je crois que tu mésinterprêtes totalement mes intentions. Il fallait s'y attendre, je m'y suis pris comme un manche.

Comme ça c'est dit, et il reconnaît sa faute au passage.
Finalement il se décide. Puisque que tenter d'employer des moyens détournés ne marche pas - ne marchera probablement jamais - il n'a qu'à dire tout ce qu'il pense. Tout, même si il ne sait pas vraiment le formuler. Cela aussi il faut l'avouer, avoir du mal à placer des mots, avouer faire face à une difficulté. Peut-être - sûrement - que cela le fera un peu descendre de sa position d'adulte, de celui qui sait - en théorie - faire face aux problèmes. Peut-être. Mais puisqu'il doit être franc, autant l'être jusqu'au bout. Le fait qu'il ait lui aussi des difficultés à manier certaines interrogations ne signifie pas pour autant qu'il patauge complètement dedans. Des fois, souvent, il suffit de se poser et de regarder les questions en face. A force de les observer, elles finissent par donner les réponses. Souvent quand on s'y attend le moins.
Au passage, le fait d'être complètement transparent montrera avec un peu de chance à Fuyu que oui, il lui fait confiance.
Bien décider à raconter tout ce qu'il a en tête jusqu'au bout, il se redresse, son regard se fixant sur l'adolescente dont il ne voit pas le regard.

- Ok alors j'arrête les plans tordus. Le seul problème c'est que je n'arrive pas à mettre de mot sur ce que je veux exprimer.

Première concession, il vient d'avouer implicitement qu'il n'en mène pas si large que ça lui non plus. Ou peut-être est-ce la deuxième, comme il a admis avoir comis une erreur plus tôt. Qu'importe.
Une de ses mains se tortille inconsciencement sur le bord de son propre t-shirt, près de sa jambe. Signe qu'il est nerveux. Nerveux. C'est bien la première fois de la soirée. Il a été un peu anxieux plus tôt à l'idée des réactions de Fuyu, inquiet, mais jamais nerveux car ne sachant pas s'exprimer, et encore plus d'admettre une faiblesse à voix haute. Reconnaître ses faiblesses est une force dit-on, mais pour toute force que c'est, cela n'en reste pas moins des faiblesses. Même si il sait que Fuyu sait qu'il en a, comme tout le monde, il n'en n'est pas moins réticent à les admettre. Mais autant continuer maintenant qu'il est lancé, car il ne retrouvera peut-être pas courage pour le faire de sitôt.

- Notre relation ressemble un peu à...

Il s'interrompt. Voilà où il coince. Ce mot l'agace franchement. Ses lèvres se pincent sous l'irritation tandis qu'il cherche un instant. Est-ce qu'il faut qu'il lise le dictionnaire dans son entièreté pour trouver un mot qu'il connaît probablement déjà ? Un mot - ou des, en fait - qu'il connaît déjà mais dont il ne maîtrise à priori pas la définition parfaitement.
Et puis sans prévenir, le mot "fraternel" résonne dans sa tête. Est-ce le bon ? Si il fait une erreur de plus à ce stade, il est mal. Pourtant maintenant qu'il a posé le doigt dessus, cela semble juste. Il n'a rien pour comparer, mais tout au fond, rien ne lui dit qu'il commet une erreur. De son côté, en tout cas.
De toute façon, il n'y a plus de retour en arrière possible. Alors il finit sa phrase :

- Un frère et une soeur je dirais.

Il n'ajoute pas un mot de plus après cela. Et même si il ne dit rien, il est presque évident qu'il attend maintenant l'avis de Fuyu sur la chose. Ainsi que ses questions. Peut-être que même avec cela, elle aura encore du mal. Besoin d'expérimenter. Il ne pourra pas vraiment l'en blamer, d'autant plus que la relation est nouvelle. Lui de son côté s'est complètement exposé - et il consièdère au passage que la preuve de confiance est là, brillante comme une armée de lucioles en pleine forme - et n'a plus rien à fournir pour le moment. Dans l'instant si elle le voulait, Fuyu pourrait frapper avec la certitude faire mouche et là où ça fait mal. Tout ça parce qu'elle est Fuyu et personne d'autre. Et qui est le protecteur dans l'histoire ? Toujours Finn. Seulement uen chaîne n'est jamais plus forte que son maillon le plus faible. Peut-être qu'en s'ouvrant complètement, il aura réussi à répondre correctement à quelques interrogations, ou à calmer des inquiétudes. Nul doute qu'il en a soulevé d'autres dans la foulée.
Voilà pourquoi les enfants devraient toujours se coucher tôt.

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty6th Septembre 2012, 10:58

Souvent, on dit que les humains sont des animaux, mais en meilleur. Ce n’était pas totalement faux. Mais loin d’être totalement vrai, non plus. Ils n’ont rien de meilleures, bien au contraire, ils sont plus souillés et plus stupides. Et oui, les blâmer ne serait point une erreur. Ne bénéficiaient-ils pas d’un cerveau et de son mode d’emploi, à la base ? Pourtant, ils ne savaient pas s’en servir. Ils ne réussissaient pas à enfouir leurs instincts animaux, sauvages et barbares. Fuyu joue souvent les supérieures, n’ayant pour cela qu’à arborer sa mine hautaine et méprisante. Mais elle n’était pas mieux. Pas du tout. Finn en avait trop dit. Non, en fait, il en avait trop peu dit. Et ça la blessa. Ça l’atteint directement et l’obligea à se recroqueviller sur elle-même. Mais elle aurait pu se maîtriser. Ce n’était qu’une nouvelle preuve de sa faiblesse. Elle avait craqué et, pour ne pas changer de d’habitude, regrettait. Mais elle ne réussit pourtant pas à se résoudre à s’excuser auprès de celui qu’elle avait littéralement agressé. Elle aurait tant aimé trouver la force et le courage de se faire pardonner. Mais comment ? Avec lui, les mots étaient si difficiles à trouver. Et même si elle réussissait à les dénicher parmi la longue liste qui constituait son vocabulaire, elle avait l’impression que ça manquait de sens, d’assurance peut-être. Quand elle s’éloigna, elle brisa plus d’un contact entre eux deux. Il pouvait lui en vouloir pour cela, ce serait entièrement justifié. Mais il fallait tout de même qu’il comprenne que son cœur n’avait pas simplement manqué un battement, il avait tout simplement oublié comment battre. Dois-je me répéter ? Dois-je vos répéter que ce cœur dont je vous parle ne bat qu’à l’unisson avec celui de Finn ? Cela semble inutile à première vue, mais il faut que vous le compreniez. Que vous ne l’oubliez pas. S’il allait mal, elle ne pouvait qu’aller mal, elle aussi. Mais pourtant, elle agissait égoïstement. Elle ne s’était pas contenue alors qu’il faisait de son mieux pour ne pas exposer sa colère. Car elle savait qu’il avait dû s’énerver, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Qui ne l’aurait pas été ? Et enfin, elle comprit. Cette envie de pleurer. C’était parce qu’un mélange de sentiments que trop connus la traversaient. Peur ; peur de le perdre. Énervement ; irritation contre elle-même. Faiblesse ; incapacité de se rattraper. Faiblesse ; trop faible pour s’excuser. Faiblesse ; elle était faible. Et maintenant, elle hésitait. Elle ne voulait plus passer pour la victime, celle qui devait être protégée. Pourtant, c’est ce qu’elle était. Elle hésitait à ouvrir sa bouche. Elle hésitait à parler. Et si elle ne faisait que s’enfoncer ? Le mal était fait. Il fallait qu’elle assume. Et cette fois-ci, jusqu’au bout.

Se rendait-il suffisamment compte de son erreur ? Maintenant, Fuyu en était persuadée. Elle n’avait pas voulu lui faire mal, mais pourtant, c’est ce qu’elle avait fait. Elle l’avait atteint. Comment elle le savait ? Elle ne se sentait pas bien, et ce n’est pas en elle que ce malaise naquit. Il avait juste été transféré. Transféré depuis Finn. Comment osait-elle ? Comment avait-elle osé manquer à ce point de confiance en lui ? En elle ? En leur relation ? Pourquoi donc avait-il fallu qu’elle se comporte une fois de plus comme une gamine insatisfaite et capricieuse ? Jusqu’où sa bêtise avait-elle l’intention de s’étendre ? Quand comptait-elle cesser de se cacher ? Elle possédait un pouvoir insoupçonné au creux de ses mains. Le pouvoir de l’atteindre, de le blesser. Le pouvoir de faire du mal à celui qui comptait le plus à ses yeux. Désormais, c’était certain. Finn était celui pour qui Fuyu souriait. Elle avait compris qu’il voulait la protéger. Le seul moyen de l’aider à se sentir bien était qu’elle-même aille bien. Alors même si ce n’était pas le cas, elle ferait et fera toujours un effort. Pour lui. Pas pour elle. Et c’est sans doute la première pensée non-égoïste qu’elle eut de la soirée. Revenons-en à ce pouvoir. Un pouvoir tellement puissant. Tellement malfaisant s’il tombait entre de mauvaises mains. Un éclair s’abattit sur elle alors qu’elle suffoqua doucement. Choc. Étonnement. Elle regarda ses mains et avait l’impression qu’elles étaient noires, souillées par ce même pouvoir. Elle lui avait fait du mal. Alors ses mains étaient de mauvaises mains. étaient les mauvaises mains. Elle ne s’en était pas rendu compte, mais maintenant, tout était clair. Peut-être était-ce trop tard ? Non. Il ne pouvait pas être trop tard. C’est ce qu’elle s’entêtait à penser. Ce qu’elle s’entêtait à penser d’une façon si désespère. Il fallait qu’elle le laisse parler. Après quoi, elle essayera de se rattraper. Non ; elle se rattrapera.

Il avait mis un certain temps pour lui répondre, mais quand il le fit, sa voix sembla posée et plutôt calme. Finalement, il avait opté pour la meilleure solution ; il avait préservé un instant ce silence pour se calmer et ne pas se montrer si violent que l’avait été Fuyu. Elle sentit son regard peser sur elle, mais elle ne préféra pas le croiser, se contenant de se pincer les lèvres pour s’empêcher de l’interrompre. Et pendant qu’il semblait plonger dans d’autres réflexions, elle se posa la question : lui faisait-elle confiance ?

Je vous l’accorde, elle n’en avait pas du tout l’air. Pourtant, elle lui faisait confiance. En fait, elle lui faisait même un peu trop confiance. Le problème, c’est qu’elle ne savait pas si c’était partagé, alors elle ne voulait pas le lui dire. Elle ne voulait pas lui dire à quel point il était important pour elle tant qu’elle n’était pas certaine que c’était réciproque. Ou au moins, qu’elle sache s’il lui faisait un minimum confiance. Elle savait bien qu’il la traitait constamment comme une enfant, car il pensait dur comme fer que c’en était une – se trompait-il ? – mais elle savait aussi que le plus souvent, c’était pour rire. Bon, d’accord, il y avait une part – une grosse part – de vérité dans ce qu’il disait, mais ce n’est pas le sujet. Donc avec cette attitude, elle ne pouvait que penser ainsi, qu’il ne lui faisait pas vraiment confiance. Elle avait beau se dire et se répéter que ce n’était que pour la taquiner, elle savait qu’au fond, ce n’était pas que ça. Et donc, elle se laissait influencer par cette attitude qu’il adoptait. Et quand elle commença à penser le contraire, il avait fallu qu’il ne soit pas assez franc. Qu’il fasse une erreur. Qu’il dérape. Qu’il glisse. Malgré tout, elle n’avait pas perdu confiance en lui. Pas du tout. Parce qu’elle savait que pour la confiance, il y avait une règle à ne point négliger. Ça se récoltait par gouttes et ça se perdait par litres. Autrement dit, quand on perdait confiance en quelqu’un, ce n’était pas partiel mais total et d’ailleurs, c’était aussi définitif. Alors non, elle n’avait pas du tout perdu confiance en Finn. Elle s’était juste irritée. Un peu. Un peu trop. Beaucoup trop.

Même après sa déclaration, Fuyu ne réussit pas à le croire. Pas totalement. Comment croire à cent pour cent de simples mots ? Les gens pouvaient être si hypocrites. Finn n’était pas comme ça, sinon elle ne l’aimerait pas autant. Ou du moins, il n’était pas comme ça avec elle. Pourtant, ça ne lui suffisait pas. Elle n’en demandait pas trop, elle avait juste peur, comme tout être humain, de se faire mal. Tellement naïve. Tellement... Humaine.

Elle ne lui répondit rien du tout. Elle ne réagit même pas. Elle se contenta de lui lancer d’autres paroles, toujours plus blessantes, toujours plus stupides. C’était elle qui, maintenant, voulait voir sa réaction. Elle aurait préféré témoigner d’un peu plus de méchanceté, mais sa sensibilité l’emporta et sa voix manqua de se briser en milles morceaux. C’est à cet instant là qu’elle baissa les yeux et qu’elle commença à les cligner frénétiquement, dans l’espoir de remonter ses larmes. Et puis, il se tut. Et puis, il réfléchit. Et puis, elle regretta Et puis, il reprit la parole. Et à partir de cet instant, elle lui accorda tout l’intérêt qui était possible de donner à quelqu’un sans lever ses yeux. Mais chaque mot qu’il prononça, elle l’aspira, le respira.

Ne pas arriver à mettre de mots sur ce qu’il voulait exprimer. Fuyu aurait dû immédiatement l’interrompe et lui dire qu’elle ressentait exactement la même chose. Mais elle savait que la décision de s’ouvrir à elle n’était pas des plus faciles à prendre, alors elle voulait qu’il continue. Jusqu’à au bout. Quand il s’interrompit, elle daigna lever ses prunelles vers lui, ne fixant pas les siennes, mais plutôt ses lèvres. Elle y était réellement accrochée. Ce qu’elle pensa plus tôt lui revint. Grand-frère. Mais cette pensée n’eut pas le temps de prendre tout son sens que Finn poursuivit, soulevant un immense poids des épaules de Fuyu. En déposant aussi un autre. Et maintenant ? Est-ce que ça allait devenir encore plus compliqué ? Comme si leur relation n’était pas assez ambigüe. C’est donc pour cela qu’elle avait, plus tôt, rejeté ces deux mots. Une nouvelle auto-défense, prématurée cette fois-ci. Elle s’était protégée des nouvelles questions qui allaient l’accabler. Mais prononcées par Finn, ces paroles paraissaient plus faciles à avaler et à accepter.

Il fallait qu’elle agisse. Il avait fait tout ce qui était envisageable par un adulte de vingt ans dans une telle situation. Il avait accompli sa part de travail. Il fallait qu’elle réagisse. Qu’elle lui réponde. Plus. Qu’elle lui dise qu’elle avait compris maintenant, et que ce qu’il venait de dire était une preuve suffisante. Largement suffisante. Qu’elle s’excuse, qu’elle le remercie, et qu’elle lui donne son avis, avant d’enfin pouvoir, elle aussi, se dévoiler réellement à lui. Qu’elle soit enfin totalement franche avec lui ; qu’elle se débrouiller pour lui faire comprendre ce qu’elle ressentait.

Alors elle prit une grande inspiration, comme si elle pouvait puiser de l’air une certaine dose de courage, et se releva. Elle n’eut qu’à faire un pas devant, pivoter et faire un autre pas pour se retrouver face au brun. Elle s’accroupit d’abord, mais peu satisfaite de cette position, elle se laissa tomber sur ses genoux. La main du jeune homme tripotait son propre t-shirt ; preuve d’anxiété. Elle se saisit doucement de ses deux mains et les serra entre les siennes, sans entremêler ses doigts aux siens, pour avoir une meilleure prise. Elle osa enfin le regarder dans les yeux sans ciller. Il pouvait la rejeter, comme elle l’avait elle-même fait tout à l’heure. Elle ne lui en voudrait pas du tout. Mais elle préféra ne pas y penser, se concentrant sur ce qu’elle avait à dire.

– J’ai agis sous l’effet de l’étonnement, mais cela ne justifie en rien mes actes. Je n’ai pas su comprendre, alors je n’aurais jamais dû te répondre comme ça. Je t’ai blessé, j’en suis désolée.

Ça, c’était fait. Mais comment allait-elle se pardonner elle-même ? Ce n’était pas le problème de Finn, et elle n’avait aucune envie de l’encombrer avec ses questions toutes aussi bêtes les unes que les autres. Pourtant, il fallait qu’elle lui fasse confiance. Il fallait qu’elle lui dise tout et, qui plus est, sous le regard terrifiant de la franchise. Elle haussa les épaules, essayant de lui dire qu’elle ne savait pas comment s’y prendre pour s’excuser autrement. Alors, elle reprit.

–J’en prends conscience maintenant. Je ne sais pas comment agir avec toi, je balance entre la taquinerie mesquine et le rapprochement physique qui... Je suppose que je dois tout te dire. Le rapprochement physique qui me fait frissonner et qui me permet d’être une enfant. Une enfant dans les bras protecteurs de son grand-frère.

Sur ses mots, quelques rougeurs apparurent sur son visage. Mais elle ne baissa pas même le visage. Elle ne savait pas vraiment ce qu’il fallait faire désormais. Elle avait peur qu’en s’approchant une nouvelle fois de lui, il le prenne vraiment mal. Mais elle s’était juré d’assumer jusqu’au bout. Elle lui lâcha une main et fit passer son bras autour de son cou, l’amenant à elle. Là encore, se dégager ne serait pas difficile. Ne l’avait jamais été. Leurs fronts se rejoignirent et elle ferma les yeux, son souffle trouvant enfin son rythme maintenant que son partenaire lui dictait la marche à adopter, lui expliquer les pas de la danse. Elle avala sa salive, rouvrit les yeux, approcha son visage et hésita devant la joue de Finn. Finalement, elle recula et posa sa main sur les genoux de ce-dernier.

En avait-elle trop fait ? Trop peu ? Vraiment, elle l’ignorait. Fallait-il ajouter un mot ? Une phrase ? Des remerciements qu’elle-seule comprendra ? Aurait-elle mieux fait de l’embrasser au lieu d’hésiter bêtement devant sa joue ? Peut-être. Peut-être pas. Finn pouvait maintenant faire et dire tout ce qu’il voulait, elle garderait ses yeux plongés dans les siens et ne succomberait aucunement une seconde fois à l’envie d’exploser. Et encore moins à celle de pleurer. Elle avait pris conscience de son erreur et, en plus de l’assumer, l’avouait. Elle n’aborda néanmoins pas le sujet de la confiance qu’elle fut pourtant la première à mettre sur le tapis. Elle lui avait signifié bien des choses. L’avait-il compris ? À vrai dire, elle n’en doutait pas.

Elle lui avait donné sa confiance. Lui avait confié ce qu’elle pensait. Avait avoué que non, le rapprochement qu’elle voulait n’était pas que sentimental, mais aussi physique. En même temps, elle lui avait nettement signifié que c’était sensuel sans être... Même le mot était impensable. Ce n’était pas amoureux, pas sexuel non plus – voilà, c’est dit. Ça faisait juste titiller les sens de la demoiselle, et elle n’en avait d’ailleurs pas honte. Enfin, au moins maintenant, Finn pouvait ne serait-ce qu’essayer de la comprendre.

Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise façon de s’y prendre. Plus maintenant. Fuyu tenait à ce que tout soit limpide. Juste ce soir. Elle avait commencé à se confier à lui, et c’était loin d’être fini. Bien sûr, s’il se montrait réceptif. Elle avait l’intention de profiter, car maintenant que les limites s’étaient dessinées, elle avait qu’elle pouvait le faire. Elle pouvait se le permettre. Quand vraiment, rebelle et immorale comme elle l’était, elle voudrait dépasser ces limites, elle basculerait dans la taquinerie. Mais pour le moment, les stratégies tordues n’étaient pas les bienvenues. Il fallait qu’elle sache si elle aurait de nouveau le droit de se blottir dans les bras de son protecteur.

Son protecteur. Le sien. L’était-il encore ? Le sera-t-il pour toujours ? Pouvait-elle l’affirmer ? Le clamer ? Son frère. Son grand-frère. Celui qu’elle aimait et qu’elle respectait. Celui qu’elle taquinait. Celui qui le lui rendait bien. Celui sur lequel elle comptait, elle le savait, beaucoup trop. Celui qui était maintenait là pour elle. Maintenant. Ce maintenant était-il révolu ? Pourquoi s’en voulait-elle ? C’est lui qui avait commis la première erreur. C’est lui qui avait ouvert la porte sur cette colère provisoire. Elle rejetait la faute sur elle-même, refusant de croire que Finn avait pu trébucher si maladroitement. Finn. Celui qu’elle idéalisait et qu’elle s’entêtait à penser parfait.

Quelle lueur pouvait bien se cacher dans les yeux de la jeune fille ? De l’impatience. Elle ne cherchait même plus à dissimuler ses sentiments. Il voulait savoir ? Il allait savoir. Tout savoir. Qu’il ne se plaigne pas si à un moment quelconque, il voit de la froideur ou de la nostalgie, voire même une malice perverse dans son regard.

Elle ne savait plus où se placer. Ne savait plus quoi faire. Que dire. Ne savait plus ce qu’elle était. Égoïste ? Beaucoup d’évènements le prouvaient, d’autres au contraire, infirmaient ce qui pourtant semblait être positionné au rang d’affirmation dans l’esprit de l’adolescente. Hypocrite ? Non, sûrement pas. Une enfant ? Parfois oui, d’autres non. Elle voulait grandir. À vrai dire, elle n’avait pas eu le choix. Elle avait grandi alors qu’il n’était pas encore temps pour elle de le faire. Mais elle n’avait pas atteint l’âge adulte. Qu’était-elle alors ? Habituellement, elle aurait pensé à poser la question à Finn. Mais pas ce soir. Pas à ce moment-là. Pas tant qu’elle ne savait pas. Qu’elle ne savait pas ce qu’il pensait. Ce qu’il avait à dire. Elle ne le testait plus. Elle ne le jugeait plus. Ils avaient tout deux quelque chose à perdre. Quelqu’un à perdre. Elle risquait de le perdre ; il risquait de la perdre. Mais est-ce que ça avait encore de l’importance ? Bien sûr, quelle question. Fallait-il vraiment y penser ? Elle ne pouvait s’en empêcher. C’est vrai, nous nous rendons compte de l’importance de quelqu’un à nos yeux que lorsqu’on le perd. En fait, non. Nous nous rendons compte de l’importance de quelqu’un à nos yeux quand nous attendons d’entendre la réponse de l’autre. Exactement au moment où on a fait ou on commet, volontairement ou pas, l’erreur. Juste quand nous sommes traversés par toutes les lames du remord et que l’autre ouvre la bouche, prêt à mettre fin à votre relation. Pendant ce laps de secondes. De millièmes de secondes. Le temps d’un déclic. Juste avant qu’il ne se retourne définitivement. Juste avant que votre vie ne prenne une toute autre tournure.
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty7th Septembre 2012, 11:12

L'attente est un terrible sentiment à double tranchant. Des fois, l'attente est la meilleure partie d'une chaîne d'action. D'autres fois, elle transforme chaque seconde qui passe en poids immatériel qui pourtant se fait bien sentir. Finn sait qu'une réponse va venir. Il ne sait pas laquelle, mais il sait qu'elle viendra. Fuyu ne l'ignorerait pas. Elle a prouvé dernièrement qu'elle tient à lui, alors elle ne peut tout simplement pas l'ignorer. Il sait aussi que ses mots sont lourds de sens, et que la plus jeune en a peut-être même décelé d'autres qu'il ne savait pas lui même qu'il impliquait. Parce qu'il ne réfléchit pas vraiment avant de parler, tout vient du fond comme on dit. En somme, il a parfaitement concience qu'il doit attendre avant d'avoir une réponse.
Cela n'en rend pas l'attente moins pénible. En fait, des fois, savoir que quelque chose va arriver d'un moment à l'autre, mais sans savoir exactement quoi, rend le tout plus difficile. C'est une construction purement mentale. Il n'y a rien de physique, de tangible, en train de faire pression. Pire, ce qui est attendu, ce sont des mots. Une série de vibrations, de fréquences, qui forment du son. Parfaitement innoffensif.
Et pourtant il les attend comme si ils allaient le couper en deux d'un seul coup.
Ce n'est pas la même anticipation que lors d'un combat. Lors d'un combat, il peut se défendre. Il ne se soucie pas de l'ennemi. Tout est visible, rien n'est caché. Et la douleur ressentie après un coup peut être - plus ou moins rapidement - estompée, et à terme disparaître. Une blessure mentale ? Elle peut rester à vie, terrée dans le cerveau de celui qui l'a reçue qui devient alors la propre source de son mal.
Des fois, Finny rêve d'être une plante. Bronzer toute la journée en été, perdre ses feuilles en automne, dormir en hiver, et faire éternuer toute la populace au printemps. Certes les interractions sociales deviennent limitées, mais tout est prévu pour et une plante n'en a cure. Il n'y a que l'humain pour embarquer à la naissance des fonctions qui peuvent se retourner contre lui n'importe quand.

L'attente d'un point de vue extérieur n'a pas été longue du tout. Finn pense autrement. Le résultat est le même, Fuyu se lève pour venir s'agenouiller face à lui. Lui est à deux doigts de lui dire de se relever, ayant la distincte impression que cela met de la distance entre eux. Jusqu'à ce qu'elle prenne ses mains et commence à parler en tout cas.

– J’ai agis sous l’effet de l’étonnement, mais cela ne justifie en rien mes actes. Je n’ai pas su comprendre, alors je n’aurais jamais dû te répondre comme ça. Je t’ai blessé, j’en suis désolée.

Il bloque immédiatement la réponse qui lui vient à l'esprit. A savoir qu'il a fait une erreur en premier lieu, qu'il est celui qui a tenté d'employer un chemin détourné, et que sa réaction est donc plus ou moins justifiée. Pas entièrement, mais en partie tout du moins. Mais il ne veut pas lancer un débat stérile de qui doit des excuses à l'autre, cela ne mènerait nulle part. Ils sont tous les deux désolés, fin de l'histoire.

– J’en prends conscience maintenant. Je ne sais pas comment agir avec toi, je balance entre la taquinerie mesquine et le rapprochement physique qui... Je suppose que je dois tout te dire. Le rapprochement physique qui me fait frissonner et qui me permet d’être une enfant. Une enfant dans les bras protecteurs de son grand-frère.

Finny aurait été constitué de circuits électriques, il aurait court-circuité. A la place, il est surpris. Complètement surpris. Surprise qui ne s'envole que lorsqu'il sent un front contre le sien quelques secondes plus tard. Il la voit hésiter dans la suite de ses actions, avant d'opter pour une position neutre et de ne rien faire de plus. Ce qui signifie donc que c'est au tour de Finny. Qui ne sait pas par où commencer, maintenant que toutes les portes ont été ouvertes. Il faut faire du tri et commencer quelque part, petit bout par petit bout.
Mais Finn étant Finn, il pousse tout de côté pour s'en charger après, décidant dans l'immédiat de suivre une fois de plus son instinct. Il lui sourit.

- Viens par là.

Et l'attire contre lui d'une main. Certes il rompt le contact visuel, mais plus qu'un contact visuel, il veut un contact physique. Son deuxième bras vient l'entourer à son tour. Il a des choses à dire, beaucoup, trop peut-être, mais juste là il la tient en silence. Comme sa... Petite soeur. C'est étrange à penser, mais il pourrait s'y faire, et rapidement en plus. Et puis, il n'aura pas à lire le dictionnaire finalement. Tant mieux, parce que la lecture est plutôt le domaine de Nana en fait. Lui aime bien lire... A petites doses. Chacun son truc.
Maintenant que les mots ont été prononcés, il y a une sorte de tension qui s'est soudainement envolée. Aucun des deux n'est encore à l'abri d'un dérapage, mais un gros non dit vient d'être dévoilé. Et quelque part, cela concrétise leur relation. Un peu plus.
Il n'a pas l'intention de tenir Fuyu prisonnière de cette position inconfortable pour elle bien longtemps. Après tout, elle est encore agenouillée sur le sol. Elle pourra se targuer d'avoir eu plus de câlins de la part de Finny en une soirée qu'il n'en offre à Nana en un mois. A Nana ou à n'importe qui en fait pour ce qui en est de ses relations actuelles. C'est à dire que jusqu'à maintenant, il n'était pas très réputé pour cela. Il le pensait lui aussi. Comme quoi on en apprend tous les jours.

Doucement il relâche Fuyu pour pouvoir lui faire face et la regarder. Il y a quelques points - en fait surtout un - qu'il voudrait reprendre. Juste préciser. Ses excuses. Non il n'a pas l'intention d'en faire à son tour - elles étaient de toute manière plus ou moins implicites quand il a reconnu sa faute - mais Fuyu semble s'en vouloir un peu trop. Encore une fois même si il ne le dira pas deux fois à l'oral, il a sa part de responsabilités dans l'affaire. Et il n'a pas spécialement envie que Fuyu culpabilise plus qu'elle ne l'a déjà probablement fait.

- Je te pardonne uniquement si tu te pardonnes. Autrement cela ne sert à rien, tu t'en veux plus que je ne t'en veux.

Et est-ce qu'au fond il lui en veut ? Pas vraiment. Oui il a été blessé sur le coup mais... Il a commis une erreur en premier lieu, et allons, Fuyu vient elle même d'appliquer un baume sur la plaie. Alors non il ne lui en veut pas, il ne lui en veut plus. De toute façon tenir rancune à chaque dérapage doit être particulièrement fatiguant pour le cerveau. Quand Finny veut se venger, il le fait immédiatement. En général ce sont d'ailleurs des choses futiles et parce qu'il est énervé. Ce qui n'est pas le cas ici.
Il ne croit pas réellement que ses mots auront du poids sur ce que pense Fuyu, parce qu'il est difficile de changer une pensée bien ancrée et ce même pour le détenteur de la pensée en question. Il veut juste qu'elle sache.
Maintenant, il y a autre chose. Il aurait craint ne serait-ce qu'il y a cinq minutes de le dire, de peur que Fuyu ne se braque complètement. Mais là, actuellement, il n'a aucune crainte. Elle vient d'admettre, il ne fait qu'endosser son rôle. Sans jamais avoir à se forcer. Alors tout en plaçant l'une des mèches de Fuyu derrière une oreille gentiment, il dit :

- Tu peux, et même tu devrais, me poser tes questions. Toutes, même si je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire.

Peut-être qu'elle le sait déjà. Sans doute. Il n'empêche qu'il ne l'avait jamais clairement dit à voix haute, et maintenant c'est réparé. Encore une chose qui viendra probablement avec le temps, même s'il sait qu'elle ne se confiera peut-être jamais entièrement à lui. Quand bien même si il en serait vexé, il ne pourrait pas lui en vouloir. C'est difficile de se confier pleinement à quelqu'un. Même à quelqu'un en qui on a une confiance totale. Parce que souvent dans ces cas là, le problème n'est pas l'autre et ce qu'il pourrait faire de l'information donnée, mais soi même et comment on n'accepte pas le problème.
Encore une fois, les plantes n'ont pas ces ennuis là.

Et maintenant ? Maintenant il attend les questions pour de bon. N'importes lesquelles, et il n'essaiera même pas de deviner. De toute façon il mettrait les pieds à côté pratiquement à coup sûr. Ce n'est pas dit qu'il trouve les réponses, ce n'est pas dit qu'il ne fasse pas à nouveau des erreurs. Il n'a pas magiquement changé entre maintenant et il y a quelques minutes. Il ne s'en cache pas. Si Fuyu l'accepte, elle l'accepte avec son lot de tares et ce n'est pas pour autant qu'il n'essaiera pas de faire de son mieux.

C'est drôle comment de simples mots l'ont complètement rassuré. Ont même renouvelé son stock d'assurance pour la soirée sans raison apparente. Ou peut-être que si. Dans ses mots, même si ce n'était pas dit explicitement, il y avait la garantie qu'elle lui pardonnera ses fautes. Qu'elle ne lui tournera pas le dos comme cela. Il n'y a pas de promesse à vie, on ne peut pas faire de promesses à vie quand il est déjà tellement difficile de les tenir au présent. Mais elle l'a rassuré. Assez ironiquement d'ailleurs, quand il est censé être celui qui rassure. C'est une relation à double sens, chacun à autant à apprendre de l'autre qu'à lui apprendre. Et puis, on grandit toute sa vie.


[Hrp: Post pas terrible j'en conviens.]
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty8th Septembre 2012, 12:13

La peur d’être rejeté est toujours présente. Dans les meilleurs, mais aussi dans les pires situations qui puissent être. Chaque geste affectif esquissé, chaque douce parole prononcée, vous oblige à craindre un renfrognement, une arrogance et un repoussement. Pourtant, poussé par un désir dangereux, vous faites tout ce qui est en votre possible pour n’avoir ne serait-ce qu’une infime chance d’être accepté, d’être aimé et de voir le visage de votre opposant enfin s’illuminer. C’est incompréhensible, car l’Humain a habituellement si peur d’être blessé. Il est tellement lâche. Tellement faible. Cela ne l’empêche pas de mettre cette peur dans un coin sombre et de tout tenter pour avoir une vie sociale. Chaque jour, chaque heure et chaque minute, il la consacre à ses relations. Parfois, une dispute éclatait. Peut-être juste un vulgaire petit accrochage. Une parole blessante et une réplique cinglante. Vous paniquez ; que faire ? Vous regrettez ; vous n’auriez pas dû. Vous osez ; autant s’excuser. Vous avez peur ; et si c’était trop tard ? Cela peut durer deux minutes, une, peut-être même moins. Mais c’est comme si l’éternité défilait sous vos yeux, tandis que vous restez immobile, le seul signe vital étant votre cœur battant soit trop vite, soit trop lentement. Votre cerveau est alors mis en veille, assailli par des questions auxquelles vous ne cherchez même plus de réponses. Vous êtes fatigués, las de lutter. Mais vous attendez. Vous patientez, car vous ne pouvez rien faire d’autre. C’est alors qu’on décide de vous répondre. Qu’on ose ouvrir la bouche. Qu’on daigne vous pardonnez, qu’on daigne vous rejeter, au choix. Alors vous tremblez. Vous êtes maintenant incapable de revenir en arrière, et ce n’est qu’en un instant d’extrême lucidité que vous comprenez cela. Alors oui, vous tremblez. Votre souffle s’accélère, ne se régularise guère, et se coupe brusquement quand votre cerveau se réveille enfin pour vous donner tout le sens des mots qu’on vient de vous accorder. Deux chaines d’évènements peuvent alors se produire. La première, et aussi la plus terrible, est d’avoir une soudaine montée de flots marins aux yeux. Vous évacuez en insultant, en frappant ? Vous perdez toute dignité. Vous ignorez ? Vous devez ne pas avoir de cœur, ou alors, plus probablement, vous être un menteur. Un hypocrite. Si vous aimez la personne, vous le lui direz. Le lui prouverait. Même si elle vous rejette, vous continuez, vous tenez le coup ; vous vous respecter ; vous la respecter. Vous vous levez, vous hochez la tête et vous vous en allez ? Parfait. Il n’y a pas mieux à faire. Libre à vous d’exploser et de pleurer une fois à l’abri des regards curieux. Vous pouvez lancer un au revoir ou un adieu à votre interlocuteur, mais vous risquerez de fondre en larmes devant lui. Croyez-moi, ne dites rien, vous vous en irez avec une fierté royale.
La deuxième, tout se passe bien. Vous n’arrivez pas à y croire, mais vous le faites tout de même, car vous en avez assez d’attendre et de souffrir. Vous hésitez alors à faire comme si de rien n’était, à s’attarder sur le sujet de cet accrochage ou à agir, ne désirant au fond plus parler. C’est du moins ainsi que voyait les choses Fuyu. Et c’est la deuxième chaine d’événements qui se produit pour elle, alors qu’elle était en compagnie d’un bien charmant personnage.

La surprise se lisait dans le regard perçant de Finn. Pour la première fois de sa vie, la jeune fille ne le voyait pas comme une simple personne qu’elle adorait en silence. Même pas comme un grand-frère. Elle le vit comme un adulte. Un vrai adulte responsable. Alors qu’il venait tout juste d’être tiré de son état de patience, il avait laissé la demoiselle l’observer sous tous les angles. Elle ne serait pas simplement prête à tout pour lui. Mais bien plus encore. Prête à lui obéir. Prête à lui désobéir. Prête à se faire haïr par lui. Prête à lui prouver cet amour fraternel pour lui à chaque fois qu’ils se rencontreraient. Prête à tout. Et bien plus encore. Quand il reprit la parole et qu’il lui adressa un sourire, elle reprit ses esprits. Elle n’avait fait que ramener à la surface ce qu’elle savait depuis longtemps enfoui dans les abysses de son esprit. Alors, régissant enfin, elle se contenta d’étirer à son tour ses lèvres et de le laisser l’envelopper de ses deux bras forts. De toute façon, dans cette position, elle ne pouvait pas vraiment lui rendre son étreinte. Elle n’hésita néanmoins pas à fermer les yeux et à se laisser submerger par les émotions. Ce contact était tellement doux. Tellement agréable. Comment avait-il fait pour lui faire oublier ses remords et la pousser à profiter du moment présent ? Il devait avoir un secret. Sûrement.

Un secret. Il est évident que Finn en possède un. Et pas un secret de magicien, comme Fuyu s’amusait parfois à le penser. Un lourd secret. Elle le sentait. Elle n’en subissait pas le poids, mais elle le percevait, caché au plus profond du regard du jeune homme, terré au point le plus bas et le plus imperceptible de son âme, ne se reflétant que parfois, lors de moments de déstabilisation ou de profonde nostalgie, dans ses yeux verts. Mais elle n’en était pas sûre. Comment l’être ? Il fallait qu’elle lui demande. Il fallait qu’il lui en parle. S’il en avait envie. S’il en ressentait le besoin. Pas s’il lui faisait confiance, mais s’il se faisait assez confiance.

Quand il lui demande de se pardonner elle-même, il l’amène inconsciemment à réfléchir un peu plus qu’elle ne le faisait déjà. Un peu plus vite aussi. Se pardonner. S’excuser. Elle aimerait bien. Elle ne savait néanmoins pas du tout comment elle devait s’y prendre. Pourquoi s’en voulait-elle ? Pour s’être emportée ? Elle était pourtant justifiée. Partiellement, certes, mais elle l’était tout de même. Alors, pourquoi s’en voulait-elle ? Et surtout, comment est-ce que Finn l’avait compris alors que son regard n’exprimait rien de tel ? Peut-être, voire sûrement, de la même façon dont elle comprit qu’il cachait quelque chose. Lors d’un moment où elle dû baisser sa garde, comme il l’avait fait pour qu’elle découvre qu’il abritait un secret. Un terrible secret.
Aussi, il l’avait relâché, lui accordant un peu plus de liberté ainsi que d’aise. Se relevant, elle demeura quelques secondes immobile face à lui. Elle lui fit signe de se taire avec un léger sourire, et prit place sur ses genoux, posant ses jambes des deux cotés du bassin de Finn. Elle hocha la tête, telle une petite fille bien sage, en réponse à sa demande pour qu’elle se pardonne. Elle essayera de le faire. Elle ne réussira d’ailleurs sûrement pas. Mais ça, elle n’était pas obligée de le partager avec lui. Elle recula sa tête et observa le plafond, prenant une profonde inspiration lorsqu’il lui demanda de lui poser ses questions. Avant qu’il ne puisse lui demander pourquoi et sous quel prétexte elle avait adopté cette position, elle le lui expliqua, redressant sa tête pour plonger son regard aux couleurs d’une mer agitée ou d’un ciel menacé, bleu-gris, dans le sien, plus calme, vert étincelant.

– Ne me dis rien. Laisse-moi rester comme ça. Je ne ferai rien que tu puisses imaginer et qui puisse par la même occasion compromettre notre relation. Alors s’il te plaît, laisse-moi faire. Laisse-toi faire.

Elle ne savait pas exactement ce qu’elle voulait. Se sentir forte, peut-être. Dominer. Avoir le contrôle de quelque chose. Oui, sans doute. Elle savait bien qu’elle lui demandait quelque chose de peu habituel, mais elle espérait tout de même qu’il accepterait cette requête. Cette demande. Qu’il essayera de comprendre. Ou qu’il comprenne. Peu importe. Elle voulait juste pouvoir être près de lui. Vraiment très près de lui. De son visage angélique. De son parfum enivrant. De son regard magnétique. De ses lèvres envoûtantes. De sa peau électrisante. De cet adulte. De son protecteur. De lui. Elle voulait être proche de lui autant que pouvait se le permettre une sœur de son frère. Elle n’enfreindra pas les limites involontairement. Si toutefois, elle ne résistait pas, ce sera voulu. Alors elle acceptera tout. Les conséquences, les mots blessants, le rejet physique…. Elle assumera et prendra ses responsabilités. Mais elle qui aimait tant relever les défis, ne pouvait-elle donc pas se garder d’être non pas très, mais trop proche d’un homme ? Pauvre petite fille perdue. Si faible. Si lâche. Si peu déterminée. Envisager une telle éventualité ? Envisager de perdre le contrôle ? Ne se faisait-elle donc pas confiance ? Ne serait-ce qu’un tout petit peu ? Voyons. Un peu de volonté, je vous prie.

Il fallait maintenant qu’elle lui pose ses questions. Qu’elle trouve les bons mots, qu’elle sache les positionner. Qu’elle trouve surtout un sujet à adopter. Elle voulait tant savoir. Tout savoir. Mais pourtant, elle n’osait pas. Elle n’osait pas, car ses questions principales touchaient de près son passé. Et elle avait l’impression d’approcher dangereusement de ce secret qui, elle le savait, devait lui rester inaccessible. Elle n’en fera jamais mauvais usage, mais si Finn tenait à garder cette partie de lui loin d’elle, c’était qu’il le fallait. Pour la protéger ou par caprice égoïste de sa part. Elle devait se contenter d’accepter son choix. Ce choix. Lui ne lui avait demandé rien de plus, malgré qu’elle ait sûrement attisé sa curiosité en mentionnant indirectement la mort de ses parents et l’inexistence d’autres membres de sa famille. Alors elle n’avait pas le droit. Pas le droit de l’obliger à lui dire, à lui expliquer et peut-être aussi à lui mentir. Pas le droit de le faire passer pour le coupable.

Elle réfléchit alors à d’autres questions qu’elle pourrait lui poser. Elle aimerait bien lui demander pourquoi est-ce qu’elle était si attirée par lui, alors que leur relation était maintenant clairement définie. Mais c’était tellement égoïste qu’elle s’en mordrait la langue pour ne rien dire, si cela le fallait. Elle pensa aussi à lui toucher deux trois mots sur son passé. Mais ça ne le concernait pas, ça non plus, alors elle ne voulait pas l’embêter avec ça. Elle le fera une autre fois. Peut-être même un peu plus tard dans la soirée. Mais là, dans l’instant, il fallait surtout qu’elle lui pose une question qui se rapportait à lui. Comprenant qu’elle devait cesser de réfléchir, que les mots viendraient seuls, elle s’obligea à se mettre sur pause.

Elle avait gardé son regard plongé dans celui de Finn, et quand enfin, elle revint à elle-même, elle le détourna presque immédiatement. Elle posa sa main sur son torse, au niveau de son cœur, et afficha un petit sourire. Elle ne savait pas trop pourquoi, mais sentir ses battements sous sa paume la soulageait, la calmait. Elle laissa tomber sa tête en avant, calant son front à son épaule. De cet angle, son visage ne semblait même plus ressembler à celui qu’elle contemplait si longtemps habituellement. Comme attirée, elle tendit son index, et, en effleurant sa peau, le recula brusquement. C’était comme si elle touchait à quelque chose d’interdit. Comme si elle faisait cela en cachette. Comme si, Finn lui-même devait ignorer ce geste qu’elle eut à son égard.

Elle ferma les yeux et entrouvrit la bouche, laissant les mots jaillir tels un long fleuve. Calme ? Plutôt, oui. Un long fleuve calme. Sa voix était posée, mais n’avait plus rien de malicieux ou d’enfantin. Elle était sérieuse. Un sérieux qu’on ne lui connaissait pas réellement. Que très peu lui connaissaient, d’ailleurs. Pourtant, dans cette même vois se cachait une supplication. Elle le suppliait de trouver la bonne réponse. De ne pas dire n’importe quoi. De saisir l’importance de ces questions. De lui faire confiance. Entièrement. De ne rien lui cacher. De ne pas la traiter comme une enfant. Juste cette fois-ci. De la juger digne d’entendre la vérité, sans cachoteries ni détours.

– Que ressens-tu en ce moment ? Comment te sens-tu ? Comment me vois-tu ?

C’était étrange. Ces questions. Pourquoi les avoir posées ? Quel sens y avait-il à cela ? Quel sens caché s’y abritait ? Aucun. Elle avait été totalement franche avec lui. Il lui avait demandé de le poser toutes ces questions, et c’étaient les plus importantes, en omettant bien sûr celles concernant son passé – son secret. Mais ça, au risque de me répéter, il lui en parlera quand il se sentira prêt de le faire. Ou alors, il ne lui dira jamais rien. Lui en voudra-t-elle ? Non. Pas totalement. Pas vraiment.

Elle se redressa et retira sa main du torse du brun, la déposant sur son visage. Jamais elle ne ressentit cette chaleur. Chez aucun homme. Une légèreté, une protection. Une sensation tellement agréable, entraînante. Doucement, son index suivit de son majeur droits commencèrent à tracer les traits du visage du jeune homme. Les contours le composant lui sont maintenant si familiers. Elle effleura ensuite ses lèvres, chose qu’elle avait faite une ou deux fois, mais d’une façon très peu prononcée. Elle s’y attarda cette fois-ci quelque peu, profitant d’une chaleur plus sauvage, plus cinglante, plus brute. Quand ses doigts touchèrent sa joue, là ou elle l’avait embrassée plus tôt, là ou elle avait hésité et finalement renoncé à le faire une seconde fois il y a quelques minutes, elle poussa un léger soupire. Elle caressa doucement cette partie-là de son visage avant de laisser tomber sa main sur le canapé.

Une sœur était-elle censée hésiter à dire de vive voix qu’elle aimait son frère ? Non, pas vraiment. Mais en même temps, Finn et Fuyu n’étaient pas réellement liés par le sang. Loin de là. C’est peut-être pour cela qu’il y avait eu cette réticence, quand elle faillit l’embrasser, et aussi maintenant. Réticence qui n’avait pas été là tout à l’heure, dans la ruelle. Réticence qui n’avait pas été présente quand Finn mit quelques mots sur leur relation. Réticence nouvelle et désagréable.

Qu’en était-il de lui ? Ressentait-il la même chose ? Sans trop savoir sur quoi elle se basait, l’adolescente pensait que non. Pas de la de même façon. Il est clair que notre jeune homme ne se donnait pas autant de mal que la jeune fille à trouver des réponses à des questions inutiles. Bien que cette fois-ci, c’était important. Pour elle, mais aussi pour lui. Pour leur relation. Pour leur présent. Leur futur. Et peut-être que, grâce aux réponses données, il entrouvrira une porte quelconque sur son passé. Elle ne voyait pas trop comment, mis à part s’il comparait leur situation à une autre, qu’il avait connu auparavant. Mais c’était peu probable. Qu’est ce que je disais ? Elle réfléchit trop, cette petite.

Comment agir avec lui ? Maintenant qu’il était clair qu’ils soient liés par une fraternité, confirmée pourtant par de simples titres affectifs, tout ne serait pas comme avant. Elle continuera de le taquiner, ça, c’était certain. Il s’enfoncera toujours un peu plus dans son plaisir à la provoquer en la traitant de gamine, bien entendu. Mais, est-ce que leurs moments d’affection plus ou moins intense seront plus fréquents ? Ça n’était arrivé d’une façon si appuyée que ce soir. Dans un coin, un lointain, très lointain, coin sombre de l’esprit de Fuyu, elle l’espérait fortement. Elle ne le dira sûrement jamais, mais elle était contente. Oui, elle était drôlement contente de pouvoir maintenant librement agir avec Finn, sans avoir à cacher ce qu’elle ressentait pour lui. Ce qu’elle ressentait à l’égard de son grand-frère.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty9th Septembre 2012, 05:38

Il pourrait la tenir dans ses bras longtemps. Il y a tellement d'informations qui circulent via ce simple contact. Chaleur, protection, affection n'en sont qu'un exemple. Le contact permet de réaffirmer qu'elle est là, présente, en vie. Que pour un instant, aussi longtemps que dure l'étreinte, rien ne peut lui arriver. C'est une construction de l'esprit, complètement. Si le plafond venait à s'écrouler - ce qu'il ne fera bien évidemment pas, ce n'est pas une paire de bras qui pourraient réellement la protéger. Mais dans l'instant, c'est une impression forte, tellement forte qu'il y croit volontier. La réalité peut bien aller se faire voir; tant qu'elle est dans ses bras, elle ne risque rien. Point. Ce n'est qu'un contact simple, l'un des plus simples possibles. Sans aucune arrière pensée. Mieux, il véhicule l'affection et la tendresse communes et partagées. Aucun mot n'est utilisé. Aucun mot n'est nécessaire. D'ailleurs le silence qui entoure le geste parle pour eux, et c'est loin d'être un de ces silences maladroit. C'est un silence parfaitement confortable. Agréable même. Un silence qui facilite la concentration, permet d'entendre la respiration de l'autre. C'en est presque une bulle qui les entoure, effaçant l'environnement, le contexte, tout ce qui n'a pas trait à l'étreinte et aux sentiment partagés.

Mais il faut une fin à tout ce qui a un commencement. Cependant ce n'est qu'une fin en suspent, qui n'attend que d'être retirée pour que ce qui a été commencé continue. Temporaire. Il y en aura d'autres des contacts. Plein d'autres, Finn y compte bien. Pour l'instant, les mots doivent à nouveau revenir sur le devant de la scène. Car si les échanges physiques peuvent communiquer une foule de sentiments, les mots eux sont porteurs de sens. Un sens qui ne peut pas être retrouvé pour certains dans les gestes. Alors il laisse Fuyu faire, la laisse une fois de plus flirter avec les limites. Mais il lui fait confiance, il sait qu'elle ne fera que jouer avec, les effleurer peut-être, mais ne les dépassera pas. Plus maintenant. Et si jamais il avait tort ? Il n'aura pas tort. Ou tout aura une explication. Fuyu ne fait rien au hasard. Sa nouvelle position n'a rien de très décent, mais il ne s'en soucie guère dans l'instant. Il attend les questions qu'il a plus ou moins demandées. Après tout sa phrase était une invitation à les poser, et il sait qu'elle en a. Que ce soit des questions dues à la curiosité, ou nées de son esprit qui réfléchit beaucoup trop. Peut-être aussi que Finn de son côté ne réfléchit pas assez. Il s'en est rendu compte plus d'une fois lorsque les questions lancées dans sa direction l'ont pris par surprise et qu'il a dû y réfléchir à son tour. Pourtant il devrait songer un peu plus, sinon l'on finira par croire que Fuyu pense pour deux.

– Ne me dis rien. Laisse-moi rester comme ça. Je ne ferai rien que tu puisses imaginer et qui puisse par la même occasion compromettre notre relation. Alors s’il te plaît, laisse-moi faire. Laisse-toi faire.

Il hoche doucement la tête en réponse. Ses mains sont à ses côtés, le laissant complètement offert à la plus jeune. Sans défense. Du moins en apprence, mais il n'est nul besoin de creuser ici. Encore une preuve de confiance. Et peut-être... Peut-être une attitude fraternelle, le plus grand surveillant la plus petite sans intervenir pendant qu'elle satisfait sa curiosité via l'expérience. Nombre de choses sont apprises via l'expérience. Les premières connaissances de la vie viennent via l'expérience, alors que l'humain n'est encore qu'un nourrisson. Plein d'expériences qui viennent à ses sens, beaucoup d'information à enregistrer en peu de temps. Chaque jour est une découverte. Evidemment, en gradissant cet aspect disparaît un peu au fur et à mesure que la masse des connaissances acquises augmentent. Ce qui n'empêche pas de faire de nouvelles découvertes tous les jours, il est impossible de toute voir ce qui est à voir, de tout apprendre ce qui est à apprendre, en une seule vie. Plusieurs même n'y suffiraient pas, tant le monde change et évolue chaque jour. Cela n'en rend pas l'apprentissage de tout ce qui nous entoure moins intéressant. Fascinant presque.

Contrairement aux apparences et à ce qui pourrait venir à l'esprit en premier, il n'y a pas que Fuyu qui apprend ici. Finn aussi. Via l'observation de la plus jeune, l'étude de ses gestes sans trop y chercher de réelle signification. C'est plus l'étude de ses manies, de ses réactions même les plus infimes. Les réactions inconscientes sont toujours les plus intéressantes. Celles qui parlent le plus car non maîtrisées. Non planifiées. Elles sont complètement nues, montrent tout et ne cachent rien. Ce sont celles à cibler en premier pour tenter de lire les autres. Ici, Fuyu agit tellement naturelle qu'il n'y en a pas beaucoup. Sa respiration, les mouvements de ses yeux, la façon dont sa bouche va se serrer ou s'agiter légèrement au gré de ses pensées. Peut-être une tension sans ses muscles qu'il ne pourrait dans l'instant ni voir ni sentir. Mais ces gestes, même si il les voit, ne sont pas les premiers qu'il veut retenir. Non. La façon dont elle bouge, sa manière de rechercher, ou son regard qui semble soudainement dans le vague quand elle est complètement dans ses pensées, même si elle continue à le regarder, sont autant de choses qu'il préfère garder en mémoire. Pour essayer sans en avoir l'air de la connaître un peu plus. Evidemment quand elle va poser sa tête sur son épaule, cela réduit le champ observable. La main sur son torse est chaude, et probablement ressentie par le contractant plus chaude qu'elle ne l'est réellement à travers le tissu mais cela ne le dérange pas. Il a presque l'impression de sentir les battements de so propre coeur se répercuter sur la main de l'adolescente. Calme et régulier. Le coeur est un muscle puissant - bien que le plus puissant soit la langue, aussi surprenant que cela puisse être - capable d'envoyer le sang jusqu'aux orteils, qui bat depuis avant même la naissance, et ne s'arrête qu'à la mort. Tout le temps, sans arrêt, obstinemment, tantôt rapide tantôt moins, s'adaptant. Pourtant, ses battements semblent presque doux. Etrange impression, comme si il somnelait un peu, ce qui n'est certainement pas le cas. Mais Finn s'en détourne rapidement, il n'est pas son propre sujet d'étude, et son coeur encore moins. C'est juste... Etrange.

Même le geste brusque de retrait que Fuyu a à un moment et noté. Il ne peut pas expliquer le recul innatendu, et l'endroit qu'elle touchait à l'instant chatouille encore, mais il l'a retenu. Les explications sont aussi multiples qu'il y en a de fausses, et elles le tireraient de ses observations de toute manière. Il a implicitement promis de se laisser faire, alors il ne cherchera pas à expliquer les actions de Fuyu. Pas celles qui n'en ont pas réellement besoin de toute manière. Et puis, le silence est finalement à nouveau brisé, rempli par la voix de l'adolescente portant des questions.

– Que ressens-tu en ce moment ? Comment te sens-tu ? Comment me vois-tu ?

A nouveau les questions laissent Finn partiellement perplexe. Partiellement car pour la dernière, il n'a pas cessé de l'examiner. Mais pour les deux premières ? Il n'a pas prêté attention à ce qu'il ressentait lui même depuis qu'elle s'est posée sur lui. Entièrement focalisé sur elle. Alors il songe, ses sens tournés vers lui même cette fois. Qu'est-ce qu'il ressent ? Tout et... Rien. Mais pas un rien négatif loin de là. C'est un rien apaisant, de contentement complet. Un rien qui en fait représente un tout entier. Une sorte d'accomplissement. Comment se sent-il ? Il se sent calme. Comme cela a déjà été le cas plusieurs fois auparavant. Mais c'est un calme qui soulage après la nervosité de plus tôt. Il se sent... Bien. Bien est le mot. Tellement qu'il finira par tourner somnolent sous peu car il est fatigué. Mais là encore, c'est une bonne fatigue. Une de celles qu'il voudrait volontier ressentir plus souvent.

Comment la voit-il ? Il serait tenté de répondre avec ses yeux. Mais ce serait erroné car il la voit depuis tout à l'heure avec plus que ses yeux. De plus il sent bien que l'objet de la question n'attend pas une réponse au premier degré. Alors comment la voit-il ? Comme elle est. Fuyu. Pas comme une enfant, car "une" est un article indéfini, et enfant reste un terme qui peut s'appliquer à tous les enfants. Trop général. Il n'y a qu'un moyen de la désigner elle dans son intégrité et pas n'importe qui, et c'est par son prénom. Mais dit à l'oral, cela sonnerait probablement de manière bizarre. Pourtant il le dira, parce qu'il se doit d'être honnête.

Ce n'est pas une réponse qui va lui en apprendre beaucoup, pas vraiment une réponse qui va l'éclairer, il en est conscient. Et c'est pour cela qu'il ne répond pas immédiatement et la laisse s'adoner un peu plus à ses découvertes. La perte de la main sur son torse laisse une fois de plus une impression alors qu'il n'y a plus rien. Doucement, il ferme les yeux. Cette fois ce n'est pas elle qu'il étudie, mais lui. Pour peut-être mieux répondre à ses questions. Mentalement il suit le trajet des doigts sur son visage, lui donnant l'impression de pouvoir tout ressentir sur leur passage méticuleux. De manière que l'on pourrait trouver surprenante, même quand les doigts s'attardent sur ses lèvres, le contact ne lui parraît pas déplacé. Juste léger et agréable. Innocent. L'est-il vraiment ? Peut-être. Très probablement en fait. Et cela expliquerait son ressenti.

Ses yeux se rouvrent d'eux même quand le toucher disparaît. Il est temps de lui donner les réponses demandées. De tenter de formuler à l'oral les pensées brouillons qu'il a eu à l'instant, en espérant qu'elles ne fassent pas sens que pour lui ce qui serait inutile. Mais ça, il ne le saura qu'en essayant. Il a presque peur de briser le silence pour une fois, mais affiche quand même un sourire avant de commencer à parler :

- Pour répondre à tes questions, je ne sais pas exacement ce que je ressens. Beaucoup de choses...

Il penche très légèrement la tête sur le côté, comme semblant étudier ses propres mots un instant, et puis reprend :

- De l'affection pour toi et un certain apaisement. Je me sens très bien, en fait.

Finny ne sait pas vraiment si c'est le type de réponse qu'elle attendait, auquel cas il faudra peut-être reformuler pour le crâne épais du contractant. Mais pour l'instant il n'a pas fini de répondre. Il reste la troisième question, bien que la réponse à ses deux premières questions soit brève. Finn parle beaucoup, mais il n'a jamais été doué pour élaborer et détailer ce qu'on lui demande. Ses réponses sont bien souvent sans détour, tout simplement parce qu'il ne sait pas les faire. Pour obtenir des détails de sa part, il faut parfois rajouter des questions plus précises pour restreindre son champ de réflexion. Ou se contenter de ce qu'il offre.

- Quant à la façon dont je te vois, c'est peut-être un peu étrange à entendre mais je te vois comme tu es toi. Pas comme une enfant parmi d'autres, d'ailleurs en fait pas comme une enfant du tout dans l'instant.

Une pause, un air perplexe passe un instant sur son visage alors qu'il réalise quelque chose :

- Je crois que j'essaie de dire que la façon dont je te vois ne peut pas être décrite par une comparaison. Tu es ma petite soeur.

Le "ma", même s'il n'a pas insisté dessus, a son importance. Une sacré importance.
Et donc il revient au point de départ. Enfin, presque, il a quand même dit comment il la voit. Plus ou moins. Ok en fait il est un peu penaud que cette denière réponse n'en soit pas tellement une à ses yeux, mais il ne sait réellement pas comment mieux s'exprimer. Peut-être que Fuyu arrivera à en faire quelque chose. Sinon... Sinon, elle reposera la question sous un autre angle, hein ? Il espère.
En attendant, il ne doute pas qu'elle a d'autres questions sous le coude. Auxquelles il n'aura probablement pas pensé du tout. Mais il est content quand même qu'elle s'ouvre à lui. Même si c'est petit à petit, même si cela doit prendre du temps. Les progrès sont constants, et ce soir une énorme porte fermée a été ouverte et va le rester.

Il leur reste encore énormément à apprendre sur l'autre, à chacun. outre les cadenas sur le passés respectifs qui seront peut-être ouverts un jour, il y a foule de détails qu'ils ne pourront découvrir qu'avec le temps. Et Finn préfère honnêtement qu'ils s'attardent sur ça plutôt que sur les sujets épineux. Car il n'y a là rien à cacher. Il espère qu'il n'aura pas à mentir à Fuyu, jamais. Et que de son côté, elle n'ait pas à mentir non plus. Mais pour cela, il ne faut pas qu'il soit celui qui cherche à se renseigner sur son passé, mais qu'elle soit celle qui lui en parle d'elle même. De la sorte, il ne pourra pas, involontairement, mettre le doigt sur un sujet sensible dans une de ses questions. C'est la meilleure solution, et il ne la brusquera jamais.

De son côté il ne sait pas trop comment il réussira à toujours garder secret tout ce qu'il a garder secret. C'est difficile. Il y a tellement de choses qui pourraient tout révéler. L'un de ses secrets par exemple dort dans une pièce de cet appartement. Difficile de cacher ce sur lequel on n'a qu'une emprise partielle voire très superficielle. Même s'il sait que Naaru, s'il le prend à part et lui explique, ne dira rien. Trouvera peut-être même cela intriguant, comme il n'a pas l'habitude de voir son contractant ainsi. Enfin, il n'est qu'une partie de tout ce qui doit être caché. La tâche va être rude. Rude et douloureuse quelque part, comme il n'a pas envie de cacher quoi que ce soit.
Il faudra faire avec.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty10th Septembre 2012, 10:05

Hésitation. Réticence, retenue et réserve. Réflexion. Tout ceci ne devrait point être quand nous sommes en bonne compagnie. En compagnie d’un être aimé et chéri. Il ne faudrait pas hésiter à le lui prouver, à l’embrasser peut-être, à le caresser, à l’étreindre. On ne devrait point ressentir cette réticence, nous empêchant de nous exprimer et de parler, qui sait, de choses bien importantes. Mais sur le coup, nous n’y pensons pas. L’idée que ces mots retenus puissent entraîner le cours des choses dans un tout autre chemin nous parait tellement risible. Parfois, se taire est bon. Mais jamais avec ces personnes qui ont réussi à se hisser en tête de liste dans nos cœurs. Même si cela nous pousse à nous disputer, à ne plus nous parler. Nous aurons au moins le mérite d’avoir été franc. Enfin, je vous l’accorde, il y a réticence et réticence. Quand nous voulons parler de nous, de notre passé, de notre présent ou même de nos inquiétudes ou de notre assurance vis-à-vis de notre futur, il faudrait le faire. Car notre opposant n’attend parfois que cela. Après, retenir une insulte, un commentaire déplacé et tout ce qui suit, cela, je vous le conseille vivement. Mais parfois, quelques mots blessants ne font pas aussi mal qu’on le pense. Mais je vous le redis, ce n’est point de cette réticence là dont je vous parler. Et puis, il y a la réflexion. Là encore, pas n’importe quelle réflexion. Quand nous sommes en agréable compagnie, nous ne devrions pas faire passer notre cerveau à l’esclavagisme. Tout doit être naturel et normal. Rien n’est à prendre au premier degré. Tout n’est que bon temps. Pas de détours tordus, pas de malice perverse non plus. Et surtout, je ne le répéterai jamais assez, il est totalement stupide de réfléchir aux choses passées ou futures, alors que seul l’instant présent devrait nous envahir l’esprit, nous vêtir de son voile de tulle – fin et plaisant au toucher -, nous maquiller le visage en y apportant une touche illuminée que nulle fard à paupières ou rouge à lève ne saurait faire.
Pourtant, même en sachant tout ceci, Fuyu avait hésité à poser ses lèvres une seconde fois dans la soirée sur la joue de Finn. Elle s’était aussi retenue de parler d’elle-même, de son père et de ce manque qui l’avait et qui la pousse encore à provoquer un peu trop, allant jusqu’à tromper le premier venu qui croirait plus à une relation basée sur le désir que sur la fraternité. Du moins, d’après leur position. Et puis, elle réfléchissait. Elle réfléchissait trop. Elle réfléchissait tout le temps. Parfois au jeune brun, parfois à ce qu’il pourrait dire ou faire si elle se décidait d’agir autrement. Quand elle se rendait compte qu’elle se perdait, elle s’obligeait à revenir subitement à elle-même, continuant son petit jeu tactile et verbal avec celui qu’elle aimait tant. Qu’elle adorait. Mais d’autres fois, elle restait bien trop longtemps dans cet état d’esprit second où elle allait jusqu’à en oublier en quelle présence elle se trouvait. Elle aurait aimé lui assigner une mission, celle de la réveiller, si je puis dire, quand elle s’enfonçait trop loin dans les sombres corridors de ses songes. Mais elle savait qu’il refuserait. La raison était simple. Tellement simple. S’il acceptait, il n’aurait pas le plaisir de l’étudier. D’étudier ses seules réactions totalement naturelles et spontanées ; non planifiée, non convoitées. Elle organisait tout, ne laissant rien sans ses minutieux préparatifs. Mais cela n’avait rien de sordide ou d’hypocrite ; simple habitude. Et puis au fond, plonger dans cet état d’âme où elle savait à peine où son regard se posait, à quelle activité s’occupaient ses mains, même désagréable, était une façon de se mettre à nue devant Finn. Qu’il sache qui elle est, et qu’un jour quelconque, il ne prétexte pas qu’il ne la connait pas pour briser sa promesse, ou qu’il n’argumente pas leurs éventuels prochains débats en lui reprochant d’être trop peu instinctive. Bien sûr, elle savait qu’il ne rompra pas le serment qu’il lui fit, un peu plus tôt. Parce qu’elle lui faisait confiance. Parce que même en ignorant comme elle faisait, elle lui faisait confiance bien plus qu’à elle-même.

Ce qui était fascinant dans le comportement de cette adolescente, c’est qu’elle réussissait à exprimer ses sentiments d’une façon à la fois calculée, mais aussi bien irréfléchie. Et pour cela, elle devait user de la provocation. Au début, elle se permettait de déposer ses mains et de placer ses mots avec soins, ayant déjà examiné le terrain d’un œil attentif, et l’ayant aussi tâté à un quelconque moment de la journée ou de la soirée. Et puis, au fur et à mesure, elle se prenait dans son propre jeu, se laissant glisser dans un piège qu’elle avait elle-même tendue, mais qui, heureusement, était programmé pour deux. Ce n’était pas volontaire, mais elle ne pouvait tout simplement pas s’empêcher d’agir ainsi. Ou plutôt, de réagir ainsi. À partir de ce moment-là, rien n’était plus aussi prémédité. Ses doigts bougeaient sous l’effet de la chaleur, non pas sous l’ordre de son cerveau. Ses lèvres remuaient, répondant aux questions ou aux répliques sans qu’elle n’est réellement réfléchi à ce qu’elle allait dire. Sans même qu’elle sache qu’elle allait si vite ouvrir la bouche. Si nous assemblons ces deux points, alors oui, Fuyu parvenait à mêler des faits et gestes calculés et irréfléchis, les uns après les autres, je vous l’accorde. Mais en une seule situation. En moins de deux minutes. En moins d’une seconde, tout basculait. Bien que parfois, ils s’entrechoquaient, à tel point qu’elle ignorait, de temps à autres, si elle venait d’agir instinctivement ou si cela avait été imposé par ses désirs contrôlés.

Aussi, il est possible que la provocation soit un peu atténuée, car ce n’était pas de la provocation pure, mais plutôt une sorte de signe d’affection, un chemin facile à percevoir et à arpenter. Et avec Finn, c’était plutôt cela. Certes, Fuyu provoquait. Elle provoquait même souvent. Voire très souvent. Mais habituellement, c’était surtout par pur caprice d’adolescente rebelle, poussée par un désir incontrôlable de laisser traîner ses yeux et ses mains là où elle n’avait pas le droit de le faire. Est-ce que je parle du physique ? Peut-être. Parfois. Les mains, du moins. Mais avec ses yeux, c’était surtout les profondeurs de son âme et de son cœur. Elle s’y risquait et s’y échappait tout le temps. Mais avec le jeune brun à la paire d’yeux verts, ce n’était pas cette provocation dangereuse et parfois malsaine de part les secrets dévoilés que l’on aurait préféré ne jamais découvrir. Avec lui, c’était innocent, propre, saint. Ça frôlait tout bonnement la Perfection. Néanmoins, Fuyu perdait trop vite le contrôle quand elle le provoquait ainsi. Rapidement, elle ne savait même plus pourquoi elle faisait ceci, pourquoi ressentait-elle le besoin d’aller si loin alors qu’elle pourrait se contenter de quelques câlins.
Et là encore, en attendant sa réponse, elle avait été plongée dans de profondes réflexions. Se demandant s’il l’avait remarqué et s’il en avait profité pour l’étudier un peu plus, elle cligna des yeux pour revenir à elle-même.

Finalement, il hocha la tête, acceptant par la même occasion le fait qu’elle se mette sur lui. Il ne bougea pas des mains, alors ce geste, ou plutôt le fait qu’il ne fasse aucun geste, attira l’attention de la demoiselle. C’est comme s’il les lui donnait. Comme s’il les lui offrait. L’idée qu’il se soumettait, même rapidement, à elle, ne lui effleura même pas l’esprit. Il voulait lui faire plaisir et puis, apparemment, il lui faisait confiance. Alors elle ne devait pas le décevoir. En même temps, elle perdait de plus en plus confiance en sa propre personne. Et si... Et si elle allait trop loin ? Et si elle ne s’en rendait même pas compte ? Chassant ces idées de son esprit, elle se jura néanmoins de revenir là-dessus un peu plus tard.

Vinrent après, les questions qu’elle lui posa ainsi que les caresses qu’elle lui asséna. Chaque fois que ses doigts effleuraient sa peau, le frisson était plus violent – une douce violence, plus long et plus agréable. Elle était presque sûre qu’elle était la seule à ressentir de tels plaisirs. C’était tellement étrange. Sans doute parce qu’elle n’avait pas l’habitude. Ou du moins, pas avec Finn. Tout dans leur relation était nouveau ; le terrain était vierge, seules les limites étant présentes. Libre à elle de l’exploiter et de le remplir. Et peut-être n’était-ce qu’une excuse. Oui, peut-être que même après un moment, son corps réagira toujours autant dès lors qu’il serait mis en contact avec celui de Finn. Elle aurait bien aimé lui demander s’il ressentait cela, mais non seulement elle redoutait un étonnement que trop certain de sa part, mais surtout, elle craignait qu’il comprenne autre chose. Car depuis ses petits sous-entendus, Fuyu essayait de ne pas dire n’importe quoi, n’importe quand. D’autant plus que dans cette position, cela ne pouvait rien augurer de bon.

Les réponses qu’il lui attribua la firent sourire. Il sembla hésiter, et ne trouva pas tout de suite ses mots, mais il ne fit aucune erreur. Mieux encore, il s’en sortit haut la main. Il se taisait entre chaque réponse, laissant le temps à Fuyu d’assimiler parfaitement la nouvelle information. Mais sur la dernière réponse, qu’il sembla trouver instantanément, elle écarquilla doucement les yeux. Et surtout les derniers mots. Sa petite sœur. Petite sœur, ils en étaient convenus un peu plus tôt. Mais sa petite sœur, c’était nouveau. Sa. Un simple pronom possessif. Mais pourtant, il était lourd de sens caché. Il s’était approprié Fuyu et, le plus étrange était qu’elle n’avait point protesté. Oui, elle lui appartenait. Et ce n’était aucunement un acte de soumission, là aussi. Question de bon sens ; dans cette position, dans cette atmosphère, chacun appartenait à l’autre. Et puis, en parlant de ce genre de positions, la jeune fille les adoptera un peu plus souvent. Par simple caprice. Par simple envie. Envie de s’imposer des défis. Envie de se tester. Mais surtout envie d’être proche de Finn. Et quant à l’atmosphère, à partir du moment où ils avouèrent leurs sentiments à l’autre, dans la sombre ruelle, elle demeurera toujours aussi douce et plaisante. Il y aura sûrement des moments de tensions, mais tout finira par rentrer dans l’ordre. Tant qu’il ne la déçoit pas. Tant qu’elle ne le déçoit pas. Tant qu’il n’y ait aucun mensonge entre eux deux. Elle ouvrit la bouche, lui répondant certes, mais semblant plus s’adresser à elle-même.

– Pas une enfant dans l’instant, mais plutôt ta petite sœur... Chaque nouveau mot que tu dis me prouve un peu plus que je tiens plus à toi que je ou que tu ne le penses.

Elle lui sourit doucement, essayant de lui dire que ce n’était aucunement un reproche. Elle plaça ses mains sur les deux cotés de son cou, amenant son front au sien et l’y collant. Son regard se plongea dans le sien, tandis que ses ongles effectuaient des ronds sur sa peau. Ses cheveux tombaient sur ses deux épaules, et quelques une de ses mèches d’argent lui barrant le visage frôlaient le visage du brun. Elle déglutit faiblement, d’une façon inaudible. Mais vu la distance, peut-être que cet infime bruit sera perçu. Elle ne voulait pas savoir. Fermant les yeux, elle laissa des vagues d’une chaleur protectrice et apaisante l’envahir. La distance. Elle avait toujours du mal à contrôler sa respiration quand elle était si proche d’un homme. Et puis Finn. Vous l’auriez compris, il était particulier. Alors son souffle se fit haletant. Elle s’interdit de reculer, s’obligeant à faire face à l’attitude qu’elle était en train d’adopter. S’obligeant à se maîtriser. S’obligeant à ne pas décevoir Finn. Doucement, elle fit glisser ses mains le long de son torse, allant saisir les siennes. Elle les releva et les déposa sur ses hanches. Encore une fois, elle expliqua son geste avant d’avoir eu le temps de lire un quelconque étonnement sur le visage de son opposant. Mais cette fois-ci, ce fut prononcé dans un murmure. Un très léger et faible murmure.

– Sait-on jamais... Si je vais trop loin, n’hésite pas à m’arrêter.

Il devait déjà le savoir. Mais elle tenait à le lui dire. À le lui redire. Approuver cette pensée silencieuse qui s’était forcément logée dans son esprit.
Avoir des mains sur ses hanches l’a toujours obligé à se plier aux volontés de l’homme en face d’elle. Sans trop savoir pourquoi, il suffisait d’une simple pression pour qu’elle cesse ce qu’elle faisait. Ou, au contraire, qu’elle continue avec plus d’ardeur. Mais elle avait toujours un instant d’immobilité, pendant lequel elle optait pour quelle solution entreprendre ; arrêter ou continuer. Mais avec Finn, elle arrêtera sans même réfléchir. Elle s’était autoprogrammée à cette éventualité. Mais au fond, elle espérait tout de même ne pas avoir à sentir une quelconque pression sur ses hanches.

À quoi pouvait-elle bien penser ? Pour une fois, à rien. Vraiment à rien. Elle se concentrait sur le regard captivant de Finn, attendant les questions qui allaient sûrement lui être posées. Quel sujet allait-il bien pouvoir aborder ? Oh, pleins. Mais ce ne serait pas amusant s’il était toujours le seul à être étonné. Et à force de trop réfléchir, Fuyu émettra toutes les hypothèses. Alors rien ne la laissera bouche bée. Rien ne l’obligera à agir autrement de ce qu’elle avait prévu de faire. Et ainsi, tout sera toujours simple, habituel, successif et répétitif. Et elle sera la seule à étudier chaque mimique de son interlocuteur. Or, elle tenait à paraître toute aussi naturelle que lui. Alors elle ferma les yeux, ne pensait à rien. Enfin, essayant de ne penser à rien. Mais comme vous devez vous en doutez, elle ne réussit pas bien longtemps.

Elle s’était promis de revenir sur ce point ; et si elle ne pouvait vraiment plus se contrôler ? Eh bien, Finn fera le nécessaire. Elle l’avait prévenu. Et maintenant, elle luttait deux fois plus pour ne pas faire de bêtises. Pas maintenant. Jamais. Il fallait qu’elle se calme et qu’elle respire. Elle devait impérativement se contrôler. Il n’y avait strictement rien qui pouvait la pousser à bout. Après tout, n’était-il pas son frère ? Son grand-frère ? Pourquoi devait-elle lui faire endurer cela ? Encore une fois, son égoïsme revenait à la surface. Il l’a toujours été d’ailleurs, bien que ce ne fût relevé que par elle-même.

Elle cessa d’y penser. Cette fois-ci, pour de bon. Elle daigna enfin lâcher les mains de Finn, les déposant sur son torse. Lentement, elle recula sa tête. Et bien vite, bien trop vite, ses mains quittèrent ce même torse pour que ses bras puissent librement s’enrouler autour du cou du jeune homme. Elle l’attira à elle autant qu’elle approcha vers lui, enfouissant une nouvelle fois son visage dans ledit cou. Ses lèvres effleurèrent sa peau, mais elle se garda bien de les coller. Du moins, elle luttait férocement mais intérieurement, se refusant de céder à cette tentation de lui caresser la peau si intimement, sur cette partie du corps si sensible. Cela ne pourrait que lui apporter des ennuis. Rien de bon. Alors pourquoi voulait-elle à tout prix le faire ? Pour essayer ? Pour voir ce que ça fait ? Quel goût ça a ? Sûrement pas le même que sa joue.

C’était comme la cigarette. Comme l’alcool. Comme la drogue. Comme tout ces liquides. Comme toutes ces substances. Comme tout ces aspects, pas si différents les uns des autres, de la bêtise humaine. Les attraits de la vie. On savait que c’était mal, qu’on risquait de mourir, mais pourtant, on le faisait quand même. Parce que c’est « cool ». Parce qu’il faut faire comme les autres. Parce qu’on doit prouver à je ne sais qui qu’on a grandis. Qu’on est libres. Qu’on est dépendants. Qu’on est rebelles ; parce que ça aussi, c’est cool. Ou juste pour goûter. Pour ne pas se fier à l’avis des autres. Enfin, vous voyez, d’autres excuses un peu plus matures, mais que l’on sait parfaitement modelées pour nous justifier. Justifier un fait alors que personne ne nous demande quoique ce soit. Ou peut-être si. Mais, c’est surtout pour nous convaincre nous-mêmes que nous ne sommes point si bêtes que les autres. Alors qu’au fond, nous sommes bien pires.

Finn, en plus d’avoir promis de toujours être là pour elle, ne cessait de lui prouver qu’il avait confiance en elle. En échange, elle ne faisait que lui donner de plus en plus de raisons pour, justement, ne pas lui faire confiance. Et puis, avec lui, ce qu’elle ressentait, c’était magnifique. Magique. Fascinant. Et puis, ça n’avait rien d’adulte. C’était innocent. Enfantin. Et ainsi, dans cette pièce, dans cette position, ils semblaient avoir le même âge. Mais quand on se penche un peu plus sur la question, pas du tout. Parce qu’elle était al petite sœur. Parce qu’il était le grand-frère. Parce quelle était sa petite sœur. Parce qu’il était son grand-frère. Celui en lequel elle croyait.
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"Don't go through life, grow through life" Vide
MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty12th Septembre 2012, 08:25

Les yeux sont une partie du corps complètement fascinante. On les surnomme les miroirs de l'âme et peut-être bien à juste titre, tellement ils sont capable de refléter la moindre émotion. C'est étrange, car biologiquement parlant ils ne changent pas. Ils ne deviendront jamais rouge avec la colère ou bleus avec la joie chez quelqu'un qui les a naturellement marrons par exemple. Pourtant, il n'y a pas meilleur témoins des troubles intérieurs d'autrui. Il faut prêter attention à la pupille, la façon dont elle va s'agrandir ou se rétrécir - pas forcément pour laisser entrer plus de lumière sur la rétine -, il faut regarder comment le regard est plus ou moins ciblé, plus ou moins fuyant. Faire attention à la manière dont les paupières se ferment, se plissent ou s'agrandissent, et surtout avoir une impression d'ensemble. Ils peuvent aussi bien exprimer la joie, l'amour, que la peine, la peur ou le rejet. Beaucoup de choses passent via les yeux. D'ailleurs, ne dit-on pas que les gens qui se connaissent très bien peuvent se comprendre d'un simple regard ? C'est un phénomène très intéressant à observer. Qui peut même rendre jaloux les observateurs, tant il n'est pas si aisé que cela d'avoir un tel niveau de complicité avec quelqu'un.
Le visage est réellement le siège des émotions. Un moteur essentiel dans la communication, et avoir un visage expressif - peut-être même facilement lisible - n'est pas une mauvaise chose.

Finny ne sait pas réellement ce qu'il lit dans les yeux de Fuyu. Beaucoup de choses entremêlées qu'il aimerait peut-être démêler pour elle. Ou peut-être pas. Cela dépend, il y a des choses qu'elle doit trouver par elle même. D'autres qu'il peut aider à trouver. D'autres encore qu'il devrait trouver lui même pour la remettre sur les rails. Peu importe le cas, à l'arrivée il ne fait que fournir des informations et cela reste à elle de se faire sa propre opinion. Apprendre, comprendre, et réutiliser en y ajoutant d'autres choses pour à la fin s'approprier. Voilà ce que devrait être l'apprentissage, et l'aide fournie par un adulte. Si Finn était un peu plus âgé, peut-être un peu plus sage, ses réponses seraient sûrement plus complètes. Mais peut-être aussi plus arrêtées. Un mal pour un bien. Cependant, les choses sont comme elles sont. Ils n'ont que cinq ans d'écart. Parfait pour leur relation. Si le contractant était plus vieux, il aurait pu être son père.
D'ailleurs, très techniquement, il n'a pas vingt ans mais cent vingt si l'on fait la soustraction entre l'année actuelle et sa date de naissance. Mais l'Abysse ne respecte aucune loi, pas même celles des mathématiques. Voilà un cas sérieux pour la théorie de la relativité. Que dirait Fuyu si elle l'apprenait ? Peut-être rien, qui sait. Il n'est de toute façon pas question qu'elle l'apprenne. Moins il en parle, mieux il se porte. Ce que l'adolescente ne sait pas ne peut pas lui faire quoi que ce soit, n'est-ce pas ? Au fond, Finn a aussi peur que son regard sur lui change. Ce joli regard grisé dans lequel il ne sait pas exactement combien d'innocence subsiste encore. Innocence qu'il vaut préserver. Aussi longtemps que possible.

Ses yeux à lui semblent abonnés depuis quelques temps aux expressions chaleureuses. Ce n'est pas de sa faute qu'il dirait, il ne peut pas s'empêcher de poser les yeux sur Fuyu avec affection. Gare à celui qui tenterait quoi que ce soit sur elle sous son nez. Gare à celui qui tenterait quoi que ce soit sur elle tout court en fait. Comme une mère qui défend ses chatons, sauf que les liens entre le chat adulte et le chaton ici ne sont pas exactement les mêmes. Qu'importe, il sortirait les griffes de la même manière. On ne fait pas de mal à Fuyu, point à la ligne. Il n'en démordra pas. Après tout, c'est son rôle, non ? Entre deux séries de réponses aux questions, trois taquineries et deux câlins - toutes proportions gardées - il lui reste du temps pour assurer la protection de Fuyu. Si tant est qu'elle en veuille bien. Enfin, pour l'instant il n'y a eu aucun cas de force majeur, et c'est d'ailleurs bien normal. Il y aura tout le temps de traiter avec ce genre de sujet plus tard. Bien plus tard.

A ses réponses, Fuyu sourit, rassurant par la même occasion le plus âgé. Même le "ma" glissé là ne rencontre aucun obstacle. Pas que ce "ma" puisse être sujet à discussion à la base. Pourquoi le serait-il ? Finny l'a glissé là sans même s'en rendre compte au départ, très naturellement. Pourquoi discuter ce qui est naturel ? Et tout aussi naturellement, il est son grand frère à elle. La relation marche dans les deux sens, et sans dominant. Pourquoi un dominant quand ils ont chacun autant à apporter à l'autre ? Aucune raison. De toute façon, il la respecte bien trop pour avoir ce genre de rapport avec elle.

– Pas une enfant dans l’instant, mais plutôt ta petite sœur... Chaque nouveau mot que tu dis me prouve un peu plus que je tiens plus à toi que je ou que tu ne le penses.

Il sourit en réponse à cette phrase, comme en écho à celui que lui offre Fuyu. Puis il se laisse volontier attirer dans une nouvelle étreinte, rapprochant leurs fronts comme plusieurs fois auparavant. Position que l'adolescente semble affectionner, puisque ce n'est pas la première fois. Ou peut-être qu'il se fait des idées. L'on ne le verra certainement pas protester en tout cas. Il sent les doigts sur son cou, mais est plus concentré sur le regard en face de lui. Sans pour autant chercher à y lire quoi que ce soit, juste pour regarder comment l'iris est faite, les détails des pigments non visibles de plus loin. Car un oeil n'est jamais uniforme, c'est un ensemble de teintes qui lui donnent une couleur générale. Et c'est évidemment ce qui permet de dire que chaque regard est unique, tant le nombre de combinaisons de couleurs et de nuances est énorme.

Un changement dans le rythme de la respiration de Fuyu attire l'attention de Finn. Evidemment, une action fait suite à cela, en rapport avec peu importe ce qui a pu déclencher l'accélération de ses inspirations. Encore une fois, un geste discutable. Mais encore une fois, Finny n'y voit - et ne veut y voir - que des intentions innocentes. Il y a une raison, et il sait qu'il ne tardera pas à la connaître. De l'extérieur, leur position est tout ce qu'il y a de plus suggestif. Forcément. Mais ici il n'y a pas de témoin, rien ni personne qui ne les voit ou peut les voir, pas même la Lune. Dans cette situation, il est plus aisé pour le contractant de continuer à tout voir de manière simple, innocente, sans arrière pensées. Arrières pensées qu'il n'a de toute manière pas. Il ne sait pas ce qui passe par la tête de Fuyu, mais la sienne est vide. Il se prête à ses expériences volontier, pour voir où cela va mener, pour permettre à l'adolescente de tester le terrain, d'achever le tri qu'il y a à effectuer dans sa tête. C'est un peu son rôle aussi, non ? Superviser.

– Sait-on jamais... Si je vais trop loin, n’hésite pas à m’arrêter.

Et bien voilà. Il avait raison, elle a parfaitement conscience de ses actes. En même temps le contraire aurait été étonnant. Et le tout reste innocent. Bien sûr, Finn avait déjà l'intention de la freiner, si elle devait pour une raison x ou y outrepasser les limites fixées. Limites au passable juste naturelles, fixées là par le statut de leur relation. Si ce statut change, les limites bougeront avec. Mais Fuyu ne dépassera pas les limites, n'est-ce pas ? Pourquoi faire, le terrain délimité est déjà immense. Immense et principalement innexploré. Même s'il a bien conscience que ce qui est défendu a encore plus d'attrait que l'inconnu bien souvent. Mais comme on dit, advienne que pourra. Il se produira ce qu'il est censé se produire.

- Je te fais confiance.

Il l'a déjà dit oui. Mais il le répète, et ce n'est nullement dans le but de servir d'avertissement. Il n'est pas en train de la prévenir qu'elle pourrait le décevoir en poussant ses agissements plus loin. Ce n'est pas un rappel de ce qui est en jeu en cas de dérapage. Ce serait mesquin de sa part. Non. Il l'informe juste qu'il sait qu'elle pourrait aller trop loin, mais qu'il continue à lui accorder sa confiance. Il n'est ni méfiant ni appeuré. Peut-être qu'il ne devrait pas, mais il n'arriverait pas à s'en convaincre. Il ne peut pas s'ammener à penser autrement. Cela lui parraît trop... Artificiel, trop divergeant de ce que son instinct lui répète. Il n'est pourtant pas le premier à poser un regard innocent sur le monde, loin de là. Mais ici, dans le contexte et avec les paramètres en présence, il ne peut juste pas faire différement. Non pas que cela le dérange, bien sûr.

Le silence de Fuyu l'informe que c'est à son tour de parler. Peut-être à son tour de poser des questions. Lesquelles ? Il ne sait pas encore. Le silence lui plaît bien pour une fois, même si cela ne durera évidemment pas. Voyons, il possède un moulin à paroles intarissable, il faut s'en montrer digne.
Elle ne lui a pas encore libéré les mains, et lui n'a pas effectué un seul semblant de retrait. Même si ses mains ne devraient pas vraiment se trouver là où elles sont actuellement. Il ne sait d'ailleurs pas vraiment pourquoi elle les a posées là, mais il se garde bien de demander. La réponse... Il sent qu'il ne devrait pas savoir la réponse. Allez savoir pourquoi. Peut-être que Fuyu lui a donné là une façon de la stoper. Une étrange façon selon lui, mais soit. Il saura s'en rappeler le moment venu, même s'il doute d'en avoir besoin. Très convaincu qu'au fond, des mots bien placés suffiront. Et puis il reste une fois encore le plus fort physiquement. Ce qu'elle doit bien savoir.

Finalement, elle relâche les mains de Finn qui n'a donc plus aucune raison de les laisser là où elles sont. Ce qui n'est pas pour autant une raison de redevenir passif comme plus tôt. Fuyu semble en avoir terminé avec son exploration pour le moment. Du coup il glisse une main jusque dans ses cheveux, sur sa tête qu'il caresse de manière - il espère - apaisante, l'autre main remontant juste assez pour se loger dans le bas du dos de l'adolescente. Elle a caché sa tête dans le cou du contractant, qui ne commente pas l'effleurement qu'il a senti sur son cou. Mieux vaut l'ignorer. Il ne peux pas non plus la voir correctement. Cela ne le retiendra cependant pas de poser ses questions, de faire ses remarques, comme il sait qu'elle l'écoutera néanmoins avec attention.

- Est-ce que tu cherches quelque chose ? Ou peut-être que tu hésites à demander ?

Ce qui serait normal. Qui sait ce qui peut bien traverser le cerveau de l'adolescente. A part elle même, bien sûr. Mais ce n'est pas en lui disant qu'elle peut poser ses questions - pour la seconde fois - qu'il va tarir ses réticences. Comme le fait qu'elle lui ait dit plus tôt de l'arrêter en cas de dérapage le prouve, elle doit avoir peur au fond - et très naturellement - de commettre une erreur qui serait difficile à réparer. Dans l'instant, Finny ne peut penser à aucune erreur qu'elle puisse faire. Il faudrait le rejeter complètement pour l'éloigner. Ce qui ne serait pas une erreur, mais une action. Une action à l'effet voulu. Une action qui n'est pas vraiment à l'ordre du jour. Du coup, il ajoute après un court silence :

- Je ne te rejetterai pas pour un faux pas, et puis toute question est bonne à poser.

Bien qu'il n'ait strictement aucune idée d'à quoi s'attendre. Tant pis, maintenant qu'il l'a dit, il ne reviendra pas sur sa parole. Fuyu a une garantie pour son prochain mouvement, peu importe ce qu'il sera. Il a envie d'ajouter qu'à l'arrivée, la décision de répondre ou non lui appartient. Mais il ne l'ajoutera pas parce qu'il sait qu'il ne pourrait pas s'empêcher d'au moins tenter de fournir une réponse à la plus jeune. C'est plus fort que lui.

Sa main cesse ses mouvements sans pour autant se déloger de là où elle est, dans la chevelure de l'adolescente. Puis il tourne la tête de façon a pouvoir enfouir le bas de son visage dans les mèches d'argent, comme pris d'une soudaine envie de proximité. Il y murmure plus ou moins pour lui même, d'une voix qui reste audible à cause du silence :

- C'est pas comme si je pouvais te rejeter comme ça de toute façon maintenant.

Finny ne sait pas lui même si cette phrase était réellement destinée à être prononcée à l'oral mais elle est sortie quand même. Et puis... Elle est vraie, complètement vraie, Fuyu peut aussi bien le savoir. Il ne s'était pas rendu vraiment compte avant ce soir à quel point il est attaché à cette adolescente. Même quand elle lui tape sur le système - c'est tellement facile avec lui de toute façon -, même quand elle fait des choses qu'elle ne devrait pas faire. Il tient à elle, et c'est tout ce qu'il y a à dire.
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Fuyu Akeno

Fuyu Akeno
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty13th Septembre 2012, 12:14

Qu’est-ce ? Peut-on seulement y poser des mots ? Des mots censés ? Et même si j’y parviens, comprendrez-vous ce que j’essaye de vous dire ? Je ne pense pas, car il est bien difficile d’imaginer telle situation. Voyez-vous, cette imagination dont l’on dit qu’elle ne possède point de limites, en a pourtant. Tout n’a pas forcément un début. Mais tout début a une fin. C’est logique, ne trouvez-vous pas ? Rationnel. Prouvé par la Science et les Chiffres. La vie, pour la partie des Sciences. Une équation, pour les Chiffres. Mais il y a des exceptions. Comme la mort. Je ne pense pas qu’elle ait une fin. Comme pi. Ce chiffre sans fin. Il faut des exceptions. C’est tout de même elles qui confirment les règles, quelles qu’elles soient. Mais ce dont j’ai l’intention de vous parler n’est point une exception. Simplement un exemple parmi tant d’autres. Un exemple qui aura aussi une fin. J’ai l’impression de m’égarer. Revenons-en à ce sujet dont je désire vous parler. Je vous demande toute votre attention. Si vous pouviez lire avec les yeux clos, faites-le. Sinon, mobilisez-vous un instant et prenez ma main. Elle est tendue. Oui, juste là. Bien. Je vous guiderai. Et même si la lumière vous aveuglera un instant, une fois que vous y serez habitués, vous y verrez tellement plus clair. Je l’espère, car je vais faire tout mon possible pour actionner le bon interrupteur. Allons-y, dorénavant. Plongez avec moi. Faites-moi confiance.
La Liberté. Peut-être est-ce le fait de ne pas être prisonnier. Physiquement, quand les menottes nous lient les poignets, il est difficile de prétendre être Libre. Quand notre mental est en sur-ménage, quand on empêche quelques informations de jaillir, qu’on les repousse inlassablement plus loin, plus bas, c’est tout aussi difficile. Enfin, c’est ce qu’on dit. Qu’est-ce qui vous prouve cela ? Seulement des avis. D’autres avis que les vôtres. Parce que le plus souvent, c’est quand des chaines nous entravent, quand nous luttons intérieurement contre nous-mêmes, que nous sommes Libres. Parce que quand tout va bien, être Libre n’a plus de sens. À quoi bon ? Nous n’avons pas même le temps de penser à ce qui, dans l’instant, nous paraît êtres des sottises. Alors que quand rien ne va, nous cherchons sans relâche un sentiment apaisant, un sentiment doux pour nous envelopper. Alors, sans même s’en rendre compte, on devient Libres. Mais vous savez, je parle de la Liberté avec un grand L. La Liberté que tant convoitent, que peu en connaissant la signification, mais encore, que moins encore ont vécu. On ne ressent rien. En fait, si. On ressent tout. Mais c’est tellement inattendu qu’on le confond avec ce rien. On fixe le ciel – le plus souvent, car notre tête doit être haute, jamais basse. Ce serait une pure insulte pour cet heureux évènement – et on respire. Parfois, on fait des promesses. Parce qu’on est bien. Parce qu’on est heureux. Non. Parce qu’on est Libres. Malheureusement, c’est momentané. Quelques poignées de secondes. Mais, ne vous inquiétez pas, c’est comme si un siècle s’écoulera. Ce n’est tout de même pas assez. Une véritable addiction. On comprend aussi pour quelle raison les alcooliques ne s’arrêtent pas de boire, de se pervertir et de se souiller. Tellement attirant. Tellement enivrant. L’Inconnu. L’Inexploré. Une Liberté interdite dans notre vie de tous les jours. Donc, autrement dit, l’Interdit. Tout ce qui attire l’être-humain. Tout ce qui le pousse à mettre en danger sa misérable vie à laquelle il tient tant, habituellement. Il se visualise dans quelques instants, et le voici rechargé à bloc de ce Courage que nous ne lui connaissons que très peu.
Vous ne comprenez pas. Même si vous prétendez le contraire, je vous dis que vous ne comprenez pas. C’est différent à chaque fois. Comment le sais-je ? Simplement parce que quand j’essaye d’en parler, ce n’est jamais la même chose, la même sensation, que l’on me décrit avec souvent bien trop d’aisance pour que ce soit vrai et réellement vécu. J’aurai essayé. Je vais vous ajouter un dernier petit détail. Une sensation sans pareille. Tellement illogique. Contradictoire. Un esprit rationnel ne pourrait y croire. Et si on n’avait fait que m’en parler, je n’y croirai pas non plus. Tout commence par un mot. Un nom. Un prénom, plutôt. Finn.

L’impression d’être seul au monde. Ce n’est qu’une impression, et Fuyu en est consciente. Finn est à ses cotés – ou, pour faire plus juste, elle a prit ses aises sur ses genoux – alors elle ne peut pas être seule. Une impression, c’est bien ce que je disais. Car elle sait parfaitement qu’en cas d’erreur, de chute, deux bras forts la remettront sur pieds. Au sommet de cette falaise, au-dessus d’un gouffre sans fin, elle défiait la vie et la mort, laissant le vent faire balancer son corps du mauvais coté. Mais la respiration du brun s’abattait sur sa nuque que peu recouverte par ses cheveux relevés par le vent. Il serait là. Il ne fera rien pour l’empêcher de jouer, mais il saura faire ce qu’il faut quand elle se retrouvera confrontée à sa fin. Et cette sensation est tout bonnement magnifique. Rien de tel ne peut l’égaler. Pas même la Liberté, ô combien convoitée !

Le fait d’avoir délibérément saisis les mains du brun pour les déposer sur ses hanches n’avait rien de louche. Au contraire, elle lui offrait là le meilleur moyen de la maintenir en place. De la contrôler, si vous préférez. Mais ce n’est qu’après réflexion – qui tarda d’ailleurs à porter ses fruits – qu’elle se rendit compte que lui, eh bien, il ne savait rien de ce point faible, si je puis le nommer ainsi. Elle avait beau lui avoir demandé de l’arrêter en cas de besoin, cela n’avait pas dû l’éclairer à propos de ses mains déplacées par d’autres soins que les siens. En fait, elle ne comprit ce léger détail qu’elle omit de dire que lorsqu’il retira ses mains de cet emplacement. Elle fut d’ailleurs quelque peu gênée. Mais nous n’en sommes pas tout à fait à là.

C’était à son tour de vider son sac. De lui poser toutes les questions dont il désirait connaître les réponses. Ça ne la dérangeait pas dé répondre, d’assouvir sa curiosité, mais il y a des interrogations auxquelles elle n’accordera qu’une partie infime de son attention. Et ces interrogations concernent son passé. Elle ne voulait rien dire du tout. Pas maintenant. Et sûrement après qu’on lui ait posé une question. Elle comprit aussi, à cet instant-là, qu’elle avait bien fait de ne pas brusquer Finn et de ne rien lui avoir demandé à propos de choses qu’elle ignorait totalement. Il n’avait sûrement pas envie de lui en parler ; sinon, il l’aurait fait. Et puis, même si ce coté de sa vie restera sombre encore longtemps, peut-être même éternellement, était-ce si important que cela ? Ce qu’elle aurait aimé dire non. Et pourtant. Oui, c’était important. Très important. Mais elle se taira. Elle ne dira rien. Ne le pressera pas. Ça restait son choix. Et puis, autre chose, c’était la plus jeune. Nous parlons bien sûr de respect mutuel dans cette relation, mais cela n’empêche que Fuyu a en plus de cela une autre sorte de respect ; un respect qu’un enfant se doit d’avoir envers un adulte.

Pendant quelques secondes, la jeune fille fut quelque peu déstabilisée, déconcertée. Il la fixait depuis un moment déjà, et elle n’avait pas détourné son regard, le plongeant dans le sien, ne tentant même pas de cacher les sentiments qui la mouvementaient – autant au sens propre qu’au sens figuré du mot. Aucun d’eux ne souriait ; ils se contentaient de s’observer. Que pouvait-il bien chercher ? Et pourquoi est-ce qu’elle ne le dissimulait pas ? Car même si elle ignorait de quoi il s’agissait, il était possible pour elle de dresser un mur de glace, comme elle avait tant l’habitude de le faire. Tout pour Finn lui deviendrait inaccessible. Pourtant, elle ne faisait rien. Elle le laisser l’examiner et ne le faisait pas en retour. Elle n’agissait plus, elle réagissait simplement. Jusqu’où s’étendait donc sa confiance en lui ?

Il lui sourit en guise d’unique réponse, puis il continua son petit examen. Quand elle le mit en garde, il se contenta de lui rappeler qu’il lui faisait confiance. Et cette nouvelle phrase fit hoqueter la demoiselle. Il te fait confiance. Confiance. Confi… Le mot se perdait dans son esprit et elle baissa les yeux, pour la première fois depuis quelques longues minutes déjà. Elle n’avait doublement pas le droit de faire ce qu’elle avait en tête. Elle ne prenait plus seulement le risque de le décevoir. Non, elle était certaine de le décevoir. Elle savait bien qu’il lui avait dit ça pour lui donner plus confiance en elle-même – logique, si je te fais confiance, tu dois te faire confiance aussi -, mais ça n’avait pas eu l’effet escompté, bien qu’elle n’en laissa rien paraître. Pourquoi ne parvenait-elle pas à être sûre d’elle-même alors qu’habituellement, elle l’était excessivement ? Pourquoi avait-il cet effet sur elle ? Pourquoi son cœur semblait vouloir s’échapper de sa poitrine ? Pourquoi se posait-elle tant de questions ? Et encore des pourquoi. Et toujours des pourquoi.

Elle ne répondit rien, ayant l’impression que Finn n’avait pas fini de parler. D’autant plus qu’elle lui avait donné silencieusement le feu vert pour lui poser ses questions. Et puis, elle ne savait pas quoi dire. Alors oui, autant le laisser continuer. Une de ses mains vint se placer dans la chevelure d’argent de l’adolescente, alors que la deuxième se faufila jusqu’au bas de son dos, là où il a la meilleure prise. Un peu étonnée par ce comportement soudain de Finn, Fuyu écarquille les yeux, visage toujours enfoui dans son cou. Il n’avait rien fait depuis le début. Ah si. Il avait subi. À vrai dire, il avait même donné l’impression à la plus jeune qu’il était totalement indifférent à leur proximité. Mais cette pensée fut de courte durée. Et maintenant, même le souvenir d’avoir pensé ainsi avait disparu. Ses caresses sont tellement réconfortantes que la jeune fille se détend pour la première fois dans ses bras. Bien sûr, elle avait déjà été bien détendue, un peu plus tôt, mais maintenant, c’est total. Il parle, et sa voix est mélodieuse et entrainante, rappelant à Fuyu quel genre de relations ils entretenaient. Il vise dans le mille. Elle cherche quelque chose, oui. Des réponses. Et, encore une fois, oui, elle hésite à demander. Elle essaye donc de trouver toute seule. C’est vain. Logique, elle n’est pas la seule concernée. D’ailleurs, elle n’est que très légèrement concernée. Seul Finn peut l’aider. Peut répondre. Comprenait-il seulement qu’elle craignait sa réaction ?

Il semblerait que oui, vu qu’il continue juste après, lui disant qu’elle peut se jeter à l’eau. N’est-ce pas une sorte de garantie ? Ce qu’il ne semblait pas saisir, c’est que ce n’est pas vraiment une question qui la tourmentait, mais plutôt ses désirs qui devenaient de plus en plus difficiles à contrôler. Mais maintenant qu’il avait dit ça, elle ne lui laisserait pas la chance de revenir sur sa parole, et dira ce qu’elle pense. Elle lui dira tout. Même ce sentiment qu’elle refoule et qu’elle lui cache.
Quand elle s’apprête à se redresser, le mouvement dans ses cheveux cesse. Mais ce n’est pas ce qu’il l’arrêta dans son geste. Effectivement, la main de Finn n’a pas bougé, et, brusquement, il enfouit son visage dans ses mèches longues et aux nuances d’argent. Un agréable murmure s’échappa alors de sa bouche, dissuadant Fuyu de bouger de sa position. Les mots qu’il venait de prononcer ne lui étaient pas destinées, pourtant, elle les avait entendus, et ne put donc pas s’empêcher de répondre. Une réponse digne d’une femme ne sachant quoi répondre, mais qui le fait presque instinctivement. Pas d’une adolescente immature qui aime gigoter.

– Oh, Finn…

Encore un peu et elle se croirait dans une sorte de film. Elle ferma les yeux, réfléchissant à la façon dont elle allait procéder pour lui dire ce qu’elle voulait dire il y a quelques instants. Sa volonté ne s’était pas ébranlée, malgré le fait qu’elle aurait dû l’être avec cet aveu que Finn venait de lui faire. Que Finn venait de faire. Une de ses mains monta jusqu’au haut du crâne de son crâne, et ses doigts s’enfoncèrent dans sa masse brune, tandis que l’autre main retournait se poser sur sa joue. Elle se redressa et, étant plus grande que lui dans cette positon, en profita pour attirer sa tête, le serrant contre elle. Étrangement, les rôles s’échangèrent. Il semblerait que ce soit elle, la protectrice. Mais peu importait. Si elle avait besoin d’un soutient physique, peut-être que lui en désirait un psychologique. Quoiqu’il en soit, ses doigts se resserrèrent sur ses bouches jusqu’à ce que ses ongles s’enfoncent dans sa propre chair. Elle se mordit les lèvres longuement, retardant le moment où les mots allaient jaillir de sa bouche. Finalement, elle se décida à parler.

– Pourquoi ? Pourquoi me fais-tu confiance alors que je te dis clairement que je risque de commettre une erreur ?

Elle voulait connaître la réponse à sa question. Elle voulait savoir ce qui le poussait à placer en elle une confiance dont elle ne se jugeait pas digne. Son corps sembla passer au mode hibernation, car tout en elle se calma, devenant même un peu trop lent à son goût. Mais une fois qu’elle eut noté cela, elle n’y accorda plus la moindre importance – ce n’était qu’une remarqué dans un coin de sa tête. Elle se sentait bien, comme ça. Et ce n’était pas le fait d’avoir cette domination temporaire qui lui convenait. C’est juste qu’elle se sentait utile. Et, plus que tout, même si c’était elle qui semblait le protéger, elle se sentait protégée. Et à cet instant, elle ne pouvait être plus innocente et plus compétente pour remplir son rôle de petite fille. La raison de sa pureté ? Eh bien, c’est simple, la tête de Finn reposait contre sa poitrine, mais elle ne l’avait même pas remarqué, alors que quelques minutes plus tôt, son cœur aurait repris sa cadence haletante.

Elle lui caressait les cheveux et le visage d’un geste presque maternel. Au fond, c’était bien elle la femme dans l’histoire. Un léger sourire aux tendances mélancoliques éclaira – et n’assombrit point – son visage alors qu’elle cala ses lèvres dans les cheveux du brun, fermant les yeux. Doucement, sa tête tomba sur le coté, sa bouche au niveau du lobe de l’oreille du jeune homme. S’étonnant elle-même, elle ne le mordilla pas, ne le provoqua même pas. Elle se contenta de lui murmurer quelques mots que lui seul pourrait entendre, comme si quelqu’un d’autre était présent et risquait de comprendre.

– Je ne peux pas faire une chose pareille sans ton accord. Je ne pourrai plus jamais te regarder en face. Ce n’est pas une envie, tu sais. Juste un caprice. Un simple caprice.

Les trois derniers mots utilisés n’ont servi qu’à tenter de se persuader elle-même. Elle devait résister. Ne pas céder. Ne pas le décevoir. Même s’il venait à affirmer le contraire à un quelconque moment, elle était certaine qu’il sera déçu. Et en se repassant ses paroles en boucle, elle nota une demande silencieuse, indirecte et subtile pour qu’il lui donne, justement, cet accord dont elle parla. Elle n’y avait pas pensé quand elle avait ouvert la bouche. Quoique peut-être si. Du moins, inconsciemment. Ce mot si bien choisi ne pouvait pas être le fruit d’un hasard auquel elle ne croyait qu’à moitié. Elle se redressa et retira ses mains, les laissant tomber sur le canapé, sa tête penchée sur le coté. Elle avait enfin libéré Finn. Qu’allait-il faire ? Rejouer aux passifs ? La rapprocher soudainement à elle, comme il l’avait fait plutôt ? Ou alors, réagirait-il d’une toute autre façon ? Négative ? Positive ? À quoi bon donc se poser tant de questions ? Le temps y répondra sûrement. Certainement.

Un caprice. Elle en était consciente et elle l’admettait. Pourtant, elle n’arrivait pas à tirer un trait sur ce « caprice ». Elle n’arrivait pas à contrôler ses désirs les plus interdits. Le seul moyen d’échapper à son elle dénudé de toute innocence était de s’éloigner de Finn. Mais ça, il en était tout simplement hors de question. Elle serait même prête à dormir dans ses bras. Mais elle ne s’éloignera pas. Et ce n’est qu’à cette pensée qu’elle se dit que, peut-être, et peut-être seulement, y avait-il une once d’envie dans ce caprice. Effectivement, si vraiment, il n’y en avait pas, alors elle se serait résolue à mettre de la distance entre eux. Physiquement, bien sûr. Elle retint un soupire et afficha un léger, mais vraiment très léger, sourire.

Sincérité et franchise. Quand elle lui sourit, l’avait-elle été ? Soit la réponse était oui, soit elle était une sacrée bonne menteuse, car elle y croyait. Bien sûr, elle voulait plus le rassurer que se persuader de cette vérité mensongère. Elle détacha ses pupilles des siennes, basculant sa tête en arrière, fixant le plafond en plissant les yeux.

– Je vais bien.

Peut-être n’aurait-elle pas dû ajouter cette affirmation. Peut-être que ça n’a fait qu’inquiéter un peu plus le jeune homme. Ou peut-être a-t-elle bien fait. Elle l’ignorait, et préférait ne pas le savoir. De toute façon, elle pensait déjà à autre chose. Quand elle aimait quelqu’un, elle voulait toujours le protéger. Mais c’était toujours le contraire qui se produisait ; ils devaient toujours sacrifier tant de choses pour elle. De la faiblesse. De la faiblesse émanait d’elle. C’était douloureux quand c’était intérieur et que ça se faisait tout petit, mais quand ça s’extériorisait, ça devenait tout simplement insoutenable.

Jamais de sa faute. Toujours celle des autres. Tellement égoïste. Toujours la victime. La protégée. La plus faible. Tellement stupide. Et maintenant, elle ne réussissait même pas à contrôler ses désirs. Quel genre d’adolescente était-elle ? Quel genre de petite sœur faisait-elle ? Gauche par temps, trop habile par d’autres. Toujours dans les mauvais domaines, bien entendu – douée comme l’était. Capricieuse. Stupide petite fille égoïste et capricieuse.

Son regard revint se placer sur Finn. Sur ce loup solitaire. Étrangement, c’est ainsi que le voyait sa cadette. Un loup criant à la lune. Et ce soir, Fuyu espérait pouvoir être l’astre maître. Et, pour ne pas être qu’une oreille tendue, elle lui enverrait autant de rayons chaleureux que d’espoir. Après, elle échangerait volontiers les rôles avec lui. Comme ils venaient de le faire à l’instant. Car, au début, c’était Finn la lune, et elle la louve. La louve à la patte blessée, apeurée et affamée. Désireuse de plus. Toujours plus.
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Finn Baskerville

Finn Baskerville
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty14th Septembre 2012, 05:08

Si Finn était un peu plus conscient de lui-même, il aurait rougit à sa dernière phrase. Sauf qu'il ne l'est pas, et rougir trois ans après serait ridicule. C'est la deuxième fois en peu de temps qu'il avoue à voix haute. Cette fois moins directement que la dernière, de façon plus détournée. Cela n'empêche pas que le sens est le même. C'est une facette de lui-même qu'il découvre, et qui ne le dérange et ne le dérangera pas tant qu'elle n'attervient que de façon très ponctuelle. Il ne faudrait pas pousser mémé dans les orties non plus. Cela n'empêche qu'il est un peu gêné de cette dernière confession.
Les hommes ont souvent une fierté très mal placée.

– Oh, Finn…

Mais il n'aura pas la décence de rougir. A la place il la laisse bouger, dégageant sa tête des cheveux de l'adolescente pour la laisser se mouvoir comme elle l'entend, se laissant même attirer sans résistance comme elle a pu le faire avec lui à chaque fois. Normalement c'est lui qui l'attire comme cela, pas l'inverse. Néanmoins, il va quand même passer ses bras derrière elle pour l'enserrer, tout en fermant les yeux. Finalement, après une lutte vaillante, il sent ses joues chauffer. Un peu, pas beaucoup, mais tout de même. Mince alors. Tant pis, il profite de l'étreinte quand même. Il ne comprend que tardivement qu'il avait peut-être lui aussi besoin d'un peu de soutient. Ce n'était pas évident. Cela ne l'est toujours pas, après tout pourquoi ? Il se sent toujours aussi bien, n'a pas de problèmes particuliers. La vie n'est pas rose, mais la vie n'est pas noire non plus. Cependant comparée à d'autres, elle est tout de même heureuse. Certains diront qu'il se contente de peu, et il répliquera que ce sont eux qui désirent trop. Au final le ressenti est une affaire personnelle. La question reste tout de même présente : pourquoi ? Pourquoi est-ce qu'il ressent du réconfort ? Pourquoi cette chaleur ? En premier lieu, faut-il réellement en avoir besoin pour être capable de le ressentir ? La réponse pourrait être non. La réponse pourrait être non, mais il sait que dans son cas elle ne l'est pas. Même si le pourquoi ne lui apparaît pas tout de suite, et ce n'est pas qu'il essaie de le nier. Peut-être qu'il a juste besoin de la savoir là, présente. Qu'elle le rassure qu'elle ne partira pas. Pas maintenant. Pas demain. Jamais est un trop grand mot malgré ses six lettres.
Qu'importe, il attend toujours les questions de Fuyu.

– Pourquoi ? Pourquoi me fais-tu confiance alors que je te dis clairement que je risque de commettre une erreur ?

Peut-être justement parce qu'elle le prévient. L'une des choses pouvant décevoir la confiance - et en fait, la principale chose - est la tromperie. Que ce soit une trahison, un mensonge, la malhonnêteté, une escroquerie, un leurre, ou tous leurs synonymes. Fuyu ne cherche pas à le duper. Ne cherche pas à abuser de sa confiance. Elle peut - va, d'après elle - commettre une erreur. Soit. Il conviendra ensuite de la réparer. Tout le monde a le droit à l'erreur.
Il veut aussi lui permettre de mettre à plat ce qu'elle ressent, de faire le tri. Qu'elle cesse d'être embrouillée, d'hésiter. Qu'elle puisse être posée. Et enfin, qu'elle n'ait plus d'inquiétudes en sa présence. C'est beaucoup demander. Un but qui risque de ne jamais être complètement atteint. Mais s'il n'essaie pas, le risque deviendra absolu.

- On apprend en faisant des erreurs. Et, arrête moi si j'ai tord, mais quoi que tu aies prévu de faire, ça te trottera dans la tête jusqu'à ce que tu le fasses, non ?

Finn ne relève pas la tête en parlant. Non pas qu'il ait peur d'affronter son regard, c'est juste qu'il est trop bien installé là où il est. Profiter de l'étreinte, juste un peu plus longtemps. Grapiller chaque seconde. Lui aussi est un garnement.
Après quelques secondes, il ajoute d'un ton oscillant entre l'amusement et l'ironie une remarque qui le fait sourire :

- J'ai presque l'impression de te pousser à faire des bêtises maintenant.

Il ajouterait bien que cela fait deux coupables au lieu d'un du coup, mais s'en garde. Plus tard. Pour l'instant, il ne sait toujours pas ce qui peut bien pousser Fuyu à hésiter ainsi. A t-elle l'intention de le questionner sur son passé ? En quoi serait-ce une erreur ? Enfin... Enfin si, cela en serait une dans la mesure où, suivant la manière dont la question serait tournée, il pourrait être amené à mentir. Mais avant tout, il aurait surtout la possibilité de choisir de ne pas répondre. Ou de répondre plus tard. Dans les deux cas, il n'y aurait pas d'erreur. Elle a parfaitement le droit d'être curieuse à propos de l'homme sur lequel elle est assise, son grand frère, dans un appartement qui n'est pas le sien. Qui ne le serait pas ? Lui sait qu'il le serait, et qu'il le serait terriblement en plus. S'il avait encore quinze ans. Il s'est un peu assagi depuis, capable de mieux se contenir. Ou d'obtenir les informations par d'autres moyens, suivant l'objet de l'information. Evidemment que dans le cas de Fuyu, il n'ira certainement pas chercher ses informations ailleurs que directement de la bouche de la concernée. Les meilleurs renseignements sont à prendre à la source et pas ailleurs. Même si la source est humaine et peut mentir. Il n'y a pas vraiment de problèmes quand on fait confiance à ses sources.

– Je ne peux pas faire une chose pareille sans ton accord. Je ne pourrai plus jamais te regarder en face. Ce n’est pas une envie, tu sais. Juste un caprice. Un simple caprice.

Cela semble bien important pour un simple caprice tout de même. Et lui est de plus en plus curieux. Qu'est-ce qui pourrait bien pousser Fuyu à demander un accord. Rien que le fait qu'elle demande plutôt qu'elle fasse, en premier lieu. Mais ce n'est pas ici qu'il convient de s'attarder, pas plus que la curiosité du contractant ne doit devenir la raison principale de sa non réticence. Il veut avant tout qu'elle puisse faire la lumière une bonne fois pour toute sur tout ce qui semble la tourmenter actuellement. Certes il est curieux, mais ce n'est pas ce qui pèse le plus lourd dans la balance.
Il n'a pas l'intention d'argumenter le pourquoi du comment, ni de la forcer à faire quoi que ce soit - comment en premier lieu pourrait-il la forcer à faire une action, à dire des mots dont il ignore jusqu'à la nature ? -, il va juste lui donner son accord. Une confirmation de plus comme il en offre depuis un moment. Mais cela ne le dérange pas. Il répètera autant de fois que nécessaire.

Elle le relâche, le laissant libre d'agir comme il le souhaite. Autrement dit, laissant libre court à son instinct de revenir faire coucou. Comme souvent. Il ne s'embarasse pas si régulièrement que cela avec des réflexions avant d'agir. Tout semble tellement plus simple dans son cas. Frustrant, hein ?
Il observe Fuyu un instant qui semble perdue dans ses pensées. Lui n'a pas encore ouvert la bouche mais cela ne saurait tarder. Pour lui donner cet accord qu'il a bien l'intention de lui donner. Ce qui pourrait le faire changer d'avis ? Il se le demande bien. Il ne sait pas ce qui pourrait lever des réticences chez lui dans l'instant. Il a encore beaucoup de choses à découvrir.

- Je te donne mon accord. Fuyu, ça a l'air de te tourmenter un peu trop pour être juste un caprice.

Phrases très simples, faudrait-il plus ? Il n'est pas tout à fait sûr, et du coup hésite à ajouter quoi que ce soit. Il pourrait la rassurer une fois de plus, mais il ne ferait que se répéter. Répéter ce qu'elle sait déjà. Et si finalement elle se ravise, il ne fera rien. La décision finale revient à l'adolescente. Lui n'est que témoin. Témoin et à priori aussi, d'après la dernière affirmation de Fuyu, sujet d'expérience. Laquelle, cela reste à déterminer. Dans tout les cas cela ne règle pas le problème qu'il ne sait pas quoi ajouter. L'étreindre à nouveau ? Juste attendre ? Pourquoi monsieur l'instinct ne se bouge pas quand on a besoin de lui ? Est-ce qu'elle a besoin qu'il ouvre la bouche à nouveau en premier lieu ?
Et puis Fuyu agit avant qu'il ne se décide. Rejetant la tête en arrière pour fixer le plafond.

– Je vais bien.

Finny hausse un sourcil. Pourquoi cette affirmation maintenant ? Est-ce que cela sous-entend le contraire et qu'il l'aurait complètement loupé comme un idiot ? Ou juste... Peut-être qu'elle l'a lancé comme ça. Elle lui semble bien pensive une fois de plus. Bien... Terne. Soudain. Non pas inintéressante ou que sa valeur ait soudain chuté à ses yeux, allons c'est impossible. C'est juste que dans l'instant, soudainement, le contractant a l'impression que quelque chose ne va pas. Pas un débat intérieur sur ce qu'elle peut et ne peut pas faire, ou bien encore lorsqu'elle est prise de questions. Parce que dans ces moments là, cela se reflète dans ses yeux. Quoi qu'elle puisse bien penser dans l'instant, l'homme décide qu'il n'aime pas ça. Et puisqu'il n'aime pas cela, il a l'intention de la détourner, au moins pour un instant, de ces idées. Quelles qu'elles soient. Aussi, lorsque le regard de Fuyu revient sur lui, avant même d'enregistrer ce qu'il fait, sa main est déjà partie cueillir le menton de l'adolescente qu'il approche de lui, le tournant légèrement de profil avant de déposer ses lèvres sur sa joue. Puis il revient en place, sa main lâchant sa prise pour aller se déposer sur un des genoux de Fuyu.

- Comme ça, moi aussi j'ai fait un caprice.

Il lui sourit. Non il ne pense pas que sa demande à elle soit réellement un caprice, cela semble bien trop important pour l'être. Il essaie juste de la détendre, de la faire sourire. Parce que son "je vais bien" l'a un peu inquiété tout de même, bien qu'il n'en dira rien. Une fois de plus, il ne peut maintenant qu'attendre. Qu'elle se décide, ou se rétracte pour de bon. En espérant que, dans le deuxième cas, cela calme tout de même ses agitations. Il n'y a pas d'autre moyens pour le savoir que de l'observer, et de l'écouter quand elle parle. Et là encore, il se peut que la lecture et l'interprétation soient erronés.
C'est difficile d'être un grand frère des fois. Mais ça en vaut largement le coût.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty14th Septembre 2012, 09:46

Selon la définition présente dans le dictionnaire français, la confiance est le sentiment que ressent quelqu’un qui se fie entièrement à quelqu’un d’autre ou à quelque chose. Mais ce n’est que peu dire, et ça en deviendrait presque une insulte si nous ne rajoutions pas quelques mots bien significateurs à cette définition. La confiance, c’est un art. Un art qui ne s’apprend pas seul. Il nous faut quelqu’un avec qui expérimenter ce sentiment. Nous ne nous rendons pas facilement compte que nous lui avons accordé notre confiance, mais au bout d’un moment, selon le caractère que nous adoptons avec cette personne, nous comprenons à quel point on a confiance en elle. Parfois même plus que nous nous en accordons à nous-mêmes. Étrangement, on dit qu’il faut se connaître soi-même avant de vouloir connaître les autres, et, relativement, on doit se faire confiance avant de faire confiance à autrui. Pourtant, peu de personnes réussissaient à agir de la sorte. Fuyu, par exemple, ne faisait point partie de cette minorité. Mais en même temps, peu étaient les personnes à qui elle faisait confiance. Et jamais entièrement. Du moins, c’est ce qu’elle pensait. C’est ce qu’elle pensait jusqu’à ce qu’elle se retrouve sur les genoux d’un jeune homme qu’elle appréciait certes, mais dont elle ne se doutait pas qu’il possédait de telles qualités. Qualités bien difficiles pour elle de les citer, tant les mots lui manquaient quand il s’agissait de lui. En conclusion, elle lui faisait donc entièrement confiance, pouvant aller jusqu’à fermer les yeux, sentir l’air frais de l’hiver lui cingler le visage, et se hisser au sommet d’une falaise. S’il venait à lui demander de se jeter, elle le ferait, lui laissant peut-être même l’honneur de la pousser. Mais ce sera sûrement pour sentir une dernière fois la chaleur de sa main contre son dos. Et puis, son comportement avec lui avait changé du tout au tout. Chose bizarre, tout de même. En une soirée, elle lui avait avoué qu’elle l’adorait, se trouvait sur ses genoux et dans ses bras, et se laissait entraîner par une vague de confort et d’aise. Ce sentiment de confiance se muait en bien mieux, mais bien plus dangereux encore : la fraternité. Effectivement, imaginez seulement que Finn ne soit pas Finn, et qu’il soit une mauvaise personne, si je puis le dire ainsi. Être si proche de lui, se considérer comme étant sa cadette ne serait pas une si bonne idée que cela. Mais c’est là que la confiance toujours présente dans cette fraternité interférait. Elle savait qu’il ne lui ferait aucun coup bas. Et combien même ce serait le cas, il pouvait s’attendre à une vengeance sans pareille. Sur ce plan-là, Fuyu n’avait plus rien de gentil ; la méchanceté qui l’habitait refaisait soudainement surface. Mais elle n’y pensait pas, parce qu’elle le connaissait. Du moins, elle le pensait. Bien que son passé soit totalement flou aux yeux de l’adolescente. Au moins, elle savait ce qu’il était maintenant, et pouvait même espérer deviner quelques réponses aux questions qu’elle lui posait. Parfois. De toute façon, c’était bien plus amusant d’être en compagnie d’un jeune homme avec un coté mystérieux. Du moins, c’est ce en quoi elle aurait préféré croire.

Que pouvait-il bien ressentir en cette position ? Fuyu se sentait bien. Elle était même parfaitement à l’aise comme ça. En l’espace de quelques secondes, elle eut l’impression d’être terriblement égoïste tant elle ne chercha même pas à savoir si Finn n’était pas gêné par cette situation. Mais avec ce qu’il venait de lui dire – de lui avouer –, cette pensée qu’elle eut ne fut que de courte durée. Et puis, il était plus fort qu’elle – aussi bien physiquement que mentalement, mais nous parlons surtout du physique – alors il se dégagerait si l’envie le lui prenait. Mais de toute façon, elle était persuadée qu’il ne fera rien pour lui résister. Non pas car elle-même se laissait faire quand il l’attirait vers lui, mais surtout parce qu’il en avait envie. Et ça, il n’avait pas besoin de le lui dire. De l’exprimer à haute voix. Elle le comprenait. Elle le ressentait elle-aussi. Et pendant quelques minutes, ces deux jeunes gens étaient étroitement liés. Fuyu ne ressentait même plus ce désir d’appliquer son caprice. Plus rien n’était, si ce n’était Finn. Pas même elle. Juste lui. Juste cet homme qu’elle aimait tant.

Plus elle réfléchissait, moins elle trouvait de réponses adéquates à la question qu’elle lui avait posé. Elle essaya même de penser comme lui. Mais rien n’y faisait. En même temps, si elle lui avait posé une question, c’est qu’elle ignorait la réponse. Le temps qu’il trouve quoi lui rétorquer, elle, s’adonne à une toute autre activité. Céder ou pas ? Même sans cet accord, irait-elle jusqu’au bout ? Nous avons déjà convenu du fait que ce ne seraient nullement des mots qu’elle allait prononcer, mais un geste. Mais un geste peu anodin. Affectif, je vous l’accorde, mais pas fraternel. Pas du tout même. Pourquoi pensait-elle seulement à de telles choses ? Une petite sœur ne devrait pas avoir de tells songes. Elle ne devrait pas non plus causer tant de problèmes à son grand-frère. Le pauvre. Il ne devait pas s’attendre à un pareil comportement de la part de sa cadette. Non, elle n’était certainement par la petite sœur modèle dont quelqu’un pouvait rêver. Surtout par un jeune homme aussi gentil et attentionné que Finn.

Et puis, tout d’un coup, son esprit bascula, et la voici en train de réfléchir aux deux mots qu’elle avait prononcés suivant l’aveu du brun. Elle se sentait tellement stupide de ne pas lui avoir répondu autre chose, de ne rien avoir trouvé de mieux. Là encore, elle se rattrapera. Pas maintenant. Plus tard. Et n’allez pas croire qu’elle avait l’intention de faire cela par obligation. Loin de là. Elle n’avait pas à se sentir gênée par une extériorisation verbale d’affection. Elle n’aurait jamais à l’être. Surtout si son opposant était Finn. C’était étrange la façon dont ce jeune brun lui inspirait la confiance et la quiétude était terrifiante. Mais pour une fois qu’elle rencontra une telle personne et qui éprouvait les mêmes sentiments qu’elle, et qui plus est, étaient des sentiments positifs, elle n’allait sûrement pas se plaindre.

Quand il lui répondit, ça lui parut évident. Comment n’y avait-elle pas pensé ? Surtout que la véritable réponse se lisait plus dans ses yeux que sur ses lèvres. Bien sûr, il lui faisait confiance parce qu’elle le prévint des risques qu’il prenait. En même temps, cela n’expliquait pas totalement pourquoi. Il n’était pas au courant. Il ne savait pas ce que l’adolescente avait en tête. S’il venait à être mis au courant, ce n’est sûrement pas ainsi qu’il réagirait. De toute façon, elle était incapable de lui exprimer avec mots ses intentions. Enfin, intentions, pas vraiment, vu que sa décision n’était pas encore prise.

Elle ferma les yeux, serrant un peu plus la tête de Finn contre elle, venant tout juste d’absorber ses paroles. Ça lui trotterait dans la tête, mais elle n’en mourrait pas. En revanche, toute crédibilité la quittera. Elle se serait permise de penser de façon si tordue avant. Avant ce qui se passa dans la ruelle. Avant ce qui se passait en ce moment même. Maintenant, elle devait se contenter de vêtir le voile blanc de l’innocence. C’est ce qui convenait à une petite fille. À une petite sœur. Mais pas à une adolescente. Et c’est ce qu’elle était. Une adolescente avec des morceaux d’un tissu de soie noir lui recouvrant seulement quelques parcelles de son corps, les autres, mises à nues, exprimaient avec plus d’entrain sa révolte. Dix-huit ans, l’âge bête ? Pas tout à fait.

Sa voix amusée et ironique résonna dans la pièce, mais surtout dans les oreilles de Fuyu. Elle devinait un sourire étirant les lèvres de Finn, et à son tour, se laissa aller, souriant à cette remarque. Oh, il ne se doutait même pas de l’étendue de la vérité qu’il venait de prononcer. Il la poussait à bien des choses, mais ne semblait pas le savoir. Ou alors, il feignait l’ignorance. Mais elle doutait de cette deuxième hypothèse émise.

Un caprice. En était-ce réellement un ? Comment le qualifier autrement ? Un désir incontrôlé et incontrôlable ? Bien que ce soit plus explicite, Fuyu préférait encore jouer subtilement, ne donnant pas trop d’indices sur ce qu’elle avait en tête. Car si elle venait à se rétracter, elle préférait que Finn ignore tout de ce qu’elle pensa faire à un moment donné. Peut-être qu’un jour, elle le lui dira. Peut-être pas. Sûrement pas. Mais encore fallait-il qu’elle décide d’abandonner. Et, pour ne rien arranger, les chaînes la maintenant cédaient à la chaleur qui émanait du corps du brun. Oui, il la poussait à faire des bêtises. Le dernier mot fit cette fois-ci tilt dans l’esprit de Fuyu. Bêtise. Oui, voilà. Ce n’était pas un caprice, mais plutôt une bêtise. Et une bêtise possédant une assez grande envergure, tout de même.

Il sembla peser le pour et le contre. Ça se lisait dans ses yeux. Fuyu, l’ayant libéré, se mordit la langue. Elle avait un mauvais pressentiment. Son souffle s’accéléra, mais cette fois-ci, il eut bien raison de le faire. Tout se passa alors au ralenti. Il ouvrit la bouche, et chaque son en sortait, atteignant les oreilles de la demoiselle quelques fractions de secondes plus tard. La première phrase, achevée, le reset sembla se passer à la vitesse grand V. Si ce fut simple à dire, ce fut loin d’être aussi facile à entendre et à assimiler. Pourquoi lui avait-il donné son accord ? Pourquoi la poussait-il ainsi à faire ce qu’elle luttait intérieurement à refouler ? Pourquoi ne lui disait-il pas simplement de se calmer ? Pourquoi ne pas la remettre à sa place avant qu’elle n’ait seulement eu l’occasion d’en bouger ? Parce que c’était Finn. Et parce que Finn l’appréciait, et ne se voyait sûrement pas la blesser. Parce qu’un mal pour un bien ne s’appliquait pas à sa petite sœur. Et comment pouvait-elle bien lui en vouloir d’être si gentil ? Allez savoir. Vraiment, l’être humain est et restera un éternel insatisfait.

Je vais bien ne veut pas toujours dire que je vais bien. Ça se lisait dans ses yeux. Dans ces yeux dirigés vers le plafond, mais qui n’avaient su résister à l’envie de revenir s’accrocher à ceux du brun. Ça n’allait pas le rassurer, d’autant plus qu’il ne lui avait pas posé la question. Du coup, lui donner une réponse était plus louche qu’autre chose. Ça ne faisait que l’inquiéter un peu plus. Voire beaucoup plus.
Une main se dirigea vers son menton, alors qu’elle haussa les sourcils, quelque peu étonnée. Il le lui saisit et attire son visage vers le sien, le tournant légèrement sur le coté pour l’avoir de profil. Le cerveau de la jeune fille se mit sur pause, étant donné que malgré des faits et gestes qui auraient facilement pu être devinés avant d’être esquissés, elle ne savait pas du tout à quoi s’attendre. Les lèvres de Finn se posèrent délicatement contre sa joue, et, presque machinalement, ses paupières s’alourdirent pour que ses yeux se ferment. Il mit fin à ce contact et recula, relâchant son menton pour laisser tomber sa main sur l’un de genoux de la demoiselle. Demoiselle qui n’en revenait toujours pas, mais qui rouvrit tout de même les yeux. Ce n’est pas qu’elle le croyait incapable d’agir de la sorte, c’est juste qu’elle avait l’habitude d’être la seule à se permettre de tels rapprochements. Apparemment, non. Et c’était loin de lui déplaire, n’allez pas vous y trompez.

Comparer ce baiser au caprice – plutôt la bêtise – qui habitait l’esprit de Fuyu, n’avait rien de juste. Mais ça, elle était la seule à le savoir, étant donné qu’elle était la seule à détenir cette information qui s’avérait être ce qu’elle allait faire. Elle lui rendit néanmoins son sourire, hochant doucement la tête. Un hochement qui signifiait qu’elle allait réfléchir à ce qu’elle allait faire, non pas qu’elle était d’accord avec ce qu’il venait de lui dire à l’instant.

Doucement, elle glissa son index sur la joue de Finn. Elle ne savait pas quelle lueur s’abritait dans son regard. Elle ne savait plus s’il lui restait ne serait-ce qu’une once de fraternité. Et le fait que sa décision ne soit pas encore prise n’arrangeait rien du tout. Son majeur s’ajouta à cette caresse, et doucement, elle revint coller son front au sien. Elle ne réfléchissait plus ; elle agissait seulement. Au pire, elle aura des remords plus tard. Remords qui ne l’empêcheront pas d’avancer, tant elle en avait accumulé durant ses quinze ans. Du moins, elle l’espérait.

Elle avait les lèvres pincées, et si elle venait à arrêter, elles frôleraient celles de Finn. Son cœur bondissait dans sa poitrine, le souffle ne semblait plus la pénétrait et lui manquait atrocement, alors que pour la première fois, les rougeurs sur son visage apparurent clairement au jeune homme. Elle essaya pourtant de se calmer, mais comme vous avez dû le comprendre, elle ne réussit point. Sa main se posa sur le coté gauche de son sou, ses doigts se mouvant doucement, effleurant sa peau. Un effleurement qui valut une série de frissons pour la détentrice aux yeux reflétant une tempête dévastatrice. L’espace de quelques secondes, plus rien d’innocent ne se trouvait logé dans ses yeux. Elle recula légèrement sa tête, leurs front toujours collés, et se détendit, de façon à ce que ses lèvres ne soient plus pincées et ne touchent pas non plus celles de Finn. Elle approcha, et le frôlement eut lieu. Elle était prête à entièrement céder à ses désirs. Et puis, dans un moment d’extrême lucidité, sa tête tomba sur le coté, rencontrant l’épaule du jeune homme. Ses ongles s’enfoncèrent dans sa peau, au niveau de son cou, et elle ferma les yeux. Elle irait même jusqu’à se comparer à un vampire luttant contre sa soif. Mais elle était humaine. Une humaine ne manquant de rien. De rien si ce n’est d’un ultime contact physique entre lui et elle.

– Pas un caprice, tu as raison. Bien pire, encore. Une bêtise. Je suis désolée, Finn...

Désolée de t’avoir ainsi torturé pour finalement ne rien faire. Désolée de ne pas en avoir assez fait. Désolée d’en avoir trop fait. Désolée d’avoir failli mettre un terme à notre relation tout juste entamée. Désolée d’être si faible. Désolée de ne pas avoir réussi à me maîtriser. Pas totalement, du moins. Désolée de t’avoir poussé à me donner ton accord. Désolée de t’avoir déçu. Désolée d’avoir fait de toi mon aîné. Désolée de te faire porter un si lourd fardeau… Le lourd fardeau d’être ta sœur. Oui, désolée d’être ta sœur, Finn.
Elle aurait tant aimé lui dire tout cela. Mais elle en fut incapable, car sa voix se brisa à peine s’excusa-t-elle, et se fit quasiment inaudible quand elle prononça son prénom. Elle avait prévu de le faire, et avait renoncé au dernier instant. Normalement, soit elle l’aurait fait, et aurait assumé, soit elle se serait rétracté. Mais là, ce qu’elle avait fait, c’était bien pire que de l’avoir fait. Elle avait abandonnée cette saugrenue idée, mais avait tout de même dévoilé ses plans. Elle ne voulait plus se redresser, ne désirait plus croiser ses yeux. Elle avait si peur de ne plus y lire les même sentiments.

Elle retira ses ongles, espérant ne pas avoir marqué la peau de Finn de rougeurs. Mais c’était certain. Tiens, de ça aussi, elle aurait dû s’excuser. Mais elle ne l’avait pas fait. Parce que... Elle ne possédait aucune excuse. Si ce n’est sa faiblesse qui revenait dans la partie. Elle avait été trop lâche. Et vu qu’elle ne faisait rien pour y remédier, elle l’était toujours autant. Stupide. Idiote. Immature. Gamine. Jamais autant que ce jour les adjectifs la qualifiant ne s’étaient amassés dans son esprit. Négatifs, bien entendu. Des insultes. Des insultes la décrivant pourtant à merveille.

Elle devait néanmoins assumer. Son père lui a appris à le faire, alors elle ne le décevrait pas, lui aussi. Lentement, elle releva la tête et retira sa main du cou de Finn, lui faisant face. Sa poitrine se soulevait et se rabaissait, et la nervosité l’agitait plus encore que ses désirs partiellement maîtrisés. Désirs toujours présents, il faut l’avouer. Mais des désirs qu’elle avait délibérément enfouis. Elle ne voulait plus y penser, mais elle savait qu’elle allait devoir les subir encore longtemps. Et en ajoutant à cela le fait qu’elle avait finalement décidé de faire face au brun, ce sera sa punition. Punition pas assez cruelle, pourtant, au goût de la jeune fille. Masochiste ? Oui, elle devait sûrement l’être. Et pour se faire encore plus de mal, elle continua, d’une voix enrouée et encombrée. Mais encombrée de quoi ? De mots coincés ? Ou plutôt de larmes ?

– Je comprendrai que tu m’en veuilles. Et... Je t’y encourage d’ailleurs.

Elle n’en avait pas l’air, pourtant, chaque mot qu’elle disait enfonçait un peu plus la lame dans son cœur et son être. Un sourire étira ses lèvres. Rien de gentil. Rien de net. Seulement de la méchanceté. Du cynisme dirigé contre elle-même. Et dans ces instants, elle avait peur. Peur de ce en quoi elle se transformait. Fuyu avait peur de Fuyu. Mais Fuyu ne reconnaissait pas ce sentiment comme étant de la peur. Seulement du sadisme. Du masochisme, plutôt.

Qu’allait bien pouvoir faire la lune ? Allait-elle guérir la louve qui, malgré la douleur, se dressait fièrement sur ses quatre pattes ? Elle se faisait du mal, mais elle restait fière. Quelle stupide louve. Pourquoi donc ne se laissait-elle pas mourir ? Qu’attendait-elle de la lune ? Du réconfort ? Sûrement pas. Cette fois-ci, il fallait que Finn se montre sévère. Parce que l’enfant avait commis une erreur et qu’il devait être puni. Sinon, il recommencera. Et s’il fallait qu’il menace l’adulte pour subir sa colère, le gosse le fera. Fuyu avait bien l’intention d’assumer. Si Finn venait à être clément avec elle, eh bien, elle ne saurait comment réagir. Peut-être que la Fuyu calme, mignonne et innocente – si toutefois il y avait encore de l’innocence en cette fille – espérait toujours de la gentillesse de la part de Finn. Mais ce n’était pas cette Fuyu là qui dominait le corps de l’adolescente. Alors, ce qui gouvernait en elle, c’était le désir de se faire réprimander. Qu’elle n’oublie pas. Qu’elle n’oublie jamais qu’elle a réussi à se montrer aussi égoïste en présence d’un être aussi aimé que Finn. En présence de l’être le plus aimé à ses yeux.
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty15th Septembre 2012, 03:05

Des fois, être la personne en charge, la personne sur qui les autres se reposent, celui ou celle vers qui les gens se tournent lorsqu'ils cherchent une réponse est drainant. C'est une position délicate. Parce qu'on a pas toujours les réponses aux interrogations des autres. Parce qu'on ne sait pas toujours comment agir. Etre plus âgé signifie en théorie avoir plus d'expériences. Mais chacun a une vie différente, et l'expérience acquise à travers sa propre vie ne peut comprendre toutes les situations auxquelles les autres se retrouvent confrontés. Cela ammène de fil en aiguille à se retrouver face à des évènements qui sont tout aussi inconnus pour le demandeur que pour la personne à laquelle il s'adresse. Et pourtant, il faut fournir une réponse, donner de l'aide. Evidemment, si l'aide offerte empire au final la situation, un sentiment de culpabilité n'est jamais loin derrière. Parce que la personne a été mauvaise conseillère, parce qu'elle s'est trompée, parce qu'elle a sans le vouloir envoyé un innocent qui cherchait de l'aide, souvent une personne un minimum aimée, s'enterrer plus profond encore sous les ennuis. Mais tout cela, on ne le sait qu'une fois qu'on est dans la peau du distributeur d'expérience. Quand on est le demandeur, on ne s'en rend pas forcément compte. On ne s'aperçoit pas non plus qu'en fait, via les questions posées, les réponses cherchées, on permet au plus âgé d'en apprendre plus lui aussi. C'est, contrairement aux apparences, bien une relation à double sens. Un bon professeur a en fait, souvent, autant à apprendre de ses élèves qu'il leur en apprend. Ne serait-ce que via leur point de vu plus récent sur la vie.
Se rendre compte de ce fait est neuf fois sur dix le privilège de l'enseignant.Après son geste, Finn attend tranquillement de voir quelle sera la réaction de Fuyu. Surprise en premier lieu. Bien entendu, il n'a après tout pas lancé de signaux annonciateur et, en étant honnête, la seconde avant de commencer son geste, il ne savait pas lui même qu'il allait le faire. Cela ne l'a pas dérangé outre mesure. Un contact des lèvres sur la joue amical, affectueux, voilà ce que c'est. C'est mignon. Un grand-frère a tous les droits d'embrasser sa soeur sur la joue. Même s'il faut relativiser ici. Ils ne sont pas frères et soeurs de sang. Mais cela n'est pas le plus gros obstacle à l'installation profonde de ce statut de relation. Frère et soeur de sang, au sens puremnt biologique, ne signifie qu'un partage d'un certain nombre d'informations génétiques. Ce qui rend réellement un frère et une soeur tels qu'ils sont, ce qui leur permet de partager cette affection si particulière l'un envers l'autre, c'est le temps. Le temps passé ensemble. Le fait de se connaître depuis la naissance. Le fait d'avoir toujours eu l'autre à côté. Que ce soit dans l'émulation, le partage, l'adversité, parce qu'une relation fraternelle permet d'évoluer. C'est pour cela qu'elle revêt autant d'aspects différents, qui se tiennent cependant tous sur les mêmes bases. Cette histoire commune. Cette histoire commune qui, dans le cas de Fuyu et Finn, ne fait que débuter. N'en est qu'à ses premiers pas trébuchants, comme un nourrisson.
Et peut-être, peut-être bien oui, que c'est là la vraie raison à ce qui va suivre.

Un index glisse sur sa joue. Ce n'est pas la première fois qu'elle le fait. Son regard quant à lui est assez indescriptible, il n'est pas sûr de ce qu'il y lit. N'est pas sûr d'y lire quoi que ce soit en fait. Ce n'est pas le même qu'il y a un instant. Pas tout à fait. Même si ce sont les mêmes yeux. Et puis son front revient, une fois de plus, contre le sien. Finn ne comprend pas tout à fait. Elle a déjà fait cela, est-ce qu'elle abandonne son idée finalement ? Mais alors pourquoi tout dans son visage crie au changement ? Il ne sait pas. Il ne sait pas, alors il attend qu'elle aille au bout de son geste. Quelque chose au fond de lui se tord un peu avec maladresse. Quelque chose n'est pas tout à fait bien, pas tout à fait à sa place, mais quoi ? Aucune idée. Peut-être même qu'il l'imagine complètement, ce ne serait pas la première fois qu'une première impression chez lui est complètement à côté de la plaque.
Ou peut-être pas. Fuyu semble rougir visiblement. Lui paierait cher pour enfin savoir ce qui peut bien l'agiter comme cela. Ce qui pousse ces changements chez elle à apparaître puis disparaître soudainement. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois. Mais toujours, il passe à côté de la vérité.
Vérité que, entre nous, certains auraient déjà saisie.
Et puis, très distinctement pendant un bref instant, il sait, au moment où Fuyu avance la tête, qu'elle va l'embrasser. Les lèvres de l'adolescente frôlent les siennes au momnt même où, sous la réalisation, la surprise vient marquer les traits du contractant. Et en moins d'une seconde, la plus jeune se ravise, sa tête repart faire un tour sur l'une des épaules de l'homme tandis que ses ongles s'enfoncent dans son cou. Finny sert d'ailleurs brièvement les dents, la douleur n'étant pas attendue même si au fond cela ne lui fait particulièrement mal. Cela aura au moins eu le mérite de le ramener sur Terre rapidement.

– Pas un caprice, tu as raison. Bien pire, encore. Une bêtise. Je suis désolée, Finn...

Et alors il percute. Enfin. Fuyu est perdue. Entre des sentiments fraternels, et des sentiments de femme à homme, d'homme à femme. Tout simplement. Et évidemment, monsieur n'a rien vu avant. A force de regarder le monde à travers un filtre. Imbécile. Il aurait dû s'en rendre compte. Soudain il débarque, lui, le plus grand, prenant la position, vacante depuis quelques temps dans l'esprit de Fuyu, de la personne vers qui regarder. Pas un parent, c'est une position irremplaçable une fois qu'il n'y a plus personne en place, un trou qui ne peut pas être comblé. Mais il arrive, et prend un peu, un tout petit peu, la place d'autorité. Et à cela s'ajoutent tout ce qui suit sa condition : il est un homme, un être au départ complètement étranger à Fuyu, un ami à la base. Petit à petit il construit sa place, en fait quelque chose d'unique. Et il ne se rend pas compte. Qu'on ne passe pas de cela à une relation fraternelle en un claquement de doigts. Que pendant que lui continuait à s'amuser des réactions de Fuyu, continuait à tourner toutes ses actions un peu douteuses, un peu trop adultes pour elles, dans l'autre sens, à les regarder en fait - il s'en rend compte - comme celles d'une enfant qui se prend pour une adulte; Fuyu, elle, continuait à se perdre. Parce qu'elle les ressentait vraiment, ces sentiments qu'il prenait comme une provocation. Même s'ils étaient réellement - du moins en grande partie - une provocation, il y avait toujours une part de vérité dedans. Une part de vérité qui lui est complètement passée sous le nez en dansant, parce qu'il s'escrimait à la traiter comme une enfant. A tenter de lui rendre, au moins un instant, l'innocence totale qu'elle devrait avoir. Force est de constater qu'elle ne l'a plus entièrement. Il le savait, et a délibérément fermé les yeux dessus. Son erreur a été de vouloir - et de le faire - la considérer complètement comme une enfant, alors qu'elle ne l'est plus entièrement. Idiot. Forcément, voilà où cela mène. Il aurait fallu faire la part des choses. Et maintenant, est-ce que c'est trop tard ? Il espère bien que non. Il ne pourra de toute façon pas changer son regard sur elle comme cela. C'est juste impossible. A ses yeux, elle reste Fuyu. Juste Fuyu. Cinq ans de moins que lui, le triple en centimètres, et toujours une incroyable envie de la protéger. C'est tout, peu importe dans quel sens il tourne la sphère, il continuera à voir un cercle. Un cercle avec une nuance de plus à ses couleurs.

– Je comprendrai que tu m’en veuilles. Et... Je t’y encourage d’ailleurs.

Il se mord la lèvre inférieure en entendant le ton employé. Il a envie de la serrer dans ses bras pour la protéger de ce qui peut lui causer de la peine. Le problème c'est que la source de tout cela, qu'elle l'admette ou non - car il est sûr qu'elle est en train de se blamer entièrement - c'est aussi en partie lui. Et dans l'instant il ne peut pas s'amener à la prendre dans ses bras. Pas quand il est en partie responsable de ce qu'il passe. Pas ici.
La réaction à employer lui est complètement inconnue. Rien ne lui vient. Rien. C'est peut-être le plus effrayant.

Plus il y pense, moins la colère lui semble être une réaction appropriée. Et Dieu sait qu'il y est pourtant prompt avec son sale caractère. Mais ici... Fuyu ne s'est pas mise en danger. Les adultes s'énervent souvent après les plus jeunes lorsqu'ils font des actions dangereuses et se comportent de manière complètement inconsciente du danger. Mais c'est au fond uniquement parce qu'ils sont inquiets, et ne contrôlent du coup plus leurs propres émotions. Fuyu ne s'est pas mise en danger. Fuyu n'a pas non plus délibérément cherché à piétiner ses nerfs, loin de là. Elle ne lui a pas manqué de respect. Et pour poursuivre dans cette voie et la boucler, elle ne lui a pas porté atteinte du tout. Elle ne l'a pas blessé. Elle ne l'a pas déçu, après tout la déception ne peut venir que lorsqu'une attente est déçue, or Finny n'attendait rien. Ou plutôt, il ne savait pas quoi attendre, et du coup n'attendait rien. En fait... En fait il aurait probablement commencé à sentir de la déception si elle s'était complètement ravisée. Car il aurait pris sa retraite pour quelque chose s'apparentant à un manque de confiance - sans pour autant en être, après tout maintenant qu'il sait ce qu'elle avait en tête, il comprend parfaitement ses réticences.
Non. Plus il y pense, moins il trouve de raisons de se fâcher. Il en trouve au contraire bien plus de ne pas le faire. De toute façon, sa première réaction va en ce sens : il n'était pas énervé, mais bien surpris. Et maintenant inquiet vu ce qui agite le visage de Fuyu. Ce n'est pas une affaire de gentillesse. Il agit
comme il l'entend, pour servir ses buts. La gentillesse ne peut l'être que lorsqu'elle est désintéressée etproduite dans ce but. Finny ne s'est pas dit à un seul moment qu'il allait être gentil avec Fuyu. C'est elle qui tire ces réactions de lui. Depuis qu'ils ont posé les pieds dans cet appartement, il n'a eu à contenir une réaction acide qu'une seule fois. Quand elle a sous-entendu qu'il ne lui faisait pas confiance. Et là, à bien y réfléchir, c'était très probablement un sursaut de maturité surgit d'un recoin obscur de sa tête qui a tiré sur les rennes. Tout cela semble très égoïste et froid, décrit comme cela. Pourtant, tout a une racine. Et ici, c'est la relation qu'il partage avec Fuyu. Peut-être que la même action, avec quelqu'un d'autre, aurait tiré une réaction complètement différente de sa part. Sûrement même. Le fait est qu'actuellement, ce n'est pas une autre personne mais bien l'adolescente. Depuis le début, il n'a fait qu'agir comme cela lui venait.
Et actuellement, la colère ne lui vient pas. Pas une once. Il va devoir traiter avec une autre partie de leur relation qui lui était jusqu'alors inconnue.

Finalement, il secoue négativement la tête après son absence de réaction.

- Je ne suis pas en colère Fuyu. Je...

Fin soupire et rejette la tête en arrière sur le dossier, incapable de trouver ses mots. Incapable de s'exprimer. Incapable de soutenir le regard sur lui.

- Je ne sais pas comment réagir.

Comme ça c'est dit. Ce n'est pas tant qu'il ne sait pas, plutôt qu'il n'a pas encore eu le temps de trouver. Car cette fois sa réaction devra être réfléchie. Et avec la masse d'information qui l'a percuté en pleine figure l'instant d'avant, il n'a pas encore eu le temps d'y accorder son attention. Mais il ne pouvait pas laisser Fuyu ainsi sans réaction pendant cinq minutes, il ne peut qu'à peine imaginer le tourbillon de sentiments qui l'agitent actuellement. Ce changement de relation est trop récent pour être pleinement installé. Elle n'a rien fait de mal au final. Rien fait que leur relation interdise, rien. D'ailleurs cela n'est réellement interdit qu'entre frères et soeurs de sang, mais ce n'est pas l'objet ici. C'est juste que le statut est trop nouveau. Trop nouveau pour supplanter tout ce qui est là depuis plus longtemps. Alors non, au fond, elle n'a rien gâché, rien fait de mal. Il ne peut même pas la blâmer de ne pas s'être retenue quand il est celui qui l'a poussée à agir. Le fait qu'il ne se doutait pas du tout de quoi il pouvait être question n'allège qu'à peine sa part de faute dans l'ensemble. Comment arranger la situation ? Comment assoir la relation ? Comment démêler la relation, en fait ? Comment, et c'est sûrement le plus délicat de l'affaire, aider la jeune fille ?
Son regard revient sur Fuyu tandis qu'il redresse la tête. Et nouveau soupir. La réflexion n'est pas son fort. Vraiment pas. En plus à force de soupirer il va finir par passer pour un vieux machin usé par la vie.
Oh et puis merde.
Sa main droite va chercher la joue gauche de Fuyu et il rapproche leurs visages, tournant légèrement le sien avant de coller leurs lèvres sans autre forme de procès. Ses yeux se ferment plus par réflexe qu'autre chose. Le contact quant à lui reste en fait très chaste et ne dure qu'une poignée de secondes. Moins qu'il n'y a de doigts sur une main en bonne santé.
La réflexion ira trouver un autre cerveau à tourmenter.
Lorsqu'il les sépare tout en rouvrant les yeux, le contractant ne s'éloigne pas vraiment pour autant, posant son front contre celui de Fuyu, sa main ne bougeant même pas de son perchoir. Doucement, il dit :

- C'était bizarre, non ?

Il a presque envie de rire devant sa propre phrase, parce qu'il n'y a pas que le dernier contact qui était bizarre, à bien y regarder.
Mais en fait, il y a une raison à ses agissements. Si, si, vraiment. Le fait qu'elle trouve cela bizarre serait en fait parfait. Une façon définitive de rayer de l'équation ce qui n'appartient pas à une relation frère soeur. Bien entendu, cela l'étonnerait franchement que ce soit aussi facile, que tout soit aussi simple. Il faudra plus de temps que cela, peut-être plus de situations étranges, avant que quelque chose de défini ressorte, avant que la relation cesse d'osciller entre plusieurs chemins. Il espère néanmoins que sa dernière trouvaille ne répugne pas l'adolescente. Ne l'éloigne pas complètement de lui. Il n'aurait peut-être pas dû agir ainsi après tout. Trop innattendu. Trop étrange. Trop... Oui, confusant. Ses intentions à lui ne sont peut-être pas claires. Dans ce dernier cas cependant, il s'en rendra compte et pourra s'expliquer. Mais il a peut-être commis une bêtise plus grosse que celle de Fuyu. Trop tard dans tous les cas.
Enfin, il recule pour lui faire face tout en lâchant sa joue.

- Tu sais, je suis content que tu m'en ai parlé. Et à l'avenir je veux... J'exige, en fait, que tu le fasses plus tôt.

Même si elle n'a pas parlé au sens propre.
L'atmosphère a changé, il le sent bien. Est-ce qu'elle pourra redevenir comme avant ? Ce ne serait pas désagréable. Avant ça, il va falloir faire face aux conséquences. Et arranger la situation en cours, qui est loin de l'être.
Des fois être le plus âgé n'est franchement pas tâche facile.


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Fuyu Akeno

Fuyu Akeno
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty15th Septembre 2012, 11:03

Nous ne sommes jamais les seuls fautifs. C’est ce que diraient une grande partie des êtres humains vivants et présents sur Terre. Ils trouvent toujours le moyen de rejeter la faute sur quelqu’un d’autre, de se laver de toute souillure en usant de l’eau translucide de l’innocence d’autrui. L’Homme n’est pas un animal. Pas que. C’est un monstre. Un ignoble monstre qui, malgré les battements qu’émet son cœur, n’a nulle pitié pour son semblable. Lors des guerres, il tue les hommes, pille les maisons, viole les femmes et maltraite les enfants. Tous les mêmes. Ils iront jusqu’au bout, jusqu’à l’Impardonnable, simplement pour se saisir du pouvoir et pour se hisser sur le trône. Et un beau jour, on les défiera, et tout reprendra. Ce cercle vicieux. Les victimes, contrairement à ce que l’on dit, ne sont point les familles innocentes. Il n’y en a pas, de victimes. Vous êtes humains, alors assumez et subissez les pêchés de vos frères. C’est injuste ? Pourquoi devrait-il en être autrement ? Vous êtes tous des menteurs, des traitres et des ennemis. La fin justifie-t-elle les moyens que vous utilisez ? Je n’en doute point. Alors oui, vous n’êtes pas capables de porter à vous seul le poids de vos erreurs. Et vous ne le serez jamais. Trop faibles. Trop lâches. Vous devez toujours être accompagnés. Il est trop facile de tomber seul, n’est-ce pas ? Vous irez jusqu’à entraîner vos mères avec vous. Et vous prétendez ne pas être les mêmes ? Combien de preuves, de dates et de témoins dois-je citer ? Peut-être avez-vous changé, me diriez-vous. Mais non. Parce qu’il me suffit de regarder par ma fenêtre pour voir un enfant courir dans les rues, un morceau de pain volé à la main. Par la faute de qui ? Sûrement pas la sienne. Je suis ignoble, n’est-ce pas, de parler avec un tel cynisme d’un enfant ? Eh bien, soit ! L’enfant est victime de la méchanceté des autres, mais lui aussi, n’est pas totalement innocent. Parce qu’il a le même sang qui coule dans ses veines. Voyez-vous, moi-même ne suis pas mieux que vous. Moi aussi, je cherche des excuses pour ne pas accuser une seule personne et faire plusieurs fautifs d’une erreur quelconque. Pour argumenter mon point de vue ? Peut-être. Après tout, moi aussi, j’ai été modelée de la même sorte que vous. Imprégnée de votre puanteur, remplie des mêmes couleurs que l’esquisse que nous partageons. Et puis, j’ai aussi subis la greffe d’un cœur qui bat, mais qui n’éprouve point réel sentiment si ce n’est la froideur et la méchanceté gratuite. L’être humain. Un animal. Un monstre. Un prédateur. Un psychopathe.
Mais Fuyu n’est pas comme ça. Elle irait même jusqu’à renier son humanité s’il fallait qu’elle vous fournisse une preuve. Tout le contraire de ce qui est décrit dans le premier paragraphe, elle préfère endosser toute la responsabilité seule et subir sans l’aide personnes les conséquences. Surtout si l’erreur fut commise avec un être chéri. Jamais elle n’osera pointer du doigt une autre personne qu’elle-même. Même avec Finn, qui l’avait poussé à commettre son caprice – ou sa bêtise, nommez cela comme vous voulez – en lui donnant son accord, c’était tout de même à elle que revenait le choix d’agir ou de se rétracter. Il aurait suffit de fermer les yeux et de le faire. Ou alors de se relever de ses genoux. Mais elle ne se résolu à aucune de ces deux propositions, préférant parcourir le chemin menant aux conséquences dévastatrices qu’à moitié. Alors ça allait être pire. Elle était la seule fautive. Finn n’y était pour rien. Pas la peine de chercher d’autres explications possibles ; le fait est qu’elle ne s’autorisait aucune échappatoire.

Ses yeux scrutèrent le visage de Finn, mais ne s’attardèrent pas sur ses prunelles. Ses traits, en revanche, furent détaillés par la jeune demoiselle avec soin. Elle vit bien l’incompréhension les étirant, mais elle n’abandonna pas pour autant. Ce ne fut le cas que lorsqu’elle décida qu’elle allait trop loin, sans avoir à regarder son opposant pour opter l’abandon. Et puis, ce fut la surprise qu’elle lut sur le visage de ce-dernier. Elle s’y attendait, bien sûr. Qui ne serait pas surpris par une telle situation ? Elle-même, par un simple baiser déposé sur sa joue, elle fut étonnée. Alors elle comprenait le jeune brun. Mais elle s’attendait à ce que cette dite surprise cède rapidement la place à la colère. Mais non. Rien de tel. Il sembla encore plus perdu qu’elle ne l’était. Et en cet instant, elle comprit enfin une vérité qui était sous ses yeux depuis un moment déjà. Plus exactement, depuis que la jeune fille a avoué au brun qu’elle l’adorait, et donc, qu’elle commença réellement à compter sur lui et à placer toute la confiance qu’elle n’avait pas en elle-même en lui. En Finn.

Ce qu’elle comprit ? Eh bien, tout simplement qu’elle n’était pas la seule à bénéficier des bienfaits de leur nouvelle relation. Elle apprenait de Finn, en exploitant son expérience, certes. Mais elle n’était as la seule. Lui aussi, semblait se plaire à ses cotés. Et quelqu’un qui n’a rien à gagner en restant auprès d’une autre personne ne tarde pas à s’en éloigner. Pourtant, le jeune homme restait là. Par pitié ? Sûrement pas. Bien sûr, leur relation était un échange mutuel d’affection et de nouvelles informations. Si Fuyu préférait avoir un point de vue plus ancien et plus expérimenté sur la vie, Finn voulait peut-être savoir quelles solutions pouvait trouver une adolescente de quinze ans à un problème d’adulte. Qui sait, peut-être que ce sera plus efficace et plus simple. Ou peut-être pas. Quoiqu’il en soit, il devait avoir autant à gagner que Fuyu. Mais cela ne l’excusait pas pour autant ; elle devait toujours subir les conséquences sans geindre.

Il ne répondit rien, et son visage ne disait plus rien, lui non plus. Fuyu s’immobilisa. Elle pensa à se mouvoir, mais ne réussit pas à s’y résoudre. Elle voulait encore espérer pouvoir compter aux yeux de son interlocuteur. Mais étrangement, elle ne désira pas effacer ce moment particulièrement gênant qui se passa entre eux deux. Elle ne voulait pas non plus revenir en arrière. Parce que pour elle, ce n’était pas réellement une erreur. Juste qu’elle pensait avoir fait du mal à son aîné, alors elle considérait cela comme une bêtise. Quoique peut-être si, elle aurait aimé revenir dans le passé, quelques minutes plus tôt. Mais juste pour aller jusqu’au bout et embrasser Finn. Elle aurait été embarrassée, mais ne se sentirait pas aussi stupide. Quoique peut-être si. Elle préféra ne pas penser à cette éventualité qui impliquait un retour en arrière, car depuis la perte de son père, elle avait définitivement compris que c’était impossible.

Toujours aucune colère. Pourquoi mettait-il tant de temps à réagir ? Bien sûr, libre à lui de prendre son temps, mais tout de même. Fuyu était agitée par un tourbillon de remords et d’impatience, mais étrangement, son visage restait impassible. Pourtant, elle se faisait déchirer de toute part, et serait prête à hurler sa douleur tant elle avait du mal à la supporter. Elle vivait ce genre d’évènements presque tout le temps, mais elle n’avait qu’à plonger ses yeux dans ceux de Finn – ou de quelqu’un d’autre, mais nous parlons ici de Finn – pour y puiser du courage et envoyer sa douleur dans les abysses des oubliettes de son être. Mais maintenant, elle avait peur de le regarder. Peur de ce qu’elle pourrait y lire. Peur de ce qu’il ferait. Peur de... Lui ? Non, elle n’irait pas jusqu’à dire cela. Elle n’avait pas peur de Finn. Pas de son protecteur.

Au bout d’un moment, il secoua négativement la tête. Étrangement, Fuyu savait déjà ce qu’il allait dire, et en fut d’ailleurs bien plus qu’étonnée. Les mots suivant le geste, il lui dit qu’il n’était pas en colère contre elle, mais qu’en revanche, il ne savait pas comment réagir. Et ça aussi, elle pouvait le comprendre. Elle essaya alors de s’imaginer dans sa position. S’il avait essayé de l’embrasser, se serait-elle énervée ? Non. Elle n’avait pas besoin d’y réfléchir pour trouver la bonne réponse. Peut-être même aurait-elle achevé le geste. Elle s’interdit d’y penser, car elle n’était point à sa place. Il avait soupiré et avait aussi rejeté sa tête en arrière. Fuyu ne pouvait plus ne serait-ce qu’espérer déceler un sentiment qu’il essaierait peut-être de cacher dans ses prunelles.

Plus rien. Il sembla s’adonner à une longue réflexion. Fuyu savait, sans vouloir l’offenser, que ce n’était pas réellement son fort. Voire pas du tout. Pourtant, il semblait fournir de considérables efforts pour trouver les bons mots, ou peut-être les bons gestes. Son visage échappait toujours au regard de la demoiselle, mais elle le sentait. Comme je vous l’ai déjà dis plusieurs fois, elle ressentait parfois ce qu’il ressentait. Du moins, c’est ce qu’elle en conclu après avoir passé la soirée avec lui. Et là, ignorant sa propre douleur, elle sentait que Finn n’était pas tout à fait calme. Pas du tout, même. Et bien au contraire, il semblait sérieusement agité. Et tout cela, sans même voir son visage. Elle s’étonnait elle-même de cette nouvelle capacité. Enfin, bien sûr, elle pouvait se tromper.

Et puis, il se redressa, soupirant une seconde fois. Fuyu osa le fixer dans les yeux, attendant la sentence. Et pour la deuxième fois de la soirée, son cerveau se mit sur pause, et fut donc incapable d’anticiper un geste pourtant facile à deviner. La main de Finn se posa sur sa joue, et il l’attira vers lui. Elle ne lui résista pas, mourant d’envie de réduire une nouvelle fois la distance entre eux deux. Mourant surtout d’envie de sceller cette distance. Mais cette pensée n’était présente que dans un coin sombre de sa tête. Il pencha alors son visage sur le coté, et semblant avoir banni toute trace de réflexion de son esprit, transforma l’effleurement qui eut lieu il y a quelques instants en un véritable touché. Un baiser. Un baiser du courte durée, mais que Fuyu savoura pleinement. Elle ne cherchait ni l’envie, ni du désir. Juste du courage. Et surtout a vérité. Sa vérité. Celle de Finn. Son cerveau commença à tout interpréter, mais un peu trop rapidement pour qu’elle n’ait eu le temps de ne serait-ce que saisir un fragment de songe. Elle ne savait pas si Finn avait fermé les yeux ou s’il préférait, comme beaucoup d’hommes, les gardait ouverts, mais Fuyu elle, les avait clos. Et puis, ce doux baiser fraternel accouplé à la main chaude et affective sur sa joue la firent frissonner. Quand le jeune brun mit fin au baiser, il colla son front à celui de l’adolescente qui ouvrit d’ailleurs les yeux. Il ne retira pas non plus sa main. Elle fit passer sa langue sur ses lèvres, comme pour récupérer tout ce que Finn y laissa, le gardant précautionneusement dans sa bouche.

Bizarre. Toute la soirée l’avait été. Alors non, elle n’interprétait pas ce baiser comme étant spécialement bizarre. En même temps, il fallait qu’elle avoue que ce n’était pas anodin, et que ça ne ressemblait pas aux baiser qu’elle avait pour habitude d’échange avec d’autres hommes. Mais c’était surtout agréable. Doux. Apaisant.
Était-ce une bonne idée de céder au caprice d’une enfant ? Finn avait couru ce risque. Finn en subira les conséquences.

Comme à chaque fois, la demoiselle eut l’image floue de sa mère dans son esprit. Cette fois-ci, ça mit plus de temps que d’habitude. Mais elle était pourtant là. Toujours à la hanter. Pour une fois, Fuyu lui tourna le dos, réussissant enfin à passer outre, à l’ignorer pour de bon. Et puis, la dernière phrase du jeune homme, quand il lui demanda de le tenir au courant de ses intentions, la poussa un peu plus à se confier à lui. Bien que ce n’était pas là son véritable sens. Elle voulait juste retarder ce moment encore un peu. Une simple poignée de secondes. De minutes.

Mais bon. Elle ne lui en avait pas parlé, comme il le disait. Elle le lui avait prouvé. Elle lui avait donné autant d’indices que possible, bien que quelqu’un d’autre aurait tout de suite compris toutes ces allusions douteuses. En même temps, elle non plus n’avait pas compris ce qui allait suivre alors que le visage de son opposant approchait dangereusement du sien. Et puis, elle resta là, immobile, silencieuse, en proie à une terrible réflexion. Peut-être cette même réflexion qui avait été chassée de l’esprit de Finn par lui-même. Qui sait.

Ils n’étaient pas réellement frère et sœurs, alors était-ce vraiment tabou, ce qu’ils venaient de faire ? Et si ce n’était le partage des mêmes parents, qu’est ce qui leur manquait pour être liés par le sang ? Peut-être qu’il aurait fallu pour cela qu’ils se connaissent un peu plus, un peu mieux. Ils auraient partagés le même – ou presque – passé. Les mêmes soucis d’enfance. Les mêmes douleurs. Les mêmes joies. À peu près, car peut-être auraient-ils été séparés dès la naissance. Après, il est bien difficile d’imaginer un futur qui n’a pas de passé. Quoiqu’il en soit, ça ne pouvait pas être réellement un interdit. La preuve, si ça avait été le cas, Finn ne l’aurait pas bravé. Il n’aurait pas embrassé Fuyu. Pas parce que c’était un saint qui ne faisait jamais d’erreurs, mais parce qu’il avait pleinement conscience de son rôle de grand-frère et que donc, il ne l’aurait pas fait, de peur de donner un mauvais exemple. C’est ce que pensait Fuyu. C’est que voulait penser Fuyu.

À la base, ils étaient de simples connaissances. Puis des amis. Et en une soirée, ils avaient tous deux compris que leur relation était plus forte. Plus solide. Un lien fraternel. Un lien fraternel unissant deux inconnus, sur un point de vue extérieur. Car oui, que savaient-ils l’un sur l’autre ? Si ce n’est que Fuyu avait perdu ses parents. Si ce n’est que Finn avait un secret qu’il tentait de cacher. Ou plutôt, dont il tentait d’éviter ne serait-ce que la prononciation d’un son le concernant. Elle ne connaissait même pas son nom de famille. Et n’allez pas croire que c’était un reproche qu’elle lui faisait là. Pas du tout. Au fond, si vraiment, ça lui tenait à cœur, elle lui aurait posé la question. Mais je ne vous ai que trop de fois expliquer que si, elle était vraiment curieuse, mais qu’elle gardait soigneusement sa langue dans sa bouche. Ne pas le brusquer. Ne pas l’obliger. Bien qu’en réalité, elle était consciente que si elle ne lui posait nulle question, il ne lui attribuera aucune réponse. Elle verra avec le temps. Plus tard. Parce que maintenant, elle avait d’autres soucis, peut-être moins importants maintenant, mais qui auraient facilement pu couper court à leur relation s’ils n’avaient pas été maîtrisés à temps. Elle lui avait dit qu’elle ne ferait rien pour compromettre cette dite relation. Elle l’avait, indirectement, promis. Et elle n’avait pas su tenir sa promesse. Mais maintenant, ni ça, ni le fait qu’elle se sente coupable, ne la préoccupaient. Parce que Finn avait su prendre les devants. Parce que Finn avait absorbé sa douleur – la ressentait-il à son tour ? Parce que Finn avait agi en grand-frère qui passe derrière sa petite sœur pour réparer ses erreurs.

– Simplement bizarre ? Je trouve que c’était agréable, doux, et bien que gênant, vraiment... Bon.

Elle voulait savoir, par cette question et cet aveu qu’elle formula, ce qui avait réellement poussé le jeune brun à l’embrasser. Juste pour lui faire dire que c’était bizarre ? Ou peut-être pour assouvir une certaine curiosité ? Même plus âgé, il devait avoir des envies. Certainement. Mais en avait-il eu, à ce moment-là ? Ou voulait-il simplement, d’une façon peu commune, donner une sorte de leçon à Fuyu ? Elle ne lui en voulait pas. Sa voix ne le suppliait pas de lui donner la réponse qu’elle voulait entendre. D’ailleurs, ce fut à peine si elle prononça ces mots, tant elle parla faiblement, presque dans un murmure. Encore sous l’émotion ? Et si oui, quelle émotion ? Les remords ou la stupéfaction ? Non. Elle était juste émue. Ce baiser l’avait laissée perplexe. D’ailleurs, machinalement, son index vint effleurer ses propres lèvres. Elle qui voulait connaître la texture composant celles de Finn, eh bien, elle avait eu ce qu’elle voulait. Elle sourit légèrement, s’exclamant d’une voix plus claire, désirant détendre un peu l’atmosphère, bien qu’elle fût plutôt gauche sur ce coup-ci.

– Donc, si je comprends bien, la prochaine fois que je voudrais t’embrasser, il me suffirait de te prévenir ?

Elle aurait aimé rire. Mais elle n’y parvint pas. Parce que sa question, malgré les apparences, était sérieuse. Ou du moins, elle possédait un fond de ce sérieux. Car sa question n’était pas très équitable. Il avait simplement, pour reprendre son mot, exigé d’être prévenu ; il ne garantissait aucunement qu’il accepte ce qui allait suivre. Autant faire d’une pierre deux coups et voir s’il allait, oui ou non, relever ce détail. La question n’avait pas l’air d’en être une. Comme s’il lui suffisait de sourire pour faire oublier à Fuyu qu’elle attendait une réponse. Et peut-être serait-ce le cas. Peut-être aurait-ce été le cas si elle n’était pas si tenace et si peu émotive, malgré ce qui venait de se passer.

Parfaitement droite, elle apporta ses deux mains au visage de son opposant, les déposant sur ses joues. Elle le fixait, sa tête inclinée sur le coté, un sourire sur les lèvres. Un sourire qui n’était pas moqueur. Un sourire qui n’avait rien de méchant ou d’amer. Un sourire authentique. Un sourire simple. Un sourire qui remerciait silencieusement Finn. Mais ça, il serait difficile pour lui de le comprendre. Ses doigts s’affairaient à caresser sa douce peau, tandis qu’elle quitta un instant son regard pour glisser ses yeux sur son cou. Elle se mordit la lèvre inférieure, s’en voulant d’avoir ainsi enfoncé ses ongles dans sa chaire. Elle revint accrocher ses pupilles aux siennes, s’excusant silencieusement. Pourquoi avait-elle tant de mal à s’exprimer ? Parce qu’elle ne voulait pas que son impatience puisse se lire dans sa voix.

Elle ouvrit la bouche, la refermant aussitôt. Elle continua ses caresses, douces et maternelles. Elle n’était plus aussi secouée par le désir de l’embrasser, étant donné qu’elle le fit. Qu’il le fit, plutôt. Oh et puis, dans un baiser, qu’importait qui avait approché son visage de l’autre. Car nous pourrions tout aussi bien dire que c’était Fuyu qui avait provoqué ce même baiser. Alors bon.
Elle se servait de ses dix doigts. Elle continuait de le caresser. Lentement. Délicatement. Elle ferma les yeux, semblant se remémorant quelque chose. Ou quelqu’un. Un évènement. Lointain. Beaucoup trop lointain.

– Ma mère aurait été bien contente de me voir sur les genoux d’un si charmant homme.

Elle ne dit pas ça pour le complimenter. Elle l’avait décri, croyez-le ou pas, objectivement. Si, je vous assure. Elle avait dit ça pour lui parler. Pour se confier. Pour lui tendre une brèche. Il avait le droit de lui poser ses questions. Elle essayait de lui faire comprendre qu’elle ne se vexerait pas et qu’il ne la brusquerait pas en faisant comme tel. Entre autre, c’était presque un appel à l’aide. Elle avait du mal à s’exprimer, alors elle avait besoin d’aide. Besoin qu’on lui fixe le point A et le point B, de façon à ce qu’elle ne s’étale pas trop sur lui les sujets qui ne nécessitaient pas grand intérêt. Pourquoi est-ce qu’elle pensa à sa mère ? Parce que son premier baiser fut donné par un homme qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Un homme qu’elle détestait. Qu’elle haïssait. Qu’elle exécrait. Celui qui lui susurra qu’elle ne devait s’en prendre qu’à sa mère. Celui qui la retarda ce jour-là. Celui qui l’empêcha de revoir son père. D’essayer de le retenir. Celui qui gâcha sa vie. Et donc, à chaque fois qu’elle embrassait un homme, elle se remémorait ce jour-là. Ce visage méprisable. Et sa mère. Une mère dont les traits étaient flous. Et tant mieux. Mais c’était bien la première fois qu’elle parla de ce qui lui passa par la tête à celui qui, habituellement, passait la nuit avec elle. Et n’allez pas vous imaginez les pires scénarios, je vous prie. Parce qu’avec Finn, elle allait bien passer la nuit avec lui, peut-être même le canapé – ça s’annonçait plutôt bien –, mais ça restera saint. Je peux vous l’assurer.

La louve n’était plus blessée. Étrange, n’est-ce pas ? Il lui suffit de réceptionner quelques chaleureux rayons blanchâtres pour que tout rentre dans l’ordre. Et maintenant, elle criait à la lune. Elle lui criait ses doutes. Ses questions. Sa douleur et ses peines. Ce qu’elle espérait ? Pouvoir bénéficier d’une certitude : celle d’être totalement à l’abri. Mais elle n’avait pas besoin de l’entendre ou de le lire. Elle le savait. Et elle n’était pas de ce genre à aimer écouter et réécouter ce qu’elle savait déjà. Alors au final, elle n’espérait rien.
Finn serait là. Finn, maintenant qu’elle y pensait bien, avait toujours été là. Et Finn serait toujours là. Sera toujours là. Parce que c’était un homme. Et parce qu’un homme ne revient jamais sur sa parole. Mais surtout parce que c’était son grand-frère. Et qu’une grand-frère ne blessera jamais sa petite sœur. Parce que la petite sœur a une confiance absolue en son grand-frère. Et parce que son grand-frère le mérite bien. Ne l’a-t-il pas maintes fois prouvé en seulement une soirée ?
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty16th Septembre 2012, 01:48

A bien y penser, leur relation n'accuse aucun tabou. Ils ne sont pas liés par le sang, et même leur différence d'âge, quinze et vingt, cinq ans n'est pas dérangeante dans la société où ils vivent. Il sont donc libres de la mener comme ils l'entendent, de suivre les chemins qu'ils souhaitent. Finn le sait, et c'est aussi pour cela que son propre geste ne l'a pas gêné outre mesure. D'autant plus que très franchement, il n'avait rien de dérangeant. Très simple. Dans certains pays, les gens se saluent ainsi -bien que cela ressemble alors plus à un contact éclair. Les intentions derrière étaient on ne peut plus innocentes. En résumé, absolument rien d'embarrassant. Pas trop, en tout cas.
Et c'était justement le but de la manoeuvre. Enfin, sans se leurrer, il ne l'avait pas prévu sur le coup puisqu'il a agit sur un coup de tête, et un coup de tête n'est jamais particulièrement réfléchi. Mais juste après, le but apparaît clairement. "Bizarre" n'était peut-être pas exactement le mot qu'il aurait fallu employer. Il n'y a pas vraiment de mot à employer. Le but était juste de faire resentir la différence entre ce contact, et celui qu'elle aurait eu avec un autre homme dans une autre situation et avec un tout autre but. Et une différence, il y en a bien eu une. Lui l'a rensentie, mais en même temps lui n'a jamais resenti autre chose vis à vis de Fuyu. La question est donc de savoir si elle l'a senti. Auquel cas il aura plutôt bien réussi sa leçon étrange. Au moins, elle n'est pas en train de tenter de l'envoyer balader de toutes ses forces. C'est déjà un bon point, non ?

Il attend très patiemment qu'elle reprenne ses esprits, parfaitement conscient qu'il n'a pas donné d'avertissement, et qu'en fait il était encore plus étonné qu'elle quand elle a fait le premier pas. Tellement que c'en serait presque embarassant. Pour sa défense, il a pris conscience à ce moment là de pas mal de choses. Qu'il aurait dû deviner plus tôt, certes. Au moins maintenant c'est fait. Mieux vaut tard que jamais comme on dit. Et il ne regrette absolument pas de ne pas s'être mis en colère. Il aurait envenimé la situation, l'aurait rendue réellement étrange. Au fond, il sent que cela aurait instillé un malaise entre les deux. Posé un mur sur un chemin, juste emprisonné une partie de Fuyu; la laissant alors non seulement seule pour traiter avec, mais en plus lui interdisant de venir chercher de l'aide vers lui. Vraiment, vraiment pas une bonne idée en somme.

– Simplement bizarre ? Je trouve que c’était agréable, doux, et bien que gênant, vraiment... Bon.

Bizarre, gênant... Finn ne chipotera pas pour ce soir. Mais il lui sourit quand même. Dans une autre situation, il aurait probablement fait de l'humour en disant qu'il était ravi d'apprendre que l'embrasser était agréable, doux et bon. Là, ce serait peut-être déplacé étant donné que Fuyu a l'air encore un peu sonnée. Néanmoins, la question dans sa phrase suggère peut-être qu'elle attend une explication. Ce qui est tout à fait légitime.

- Tu as raison, bizarre n'était pas tout à fait approprié. Mais, c'était... Différent de ce que tu as pu déjà expérimenter, non ?

Grands Dieux que cet enfant peut être gauche parfois. Au moins ses intentions sont claires, mais des fois ses phrases sont tellement polysémiques que bien que claires, ses intentions peuvent êtres prises pour multiples. Enfin. Ici il ne devrait pas trop y avoir de problèmes. Il n'a réellement que des intentions innocentes.
Fuyu lui semble moins agité que précédemment. Le fait de ne plus avoir à lutter ne doit pas être innocent dans l'affaire, et c'est tant mieux. A force de persévérer, peut-être finira t-elle par moins se restrindre. Bien qu'encore une fois, il comprend parfaitement ses hésitations à lui faire part de ce qu'elle a en tête. C'est normal. Même s'ils se connaissaient depuis plus longtemps, elle aurait hésité.

– Donc, si je comprends bien, la prochaine fois que je voudrais t’embrasser, il me suffirait de te prévenir ?

Cette fois il ne peut s'empêcher de rire légèrement. Comptez sur Fuyu pour trouver le point, la faille de la phrase et la pointer. Il n'y avait pas pensé, mais ce qu'elle dit n'est pas faux. Il pensait plus à ce qu'elle exprime ses tourments au lieu de les enfermer dans une bouteille. Mais maintenant qu'elle le pointe, il suppose que ce qu'elle dit rentre aussi dans son exigeance. Enfin, pour être plus précis, il a demandé à être informé. Pas qu'il était volontaire pour participer mais... Honnêtement, avec ses façons étranges de faire comprendre les choses, c'est tout comme.
Du coup, il hausse les épaules avant de répondre :

- Je suppose, oui.

Après cela, Fuyu dépose ses deux mains sur les joues du contractant. Avec sur ses lèvres un sourire. Enfin un sourire qui se reflète dans ses yeux. Bien sûr il n'a toujours pas appris à lire dans les pensées, et ne sait donc pas vraiment si la plus jeune est complètement apaisée, mais le dernier sourire qu'il avait eu de sa part était tordu. Celui là, non. C'est un progrès, et tout progrès est bon à prendre.
Lorsque son regard dévie, il suit sa trajectoire du sien. Enfin, il tente, parce qu'à priori elle regarde son cou, et lui est bien incapable de le voir. Mais il comprend bien qu'elle s'excuse quand elle ramène à nouveau ses yeux dans les siens. Il ne peut définitivement pas lui dire qu'il a connu - et connaîtra encore - bien pire, mais il le pense. En retour il lui offre un petit sourire. C'est déjà oublié. Et en fait, ça aura même réussi à le faire atterrir plus rapidement, ce qui, vu la tournure qu'ont prise les évènements par la suite, est une bonne chose.

Finn fini par fermer les yeux pour profiter de l'instant et des caresses de Fuyu, lui laissant pleinement le loisir de réfléchir par la même occasion. Rien ne presse après tout, ils ont toute la nuit, non ? Même si le contractant est fatigué, il est encore capable de tenir la nuit. Oh, il le regrettera le lendemain quand il se rappellera qu'il fait le changement du soir ce jour là au travail, mais bon... Ça aura totalement vallu le coût, comme on dit. De toute façon c'est actuellement le cadet de ses soucis, si ce n'est pas carrément un encore non né.
Finalement, la voix de Fuyu le tire de ses pensées, l'amenant à rouvrir les yeux par la même occasion.

– Ma mère aurait été bien contente de me voir sur les genoux d’un si charmant homme.

Oh. Oh, c'est bien la première fois qu'elle parle de sa mère. Et les paroles ne sont pas lancées anodinement, Fuyu ne fait jamais rien au hasard. Encore moins sur un sujet sensible. Un de ces sujets où l'on a une extrême conscience de chaque mot que l'on prononce, sans que cela soit pour autant visible des autres.
Maintenant, il lui reste tout de même à déterminer les intentions de Fuyu derrière ces mots. Le plus simple, le plus évident, serait bien entendu de penser qu'elle veut qu'il pousse le sujet, maintenant qu'elle l'a abordé. Mais l'entrainer sur quelle scène, sous quelle optique ? Des questions, il en a, plein. A commencer tout bêtement par "qu'est-il arrivé ?". Seulement il ne peut pas poser celle là. Pas maintenant, pas ici. Il en faudrait une dont le souvenir ne soit pas trop douloureux. Délicate affaire, quand il est dans le noir complet. Quand tout est potentiellement douloureux. Réellement, il y a peu de chances qu'il vise juste. Très peu. Mais au pire... C'est à Fuyu de décider de répondre ou non. Et puis, elle doit s'attendre à des questions maintenant, d'autant plus qu'elle l'a plus que probablement fait exprès.
Finalement, il décide d'attraper une des mains de Fuyu et de la serrer gentiment avant de se décider à parler :

- Peut-être qu'elle l'est maintenant, de là où elle est... Elle était comment ?

On dit qu'il y a un cycle de réincarnation d'un siècle, peut-être est-ce vrai, peut-être pas, Finn n'en a aucune idée. Ce n'est pas qu'il n'y croit pas, mais ce n'est pas qu'il croit non plus. Et ce n'est pas le plus important. Sa question est volontairement un peu vague. Portant aussi bien sur le physique que sur le mental ou sur n'importe quel petit détail que Fuyu se sentirait de partager. Il lui laisse le choix. Tout ce qu'il pourra apprendre sera de toute façon intéressant, et il faut bien commencer quelque part. Alors voilà.
Qu'est-ce qui a pu arriver pour que Fuyu devienne ainsi ? Pour qu'elle perde ses deux parents, vivant seule à quinze ans. Et en question plus actuelle, comment fait-elle pour s'en sortir ? Ou bien encore, où est le reste de sa famille ? Autant de questions qui se battent dans un coin de son esprit pour être posées, mais sur lesquelles il appose une entrave. Elles auront leur réponses, un jour. Ou alors elles n'en auront jamais et il vivra avec.
D'autant plus, et il serait bon de le garder en tête, que chaque question peut appeler sa jumelle dirigée vers lui. Bien que ce ne soit pas sur le devant de son esprit dans l'instant. Pour le moment, une fois de plus, la patience est de rigueur. Après tout, il faut toujours être patient avec les enfants.
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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty17th Septembre 2012, 10:02

Agréable. Doux. Gênant. Bon. Vraiment bon. Était-ce suffisant pour décrire un baiser donné par celui qui trônait à la plus haute place dans son cœur ? Il devrait s’en contenter. Fuyu pourrait passer sa soirée à décrire ce contact, mais ne vit même pas la peine de développer un peu plus. Pourtant, elle aurait pu facilement ajouter quelques autres adjectifs. Apaisant. Particulier. Mais surtout différent. Différent de tout ce qu’elle avait connu jusque là. Différent était le mot juste, oui. Mais ce ne fut qu’après l’avoir entendu qu’elle s’adonna à pareil débat intérieur. D’accord, différent, mais en quoi ? En quoi ce baiser ne ressemblait-il pas aux autres ? Et, plus important, était-ce considéré comme bien, de penser ainsi ? Finn pourrait être offensé. Cette petite semblait oublier qu’il avait lui-même employé ce mot. Alors après réflexion, elle se ravisa ; le jeune homme ne sera point dérangé si elle venait à utiliser une nouvelle fois ce mot. Peut-être même était-ce son but. Sûrement même. Il l’avait embrassée pour lui faire comprendre que ses désirs n’avaient pas lieu d’être. Et, bien que ça aurait pu irriter la jeune fille d’entendre un homme parler d’un pareil geste si négligemment, elle ne le fut guère. Ce n’et pas comme si elle était amoureuse de lui, après tout. Elle-même, à travers ce baiser auquel elle échappa premièrement mais auquel elle fut aussi confrontée quelques secondes plus tard, désirait simplement comprendre ses sentiments envers lui. Et maintenant, c’était parfaitement clair. Nous avons déjà convenu du fait qu’elle l’adorait, mais pour dire qu’elle l’aimait, non, elle ne le pensait pas. En fait, ce n’est pas qu’elle ne le pensait pas, c’est qu’elle ne l’aimait pas. C’était certain. Pas dans ce sens auquel on pense d’emblée, du moins. Et puis, c’était nettement mieux ainsi. Expliquons. Avant tout, elle avait quinze ans. Une adolescente de cet âge-là connaissait-elle le véritable sens du mot « aimer » ? Quelques uns diront oui. Elle, qui n’avait aimé qu’une seule fois, n’en était pas persuadée. Pas du tout même. Elle préférait de loin un amour mature. Mature, pas sage. Elle aimait bien l’amour sauvage, brut. Pas violent, hein. Juste sous son aspect le plus écru. Le plus plur. Le plus vierge. Et ce n’est pas à quinze ans qu’elle allait partager une telle passion avec un homme. D’autres filles de son âge – la plupart – la contrediront, prétendent qu’elles finirions leurs misérables vies avec celui qu’elles prétendent aimer actuellement. Fuyu respectais leur avis. Mais cela n’empêche qu’elle n’était point d’accord avec elles. Quoiqu’il en soit, à ses yeux, pour le moment, l’adoration est le degré extrême des sentiments positifs. Elle aurait bien opté pour la fascination, mais ça en deviendrait puéril, et il ne suffisait que d’un pas pour que ça devienne du dégoût. Souvent, trop souvent même, on venait à être déçus de ceux que l’ont considéraient comme Parfaits. Je m’égare encore, n’est-ce pas ? Finn, elle l’adorait. Elle ne le pensait pas Parfait – presque, mais ne l’étant tout de même pas –, alors elle ne craignait pas d’être un jour déçu par lui. C’était le sentiment absolu. Le meilleur. Elle ferait tout pour lui. Elle fera tout pour lui. Même ce qu’il ne demande pas, car le connaissant, il n’osera pas formuler ses souhaits de vive voix. Parfois, les grand-frère son tout de même bien stupides de vouloir tout faire eux-mêmes. Parfois, les hommes en général sont stupides. Parfois, ils se montrent tellement tenaces. Parfois, ils s’arment de cette fierté si mal placée. Mais on les aime quand-même, avouons-le. Restait juste à savoir si vouloir tout faire à notre place, nous, les femmes, était une preuve de notre infériorité ou, au contraire, de notre supériorité. Mais nous ne parlons ici pas de machisme et de ce qui s’en suit. Pour résumer cela, Finn devint le défi de sa vie. L’acquérir. Pleinement. Ce serait impossible, elle le savait, mais c’était une bonne excuse pour rester près de lui. Bien qu’elle n’ait pas, maintenant qu’elle y pensait, réellement besoin d’une quelconques excuse. Sait-on jamais, s’il venait à lui demander pourquoi elle restait avec lui, outre les milles et une raisons qu’elle pourrait lui citer, elle mentionnerait celle-ci.
Mais qu’entendait-elle pas acquérir ? Eh bien, juste le connaître. Totalement. Voyez-vous, en amour, pour connaître réellement quelqu’un, il fallait aller jusqu’au bout. Connaître chaque grain de beauté, chaque tâche de naissance, chaque ride, chaque courbe de son corps. C’était toujours gênant la première fois. Encore un motif pour lequel Finn était adoré, et non pas aimé par Fuyu. Pas besoin de tout ça. Elle se suffisait, et se suffira d’ailleurs, de ce qu’il lui dira et de ses caresses. De sa sincérité et de son attention. Bien qu’au fond, elle ne saura que ce qu’il voudra qu’elle sache. Peut-être, je dis bien peut-être, qu’avec le temps, elle verra par-de-là ce qu’il daignait lui dévoiler. Oui, peut-être comprendra-t-elle des sous-entendus auxquels il n’aura pas lui-même pensé, mais qui furent là, bien présents, en guise de perche tendue par son subconscient. Mais encore fallait-il que son subconscient veuille bien qu’elle soit mise au courant. Encore fallait-il que Finn désire profondément et ardemment que Fuyu en sache un peu plus sur lui, même s’il ne parvient pas à s’y résoudre.

Quoiqu’il ait essayé de faire, il avait réussi. S’il avait souhaité faire comprendre à la jeune fille que les baisers, bien que restant dans a partie des permis – de toute façon, il n’y avait nulle interdiction qu’imposait leur relation, seulement celles qu’ils se fixaient eux-mêmes, par pur respecte envers leur propre personne et envers l’autre –, n’étaient pas aussi communs qu’ils auraient dû l’être. Mais Fuyu aurait pu tourner les mots de son aîné à son avantage. Et si, justement, elle recherchait le nouveau ? Le différent ? Elle était sûre qu’il ne s’attendait pas à telle réplique. Et c’est pour cela qu’elle préféra ne rien dire. Quoique le déstabiliser serait amusant, et que c’était tentant. Mais non. On reparlera, un peu plus tard, de cette « différence ». S’il avait désiré rendre la demoiselle accro, il avait aussi réussi. Mais là encore, elle ne dira rien. Un autre jour peut-être, elle renouvellera ce baiser. Sûrement même. Et si, tout bêtement, il avait essayé de l’éclairer et de l’aider, entre autre, de lui tendre sa main chaleureuse – ce qui renvois un peu, mais d’une façon plus globale, sur la première supposition –, il avait aussi réussi. Bref, ce fut un sans fautes pour Finn. Saura-t-il garder sa subtilité pour faire comprendre les choses sa cadette ? Elle n’en douta point.

Son rire, en écho à celui qu’elle venait d’émettre, fit briller ses yeux. Elle aurait pu ne plus jamais l’entendre. Elle aurait pu perdre Finn, ainsi que son affection et sa sincérité. Sa pureté, car pou un adule, il était drôlement chaste, si je puis dire. Mais il était encore là. Parce qu’il tenait à elle. Parce qu’il le lui avait promis.
Il la laissa déposer ses mains sur son visage, et la laissa aussi le soumettre à un nouvel examen tactile. Peur de la brusquer en retirant ses mains ? Elle ne pensait pas. Si ça l’aurait réellement dérangé, il aurait parlé.
Il lui sourit gentiment quand elle lui exprima ses excuses silencieuses pour ce qu’elle lui infligea au cou, et elle se contenta de faire une moue enfantine. Lui, luttait et réussissait à se contrôler. Elle, se démenait avec ses désirs et ses envies et ne réussissait pas à aboutir à un calme si parfait. Bien sûr, parfois, il réagissait inconsciemment. Mais moins souvent qu’elle. Pourtant, chose à ne pas omettre, c’est que Fuyu avait perfectionné ce visage de marbre. Mais le marbre aussi peut avoir des failles. Et Finn les vit. Il les vit, et sans même savoir, brisa le solide. Comprenait-il que c’était la première fois depuis presque un an qu’elle se sentait enfin en sécurité ? Peut-être pas. Pas vraiment. Elle ne le lui avait pas assez dit. De toute façon, elle avait encore le temps. Ça faisait à peine une journée qu’elle comprit elle-même l’étendue de ses sentiments envers lui, bien qu’elle soit encore perdue à essayer de démêler les siens. Une soirée. Même pas. Quelques heures.

Il avait fermé les yeux, et quand elle parla, il les rouvrit, semblant immédiatement se plonger dans un nouvel instant de réflexion. Tiens, c’était contagieux. Elle savait bien qu’il devait avoir des tonnes de questions à lui poser, mais laquelle en premier ? Osera-t-il tout lui demander ? Ne craignait-il pas que ce soit un vil piège pour pouvoir lui poser ensuite les mêmes questions ? Si c’était comme dit dans la dernière supposition, alors il se trompait, et complètement d’ailleurs. Elle ne lui demandera rien. Il ne voulait pas lui en parler, apparemment. Et en vérité, c’est vraiment tout ce qui la dérangeait. Le contenu de l’histoire, elle y accordera de l’importance car c’était celle de Finn. Pas que sa curiosité n’était pas présente, mais c’était une des facettes de la déception. Déçue d’elle-même. Au fond, ce qui l’embêtait, c’était la raison pour laquelle il ne disait rien. La raison pour laquelle il ne lui disait rien. Manque de confiance ? Il lui dit clairement, plus tôt dans la soirée, qu’elle ne devait pas douter de cela. Alors elle le croyait, n’ayant pas besoin de plus que sa parole pour le faire.

De là où elle est. En enfer, espérait Fuyu. Avant d’analyser la suite de la phrase – la partie comportant la question – de Finn, elle s’obligea à fermer les yeux et à se propulser quelques années en arrière.
Sa mère ne venait plus que très rarement. Quand elle amenait des hommes, son mari les renvoyait à coups de jurons. Jusqu’au jour où Fuyu se rendit compte qu’elle n’avait pas vu les yeux injectés de sang de sa génitrice depuis plus d’une semaine. Elle questionna son père, et il plissa les yeux. Pensait-il réellement qu’elle n’allait pas s’en rendre compte ? Il lui dit qu’elle avait « disparue » depuis deux, trois jours. Et c’était la boulangère qui l’avait vue se faire engloutir ou je ne sais quoi. Fuyu n’en voulu pas à son père d’avoir garder le silence. Et puis, tout se brouillait. Elle était morte, fin de l’histoire. Ou quelque chose dans le genre. Malgré sa curiosité, elle douta que savoir ce qui était arrivée à sa mère la réchauffera les nuits d’hiver.
Elle était comment ? Bonne question. Très vague, d’ailleurs. Cela devait être le but recherché. Jeu fin, digne d’un véritable stratège et tacticien, bravo Finn.
Elle ferma plus fortement les yeux. Grande de taille, chevelure d’argent, yeux sombres, cernées et gonflés. Elle avait, autrefois, était une très belle femme. Mais Fuyu n’en gardait qu’un souvenir où elle était laide. Affreusement laide, malgré son extrême et perpétuelle beauté extérieure.

Elle rouvrit les yeux et serra sa main, précédemment prise par Finn, dans celle du brun. Elle lui sourit doucement, espérant apaiser ses inquiétudes. Enfin, s’il en avait. Pourquoi ne pas avoir évoqué un sujet plus facile ? Pourquoi pas son père ? Il avait fallu qu’elle pale de sa mère. Mais pourquoi ? Elle désirait simplement se souvenir. Se souvenir de tout. Parce que c’était son passé. Et que sans passé, il n’y a pas de futur envisageable. Et voyez-vous, cette jeune adolescente désirait plus que tout un futur. Et pas n’importe lequel. Mais pour l’instant, il fallait juste qu’elle se souvienne.

– Physiquement, comment me trouves-tu ? Je lui ressemble beaucoup, bien que je ne sois pas aussi belle qu’elle et que je ne possède pas ses yeux.

La première question n’attendait aucune réponse. Elle s’était tût un moment, laissant le temps à Finn d’y réfléchir. Mais elle avait continué avant qu’il ne pense seulement à ouvrir la bouche. Son avis sur elle ne lui importait pas vraiment, et puis, ce n’était pas le sujet. Pour en revenir à sa réponse, ne pensez pas qu’elle se croyait laide. Pas du tout. Sinon, elle aurait employé ce mot à la place de « pas aussi belle », en changeant bien sûr la syntaxe de la phrase. C’est juste que, bon, d’un point objectif et pas souillé par la subjectivité et le vocabulaire dévalorisant de Fuyu, c’était ainsi. Néanmoins, elle le disait clairement, les traits de sa mère étaient plus fins. Sûrement plus doux, si sa fille avait eu l’occasion de la voir autrement qu’avec cette lueur de perversité dans le regard. Peut-être qu’elle aurait dû demander à son père. Qu’aurait-ce changé, si ce n’est plus de précisions à Finn ?

Elle n’avait pas fini, alors elle ferma une énième fois les yeux, serrant un peu la main du brun dans la sienne. Plus loin. Plus loin encore.
Son caractère. Fuyu ne le connaissait pas. Autrefois, d’après son père, elle était pleine de joie de vivre, douce, affectueuse et tellement gentille et pure. Une femme comme il n’en existait pas d’autres. Mais la demoiselle ne pouvait pas donner de telles informations à son grand-frère, car elle n’était sûre de rien. C’était bien l’homme qui était éperdument amoureux qui utilisait de tels mots.
Qu’est-ce ?
Une image. Un flash back, peut-être. Sans doute.
Elle ne semblait pas à elle-même. Elle n’était pas dans son état habituel. Elle approchait. Elle prit Fuyu dans ses bras. Elle devait avoir six ans. Peut-être moins. Elle lui demanda pourquoi elle pleurait. La fillette répondit qu’elle avait peur. Son geste fut presque une étreinte. Presque. Mais son regard se durcit. Elle s’éloigna de sa fille et s’en alla.
Fuyu poussa un long soupire en rouvrant les yeux. Elle enfoui, pas pour la première fois, son visage dans le cou du jeune homme, serrant aussi fort qu’elle le pouvait sa main.

– Elle était aguicheuse et très douce. Mais pas avec moi. Elle doutait de mon père, et devint invivable. Elle me haïssait, et je le lui rendais bien.

Aguicheuse et douce. Avec les hommes. Les autres hommes. Pas son père. Pas ses frères, ses oncles. Pas sa famille, autrement dit. Une famille don Fuyu ignorait jusqu’à l’existence. Mais elle s’interdit de dévoiler ainsi tout son passé, d’un coup. Elle se tut, ayant la ferme intention de ne plus rien dire.

La haine. Un sentiment difficile à reconnaître, tant il pouvait se confondre avec l’amour. L’adolescente avait néanmoins réussis à l’identifier et ce, à chaque fois qu’elle croisait ce regard de sang. Mais ce dit sentiment ne devrait pas avoir sa place entre mère et fille. Habituellement. Normalement. Fuyu semblait être l’exception qui confirmait la règle, un peu partout, maintenant qu’elle y pensait. Finn penserait peut-être que ce serait abusé. Il penserait à une simple colère. Peut-être. Ou peut-être que l’amertume qui transforma la voix de Fuyu qui, au début, était posée, avait été perçue par le jeune homme. Par l’homme. Peut-être que les derniers mots qu’elle cracha littéralement avaient eut l’effet escompté ; celui d’inciter son aîné à parler de cette femme normalement ou avec mépris, pas avec compassion. Pourtant, elle lui avait serré la main. Signe de regret. Oui, elle regrettait. Regrettait tant de ne pas avoir été aimée par sa mère. Mais elle regrettait autre chose. Elle regrettait de ne pas avoir était la spectatrice de cette scène ou sa mère « disparaissait ».

Ses lèvres frôlèrent encore la peau de Finn. Ce n’était pas volontaire, et elle ne s’en rendit compte qu’au bout de quelques instants, quand le contact se fit plus appuyé – légèrement plus appuyé. Elle ne voulait maintenant plus penser à tout cela. Ne plus y penser tant qu’il ne lui dira, ne lui demandera rien. Doucement, elle colla ses lèvres aux rougeurs sur son cou, qui d’ailleurs, s’atténuaient, au plus grand plaisir de la jeune fille. Oh non, ce n’était pas une bêtise. Pas même un caprice. Elle ne pensait à rien, quand elle avait esquissé ce geste. Strictement rien. Ce n’était pas aussi bizarre. Mais tout autant différent. Elle se redressa et planta son regard dans celui de Finn, les doigts de sa main libre se tortillant sur eux-mêmes. Il ne verrait dans ses yeux aucune perversité. Pas même de l’innocence. Pas de l’indifférence, tout de même. Juste de la naïveté. Naïveté équivaut à innocence ? Partiellement. Totalement même. Enfin bref. Elle ne voulait pas non plus qu’il ne dise rien et qu’il laisse couler parce qu’elle semblait sensible – et qu’elle l’était vraiment, bien qu’elle ne l’avouera pour rien au monde. Ce qu’il y avait de mieux à faire ? Elle n’y pensait pas. Ce n’était pas à elle de voir. Ce n’était pas elle l’adulte. Et puis, vraiment, fallait-il réellement s’attarder sur ce détail ?

Elle n’aurait pas aimé qu’on lui dise d’une personne qu’elle était aguicheuse et douce, rajouter un « pas avec moi », et ne donner aucune autre précision. Elle allait donc éclairer ce point, bien qu’elle avait préalablement pris la décision de se taire. Mais elle en dira pas que ça avait un quelconque rapport avec sa phrase au sens incomplet. Finn pourra deviner. Finn pourra passer à coté. Pour cette fois, du moins. Elle parla donc. Doucement. Très doucement. Mais vu qu’elle était la seule à se prononcer, il entendra sûrement.

– Elle était très douée avec les hommes.

Haussant les épaules, elle se contorsionna un peu pour venir caler sa joue contre e torse de Finn. Peu importait qu’elle ne voie plus ses yeux. Peu importait qu’il n’ait sous le nez que sa chevelure. Tout ce qui comptait, c’était qu’il était là et qu’elle aussi, était là. Que son cœur batte juste sous son oreille. Qu’elle sente et ressente la vie. Qu’elle soit contaminée. Elle voulait vivre. Pas vivre dans la peur. Juste vivre. À ses cotés. Parce qu’en ce moment, ce qu’elle désirait ardemment, ça n’avait aucun rapport avec son passé ou son futur. Juste avec son présent. Juste avec Finn. Elle voulait être à ses cotés pour l’éternité. L’éternité qu’offrait la vie. L’éternité qu’offrait la vie sur Terre. L’éternité des mortels. Mais l’éternité quand même.
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty19th Septembre 2012, 10:30

Un grand débat philosophique sur lequel chacun va de son hypothèse est le suivant : l'homme est-il le produit de sa culture ? Par culture, il est ici entendu aussi bien le sens large et populaire du mot, que celui plus ciblé du milieu dans lequel intel a vécu ou tout simplement de son histoire. La culture désigne plus généralement tout ce qui a été obtenu au cours de la vie, par opposition avec la nature qui contient tout ce qui relève de l'inné. Et comme toute question philosophique - ou en tout cas les trois quart - la réponse n'est ni oui, ni non. Oui il y a un impact plus ou moins gros selon les personnes, mais non il n'y a pas que cela. Et il y a de quoi s'étendre pendant des pages et des pages sur le sujet. Quand, comme un certain physicien/mathématicien/Descartes pour ne pas le citer, on s'ennuie au coin du feu. Ce qui n'est pas le cas ici.
Il n'empêche que le vécu influence pour beaucoup la personne que l'on est actuellement. Qu'on le veuille ou non. Qu'on en ait conscience ou non.

Fuyu semble se remémorer des souvenirs, à la recherche d'une réponse à fournir à la question de Finn.

– Physiquement, comment me trouves-tu ? Je lui ressemble beaucoup, bien que je ne sois pas aussi belle qu’elle et que je ne possède pas ses yeux.

Sur le coup, Finny se met à étudier un peu plus Fuyu. A l'imaginer plus âgée, avec une autre couleur d'yeux, probablement foncée vu celle des yeux de l'adolescente. Il essaie pendant quelques secondes, puis finit par abandonner. A l'évidence, son cerveau refuse de lui offrir une image concrète. Incapable de créer l'image d'une inconnue à partir de celle de Fuyu, ou juste de superposer une création de son esprit dessus. Tant pis, il se contentera de l'information. Après tout, ce n'est pas comme s'il allait jamais avoir besoin de la reconnaître dans la rue.

Fuyu serre un peu plus fort sa main, signe qu'elle n'a pas terminé. Alors Finn se tait pour lui laisser le temps de réfléchir, espérant secrètement qu'elle ne pense pas trop fort. Pas trop profond. Il est inévitable de toucher des cicatrices. Le problème est de savoir à quel point elles ont cicatrisé. Certaines n'attendent qu'un frôlement pour être rouvertes. D'autres ont besoin d'un choc particulier. D'autres encore ne se rouvriront pas. Elles produisent juste une douleur superficielle, présente sans l'être, quand on appuie dessus. Une douleur teintée de nostalgie souvent.
Impossible de savoir ce que Fuyu peut bien toucher en fouillant dans son esprit. De toute façon, si le souvenir est trop violent, cela se verra, non ? Et il pourra lui dire d'arrêter alors. Même si honnêtement, il sait bien qu'une fois le point critique atteint, dire d'arrêter est inutile.
Il n'empêche que lorsqu'elle serre sa main plus fort et va s'abriter contre son cou, il s'en veut presque de l'avoir questionnée. Mais néanmoins, elle continue :

– Elle était aguicheuse et très douce. Mais pas avec moi. Elle doutait de mon père, et devint invivable. Elle me haïssait, et je le lui rendais bien.

Il sent l'amertume avec laquelle Fuyu parle de sa mère sur la fin. Il a senti en fait, dès qu'elle a commencé à en parler, qu'elle ne la portait pas tout à fait dans son coeur. Juste parce que son ton n'était pas celui qu'elle emploirait pour parler d'un être aimé. Non pas qu'il puisse prétendre connaître Fuyu à ce point - d'autant plus qu'elle aurait parfaitement pu en fait porter un masque pour en parler plus facilement - mais elle est passée par toute une gamme de ton et d'expressions ce soir. Et celui employé pour parler de sa propre mère ne colle juste pas. Et quand l'acidité dans sa voix est devenue évidente, il a su qu'il a eu raison. Bien qu'il aurait évidemment préféré se tromper sur ce coup là. Après tout, si effectivement la perte d'un être cher fait plus mal que celle d'un être haït, en revenche les souvenirs sont meilleurs. D'autant plus qu'il est ici question d'une mère. De la mère de Fuyu. Il ne peut même pas commencer à imaginer ce que cela fait. D'avoir une mère qui ne se comporte pas en tant que telle, qui en fait traîte son propre enfant comme s'il ne l'était pas. Il ne peut pas réellement comprendre non pas parce que lui même a eu une mère tout ce qu'il y a de plus normale, mais parce que par comparaison avec son père qui lui n'a jamais été présent - Finn ne sait même pas à quoi il peut bien ressembler -, l'absence dans ce cas là ne l'a pas vraiment affecté. Il vaut mieux - et c'est triste à dire - l'absence totale d'un parent, que sa présence en tant qu'étranger, ou même bien souvent, que source de violences. Qu'elles soient verbales ou physiques.
De la à conclure qu'une partie de l'attitude de Fuyu vis à vis des hommes vient de là, il n'y a qu'un pas. Un pas que Finn n'effectuera pas, parce qu'il croit dur comme fer que la façon dont chacun est n'est pas que le produit de ce qui a été vécu. Il y a un moment où l'on décide pour soit même, et ce moment, Fuyu l'a dépassé. Alors peut-être que oui, une partie vient de là. Peut-être que non. Est-ce que cela importe au final ? Pas vraiment. Fuyu est ce qu'elle est et pas quelqu'un d'autre. Il retiendra bien entendu son histoire et tout ce qu'elle voudra bien lui dévoiler, mais il ne s'en servira pas pour tenter une quelconque analyse. Le passé reste où il est, il ne manquerait plus qu'il ne finisse par la voir à travers un voile tissé d'informations révolues.
Tout ceci reste indépendant de sa curiosité d'en apprendre plus. L'envie d'apprendre, et l'usage fait des informations une fois apprises sont deux choses différentes.

Finn prend les informations sans commenter pour le moment. Il n'a pas connu cette femme. Il n'arrive en fait même pas à l'imaginer malgré la description offerte. Alors en penser quelque chose ? Lui en vouloir de ce qu'elle a pu faire ? Futile. Inutile. Presque bête, en fait. Cette femme n'est visiblement plus. Restent par contre les sequelles laissées sur Fuyu, qu'elles soient mentales comme des souvenirs ou peut-être des traumatismes, ou physique puisqu'elle affirme tenir beaucoup d'elle.
Ne pas commenter ne l'empêche pas de réfléchir. Aguicheuse et douce ne sont pas des termes qu'on emploierait normalement pour décrire une mère. Enfin, douce, si. Aguicheuse, non. Ce n'est même pas que le terme n'est pas approprié, c'est juste qu'il y a très peu d'enfants qui peuvent penser ça de leur propre mère. Ce n'est pas ce qui vient à l'esprit en premier. Ce n'est pas quelque chose qu'une mère devrait montrer à ses enfants. Et pourtant... Encore uen fois, il ne peut qu'imaginer. Et la dernière phrase de Fuyu ? Elle résume tout. Juste avec cette déclaration, Finn peut commencer à prendre conscience de l'enfance assez tumultueuse de l'adolescente. Avec une mère présente mais qui ne remplissait pas son rôle. Pire, qui la détestait. Et quand on est enfant, même quand les parents nous détestent, on ne peut pas s'empêcher de continuer à vouloir qu'ils nous aiment, à chercher leur affection. Même si Fuyu affirme le lui avoir bien rendu, sa haine, elle n'échappe probablement pas à la règle. Et quand elle serre la main de Finn encore plus fort, il sait qu'il a deviné juste au moins en partie. C'est un triste schéma qui se répète sur tous les enfants. Même si les vérités générales ne sont que cela, des vérités générales. Certaines restent plus vraies que d'autres. Malheureusement, pas souvent les bonnes.
En réponse, il ne peut que serrer sa main lui aussi. Quoi d'autre, de toute façon ? Ce sont des faits. Les mots n'y changeront rien.

Un contact contre son cou. Juste là où un peu plus tôt, Fuyu a malmené la peau. Il avait déjà oublié. Et elle a posé ses lèvres dessus. Lui ne sait pas quoi penser de ce nouveau contact, alors il n'en pense rien. Après tout, toute ambiguité a été éclairée, Fuyu n'est pas en train de se tester à nouveau, tout va bien. Il peut donc se permettre de fermer les yeux dessus. D'autant plus que lorsqu'elle relève la tête, son regard n'affiche rien dont il ne faille se méfier. Pas qu'il se soit jamais méfié de Fuyu en premier lieu, mais avant il avait aussi tendance à ne pas savoir. Ou plutôt, à tout détourner.
Au fond, être au courant ne l'empêche pas de continuer à le faire. Chassez le naturel, il revient au grand galop. Des fois il ramène même des copains.

– Elle était très douée avec les hommes.

Il est perplexe un instant, tant devant la phrase que parce qu'il ne s'attendait pas à ce que Fuyu parle à nouveau. Et puis il comprend qu'elle rajoute une précision sur la femme. Très honnêtement, il se doutait bien que l'adjectif "aguicheuse" ne pouvait que faire référence à cela. Avant même qu'elle le précise. Le "très douce" en revenche prend un tout autre sens.
Pendant qu'il réfléchit à nouveau - à force ça va surchauffer - Fuyu est repartie se blottir contre lui. Blottir, c'est un peu le mot. Comme une petite soeur avec son grand frère. Mais c'est le cas, n'est-ce pas ? Le fait que Finny referme ses bras sur elle sans même y penser va dans ce sens en tout cas.
Et puis finalement, il s'exprime oralement :

- Elle était absente, en fait.

Il est évident qu'il ne parle pas de présence physique. Quoi que. Peut-être qu'elle n'était pas spécialement présente non plus physiquement. Du même coup, il note dans un coin de son esprit - sans en faire la remarque - qu'elle a dû principalement vivre avec son père. Sauf si ce dernier n'était pas en meilleur état mental que sa mère, bien entendu. Dans le doute, et comme elle n'a pas réellement parlé de lui, mieux vaut s'abstenir de poser une question.
La phrase a été prononcée sur un ton neutre, c'est plus une constatation, une conclusion d'analyse en quelque sorte, qu'une réelle déclaration sujette à débat. Parce qu'il n'y a pas de point à débattre sur une affaire déjà close. Tenter de réconforter Fuyu ? Inutile. Tout au mieux cela prêterait à sourire. En premier lieu parce que l'épreuve est passée et qu'elle n'a pas besoin d'être réconfortée dessus dans l'instant, ensuite parce que... Que faire ? Rien. Il n'y a rien qui pourrait y faire. Strictement rien. C'est un fait. La seule chose qu'il peut influencer c'est le présent. Potentiellement aussi aider à fermer des cicatrices si tant est qu'il y en ait. Ce n'est pas abandonner. Il ne peut lui offrir que de la compréhension. Peut-être pousser un peu plus les questions ? Pas sûr. Elle en a déjà beaucoup dit. Réellement. Et pousser pourrait l'ammener à poser les grosses questions. Celles qu'il vaudrait mieux taire pour l'instant.
Il peut se taire, arrêter de poser des questions. Il peut aussi faire d'une pierre deux coups, et détourner ses pensées vers un autre sujet. Encore faut-il avoir un sujet suceptible d'accaparer son attention. Oh, il y en a bien un. Il suffirait d'une petite perche tendue, qui ne passerait certainement pas inaperçue puisqu'il s'agit de Fuyu.

- Ma mère t'adorerait, j'en suis sûr. Elle aurait bien voulu avoir une fille.

Une perche comme celle là, par exemple. Avec un sujet comme sa propre famille, rattachée par extension à tout un pan de sa vie. Par exemple. C'est un détournement de sujet volontaire sur lui même. Tout cela pour épargner à Fuyu la peine de penser plus à son passer. Autant que pour, il faut l'avouer, la remercier plus ou moins indirectement d'avoir partagé un petit morceau de sa vie.
Il a parlé au conditionnel mais sa mère est bien en vie. En vie, en un seul morceau, et en bonne santé en plus. Tellement bonne santé qu'elle a les moyens de faire pression sur son fils pour qu'il lui rende visite au moins une fois par mois. Finn pense honnêtement que les femmes peuvent être terrorisantes. Vraiment.
Etant donné qu'elle est en vie, elle appartient autant au passé qu'au présent. Rendant, d'après Finn, le terrain à peu près sûr. Et s'il ne l'est pas ? Il verra bien. Après tout, Fuyu pourrait tout simplement lui renvoyer la question qu'il a lui-même posé sur sa mère un peu plus tôt. Ou se montrer plus précise que lui. Après tout, très clairement, il n'a pas affiché avoir un passé qu'il trouve douloureux. C'était même plutôt bien à l'époque, si on omet l'Abysse. Il y a peu de risques qu'une des questions de l'innocente Fuyu - en ce qu'elle ne doit pas savoir grand chose de l'Abysse - touche dans le mille un point sensible. Ce qui lui laisse un champ d'action assez large.
Mais une fois de plus, Finn ferait un peu mieux de s'attendre à tout et surtout à ce auquel il ne s'attend pas, avec l'adolescente. Les petites soeurs sont toujours très surprenantes.


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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty21st Septembre 2012, 07:09

Le passé de quelqu’un est l’un des piliers principaux de ce qu’il va devenir plus tard. Les coups physiques, au moins, lissent des cicatrices apparentes mais qui se referment pour de bon. Un frôlement de vos doigts ravira une douleur mentale, mais physiquement, vous ne sentirez rien, si ce n’est quelques picotements – ou même pas. Les mots blessantes, les paroles cinglantes, le mépris lové dans le regard, l’amertume lisible dans la voix, tout ça, créent des blessures qui ne guériront jamais complètement, des cicatrices trop fragiles, trop faciles à rouvrir. Il suffit que quelqu’un vous traite du même nom qu’on la déjà fait, par le passé, pour que vous soyez envoyé des années en arrière. Et à ce moment-là, vous auriez beau avoir passé des jours et des jours à travailler votre silhouette en i, et votre visage en marbre, vous serez irréversiblement confronté à la redusse de la vie – de votre passé. Vous courberez de quelques infimes millimètres, et une fraction de seconde, sous votre regard suppliant défilera un film depuis bien trop longtemps archivé. Et vous reverrez. Vous reverrez tout. L’endroit de vos douleurs, les personnes les causant, et vous, frêle et malingre créature de Dieu. Que faire ? Crier ? Hurler ? Pleurer ? Battre des poings ? À quoi bon ? À quoi bon nourrir une vengeance qui, vous le savez, n’aura jamais lieu ? Alors, vous optez pour la pire solution qui puisse être. La méchanceté. La méchanceté gratuite. Sans le savoir, vous êtes plus que jamais proche de ce passé que vous tentez d’oublier. Vous être proches de toutes ces personnes vous ayant fait du mal. Ayant fait de vous ce que vous êtes. En fait, non, vous n’êtes pas proches d’elles, vous êtes elles. Vous parlez sur le même ton. Vous regardez de la même façon. Vous vous comportez comme une parfaite réplique de ce qu’ils furent. De ce qu’ils étaient. Et de ce qu’ils sont peut-être encore. Un mécanisme d’auto-défense s’enclencha, et vous voici en train de répondre de la même façon, insultant et vous protégeant comme vous le pouvez. Mais est-ce une excuse pour un tel comportement ? Est-ce une justification ? Honnêtement, le pensez-vous ? Soyez sincères avec vous-même un instant et répondez à cette question : est-ce une raison valable pour vous montrez si irrespectueux ? Et voici la discussion, voire même la dispute, qui tourne au désastre. Votre interlocuteur continue à viser dans le mille, car maintenant qu’il a su trouvé la faille, il l’exploite avec abondance. Mais vous aussi, vous vous servez de vos connaissances passées et de ce qu’il vous a peut-être dit pour l’atteindre. Pour lui faire mal. Pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Tout ça par la faute de qui ? Eux ? Non, sûrement pas. Par votre faute. Et la votre uniquement. Vos regards lancent des éclairs, vos voix rauques et tranchantes continuent de s’affronter en un duel sanglant. Vous espérez silencieusement, mais profondément, qu’il se taira le premier. Qu’il saura se caler. Mais il ne le fait pas. Et vous non plus, vous ne le faites pas. Cette fierté. Toujours cette fierté. Mais au fond, c’est surtout parce que vous avez peur que vous taire équivaut à abandonner. Ce n’est pourtant pas le cas. Finalement, l’un de vous scelle ses lèvres. Enfin. Un échange de regard entendu ; c’est la fin. Un sourire, peut-être. Un au revoir sec, froid et glacial, parfois. Des larmes et des cris, sûrement. Vous voici en train de partager votre passé. Vos douleurs. Vos inquiétudes. Et vous comprenez enfin. Vous comprenez qu’en partageant vos douleurs, elles s’amoindriront. Vous comprenez qu’en partageant votre solitude, vous garderez tous les bénéfices que vous avez pu en tirer, mais vous ne serez plus seul. Partager. Partager avec les autres. C’est autour de cela que tourne le monde. C’est autour de cela que tourne votre monde. Autour des autres. Autour de vous et des autres. Autour de vos relations avec les autres. Autours des sentiments réciproques ou pas avec les autres. Autour de votre vie… Avec les autres. Parce que le passé, même passé, vous hante et vous hantera toujours. Une petite fille battue par son père n’aura aucun penchant particulier vers les hommes, plus tard. Juste du mépris. Du dédain. Et, même si elle ne l’avouera jamais, de la peur. Et comment pensez-vous la réconforter ? Des câlins ? Des mots ? Est-ce que ce sera suffisant ? Je crains bien que non.
Fuyu savait tout ça. Elle en était parfaitement consciente. Elle qui aimait tant s’adonner à des débats intérieurs avait maintes et maintes fois abordé ce sujet. Elle savait qu’en parlant à quelqu’un, elle se sentira mieux. Que même si le poids sera toujours présent, ses épaules seront plus fortes, plus capables de soutenir son passé – la source même de son malheur, de sa douleur. Pourtant, elle ne le fit qu’une fois. Et encore. Mais en même temps, avant ce soir, elle ne connaissait personne d’assez digne pour l’écouter – en l’omettant, lui. Et de consentant, qui plus est. Avant ce soir, oui. Avant Finn. Avant celui qui n’avait pas refusé sa requête silencieuse. Avant celui qui avait promis d’être toujours là pour elle, et qui, jusque là, n’avait pas faillis à ce serment qui, avant même d’être prononcé, été valable.

Elle n’y avait pas été contrainte. Il n’avait même pas essayé de la pousser à se confier, même s’il devait bouillir de curiosité. Du moins, c’est ce qu’elle pensait, selon ce qu’elle connaissait de lui. Elle avait pourtant délibérément accepté de s’ouvrir à lui. Mais justement, pourquoi lui ? Seule une personne connaissait son passé entièrement. Mais avec cette ite personne, il a fallu assez longtemps pour que Fuyu parle. Et, en récompense, elle connaissait aussi son passé. En même temps, c’était l’homme qu’elle aimait. Du moins, l’homme qu’elle pensait aimer. Mais, comme je vous l’ai déjà expliqué, Finn, elle ne l’aimait pas, elle l’adorait. Alors c’était peut-être normal qu’elle lui ait parlé alors qu’avant ce soir, il n’était qu’un inconnu. Qu’une connaissance parmi tant d’autres. Qu’un adulte qu’elle appréciait, certes, mais sans plus.
Maintenant, elle se sentait faible. Vulnérable. Il suffirait d’un rien pour qu’elle éclate en sanglots. Et pour une fois, elle ne se dit pas qu’elle était une gamine. Elle le savait, mais ne formula pas cette phrase clairement dans son esprit. Pourquoi ? Parce que c’était inutile. Ses yeux la piquaient. Elle était vraiment à ça de fondre en larmes. Mais elle ne le fit pas. Pour la simple et bonne raison qu’elle était dans les bras de Finn. Dans les bras de celui qu’elle aimait maintenant le plus au monde.

Ne le savait-elle pas ? Ne savait-elle donc pas que se confier, que parler ainsi de son passé, et plus particulièrement de sa mère, la fera plus souffrir qu’autre chose ? Un mal pour un bien ? Peut-être pas. Mais elle avait tout de même pris le risque. Pourquoi ? Ne s’était-elle pas juré de tout faire pour ne pas paraître si vulnérable devant quelqu’un ? Pourtant. Pourtant, elle l’avait fait.
Chaque jour, en se levant, elle y pensait. Elle pensait à ces terribles souvenirs qu’elle aurait préféré ne jamais connaître. Qu’elle aurait préféré ne jamais vivre. Qu’elle aurait préféré oublier. Pour toujours. Ne serait-ce qu’en se regardant dans la glace, se remémorant par la même occasion les traits composant le visage de sa mère. De sa mère dotée d’une magnifique laideur. Alors, elle fermait les yeux. Elle s’obligeait à ne pas pleurer. Et elle réussissait. Parfois.

Il ne savait pas quoi dire. Sinon, il l’aurait fait. Ou alors, il ne voulait pas parler. Dans les deux cas, le résultat était le même. Et croyez-moi, ce n’était pas pire. Il aurait posé une question, Fuyu aurait secoué la tête, refusant de répondre. Quelle qu’aurait pu être ladite question. Il aurait essayé de la réconforter, elle n’aurait pas réagis. C’était inutile. Et, heureusement, il l’avait compris. On ne peut pas essayer de guérir une blessure que même le temps – remède le plus puissant au monde – n’avait pas réussis à guérir. Elle se demanda néanmoins à quoi il pensait. Peut-être justement à ce qu’elle-même pensait. Ou peut-être à son propre passé. Peut-être encore, essayait-il de s’imaginer cette mère que la demoiselle lui décrit. Peu importe. Au fond, elle ne voulait pas savoir. Elle désirait simplement occuper son esprit à autre chose qu’à réfléchir aux mots qu’elle prononça concernant sa génitrice.

Des paroles furent prononcées. Des paroles auxquelles Fuyu n’accorda que très peu d’importance. Absente ? Oui, elle avait eu le loisir de le remarquer. Néanmoins, les bras venant l’entourer lui procurèrent plus de bien qu’elle ne l’aurait cru. Et pour la première fois, elle n’essaya pas de s’amuser avec ses doigts en tenant de caresser le visage ou le cou de Finn, venant simplement enrouler ses bras autour de son torse. Comme l’aurait fait une véritable petite sœur, n’ayant pas accès à une partie plus haute du corps de son aîné à cause de sa taille. Elle y colla aussi son front, fermant fortement les yeux, serrant la mâchoire. Parler reviendrait à courir un risque. Le risque d’éclater en sanglots. Alors elle n’allait rien dire. Elle se tairait.
En même temps, vulnérable ou pas, elle était tout de même dans les bras de Finn. Elle ne craignait rien. Il l’a protégera. Et ce n’est qu’en se remémorant tout cela qu’elle desserra progressivement l’éteinte qu’elle avait sur lui jusqu’à laisser tomber ses bras. Ses yeux se rouvrirent et sa respiration reprit une cadence normale et régulière ; elle s’était enfin calmée.

Ils s’étaient étreints. S’étaient adonnés à quelques occupations qui n’avaient pourtant pas lieu d’être entre deux personnes liées fraternellement – même seulement par titre affectif. Ils s’étaient embrassés. Pourtant, jamais ils ne furent proches qu’en ce moment où Fuyu avait le front collé contre le torse de Finn. Elle sentait un nouveau quelque chose venant tout juste de s’embraser entre eux deux. Étrange, n’est-ce pas, après avoir passé tant de moments de rapprochement physique ? Ou peut-être pas. Quoiqu’il en soit, le fait était que maintenant, leur relation était, si je puis le dire, absolue.

Était-il inquiet ? Se sentait-il, pour telle ou telle raison, coupable ? Fuyu l’ignorait. Mais ce qu’elle aurait aimé se redresser. Ce qu’elle aurait aimé braquer sur lui ses yeux rougis et embués mais en lui lançant un regard réconfortant. Ce qu’elle aurait aimé lui sourire. Ce qu’elle aurait aimé lui dire que tout allait bien. Ce qu’elle aurait aimé lui dire qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Mais ce qu’elle détestait mentir. Il devra se contenter des pensées qu’elle tentait lui transmettre. Parce que c’était tout ce qu’elle pouvait faire. Quoique. Elle pouvait toujours essayer d’aller réellement mieux, de façon à pouvoir le rassurer sans mentir. Elle pouvait toujours essayer, oui.

D’autres mots s’échappèrent de la bouche de Finn. Fuyu ne broncha pas. Pas tout de suite, du moins. Elle essaya de comprendre. Pourquoi parlait-il de sa mère ? Pourquoi changeait-il ainsi, tout d’un coup, de sujet ? Lui qui n’avait pas dit un seul mot sur son passé, venait de lui tendre une perche. Une perche, d’accord, mais pour quoi faire ? Voulait-il, à son tour, se confier ? Il était, on le savait, bien plus fort que l’adolescente – nous parlons ici de la force émotionnelle -, alors il n’avait sûrement pas besoin de parler. Pourquoi maintenant ? Et quant bien même aurait-il voulu vraiment le faire, son choix ne se serait pas porté sur Fuyu. Parce que les petites sœurs parlent beaucoup, mais les grand-frères préfèrent écouter, de façon à ne pas perdre leur statut de protecteur et donc, de ne risquer à aucun moment de virer vers celui de protégé. Alors pourquoi ?
Cette question, bien qu’inattendue, avait au moins occupé Fuyu, l’obligeant à penser à autre chose qu’à son passé. Et peut-être était-ce ici le but de Finn. Sûrement même. Elle ne s’en était néanmoins pas rendu compte.

Devait-elle parler ? Devait-elle se taire ? Il l’avait lui-même incité à poser ses questions, alors pourquoi hésitait-elle ? Elle avait peut-être peur de poser les mauvaises questions. Effectivement, elle ne voulait pas lui faire dire ce qu’il ne voulait pas. En même temps, lui retourner la question qu’il lui avait posé redeviendrait à lui faire croire qu’il a bien fait d’être aussi vague. Effectivement, supposons qu’il lui ait posé une question plus personnelle en plus de celle qu’il lui avait réellement posée, il croirait qu’elle allait la lui retourner. Et donc, il regretterait d’avoir été si précis. Bref, elle se comprenait, et expliquer ce qu’elle pensait n’était pas une mince affaire. Finalement, elle s’éclaircit la voix et, relevant la tête qu’elle pencha légèrement, elle parla.

– Que peux-tu, et que veux-tu m’en dire, nii-san ?

Que veux-tu. Il fallait qu’il comprenne que maintenant, Fuyu savait qu’il cachait quelque chose et qu’il n’allait pas tout lui dire. Aussi, il devait non seulement faire attention, mais aussi faire son choix. Elle ne lui demandait rien, elle avait juste émis un sous-entendu plus ou moins compréhensible. Il fallait qu’il comprenne. Oui, il fallait qu’il comprenne qu’il s’aventurait désormais sur un terrain glissant. Sur une pente glissante.
Nii-san. Elle ne l’avait jamais appelé comme ça. Elle n’avait jamais osé l’appeler comme ça. Grand-frère. Elle l’avait sous-entendu, mais ne l’avait jamais dis explicitement. Peut-être parce que ce nouveau quelque chose la rassura pour de bon, faisant de leur relation, si je puis dire, une relation absolue. Elle n’avait plus aucune raison de se retenir. Bien qu’avant, elle n’en avait pas non plus. Disons simplement qu’elle avait pris le dessus sur sa fierté. Sur cette fichue fierté.

Comment pouvait-elle être si sûre que Finn cachait quelque chose ? Simplement parce qu’il n’avait jamais parlé de son passé. Enfin bon, maintenant, il le faisait. Ou plutôt, il allait le faire. Peut-être parce qu’il avait été si réticent au moment où Fuyu lui fit comprendre de poser ses questions, craignant sans doute qu’elle les lui retourne. Mais ce n’était que des suppositions. Elle en fut sûre parce qu’elle le sentait. On le sent toujours, ce genre de choses. Et puis, sans ça, ce sera totalement parfait. Et le parfait, Fuyu n’y croyait pas. De toute façon, elle pouvait se tromper. Mais il n’y avait qu’un moyen pour elle d’en être sûre. Une fois ayant pris sa décision, elle se redressa, ayant l’intention de mettre cela au clair.
Doucement, elle commença à approcher son visage du sien. Ses lèvres approchaient dangereusement, venant même frôler celles de Finn. Mais elle finit par dévier la tête, la baissant juste assez pour que sa bouche soit au niveau de son oreille. Plus précisément, le lobe de son oreille. Son souffle chaud s’y abattait, ses dites lèvres effleurant sa peau. Elle murmura faiblement, sa voix à la fois douce et suave.

– Que me caches-tu, Finn ?

Cette question attendait-elle réellement une réponse ? Pas vraiment. À vrai dire, elle n’en savait trop rien. Elle aurait aimé qu’il lui réponde, mais en même temps, elle savait que ça ne serait pas si facile. Elle n’aimait pas cette impression de courir après les gens, mais si c’était Finn, alors elle ferait. Pourquoi ne voulait-il rien lui dire ? La protégeait-il ? De quoi ? Est-ce que ça avait un quelconque rapport avec sa mère, dont il venait tout juste de lui parler ? Ou alors, pas du tout ? Elle ne savait pas. Elle ne savait rien. Et il ne semblait pas prêt à l’éclairer. Pourtant, elle n’abandonnera pas. Elle finira par savoir. Un jour ou l’autre. Ce secret était peut-être fait pour rester secret. Mais elle voulait quand même savoir. D’une part par curiosité, d’autre part parce qu’elle voulait être encore plus proche de Finn qu’elle ne l’était. Oui, je vous l’accorde, elle en demandait vraiment beaucoup.

Elle resta dans cette positon, ayant fermé les yeux, humant le parfum qui se dégageait de Finn. Elle voulait surtout voir sa réaction. Allait-il déglutir ? D’ici, elle ne manquerait rien du tout. Sa respiration allait-elle s’accélérer ? Peut-être. Allait-il tout bonnement rester de marbre ? Hausser les épaules ? Ignorer ? Va savoir. Le but était là. Simplement. Parce que, bon, récolter une réponse si facilement était quasiment impossible. Surtout avec Finn.

Elle fit passer ses mains dans ses boucles brunes, s’amusant à y coincer ses doigts. Il avait réussi à lui faire totalement oublier le sujet qu’ils avaient abordé un peu plus tôt. Bravo Finn. Bien que Fuyu n’avait toujours pas relevé ce détail. Ce qui voulait dire qu’il avait parfaitement réussi son coup.
Aussi, elle aurait bien aimé le remercier, mais pour l’instant, elle guettait toujours les mots ou les gestes qu’il pourrait esquisser. Bah oui, qui sait, il pourrait réagir en retard. Ou pas. Bref.

Son regard s’était considérablement adouci. Chose étrange, ne trouvez-vous pas ? Qu’attendait-elle exactement ? Rien. Qu’il garde le silence lui suffirait. Il fallait juste qu’il plonge son regard dans le sien. Tout ira bien. Ce qu’elle ignorait, en revanche, c’était ce qu’elle était. Toujours la petite sœur ? Celle qi prenait un malin plaisir à fouiner dans les affaires de son aîné ? Peut-être. Peut-être pas. Elle était juste Fuyu. Curieuse, gamine et désireuse. Désireuse de plus. Toujours plus. Et lui, eh bien, il était Finn. Celui qu’elle adorait. Celui qui l’écouta. Qui l’écoutait. Qui l’écoutera. Celui auquel elle tenait. Celui qu’elle aimait.
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Finn Baskerville

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MessageSujet: Re: "Don't go through life, grow through life"   "Don't go through life, grow through life" Empty22nd Septembre 2012, 02:27

Si cela ne tenait qu'à lui, Finn serait tout à fait capable de s'endormir ici et maintenant. Bonjour les courbatures au réveil, mais rien à faire. Les silences sont confortables, avoir Fuyu contre lui le rassure de manière assez paradoxale, et il n'en demande pas plus. Pourquoi demander plus de toute façon ? Les gens qui se contentent de peu, c'est en général parce qu'ils ne savent que vouloir de plus. Comme Finny dans l'instant. De toute façon, à trop vouloir, on finit par manquer la vie. Ce serait dommage.
C'est drôle comme être étreint véhicule autant de choses que d'être celui qui étreint. Dans les deux sens, les sentiments communiquent. Une autre chose intéressante à noter est qu'une étreinte, qu'elle soit faite entre un couple, des amis, ou juste dans une relation familliale, procure toujours les même sentiments de protection et d'affection. Avec des variantes suivant le contexte, mais la base est toujours la même. Les gens devraient se faire plus de câlins.
Dans ses bras, Fuyu semble passer brièvement par une période d'agitation. Il ne sait pas trop si c'est une impression, ou si quelque chose dans son langage corporel en témoigne, mais toujours est-il qu'il la serre un peu plus fortement juste un instant. Comme pour lui montrer que quelques soient ses pensées, il est là. Quand on se perd mentalement, il est bon d'avoir un point d'ancrage réel, physique. Parce que la dérive n'est jamais loin. Et un point d'ancrage doit être fiable et solide, pour ne pas risquer d'être emporté par une tempête soudaine. Finn n'est peut-être pas si fiable que ça sur tous les plans - après tout certaines choses sont entourées de brouillard -, mais il est solide. Et sa fiabilité peut toujours se travailler. Un jour, peut-être qu'un jour, Fuyu saura. Tout se sait, il ne se leurre pas. Tout se sait, et la seule chose qui pourra jouer en sa faveur sera le contexte. Comment, quand, pourquoi, par qui elle pourrait tout apprendre. Et la réaction finale reviendra à l'adolescente. Mais ils n'en sont pas là, ils en sont loin, le ciel est encore bleu. Pour le moment, c'est au tour de Fuyu de se confier. Pas totalement, le contractant n'en espère pas une confession complète, mais petit à petit, morceau par morceau, le puzzle finira par se construire. Et comme ça, elle ne sera plus toute seule les jours où elle n'arrivera plus à porter ce poids sur ses épaules.
Aujourd'hui, il aura eu quelques bribes d'informations pour commencer à construire le personnage de la mère. Personnage qui n'a de mère que le nom. Personnage.
Oui, c'est cela, un personnage. Quelque part, il se prend à espérer que le père de Fuyu, lui, était là pour elle. Au moins quelqu'un. Que sa solitude ne soit pas plus ancienne que la date de la disparition de son dernier parent. S'il n'ont pas tout simplement disparus en même temps. Il n'en sait rien. Il veut savoir, mais ne demandera pas. Pas ce soir en tout cas. C'est très probablement un souvenir bien trop difficile. Un souvenir qui ne doit pas remonter maintenant. Fuyu a déjà pris suffisamment de fois pour la soirée l'ascenseur émotionnel.

D'où le changement de sujet aussi soudain qu'innattendu. Sans savoir ce que Fuyu pourrait bien en penser. Mais il ne s'agit pas ici de confession. Confesser quoi ? Révéler peut-être, mais pas confesser. Il n'a pas de poids dont il veuille se débarasser. Peut-être est-ce dû au fait qu'il n'a rien vécu de toutes ces épreuves tout seul, que tout est partagé depuis le début, alors que Fuyu a bel et bien fait face à tout ce qu'elle a eu à affronter seule. Mais pourtant, il devrait parler un peu plus de lui et de son passé. Pour se donner plus de consistance - non pas qu'il soit une coquille vide, Fuyu connaît un bon pan de sa personnalité, et même une facette dont lui-même ignorait tout - aussi bien que pour rattraper tout ce temps qu'il manque à leur relation fraternelle. Ils n'auront jamais ce passé en commun, bien trop différents l'un de l'autre, mais au moins ils n'ignoreront pas tout. Leurs bases communes sont le futur de demain.
Après tout, le futur finit toujours par devenir le passé, un jour ou l'autre.

– Que peux-tu, et que veux-tu m’en dire, nii-san ?

Elle le regarde dans les yeux, et il sait, il sait parfaitement qu'elle a vu, qu'elle a du voir, cette lueur de surprise dans son regard. Une réaction qui a été plus vite qu'il n'a pu penser.
Peux, et veux. Surtout peux. Ou peut-être surtout veux. Ou juste les deux. Peu importe, elle sait qu'il cache quelque chose. Alors même qu'il a fait attention à ne jamais agir de manière suspicieuse. Oui il a abordé le sujet lui-même, mais... Rien ne disait qu'il pouvait bien cacher quelque chose sur sa mère. Peut-être est-ce justement le fait d'avoir fait tomber le sujet de nulle part alors qu'il n'a jamais parlé de lui qui a tout révélé. Ou juste le fait que Fuyu soit actuellement complètement - vraiment complètement - dans le noir à propos de son passé. Elle ne sait de lui que ce qu'il a pu faire pendant leurs rencontres. En d'autres termes, elle ne sait de lui que la personne qu'il est actuellement. Rien, absolument rien d'autre. Même pas ce qu'il peut bien faire de ses journées.
Et ça, c'est quand même suspicieux. Peut-être aussi que Fuyu l'a juste senti, à force. Dans tous les cas, il est grillé et même pire, pris dans les phares de la voiture. Si on peut se permettre l'anachronisme. Ceci mis à part, il lui a quand même offert de poser ses questions. Et il se doit de répondre, dans la mesure du possible. Possible selon sa définition personnelle, bien entendu.

Ce qu'il peut dire ? Techniquement, tout. En pratique, beaucoup moins. Ce qu'il veut dire ? Il ne sait pas. Il voudrait en dire beaucoup, mais doit se restreindre. Certes en réalité il n'y a pas tant de choses que cela à cacher à propos de sa mère. Son nom principalement. Le fait qu'elle travaille pour les Baskerville aussi. En réalité elle tient une librairie qui lui sert entre autre à espionner. Combattre n'est pas trop son truc, et elle a l'air de toute façon tellement innocente quand elle veut, que Finn a l'impression que certains lui donneraient le bon Dieu sans confession parfois.
Il y a sûrement un bon petit paquet d'autres choses auxquelles il n'est pas capable de penser dans l'instant. La plus grosse info cependant reste totalement libre de droits. Le fait qu'elle soit toujours vivante. C'est déjà un bon début. Un début tout court.On aurait cru, mais non. Le "grand-frère" n'est pas tombé dans les oreilles d'un sourd. Et si sur le coup il était plus occupé à se rendre compte qu'il était découvert, il a quand même senti un profond sentiment de tendresse envers la plus petite à l'entente du nom. Du coup il commence à répondre, gentiment :

- Moins de choses qu'elle ne pourrait t'en dire sur moi, petite soeur.

Tant pis, Fuyu sait qu'il cache quelque chose. Même plusieurs. Elle le savait avant de lui en faire part, alors ce n'est pas une raison pour changer son comportement. Oui il cache des choses, mais pour le moment il n'a jamais menti. Alors quoi ? Tant qu'il ne ment pas, tout baigne non ?
Non. Il sait que non. Elle a le droit de savoir. Qu'elle devrait en fait savoir tout un tas de choses au sujet de l'homme sur lequel elle est assise. Elle devrait, mais malheureusement Finn n'est pas du même avis. Parce que, ce qu'elle ne sait pas ne pas lui faire de mal, n'est-ce pas ?

Son regard retourne faire un tour vers le plafond, a priori source majeure d'inspiration. Ou juste lieu parfait où laisser ses yeux se poser pour prendre une pause et l'autoriser à réunir la concentration nécessaire à une petite introspection. C'est drôle comme il faut toujours, dès lors qu'il s'agit d'avoir une conversation sérieuse avec soit même, se couper du monde extérieur. Alors même qu'on est censé bien se connaître. Alors même qu'il n'en faut pas autant pour interroger quelqu'un d'autre. Mais Finny a besoin de quelques secondes de pensées. Il n'est même pas en train de soigneusement choisir ses mots. Juste de se rappeler. Divers souvenirs, la plupart récent puisqu'après tout on ne dresse pas le portrait d'un vivant sur des bases passées, mais aussi certains plus anciens qui ne manquent jamais une occasion de remonter à la surface. Pas forcément tristes. Cela fait longtemps que ces souvenirs ne sont plus tristes. Juste nostalgiques. Ils semblent tellement lointains et en même temps tellement proches. Des fois Finn s'interroge un peu. Est-ce qu'il faut considérer qu'on lui a pris cent ans de sa vie sans son accord et qu'on les a jetés - alors même qu'en temps normal il ne les aurait sûrement pas eus -, ou est-ce qu'il faut considérer tout ça comme une sorte de saut dans le temps ? Il n'a jamais eu de réponse à cette question, et au fond, cela n'importe pas vraiment. Il sait de toute façon qu'il n'en aura jamais. Puisque le seul capable de lui fournir la réponse est lui-même, et que ce lui-même n'a pas envie d'y penser.
Pour ce qui est de sa mère, elle vit parfois au Manoir, parfois dans son propre appartement. A l'autre bout de la ville, par ailleurs. Evidemment, la partie sur le Manoir Baskerville ne doit pas être dite, mais ce n'est qu'une information sans importance. Pour Fuyu, du moins. Lui a passé son enfance au Manoir. Du temps où les jardins étaient encore fleuris, et où, bien qu'enveloppé d'un certain malaise pour les étrangers, il faisait quand même bon vivre pour ceux qui y étaient. Maintenant, il peut difficilement se référer à cet endroit comme étant la "maison". Ou comme l'ayant été, tellement il a changé. Des ruines par-ci, de la poussière par-là, des trucs dans les cachots. Néanmoins encore habitable. Sympathique.
Pour en revenir à sa mère, il a ses yeux. Ses cheveux aussi. Cependant, ses traits tiennent de plus de son père, bien qu'il ne saurait le confirmer. Fait amusant, sa mère est plus bavarde que lui. Honnêtement, il espère ne jamais atteindre son niveau. Parce que quand même, ce serait inquiétant.
Finalement, il recommence à parler, la tête toujours tournée vers le haut, contre le dossier, mais en fermant les yeux. Sans but particulier, après tout il n'y a rien à cacher dans son regard, juste pour rester un peu dans ses souvenirs.

- Vu comme j'en parle, tu te doutes qu'elle est vivante. Elle vit à l'autre bout de la ville et y tient une librairie. Elle est très douce avec son entourage.

Il s'interrompt un instant, un sourire appraissant sur ses lèvres tandis qu'il retient un petit rire et rouvre les yeux en se redressant. Il vient juste de se rappeler d'un souvenir qui le fait toujours sourire.

- Et complètement surprotectrice avec moi. Elle peut devenir un vrai dragon quand je suis concerné.

Un coin de son esprit fait l'addition, et la racine de sa propre tendance à la (sur)protection devient soudain apparente. C'était donc ça... Enfin, si c'est la racine, il a quand même développé l'arbre tout seul.

Et puis il n'ajoute rien à sa phrase. Rien du tout, et on touche au problème. Qu'est-ce qu'il peut dire ? Fuyu va le voir, l'hésitation, l'interrogation dans ses yeux. Elle sait en plus déjà pourquoi. Il serait idiot de ne pas s'attendre à voir tomber sous peu une question plus pointue que les autres. A moins qu'elle ne se ravise pour le laisser filer cette fois.
Cependant, quand elle se redresse, il voit dans son regard qu'il n'y échappera pas. Du coup il la regarde approcher avec une anticipation mêlée d'une pointe d'inquiétude. Selon la question, il pourrait ou il pourrait ne pas tirer son épingle du jeu. Et avec l'adolescente, impossible de savoir avant que le coup ne tombe. Impossible aussi de prédire la méthode employée. Comme là. Même s'il aurait pu se douter qu'elle allait une fois de plus ne pas être très commune. Pour la troisième de fois de la soirée - ne dit-on pas jamais deux sans trois ? - leurs lèvres se sont effleurées. Sauf que cette fois, il n'y accorde guère plus qu'une seconde d'attention, rapidement focalisé sur la suite. Le ton employé. Et surtout la question posée.

– Que me caches-tu, Finn ?

Sa respiration fait un accoup avant de recommencer à s'abattre sur le cou de Fuyu, plus profonde, l'obligeant à fermer les yeux pour se contrôler et s'empêcher d'agriper peu importe ce qui se trouve sous ses mains pour relâcher la tension. Ce n'est pas le ton. Ce n'est pas la méthode. C'est la question. De toutes les questions qui pouvaient tomber. Qu'est-ce qu'il lui cache ? Voyons... Qu'il s'appelle en réalité Finn Baskerville ? Qu'il a 120 ans si on se colle à la théorie date actuelle moins date de naissance ? Que l'homme deux pièces plus loin, endormi dans une chambre, n'est pas un homme mais une chain ? Qu'ils sont au passage liés jusqu'au décès de l'un d'eux puisque toute rupture du contrat sous d'autres conditions entraîne la mort ? Qu'il tue des gens relativement régulièrement ? Si tant est qu'on puisse parler de régularité, mais le fait principal est là : Fuyu se trouve bel et bien sur les genoux d'un meurtrier. Un type qui peut tuer juste sur ordre. Et toutes les justifications de l'univers ne changeront pas ce fait. En fait, il cache une certaine violence, dont lui même n'a probablement pas conscience puisqu'elle ne sort qu'en mission, pour défendre sa vie. Peut-être qu'il lui cache aussi avec tout ça qu'il n'est finalement pas aussi confiant qu'il en a l'air.
Il est très injuste avec Fuyu. Pour tout ce qu'il en sait, il se peut que dans trois jours il reçoive un ordre de mission qui l'entraîne loin, et qu'il y reste. Et Fuyu, elle, ne saurait jamais ce qui a bien pu se produire, où il a pu disparaître. On ne pourrait pas la blâmer de penser alors à un abandon. Même s'il a juré de ne jamais l'abandonner. Il a promis quelque chose que, dans l'état actuel des choses, il n'est pas capable de tenir. Tout avouer ne le rendrait pas plus capable, il n'en gagnerait pas une soudaine invincibilité, mais au moins Fuyu saurait. Que peu importe ce qu'il se passe, ce ne serait jamais un abandon.
Mais il ne peut pas. Pas maintenant. Il n'aura qu'à se débrouiller pour rester vivant jusqu'à tout déballer. Tant pis pour lui.

Ses paupières se soulèvent à nouveau, pendant que presque instinctivement il porte ses mains sur les hanches de l'adolescente. Comme elle les y avait mises tantôt, où il exerce une pression juste suffisante pour la rassoir de manière à pouvoir la regarder dans les yeux. Pas pour l'éloigner de lui. Pourquoi ses hanches quand il aurait tout aussi bien pu attraper ses épaules, lui-même ne le sait pas. Et sur le coup, il en fait peu de cas. Qu'importe. Peut-être qu'il a juste compris inconsciemment ce qu'elle avait voulu lui faire comprendre plus tôt. L'une de ses mains replace une mèche argentée derrière une oreille puis se pose sur la joue adjacente à laquelle elle communique sa chaleur. Cela va faire deux fois aujourd'hui qu'il s'apprête à faire ça, mais s'il veut atteindre le centre de la cible du premier coup, il l'a bien compris, il ne faut pas prendre de détour.

- Je t'aime Fuyu. Vraiment. C'est la raison pour laquelle je ne peux rien te dire.

Il se redresse un peu pour pouvoir déposer ses lèvres sur son front puis revient en place et ajoute doucement :

- Pas dans l'immédiat en tout cas.

Il ne s'agit bien évidemment pas d'une déclaration d'amour, mais la langue employée laisse peu de choix quant au verbe pour exprimer cela. Le verbe aimer peut désigner quantité de variations, de degrés et de nuances dans le vaste domaine qu'il couvre. Mais Fuyu comprendra.
Cela fait donc la deuxième fois de la soirée qu'il exprime oralement ses sentiments de façon aussi crue. Sans détour. Cette fois là étant plus forte que la dernière du fait des mots employés mais il n'en a cure. Il serre les dents pour s'empêcher d'ajouter autre chose, s'empêcher de s'excuser. Pourquoi s'excuser ? Il n'a encore rien fait. S'excuser de ne pas tout dire ? De cacher des choses aussi grosses ? Peut-être qu'il devrait. Mais il ne le fera pas. Non, il ne le fera pas. Ce qui ne veut pas pour autant dire qu'il ne l'est pas, désolé. Il l'est même si tout au fond il sent que ce n'est pas juste. Personne ne le menace, couteau sous la gorge, de ne rien dire. Personne. C'est lui et lui seul qui en a décider ainsi. Pour préserver leur relation telle quelle aussi bien que pour préserver Fuyu. C'est moche, il devrait savoir, en fait il sait, que la vérité fait toujours plus mal quand elle est apprise à retardement. Même si tout au fond, il espère que la jeune fille n'en fera pas tant de cas que cela. Difficile à dire. Impossible à prévoir. Peut-être qu'elle haussera les épaules quand il aura tout dit*. Il n'en serait même pas vexé d'ailleurs. Plutôt soulagé.
Mais une fois de plus : pas maintenant.


[Hrp: * Il faut que je dise. J'ai voulu écrire "vider son sac". Mais j'ai pas pu ._.]
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